COMMENT LA GRANDE APOSTASIE SERA MAITRISÉE

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«…parce qu’ils n’ont pas ouvert leur coeur à l’amour de la Vérité, qui les aurait sauvés. C’est pour cela que Dieu leur envoie une puissance d’égarement qui les fait croire au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la Vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient soumis à son jugement. » 2 Thess. 2 :10-12.

Les ouvrages, servant à l’étude de la Bible, sont si nombreux de nos jours et si faciles à se procurer, et les mots du texte original qui sont traduits par le mot enfer, dans les Ecritures, sont si clairement expliqués dans ces livres, que ceux qui étudient sincèrement la Parole de Dieu, n’ont plus d’excuse de ne pas être au clair sur ce que la Bible enseigne à ce sujet. Il ne faut pas attribuer à notre Dieu la responsabilité des erreurs répandues sur le châtiment futur ; Il n’est l’auteur ni du péché, ni des ténèbres, ni de l’erreur sous aucune forme. Toute Son oeuvre est parfaite ; Il est « parfaitement juste », Son nom est AMOUR. Et dès lors, Il n’aurait pas voulu créer un être pour le tourmenter éternellement. Cependant, ce n’est pas à l’homme seulement qu’est imputable la responsabilité de cette erreur de doctrine. L’homme, à ce propos, a indubitablement fait preuve de plus d’ignorance que de préméditation ; mais il semble, cependant, qu’il y ait eu chez l’homme une certaine obstination,

Dans le premier chapitre de l’épître aux. Romains, l’apôtre Paul déclare que les hommes, bien que discernant Dieu, n’ont pas voulu le reconnaître comme Dieu et n’ont pas appliqué leur esprit à connaître Dieu, mais se sont volontairement éloignés de Lui. (Romains 1 : 18-28), Le même Apôtre nous assure par ailleurs que « le dieu de ce monde », le « prince de ce monde », Satan, déchu de son état de sainteté, est devenu, par ambition impie, l’adversaire de Dieu, et a aveuglé les pensées de l’humanité, (2 Corinthiens 4 : 4 Jean 12 : 31 ; 14 :30). C’est lui le grand séducteur au sujet duquel le Seigneur a dit « Il a été meurtrier dès le commencement (de la création de l’homme), il n’a pas persévéré dans la Vérité, car il n’y a pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et le père du mensonge,» (Jean 8 : 44).

D’autre part, le Maître a déclaré dans l’Apocalypse, en parlant de la fin de l’âge de l’Evangile et de l’inauguration de l’âge qui suit, qu’en ce temps-là Satan serait lié pour mille ans et qu’il ne séduirait plus les nations jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis — donnant à entendre par là qu’antérieurement à ce temps, l’humanité a été trompée par lui sans interruption. Ses mensonges ont commencé de bonne heure. Son premier grand mensonge a été proféré lorsqu’il parla à notre mère Eve, dans le jardin d’Eden. (Genèse 3 : 4, 5 : 2 Corinthiens 11 : 3), et ce mensonge-là, il n’a cessé de le propager très assidûment «Vous ne mourrez nullement » — Dieu vous a trompés personne ne meurt ; mourir, c’est seulement quitter le corps mortel comme s’il s’agissait d’un vêtement usé ce qu’on appelle la mort, c’est simplement le passage à une autre forme de vie, c’est un changement des plus désirables. Or, la Bible nous a toujours assurés que la mort est une réalité, que la mort, c’est bien la mort.

Développement rapide du péché jusqu’au déluge.

Il n’y a aucune conciliation possible entre les paroles de Satan et la déclaration de Dieu. Mais Dieu, dans une grande mesure, a laissé l’homme aller son train, ainsi que l’a donné à entendre St. Paul dans le passage déjà cité de l’épître aux Romains. Les hommes n’ont pas voulu garder la connaissance de Dieu ; aussi Dieu leur a permis de se livrer, pendant quelque temps, à toutes sortes d’impuretés. (Romains 1 : 28-32). Cependant, en leur laissant la liberté d’agir selon leur propre volonté, Il ne les a pas abandonnés. Dès le commencement, Dieu avait formé le dessein, lorsque l’homme aurait appris la leçon dont il avait besoin, de délivrer, en temps opportun, du péché et de la mort, « celui qui veut ». (Apoc. 22 : 17). Dans l’intervalle, Il a laissé aux hommes le choix, soit de prendre garde à la voix de la conscience qui, dans une certaine mesure, reste encore en l’homme, soit d’écouter Sa Parole pleine d’instructions, dans la mesure où il leur serait donné de la connaître, soit de croire aux paroles de Satan et de suivre les suggestions du malin. La grande majorité a suivi Satan, l’adversaire de Dieu.

L’adversaire a propagé ses mensonges et ses tromperies afin de contrecarrer Dieu et la justice. Il a si bien réussi, dès le commencement, que 1656 ans après la création de nos premiers parents en Eden, nombre de saints anges étaient tombés et s’étaient joints à lui pour corrompre l’humanité. (Genèse 6 :1-5). Finalement, le monde devint tellement rempli de corruption que Dieu détruisit toute l’humanité de la surface de la terre, y compris la progéniture illégitime des anges déchus, et recommença la propagation de la race humaine par Noé et sa famille, car Noé était resté pur, « parfait parmi ceux de son temps. » — Genèse 6 : 1-22.

Les mauvaises oeuvres de Satan continuent.

Mais bientôt Satan recommençait son oeuvre mauvaise, si bien qu’au temps d’Abraham, seulement quelques siècles plus tard, le monde entier était de nouveau retombé dans l’idolâtrie et dans le péché. Les mauvais esprits — les anges déchus — auxquels l’Eternel, après le déluge avait ôté le pouvoir de se matérialiser en des corps humains, continuèrent à pratiquer leurs tromperies en utilisant des êtres humains comme médiums, c’est-à-dire comme agents de communication avec les hommes, soit en développant en eux des facultés de clairvoyance, d’ouïe miraculeuse, ou bien guidant leurs mains pour écrire, etc., soit en prenant effectivement possession de leurs corps pour s’en servir comme si c’était le leur. Tout cela fut exécuté par Satan et les autres esprits déchus sur lesquels Satan s’était établi prince (Ephésiens 2 : 2 6 : 12), afin de persuader l’humanité que Dieu l’avait trompée et qu’Il avait menti en prononçant, contre le père de la race humaine, une sentence de mort qui devait atteindre tous ses descendants. Ils voulaient faire croire aux hommes que ceux qui étaient descendus dans la mort n’étaient pas morts —qu’ils n’avaient pas cessé d’exister — mais qu’ils étaient plus vivants qu’auparavant.

Ce mensonge monumental a contribué pour beaucoup à égarer le genre humain en l’empêchant de voir la vérité et la réalité sous leur vrai jour. Dieu n’a pas cessé d’être le Maître de la situation de la manière la plus complète, mais Il a ainsi permis à Satan et à ses légions d’exercer leur pouvoir sur la race rebelle afin que plus tard il pût en sortir une leçon à la fois pour les hommes et pour les anges.

Quatre cent vingt sept ans après le déluge, Dieu appela Abraham et, après avoir éprouvé sa loyauté et son obéissance, Il récompensa sa fidélité en concluant une alliance avec lui, à l’effet de bénir un jour, en sa semence, toutes les familles de la terre. Au temps marqué, les descendants de Jacob, petit-fils d’Abraham, furent choisis pour être le peuple particulier de Dieu, aux termes de l’Alliance de la Loi. Leur histoire nous représente en figures ou types, le grand plan que Dieu avait préparé pour le salut de tout le genre humain. Ils devaient être un peuple séparé des autres nations de la terre.

Malgré l’alliance spéciale que Dieu avait établie avec les Israélites et malgré leur promesse de pleine obéissance à la loi, ils finirent, comme les nations qui les entouraient, par devenir idolâtres et se mirent en quête de magiciens, de sorciers et de nécromanciens, ces médiums des esprits déchus. L’usage d’évoquer les morts se répandît à tel point que Dieu ordonna de mettre à mort les évocateurs d’esprits, ou diseurs de bonne aventure. (Lévitique 19 : 31; 20 : 6, 27 ; 2 Rois 23 : 24). Ils avaient consenti à être le peuple de Dieu, et l’Eternel les avait avertis d’être sur leurs gardes contre ces mauvais esprits.

Au temps de notre Seigneur, ces esprits déchus s’étaient introduits en Israël à un tel point que beaucoup des miracles de notre Seigneur furent faits pour la guérison et la délivrance de ceux qui étaient affligés du malin, possédés par un ou plusieurs de ces démons pervers, et rendus de cette manière insensés. Israël avait été affecté, à un degré considérable, par les fausses doctrines du paganisme qu’avaient adoptées, surtout, certains partis de la classe dirigeante. Les Sadducéens, incrédules, matérialistes, niaient absolument la résurrection des morts et ne croyaient ni aux anges, ni aux esprits. Les troubles mentaux et les aliénations d’esprit étaient, semble-t-il, plus répandus parmi le peuple que d’autres maladies du corps. Au temps de notre Seigneur, la philosophie grecque avait acquis une grande proéminence, notamment la doctrine de l’immortalité de l’âme. Ainsi, le grand mensonge de Satan : « Vous ne mourrez point certainement », se développa. Comme toutes les nations païennes, la Grèce rendait un culte à nombre de dieux ou divinités, qui n’étaient autres que des démons, des anges déchus. — Deutéronome 32 :16, 17 ; Psaume 106 :34-38; 1 Corinthiens 10 :19, 20.

Devenue indigne de l’appel, la nation Juive fait place aux Gentils.

A cause de la prééminence universelle de la langue grecque, la philosophie grecque, « science faussement ainsi nommée» (1 Tim. 6 : 20, Syn.), s’était implantée, d’une façon générale dans les esprits de ceux qu’on appellerait aujourd’hui les intellectuels. C’était surtout le cas en Palestine. C’était seulement aux Israélites que Dieu avait donné Sa loi et envoyé Ses prophéties. Il leur avait dit : « Je vous ai connus vous seuls de toutes les familles de la terre ». (Amos 3 : 2). Lorsque Jésus parut, il leur dit Si vous aviez reçu le témoignage de Jean, vous auriez pu devenir mes disciples. Beaucoup de Juifs n’avaient que la forme de la piété. Ils pensaient que Dieu les sauverait par la loi, d’une façon comme d’une autre. Mais Jésus leur dit qu’ils n’avaient pas à se vanter d’avoir Abraham pour père, car Dieu pouvait, des pierres même, susciter des enfants à Abraham. (Matthieu 3 : 9). Il leur assura que Dieu trouverait une semence digne d’Abraham.

L’oeuvre de Jésus, pendant son ministère, a été le commencement de cette nouvelle semence. Jésus lui-même était la tête de cette semence. Le travail spécial de toute la période désignée sous le nom d’âge de l’Evangile a consisté en l’appel et la préparation de cette semence spirituelle d’Abraham. La promesse fut faite d’abord aux Juifs (Actes 2 : 39), mais comme ils se montrèrent indignes en tant que nation (Actes 13 : 46), Dieu, après avoir tiré de ce peuple le « résidu » fidèle (Romains 9 : 27 ; 11 : 5), « se tourna vers les Gentils » afin d’en tirer un nombre suffisant de manière à compléter celui de 144.000 fixé d’avance, représentant le nombre de membres que doit comprendre cette semence, appelée aussi Eglise de Christ, corps de Christ. Après l’accomplissement de ce travail, Christ, qui serait alors présent dans le monde pour la seconde fois, visiterait de nouveau la semence naturelle d’Abraham pour l’éclairer et la bénir. Mais cette bénédiction ne leur viendrait que par le moyen de la semence spirituelle d’Abraham, la semence fidèle.

Dans la parabole du Blé et de l’Ivraie, notre Seigneur a montré que, parmi ceux qui, nominalement, constitueraient la semence spirituelle, il n’y aurait également qu’un « résidu » fidèle qui se montrerait digne d’être élevé pour régner avec Christ; les autres, comme la plus grande partie de la semence naturelle, perdraient cette grande faveur. La déclaration de l’apôtre Paul, selon laquelle « tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés », s’est trouvée être vraie.

Satan sema de l’ivraie dans le champ de blé.

Dans cette parabole, Jésus a montré comment, une fois les apôtres endormis, le grand adversaire, Satan, viendrait et sèmerait de la semence d’ivraie dans le champ de blé de Dieu, c’est-à-dire l’Eglise. Cette semence d’ivraie devait croître et produire cette fausse espèce de « blé » qu’est l’« ivraie» —représentant des personnes qui s’associeraient aux membres de la vraie Eglise et se tiendraient pour des élus. Ces personnes se considéreraient comme du véritable « blé ». Dans la parabole, il est montré que les serviteurs vinrent au Maître et lui demandèrent l’autorisation d’arracher l’ivraie du milieu du blé. Mais le Maître leur répliqua de n’en rien faire, de peur qu’en arrachant l’ivraie, ils ne déracinent en même temps du blé. Il leur commanda de les laisser croître tous deux ensemble jusqu’au temps de la « Moisson », lorsqu’il serait de nouveau présent et dirait aux moissonneurs : « Cueillez premièrement l’ivraie et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le blé dans mon grenier. »(Matthieu 13 : 30). Le champ était bien toujours un champ de blé, l’ivraie n’avait aucun droit d’y être.

Ces paroles indiquaient qu’un travail de séparation devait être accompli à la fin de l’âge de l’Evangile, en un temps que notre Seigneur appelait la « Moisson ». Le « champ», dans la parabole, comme Jésus l’expliqua, représentait le monde, c’est-à-dire les masses humaines. La mauvaise semence, que Satan sema dans le champ de blé, provint en grande partie des théories des philosophes grecs. Précédemment, lorsque les Empereurs romains Néron et, plus tard, Dioclétien, persécutaient l’Eglise croissante, il y avait une poignée de fidèles disciples qui se maintenaient fermement à la Vérité et restaient fidèles à Christ; ils eurent beaucoup à souffrir et plusieurs d’entre eux subirent même une mort violente.

Mais plus tard la persécution cessa et une ère de prospérité et de liberté s’ouvrit, et ce fut pour plusieurs une occasion de chute. L’Eglîse attira l’attention des philosophes grecs : « Votre enseignement, dirent-ils aux Chrétiens, contient beaucoup de bonnes choses. Votre maître, Jésus, était un grand homme, un grand philosophe. Mais, nous aussi nous avons de grands philosophes et de grands maîtres. Nous aimerions nous joindre à vous, mais, pour en arriver-là, nous devons tous être larges d’esprit: aucun d’entre nous ne doit avoir des vues étroites. Chacun de nous doit pouvoir se rendre compte qu’il y a de grandes vérités chez l’autre. Socrate, Platon et d’autres, parmi nos grands maîtres, ont enseigné la doctrine d’une vie future bien avant que Jésus fût né.

Aussi, les Chrétiens se dirent que ce serait une belle chose si tous les Gentils pouvaient être unis dans le domaine religieux. C’est ainsi que peu à peu la majorité s’entendit avec les philosophes grecs et fraternisa avec eux. Nombre des partisans du paganisme firent profession de Christianisme plus tard, beaucoup d’autres se joignirent à eux, depuis les races plus septentrionales de l’Europe les uns et les autres introduisant dans le Christianisme, certaines de leurs théories et philosophies païennes.

Elevation graduelle de la Papauté.

Ainsi, par ce mélange, fut préparé le breuvage empoisonné qui fut versé dans la « coupe d’or » de la Vérité, et servi au monde par la « femme » apostate, la prétendue église de Dieu. Et « toutes les nations ont été enivrées du vin de sa fornication ». (Jérémie 51 : 6-13 Apocalypse 17 :1-5,15). Comme l’erreur s’étendait et l’esprit d’ambition s’implantait l’esprit d’humilité et de fidélité à Dieu, amenant le désir d’éviter la souffrance et d’être estimé des hommes, l’église, profitant des circonstances qui favorisaient ses progrès, s’organisa hiérarchiquement. L’Evêque de Rome fut déclaré pape, et prétendit représenter notre Seigneur Jésus aux yeux de l’église et du monde. Le pape s’assit sur un trône de gloire et exerça un pouvoir absolu, commandant aux rois et gouvernant à la fois comme prince spirituel et comme prince temporel. La doctrine païenne de l’immortalité de l’âme, combinée avec l’idée, également imprégnée de paganisme, des tourments subis par les méchants après la mort, devint la base de la doctrine de tourments éternels pour les hérétiques, et des souffrances du purgatoire pour la presque totalité des Catholiques. Ces souffrances du purgatoire avaient pour but de rendre ces derniers aptes pour le ciel.

Ces idées et ces théories furent présentées par Dante dans son grand poème épique, la Divine Comédie. D’après la description qu’il nous donne de l’Enfer, il était écrit sur la porte d’entrée «Perdez toute espérance, vous tous qui pénétrez ici. » C’était le lieu réservé à ceux qui devaient subir les tourments éternels, notamment tous les hérétiques: un bon Catholique n’entrait pas dans ce lieu. Pour les Catholiques, il y avait un autre lieu — le Purgatoire — où différents châtiments étaient administrés suivant la nature des péchés, — le processus de purgation variant en durée selon la gravité du péché, selon la gravité du péché, selon le nombre de messes que leurs amis se trouvant sur la terre faisaient dire à leur intention, et selon l’argent dépensé pour leur délivrance. Ainsi, l’oeuvre continuait, et l’«ivraie» se multipliait au sein de l’église. On menaçait les gens de tourments éternels s’ils n’allaient pas à l’église et ne soutenaient pas le clergé: leurs enfants, s’ils venaient à mourir, n’obtiendraient pas le salut.

Une des assertions de la Papauté fut que les mille ans du règne de Christ — le Millénium promis dans les Ecritures et devant suivre le second avènement de Christ — commencèrent en l’an 800 après J. C. sous le Pape Léon III, qui prétendit être le représentant de Christ, son vicaire, pour commencer le règne Messianique à sa place. En cette année-là, l’empereur Charlemagne céda à l’église des territoires qui furent appelés « états pontificaux ». Le « Millénium » des Catholiques se termina, assura-t-on, en 1799, lorsque Napoléon confisqua les territoires octroyés à l’église, et fit emmener le Pape Pie VI en captivité en France, où il mourut. La délivrance de la persécution papale, qui s’ensuivit, et la diffusion générale de la Bible en langue populaire, correspondraient, d’après ce qu’ont déclaré les représentants de la Papauté, au «peu de temps» prédit en Apocalypse 20 : 3, et devant faire suite aux mille ans du règne de Christ sur la terre. Ils espèrent que bientôt ils regagneront leur pouvoir et leur prestige d’antan, qu’ils parviendront encore une fois au règne suprême, et que leur gouvernement sera permanent.

Ce Millénium papal est connu, dans l’histoire, comme l’« âge des ténèbres ». Durant cette période, nombre de doctrines et pratiques erronnées furent introduites et imposées en Europe par la Papauté. Selon la théorie des Catholiques, la Papauté devait conquérir le monde. Ils s’efforcèrent donc d’y parvenir par la force, ce qui donna lieu à de grandes persécutions, la plus remarquable d’entre elles étant l’Inquisition. Pendant ces siècles de ténèbres, des millions de gens furent torturés, exilés et assassinés par une multitude de moyens, sous l’intimation des papes, des évêques et des prêtres, pour avoir refusé de se soumettre aux mandements de l’église apostate. Des agents et des espions furent employés pour appréhender et conduire au supplice quiconque était surpris exprimant des sentiments contraires à la hiérarchie papale, ou manquait de se soumettre bassement à leur autorité.

De cette manière, les nations de l’Europe furent paganisées, plongées dans l’erreur et la superstition, et amenées à révérer des hommes qui prétendaient faussement être les représentants spéciaux et autorisés de Dieu sur la terre. Bien plus, ces pseudo-apôtres de Dieu, ainsi qu’il est déclaré dans la prophétie de Daniel (7 : 25), formèrent le dessein de «changer les temps et la loi ». Ils présumèrent avoir l’autorité d’altérer les lois de Dieu lorsqu’il leur paraissait opportun de le faire. Ils cherchèrent à changer le temps en ce qui concerne le règne de Christ, comme nous l’avons montré. Ils instituèrent également cette abomination qu’est la Messe, par quoi fut ôté le sacrifice continuel (offert une fois pour toutes) de Christ, prétendant que chaque fois qu’ils disent la Messe, Christ est offert de nouveau sans effusion de sang. Ainsi ils ne firent pas cas de l’enseignement scriptural d’après lequel le sacrifice unique de Jésus, consommé au Calvaire, fut tout à fait suffisant pour effacer le péché. Voir ETUDES DANS LES ECRITURES, Vol. Il. Chapitre 9.

Nous n’accusons pas ces conducteurs religieux des siècles de ténèbres d’avoir tous accompli ces choses en connaissance de cause. Nous pensons que beaucoup d’entre eux furent eux-mêmes induits en erreur par l’adversaire et croyaient faire la volonté du Seigneur. Ces erreurs furent graduellement imposées à l’église. Les conducteurs finirent, dans une grande mesure, par ne plus s’y reconnaître eux-mêmes. Dieu seul peut juger du degré de culpabilité de chacun. Progressivement, ce Christianisme paganisé, plus cruel et plus implacable dans sa propagande et dans sa façon de s’imposer que le paganisme lui-même, fut adopté par les nations européennes et elles devinrent ce qui était et est encore connu sous le nom de « Chrétienté» — de royaume de Christ. La glorieuse doctrine de la résurrection, telle que l’enseignent les Saintes Ecritures, fut reléguée, dans une grande mesure, à l’arrière-plan; à quoi bon, en effet, une résurrection des morts pour une âme immortelle, pour une âme qui ne pourrait pas mourir ? La doctrine de Platon de l’immortalité de l’homme, était beaucoup plus agréable à la chair que ne l’était la vraie idée de la mort. Il n’était pas plaisant de penser de la mort comme d’une ennemie de l’homme, comme de la malédiction que Dieu avait prononcée à cause du péché d’Adam.

L’oeuvre de la Réformation — «un peu de secours».

L’oeuvre de réforme qui, en dépit d’une violente opposition, se développa graduellement dans le seizième siècle, jusqu’à devenir ce qui est connu sous le nom de la Grande Réformation, apporta une certaine mesure de soulagement aux saints de Dieu, persécutés, pourchassés, écrasés — à la vraie Eglise de Dieu. Même dans les plus sombres années des siècles de ténèbres, il y eut un certain nombre de saints qui ne fléchirent jamais le genou devant Baal. Ils scellèrent de leur sang leur confession de foi dans les doctrines fondamentales des Ecritures. Cependant, au temps marqué, leurs enseignements avaient fait suffisamment de chemin pour amener la réformation par laquelle les saints furent « secourus avec un peu de secours » Mais leurs conducteurs furent assez tôt vaincus par les « flatteries» et succombèrent également, à un degré considérable, au désir de gagner le pouvoir et l’influence parmi les nations. Voir ETUDES DES ECRITURES, Vol. III, pages 20 à 25 et 104 à 109.

Une question importante et sa réponse.

Pourquoi Dieu a-t-il permis cette épouvantable situation ? demandera-t-on. Pourquoi a-t-il laissé l’ivraie envahir ainsi son champ de blé ? Notre Seigneur savait que ces circonstances allaient se développer par la suite, comme cela est montré dans la parabole du Blé et de l’Ivraie. Il entrait dans les desseins de Dieu de permettre cette expérience afin qu’elle servît de grande leçon pour l’Eglise, pour les anges et, finalement, pour le monde entier. Il fut permis à ces erreurs de s’introduire, de faire des progrès et de produire leurs fruits amers pour manifester ainsi les terribles effets de l’erreur, de l’ambition profane et du péché. Cette permission eut aussi pour effet de développer et de séparer en esprit les vrais saints de Dieu de la grande masse de l’ivraie. Cependant, les uns et les autres devaient croître ensemble, dans le Système Babylonien, jusqu’au temps de la moisson. C’est alors qu’aurait lieu la complète séparation des deux classes.

Nous sommes actuellement dans ce temps de séparation. Ayant eu les yeux de l’entendement ouverts, nous pouvons voir maintenant que ces erreurs et ces pratiques mauvaises ne sont pas de Dieu, ne sont pas enseignées dans Sa Parole. Maintenant nous voyons ce dont le Maître nous avait prévenus « Le Royaume des cieux est pris par violence et les violents le ravissent. » (Matthieu 11 : 12). Mais la grande majorité des Chrétiens, reconnus comme tels, est encore grandement aveuglée par la fumée des siècles de ténèbres qui lui a si longtemps obstrué la vue. La violence faite aux personnes des saints de Dieu n’est pas souvent permise aujourd’hui, à cause des lois en vigueur et du sentiment public, bien que chez quelques-uns cet esprit de persécution existe encore et serait manifeste comme autrefois si seulement ils pouvaient parvenir au pouvoir. Mais les mêmes doctrines contraires aux Ecritures sont encore prêchées; elles sont modifiées dans une certaine mesure pour s’adapter aux idées raffinées de notre temps. Quant à la doctrine biblique de la résurrection des morts, elle est reléguée au panier.

Les ministres actuels, lorsqu’il leur arrive de lire des passages de la Bible traitant de la résurrection, en donnent immédiatement une interprétation tout à fait en désaccord avec la pensée contenue dans l’Ecriture. Quelques-uns prêchent encore qu’il doit y avoir une résurrection finale du corps, afin qu’il soit uni à son esprit. Cette doctrine n’est enseignée nulle part dans la Bible et constitue un parfait non-sens en regard de leur propre théorie de l’immortalité de l’âme qui, d’après ce qu’ils disent, est transférée, à la mort, dans un lieu où elle doit séjourner éternellement. La Bible enseigne que les morts sont bien morts, et qu’il doit y avoir une résurrection de l’âme, de l’être, du Moi. Notre Rédempteur mourut pour racheter la race humaine qui mourut en Adam; et il fut relevé de la mort le troisième jour par le Père. Si le corps est mis de côté à la mort, et si l’esprit peut être ainsi libéré de ce qui le gêne, pourquoi cet esprit devrait-il éprouver le besoin de revenir dans le corps dans un avenir éloigné ? Quelle dégradation éternelle ce serait pour l’esprit qui avait été libéré, pendant des années ou des siècles, de son ancien corps animal.

Les systèmes des églises d’aujourd’hui sont complètement envahis par toutes sortes de doctrines païennes philosophie grecque, Panthéisme, Bouddhisme, Rationalisme, Spiritisme, etc. Les doctrines de l’immortalité de l’âme, d’une trinité de Dieux en un seul, des tourments éternels après la mort, de la réincarnation de l’âme après la mort, de la communion des vivants avec les morts, ont toutes été empruntées au paganisme et sont d’origine purement païennes. En vérité, les systèmes des églises nominales d’aujourd’hui sont devenus Babylone, c’est-à-dire confusion. Et maintenant, en ce temps de la moisson de l’âge évangélique, Dieu appelle son peuple afin qu’il sorte de Babylone; et ce travail est presque achevé. Dieu a vomi ces systèmes, ces églises nominales, de sa bouche. — Apocalypse 3 : 14-20; 17 : 1-5; 18 : 1-24; 19 :1-8.

Jadis, nous avons pu nous étonner que ce fût la volonté de Dieu de permettre de telles choses. Mais à la lumière qui brille maintenant, nous croyons que nous pouvons en discerner clairement la raison. Nous croyons que Dieu vit ce que nous apercevons maintenant; à savoir, que des gens qui n’auraient jamais connu la nature et les résultats du péché, qui n’auraient jamais connu les effets funestes de ces monstrueuses doctrines, n’auraient jamais pu apprécier la Vérité comme peuvent le faire ceux qui ont été influencés et liés par ces doctrines.

Quel merveilleux soulagement se fit dans nos esprits et dans nos coeurs lorsque nous sortîmes de ces épaisses ténèbres et vînmes à la glorieuse lumière de la Vérité de Dieu, telle qu’elle est en Jésus Quelle merveilleuse impression elle fit sur nous! Nous nous imaginons l’humanité, quand elle sera réveillée du sommeil de la mort, regardant autour de soi — au moment où elle reprendra conscience — pour reconnaître les lieux et la situation qui, d’après ce qui lui avait été enseigné, devaient être son partage au-delà de cette vie. Beaucoup examineront les alentours avec terreur, cherchant les flammes ardentes, pressentant les tourments et demandant avec angoisse « Où est le diable ? » Alors, lorsque l’amour de Dieu, dans ses merveilleuses provisions pour le genre humain, leur sera révélé, lorsqu’ils entendront dire qu’ils sont maintenant sous le juste règne du Messie, dont les desseins ne sont que bonté pour tous les hommes, lorsqu’ils viendront à se rendre compte de la bonté incomparable de Dieu, quelle révélation de joie cela sera pour le pauvre monde plongé dans les ténèbres de l’ignorance et maudit à cause du péché.

A coup sûr, tous ceux dont le coeur est sincère, tous ceux qui sont désireux de faire ce qui est droit, apprécieront — une fois les conditions rendues favorables pour agir ainsi — le glorieux caractère de notre grand Créateur, comme jamais ils n’auraient pu le faire autrement ! Nous pouvons voir que Dieu avait un but en permettant au mal de prévaloir pendant 6.000 ans, — un but pour l’Eglise, pour le monde et pour toutes Ses créatures intelligentes, même celles encore à créer. Nous espérons et croyons que lorsque Dieu fera la pleine clarté sur ces choses, tous verront que Ses voies sont entièrement justes et droites. Nous attendons qu’Il manifeste pleinement Son caractère, et Il le fera au temps convenable. Ce temps-là, croyons-nous, est maintenant très proche.

C.T.R. 1916.