L’ESPRIT MISSIONNAIRE DU CHRISTIANISME

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Actes 13 . 1-12

Texte d’or — «Allez par tout le monde et prêchez l’Evangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé; mais celui qui ne croira point sera condamné.» Marc 16 : 15, 16 —(omis dans les anciens manuscrits).

Ces versets, et tout ce chapitre du verset 9 à la fin sont reconnus par tous les érudits pour être une interpolation — une addition aux Ecritures —non écrite par Marc mais ajoutée quelques siècles plus tard. Ces mots ne se trouvent pas dans les plus anciens manuscrits grecs. Nous préférons donc nous reporter aux paroles vraiment authentiques de Matthieu 28 19 «Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père,du Fils et du Saint Esprit» (Segond).

L’esprit du christianisme est un esprit agressif. L’Evangile place devant le vrai croyant un but, un motif qui inspire un enthousiasme du plus haut degré. La bonne nouvelle devient en lui un feu qui doit flamboyer comme une vraie lumière pour en éclairer d’autres. Autrement, elle s’éteindrait, s’étoufferait. « N’attristez pas le saint Esprit par lequel vous avez été scellés », peut sûrement être appliqué à un véritable esprit missionnaire aussi bien qu’à tout autre égard.

L’effort missionnaire parmi les gentils a certainement été en harmonie avec l’intimation divine selon laquelle la connaissance de la grâce de Dieu devait être répandue au loin de manière à choisir les «élus» de Dieu d’entre toutes les nations. En disant cela, nous n’approuvons pas toutes choses en connexion avec les méthodes ou le message qui ont été répandus au nom de l’Evangile. Nous croyons cependant qu’une bénédiction a résulté même de l’emploi de mauvaises méthodes et d’enseignements erronés. Ceux qui ont donné de l’argent pour la cause missionnaire ont sûrement reçu une bénédiction en compensation de chaque effort fourni en vue de servir le Seigneur. Le sacrifice de biens terrestres a apporté sa bénédiction et sa compensation en ferveur d’esprit.

Nous ne savons pas dans quelle mesure les païens ont bénéficié des leçons que la civilisation leur a apportées, les uns plus, les autres moins. Seul le Seigneur saura comment déterminer les résultats actuels et répartir les récompenses pour les services rendus à sa cause.

Notre pensée est que, puisqu’il y a tant à faire chez nous, en pays civilisés, ceux qui ont assez de travail sur les bras feraient bien de se contenter ainsi, laissant au Seigneur le soin de faire parvenir le message aux païens, plus tard, selon sa sagesse et sa grâce.

Nos efforts missionnaires, cependant, aussi bien chez nous qu’à l’étranger, sont d’un caractère différent et d’une inspiration différente des autres efforts missionnaires. Nous ne proclamons pas aux humains l’existence d’un Dieu féroce et d’un vaste endroit appelé enfer ou purgatoire dans lequel s’en seraient allés tous leurs ancêtres et dans lequel ils doivent aller eux-mêmes à moins qu’ils n’acceptent notre message. Notre message missionnaire est celui de Paul et Barnabas — l’annonce que le Dieu d’amour a pourvu à un Rédempteur, qu’au temps convenable ce Rédempteur établira son Royaume par lequel Il bénira toutes les familles de la terre en leur accordant la connaissance de se grâce et l’assistance pour retourner en harmonie avec Dieu et par là l’occasion d’obtenir la vie éternelle.

Notre Evangile est un message de faveur spéciale accordée maintenant à ceux qui ont des «oreilles pour entendre» et un coeur pour l’apprécier et l’accepter. Il s’adresse aux joyaux de l’Eternel, à sa «prêtrise royale », à son «petit troupeau», à ses «élus » — afin qu’ils puissent être instruits et aidés pour parvenir à une plus claire connaissance de la Vérité, pour qu’ils puissent affermir leur vocation et leur élection et atteindre au cohéritage avec leur Rédempteur dans son Royaume à venir. Notre travail principal est chez nous ou en tous endroits où l’Evangile a déjà été proclamé, parce que nous comprenons d’après les Ecritures que nous sommes dans le temps de la moisson de cet âge de l’Evangile et que notre travail est exactement le même que celui du Seigneur et de ses apôtres au temps de la moisson de l’âge judaïque. Jésus dit à ses disciples « Je vous ai envoyés moissonner où vous n’aviez pas travaillé, d’autres ont travaillé et vous, vous êtes entrés dans (le fruit de) leur travail ». pour récolter les grains mûris.

L’esprit missionnaire à Antioche

Notre leçon nous apprend qu’il y avait trois orateurs publics à Antioche, outre Paul et Barnabas et que, pendant qu’ils servaient le Seigneur et qu’ils jeûnaient, le saint Esprit leur dit que Barnabas et Paul auraient à accomplir un travail spécial qui consisterait à porter à d’autres le message de la grâce de Dieu. A cet égard, une suggestion nous est donnée concernant la conduite convenable qui doit être suivie parmi le Peuple du Seigneur en général, partout où il se trouve que le nombre d’orateurs publics, de ceux qui enseignent et de ceux qui conduisent les études béréennes, etc.., est plus grand qu’il ne le faut réellement. Plutôt que de perdre du temps et une énergie précieuse tous devraient se rendre compte de la réalité de la situation, se conformer aux instructions de cette leçon et en désigner quelques-uns pour un effort missionnaire spécial. Un manque d’observation de l’ampleur de l’oeuvre du Seigneur et des privilèges de service, s’est révélé être une tentation pour certains et les a portés à la critique, à la dispute, à la rancune et au découragement alors que le Peuple du Seigneur doit chercher à s’encourager mutuellement, à s’aider sympathiquement, à croître dans la joie du Seigneur et dans la propagation de la Vérité. Chaque membre de Christ, et spécialement chacun de ceux qui sont capables d’enseigner, devrait chercher à avoir la conception la plus large possible de l’oeuvre du Seigneur et la considération la plus affectueuse et la plus approbative des efforts de chacun de ses compagnons de service. Cette ligne de conduite concourt à l’édification mutuelle tandis que la précédente conduit à un refroidissement et un appauvrissement spirituels, sinon a médire et à se dévorer l’un l’autre.

«Ils leur imposèrent les mains»

L’Eglise ordonna les apôtres pour ce service missionnaire. L’imposition des mains ne signifiait pas la communication aux apôtres de pouvoirs spirituels ou occultes quelconques. Elle ne voulait pas dire que l’autorité pour prêcher leur était donnée. Elle signifiait que la congrégation du Seigneur à Antioche reconnaissait en ces deux hommes des serviteurs de Dieu et les autorisait à aller, comme ses représentants et implicitement à sa charge, porter à d’autres le message de la Bonne Nouvelle.

De même que les prêtres posaient leurs mains sur les animaux qui devaient les représenter dans le sacrifice, ainsi l’Eglise posa ses mains sur ceux qui devaient la représenter dans le service de la Vérité.

Pareillement, aujourd’hui, nous suivons ce que nous croyons être la direction du saint Esprit en envoyant des pèlerins proclamer la Bonne Nouvelle. Ils partent, comme les apôtres se sont exprimés à ce sujet, n’ayant pas reçu l’autorisation de prêcher d’un homme, ou de plusieurs hommes ou de systèmes humains, mais de Celui qui a dit : « Allez, faites des disciples de toutes les nations..» — des peuples de toutes nationalités et non simplement des Juifs comme au début. Néanmoins l’Eglise, en général, pose ses mains sur ces pèlerins, voulant dire «Vous allez avec notre approbation, comme nos représentants et il sera fait face à tous vos frais par nos donations à la caisse des traités. Servez fidèlement le Seigneur et faites-nous des comptes-rendus.»

La lumière et les ténèbres en conflit.

Ils décidèrent d’aller premièrement à l’ile de Chypre probablement parce que Barnabas était natif de cette île et aussi parce qu’elle se trouvait sur leur route pour l’Asie Mineure. Apparemment, rien de spécial n’arriva jusqu’à ce qu’ils aient fait presque toute la traversée de l’île, c’est alors qu’ils vinrent en conflit avec un Juif, un sorcier, connu comme Elymas ou magicien. La plupart des fourberies de ce temps-là étaient faites avec l’assistance et le soutien des anges déchus ou démons. Il en est de même aujourd’hui. Elymas s’aperçut de l’ascendant qu’avait, sur le représentant du gouvernement ou proconsul, le raisonnement de Paul et il chercha â contredire la Vérité, se rendant compte que le succès des apôtres signifiait pour lui la perte du prestige de ses sorcelleries. St. Paul, doué d’un pouvoir spécial du saint Esprit, fixa son regard sur Elymas et dit : « Homme tout rempli d’artifice et de méchanceté, enfant du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu pas de rendre tortueuses les voies droites du Seigneur ? Déjà la main du Seigneur est sur toi: tu seras aveugle tu ne verras pas le soleil pendant un certain temps. »

Ce n’était pas le pouvoir de Paul, ni le jugement de Paul, mais le pouvoir et le jugement du Seigneur, et Paul n’était que son porte-parole. Non pas que le Seigneur punisse toujours ainsi ses adversaires actuellement, mais c’était plutôt une circonstance exceptionnelle, destinée à aider à l’établissement de la religion de Christ aussi bien qu’à encourager les apôtres dans leur ministère futur. Il ne nous appartient pas de chercher à imiter la conduite de St. Paul en cette circonstance. St. Paul était un apôtre spécialement autorisé et spécialement employé dans un sens particulier. En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas employés dans ce sens particulier. A nous, il nous appartient de prêcher la Parole et de laisser les résultats au Seigneur.

Cependant, le jour n’est pas très distant où, sous le pouvoir du Royaume, ceux qui résisteront à la Vérité seront traités avec vigueur et sentiront sur eux la pesante main du jugement divin. Nous sommes heureux, cependant de savoir qu’il y aura un recouvrement de ces jugements, comme ce fut le cas chez Elymas; son aveuglement ne fut que pour un temps. De cet âge futur il est écrit « Lorsque les jugements de l’Eternel s’exercent (partout) sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice.»

Il n’y a pas de doute qu’Elymas apprit quelque chose de ce qui lui était arrivé et le récit nous indique que la leçon profita surtout au proconsul, Mais ce ne fut pas le miracle qui décida de sa foi, Nous lisons en effet, que «Le pro-consul, voyant ce qui était arrivé, crut et demeura frappé de la doctrine du Seigneur ». Nous remarquons ici qu’elle est l’influence que nous devrions chercher à faire pénétrer dans chaque coeur — non pas l’étonnement que peuvent provoquer nos talents intellectuels, nos belles paroles ou d’autres talents, mais l’étonnement que produit la doctrine de la Parole de Dieu. En vérité, il n’y a pas de doute, c’est bien ici le secret du progrès du message de la moisson de nos jours : les gens sont frappés de la doctrine.

Nos pèlerins orateurs ne sont pas au-dessus de la moyenne. Bien des personnes diraient, peut-être qu’ils ne sont pas au-dessus de la moyenne des ministres confessionnels, mais ils ont la doctrine. Ils ont le divin Plan des Ages et c’est ce qui impressionne et étonne ceux qui écoutent.

C.T.R. 1909