LES TOUCHES FINALES DU CARACTÈRE CHRÉTIEN>

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« Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées. » – Philippiens 4 : 8.

L’humanité en général ne réfléchit pas assez à ce qu’elle fait et ses agissements sont plus ou moins déplacés, construits sur des bases ou principes erronés. Néanmoins, tous conviendront qu’en ce qui concerne le bien-être humain, il y a une puissance dans la pensée qui ne se compare à aucune autre puissance dans l’univers. Il est probable que peu de personnes se rendent compte à quel point cela est vrai, dans quelle mesure leur propre bonheur et leur bien-être dépendent de la bonne manière de penser, dans quelle mesure des communautés et des nations entières doivent leur bonheur ou leur misère à leurs bonnes ou mauvaises pensées concernant les problèmes importants de la vie. Les mots sont une puissance dans le monde, mais seulement dans la mesure où ils éveillent des pensées qui mènent à des actions ; l’ordre est : mots, pensées, actions. Le Sage a dit justement : « L’homme est tel que sont les pensées dans son âme » (Proverbes 23 : 7.) S’il pense justement, il parlera et agira justement ; si ses pensées sont égoïstes et ignobles, ses paroles seront trompeuses et sa conduite malhonnête.

Puisque la puissance de la pensée est largement reconnue, elle est beaucoup utilisée. Le professeur, le prédicateur, le politicien, le financier, le sociologue font appel à elle. Les milliers de brochures, de livres, de journaux et de magazines édités dans chaque continent et dans chaque langue font tous appel à la pensée. On peut dire, en effet, que la pensée est le grand moteur qui fait bouger le monde entier dans chaque domaine. La difficulté est que peu de personnes ont un esprit logique et éclairé, la chute ayant affecté chaque membre de la famille humaine et troublé nos facultés de raisonnement. Les charlatans, les démagogues et les égoïstes tirent profit, très fréquemment, du faible état mental de l’humanité pour tromper, au moyen de sophismes, et ainsi gêner et obscurcir toute bonne façon de penser et de raisonner. L’humanité lutte ainsi contre l’ampleur et le poids de l’égoïsme ancré en chacun de ses membres, aussi bien que contre les ruses de Satan ; il n’est pas étonnant qu’elle soit en général induite en erreur et trompée, parce que, en plus du fardeau des principes erronés, elle doit combattre également contre ses propres apathie, léthargie et inaptitude.

Le Seigneur fait également appel à la puissance de l’esprit, par sa Parole, et incite tous ceux de son peuple à être « transformés par le renouvellement de l’esprit » (Romains 12 : 2). En effet, il peut être dit que la culture de la puissance de la pensée commença par le peuple de Dieu et que, dans la mesure où cela concerne des affaires religieuses, elle ne s’est pas éloignée d’elles, à aucun degré particulier. Tandis que les religions païennes cherchent à restreindre l’intellect et en appellent principalement aux passions, aux préjudices et aux craintes, le Seigneur, au contraire, interpelle son peuple et lui dit : « Venez et raisonnons ensemble » (Esaïe 1 : 18). Nous sommes disposés à admettre que la Chrétienté nominale n’a pas fait grand cas de l’invitation du Seigneur et qu’une grande partie de Chrétiens nominaux évitent les pensées exprimées sur des sujets religieux ; ils évitent, en particulier, le raisonnement ; mais nous estimons que, dans la mesure où, ce faisant, ils violent l’arrangement divin, leurs sens ne s’exercent pas, par manque d’usage, et ils ne peuvent être considérés, au mieux, que comme des nourrissons en Christ. – Hébreux 5 : 13, 14.

Nous sommes disposés à convenir également que la pensée peut être une chose très dangereuse en l’absence de la connaissance absolue sur laquelle il nous faut nous baser pour exercer nos facultés de raisonnement ; mais le Seigneur protégea ses fidèles sur ce point en nous faisant savoir, par sa Parole, quelle était la base appropriée à connaître pour raisonner sur tous les sujets, y compris ceux qui se rapportent à notre devoir envers notre Créateur et envers nos semblables. Les Écritures posent de très souples règles de conduite et invitent le peuple de Dieu à raisonner dans le cadre des lignes de conduite indiquées. En raisonnant ainsi, il pourra apprécier et comprendre que Dieu est bienveillant et parvenir à une connaissance plus claire en ce qui Le concerne, à une meilleure compréhension de son caractère et de son plan. Un grand nombre de ceux qui sont habitués à penser librement accordent peu d’intérêt aux limites indiquées dans la révélation divine et, par conséquent, l’influence de la Parole divine sur eux consiste en une liberté et un éclairement mentaux lesquels, privés du contrôle divin, sont très susceptibles de conduire à un dérèglement, un égoïsme, une présomption et une infidélité extrêmes. Là où la Bible est allée, elle a été la torche qui a conduit la civilisation : des millions d’humains ont profité de son influence éclairante, bien que, comparativement, seulement peu aient marché à sa lumière et selon les limites qu’elle a prescrites et se rapportant à la raison et à la conduite ; ces quelques-uns sont les vrais Chrétiens : le « froment » de cet âge, « les prémices pour Dieu, d’entre ses créatures», que Dieu moissonne maintenant. – Jacques 1 :18.

LE CONTROLE DE LA PENSÉE

Certains sont enclins à croire que, puisque le cerveau de chaque homme diffère dans une certaine mesure de celui d’un autre homme, sa façon de penser doit nécessairement être différente, c’est-à-dire qu’un homme peut seulement avoir des pensées en harmonie avec la structure de son cerveau. Mais nous répondrons qu’il n’en est pas ainsi. Chacun peut apprendre à peser et à équilibrer ses propres pensées, à en brider certaines et à en encourager d’autres ; mais pour le faire, il faut que chacun fixe les yeux sur un caractère idéal pour pouvoir le copier. Les pensées peuvent être contrôlées de la même façon que peuvent l’être les paroles et les actions. La volonté est aux commandes ; il lui faut décider quels seront les pensées et les sentiments qu’elle entretiendra et encouragera, et quels seront ceux qu’elle repoussera.

Il est tout d’abord nécessaire que la volonté soit bien guidée et, en second lieu, qu’elle soit forte et qu’elle emploie son pouvoir pour le contrôle des pensées, en bridant celles qu’elle identifie comme mauvaises et en stimulant celles qu’elle reconnaît comme bonnes, utiles et bénéfiques. La volonté, appelée dans les Écritures le « cœur », est ce à quoi le Seigneur en appelle continuellement, car Il recherche maintenant, parmi les hommes, ceux qui vont faire partie de son peuple « particulier ». Le message est : « Mon fils donne-moi ton cœur » – ta volonté. Cette demande n’est pas adressée aux pécheurs volontaires, parce qu’ils ne sont pas identifiés ni considérés comme fils de Dieu, mais comme enfants du Malin (Précision de l’Auteur : Selon les dernières pensées de l’Auteur, Dieu reconnaît comme ses fils ceux qui vont jusqu’au point de la consécration, ce qui comprend le pardon des péchés, la repentance par la foi en Jésus-Christ et la consécration, conformément à l’exhortation de l’Apôtre exprimée en Romains 12 : 1.). Ceux que Dieu reconnaît comme ses fils sont ceux qui ont été amenés à l’harmonie avec Lui par le pardon des péchés, par la repentance et la foi en Jésus Christ, le Rédempteur. C’est à eux que le Seigneur fait connaître que s’ils « continuent vers la perfection » – accomplissant entièrement ses desseins bienveillants en ce qui les concerne, la seule voie appropriée est de Lui donner leur cœur, leur volonté, par la consécration. Le cœur, la volonté, ainsi consacrée à Dieu, cherche a connaître la volonté divine, à saisir la pensée divine et à y obéir en parole et en action et, dans la mesure où cette condition du nouvel esprit est atteinte, dans la même mesure commencera une nouveauté de vie à tous les égards, dans les ambitions, les espoirs, les sentiments et les efforts. C’est pour cette raison que la révélation de la volonté et du plan divins est donnée aux croyants afin que, en croissant dans cette connaissance, en réfléchissant à ces choses, en remplissant l’esprit de la volonté et du plan divins, leur influence transformant puisse s’étendre à toutes les activités de notre vie.

NOTRE TEXTE EST DESTINE AUX SAINTS

Une erreur élémentaire parmi les gens serait d’attribuer les paroles de notre texte, sur le sujet de la pensée correcte, à des pécheurs, à ceux qui font le mal et qui pensent au mal ; mais c’est une erreur. L’épître entière aux Philippiens s’adresse « à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes » (Philippiens 1 : 1) et l’exhortation s’applique à tous les saints de partout, et à personne d’autre, à part les saints – elle ne s’applique pas aux gens du monde, ni même à ceux de la maison de la foi, tant qu’ils ne se sont pas entièrement consacrés au Seigneur. Il serait inutile de s’adresser à d’autres concernant ce sujet, la recommandation n’aurait pas d’effet. Par conséquent, l’exhortation propre à cette leçon ne s’applique en particulier à personne, si ce n’est aux chrétiens les plus avancés – pas même aux « nourrissons en Christ », mais seulement à ceux qui sont parvenus à une certaine maturité dans la nouvelle vie. Quant aux nourrissons, qui ne sont pas de nouvelles créatures développées, ils auront leur attention complètement occupée par des leçons plus élémentaires concernant les péchés plus rudimentaires, pour lesquels la nouvelle créature doit avoir de l’aversion et contre lesquels elle doit lutter. Ce texte s’adresse à ceux qui ont accompli des progrès considérables sur ces points relatifs à la purification de « toute souillure de la chair et de l’esprit » – à ceux qui cherchent à perfectionner la sainteté dans leur cœur et, dans la mesure du possible, dans leur corps terrestre également. – 2 Corinthiens 7 : 1.

Le contexte prouve notre affirmation car, après avoir parlé de la prière, de la reconnaissance envers Dieu et de la paix de Dieu qui surpasse toute compréhension, gardant les cœurs et les esprits, l’apôtre résume cette position avancée de grâce par les paroles de notre texte : « Au reste, frères », qu’il considère comme la finalité ou la conclusion de l’argumentation, et qui se rapportent à la fin du processus de développement du caractère.

« TOUT CE QUI EST VRAI »

Voici la première question à se poser en toutes choses : Est-ce que cela est vrai ou erroné ? Si c’est faux, le peuple du Seigneur ne doit pas avoir affaire avec cette chose – même si celle-ci présente une certaine beauté. L’amour pour la vérité se trouve à la base même de la voie de la sainteté ; nous nous rappelons, sur ce point, la déclaration du Seigneur transmise par l’apôtre et selon laquelle ceux qui seront rejetés et qui trébucheront dans ce temps de moisson sont ceux « qui ne reçoivent pas la vérité par amour pour elle » (2 Thessaloniciens 2 : 10) – et qui se plaisent dans l’injustice (l’erreur). Avec nos cerveaux déficients, ou du moins imparfaits, il y a grand danger d’être induits en erreur ; aussi, la Parole du Seigneur nous indique avec force que nous ne devrions pas ne serait-ce que toucher à ce qui, à nos yeux, est erroné. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas peser ni comparer les faits pour discerner la vérité de l’erreur ; mais cela signifie que, dès que la vérité sera découverte, elle sera acceptée et reconnue comme telle, et que l’erreur sera vigoureusement désavouée et complètement rejetée. Persister dans l’erreur, après l’avoir reconnue comme telle, « pour voir si on peut lui trouver raison », lorsque nous savons qu’elle repose sur une base fausse, c’est poser un piège pour nos pieds spirituels, qui nous fera souvent trébucher sur le chemin menant à Sion.

Si nous suivons la mise en garde de Dieu, transmise dans ce texte par l’Apôtre, cela signifiera éviter les fictions, les romans, tout ce qui n’est pas véritable. D’autre part, cela signifiera une vénération accrue pour toutes choses vraies, une dévotion plus grande pour celles-ci, du temps en plus pour leur étude et, en conséquence, un accroissement de l’esprit de la vérité dans nos cœurs.

« QUE TOUT CE QUI EST HONORABLE »

La vérité concernant une chose est seulement un des tests qu’il faut lui appliquer. Toutefois, nous pouvons trouver qu’une chose est vraie, mais indigne de notre pensée, déshonorante. Qui ne sait pas qu’il y a des pensées indignes et déshonorantes ? Penser à elles, c’est perdre un temps précieux ; de plus, au lieu de nous procurer une récompense, une bénédiction pour le temps passé à penser à elles, elles occasionnent une perte, un désavantage en ce qu’elles laissent dans nos esprits une marque déshonorante, indigne de nous en tant que nouvelles créatures en Christ Jésus.

Les choses vraies, mais déshonorantes ou indignes, qui se présentent pour réflexion à la barre de nos esprits, sont peut-être le plus souvent en relation avec d’autres personnes : avec les faiblesses, les erreurs, les folies ou quoi d’autre encore de nos voisins, de nos amis. Entretenir ces pensées, méditer sur elles nous sera défavorable et plus rapidement nous nous en rendrons compte et écarterons ces pensées de notre esprit, meilleur, plus heureux et plus noble sera notre propre cœur. Si nous arrivons à nous débarrasser de ces pensées indignes, cela nous laissera l’occasion et l’énergie de consacrer, si nous le voulons, beaucoup plus de temps aux choses qui ne sont pas seulement vraies mais également honorables, dignes de notre attention en tant que nouvelles créatures en Christ Jésus.

« QUE TOUT CE QUI EST JUSTE »

Ici, nous avons une autre limite. Nos esprits doivent être occupés à penser à la droiture, aux choses et aux principes justes, etc. Nous ne devons pas méditer continuellement sur des torts et des injustices, vraies ou imaginées. Nous devons nous rappeler, au contraire, que nous vivons dans l’âge que les Écritures appellent « le présent monde mauvais », qui ne pourrait pas être mauvais si la justice prévalait en général. Nous devons nous rappeler, en plus, que nous avons été appelés pour supporter l’injustice, pour la cause de la justice : pour faire du bien, sacrifier nos vies pour le service du Seigneur et de sa Parole, tout en supportant que l’on médise de nous, que l’on ne nous comprenne pas et que l’on dise toutes sortes de mal sur nous, à cause de Christ. Il ne nous faudra pas, en conséquence, trouver étranges les épreuves ardentes qui s’abattront, sûrement, sur tous ceux qui font partie du Sacerdoce Royal ; mais bien plutôt, ayant réglé cette affaire à l’avance, quand nous nous sommes consacrés, nous devons l’accepter comme elle se présente, comme si cela allait de soi, sans nous en affliger ni penser particulièrement aux épreuves, aux injustices, etc. Ce faisant, nous aurons d’autant plus de temps pour penser aux choses les plus utiles, les plus fortifiantes, à celles qui élèvent le plus – aux choses qui sont justes, en harmonie avec la droiture, se rapportant au passé, au présent et à l’avenir, selon ce que promet la Parole du Seigneur.

« QUE TOUT CE QUI EST PUR »

Il y a une quantité importante d’impuretés partout dans le monde. Il incombe donc, aux consacrés du Seigneur, de suivre l’injonction de l’Apôtre et de s’efforcer d’extirper soigneusement les impuretés et de veiller à ce qu’elles ne pénètrent pas dans nos cœurs et nos pensées, comprenant que si elles demeurent en nous, elles engendreront une œuvre qui tendra à nous souiller, à un degré plus ou moins important. Celui qui maintient la pureté de pensée aura comparativement peu d’efforts à faire pour maintenir la pureté de parole et d’action. Que l’impureté vienne d’une direction ou d’une autre – du monde, de la chair ou du diable – son attaque s’exerce nécessairement sur l’esprit en premier lieu ; si elle est repoussée, la victoire est gagnée ; si elle ne l’est pas, nous ne pouvons pas savoir quelles en seront les conséquences. L’Apôtre Jacques déclare en effet : « La convoitise [désir égoïste de toute sorte], lorsqu’elle a conçu [dans l’esprit] enfante le péché [développe le péché en paroles ou en actions], et le péché, étant consommé, produit la mort » – Jacques 1 : 15.

Il n’est donc pas étonnant que l’Apôtre mentionne la nécessité de garder nos pensées pures. Et si un sujet était bien établi et considéré comme vérité, s’il n’impliquait aucune injustice et n’était aucunement déshonorant, mais qu’il était, néanmoins, impur, cela suffirait pour le condamner et le considérer comme indigne d’occuper l’esprit du peuple consacré au Seigneur. Il ne faut pas non plus oublier qu’une noirceur ou impureté quelconque, pénétrant dans l’esprit, peut produire une telle souillure qu’il sera alors difficile de l’extirper complètement, non seulement sur le moment, mais aussi durant des années après.

« QUE TOUT CE QUI EST AIMABLE »

Les saints sont exhortés instamment à être doux et pacifiques, mais afin de le devenir, ils doivent avoir des pensées aimables, charmantes, sympathiques, bienveillantes, douces. Celles-ci à leur tour se transformeront graduellement en grâces de caractère. Nous ne devons pas penser à ce qui provoque la colère, la haine, les querelles, ni avoir des pensées contrariantes, querelleuses, vindicatives. Celles-ci doivent toutes être évitées comme des ennemies de la nouvelle créature. En lieu et place, nous devons penser aux choses belles, aimables, que nous connaissons au sujet de nos voisins, nos amis ; même si nous ne pouvons pas fermer complètement les yeux sur leurs penchants injustes ou leurs mauvaises actions, nous pouvons du moins refuser de perdre notre précieux temps en pensant à leurs faiblesses et en cultivant de ce fait des dispositions déplaisantes et querelleuses en nous-mêmes.

« QUE TOUT CE QUI MERITE L’APPROBATION »

Certains peuvent argumenter et dire que, puisque le monde hait la lumière et les enfants de lumière, qu’il se réjouit de l’iniquité et de l’obtention d’un avantage sur les autres, en conséquence, les choses qu’il considérerait honorables, ne devraient pas être des choses saintes, convenant aux pensées du peuple de Dieu. Nous répondrons qu’il n’en est pas ainsi ; le monde reconnaît à un degré considérable une juste norme, même s’il ne la suit pas et ne prétend même pas la suivre – même s’il déteste ceux qu’il voit s’efforcer de parvenir à cette norme et même s’il appelle hypocrites les enfants de lumière et qu’il les crucifie, comme dans le cas de notre Seigneur. C’est la politique et la fausse religion qui incitent généralement à la persécution religieuse. Néanmoins, quiconque suit l’honorable norme et réfléchit à ces choses, y trouvera une bénédiction.

LES RÉCOMPENSES SONT POUR LES VAINQUEURS

Certains peuvent avoir l’impression que s’ils passaient au crible, éprouvaient et rejetaient toutes les pensées erronées, indignes, injustes, impures et désagréables, se présentant d’elles-mêmes, il ne leur resterait plus de sujet pour occuper leur esprit. Et nous croyons que cela serait le cas pour de nombreux membres parmi eux. Leur esprit, pendant un certain temps, serait complètement vide, si toutes leurs pensées mauvaises et inconvenantes étaient rejetées et bannies. Mais avant de se trouver dans cette position, ils auraient une telle « faim » et une telle « soif de justice », de vérité, de choses belles, pures, nobles, qu’ils se trouveraient dans la bonne condition de cœur pour recevoir la nourriture spirituelle à laquelle le Seigneur a pourvu pour eux. Il y a une chose, et une chose seulement, qui inclut entièrement toutes les vertus mentionnées ci-dessus et démontre qu’elle est la seule chose à la fois véritable, honorable, juste, pure, aimable : c’est le caractère et le plan divins. Pensons à ses diverses caractéristiques. Étudions la Parole divine et observons par elle, comme à l’aide d’un télescope, la beauté du caractère divin, la splendeur du plan divin, tels qu’ils sont révélés dans la Parole et le plan de Dieu… dont la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur ne peuvent être mesurées par aucun homme, et que seuls les saints peuvent comprendre par l’Esprit Saint et ce, dans la mesure où ils reçoivent, du Saint Esprit, un esprit saint, des pensées saintes, remplaçant et évinçant les pensées et les sentiments pervertis de l’homme naturel (Éphésiens 3 : 18). Quelle splendide récompense, aux yeux de tous ceux qui font partie de la classe à laquelle s’adresse l’Apôtre dans notre texte, le Seigneur attribue-t-Il ainsi à l’étude de sa Parole !

Régner de cette manière sur l’esprit est une conquête ; une telle maîtrise de soi est une victoire ; c’est la plus grande victoire qui puisse être gagnée. Comme les Écritures le déclarent, « Celui qui gouverne son esprit [sa volonté] est meilleur que celui qui prend une ville » (Proverbes 16 : 32). Et l’ordonnance rédigée par l’Apôtre dans notre texte, pour la santé mentale des saints, est justement la discipline de l’âme nécessaire au développement de notre caractère, dans la mesure qui plait à Dieu et est acceptable par Jésus-Christ notre Seigneur. Ce sont là les vainqueurs à qui sera accordée une part dans le Royaume. Ensuite, comme l’apôtre nous y exhorte : « Rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » (Hébreux 12 : 1, 2), nous rappelant que Celui qui est de notre côté, qui s’est engagé à nous aider et à nous conduire au travers de toute difficulté, à nous instruire complètement, si nous nous soumettons à Lui, et à nous rendre ainsi « capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière » (Colossiens 1 : 12). C’est Jésus, qui nous a aimés et rachetés par son précieux sang.

Les Écritures font bien de souligner généralement l’importance de surveiller l’esprit, la volonté, le cœur, disant : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Proverbes 4 : 23, Darby). Le garder signifie, pour les saints maintenant appelés et en train de courir, une vie plus abondante, avec la gloire, l’honneur et l’immortalité. Négliger de le garder, refuser d’exercer l’empire sur soi, signifie permettre aux désirs égoïstes d’être conçus dans nos cerveaux, et s’éloigner du Seigneur et de son « chemin étroit », pour se diriger vers le péché, vers le salaire du péché – la mort – la seconde mort.

WT 1901 p.2890