« NE TOUCHEZ PAS A MES OINTS » – PSAUME 105 : 15

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1 Samuel 26

Les épreuves pénibles de David – La caverne d’Adullam – Les neveux du roi David – L’eau de Bethléhem – David épargna deux fois la vie du roi Saül – Leçons pour l’heure présente.

« Mais je vous dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. »

Luc 6 : 27

Déclaré hors-la-loi et chassé par le roi Saül, le jeune David avait une carrière très diversifiée. Il fut ra­pidement rejoint par une classe de malheureux, juste­ment ou injustement rejetés par la société. Sans aucun doute, certains d’entre eux étaient des criminels ; cer­tains étaient endettés ; passibles d’emprisonnement, ils s’enfuirent pour préserver leur liberté, etc. Le jeune David s’est ainsi rapidement trouvé être à la tête d’un groupe d’environ quatre cents hommes, plus ou moins armés, plus ou moins désespérés.

Ce fut un grand entraînement pour lui, une prépara­tion pour son règne futur. Cela lui donna un point de vue intérieur sur la condition des bons à rien de la so­ciété. Avec sa petite armée, David, sans doute, sub­sista de maraudages, collectant un péage, un genre de taxe imposée aux agriculteurs. En compensation de ce péage, de cette taxe, David les défendait probablement des maraudeurs qui venaient fréquemment, non seu­lement de chez les Philistins, mais également de Moab, de l’autre côté du Jourdain. De toute évidence, jusqu’à cette époque, aucune protection policière adé­quate n’avait été établie par le gouvernement du roi Saül.

Au lieu de défendre convenablement les intérêts de ses sujets, le roi était maladivement jaloux de son fi­dèle serviteur David et, de temps en temps, il entre­prenait de le poursuivre, un peu comme on entreprend des expéditions pour chasser des animaux sauvages dans la forêt.

Parmi ceux qui s’étaient joints à David, se trou­vaient trois de ses neveux, les fils de sa sœur. Ces trois-là devinrent, par la suite, fortement proches du roi David, dans toute son œuvre. L’un d’entre eux était Joab, qui devint capitaine ou général de l’armée. Abis­chaï et Asaël étaient les deux autres. C’étaient des hommes capables qui, par la suite, parvinrent à une grande renommée dans le royaume.

La noblesse de caractère de David

Pendant un temps, David et ses hommes eurent pour forteresse la caverne d’Adullam. C’est tout à son honneur qu’il refusa de plonger sa nation dans une guerre civile, comme il aurait parfaitement pu le faire. De toute évidence, la majorité du peuple se serait ral­liée à lui dès le début, et sa victoire sur le roi Saül au­rait probablement été facilement acquise. Et combien facilement il aurait pu se tromper lui-même, en pensant que telle aurait été la volonté de Dieu ! Il se souvenait que le Seigneur, par le prophète Samuel, l’avait oint pour être roi ; mais il se souvenait aussi que ce n’était pas à lui de prendre possession du règne. Il devait at­tendre le temps voulu par Dieu, où la Puissance divine ôterait le royaume à Saül et lui donnerait le contrôle en tant que roi succédant à Saül.

Combien de bénédictions seraient répandues maintenant, si tout le peuple de Dieu se souvenait qu’il faut attendre le temps voulu par le Seigneur ! « Attendez-moi donc, dit l’Eternel, au jour où je me lèverai pour le butin. » Les temps et les saisons du Seigneur sont les meilleurs pour nous, et toute tentative de notre part, de prendre de l’avance sur la volonté du Seigneur, serait certainement une mauvaise réaction. C’était parce que David était ainsi rempli de foi en Dieu, et possédait l’esprit d’obéissance, qu’il fut considéré comme un homme selon le cœur de Dieu – non parce qu’il était parfait, ni parce qu’il avait toujours accompli la volonté du Seigneur, mais parce que la volonté du Seigneur représentait le réel désir de son cœur. Lorsque, du fait de la faiblesse de la chair, il s’engageait dans des voies différentes, il s’en repentait promptement, implorait le pardon divin et changeait de conduite.

Joseph Parker fit le commentaire suivant : « On ne ternit pas la signification de l’ensemble en découvrant, dans toute cette image, un type de la position de Jé­sus-Christ dans le monde. Il fut méprisé et rejeté des hommes ; Il n’avait pas où reposer la tête, et le peuple qui L’entourait se caractérisait par des espérances  inexplicables, une infériorité personnelle, de la dégra­dation sociale et, également, par des besoins de toute sorte. Ce n’était certainement pas une armée vaillante et brillante qui s’assemblait autour du Fils de Dieu, lorsqu’Il habitait dans cette caverne d’Adullam qu’on appelle la terre. »

Lorsqu’il séjournait avec ses partisans dans la ca­verne d’Adullam, David, ayant le mal du pays, évoquait la douce eau de la citerne de sa maison à Bethléhem, laissant entendre combien il apprécierait d’en boire là où il était. A ce sujet, trois de ses fidèles partisans, l’un d’entre eux étant son neveu, entreprirent un voyage périlleux, à l’insu de David. Ce voyage était périlleux pour deux raisons : premièrement, ils étaient considé­rés comme des hors-la-loi par le roi Saül. Deuxième­ment, Bethléhem était alors entre les mains des Philis­tins. Mais en dépit de ces difficultés, ces braves hom­mes manifestèrent leur amour et leur loyauté envers leur chef, en apportant de l’eau de sa citerne favorite.

Lorsqu’ils revinrent et la présentèrent à David, il manifesta une grande loyauté de cœur. Non seulement il apprécia le grand dévouement dont ils avaient fait preuve, le risque qu’ils avaient encouru et l’eau qu’ils avaient ramenée, mais il déclara même que celle-ci était trop précieuse, et obtenue à un trop grand prix, pour être employée à la légère. Il la répandit donc à terre en oblation, comme un sacrifice de reconnais­sance envers le Seigneur, pour les bénédictions aux­quelles David et ses associés prenaient part, et pour le réconfort et le soutien provenant de partisans aussi loyaux. Sûrement, la grandeur de David, son dévoue­ment au Seigneur et sa foi se sont à nouveau bien ma­nifestés dans cet événement ! Cela faisait de lui plus qu’un homme moyen – cela faisait de lui un homme noble.

L’entraînement pour l’œuvre du Royaume

En ce temps-là, David se trouva, avec certains de ses partisans, en un lieu nommé Nob, où le sacrifica­teur Achimélec lui manifesta sa bienveillance. Le roi Saül, apprenant cela par l’intermédiaire d’un espion, massacra tous les sacrificateurs de ce lieu, ainsi que leurs familles, soit un total de quatre-vingt-cinq person­nes. David en fut averti par un des fils d’Achimélec qui lui amena également l’éphod sacerdotal. Un des pro­phètes avait également rejoint David. Tout cela concourut à rendre plus sûre la position de David et à convaincre d’autant plus Saül que la faveur de Dieu s’était éloignée de lui. Néanmoins, Saül continua à lut­ter contre Dieu et contre le divin Plan.

Au fil de ces circonstances, l’armée de David s’accrut graduellement pour atteindre le nombre de six cents hommes. Son expérience grandissait également et le préparait, au mieux, pour son travail futur. Comme le remarqua l’évêque Wilberforce, « David apprit, dans cette vie sauvage et hors-la-loi, d’importantes leçons sur la connaissance et la conduite des hommes. Rien d’autre que la suprématie personnelle la plus complète ne pouvait tenir en bride de tels éléments indisciplinés ; et David, à la tête malgré lui de tels partisans, apprit, en les maîtrisant, quel était le secret permettant de bien diriger des hommes et de rassembler leurs cœurs discordants en une unité harmonieuse. »

Au fil du temps, la fébrilité gagna de plus en plus le roi Saül dans son envie de détruire David. A l’une de ces occasions, David et ses partisans occupaient une caverne au beau milieu des sombres rochers de l’ouest de la Mer Morte. C’est alors que le roi Saül, avec pro­bablement une importante armée, poursuivant David, entra dans la même caverne pour se reposer et se ra­fraîchir – nous ne savons pas pour combien de temps. Kitto nous dit que certaines de ces cavernes sont suffi­samment grandes pour abriter mille cinq cents hom­mes. Un autre écrivain remarque : « Un voyageur nous dit en effet que, dans l’une d’entre elles, qui se trouve à quelques trente deux kilomètres de En-Guédi, pas moins de trente mille hommes s’y sont réfugiés un jour. Ces cavernes sont sombres comme en pleine nuit. On peut voir distinctement l’extérieur, mais à l’intérieur, il est impossible de voir à plus de quatre pas. »

David et ses associés se placèrent à un endroit plus reculé de la caverne et, lorsque Saül et son armée en­trèrent pour s’y reposer, les partisans de David voulu­rent tuer ne serait-ce que Saül, afin de mettre fin à leurs épreuves amères et de rendre une juste rétribu­tion pour tout le mal que le roi avait fait et faisait tou­jours. Mais David refusa. Par contre, il coupa un pan du vêtement de Saül pour prouver que le roi avait été pleinement à sa merci et que, s’il l’avait voulu, il aurait pu tuer Saül. Il voulait également prouver par là sa loyauté envers le roi.

Ensuite, lorsque le roi et son armée furent à une distance suffisante pour éviter tout danger, David et ses associés se montrèrent et protestèrent en disant que le roi ne savait pas apprécier la loyauté de ses sujets, car il cherchait à leur ôter la vie alors qu’eux-mêmes n’avaient pas ôté la sienne. La meilleure nature de Saül ressortit alors et il pleura en disant : « Tu es plus juste que moi. » Dès lors, la chasse à l’homme hors-la-loi, David, fut abandonnée avec la promesse, de Saül, qu’il ne referait plus jamais cela. Néanmoins, nous constatons qu’une expérience similaire s’est re­produite plus tard.

A cette occasion, David, avec son neveu seule­ment, se rendit dans le campement de Saül et prit la lance et la cruche royale à eau, qui se trouvaient près de sa tête. S’éloignant avec ces objets, ils purent, de­puis une autre colline au-delà d’un ravin, parler en toute sécurité à Saül et à son armée, et être entendus.

David montra au roi, non seulement qu’il était plus vigilant que les soldats royaux, mais également qu’il était plus fidèle à l’égard des intérêts du roi et que, si un messager lui était envoyé, il restituerait la lance et la cruche. Il indiqua également qu’il ne lui souhaitait au­cun mal, mais qu’il s’était simplement emparé de ces objets pour convaincre le roi de sa loyauté absolue ; et qu’il faisait erreur de le poursuivre comme un ennemi.

Une telle intrusion dans le campement d’un roi, au­jourd’hui, serait impossible à cause des méthodes mo­dernes de mise en place de tours de garde, etc. Mais il n’en était pas ainsi dans les temps anciens, comme ce n’est probablement pas encore le cas, aujourd’hui, dans les pays de l’Orient (Ecrit en 1915, trad.). Nous nous souvenons que Gédéon et ses hommes envahi­rent un campement d’une manière similaire. Nous nous souvenons de la poursuite des cinq rois par Abraham, et du fait qu’il les trouva assoupis sans le moindre pi­quet de garde. Un voyageur très expérimenté en Orient dit : « Les arabes dorment profondément, tout particu­lièrement lorsqu’ils sont fatigués. Souvent, en voyage, mes muletiers et mes serviteurs ont accepté de veiller dans des lieux considérés comme dangereux. Mais à chaque fois, je les ai vite vus endormis et générale­ment, leur sommeil était si profond que je pouvais non seulement marcher au milieu d’eux sans les réveiller, mais j’aurais même pu leur prendre leur couverture. »

Une leçon profitable

L’explication de David sur le fait qu’il ne voulait pas ôter la vie de son ennemi était que Saül était l’oint de Dieu et que le fait de lancer un assaut contre lui aurait signifié s’attaquer aux arrangements du Tout-Puissant. David ne pouvait pas faire cela en toute conscience. « Ne touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes serviteurs ! »

Il serait bon que nous ayons aujourd’hui ce principe à l’esprit. Toutefois, nous ne devons pas considérer les rois d’aujourd’hui comme étant des oints du Seigneur. Ils sont leurs propres oints. Leurs royaumes sont des royaumes de ce monde. Au contraire, Israël était le royaume particulier de Dieu, qu’Il accepta sous une alliance particulière. Par autorité divine, le roi Saül avait été oint avec l’huile particulière d’onction, qui repré­sentait le saint Esprit. L’onction de David avec la même huile ne devait pas lui donner le droit d’interférer avec l’onction préalable de Saül, mais elle devait lui donner l’assurance qu’il serait le successeur de Saül. Ce n’é-tait pas à lui de se débarrasser de Saül, mais c’était le Seigneur qui devait lui faire prendre possession du règne en son temps et à sa manière.

Bien que les pièces de monnaie de tous les royau­mes de la terre indiquent que leur dirigeant règne et gouverne comme représentant du Royaume du Mes­sie, nous savons que c’est une erreur. Le Royaume du Messie n’a pas encore été établi. Nous prions tou­jours : « Que Ton règne vienne. »

Les cinq empires universels de la terre

Lorsque Dieu retira son royaume typique de la terre, le message adressé au dernier roi Sédécias était : « Ce qui est ne sera plus… J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine ! [plutôt, « un renversement, un renversement, un renversement ! » ] Ceci aussi ne sera plus, jusqu’à ce que vienne celui à qui appartient le juste jugement [ou : le droit] et je le lui donnerai. » (selon Darby). De cette manière, un interrègne fut noti­fié en ce qui concerne la souveraineté divine du monde et ce, depuis le temps de Sédécias jusqu’au Royaume messianique millénaire. En même temps, toutefois, Dieu donna aux Gentils une opportunité de montrer quels genres de royaumes ils seraient en mesure d’établir dans le monde. Depuis les jours de Sédécias, en 606 avant notre ère, jusqu’au temps présent, nous avons eu quatre différents types de gouvernements, et le quatrième a été changé de manière fallacieuse. Ces royaumes étaient : (1) Babylone, (2) les Médo-Perses, (3) la Grèce et (4) Rome. Les gouvernements actuels en Europe [écrit en 1915, trad.] font partie de l’empire romain, sous une nouvelle façade, sous une nouvelle apparence. Leurs lois, les méthodes et leurs ambitions sont exactement les mêmes que celles de Rome, mais tout en trompant et en étant trompés, ils se qualifient comme étant des royaumes chrétiens ; par consente­ment commun, le monde entier est habitué à parler d’eux en les appelant la Chrétienté – c’est-à-dire, le Royaume de Christ.

La Bible montre cela. Dans l’image symbolique qui représentait tous les gouvernements, les pieds étaient de fer, tout comme les jambes, mais ce fer était enduit d’une argile fangeuse pour les faire ressembler à des pieds de pierre – la pierre étant le symbole du Royaume de Dieu. Il en résulte que ces royaumes d’Europe, aujourd’hui en guerre, ne montrent rien d’un esprit chrétien – mais manifestent plutôt de la colère, de la malice, de l’envie, de la haine et des conflits, que l’apôtre définit comme étant « des œuvres de la chair et du diable ». Tels sont les royaumes qui prétendent être le Royaume du Messie. Ils sont représentés dans les pieds de l’image, colorés comme le Royaume de pierre, Royaume qui doit sous peu remplir la terre en­tière. – Daniel 2 : 31-45.

Le Royaume du Messie est représenté comme « une pierre qui se détache sans le secours d’aucune main », sans intervention humaine et ce, au jour de ces rois représentés dans les orteils de l’image. Cette pierre doit frapper l’image, la réduire en poudre et de­venir une grande Montagne, ou Royaume du Seigneur sur toute la terre. Nous croyons que ce frappement est très proche, la guerre actuelle en Europe étant desti­née par le Seigneur à l’affaiblissement des nations et à leur préparation en vue de la phase suivante de la dé­tresse, le grand tremblement de terre, qui signifie sym­boliquement la révolution.

Peu après cette révolution, viendra le grand feu symbolique qui doit détruire entièrement le présent or­dre de choses. Ce feu représente l’anarchie, le renver­sement de toute domination et de toute autorité. Ainsi, Dieu permet à l’homme de se prouver à lui-même que ses meilleures réalisations ne sont que des imitations et qu’à la fin, elles ne peuvent mener qu’au désastre. Une fois cette leçon apprise, toute l’humanité sera prête pour le Royaume du Messie, qui sera alors intro­duit et constituera « le désir de toutes les nations » – Aggée 2 : 7.

WT1915 p5672


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