DIEU A COMPASSION DES PAÏENS

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Jonas 3:5à 4:11.

« Allez et instruisez toutes les nations »

Matthieu 28 : 19.

Les sceptiques, dès longtemps, prennent l’his­toire de Jonas pour un conte de marins ; plusieurs ecclésiastiques, gens de la haute critique, sourient au récit des expériences de Jonas et le trouvent bon pour les âmes crédules et non pour les sages. Dieu, le grand Instructeur, nous raconte l’histoire de Jonas et de son séjour dans le ventre du poisson ; ceux donc qui croient aux Ecritures ne chercheront pas de meilleur terrain à l’appui de leur foi que celui-là. L’histoire de Jonas ne trouve pas souvent sa pareille, il est vrai. Un journal de New-York raconta récemment, en détails bien illustrés, qu’un matelot, tombé à la mer, fut en­glouti par une baleine, mais fut sauvé au bout de quelques heures ; sa peau était devenue couleur de pourpre sous l’action des fluides digestifs de la baleine.

Autant que nous pouvons le savoir, Jonas fut le seul qui passa trois jours et trois nuits dans le ventre d’un poisson. Le gosier de la majorité des baleines paraît trop petit pour laisser passer un homme ; nous nous souvenons, cependant, qu’il est très élastique. La grande baleine est d’une grosseur énorme et est, paraît-il, capable d’avaler un petit bateau plus grand qu’un homme, et sûrement moins flexible. La Bible dit que Dieu prépara un grand poisson quiconque a une juste appréciation de la puissance du Très-Haut, ne doute pas un instant que Dieu ait pu préparer un poisson pour ce moment, connaissant parfaitement ce que ferait Jonas. Les expériences particulières de Jonas font de lui un type de Jésus qui, dans sa mort, fut englouti par la terre comme le fut Jonas par le poisson ; et, comme notre Seigneur fut libéré de sa prison, ainsi le fut Jonas.

Prêchant aux Ninivites.

La leçon spéciale que nous voudrions retirer de l’histoire de Jonas est celle contenue dans sa manière de prêcher aux Ninivites. Ninive était une grande ville située en dehors des limites du pays d’Israël et, par conséquent, ne jouissait pas de la faveur de Dieu. Depuis le temps où la loi leur fut donnée jusque trois ans et demi après la croix, la faveur de Dieu n’était accordée qu’à la nation juive par l’alliance de la loi. Corneille, le centenier, fut le premier d’entre ceux des nations qui reçut l’assurance de la faveur de Dieu, à la fin de la période de la faveur exclusive à Israël.

Dans le cas des Sodomites, des Ninivites et des Amalécites, la justice divine décréta que leur ini­quité était arrivée à son comble et que ce ne serait pas bon de les laisser vivre plus longtemps. Les arrêter par la mort, non seulement les empêcherait de se dégrader davantage, mais encore fournirait à l’humanité une leçon générale de la limite posée par Dieu à la permission du mal. Le fait que ces peuples furent ainsi condamnés et renversés, ne signifie pas qu’ils avaient joui du salut, pas même qu’ils eussent eu une offre de salut ; comme tous les enfants d’Adam, ces peuples étaient sous la sen­tence de mort : « Mourant, tu mourras » — « Com­me tous meurent en Adam », ils furent simplement retranchés de la vie sous les conditions présentes. Leur occasion de vivre à la résurrection des morts ne fut nullement entravée. Ni eux, ni d’autres, n’avaient été rachetés en ce temps-là.

La vie future, assurée par l’oeuvre rédemptrice de Jésus, ne fut donc en aucun sens entravée par la sentence de mort prononcée contre ces gens en masse. Les Juifs n’avaient pas encore été sauvés. L’offre de salut, faite sous l’alliance de la loi, ne leur donna pas la vie éternelle ; comme dit St. Paul, par les oeuvres de la loi, personne ne sera justifié devant Dieu. Si les Juifs avaient été justi­fiés par la loi, Christ serait mort en vain.

L’offre de vie aux Juifs ne fut faite que pour leur prouver, à eux et à tout le monde, l’impossi­bilité d’obtenir la vie sous la divine loi, sans la divine assistance, sans le Sauveur, sans son oeuvre au Calvaire qui aura pour conséquence son oeuvre pour le monde, comme Médiateur de la nouvelle alliance, durant son règne messianique de mille ans. L’apôtre dit : « Christ a mis en évidence la Vie et l’immortalité par l’Evangile », et encore « Il n’y a pas d’autre nom donné sous le ciel par lequel nous pouvons être sauvés », et aussi. « ce grand salut a été annoncé d’abord par notre Sei­gneur».—2Tim.l:l0;Actes4:12;Héb.2:3.

Les Ninivites repentants.

La prédication de Jonas annonçait aux Nini­vites que dans 40 jours, Ninive serait détruite par Dieu. Le peuple se repentit de ses péchés et de­manda pardon à Dieu. Le roi publia que ni hommes, ni bêtes, ne devaient manger, qu’ils ne devaient prendre aucune nourriture, ni boire d’eau, qu’ils devaient se couvrir de sacs, hommes et bêtes, et crier de tout leur coeur à Dieu. Que tout homme se détourne de sa mauvaise voie et de la violence qui est dans ses mains. L’Eternel entendit les Ninivites, accepta leur repentance et permit à leur vie nationale de continuer pour un temps. — Jonas 3 : 7-9.

Nous comprenons naturellement que Dieu connut la fin dès le commencement; il savait que les ninivites se repentiraient et qu’il ne les dé­truirait pas après 40 jours selon la prédication de Jonas. Ninive, cette grande cité, fut détruite plus tard, mais non après 40 jours littéraux. Il est possible que le temps indiqué par le Tout-Puis­sant ait été un temps prophétique ou symbolique, un jour pour une année, 40 jours, 40 ans.

Ces leçons nous montrent combien la com­passion du Tout-Puissant est plus grande que celle de ses serviteurs humains imparfaits. La re­pentance sincère des Ninivites plut à Dieu. Il fut heureux de leur accorder une plus longue vie terrestre, mais cela déplut à Jonas. Il se dit Dieu fit de moi un insensé, il me dit d’annoncer que cette grande ville serait détruite dans 40 jours et je l’annonçai. Dieu savait certainement qu’il ne la détruirait pas dans 40 jours. Dieu a fait venir sur moi le discrédit et maintenant on me regardera comme un faux prophète.

Jonas était plus intéressé à sa propre répu­tation qu’à la vie des Ninivites. Les serviteurs de Dieu ne doivent pas faire la même chose. Nous devons perdre de vue notre « moi ». L’apôtre dit « L’amour ne cherche pas son intérêt» et encore « Christ n’a pas cherché à plaire à lui-même ». —1 Cor. 13 : 5 ; Rom. 15 : 3.

Dieu se repentit du mal

La question se pose: Comment Dieu peut-il se repentir, changer d’avis, s’il connaît la fin dès le commencement. La réponse est que le mot repentir a un plus large sens que celui qu’on lui donne généralement. Les humains ne l’emploient que pour signifier un changement de but, mais ce mot signifie aussi bien un changement d’action, qu’un changement de but, ou les deux choses. Les desseins de Dieu ne changent pas : il ne s’en repend pas, mais il change sa manière de faire.

Ainsi, Israël, le peuple favorisé, fut rejeté. Dieu changea sa manière d’agir avec lui. Il pré­connut et prédit le rejet de Jésus par eux et le rejet des Juifs par Dieu; il prédit comment, plus tard, ils seraient rassemblés dans leur propre pays, pardonnés et bénis sous le règne du Messie, lorsqu’il prendrait son office messianique comme Roi de rois et Seigneur des seigneurs — le Chef des rois de la terre.

Le Seigneur enseigna à Jonas une leçon touchant son attachement au ricin, une chose inanimée et son manque de sympathie pour les Ninivites. Il en est ainsi de beaucoup de prédicateurs et d’autres personnes. Ils aiment les fleurs, les oiseaux, les animaux et, à un certain degré, les enfants et toute l’humanité qui est dans la détresse du temps présent. Néanmoins, ces gens se fâchent à la pensée que Dieu ne rôtît et ne tortura pas les Ninivites, les Sodomites, les Amalécites ou d’autres peuples. pendant toute l’éternité, à la pensée que ses admirables desseins en faveur du monde en général se manifesteront en donnant à tous l’occasion d’atteindre l’humaine perfection, d’habiter le monde transformé en un immense Eden, d’arriver à la vie éternelle en obéissant, en écoutant le grand Messie dont le Chef ou Tête est Jésus et dont les membres sont l’Eglise élue, choisie, préparée pendant tout l’âge de l’Evangile.

Notre Seigneur dit que l’Evangile ne serait plus prêché aux Juifs seulement, mais aussi à tou­tes les nations. La prédication de l’Evangile ne devait pas convertir tout le monde et elle ne l’a pas fait. Elle devait rassembler un petit nombre de saints d’entre toutes les nations et ce rassem­blement sera bientôt termine.

W. T. 4785. — 1911.