« Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? » – Matthieu 7 : 1-3.
Tout le monde et tout particulièrement les Etudiants de la Bible, savent que l’humanité se trouve dans une condition dégradée, vouée au péché, imparfaite physiquement, intellectuellement et moralement. Certains sont moins affectés, d’autres davantage, les uns le sont sous un certain aspect, les autres sous un aspect différent, mais il n’y a personne qui soit juste et parfait. C’est ce que nous rapporte la Parole de Dieu, et ceci est confirmé par les expériences personnelles ainsi que par une observation lucide de la nature humaine.
Les mauvais penchants de l’homme, à cause de sa condition de péché, sont multiples et variés. L’une de ses faiblesses réside dans le manque de discernement et de jugement. Le péché entraîna l’homme dans des conditions défavorables qui le conduisirent à lutter continuellement pour son existence et avec le temps, le résultat naturel de ce combat fit que l’homme développa l’égoïsme, condition très proche de celle des animaux, que l’on définit comme l’instinct de survie.
Ce sentiment d’égoïsme fait que les hommes ont une mesure différente pour eux-mêmes et pour leur prochain. Ils sont tolérants quant à leurs propres défauts et manquements, aussi grands soient-ils et pour lesquels ils trouvent mille excuses, alors qu’ils regardent les défauts des autres comme à l’aide d’un microscope.
Telle est la condition générale du monde, mais elle ne doit pas être celle du véritable chrétien, imitateur de la vie et de l’exemple de l’humble Maître de Nazareth. Sa mort et son enseignement nous montrent le chemin contraire à l’égoïsme, celui du reniement de soi, du sacrifice et de la consécration au service des autres. Voici ses paroles, extraites de la prière qu’Il prononça le jour précédant sa mort : « Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » – Jean 17 : 19. Ses imitateurs doivent L’imiter : « Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères » – 1 Jean 3 : 16.
C’est un idéal très noble et très élevé. Pour l’atteindre, ne serait-ce qu’en partie, il est nécessaire de s’élever au-dessus du niveau des sentiments corrompus humains et de ses passions, puis de considérer l’humanité, et de se considérer soi-même du point de vue divin. Le chemin du chrétien ne doit être qu’instruction constante ; il doit s’élever de plus en plus haut et par dessus tout, jusqu’à ce merveilleux idéal de l’amour suprême pour Dieu et de son prochain comme soi-même.
Que notre aspiration soit de nous conformer aux recommandations des Ecritures et, particulièrement de ne pas juger ni condamner qui que ce soit. Même si les autres, par une mauvaise appréciation ou d’autres mobiles, nous jugent sévèrement ou nous condamnent, ne leur rendons pas la pareille, mal pour mal, mais marchons selon l’exemple de notre Seigneur – « Lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement » – 1 Pierre 2 : 23.
Périodique Straż 1932-5-66.