2 Samuel 18 : 1-15
L’histoire d’Absalom – Combien il était différent de son père – Ses opportunités manquées – Sa fin méprisable comme traître et fils désobéissant qui cherchait à mettre fin à la vie de son père – Le garçon en contraste avec l’homme – La responsabilité des parents – L’enfant est ce que les parents en font – L’eugénisme est insuffisant.
« Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste. » – Ephésiens 6 : 1.
[Version Darby. Mais, selon note figurant dans le NT Diaglott, les mots « dans le Seigneur » sont omis dans le Manuscrit du Vatican].« Combien plus pointu qu’une dent de serpent est d’avoir un enfant ingrat ! »
Notre étude d’aujourd’hui concernera la mort d’Absalom. Celle-ci est suffisamment explicite et ne requiert pas de commentaires. Toutefois, il sera important pour nous de jeter un coup d’œil sur ce que fut la vie de ce jeune prince, et noter un certain nombre de ses échecs. En premier lieu, il n’eut pas une bonne naissance. Sa mère, l’épouse du roi David, était la fille d’un roi païen des alentours. Elle était peut-être belle, probablement même. Les Ecritures indiquent, en effet, qu’Absalom était un beau garçon, un beau jeune homme, aux manières raffinées et courtoises ; c’était une idole populaire. Il avait le désavantage de faire partie de la famille royale et de ne pas avoir eu à travailler à la sueur de son front.
Absalom, dès le début, s’impose avec force à notre attention, ayant tué son demi-frère Amnon, afin de venger l’honneur de sa sœur. De ce fait, il s’enfuit pour se placer sous la protection de son grand-père et fut privé de toutes les bonnes influences dont il aurait pu bénéficier de la part de son père et de la véritable religion. Après quelques années d’absence, son père, qui n’avait jamais cessé de l’aimer et de le pleurer, fut incité à l’inviter à revenir à Jérusalem où, durant deux années supplémentaires, il refusa de se trouver en sa présence. Toutes ces influences étaient néfastes au jeune homme, mais aucune d’entre elles ne pouvait excuser sa traîtrise à l’encontre de son père, le roi d’Israël.
La conspiration d’Absalom
Des juges étaient établis dans tout le territoire d’Israël pour rendre des verdicts sur les causes simples de mécontentement ; mais lorsque leurs décisions ne satisfaisaient pas, il était fait appel au roi comme à une cour supérieure. Le Roi David était activement engagé à la préparation des matériaux nécessaires au Temple, qui ne devait pas être construit avant sa mort. Cette tâche l’empêcha, peut-être, d’une certaine manière, d’accomplir son devoir de juge supérieur à l’égard du peuple. Ainsi, certains cas difficiles tardaient, comme dans toute cour supérieure, à être entendus ; cela était profondément ennuyeux pour tous ceux qui s’impatientaient de voir le leur solutionné.
Nous ne sommes pas sûrs, toutefois, qu’il y eût des manquements de la part du Roi David à propos de l’administration de la justice. Nous savons simplement que son fils rusé, Absalom, se rendit très populaire. Très gracieux à l’égard du peuple, il lui était très proche et toujours prêt à entendre ses complaintes. Et il lui répondait astucieusement, exprimant de la tristesse pour tous les retards, disant : Si seulement j’étais roi ! Ce serait différent ! Ainsi, par tromperie, par des intrigues, par de la fausseté, nous lisons qu’il « gagnait le cœur des gens d’Israël. » (2 Samuel 15 : 6). Le peuple commençait réellement à croire que s’il avait un tel homme pour roi, il se sentirait nettement mieux. Il semblait avoir complètement oublié le fait que Dieu était le Roi d’Israël et que, comme le dit la Bible, le Roi David s’est simplement assis sur le Trône du Seigneur. – 1 Chroniques 29 : 23.
Absalom était un prince beau, spectaculaire, avec de longs cheveux ondulés. Il se promenait dans son char et, devant lui, cinquante coureurs lui servaient de hérauts. Le peuple maladroit admirait cela et, apparemment, au moins un homme sage fut détourné par l’engouement contagieux propre à cet éclat.
Absalom connaissait les sentiments religieux de son père ; apparemment, il ne les partageait absolument pas. Il se rendait compte qu’il ne serait probablement pas le favori de son père, pour la succession, et que le temps de l’établissement d’un nouveau roi approchait, vu l’âge avancé du Roi David. Imitant la conduite de Satan, dans son ambition et son infidélité à Dieu, Absalom devint infidèle à l’égard de son père. Il recruta une armée, se proclama lui-même roi et il fit cela si vite et si bien, avec le soutien de tant de personnes dont le cœur avait été gagné, que le Roi David, avec l’armée régulière et les loyaux de sa cour ont dû fuir pour sauver leur vie. Notre leçon raconte le combat qui s’engagea entre les forces supérieures d’Absalom et les forces plus réduites du Roi David, lesquelles, toutefois, se composaient de soldats mieux entraînés. La victoire revint au Roi David. Absalom fut tué, en dépit de la requête pressante de David adressée à ses soldats, de ne pas tuer le jeune homme, son fils.
Quel contraste nous voyons là entre l’homme selon le cœur de Dieu, et l’homme admiré par le peuple – tapageur, criard, ambitieux, trompeur, intriguant, rebelle, qui en voulait à la vie de son père ! L’homme de Dieu, en dépit de ses faiblesses qu’il reconnaissait et desquelles il se repentait, avait un cœur fidèle à l’égard de Dieu, véridique comme l’aiguille qui pointe vers le pôle ; et il avait, pour son fils, un amour plein de sympathie, résumé dans sa complainte funèbre : « Que ne suis-je mort à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils ! »
Un principe très important
La volonté de l’homme est quelque chose de magnifique. Nous pourrions presque dire que chaque garçon est responsable de sa propre carrière. Notre expression (anglaise – trad.) « self-made man », signifiant « fils de ses œuvres », n’est ainsi pas très éloignée de la vérité.
Ceci, cependant, n’excuse pas les parents, dont la responsabilité est de s’assurer si un enfant convenable est entré dans le monde, raisonnablement pourvu de dons, et qu’il n’est pas simplement beau de figure, mais aussi consciencieux, juste, fidèle à Dieu et aux principes de la justice. Cela n’excuse pas non plus les parents de ne pas donner à leur enfant une conception correcte de la vie, une éducation convenable, car les Ecritures disent : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. » – Proverbes 22 : 6.
En vérité, il semble pitoyable qu’avec tous les sermons et les enseignements prodigués durant des siècles, aussi peu de parents se rendent compte de leurs obligations à l’égard des enfants qu’ils mettent au monde. Ainsi, peu de pères réalisent qu’ils sont les protecteurs et les gardiens de leur épouse et de leur descendance. Le devoir et le privilège du père ne se limitent pas seulement au choix d’une épouse au caractère noble et consciencieux, pour être la mère de la famille, mais il est également de sa responsabilité de placer son épouse dans des conditions favorables durant la période de gestation et, généralement, de l’assister pour qu’elle puisse conserver son esprit et son cœur purs, aimants, nobles, loyaux à Dieu et aux principes de justice, afin que leurs enfants soient déjà préparés à avoir un caractère noble – moins marqué et souillé par le péché qu’il ne le serait autrement. Les Ecritures déclarent bien que le peuple périt, faute de connaissance. – Osée 4 : 6.
Il est vrai que, partout, des eugénismes (science qui a pour but d’étudier les conditions les plus favorables à la reproduction humaine et à l’amélioration de la race – trad.) sont portés à notre attention ; mais dans quel but ? Aussi important que soit cet enseignement, en rapport avec la santé et le bon choix de son compagnon de vie, il sombre dans l’insignifiance quand on le compare au principe que nous exposons, à savoir, que l’esprit de la mère, durant la période de la gestation, marque et façonne, favorablement ou défavorablement, le caractère de son enfant. Il ne serait bien entendu pas possible à une femme de donner naissance à un enfant parfait ; mais si ses idéaux sont élevés, véritables et inébranlables, et s’ils se rattachent à des choses pures, nobles et bonnes, nous savons, sans l’ombre d’un doute, que son enfant en tirera un grand bénéfice, tant physique, qu’intellectuel et moral. D’un autre côté, comme nous l’indiquons dans le Photodrame de la Création, la mère parfaite, Eve, pouvait marquer son fils Caïn d’une disposition jalouse et triste, ce qu’elle fit, effectivement, et ce fut ce qui poussa Caïn à faire mourir son frère.
WT1915 p5700