CHAPITRE V

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L’harmonie entre la manière dont s’effectuera le second avènement de notre Seigneur et d’autres traits du plan divin. Quand et comment l’Eglise le verra. —Quand et comment la gloire du Seigneur sera révélée de manière à ce que foute chair la voie. Accord parfait entre des déclarations en apparence contradictoires. —Il vient « comme un voleur »; non pas avec des marques extérieures. — Cependant avec un « cri de commandement » à la « voix d’un archange » et « au son de la trompette de Dieu ». — « Il sera révélé au milieu de flammes de feu exerçant la vengeance. » — Et pourtant « il viendra de la même manière» qu’il s’en est ailé. —Preuve de l’importance des temps prophétiques. Harmonie des indices actuels. »

Ce que nous venons de voir au sujet de la clôture rapide «des temps des nations » et l’assurance que la consommation de l’espérance de l’Eglise doit précéder cette clôture ne peut qu’aiguiser l’appétit de ceux qui attendent la consolation d’Israël. Ils auront faim de connaître la moindre information que le Père a pu fournir par les prophètes concernant « la moisson », la fin ou pèriode finale de cet âge — la séparation du froment d’avec l’ivraie parmi les membres vivants de l’Eglise nominale et le moment de la glorification des vainqueurs, pour être avec leur Seigneur et Chef et lui être semblables.

Pour apprécier la nature raisonnable des enseignements prophétiques sur ces sujets profondément intéressants, il est absolument nécessaire que nous ayons une vue claire tant du but de la seconde venue de notre Seigneur que de la manière dont il sera révélé. Nous espérons que tous nos lecteurs ont été convaincus par la lecture du volume I que le but de sa venue est de réconcilier avec Dieu « quiconque veut », lorsqu’il les gouvernera, les enseignera et les disciplinera; ce que l’Ecriture appelle juger et bénir le monde. Considérer la manière de la venue et de l’apparition du Seigneur est, par conséquent, d’une importance capitale avant d’aller plus en avant dans notre étude du temps de la moisson, etc. Il faut que le lecteur ait clairement présent à l’esprit le but du retour du Seigneur pendant qu’il en étudie la manière; et tous les deux, lorsqu’il se met à étudier le temps. Cela est nécessaire pour contrebalancer les vues erronées qui préoccupent déjà de nombreux esprits, vues basées sur de fausses idées du but et de la manière de la venue du Seigneur.

Saisissez et retenez le plus fermement possible le fait déjà démontré que le plan de Dieu, exécuté par Christ, est un tout harmonieux et que l’œuvre du second avènement est unie à l’œuvre du premier comme l’effet à la cause c’est-à-dire que le grand œuvre de rétablissement lors du second avènement suit l’œuvre de la rédemption accomplie au premier avènement, comme une conséquence logique du plan divin. C’est pourquoi le retour du Seigneur est l’aurore de l’espérance pour le monde, le temps de dispensation des faveurs assurées par la rédemption, l’âge de l’Evangile étant simplement une parenthèse durant laquelle l’épou­se de Christ est choisie pour être associée avec son Seigneur dans le grand travail de rétablissement qu’il vient accomplir.

Et comme l’Eglise de Christ, qui s’est développée durant l’âge de l’Evangile, doit être associée à son Seigneur durant le grand œuvre de rétablissement de l’âge millénaire, le premier travail de Christ à son second avènement doit être le rassemblement de l’Eglise élue. C’est à cela que le prophète fait allusion quand il dit (Psaume 50 : 5) «Assemblez-moi mes saints, qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice. » Ce temps de rassemblement ou de moisson se trouve dans la période de superposition des deux âges. Comme nous le démontrerons, c’est une période de quarante ans, qui, à la fois, termine l’âge de l’Evangile et introduit l’âge millénaire (voy. vol. 1, p. 242-244, 260-264 et la carte des âges). Cette période de la moisson n’a pas seulement pour but d’accomplir la séparation du froment d’avec l’ivraie dans l’église nominale, la récolte et la glorification de la classe du froment mais elle doit aussi servir à brûler (détruire) l’ivraie, (comme ivraie ou imitation du froment, non comme individus; le feu de destruction est symbolique aussi bien que 1’ ivraie). En outre, pendant cette période s’accomplit la récolte et la destruction des fruits gâtés de « la vigne de la terre » (ambitions humaines, avidité et égoïsme), lesquels ont crû et mûri pendant des siècles dans les royaumes de ce monde et dans les diverses organisations humaines, civiles et sociales.

Lorsque nous avons traité plus spécialement le but du retour de notre Seigneur, nous avons démontré qu’il viendra en personne; permettez-nous encore de mettre le lecteur studieux en garde contre une confusion de pensées en considérant les deux expressions de notre Seigneur, contradictoires en apparence «Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde (ainos, âge)» et «Je vais vous préparer une place… et je reviendrai, et vous prendrai avec moi » (Matthieu 28 : 20 Jean 14 : 2, 3). L’exemple suivant servira à illustrer l’harmonie de ces deux promesses Un homme dit à son ami au moment de se séparer : N’oublie pas que je serai avec toi durant tout ton voyage. Comment ? Ce n’est certainement pas en personne, puisqu’ils prenaient le train pour aller dans des directions opposées à des endroits différents. Son idée était que par l’affection, la pensée et l’intérêt qu’ils avaient l’un pour l’autre, ils ne seraient pas séparés. C’est ainsi, mais dans un sens plus élevé, que le Seigneur a toujours été avec son Eglise; sa divine puissance le mettant à même de la surveiller, d’en diriger et d’en aider chaque membre du premier au dernier. Mais nous ne considérons pas maintenant la présence du Seigneur avec nous dans ce sens figuré, nous considérons la manière dont se fera sa deuxième présence et son apparition en personne «lorsqu’il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui croient ».

Les Ecritures enseignent que Christ revient pour régner; qu’il doit régner jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds, c’est-à-dire tout adversaire, toutes choses qui entraveraient le grand rétablissement qu’il vient accomplir — le dernier ennemi qui doit être détruit étant la mort (1 Corinthiens 15 : 25, 26) — et qu’il régnera mille ans. Nous trouvons par conséquent, comme nous devions nous y attendre, qu’une place beaucoup plus grande a été réservée, dans les prophéties, au second avènement, à ses mille ans de règne glorieux et au renversement du mal qu’aux trente-quatre années de sa première venue en vue de la rédemption. Et comme nous avons trouvé que la prophétie précise les différents points importants de ces trente-quatre ans, de Bethlehem et Nazareth jusqu’au fiel, au vinaigre, au partage des vêtements, à la croix, au tombeau et à la résurrection, de même, nous trouvons qu’elles indiquent également différents points des mille ans de la seconde présence, particulièrement son commencement et sa fin.

La seconde présence de notre Seigneur couvrira une période de temps beaucoup plus longue que la première. La mission de son premier avènement se termina en moins de trente-quatre ans; tandis qu’il lui faudra 1000 ans pour accomplir l’œuvre déterminée de sa seconde présence. On peut d’ailleurs facilement voir que si l’œuvre du premier avènement était tout aussi importante que celle du second — voire même si importante que sans elle l’œuvre du second avènement n’aurait jamais été possible — elle n’était cependant pas si variée que celle de celui-ci, et dès lors exigea moins de description.

En étudiant ce qui a trait au second avènement, nous ne devons pas plus que pour le premier nous attendre à ce que toutes les prophéties désignent un moment de l’arrivée de notre Seigneur plus particulièrement rempli de faits remarquables, et qu’elles attirent l’attention de tous les hommes sur le fait de sa présence. Telle n’est pas la méthode habituelle de Dieu et tel ne fut pas le cas lors du premier avènement. La première venue du Messie ne fut marquée par aucune démonstration soudaine ou étonnante en dehors de l’ordre habituel des choses; mais elle fut manifestée et prouvée par l’accomplissement graduel des prophéties montrant à l’observateur attentif que les événements qui devaient être attendus s’accomplissent on leur temps. Ainsi on sera-t-il à son second avènement. Il est moins important de découvrir le moment précis de son arrivée que de discerner le fait de sa présence lorsqu’il sera de retour, tout comme au premier avènement il fut beaucoup plus important d’être capable de discerner sa présence (et plus vite et mieux), que de connaitre la date exacte de sa naissance. Lorsque l’on considère le second avènement, c’est l’acte de sa venue et le moment de son arrivée qui trop fréquemment préoccupent le plus tandis que c’est une période où le Seigneur sera présent, comme fut le premier avènement, qu’il faudrait constamment avoir devant l’esprit. Le moment précis où cette présence commence perdrait de son importance; son but, par contre, et l’œuvre qui doit s’accomplir durant cette période de sa présence recevrait une plus grande considération.

Il est également nécessaire de bien nous souvenir que notre Seigneur n’est plus un être humain; qu’en tant qu’homme il se donna lui-même en rançon pour l’homme et qu’il ne devint homme que pour ce but (1 Timothée 2: 6; Hébreux 10: 4, 5; 1 Corinthiens 15 : 21, 22). Il est maintenant souverainement élevé à la nature divine. C’est pourquoi Paul dit : « Si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus (ainsi, Laus.). Il ressuscita être spirituel, esprit vivifiant (2 Corinthiens 5: 16: 1 Corinthiens 15: 45) et non pas homme, de la terre et terrestre. Il n’est plus en aucun sens ou à aucun degré un être humain: car il ne faut pas oublier ce que nous avons appris (voir vol. I. chap. X), que les différentes natures sont séparées et distinctes. Du moment qu’il n’est plus en aucun sens ou à aucun degré un être humain, nous ne devons pas nous attendre à le voir revenir comme un être humain, semblable à ce qu’il était à son premier avènement. Sa seconde venue se fera d’une manière différente aussi bien que pour un but différent. Remarquons le fait que le changement de notre Seigneur de la nature humaine à la nature divine après sa résurrection, fut un changement encore plus grand que celui qui eut lieu environ trente-quatre ans auparavant, lorsqu’il déposa la gloire de l’être céleste, et « fut fait chair » Nous pourrons alors avec grand profit considérer très minutieusement chacune de ses actions durant les quarante jours qui s’écoulèrent après sa résurrection, avant qu’il ne s’en aille «auprès du Père », parce que durant ces quarante jours il est le Jésus ressuscité qui doit venir de nouveau, et non l’homme Christ Jésus qui s’est donné lui-même en rançon pour nous, dans la mort. Celui qui fut mis à mort, être humain dans la chair, fut aussi, dans sa résurrection, rendu vivant, être spirituel. —1 Pierre 3 : 18.

A son second avènement il ne vient pas pour être assujetti aux autorités qui existent, pour payer le tribut à César et pour souffrir l’humiliation, l’injustice et la violence, mais il vient pour régner, pour exercer tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Il ne vient pas dans le corps de son humiliation, un corps humain qu’il prit pour souffrir la mort et qui était inférieur au corps glorieux qu’il avait auparavant (Hébreux 2 : 9); mais il vient dans son glorieux corps spirituel qui est « l’empreinte de la personne du Père» (Hébreux 1 : 3) car, à cause de son obéissance même jusqu’â la mort, il est maintenant souverainement élevé à la ressemblance et à la nature divines, et il a reçu un nom qui est au-dessus de tout nom, — celui du Père excepté (Philippiens 2 : 9: 1 Corinthiens 15 : 27). L’apôtre montre «qu’il n’a pas encore été manifesté» à notre compréhension humaine ce qu’il est maintenant ; nous ne savons par conséquent pas ce que nous serons, quand nous lui serons faits semblables; mais nous (l’Eglise), nous pouvons nous réjouir dans l’assurance d’être un jour avec lui, et semblables à lui, le voyant tel qu’il est (1 Jean 3 : 2), non dans l’humiliation comme il était à sa première venue, lorsqu’il avait déposé sa gloire première, étant devenu pauvre pour nous, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis.

Dans ce passage les mots « quant à» ou « selon» et «  par » ont été ajoutés par les traducteurs et induisent en erreur. Le texte grec se lit simplement «Mis à mort chair, rendu vivant esprit. » Notre Seigneur mis à mort dans sa chair comme être humain, fut ressuscité de la mort être spirituel. Et puisque l’Eglise doit être changée pour être semblable à Christ, il est évident que le chan­gement qui se produisit dans le Chef est semblable à celui qui est décrit comme étant réservé aux vainqueurs qui seront changés de la nature humaine à la nature divine et seront faits semblables à leur Seigneur, — «participants de la nature divine ». La description suivante du changement des saints est dès lors applicable aussi à leur Seigneur, savoir « Il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire; il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. »

Si nous considérons la sagesse et la prudence des méthodes de notre Seigneur lorsqu’il manifesta Sa présence à ses disciples après comme avant sa résurrection, cela nous aidera à nous souvenir que la même sagesse sera déployée dans ses méthodes de révélation de lui-même à l’Eglise et au monde lors de son second avènement. Ces méthodes ne sont pas nécessairement similaires, mais dans chaque cas elles répondent très bien à son but, qui n’est jamais d’alarmer et d’exciter les hommes, mais de les convaincre par une persuasion calme et raisonnée des grandes vérités qu’il veut leur faire saisir, Le premier avènement de notre Seigneur n’eut pas lieu pour effrayer, exciter ou alarmer personne. Considérez comme il vint tranquillement et sens en imposer ! Il vint si modestement que seuls ceux qui avaient la foi et l’humilité furent capables de reconnaître dans l’enfant d’humble naissance, dans l’homme de douleurs dans l’ami des petits et des pauvres et finalement dans le crucifié, le Messie si longtemps attendu.

Il est vrai que la manifestation de sa présence après sa résurrection a dû, conformément à la nature des choses, avoir été un fait plus stupéfiant, surtout si le fait de la transformation de sa nature est pris en considération, Mais il fallait que le fait de sa résurrection et de son changement de nature soit pleinement démontré, non pas alors à tout le monde, mais à des hommes choisis qui rendraient aux générations futures un témoignage digne de foi des faits qu’ils avaient vus eux-mêmes. Si tout le monde alors avait été informé de ces choses, le témoignage parvenu jusqu’à nos jours serait beaucoup moins digne de confiance ; il serait tellement coloré et déformé par les idées des hommes et mélangé avec leurs traditions, qu’on ne pourrait plus ou presque plus y ajouter foi. Mais Dieu ne confia la vérité qu’à des témoins choisis, fidèles et dignes de foi. Remarquez, en lisant le récit de la résurrection et de la transformation de Christ, comme le but fut parfaitement atteint: et combien la preuve qui leur en fut donnée fut claire, positive et convaincante. Remarquez aussi avec quelles précautions il manifesta et démontra ces grandes vérités à ses disciples, afin de ne pas les alarmer ou trop les exciter. Aussi pouvons-nous être certains que les même sagesse, prudence et habileté seront déployées dans ses méthodes pour faire connaître le fait de sa glorieuse présence à son second avènement. Dans tous les cas, un jugement calme et sain sera vite convaincu que pour le monde en général il faut auparavant une sévère discipline pour lui en faire accepter le témoignage, tandis que ceux dont le cœur est accessible à la vérité en auront l’intelligence plus tôt. Les preuves de sa résurrection et de son changement à la nature spirituelle ne furent pas données à ses disciples toutes à la fois, mais peu à peu, selon qu’ils étaient capables de les supporter, et d’une manière calculée pour leur faire la plus profonde impression.

Durant les trois ans et demi du ministère de notre Seigneur, ses disciples avaient sacrifié amis, réputation, affaires, etc., pour vouer leur temps et leur énergie à faire connaître la présence du Mes­sie et l’établissement de son royaume. Mais ils avaient nécessairement des idées confuses sur la manière et le temps de l’exaltation de leur Maître, ainsi que sur la promesse qu’il leur avait faite de leur exaltation avec lui. — Une pleine connaissance n’était pas non plus nécessaire à ce moment-là, il était tout à fait suffisant qu’ils suivissent fidèlement et pas à pas chaque nouvelle lumière ; c’est pourquoi le Seigneur les enseignait petit à petit, selon qu’ils étaient capables de le comprendre. Lorsque la fin de son ministère fut proche, il leur dit « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire mais vous ne pouvez les supporter maintenant. Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité.., il vous an­noncera les choses à venir et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites ». — Jean 16 :12. 13 ; 14 : 26.

Qui peut décrire leur grand désappointement (bien que dans la mesure du possible ils eussent été armés et préparés à cet effet), lorsqu’ils virent tout à coup saisi du milieu d’eux et ignominieusement crucifié comme un malfaiteur celui dont ils attendaient et annonçaient le royaume et la gloire, choses qui leur avaient semblé si près de se réaliser cinq jours seulement avant sa crucifixion (Jean 12 : 1, 12-19). Quoiqu’ils le sussent faussement accusé et injustement crucifié, cela ne changeait rien au fait que leurs espérances nationales, si longtemps caressées, d’un roi juif venant restaurer leur nation en prestige et en influence et réaliser leurs propres espérances, ambitions et rêves, relativement à des charges importantes et à de grands honneurs dans ce royaume, étaient tous soudainement démolis par le cours défavorable qu’avaient pris les affaires, ce qui avait amené la crucifixion de leur roi.

Le Maître savait cependant fort bien combien ils seraient désolés, désemparés et perplexes, car c’est ainsi qu’il fut écrit : « Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées» (Zacharie 13 : 7 Marc 14 : 27). Durant les quarante jours entre sa résurrection et son ascension, son principal souci fut, par conséquent, de les rassembler de nouveau et de rétablir leur foi en lui comme le Messie si longtemps attendu, en leur prouvant la réalité de sa résurrection et en leur révélant que depuis sa résurrection, bien qu’il conservât toujours la même personnalité, il n’était plus un être humain, mais un être spirituel, souverainement élevé, ayant « toute puissance dans le ciel et sur la terre ». —Matthieu 28 :18.

Il leur fit parvenir peu à peu la nouvelle de sa résurrection : premièrement par les femmes (Marie de Magdala, Jeanne, Marie, la mère de Jacques. Salomé, et d’autres avec elles. Marc 16 :1 : Luc 24 :10) qui étaient venues de grand matin au sépulcre pour embaumer son corps avec des aromates et des parfums. Pendant qu’elles se demandaient qui leur roulerait la pierre loin de l’entrée du sépulcre, il se fit un tremblement de terre et lorsqu’elles y arrivèrent, elles virent la pierre déjà roulée et un ange du Seigneur assis dessus qui leur dit: «Pour vous ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n’est point ici il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples qu’il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c’est là que vous le verrez.» — Matthieu 28 : 5-7.

Il semble que Marie de Magdala quitta ses compagnes et courut le dire à Pierre et à Jean (Jean 20 : 1, 2), tandis que les autres femmes allaient le raconter au reste des disciples. Après que Marie de Magdala les eût quittées et pendant qu’elles étaient en chemin, Jésus vint au devant d’elles et leur dit (Matthieu 28 : 9,19): « Salut » Elles s’approchèrent pour saisir ses pieds et l’adorèrent. Alors Jésus leur dit : « Ne craignez pas allez dire à mes frères de se rendre en Galilée (leur demeure) c’est là qu’ils me verront.» Avec Crainte et joie, elles coururent le raconter aux autres disciples. Dans le tumulte de leurs sentiments, qui étaient un mélange de surprise, de perplexité, de joie, de crainte et de bouleversement général, elles avaient grand peine à trouver des mots pour raconter leur nouvelle étrange et merveilleuse. Lorsque Marie rencontra Pierre et Jean, elle leur dit tristement : «Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur et nous ne sayons où ils l’ont mis» (Jean 20 : 2). Les autres femmes racontèrent alors comment, au sépulcre, elles avaient eu une vision d’anges, leur annonçant qu’il était vivant (Luc 24 : 22, 23), et comment plus tard elles avaient rencontré le Seigneur sur le chemin. — Matthieu 28 : 8, 10.

La plupart des disciples accueillirent leur histoire simplement comme le produit d’une excitation superstitieuse ; mais Pierre et Jean dirent : Nous voulons aller et voir par nous-mêmes. Marie retourna au sépulcre avec eux. Pierre et Jean virent que le corps n’y était plus et que le suaire était soigneusement plié et mis à part, tandis que la pierre avait été roulée loin de l’entrée. Ils s’en retournèrent consternés, tandis que Marie restait là désolée. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre et elle vit deux anges qui lui dirent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis.» Comme elle se retournait, elle vit Jésus debout, mais elle ne le connut pas. Il lui demanda : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : «Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je le prendrai. » Alors, avec le ton qui lui était si familier et qu’elle reconnut de suite, le Seigneur dit : « Marie ! »

Cela suffit pour fortifier sa foi dans ce que les anges lui avaient dit, savoir qu’il était ressuscité, ce qui jusque là lui avait semblé un songe ou une histoire oiseuse; et dans sa joie elle s’exclama : « Maître ! » Sa première impulsion fut de l’entourer de ses bras et de rester en sa présence. Mais Jésus l’informa doucement qu’elle avait maintenant une mission importante à accomplir : celle d’aller porter incessamment ce témoignage du fait de sa résurrection aux autres disciples qui étaient toujours dans la consternation et l’incertitude, afin de rétablir leur foi. Jésus lui dit : « Ne me touche (grec haptomai, ne m’entoure) pas (ne t’attarde pas maintenant avec d’autres démonstrations de ton affection), car je ne suis pas encore monte vers mon Père (je ne serai plus avec vous que pour un peu de temps). Mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père; vers mon Dieu et votre Dieu» (Jean 20 : 17). Par les autres femmes aussi il avait envoyé le message qu’il les reverrait en Galilée.

Là-dessus il rejoignit deux des disciples tristes et troublés qui allaient de Jérusalem à Emmaüs, et il s’enquit de la cause de leur tristesse et de leur abattement (Luc 24 : 13-35). L’un d’eux ré­pondit : « Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem, ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci ? — Quoi ? leur dît-il. — Et ils lui répondirent. Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, et comment les chefs des prêtres et nos magistrats l’ont livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées [Ici ils se souvenaient probablement de ce qu’il leur avait dit : Jean 2 : 19, 21, 22]. Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés : s’étant rendues de grand matin au sépulcre et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit; mais lui, ils ne l’ont point vu.»

Quoi d’étonnant à ce qu’ils fussent tous troublés: et comme tout leur paraissait étrange! Combien les événements des quelques derniers jours avaient été singuliers et saisissants.

Alors, par de pénétrantes paroles, l’étranger leur démontra l’accomplissement des prophéties précisément par les choses qui les avaient tant abattus et que les prophètes avaient enseignées concernant le vrai Messie, lequel, avant de pouvoir gouverner, bénir et élever Israël et le monde tout entier, devait premièrement « avec sa propre vie» le racheter de la malédiction de la mort qui était venue sur tous les hommes par Adam; et qu’après sa résurrection et son élévation à la gloire par Jéhovah, leur Maître devait accomplir tout ce qui avait été prédit par les prophètes concernant sa gloire future, aussi sûrement qu’il avait accompli les prophéties qui prédirent ses souffrances, son humiliation et sa mort. C’était là un étonnant prédicateur et un merveilleux sermon ! Ces paroles suggéraient de nouvelles idées et ouvraient de nouvelles espérances. Comme ils arrivaient au village, ils le contraignirent de demeurer avec eux, parce que le soir approchait et que le jour était sur son déclin. Il entra donc pour rester avec eux. Pendant qu’ils étaient à table, il prît le pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, mais il disparut de devant eux.

Ils ne l’avaient donc pas reconnu jusqu’à ce moment-là, et pourtant ils avaient marché, causé et s’étaient mis à table ensemble. Ce n’est pas à son visage qu’ils le reconnurent, mais par le simple acte de bénir et de rompre le pain selon sa manière habituelle d’autrefois rassurant ainsi leur foi dans ce qu’ils avaient déjà entendu — qu’il était ressuscité et les reverrait.

Alors les deux disciples surpris et remplis de joie se levèrent à l’heure même et retournèrent à Jérusalem, se disant l’un à l’autre : « Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures ?» Arrivés à Jérusalem, ils trouvèrent les autres disciples qui se réjouissaient également en disant : « Le Seigneur est réellement ressuscité et il est apparu à Simon». Eux racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin et comment ils l’avaient reconnu lorsqu’il avait rompu le pain. Probablement qu’ils étaient à peu près tous réunis ce soir-là, oubliant maisons, affaires et toutes les autres choses. — Marie de Magdala, avec des larmes de joie, disait : Je l’ai reconnu au moment où il prononça mon nom; jusque-là je ne pouvais pas croire ce que m’assuraient les anges à propos de sa résurrection: puis les autres femmes racontaient aussi leur merveilleuse expérience du matin et comment elles l’avaient rencontré en chemin. Simon avait, lui aussi, son histoire à raconter: et voici encore deux autres témoins arrivant d’Emmaüs. Quelle journée pleine d’événements. Quoi d’étonnant à ce qu’ils désirent, après cela, se rencontrer le premier jour de chaque semaine, pour s’entretenir de ces choses et rappeler à leur mémoire toutes les circonstances se rapportant à ce prodigieux événement de la résurrection du Seigneur, pour que leur cœur « brûle» toujours a nouveau. Pendant que la petite société excitée et débordante de joie était ainsi assemblée, se racontant les uns aux autres leurs différentes expériences, le Seigneur Jésus lui-même parut soudain au milieu d’eux (Lu 24 : 36-49) et leur dit : « La paix soit avec vous ! » D’où était-il venu ? Toutes les portes de la maison où ils étaient assemblés étaient fermées à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs (Jean 20 : 19, 26), mais il était apparu soudainement, sans que rien n’eût révélé son approche ; ils en furent terrifiés au point qu’ils crurent voir un esprit. Mais il les rassura et leur dit de calmer leurs craintes ; il leur montra ses mains et ses pieds en leur disant : « C’est bien moi: touchez-moi et voyez : un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’ai ». Et tandis qu’ils ne croyaient pas encore tant leur joie et leur étonnement étaient grands, il leur dît : « Avez-vous ici quelque chose à manger ?» Ils lui présentèrent du poisson rôti, il en prit et en mangea devant eux. Alors il leur ouvrit l’esprit, les yeux de la pensée, et leur expliqua les Ecritures, leur montrant par la loi et les prophètes que ces choses étaient arrivées exactement comme elles avaient été prédites. Mais Thomas était alors absent (Jean 20 : 24) aussi, lorsque les autres disciples lui dirent qu’ils avaient vu le Seigneur, il ne voulut pas croire et dit : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. »

Huit jours s’étaient passés sans aucune manifestation nouvelle ; ils avaient eu le temps de penser calmement et de s’entretenir ensemble des expériences de ce jour merveilleux, lorsque, étant de nouveau assemblés comme auparavant, Jésus se présenta au milieu d’eux absolument comme le premier soir en disant : «La paix soit avec vous (Jean 20 : 26). Cette fois, Thomas était présent, et le Seigneur s’adressant à lui, lui dit : «Avance ici ton doigt, et regarde mes mains: avance aussi ta main et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois » Il montrait ainsi qu’il savait ce que Thomas avait dit, sans que cela lui eût été raconté; et il donnait cette preuve de sa résurrection à Thomas qui l’avait demandée pour pouvoir croire. Thomas répondit avec joie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Il dut se passer après cela un assez long intervalle avant qu’il y eût une nouvelle manifestation de la présence du Seigneur, et les disciples, qui étaient Galiléens, commencèrent à penser à leur maison et à leur avenir; se souvenant en plus du message que le Seigneur leur avait adressé par les femmes, qu’il irait devant eux en Galilée, ils s’y rendirent. Probablement que le Seigneur les rencontra en chemin, sur une montagne, comme Matthieu le relate. Ils étaient extrêmement troublés ils ne ressentaient plus à son égard la même familiarité qu’ils avaient autrefois; il leur semblait être tellement différent depuis sa crucifixion de ce qu’il était auparavant; il apparaissait et disparaissait en temps et lieux si particuliers et il ne ressemblait plus à « l’homme Christ Jésus ». C’est pour cela que Matthieu dit : « Ils se prosternèrent devant lui, mais quelques-uns eurent des doutes ». Après leur avoir dit quelques paroles, le Seigneur « disparut » de leur présence et les laissa dans l’étonnement, se demandant ce qui allait encore arriver. Durant les premiers temps de leur retour en Galilée, rien d’extraordinaire ne se passa et il n’y eut aucune nouvelle indication de la présence du Seigneur. Sans doute ils s’assemblèrent maintes fois et s’entretinrent de la situation, s’étonnant de ce qu’il ne leur apparut pas plus fréquemment.

Comme ils l’attendaient, les jours et les semaines leur semblaient longs. Ils avaient depuis longtemps laissé de côté les travaux ordinaires de la vie pour suivre le Seigneur de lieu en lieu, recevant ses instructions et prêchant aux autres : «Le royaume des cieux est proche » (Matthieu 10 : 5-7). Ils ne désiraient pas retourner à leurs anciens travaux: cependant, comment devaient-ils procéder avec l’œuvre du Seigneur ? Ils comprenaient assez clairement la situation pour voir qu’ils ne pouvaient prêcher plus longtemps que le royaume était arrivé, parce que tout le peuple savait que leur Maître et Roi avait été crucifié; cependant personne d’autre qu’eux ne connaissait le fait de sa résurrection. Tandis que les onze étaient perplexes et inquiets, attendant quelque chose, sans trop comprendre quoi, Pierre leur dit : Nous ne pouvons pourtant pas rester oisifs; je vais retourner à mon ancien métier de pêcheur; et six des autres dirent : Nous voulons faire de même ; nous allons avec toi (Jean 21 : 3). Il est fort probable que le reste des disciples retournèrent également à leurs anciennes occupations.

Qui pourrait douter que le Seigneur n’assistât souvent, quoique invisible, aux divers entretiens qu’ils eurent ensemble, gouvernant et dirigeant le cours des circonstances, etc.., pour leur plus grand bien. S’ils avaient eu un grand succès à la pêche et s’ils avaient réussi dans leurs affaires, ils auraient bientôt été impropres à un service plus élevé; de même que s’ils n’avaient pas de succès, cela aurait pu paraître vouloir les forcer. Aussi le Seigneur adopta un plan par lequel il leur enseigna une leçon, comme il le fait souvent avec ses disciples, savoir : Qu’il peut diriger le succès ou l’insuccès de leurs efforts dans quelque direction que ce soit, selon son bon plaisir.

L’ancienne raison sociale de pêcheurs réorganisée, ils prirent ensemble leurs bateaux, filets, etc., et sortirent pour faire leur première prise. Mais ils travaillèrent toute la nuit sans prendre de poisson et commencèrent à se sentir découragés. Le matin, un étranger les appelait du rivage pour connaître leur succès. Pauvre succès. Nous n’avons rien pris, répondirent-ils. Essayez encore, dit l’étranger. Lancez maintenant vos filets de l’autre côté du bateau. C’est inutile, notre ami, nous avons essayé des deux côtés toute la nuit, et s’il y avait du poisson d’un côté, il y en aurait de l’autre. Toutefois pour vous le montrer, nous essayerons encore une fois. Ils firent ainsi et obtinrent une immense capture. Que c’est curieux dirent quelques-uns: mais le vif et impressionnable Jean eut tout de suite la juste pensée et dit : Frères, c’est le Seigneur : lui seul pouvait faire cela Ne vous souvenez-vous pas la manière dont il a rassasié les foules, etc. ? Ce ne peut être que le Seigneur qui est sur le rivage, ce n’est qu’un autre moyen choisi par lui pour se manifester à nous. Ne vous rappelez-vous pas qu’il fit juste la même chose lorsqu’il nous appela pour la première fois ? Alors aussi nous avions travaillé toute la nuit sans rien prendre, quand il vint à nous en disant : « Jetez vos filets pour pêcher » (Luc 5 : 4-11). Oui, certainement c’est le Seigneur, bien que depuis sa résurrection nous ne puissions le reconnaître à son apparence, car maintenant il apparaît sous différentes formes. Mais nous le reconnaissons chaque fois par quelque circonstance particulière semblable à celle-ci, qui nous rappelle un incident notoire de notre vie passée avec lui.

Et abordant au rivage, ils y trouvèrent Jésus avec du pain et du poisson ; et ils apprirent la leçon que sous sa direction, ses soins et à son service, ils ne connaîtraient jamais le dénuement (Luc 12 : 29. 30). Ils ne lui demandèrent pas s’il était le Seigneur ; car en cette occasion comme en d’autres, les yeux de leur entendement étant ouverts, ils le reconnurent, non pas à son apparence physique, mais à son miracle. Alors suivirent les enseignements de cette heure délicieuse pendant laquelle il rassura Pierre, lui montrant qu’il était toujours accepté, bien qu’il l’eût renié, lui, le Seigneur, vu sa repentance et ses pleurs. Pierre ressentait maintenant tout à nouveau l’amour de son Maître et le privilège qui lui était maintenu de paître ses brebis et ses agneaux. Il nous semble entendre le Seigneur lui dire : Tu n’as pas besoin de reprendre ton métier de pêcheur. Pierre je t’avais jadis appelé à être pêcheur d’hommes, et comme je sais que ton coeur est toujours loyal et zélé, je renouvelle ta mission de pêcheur d’hommes.

Puis, en mangeant avec eux, « il leur commanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle, dit-il, vous avez entendue de moi, c’est que si Jean a baptisé d’eau, vous, vous serez baptisés dans l’Esprit saint peu après ces jours-ci » (Actes 1 : 4, 5, Laus). Ainsi, ils vinrent à Jérusalem, comme il leur avait dit, et ce fut là, quarante jours après sa résurrection, qu’il se rencontra et conversa avec eux pour la dernière fois. C’est à ce moment-là qu’ils prirent courage pour lui poser la question au sujet du royaume qu’il leur avait promis, et ils lui dirent « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » Cette pensée du royaume prédominait sur toutes les autres dans l’esprit de tout Juif. Le désir d’Israël était d’être la principale nation sous le Messie ; ils ne connaissaient rien des longs « temps des nations » ; ils ne voyaient pas encore que la bénédiction principale avait été enlevée à l’Israël selon la chair (Matthieu 21 : 42 : Romains 11 : 7), et qu’eux-mêmes seraient les membres du nouvel Israël (spirituel) — la sacrificature royale, la nation sainte — par le moyen duquel, comme corps de Christ, les bénédictions parviendraient au monde. Ils ne comprenaient encore rien de ces choses. Comment l’auraient-ils pu. Ils n’avaient pas encore reçu le saint Esprit d’adoption comme fils, mais étaient toujours sous la condamnation : car bien que le sacrifice de la rançon ait été accompli par le Rédempteur, il n’avait pas encore été formellement présenté en notre faveur dans le lieu très-saint, dans le ciel même (Jean 7 : 39). Par conséquent, notre Seigneur n’entreprit aucune explication en réponse à leur question, mais il dit simplement «Ce n’est pas a vous [maintenant] de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité ; mais vous recevrez de la puissance, le saint Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre. » — Actes 1 : 7, 8.

Le Seigneur marchait avec eux, et lorsqu’ils furent arrivés au mont des Oliviers, il éleva les mains et les bénit ; puis il fut séparé d’eux et élevé en leur présence, et une nuée le déroba à leurs yeux (Luc 24 : 48-52 ; Actes 1 : 6-15). Ils commençaient maintenant à voir un peu plus du plan de Dieu. Le Seigneur, qui était descendu du ciel, était retourné au Père, comme il le leur avait dit avant sa mort. — Il était allé leur préparer une place et il reviendrait pour les prendre avec lui. Il s’en était allé au loin pour recevoir le royaume promis et revenir ensuite (Luc 19 : 12) ; en attendant, ils devaient être ses témoins sur toute la terre afin d’appeler et de préparer un peuple pour le recevoir lorsqu’il viendrait pour être glorifié dans ses saints et pour régner comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ils comprenaient que leur nouvelle mission de proclamer à toute créature un roi venant du ciel, « avec toute puissance dans le ciel et sur la terre », était une œuvre beaucoup plus importante que celle des années précédentes où ils annonçaient « l’homme Christ Jésus » et où ils le suivaient, lui, « le méprisé et le rejeté des hommes. » Leur Seigneur ressuscité était en effet changé, non seulement dans son apparence personnelle, apparaissant une fois dans tel lieu et de telle manière et une autre fois dans un autre lieu et d’une autre manière pour manifester sa « toute-puissance », mais il était aussi changé dans sa condition ou nature. Il ne s’adressait plus aux Juifs et ne se montrait plus lui-même à eux; car depuis sa résurrection per­sonne ne l’avait vu en aucun sens, excepté ses amis et ses disciples. Sa parole : « Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus » s’était accomplie à la lettre.

* Cette puissance promise de connaitre et de comprendre les temps et les saisons, comme toutes les choses appartenant à un véritable témoignage, s’applique à l’Eglise entière, du premier au dernier de ses membres; de plus sous la conduite et la puissance du saint Esprit, il est pourvu à une nourriture convenable pour chaque trait du plan de Dieu, afin qu’en tout temps nous puissions être ses témoins, même jusqu’à la fin de cet âge. —Comp. Jean 16: 12, 13.

C’est de cette manière que la foi des apôtres et de la primitive église fut établie sur le fait de la résurrection du Seigneur. Leurs doutes étaient écartés et leurs cœurs réjouis ; ils retournèrent à Jérusalem et persévéraient dans la prière, les supplications et l’étude des Ecritures, attendant l’adoption promise par le Père, le don de la compréhension spirituelle et les dons spéciaux de puissance pour opérer des miracles, ce qui devait les rendre capables de convaincre les vrais Israélites et d’établir l’Eglise de l’évangile au jour de la Pentecôte. — Actes 1 :14 ; 2 :1.

Il est vrai que notre Seigneur à son second avènement ne manifestera pas sa présence de la même manière qu’il l’a fait durant les quarante jours après sa résurrection ; mais nous avons cependant sa promesse que les frères ne seront pas dans les ténèbres (1 Thessaloniciens 5 : 4). Et qui plus est, nous aurons une assistance qu’ils n’ont pas eue et ne pouvaient avoir pendant ces quarante jours, savoir « la puissance d’en haut » pour nous guider dans la compréhension de chaque vérité propre à être comprise, comme aussi, selon sa promesse, pour nous montrer les choses a venir. C’est pourquoi nous aurons, au temps voulu, l’entière compréhension de la manière, du temps et des différentes circonstances qui accompagnent son apparition, choses qui, si nous les attendons et les observons soigneusement, ne seront pas moins convaincantes que ne le furent les preuves de la résurrection de notre Seigneur fournies à la primitive Eglise, quoique de façon toute différente.

Que le Seigneur, à son second avènement, puisse prendre la forme humaine et apparaître ainsi aux hommes, comme il le fit à ses disciples après sa résurrection, cela ne laisse aucun doute non seulement parce qu’il est apparu ainsi sous une forme humaine pendant ces quarante jours, mais aussi parce que des êtres spirituels ont autrefois manifesté leur pouvoir d’apparaître aux hommes en chair et sous des formes variées. Mais une manifestation semblable serait hors d’harmonie avec la teneur du plan de Dieu en général, aussi bien qu’avec les indications scripturales qu’il nous a données concernant la manière dont il doit se manifester, comme nous le verrons. Par contre, le plan du Seigneur est que son royaume spirituel communiquera, réalisera et manifestera sa présence et sa puissance par le moyen d’agents terrestres humains. Tout comme Satan, le prince de ce monde, bien qu’invisible à l’homme, n’exerce pas moins une grande influence dans ce monde, par ceux qui lui sont soumis, qui sont possédés de son esprit et gouvernés par lui, ainsi le nouveau Prince de la paix, le Seigneur, opérera principale­ment en des êtres humains et manifestera sa présence et son pouvoir au moyen d’agents humains, ses sujets, possédés et dirigés par son Esprit.

Voir avec l’œil naturel et entendre avec l’oreille naturelle n’est pas tout ce que la Bible comprend sous ces termes ; il y a une autre façon de voir et d’entendre. « Personne ne vit jamais Dieu » et pourtant tout enfant de Dieu l’a vu, l’a connu et a eu communion avec lui (Jean 1 : 18 ; 5 : 37 ; 14 : 7). Nous entendons Dieu nous appeler à notre « vocation céleste » et nous entendons la voix de notre Berger ; nous regardons constamment à Jésus et voyons le prix, la couronne de vie qui nous est promise ; non par notre vue et par notre entendement naturels, mais par notre intelligence.

Il est beaucoup plus précieux pour nous de voir par les yeux de notre foi notre Sauveur glorifié, comme étant le spirituel et tout-puissant Roi de gloire, notre Rédempteur aussi bien que notre Roi, que de le voir avec les yeux naturels comme le voyaient les disciples avant la Pentecôte.

Il y avait une nécessité pour que le Seigneur – apparût à ses disciples comme il l’a fait après sa résurrection, nécessité qui ne saurait exister à son second avènement sans être au détriment de l’accomplissement de ses desseins. Son but, en apparaissant à ses disciples, après sa résurrection, était de les convaincre que celui qui était mort est maintenant vivant pour toujours, afin qu’eux puissent aller comme témoins proclamer sa résurrection (Luc 24 : 48) et que leur témoignage soit un sûr fondement pour la foi des générations à venir. Puisque nul homme ne peut être agréable à Dieu, ni recevoir l’esprit d’adoption sans la foi en Christ, il était nécessaire non seulement pour les disciples d’alors, mais pour tous depuis ce moment-là, que les preuves de sa résurrection et de son changement fussent telles que l’homme naturel pût les saisir et les apprécier.

Après qu’ils eurent été faits participants de l’Esprit saint et qu’ils purent comprendre les choses spirituelles (voyez 1 Corinthiens 2 : 12-16), ils auraient pu croire les anges au sépulcre par rapport à la résurrection du Seigneur, même s’ils avaient vu le corps de chair de l’homme Christ Jésus demeurant encore dans la tombe mais avant, cela n’était pas possible ; il fallait que le corps fût enlevé pour qu’ils puissent croire à la possibilité de sa résurrection. Après que l’Esprit saint les eut rendus capables de discerner les choses spirituelles, ils auraient pu croire au témoignage des prophètes que Jésus devait mourir, ressusciter d’entre les morts et être souverainement élevé, comme Roi de gloire, sans qu’il eût besoin d’apparaître comme homme et de revêtir diverses formes humaines, afin qu’ils pussent le toucher et le voir monter au ciel. Il fallait tout cela pour les disciples, comme il le faut pour tout homme à l’état naturel. Par la foi nous venons à Dieu par Christ, et recevons la rémission de nos péchés et l’Esprit d’adoption pour comprendre les choses spirituelles.

Même lorsqu’il éloignait d’eux ou de leur foi les obstacles naturels, en prenant une forme humaine, etc., ce n’était pas par une vue naturelle ou parce qu’ils pouvaient le toucher de leurs mains que notre Seigneur persuadait ses disciples et les tendait propres à être des témoins pour d’autres, mais en raisonnant avec eux, en s’appuyant sur les Ecritures : « Il leur ouvrit l’entendement pour qu’ils comprissent les Ecritures. Et il leur dit : C’est ainsi qu’il est écrit et c’est ainsi qu’il fallait que le Christ souffrît et qu’il se relevât d’entre les morts le troisième jour et qu’on prêchât en son nom la conversion et le pardon des péchés parmi toutes les nations en commençant par Jérusalem.

« Or, vous êtes témoins de ces choses » (Luc 24 :45-48 ; Laus.). Pierre, lui aussi, parle clairement de cela lorsqu’il dit : « Dieu l’a réveillé le troisième jour, et il l’a donné pour être manifesté, NON A TOUT LE PEUPLE, mais aux témoins auparavant désignés par Dieu, à nous qui mangeâmes et bûmes ave lui, après qu’il se fut relevé d’entre les morts; il nous a commandé de prêcher au peuple, et d’attester que c’est lui (Jésus le ressuscité) qui a été déterminé par Dieu, juge des vivants et des morts. » Actes 10 : 40-42, Laus.

Pour notre Seigneur, après sa résurrection, ce n’était simplement qu’une question d’utilité sur la manière dans laquelle son apparition accomplirait le mieux son intention de leur faire connaître sa résurrection et son changement de nature. S’il était apparu « dans une flamme de feu », comme l’ange apparut à Moïse dans le buisson ardent (Exode 3 :2), il aurait bien pu converser avec eux ; mais la preuve donnée de cette manière aurait été loin d’être aussi convaincante que la méthode qu’il avait adoptée pour les apôtres et pour le monde en général, pour lequel ils devaient en être les témoins.

S’il était apparu dans la gloire de sa nature spirituelle, comme l’ange le fit pour Daniel (Daniel 10 : 5, 8), cette gloire aurait été telle que les témoins n’auraient pu la supporter. Il est probable qu’ils en auraient été trop épouvantés pour pouvoir recevoir ses instructions. A aucun d’eux, excepté à Paul, le Seigneur ne se révéla de cette manière et Paul fut tellement éprouvé par l’éclat de sa gloire, qu’il fut jeté par terre et aveuglé par cet éclat qui surpassait celui du soleil en plein midi.