« Vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. » – Colossiens 3 : 9, 10.
Le développement est nécessaire à la vie de la nouvelle créature. Dans notre texte, l’expression « vieil homme » se rapporte à la volonté humaine qui dominait autrefois l’être. Tous ceux qui deviennent des Chrétiens, dans le sens biblique du terme, non seulement acceptent Christ et se confient en Lui comme leur Sauveur, mais consacrent également leur ancienne volonté, leur vieille nature, jusqu’à la mort. A partir de ce moment, cette vieille nature est répudiée et ne doit plus contrôler la vie de l’individu. Mais le corps du « vieil homme » (ou tabernacle terrestre) demeure après que l’ancienne volonté ait été congédiée et que la nouvelle ait pris sa place. La nouvelle créature, avec de nouvelles impulsions et un nouveau but, utilise le corps mortel comme serviteur. La nouvelle volonté devient donc maîtresse.
Cette nouvelle volonté est la volonté de Dieu, ou en d’autres mots, c’est la volonté de faire la volonté de Dieu. Notre consécration a pour but d’accomplir la volonté de Dieu, d’être morts à toute autre volonté, qu’il s’agisse de notre propre volonté naturelle ou de celle d’un autre. Cela inclut le renoncement à tout ce que nous possédons, ou à tout ce que nous espérions posséder en tant qu’êtres humains. Cela signifie déposer sur l’autel toutes nos facultés, toutes nos aptitudes, notre force, notre temps, notre argent et notre influence. Ceux qui accomplissent l’alliance par le sacrifice sont acceptés jusqu’à ce que soit atteint le nombre complet des élus. S’ils demeurent fidèles jusqu’à la mort, ils recevront un nouveau corps à la résurrection.
LA CONNAISSANCE, BASE DU DEVELOPPEMENT
Dans ce contexte, l’Apôtre explique comment se dépouiller du vieil homme et comment revêtir l’homme nouveau. Cet « homme nouveau » (la nouvelle créature engendrée de l’Esprit) doit se développer sur la base de la connaissance qu’elle acquiert. Nous possédions une certaine mesure de connaissance avant de se consacrer, car autrement nous n’aurions pas pris une telle décision. Tout d’abord, le Seigneur permet que nous obtenions une mesure de connaissance. Après avoir accepté les conditions requises et présenté nos corps en sacrifice, les mérites du Seigneur nous ont été imputés, et nous avons été acceptés par Dieu et engendrés en tant que nouvelles créatures par son Esprit, sa puissance. Et c’est ainsi qu’une bonne œuvre se développa et se développe chez tous ceux qui remplissent les conditions nécessaires à la croissance.
Il nous faut croître en amour. L’Apôtre nous dit que nous pourrions posséder toute la connaissance et, cependant, n’être rien. La connaissance seule ne suffit pas. Cependant, la connaissance constitue la base de la foi et de l’obéissance. Sans connaissance, nous ne pourrions rien accomplir. La connaissance nous montre d’un côté la volonté de Dieu, et de l’autre l’égoïsme qui prévaut chez la nature humaine déchue. La connaissance nous montre l’amour et la générosité que possède la nouvelle créature. Elle nous montre le caractère du Seigneur, caractère que nous devons imiter. Il nous faut renouveler notre connaissance, pour croître à l’image de Celui qui nous a créés, en tant que nouvelles créatures.
Comme l’Apôtre Paul l’exprime par ailleurs, nous devons être transformés (formés de nouveau). Nous possédons une nouvelle volonté dès le commencement, mais il faut un certain temps pour que notre esprit soit transformé. Cet esprit étant habitué à raisonner à la manière de la chair, selon la vieille nature, il faut un certain temps pour le renouveler entièrement, au point de considérer les choses du point de vue divin. Mais, ce n’est qu’en progressant de cette manière, que nous pouvons parvenir à développer un caractère semblable à celui de Christ.
LE RENOUVELLEMENT DE L’EGLISE, DIFFERENT DE CELUI DU MONDE
Non seulement il faut que notre esprit soit renouvelé, mais il faut encore que notre corps soit soumis au nouvel esprit, à notre nouvelle volonté. Puisque notre corps est terrestre et imparfait, suite à la chute d’Adam, nous ne pourrons jamais espérer l’assujettir complètement au nouvel esprit. Un conflit subsistera toujours, plus ou moins. Mais nous devons mortifier, traiter comme s’ils n’existaient pas, ces désirs et ces impulsions propres à la chair déchue. C’est ainsi que nous progresserons, étant transformés de jour en jour à l’image et à la ressemblance de notre Dieu et de son cher Fils. Ceux qui parviendront à développer ainsi un caractère semblable à celui du Maître obtiendront, en temps voulu, la nature divine. Ce changement de l’esprit ne s’opère qu’en ceux qui ont été engendrés de l’Esprit. Il ne s’opère pas chez ceux du monde. Le Seigneur s’occupera du monde durant l’âge qui s’introduit. L’humanité aura également besoin d’être renouvelée, mais pas à la manière de l’Eglise. Le monde aura besoin d’un esprit nouveau et devra apprendre à vaincre toutes ses prédispositions déchues, mais il ne sera requis de lui que l’abandon de ce qui sera pécheur. Son renouvellement s’effectuera selon les lignes du rétablissement ; ce sera une restauration à la condition originelle de l’homme parfait. Les hommes n’obtiendront pas un nouvel esprit qui serait en conflit avec la nature humaine, comme c’est le cas pour l’Eglise. Ils ne renonceront pas à leur nature humaine ; il leur faudra renoncer simplement au péché et amener, avec l’assistance divine qui leur sera accordée, leur nature humaine à la perfection.
TOUS DOIVENT PARVENIR A LA RESSEMBLANCE A DIEU
En fin de compte, et comme nous le voyons, tout être qui obtiendra la vie éternelle, sur quelque plan d’existence que ce soit, parviendra à la ressemblance, à l’image de Dieu. Le père Adam, étant parfait, possédait cette image ; les saints anges la possèdent ; Jésus possédait cette image du Père et il faut que l’Eglise la possède. Il faudra également que le monde, bientôt, la possède. Il faudra que tous aiment et servent la Justice. Le mal doit toujours être repoussé. Tous ceux qui atteindront la vie éternelle comprendront la sagesse divine, la justice, l’amour et la puissance de Dieu et se conformeront complètement à cette norme dans toutes leurs pensées, leurs paroles et leurs actions. Tous ceux qui ne parviendront pas à l’image de Dieu, à la fin de l’âge prochain, des mille ans du règne de Christ, seront retranchés de la vie sans remède.
Le Seigneur Jésus dit : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17 : 3). Connaître Dieu, c’est Le connaître intimement, avoir un caractère semblable au sien et être capable de considérer les choses comme Il les considère. Seuls ceux qui ont l’esprit de Dieu obtiendront la vie éternelle, que ce soit l’Eglise maintenant, ou le monde durant l’âge à venir.
LE CONFLIT ENTRE L’ESPRIT ET LE CORPS
L’Apôtre Paul attire l’attention de l’Eglise sur le fait que tous les véritables chrétiens sont de nouvelles créatures en Christ (2 Corinthiens 5 : 17) et que l’on peut, par conséquent, dire d’eux qu’ils sont séparés et distincts de leur corps mortel (voir les versets 1 à 4 du même chapitre). Cela ne s’appliquera jamais au monde en général ; cela ne s’applique qu’aux engendrés du saint Esprit. Ces nouvelles créatures, le Seigneur ne les juge pas selon les imperfections de leur chair, qui sont recouvertes. Elles prouveront la mesure de leur amour et de leur loyauté par la manière dont elles luttent contre le péché et les désirs de la chair et, en particulier, contre l’esprit de rébellion de leur propre chair.
Chaque enfant de Dieu a un ennemi dans son propre corps, et cela d’autant plus que, du fait de la chute d’Adam, nos corps sont devenus plus ou moins chargés de péchés. La nouvelle créature souhaite faire la volonté de Dieu. Aussi, depuis qu’elle existe, il y a conflit entre elle et le vieux corps. L’Apôtre Paul déclara qu’il tenait son corps assujetti, le maintenait sous le contrôle du nouvel esprit, et il donne à entendre que c’est l’unique moyen de devenir disciple du Seigneur Jésus. – 1 Corinthiens 9 : 27.
LA CHAIR ENTIEREMENT ASSUJETTIE
La question de garder nos corps assujettis eut un commencement. Tout au long de notre vie antérieure, nous avons demandé à notre corps : Quelle est ta volonté ? Que désires-tu ? Qu’est-ce qui te plaît ? En conséquence, il est quelque peu difficile maintenant de soumettre ce corps au contrôle de la nouvelle volonté et d’être capables de dire : « Que ta volonté soit faite Seigneur, et non pas la mienne ». Comme un poulain doit être dressé pour l’amener à la soumission, il en est de même de notre chair. Si elle est complètement brisée, elle demeurera soumise. De temps en temps, elle essaiera, bien entendu, de s’imposer, mais elle doit être maîtrisée car, si elle n’est pas entièrement assujettie et soumise, si on lui permet plus ou moins de faire à son idée, elle risque de nous échapper ou de nous créer une autre difficulté, et de provoquer une catastrophe finale.
Nous ne devons pas donner aux paroles de l’Apôtre un sens trop littéral, lorsqu’il dit qu’il mortifie son corps (1 Corinthiens 9 : 27). Il ne voulait pas dire par là qu’il fallait traiter littéralement son corps avec dureté, le maltraiter, comme certains l’ont cru, mais que nous devions l’assujettir, afin de lui enseigner une leçon importante. Le but de cette leçon est que le corps doit apprendre à être un bon serviteur de la nouvelle créature. L’Esprit du Seigneur ne peut animer notre corps mortel avant que nous ne l’ayons soumis. Même si le triomphe de la nouvelle créature signifie la mort rapide du corps, celui-ci doit être soumis. En effet, après avoir décidé que, comme être humain, notre volonté propre ne doit plus nous gouverner, mais que c’est la volonté du Seigneur qui doit le faire, la seule chose à faire, c’est de se mettre à l’œuvre pour utiliser notre corps à son service. Cela se fera plus ou moins parfaitement, dans la mesure où nous nous développerons comme nouvelles créatures. A mesure que cette lutte se poursuit, si elle est menée fidèlement, notre chair faiblit et le nouvel esprit se renouvelle de jour en jour. Nous apprenons plus complètement à soumettre nos corps et à les utiliser au service de la nouvelle volonté. Tous devraient se rendre compte que nous nous efforçons d’accomplir la volonté du Seigneur, et que la volonté de notre chair est morte et qu’elle ne doit plus être entretenue, à aucun moment.
L’EPREUVE DU CROYANT
L’Apôtre donne une raison pour laquelle il gardait son corps assujetti ; c’était de peur que, après avoir instruit les autres sur la manière de se comporter, lui-même ne commît un manquement et ne devînt un réprouvé. Il en va de même pour tous les véritables Chrétiens ; c’est une affaire dont l’importance est suprême et elle devrait être notée avec soin par tous ceux qui enseignent dans l’Eglise.
En choisissant une épouse pour son Fils, le Père effectue une sélection parmi ceux qui acceptent le message de l’Evangile et désirent s’approcher de Lui. La première épreuve est de montrer si, oui ou non, ils accompliront une pleine consécration à Dieu. La deuxième mise à l’épreuve est de savoir, après leur consécration, s’ils conquerront la chair et la soumettront. La troisième a pour objet de démontrer s’ils s’efforceront toujours de garder leur chair soumise, et cela jusqu’à la fin du pèlerinage terrestre.
Le Seigneur observe continuellement notre conduite. Ses regards sont toujours fixés sur nous, observant jusqu’où va notre zèle dans le crucifiement de notre chair. Il recherche ceux qui s’appliquent sincèrement à ce travail. Il recherche une semence pieuse, ceux qui possèdent la disposition du Maître ; et la disposition du Maître a toujours été en opposition directe à tout péché. Le Père a dit du Seigneur Jésus : « Tu as aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons ». De plus, le Maître déposa avec joie sa vie en sacrifice pour faire la volonté du Père et sauver le monde.
Et ainsi, le Père recherche, durant l’âge de l’Evangile une épouse pour son Fils, ceux qui, plus que tout, aiment la justice, haïssent l’iniquité, déposent avec joie leur vie en sacrifice pour être employés au service de Dieu. Dans la mesure où nous manifestons l’esprit dont notre Seigneur était animé : un amour pour ce qui est juste, un empressement à lutter contre tout péché qui nous hante, et un esprit de sacrifice généré par l’amour, nous deviendrons des copies du cher Fils de Dieu. Si nous n’arrivons pas à posséder un zèle et une énergie appropriés, sous ce rapport, nous ne mériterons pas la grande récompense promise : « le prix du haut appel », et nous serons rejetés, bannis.
Celui qui a commis le péché qui mène à la mort sera un réprouvé dans le sens absolu du terme. Même la classe de la Grande Multitude doit prouver sa loyauté de cœur et d’esprit et doit haïr le péché, bien qu’elle soit rejetée pour ce qui concerne le « prix ». Le degré d’amour et de zèle que nous manifestons en luttant contre les faiblesses de la chair a beaucoup à faire avec l’obtention du prix et la détermination si, oui ou non, nous hériterons, avec notre Maître, de la nature la plus haute, la nature divine.
Il se trouve que dans notre chair, il existe une tendance à revivre de sa condition considérée comme morte, pour reprendre le dessus. Ainsi, comme nous l’avons dit, la nouvelle nature doit être continuellement sur le qui-vive pour maintenir son ascendant, pour combattre le bon combat de la foi afin de gagner la « couronne de vie », pour que nous soyons vainqueurs dans le plus grand sens du terme : des « plus que vainqueurs ». Nous nous trouvons dans une position de grande responsabilité.
Il y a à l’heure actuelle deux classes dans le monde : une classe charnelle et une classe spirituelle. La classe charnelle vit selon ses tendances naturelles ; la classe spirituelle, s’opposant à la chair, vit par la foi. Ceux qui deviennent disciples de Jésus sont engendrés du saint Esprit ; ils sont ainsi élevés à un plan plus élevé que celui sur lequel se trouvent les autres humains. Pour eux, les choses anciennes de leur vie passée ne sont plus, ils y ont renoncé, et toutes choses sont devenues nouvelles.
L’Apôtre Paul déclare que si ceux-ci vivent (en viennent à vivre, trad.) selon la chair – selon leurs penchants naturels et les désirs et ambitions du monde -, cela signifie qu’ils sont revenus sur le plan sur lequel se trouve le monde, et qu’ils mourront. Ce n’est que si nous endurons fidèlement les souffrances avec Christ, que nous régnerons avec Lui. Nos souffrances avec Christ ne découlent pas de l’observance de certaines extravagances, telles que se faire faire une certaine coupe de cheveux ou porter un certain style de vêtements, etc., mais elles découlent d’une opposition active à l’encontre de l’erreur, en vivant séparés de l’esprit du monde et en diffusant la Vérité, avec énergie et fidélité, selon que l’opportunité nous en est donnée. Le côté du Seigneur doit être notre côté, en toutes choses. Cela nous induira en conflit avec le monde et avec les tendances et les inclinations de notre propre chair, car nous aimons naturellement les choses que le monde aime.
NOTRE RESPONSABILITE ET LE DANGER QUE NOUS COURONS
Nous ne devons pas blâmer le monde parce qu’il vit selon la chair, car tel est le penchant naturel de la nature déchue. Mais il en va différemment de nous, en raison du fait que nous avons sacrifié le terrestre pour obtenir le spirituel. Cela serait un désastre pour nous si nous devions vivre selon la chair, si nous devions semer pour la chair au lieu de semer pour l’Esprit. Il ne nous est pas possible de vivre pleinement selon l’Esprit, mais nous pouvons nous y efforcer ardemment. Nous pouvons vivre selon l’Esprit, bien que nous ne puissions parvenir à la mesure du modèle parfait. Nous pouvons faire de notre mieux ; nous pouvons établir nos plans et nos arrangements en harmonie avec ce que le saint Esprit de Dieu dicterait et approuverait, selon la sagesse que Dieu nous accorde pour discerner sa volonté. C’est la seule manière qui nous permettra de parvenir à la vie éternelle et à la gloire que le Seigneur a promises à l’Eglise fidèle.
Nous reconnaissons, à vrai dire, que deux classes obtiendront la vie spirituelle, mais à l’une d’entre-elles, seulement, sera largement accordée l’entrée dans le royaume. Ceux qui sèment généreusement pour l’Esprit récolteront une récompense plus importante. Ceux qui sèment peu obtiendront une récompense moindre. Ceux qui s’efforcent de vivre en pleine harmonie avec Dieu, et qui rejettent tout ce qui s’oppose à Dieu, cherchant par la prière et par l’étude de la Parole à connaître sa volonté, ceux-là gagneront le prix promis. – Philippiens 3 : 14.
Mais ceux qui ont été engendrés de l’Esprit et qui vivent ensuite selon la chair, ceux-là ne doivent pas s’attendre à une récompense, pas même celle du rétablissement. Il ne reste rien pour eux, si ce n’est la seconde mort. Ils ont eu leur chance pour la vie et en ont fait un mauvais usage. Christ est venu pour donner une opportunité complète, individuelle à chacun et à tous – et Il est venu pour en donner une seule -. Dieu donna à Adam la possibilité de vivre éternellement, mais celui-ci n’avait pas, alors, l’expérience du péché et de ses conséquences ; aussi obtiendra-t-il à son réveil, une opportunité égale à celle qu’obtiendra le reste du monde. Christ est mort pour la rédemption de tous, afin de donner à toute l’humanité, en temps voulu, une pleine et juste opportunité de vivre éternellement, et cela après avoir connu la nature et les conséquences du péché.
L’Eglise passe à présent son épreuve. La classe qui bénéficie maintenant de cette opportunité est limitée. Nul ne peut atteindre le plein degré de responsabilité, excepté ceux qui ont été pleinement éclairés et cette opportunité spéciale n’est accordée aujourd’hui qu’à un nombre comparativement restreint. Il faut que ceux-ci, après avoir été engendrés du saint Esprit, gagnent la vie spirituelle ; sinon, ils échoueront complètement et iront à la seconde mort.
Dans l’âge prochain, le monde sera ramené de la tombe, de l’état de mort, dans une condition imparfaite, entachée. Le grand Médiateur sera en charge de ses intérêts, ayant alors satisfait la Justice en sa faveur. Il sera chargé d’aider l’humanité, tous ceux qui le voudront, à atteindre la perfection. Mais tous ceux qui continueront à vivre, ou à essayer de vivre selon les mauvais désirs de leur chair déchue, seront finalement détruits ; en effet, ceux qui préféreront le péché, après être parvenus à une claire connaissance de la différence existant entre le bien et le mal, et qui auront eu la possibilité de bénéficier de toute l’aide nécessaire pour se relever de leur condition déchue (mais n’en n’auront pas profité, trad.), ceux-là seront retranchés comme encombrant le sol et corrompant la terre. Ceux qui, dans l’âge qui s’introduit, parviendront à la vie éternelle sur le plan humain, devront s’efforcer de vivre en harmonie avec la Loi de Dieu, avec la justice, et c’est de cette manière qu’ils parviendront à la pleine perfection et au rétablissement, sous la conduite et l’assistance du Messie.
LES BATAILLES PARTICULIERES DE L’EGLISE
Mais beaucoup plus glorieuse est la perspective placée devant ceux qui courent fidèlement, actuellement, pour obtenir le prix du haut appel offert à l’Eglise ! Avant d’obtenir la couronne, il y a néanmoins des ennemis qu’il faut vaincre, et des victoires qu’il faut remporter. Avant la dernière bataille, nous devons rester vigilants à tout moment, sans abandonner aucun élément de notre armure.
Si nous considérons, en particulier, quelques-unes des batailles de la Nouvelle Créature, nous réalisons qu’un grand nombre d’entre-elles découlent des faiblesses de la chair provenant de l’hérédité, le péché oeuvrant dans nos corps mortels et cherchant à nous posséder. Une fois que nous sommes devenus de nouvelles créatures, les péchés apparents de la chair deviennent graduellement détestables, même à ceux qui jadis leur étaient asservis. Ces péchés une fois conquis, une grande bataille est gagnée, mais il y a des péchés subtils qui se dissimulent dans la chair de ceux qui appartiennent au Seigneur. Et ces péchés-là se cachent de telle manière qu’ils parviennent fréquemment à tromper la nouvelle volonté, qui a besoin d’être éduquée en vue d’une claire appréciation des principes de la justice.
Une leçon avancée à l’école de Christ est que haïr un frère est un meurtre. Nous devons non seulement avoir en horreur le meurtre en tant que tel, mais également l’esprit de meurtre ; nous devons rejeter un tel esprit à tel point que nous ne nourrirons que des sentiments d’amour et de bons souhaits envers les autres, et même envers nos ennemis. Seuls les disciples les plus avancés et les mieux entraînés à l’école de Christ, comprennent clairement et distinctement la signification des paroles exprimées par l’Apôtre, lorsque celui-ci énumère la colère, la malice, la haine, les querelles, l’envie et la calomnie, et qu’il qualifie ces défauts comme œuvres de Satan. Ces œuvres doivent êtres combattues jusqu’à la fin.
Il faut que tout enfant de Dieu comprenne que « l’amour ne fait point de mal au prochain », ni ne souhaite le mal. Nous devons comprendre que de telles dispositions malignes prennent leur origine dans l’esprit et le cœur. Dès que le véritable soldat de la croix perçoit que de tels péchés se manifestent extérieurement, ou se cachent dans son cœur, il se doit d’entreprendre une campagne vigoureuse contre, et de s’approcher du trône de grâce pour obtenir la grâce promise en temps de besoin. C’est l’unique moyen pour un enfant de Dieu de garder sa robe immaculée et de conserver la faveur du Seigneur et ses bénédictions.
Par conséquent, chers bien-aimés, que chacun d’entre-nous s’applique sincèrement cette leçon à lui-même. Suivons scrupuleusement l’exemple du cher Apôtre Paul, gardant notre corps « assujetti », de peur d’être rejetés. Gardons toujours à l’esprit cette pensée que nous nous sommes « dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres », que nous avons « revêtu l’homme nouveau » et que nous sommes maintenant à l’épreuve pour la vie ou la mort éternelle. Nous subissons des épreuves et l’opportunité nous est donnée de prouver notre sincérité et la profondeur de notre consécration au Seigneur. A coup sûr, cette pensée va nous stimuler et nous procurer l’énergie nécessaire pour demeurer fidèles. Rappelons-nous que l’assujettissement de notre corps s’applique à la nourriture et à la boisson, aux vêtements que nous portons, à la manière dont nous utilisons notre temps consacré, à toutes nos pensées, nos paroles et nos actions.
Ces batailles du nouvel entendement contre la chair sont un « bon combat » ; bon, dans ce sens qu’il s’agit de luttes contre les faiblesses et les « péchés mignons » retranchés dans la nature déchue, contre des tentations provenant de l’intérieur et de l’extérieur et qui en appellent à nous, en tant qu’êtres humains. C’est un « combat de la foi », car le comportement de toute nouvelle créature est dicté par la foi : « nous marchons par la foi et non par la vue ». Nous ne pourrions jamais sortir vainqueurs de ce combat sans aide, et c’est pourquoi nous devons nous tenir très près du Seigneur. Il nous faut « veiller et prier », nous revêtant de toute l’armure de Dieu et la gardant fermement attachée à nous. Le temps est court afin d’accomplir un tel travail en nous-mêmes. Soyons donc diligents !
WT1915 p.5685