« Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon la retiennent, et portent du fruit avec persévérance ». – Luc 8 : 15.
Nous reconnaissons en ces paroles un fragment de la parabole du Semeur présentée par notre Seigneur, celle d’un homme sorti pour ensemencer son champ. Alors qu’il répandait sa semence, une partie tomba sur un genre de sol et une autre sur un sol différent : parmi les épines, sur un sol rocailleux, sur le sol battu des sentiers, et une partie tomba dans de la bonne terre. La bonne terre produisit, et un grain en donna trente, un autre soixante et un autre cent.
Selon l’interprétation de cette parabole, fournie par le Maître, la bonne semence représente le Message du Royaume qui en tombant ici ou là offre un intérêt différent aux uns et aux autres. La semence qui tombe sur le chemin de terre battue représente le Message entendu par des personnes qui ne le laissent pas du tout entrer dans le cœur. Elles l’écoutent simplement, puis elles l’oublient. Ce Message n’a aucun impact sur elles. Le Seigneur dit que la raison en est que l’Adversaire vient et ôte cette semence. Elle ne pénètre même pas la surface du sol battu. Les conditions ne sont pas favorables pour permettre l’entrée dans le cœur et les auditeurs oublient rapidement tout ce qu’ils ont entendu. Les ruses de l’Adversaire vont toujours faire en sorte, si cela est possible, d’empêcher la semence de pénétrer dans le cœur et de prendre racine.
DE QUOI SE COMPOSE UN CŒUR SUPERFICIEL ?
Parmi ceux qui reçoivent effectivement la Vérité, il y a ceux de la classe du sol rocailleux. Ils la reçoivent tout d’abord avec enthousiasme, mais leur caractère manque de profondeur. Le Seigneur ne recherche pas actuellement ce genre de personnes. Ils ne porteront pas de fruits, car ils n’ont pas assez de profondeur pour permettre le développement des racines. Ils sont superficiels. Ils désirent diriger leur barque en harmonie avec les vents favorables de cette vie. Dès qu’ils se rendent compte que la Vérité n’est pas populaire, que surviennent les persécutions ou l’ostracisme social, alors leur ardeur se refroidit et leur intérêt pour le message de la Moisson décroît et s’éteint graduellement. Ainsi, ils sont comme le blé semé sur un sol superficiel, qui lève et se développe un peu de temps, mais quand les ardeurs du soleil se font sentir, il dépérit, n’ayant pas suffisamment de racines.
Le cœur comparé au terrain épineux est un sol favorable. C’est une bonne terre qui promet beaucoup, en ce qui concerne le développement des fruits du Saint Esprit. Mais elle est infestée d’épines non arrachées, qu’on laisse donc pousser et qui étouffent le blé. Ces épines ne représentent pas les activités frivoles de la vie (le théâtre, les cartes, la danse, etc.), mais comme le Seigneur l’explique dans la parabole, ce sont les soucis de la vie, les ambitions, la vanité des richesses ; ceux de cette classe pensent peut-être qu’en accumulant des richesses, ils seront mieux à même de servir la cause du Seigneur. Cette tendance à rechercher d’autres choses fait que l’on se procure ce qui n’est pas favorable à la classe du froment. Il peut s’agir d’hommes d’affaires compétents, de bons politiciens ou de personnes plongées dans un certain genre d’études. Certains autres sauront bien tenir leur maison et seront fiers de la manière dont elle est tenue ; ou bien il s’agira de dirigeants engagés dans la société ou occupés à des œuvres de réformes, etc. Tous ceux-là représentent la classe des épines dans la parabole. Un tel cœur ne porte pas de fruits car, bien que le sol soit approprié, il est déjà occupé d’une autre manière ; le Message du Royaume et son œuvre y sont étouffés dans une grande mesure et aucun fruit ne peut y être amené à maturité.
L’HONNÊTETÉ : UNE QUALITE DE BASE
Nous arrivons ensuite à la classe de « la bonne terre », de cette parabole. La terre y est non seulement bonne, mais également débarrassée de toutes mauvaises herbes qui empêcheraient la croissance convenable du grain de blé. Cette condition représente une consécration totale à Dieu. Tout ce qui pourrait gêner a été enlevé et il n’est pas permis aux soucis de cette vie de pénétrer dans ce cœur pour y étouffer la Parole. Une telle personne a conclu un contrat de bonne foi avec le Seigneur ; elle sait quand eIle le respecte et elle tient parole. Elle a les qualités de cœur voulues et la profondeur de caractère qu’il faut, avec plus ou moins de capacités, et elle possède le trait particulier de l’honnêteté et de la loyauté absolues.
Parmi ceux qui font partie de la classe de « la bonne terre », nous trouvons des personnes de différentes conditions de vie : pas beaucoup de nobles, quelques-uns seulement ; pas beaucoup de grands, quelques-uns seulement ; pas beaucoup de personnes éduquées, quelques-unes seulement ; pas beaucoup de sages, seulement quelques-uns. Mais il faut que tous soient bons de cœur, et qu’ils soient honnêtes, car autrement, ils ne pourraient produire les fruits nécessaires, l’honnêteté étant la caractéristique la plus importante de toutes, avec un certain degré d’intelligence et d’appréciation de la Vérité. Nous voyons alors comment cette classe peut produire différentes quantités de fruits, selon les circonstances, les conditions, les possibilités de chacun. Mais elle possède la condition de cœur appropriée pour en produire au mieux de ses capacités : certains en rapporteront trente, d’autres soixante et d’autres encore cent fois plus.
Dans notre image, nous voyons que la Vérité est représentée par la semence, et nous constatons que les individus sont également représentés par cette semence. La pensée est donc qu’une graine de Vérité est plantée et que, dans un cœur honnête, elle va produire un caractère qui sera en harmonie avec cette Vérité. Cette graine de Vérité est le Message du Royaume, la Parole du Royaume ; ce n’est pas une vérité concernant les philosophies des hommes ni une vérité scientifique, mais une vérité particulière, non pas quelque chose qui ignore le Plan de Dieu et prétend être un plan meilleur que celui que Dieu a établi, mais tout simplement cette unique chose particulière : La Parole du Royaume.
QUATRE CENT MILLIONS D’IVRAIE
Il semble remarquable de voir que tous ceux qui s’appellent chrétiens, et qui sont estimés à présent à quatre cent millions d’individus (écrit en 1915, trad.), connaissent si peu de choses au sujet du Royaume ! Une grande majorité n’a eu connaissance que d’une infime partie de ce Royaume, voire pas du tout. Cette évidence s’impose lorsque l’on observe ce qui se passe en Europe ; on y voit des millions d’êtres qui luttent jusqu’à la mort et on se rend compte que des millions d’autres aux Etats-Unis sont prêts à faire de même. La raison en est qu’ils ne sont pas devenus de Nouvelles Créatures. Lorsque la semence naturelle pénètre le sol, elle pousse, étant nourrie et se développant grâce à la terre ; de même la bonne semence de la Vérité, dans un cœur approprié, porte de bons fruits. Le Message du Royaume produit des résultats en harmonie avec sa nature. Il atteint la classe appropriée de personnes et fait que Dieu les accepte en tant que Nouvelles Créatures. Ces Nouvelles Créatures sont les enfants du Royaume, et ces enfants du Royaume sont le blé qui sera engrangé. Alors, « dans le Royaume, les justes resplendiront comme le soleil ».
Notre Seigneur nous montre, dans une autre parabole, un genre différent de semence : une semence d’ivraie. Cette semence d’ivraie ressemble un peu au blé. Elle n’est pas la véritable graine ; ce n’est pas la graine du Royaume. Elle peut être une semence, ou message enseignant la moralité ou la pureté de vie, voire l’abstinence totale de boissons alcoolisées, etc. Quoi qu’il en soit, elle ne produira pas la classe du Royaume. L’unique semence qui produira cette classe est la bonne semence, le véritable Message du Royaume.
Lorsque nous observons le monde, nous voyons que le grand ennemi sema une semence falsifiée, l’ivraie, par-dessus le champ de blé du Royaume, comme on peut le constater par les messages variés qui se sont répandus dans le monde. Cette graine ne rend pas forcément les personnes mauvaises. Ce sont des personnes qui s’investissent dans des choses variées, plus ou moins bonnes, mais elles ne sont pas des enfants du Royaume. A l’heure actuelle, une grande partie de cette ivraie possède une grande influence. Et l’ensemble de ces quatre cent millions de personnes ne représente pas le véritable champ de blé, mais n’en est qu’une imitation, usurpant la place appartenant en fait à la véritable classe du froment.
TEMPS NECESSAIRE AU DEVELOPPEMENT DES FRUITS
Durant le temps de la moisson, qui s’achève à présent, une séparation se fait entre le blé véritable et l’ivraie. Le blé véritable est rassemblé dans le grenier, tandis que l’ivraie est liée en bottes pour être brûlée (non pas littéralement, mais détruite comme ivraie, comme imitation du blé). Ceux qui la composent cesseront bientôt de se nommer Chrétiens et ils reconnaîtront qu’ils font partie du monde, comme ils en ont toujours fait partie. Beaucoup parmi eux sont des gens d’église, mais ils sont réellement du monde et possèdent son esprit. Ils font peu de cas du blé véritable qu’ils considèrent comme quelque peu bizarre, fanatique.
Nombreux sont ceux, parmi la classe de l’ivraie, qui ne savent pas qu’ils en sont. Mais ceux qui ont reçu le Message du Royaume dans un cœur honnête et bon, produiront des fruits en conséquence. Il faut du temps pour développer les bons fruits. Cette classe croît chaque jour en connaissance, en amour et s’entraide mutuellement dans le développement de la très sainte foi. Elle fait également du bien à tous selon qu’elle en a l’opportunité et c’est là toute l’œuvre que Dieu attend d’elle. Les membres de cette classe seront rassemblés sous peu de l’autre côté du voile, dans le Royaume Céleste.
Après que le feu du « Jour de Colère » aura consumé ce « présent monde mauvais », et brûlé toutes racines d’orgueil, alors viendra un grand jour de bénédictions pour toute l’humanité. Le grand labourage, qui aura lieu durant la détresse, préparera l’humanité pour les grandes semailles à venir prochainement. Il faudra mille ans pour obtenir la glorieuse récolte du Millenium. Ceux qui y seront rassemblés ne seront pas le blé, mais la classe du Rétablissement, le blé étant utilisé dans la parabole de notre Seigneur pour représenter la classe spirituelle, les saints de l’Age de l’Evangile.
WT 1915 p.5736