LE DÉLUGE MANIFESTA LA JUSTICE DIVINE

Listen to this article

«Le déluge vint et les emporta tous.» Matt. 24 39.

Autrefois, nous considérions les causes physiques qui amenèrent le déluge et les trouvions en tout point raisonnables et en pleine harmonie avec l’histoire et la géologie. Aujourd’hui, nous considérons le déluge d’un point de vue différent. Nous essayerons de démontrer, par la Bible, pourquoi Dieu permit que le déluge vînt. Nous essayerons aussi de démontrer que Dieu fut pleinement justifié dans cet arrangement qui détruisit la famille humaine, à l’exception de huit personnes — le juste Noé et sa famille. — 2 Pierre 2 : 4-10.

Pour commencer, rappelons que l’Alliance de Dieu avec Adam, accordant la vie éternelle, était basée sur le fait que celui-ci était parfait (une image de son Créateur) et sur la condition qu’il maintint cette image et cette ressemblance par une continuelle obéissance à son Créateur. Lorsque Satan séduisit le serpent et le poussa à manger le fruit que l’Eternel avait interdit à nos premiers parents de manger, il produisit de cette façon une tentation.

Eve vit qu’au lieu d’être empoisonné par ce fruit, le serpent était devenu le plus judicieux des animaux. Elle se dit que si elle et son mari en mangeaient étant déjà si supérieurs aux animaux leur sagesse en serait augmentée et ils seraient alors comme des dieux. Eve avait soif de connaissance et de puissance. Mais le commandement divin sembla s’interposer entre elle et son plus haut idéal. Elle mangea néanmoins de ce fruit et le recommanda à Adam — qui ne fut pas séduit car il savait que la mort suivrait, d’une façon certaine, la désobéissance. Néanmoins, il désobéit au commandement de Dieu, jugeant qu’il était préférable pour lui de mourir avec sa femme plutôt que de vivre, sans elle, pendant l’éternité.

A cause de leur désobéissance, ils furent chassés du jardin d’Eden; c’est alors que commença l’exécution graduelle de la sentence «tu mourras certainement ». Adam mourut dans le jour de mille ans, au commencement duquel il mangea du fruit de «l’arbre» — il était âgé de neuf cent trente ans lorsqu’il mourut. Sa postérité hérita sa condition mourante et ses mauvaises tendances. Ainsi donc, toute l’humanité est sous la malédiction divine, ou sentence de mort, et descend dans la tombe (Hadès) depuis six mille ans.

Le déluge fut une délivrance

Si l’on comprend bien le récit biblique se rapportant aux causes du déluge, on se rend compte que celui-ci était, en vérité, une bénédiction dissimulée. La famille humaine était tombée dans l’esclavage et aurait été bientôt anéantie par une nouvelle race qui s’était imposée à l’humanité d’une façon la plus particulière. La Bible nous dit que cette nouvelle race se composait exclusivement d’êtres du sexe masculin, nés de femmes qui avaient été prises parmi les filles des hommes. Nous lisons «Les géants vivaient sur la terre, en ce temps-là… ce sont là les héros qui, dès les temps anciens, eurent tant de renom ». Genèse 6 :4.

La race déchue d’Adam fut incapable de faire face à ces intrus qui lui étaient supérieurs en force mentale et physique. Les hommes furent dépossédés de leurs femmes et de leurs filles et furent contraints de faire la corvée de leurs nouveaux maîtres. Leur vie était devenue un fardeau. Non seulement cela, mais cette nouvelle race était vicieuse, brutale, violente aussi bien qu’immorale. Le récit biblique nous dit que «la terre était pleine de violence ». La corruption morale devint générale et si grande que nous lisons à ce sujet «toutes les pensées du coeur de l’homme étaient chaque jour dirigées vers le mal ». Quelle terrible accusation ! Quel acte de compassion, aux yeux de tout être intelligent, qu’il ait été mis fin à une immoralité, à des luttes et à un esclavage aussi terribles. Ces conditions sociales sont décrites, d’une façon vivante dans la Genèse 6 :1-11.

D’où provenait cette race de géants ?

Dans le passé nous n’avons pas étudié la Bible avec assez d’attention et, de ce fait, nous n’avons pas apprécié convenablement ses récits étonnants et harmonieux. L’origine de cette race de géants y est clairement indiquée. Satan, un ange glorieux de haut rang, nommé Lucifer, l’Etoile du Matin, tomba dans le péché à cause de son ambition. Il s’était dit en son coeur, longtemps auparavant «Je serai semblable au Très-Haut » — je serai un souverain indépendant (Esaïe 14 :12-14). Satan vit qu’il avait l’occasion d’établir sur la terre un empire séparé de celui de Dieu. Il se dit que s’il pouvait devenir le maître du premier couple humain, tous leurs enfants seraient ses sujets. Voyant que sa propre nature ne périssait pas et sachant que l’homme fut créé pour une existence éternelle. Satan ne crut pas que la mort serait le châtiment de Dieu réservé au pécheur.

Lorsque Satan s’aperçut que ses sujets humains s’affaiblissaient graduellement sous la malédiction, il conçut un nouveau plan. Il tenta les anges qui avaient reçu de Dieu la permission d’aider et d’instruire l’humanité. Ces anges possédaient le pouvoir de se matérialiser et pouvaient apparaître comme êtres humains pour aider et enseigner la race d’Adam. Satan leur suggéra l’idée qu’en engendrant une nouvelle race, ils aideraient mieux l’humanité. Ils se serviraient des filles des hommes pour accomplir leur dessein. Ils seraient les pères de cette nouvelle race et les filles des hommes en seraient les mères. Bien qu’une telle suggestion fut reconnue contraire à la Loi divine il fut néanmoins remarqué que le diable n’avait pas été puni pour Sa déviation. Il en a été inféré que Dieu était incapable de punir Satan pour sa rébellion. Ainsi, en s’abstenant de le punir. Dieu exposa tous les saints anges à la tentation et éprouva leur obéissance et leur fidélité.

Par conséquent nous pouvons savoir que tous les anges du ciel, qui sont en harmonie avec Dieu, Lui sont restés fidèles, qu’ils ont résisté à la tentation — permise dans le seul but de les éprouver. Que cette épreuve dura des siècles, nous pouvons le comprendre par le contexte car les descendants issus de ces unions défendues n’étaient pas des petits enfants, mais des hommes — des géants — des gens de renom, dans ce temps où l’homme était rarement parvenu à son développement avant un siècle. Le récit de la Genèse nous dit : « Les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles ; et ils prirent des femmes parmi toutes celles qui leur plurent … après que les fils de Dieu se furent unis aux filles des hommes et qu’elles leur eurent donné des enfants : ce sont là les héros qui, dès les temps anciens, eurent tant de renom ».

En temps opportun, ces géants bestialisés remplirent la terre de violence, opprimant et asservissant la postérité d’Adam. Ces êtres n’avaient pas droit à l’existence puisqu’ils étaient nés contrairement à la volonté divine, à la loi divine. Nous ne pouvons supposer non plus, en aucune façon, qu’ils soient inclus dans l’oeuvre rédemptrice de Jésus car notre Seigneur ne mourut que pour Adam et sa postérité. « Comme tous meurent en Adam de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang » — l’Eglise à la première résurrection. — 1 Cor. 15 : 22.

L’espérance pour les hommes antédiluviens.

Il y a espoir de résurrection des morts pour les hommes antédiluviens aussi bien que pour le reste de la famille humaine. Cela ne signifie pas simplement une espérance de réveil du sommeil de la mort, mais une espérance de résurrection, une espérance de restitution, un espoir de retour, s’ils le désirent, à la pleine mesure de la perfection humaine, à l’image de Dieu dans la chair. Cette espérance, comme nous l’avons vu en plusieurs occasions, repose premièrement sur la promesse miséricordieuse de Dieu faite à Abraham en ces termes : « toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité ». Secondement, elle repose sur l’assurance donnée par la Bible que Jésus est la Tête, et l’Eglise les membres de cette Postérité spirituelle d’Abraham qui, bientôt comme l’Elue de Dieu, sera complétée et glorifiée.

Dans le Royaume messianique cette « Postérité» puissante répandra les bénédictions promises. St-Paul, soulignant ceci, déclare : « Si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » faite à Abraham : « toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité ». — Genèse 22 :18 : Galates 3 : 29, 16.

La patience divine manifestée.

En examinant cet ensemble de circonstances, nous sommes confondus devant la description qui nous est donnée de la patience divine. Nous nous souvenons des paroles de St-Pierre lorsqu’il déclare que Dieu veut que personne ne périsse. Comme il aurait été facile à Dieu de retrancher de l’existence nos premiers parents et de créer un autre couple. Avec combien de facilité Il aurait pu empêcher Satan de les tenter ? Avec quelle facilité Il aurait pu avertir les anges de ne pas désobéir et si cela eut été nécessaire, leur montrer Sa puissance à n’importe quel moment.

Les actes de l’Eternel nous font connaître Son caractère et les principes qu’Il suit dans l’accomplissement de Ses plans. Dieu ne veut pas que les cieux et la terre soient peuplés d’êtres méchants. Il créa les anges et les hommes à Sa propre image et ressemblance et leur donna des natures différentes : Il désire les maintenir dans leur état, leur faire aimer la fidélité, leur apprendre à se confier en Sa Sagesse, Sa Justice, Son Amour et Sa Puissance. Dieu ne veut pas que Ses enfants ou Ses serviteurs, dans tout Son domaine, obéissent simplement par crainte ou par ignorance. Les paroles de Jésus nous donnent la clé pour comprendre le Caractère du Père céleste et Sa manière d’agir à cet égard : il dit : «les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité : car ce sont là les adorateurs que le Père demande ». — Jean 4 : 23.

Dieu avait en vérité, un Empire glorieux avant que le péché n’entrât dans le monde. Il aurait pu, en détruisant Satan, l’empêcher de communiquer ou de transmettre son ambition et son infidélité à d’autres êtres, ou Il aurait pu le contraindre à obéir comme un esclave. Mais cela Dieu ne la pas désiré et ne le désire pas. Dieu a évidemment devant Lui, l’idéal vraiment le plus élevé relativement à Son Empire et à tous Ses sujets. Toute Son oeuvre est parfaite. et Il ne permettra pas que Ses créatures intelligentes s’écartent de la perfection dans laquelle elles furent créées. Toute déviation de la perfection doit donc être le résultat de la désobéissance : et, selon la Loi immuable, tout être désobéissant doit périr. Quiconque n’apprendra pas à aimer la justice et à haïr l’iniquité sera considéré comme indigne de la vie éternelle et sera retranché du milieu du peuple.

Les expériences de l’homme sont une leçon.

Nous pouvons dire, alors, que Dieu n’a pas seulement préconnu que les conditions dans lesquelles l’homme fut créé, auraient pour résultat la tentation, le péché : mais sans occasionner cette tentation et sans donner quelque excuse à l’infidélité, Il décida de la permettre. Certaines personnes supposent que la permission du mal doit être éternelle, mais les Ecritures nous assurent le contraire. Dieu permit au péché et à la mort de régner pendant six mille ans. Puis, par l’introduction du Royaume messianique, Il se propose d’abolir le péché et la mort, d’élever à la perfection humaine ceux qui voudront bien y parvenir et qui obéiront, et de détruire dans la seconde mort tous ceux qui ne voudront pas y parvenir et qui n’obéiront pas.

L’envoi de Son Fils fut une partie de l’accomplissement de Son Plan. Lorsqu’Il prononça la sentence de mort contre l’humanité, Dieu savait que la mort en sacrifice d’un être obéissant serait nécessaire pour la rédemption de l’homme, et Il s’était proposé d’avance de pourvoir à un Rédempteur qui deviendrait, de plein gré et avec joie le garant de l’homme, le prix de la rançon de l’homme. Ainsi, la permission du mal a eu pour résultat la manifestation de l’Amour de Dieu : cet amour aurait été difficilement révélé d’une autre manière. L’infliction de la peine de mort pour une si longue durée a également démontré que la Justice divine est immuable et que le châtiment doit être subi.

La délivrance de la mort par une résurrection manifestera, comme rien d’autre ne le pourrait, la Puissance de Dieu. Et lorsque le Plan de Dieu, en entier, aura été accompli et aura été compris, dans son ensemble, par les anges et les hommes, il fera connaître la Sagesse de Dieu comme jamais elle ne pourrait être connue si Dieu n’avait pas adopté le plan qu’il forma, permettant au péché et à la mort de régner pendant un certain temps.

«Il conduit beaucoup de fils a la gloire >.

Une autre chose rendue possible par la permission du péché a été l’appel spécial, durant cet âge de l’Evangile, d’une Eglise élue. La Bible déclare que les membres de cette Eglise élue sont engendrés de l’Esprit au cours de cet âge-ci, et doivent naître de l’Esprit à la résurrection. « La chair et le sang ne peuvent hériter le Royaume de Dieu ». La nécessité d’un Rédempteur permit au Logos de quitter la nature céleste et de devenir un homme, Ce fut une occasion qui se présenta à Jésus de démontrer, par une obéissance jusqu’à la mort. « même jusqu’à la mort de la croix » (Phil. 2 : 3), son amour et sa fidélité ou Père céleste. Ce grand sacrifice et cette obéissance non seulement constituèrent le prix de la rançon d’Adam et de sa race, mais ils déterminèrent également le Père céleste à élever hautement Son Fils, bien au-dessus des anges, des principautés et des puissances, â Sa droite souveraine — à la nature divine — Jean 5 : 26,

D’une façon similaire, l’élévation de l’Eglise comme Epouse de Christ, comme cohéritière dans le Royaume et participante avec Lui de la nature divine, fut rendue possible par la permission du péché. Le Père céleste pouvait ainsi permettre aux membres de la race déchue, ayant les mêmes dispositions que Jésus et étant justifiés et sanctifiés par Lui, de déposer leur vie en sacrifice en tant que membres du Corps de Christ et, par conséquent, de souffrir avec Lui afin d’être aussi jugés dignes de régner avec Lui dans son Royaume, dans la gloire, l’honneur et l’immortalité. — Rom. 8 : 17 2 Tim. 2 :11, 12 Apoc. 20 : 6.

« Alléluia! Quel Sauveur! >

« Combien grand est notre Dieu! Lui dont la Sagesse, la Justice, l’Amour et la Puissance sont infinis ». Sûrement, Le connaître, c’est la vie éternelle

Est-il donc étonnant si, en vue de l’oeuvre qu’Il a tracée pour Son Fils et pour l’Eglise, Dieu a jugé nécessaire de nous donner des leçons et de nous faire passer par des épreuves de foi, de fidélité et d’obéissance ? Est-il surprenant qu’en vue de l’oeuvre qu’Il nous réserve à accomplir en faveur de l’humanité, Dieu ait fait passer le Rédempteur Lui-même par des expériences douloureuses pour qu’Il puisse devenir un Grand-Prêtre miséricordieux et fidèle dans les choses de Dieu se rapportant à l’humanité ?

Plus nous comprenons la Bible, plus nous voyons clairement que le monde entier bénéficiera de la rédemption à laquelle Dieu a pourvue par le sacrifice de Jésus. Les membres de la race adamique ne furent pas condamnés individuellement, mais dans leur ensemble, en un seul homme, notre premier père Adam, à cause de son péché. D’une façon semblable, notre race a été rachetée, dans son ensemble, par l’ « homme Jésus-Christ qui s’est donné lui-même en rançon pour tous ». — 1 Tim. 2 : 5, 6 Hébr. 2 : 9 :1 Jean 2 : 2.

Le fait que Dieu n’eut aucun rapport durant quatre mille ans, avec la famille humaine à l’exception des Hébreux, ne signifie pas qu Il n’aime que les Hébreux, ni que ceux-ci seulement recevront en dernier lieu la bénédiction divine et une part dans l’oeuvre rédemptrice. Durant ces quatre milliers d’années, Dieu eut affaire avec les Hébreux dans un but spécial, pour choisir, parmi eux, un certain nombre de personnes ayant un caractère particulièrement fidèle, afin de les faire participer à Son oeuvre future lorsqu’Il aura affaire avec le monde en général,

Le fait que tout ce travail de sélection — d’une classe de serviteurs, d’entre les Hébreux, pendant l’âge judaïque et d’une autre classe, d’entre toute l’humanité, pendant l’âge évangélique — a nécessité la longue période de six mille ans, ne contredit pas l’intention divine de bénir, en dernier lieu, tous les enfants d’Adam. Le fait qu’un temps si long a été employé pour apprêter les instruments de la Miséricorde divine, montre, au contraire, la grandeur et le caractère parfait et méticuleux du Plan divin conçu en faveur de notre race toute entière.

Profitons donc des magnifiques occasions qui nous sont offertes d’étudier la Bible et de croître dans la connaissance, dans la grâce et dans l’amour. Marchons dignement dans la lumière et réjouissons-nous dans le Seigneur qui nous racheta par Son précieux sang!

Sermon C.T.R.