2 Samuel 2-5
Désespéré, il demande l’aide de la sorcière d’En-Dor – Trompé par de mauvais esprits – La bataille est perdue – Saül et Jonathan sont tués – Le cantique de l’arc, ou la marche funèbre pour Saül – David, roi de Juda, puis de tout Israël.
« L’Eternel est ma force et mon bouclier ; en lui mon cœur se confie, et je suis secouru. » – Psaume 28 : 7.
L’étude d’aujourd’hui couvre une période intéressante de l’histoire d’Israël et des expériences de David, le bien-aimé de Dieu. Persécuté et pris en chasse par le roi Saül, David n’était nulle part en sûreté. Les Philistins, souhaitant davantage l’avoir comme ami que comme ennemi, offrirent à David et à ses partisans la ville de Tsiklag. Alors qu’il y résidait, toutes les conquêtes de David visaient les Amalécites, et jamais les Israélites. Il ne pouvait pas délibérément combattre le peuple du Seigneur, mais il se sentait libre de combattre ceux que le Seigneur avait voués à la destruction, à cause de leur méchanceté qui était arrivée à son comble, à la limite de la permission divine.
Pendant ce temps, la fin du règne de Saül approchait. Une récente invasion des Philistins l’obligea à rassembler un maximum de son armée, mais de forts doutes le gagnèrent quant à l’issue qui découlerait du combat. Bien que durant son règne, selon les règles divines, il eût ordonné que toutes les sorcières, les magiciens et tous ceux qui prétendaient pouvoir communiquer avec les morts, quittassent le pays d’Israël, toutefois, certains restaient çà et là. A bout, voyant que le Seigneur ne lui répondait pas, le roi Saül alla voir la sorcière d’En-Dor – que certains prétendent avoir été la mère du général en chef du roi, Abner.
La médium, après avoir reçu l’assurance que cela ne lui causerait pas préjudice, entra en communication avec les anges déchus qu’elle croyait être les esprits des morts, comme le supposent encore maintenant les spirites. Sans aucun doute, elle était honnête et pensait que c’était Samuel qui était appelé. Mais la Bible nous assure que « les morts ne savent rien ». Samuel dormait auprès de ses pères, attendant le matin de la résurrection. Il ne pouvait donner aucun conseil et ne pouvait rien savoir de ce qui se passait.
Toutefois, les mauvais esprits d’alors, tout comme ceux d’aujourd’hui, au travers des médiums, se mettaient à la place des morts et, usant de leur connaissance supérieure, parlaient à la place des morts. Une fois la question posée, la réponse fut que le roi perdrait la bataille le lendemain et que lui et ses fils y seraient tués.
Nous ne savons pas comment il est possible que les anges déchus en sachent autant sur le cours des événements touchant à notre race, mais nous savons qu’il n’est sage pour personne d’avoir des contacts avec eux, car le Seigneur l’a défendu. Leur seul objectif est de tromper l’homme. Selon l’apôtre Paul, ils firent entrer au sein de l’Eglise, par des songes et des révélations, différentes doctrines de démons (1 Timothée 4 : 1) lesquelles, une fois incorporées dans nos credo, les ont fait sentir mauvais, à la manière d’une mouche tombée dans l’huile du parfumeur. – Ecclésiaste 10 : 1.
Les gens se réjouiraient s’ils réalisaient ce que la Bible enseigne si clairement ; à savoir, que les morts sont morts et qu’ils ne peuvent communiquer aucune information d’une nature quelconque. Ils n’éprouvent ni joie ni souffrance, mais sont simplement dans un état d’animation suspendue (d’inconscience, trad.), attendant l’aurore du jour meilleur au cours duquel Emmanuel, le Messie, donnera à tous la connaissance de la gloire de Dieu, comme résultat de son sacrifice de rançon accompli au Calvaire. L’enseignement, selon lequel les morts seraient plus vivants qu’ils ne l’étaient avant leur décès, est non seulement dépourvu de sens, mais aussi contraire à la Parole du Seigneur, et il est devenu le fondement de toutes les erreurs, diverses et déplorables, qui affectent les facultés de raisonnement des chrétiens. Personne ne prierait pour un mort, ou ne prononcerait des messes pour le libérer du purgatoire, s’il savait que son ami défunt est simplement endormi, dans l’attente du matin de la résurrection.
Mais, pire encore, cette théorie, prétendant que les morts sont vivants, est devenue le fondement de sérieux blasphèmes à l’encontre de Dieu, auxquels toutes les dénominations se sont plus ou moins ralliées, comme cela est montré par leurs credo. Ces blasphèmes sont des déclarations concernant le caractère et le Plan de Dieu ; elles seraient déshonorantes pour n’importe quel démon, et elles sont bien loin du caractère et des attributs du Dieu de toute grâce, le Père de toutes miséricordes, de qui viennent toute grâce excellente et tout don parfait – Jacques 1 : 17.
« Le cantique de l’arc »
Lorsque David eut écho des résultats de la bataille, sa sympathie pour Saül et Jonathan se manifesta au travers d’un poème, beau et remarquable dans ce sens qu’il n’y est pas fait la moindre allusion aux persécutions qu’il avait subies de la part de Saül, ou que Saül en avait voulu à sa vie. Il complimente Saül pour tout le bien qu’il avait accompli. Il parle de l’amour de Jonathan, tendre et surpassant celui des femmes. Cette ode est enregistrée en 2 Samuel 1 : 17-27. La marche funèbre de Saül est une tentative, de la part du musicien, de traduire, par une musique contemporaine, les sentiments nourris par David, envers Jonathan et Saül, et exprimés dans le cantique de l’arc de David. Et c’est ainsi qu’elle s’identifie aux services funéraires des grands jours.
Dans la bataille, les fils de Saül furent tués, Jonathan inclus. Saül lui-même fut blessé. Craignant d’être torturé à mort, s’il tombait vivant entre les mains des Philistins, il demanda à son porteur d’armes de le tuer, et en arriva finalement à se suicider avec sa propre épée.
Un jeune Amalécite, sachant que David avait été persécuté par Saül, et pensant obtenir sa faveur, lui apprit la nouvelle du décès de Saül et lui apporta sa couronne, ainsi que le bracelet ornant son bras ; et il affirma que c’était lui qui avait tué Saül, à sa propre demande – en modifiant très probablement cette partie de l’histoire pour son propre honneur. De toute évidence, David reçut la nouvelle d’une manière totalement différente de ce à quoi l’homme s’attendait, et il lui dit : « Comment n’as-tu pas craint de porter la main sur l’oint de l’Eternel et de lui donner la mort ? » Il le condamna alors à mort, et pleura Saül et Jonathan jusqu’au soir.
David s’en remettait au Seigneur, durant ces nombreuses années, pleinement confiant qu’il deviendrait finalement le roi d’Israël. Mais il n’essaya en aucune manière de hâter ce moment. Il se tenait simplement prêt, en attendant que les responsabilités et le pouvoir afférents à ce poste lui soient confiés par le Seigneur. Quel merveilleux exemple nous trouvons dans sa conduite ! Combien les Chrétiens ne pourraient-ils pas apprendre de l’attente patiente du temps du Seigneur, dans toutes leurs affaires ! Il ne s’agit pas seulement de l’attente du Royaume, quand ils prient : « que Ton règne vienne », mais aussi de l’attente de la conduite et de la providence du Seigneur dans toutes leurs affaires, les faisant toutes concourir au bien ! C’est une des trop fréquentes erreurs commises par les Chrétiens : ils négligent la providence du Seigneur et sa supervision promise à l’égard de leurs intérêts, et essaient d’agir par eux-mêmes, souvent à leur propre désavantage.
David réalisait que le temps était probablement venu pour lui et pour ses partisans de quitter le pays des Philistins, et il interrogea le Seigneur, par l’intermédiaire du sacrificateur et de l’éphod. La réponse fut qu’il devait se rendre en Judée. Ensuite, il demanda dans quelle ville, et la réponse fut : à Hébron. Ainsi, David et ses partisans s’en allèrent avec leurs familles. La tribu de Juda, sa propre tribu, le reconnut rapidement comme roi. Plus de sept ans s’étaient écoulés, toutefois, avant qu’il ne devienne le roi de tout Israël. Pendant ce temps, Abner, le général en chef de Saül, fit oindre comme roi d’Israël un des fils survivants de Saül, Isch-Boscheth. Quant à David, il ne fit aucune tentative pour contraindre les autres tribus à l’accepter comme roi, mais continua à attendre le temps voulu par le Seigneur.
Dans l’intervalle, Abner rassembla une armée contre les serviteurs de David, et une bataille féroce s’engagea, dans laquelle les forces de David triomphèrent ; les autres perdirent la bataille. Finalement, Abner se mit en colère contre le roi Isch-Boscheth et proposa à David de devenir son vassal et de tourner les cœurs des Israélites vers lui. Le roi David apprécia la proposition, considérant sans aucun doute qu’elle s’harmonisait avec les promesses du Seigneur et que telle était sa volonté. Néanmoins, les choses ne se passèrent pas ainsi ; car Joab, le neveu de David, principal homme de guerre, tua Abner par ruse. A nouveau, nous remarquons l’attitude de David contrastant avec le sentiment moyen de l’époque. Au lieu de se réjouir de la mort d’Abner, le roi le pleura et dénonça son neveu pour sa mauvaise conduite. Il fut suffisamment courageux, en présence de ses soldats les plus valeureux, pour vanter les vertus d’Abner, comme grand soldat, en disant : « Un grand homme est tombé aujourd’hui en Israël. »
Roi de tout Israël
Mais peu après, d’autres, n’ayant pas compris le roi David, tuèrent le roi Isch-Boscheth et apportèrent sa tête à David pour prouver sa mort, s’attendant sans doute à être récompensés. Mais au contraire, ils furent également condamnés. Ils avaient tué le roi. Ils furent donc estimés comme méritant la même punition et furent condamnés à mort. C’est ainsi que le peuple vit, exemplifiée dans le comportement de David, une application concrète des principes de justice, peu courante en ce temps-là, et nous pourrions même dire peu courante jusqu’à maintenant. Toutes ces choses concourraient à ce que le roi se fasse aimer du peuple. Il n’était pas considéré par le peuple comme étant intéressé et étroit d’esprit, mais plutôt comme étant large d’esprit et même généreux envers ses opposants, ses ennemis. Il semble qu’il ait eu une grande appréciation de la justice, de même qu’une mesure de sympathie pour ses ennemis.
Le roi David avait trente-sept ans lorsque les onze tribus envoyèrent une délégation pour l’informer qu’elles apprécieraient de l’avoir comme roi sur tout Israël. C’était sept ans et demi après la mort du roi Saül, et probablement plus de dix-sept ans après que David eut été oint pour la première fois par Samuel. La foi et la patience marquaient toutes les étapes de ces années, et nous montrent le caractère de David comme nous n’aurions pas pu le voir autrement. Sa grandeur était principalement montrée dans le fait qu’il manifestait un dévouement à Dieu et une soumission à la volonté divine.
L’acceptation de David, de devenir le roi de toutes les tribus d’Israël, signifiait que, pour la troisième fois, l’huile sainte d’onction avait été déversée sur sa tête.
Entre-temps, il devenait de plus en plus fort en vainquant ses ennemis – les ennemis du Seigneur – ceux que Dieu avait voué à la destruction. Nous rappelons à nouveau à nos lecteurs que le Seigneur avait déclaré que l’iniquité des Amoréens était arrivée à son comble, et c’est pourquoi Il désirait qu’ils soient détruits de la face de la terre. Peu importait qu’ils soient tués au combat, par la peste ou par la famine, car la sentence divine de mort devait de toute façon être exécutée.
Toutefois, tout en permettant que la maladie, la guerre, la famine, la peste et la mort règnent dans le monde, Dieu préparait la rédemption de l’homme, son salut, par le moyen du grand Rédempteur. Le royaume du Messie prendra bientôt le contrôle de la terre, pour faire cesser le règne du péché et de la mort, pour lier Satan et faire en sorte que la lumière de la Vérité divine inonde la terre. Alors, les yeux des aveugles s’ouvriront et les oreilles des sourds entendront, pour pouvoir connaître et comprendre le véritable Dieu, et son véritable message.
Alors, ceux qui auront péri par l’épée d’Israël ne sauront rien du laps de temps qui se sera écoulé depuis leur mort. Ils se relèveront dans le Royaume Millénaire, où tous ceux qui dorment dans la poussière de la terre seront réveillés. Ils se trouveront alors sous les conditions les plus favorables que nous pourrions leur souhaiter – libérés des chaînes de l’ignorance et de la superstition. Le Royaume du Messie sera prêt à les aider à se débarrasser de leurs faiblesses et de leur dégradation, pour parvenir à la perfection humaine perdue en Eden, rachetée au Calvaire.
WT1915 p5673