UNE ATTITUDE NORMALE POUR LES CRÉATURES INTELLIGENTES DE DIEU
« L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge ». – 1 Corinthiens 2 : 14.
Par l’expression « l’homme naturel », les Écritures veulent dire, selon notre compréhension, tous ceux qui n’ont pas expérimenté un changement de nature par l’engendrement du Saint Esprit. L’humanité entière se compose d’hommes naturels, comme Adam lui-même en était un. En effet, même un homme parfait ne peut recevoir les vérités profondes que Dieu révèle à ses enfants consacrés par le Saint Esprit.
Celui qui désire être en harmonie avec Dieu et s’efforce de le devenir, même s’il n’est pas justifié, s’oriente vers une pleine justification. Persévérant sur cette voie, il deviendra en fin de compte justifié ; s’il ne le devient pas au temps présent, il le deviendra durant le règne du Messie. Mais durant cet Age-ci, personne ne peut parvenir à une complète justification, si ce n’est par la foi dans le sang de Christ, qui mène à une complète consécration de soi-même à Dieu, s’opérant par l’intervention de notre Seigneur Jésus qui agit en tant qu’Avocat et nous impute la portion nécessaire de son mérite pour combler nos déficiences.
Puisque notre Seigneur n’impute ses mérites qu’à ceux qui accomplissent une pleine consécration d’eux-mêmes, celui qui croit simplement au Seigneur et souhaite faire le bien ne peut, à l’heure actuelle, entrer dans une paix complète avec Dieu. Celui-là ne reçoit qu’une mesure de paix et de justification, car seuls ceux qui sont totalement absous du péché et présentés par l’Avocat peuvent être acceptés par le Père. Ceux-là uniquement sont pleinement justifiés aux yeux du Père.
Certains parlent des sanctifiés comme s’ils n’étaient plus justifiés. Le fait est que ce n’est qu’à propos des sanctifiés que l’on peut dire qu’ils sont pleinement justifiés, et il leur faut maintenir leur justification auprès de Dieu, sinon, ils ne pourraient affermir leur appel et leur élection.
Il est très important d’observer les règles et les distinctions précises établies par les Écritures. Selon ces règles, le Saint Esprit n’est accordé que d’une manière tout à fait particulière, durant un Age tout à fait particulier et pour des raisons tout à fait particulières. La distinction est absolue et positive dans tous les sens du terme. Seuls les engendrés du Père possèdent son Esprit, qui est l’Esprit du Fils ; et seuls ceux qui possèdent l’Esprit sont engendrés à la nouvelle nature.
DE BONS TRAITS DE CARACTERE NE CONSTITUENT PAS UNE PREUVE DE CONSECRATION
Par le passé, nous ne faisions pas la différence entre le peuple du Seigneur et le monde. Lorsque l’on rencontrait un homme gentil, avec de bonnes manières, que ce soit un incroyant, un Brahmane, un Mahométan, un Presbytérien, un Méthodiste ou tout simplement une personne du monde, nous nous disions : « Voici un homme qui a l’Esprit du Seigneur ». A ce moment-là, nous ne savions pas de quoi nous parlions. A présent, nous savons reconnaître la différence. Nous sommes naturellement heureux de remarquer de bons traits de caractère, que ce soit dans le monde ou parmi les Chrétiens, mais nous ne devons pas considérer la douceur et l’amabilité dans le comportement comme des preuves que la personne possède le Saint Esprit.
Nous avons tous rencontré des personnes ayant des sentiments de justice tout à fait corrects sur certains sujets et qui, pourtant, n’appartiennent manifestement pas au peuple de Dieu, engendré du Saint Esprit. Ces personnes sont habituellement admirables. Néanmoins, leur conscience leur fait admettre qu’elles sont pécheresses et qu’elles ont besoin du pardon divin. Nous sommes heureux qu’il y ait de telles personnes et nous devrions les encourager, plutôt que de les décourager.
Pareil état de choses s’explique par le fait que ces caractères admirables ne sont pas aussi déchus que d’autres. Dieu créa l’homme à sa propre image et à sa ressemblance. La chute de l’homme entraîna la dégradation de cette ressemblance à l’Eternel, mais l’image de Dieu n’a pas été tout à fait perdue. Pour notre part, nous souhaitons montrer que notre Rédempteur est l’unique moyen prévu pour l’obtention de ce pardon, dont ces personnes reconnaissent le besoin, et que l’unique condition à remplir pour être pleinement accepté de Dieu, c’est de consacrer entièrement tout ce que l’on possède au service du Seigneur.
Notre Seigneur a dit à une certaine occasion : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jean 6 : 44). Personne ne peut recevoir le Saint Esprit s’il n’a été attiré à Christ ; mais certains peuvent être attirés sans recevoir le Saint Esprit. Il est possible que les attributs accordés par Dieu à Adam et qualifiés de « très bons », aient été moins altérés en eux que chez d’autres. Ces personnes-là recherchent naturellement l’approbation de Dieu et les bénédictions qu’Il accorde volontiers à ceux qui Le cherchent.
Ayant de telles dispositions, on dit que ces personnes ont été attirées à Dieu. Mais le Père les dirige vers son Fils par la connaissance de vérités simples. Exiles peuvent par exemple être influencées par un cantique tel que celui qui dit : « Il y a une fontaine remplie de sang, provenant des veines d’Emmanuel ; tout pécheur qui y est plongé est purifié de ses fautes ».
Ces paroles contiennent la Vérité de Dieu, destinée à tous ceux qui se trouvent dans l’attitude de cœur appropriée ; elles suggèrent la manière dont il faut approcher Dieu. Si ceux qui cherchent à connaître Dieu, désirent en savoir plus sur le sujet, ils seront probablement amenés à consulter certains enfants de Dieu.
A la question posée par ceux qui sont convaincus de péché et qui se demandent ce qu’il faut faire pour être sauvés, nous disons : « Crois au Seigneur Jésus Christ, et tu seras sauvé » (Actes 16 : 31). Fais une pleine consécration de ta vie à Dieu et ainsi tu pourras devenir fils de Dieu. Si quelqu’un obéit, étant attiré, le pas suivant à faire par lui est de dire : « Je me donne complètement au Seigneur et j’ai une totale confiance en Lui, réalisant combien je suis indigne ».
Le processus que nous décrivons doit nécessairement être suivi par celui qui désire être agréable à Dieu. Mais tout d’abord, il lui faut désirer s’approcher du Seigneur. Si nous rencontrions une personne totalement dépravée, il serait tout à fait inutile d’essayer de l’attirer vers la justice, la vérité et Dieu. Même ceux qui se trouvent dans une attitude d’esprit correcte, peuvent ne pas réagir d’une manière égale en tous temps. Il se peut que certaines circonstances les éveillent au besoin de la consécration, avant qu’ils n’accomplissent le pas qui leur permettra de devenir fils de Dieu. – Romains 12 : 1, 2.
LE HAUT APPEL N’EST PAS POUR TOUS
Cependant, aucun homme ne fait le pas de la consécration s’il n’a pas été appelé par Dieu. Il faut qu’il y ait appel, ou invitation, comme il en fut avec Aaron et notre Seigneur Jésus Christ (Hébreux 5 : 4, 5). Cet appel vient de la proclamation de l’Évangile. Chacun doit l’entendre pour lui-même avant de pouvoir l’accepter. « Comment entendront-ils parler s’il n’y a personne qui prêche ? » (Romains 10 : 14). Ainsi, c’est à Dieu de commencer le travail auprès de ceux qui ne sont pas justifiés, en les attirant à Christ en vue de la justification; et c’est à notre Seigneur Jésus Christ de continuer cette tâche auprès des consacrés. C’est ensuite le privilège de tous ceux qui entrent dans la famille de Dieu d’annoncer ces vérités à d’autres, afin d’exposer les termes au moyen desquels ceux qui reçoivent l’appel puissent l’accepter, tant qu’il est encore temps, avant que l’Age du sacrifice ne s’achève. – Hébreux 4 : 7 ; 2 Corinthiens 6 : 2.
Personne ne vient à Dieu durant cet Age de l’Évangile, à l’exception de ceux qui ont accompli un sacrifice. D’autres peuvent se tourner vers Dieu, diriger leurs regards vers Lui et se détourner d’une vie mauvaise pour une vie meilleure ; mais personne n’est engendré du Saint Esprit, s’il n’a pas été adopté dans la famille de Dieu. L’invitation de cet Age n’est pas pour faire du mieux qu’on peut ; nous sommes tous appelés pour l’unique espérance de notre Appel (Éphésiens 4 : 4). « Rassemblez-moi mes fidèles, qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice » – Psaume 50 : 5.
Il est bon de ne pas faire le mal. Mais il est requis plus qu’une vie juste de ceux qui veulent devenir fils de Dieu. La consécration est toujours appropriée, c’est une attitude normale pour toutes les créatures intelligentes de Dieu. Le Créateur est celui envers qui tous sont à bon droit redevables, pour toutes les bénédictions qu’ils ont reçues ; aussi le cœur, l’esprit, la langue et les mains devraient être prêts pour la consécration afin d’accomplir la volonté du Père. Que ce soit les anges, l’homme ou les Nouvelles Créatures en Christ, tous devraient se trouver dans cette attitude.
Puisque la consécration est l’unique attitude raisonnable à adopter, en conséquence, lorsque les cent quarante quatre mille élus de l’Église auront subi leur épreuve, il sera toujours approprié pour Dieu de permettre aux gens de se consacrer et d’en être satisfaits. Par conséquent, nous pouvons nous attendre à ce que, à la fin du règne de Christ, tous les dignes aient accompli leur consécration à Dieu. Il en était ainsi durant l’Age Judaïque, bien qu’il n’y eût pas alors de « haut appel » ni le privilège de comprendre les choses profondes de Dieu.
Le privilège de devenir cohéritier avec Christ cessera dès que le nombre des élus aura été atteint. Durant les mille ans du règne de Christ, ceux qui se consacreront en viendront à comprendre toutes les choses humaines ; mais n’étant pas engendrés du Saint Esprit, ils ne pourront comprendre les choses de l’Esprit.
LA CONNAISSANCE DES CHOSES PROFONDES, UN DEVELOPPEMENT GRADUEL
Nous croyons que certains de ceux qui vivent à présent, et peut-être un assez grand nombre, étant consacrés à Dieu et dont la consécration a été acceptée, ne possèdent pas la lumière de la Vérité Présente. Leur nombre peut inclure ceux qui sont nommés dans les Écritures comme étant des « enfants nouveaux nés » en Christ, et d’autres encore auxquels les Saints Écrits se réfèrent, indiquant qu’ils forment une « grande multitude » (Hébreux 5 : 12-14 ; 1 Pierre 2 : 2 ; Apocalypse 7 : 9). La classe des « vierges folles » est probablement en grand nombre autour de nous. Le fait qu’une partie d’entre elles se trouve dans Babylone semble être indiqué par le commandement : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple » (Apocalypse 18 : 4). S’il s’en trouve dans Babylone, leur présence là-bas montre qu’elles ne sont pas encore bien développées. Et si elles appartiennent au peuple de Dieu, elles n’apprécient pas dans une pleine mesure la force de la Vérité Présente, bien qu’elles soient engendrées de l’Esprit.
Ce fait n’indique pas qu’elles ne peuvent pas recevoir la Vérité Présente. Au contraire, nous croyons qu’il est tout à fait probable que certains soient aidés à sortir de Babylone et à obtenir une meilleure compréhension du Plan Divin. En effet, certains de ces enfants peuvent être fortifiés, édifiés en vue d’une pleine appréciation des choses de l’Esprit. Nous devons garder à l’Esprit le fait que Dieu a fait en sorte que les « profondes choses de Dieu » ne peuvent être connues de manière instantanée. Cette connaissance s’acquiert graduellement, témoignant de la fidélité à Dieu.
Ceux qui n’ont pas encore appris à avoir une pleine vénération envers Dieu, et qui n’ont pas progressé dans le développement des grâces et des fruits de l’Esprit, ne peuvent s’attendre à comprendre les choses profondes de Dieu. Notre devoir et notre privilège sont, non seulement de porter assistance à ces frères, mais également de nous édifier et de nous fortifier les uns les autres. Faisons en sorte que nous puissions accomplir ces choses !
WT 1912 p.5133