LES SEPT DERNIÈRES PLAIES

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« Et je vis dans le ciel un autre signe, grand et merveilleux : sept anges, ayant sept plaies, les dernières; car en elles le courroux de Dieu est consommé » ‑ Apoc. 15 : 1 (B.).

Parmi les prodigieuses images de cet étonnant livre de symboles, celle du déversement «des sept coupes du courroux de Dieu» ressort d’une manière très marquée. D’après ce qui est indiqué dans ce verset, nous comprenons que cette image représente l’acte final du drame de cet âge. Une différence importante existe cependant entre notre manière de voir et celle de beaucoup d’autres, du fait qu’ils supposent que la fin de l’âge doit s’accompagner de la destruction des peuples et de la terre elle‑même, tandis que, selon notre compréhension, elle est la fin du règne du mal et une préparation nécessaire du monde pour le règne de justice. Le chapitre qui précède et les chapitres qui suivent le récit relatif aux coupes renfermant les sept dernières plaies, s’harmonisent avec notre point de vue. Ils montrent que la fin de l’âge est suivie d’une ère nouvelle, par les images symboliques suivantes : les nouveaux cieux et la nouvelle terre, le liement de Satan et le règne de Christ.

La grande source d’erreur dans la compréhension de ces images, comme de tous les symboles de l’Apocalypse, est une interprétation trop littérale. Le livre de l’Apocalypse est lu comme s’il était un récit de faits au lieu d’un récit de symboles. Avant de procéder à la narration des plaies, l’écrivain inspiré relate un autre symbole : la « mer de verre ». Cela indique que ce symbole est uni aux plaies; c’est pourquoi nous l’examinerons d’abord. D’après l’ordre suivi, nous comprenons que ce qu’il représente précède immédiatement les plaies.

« Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient remporté la victoire sur la bête, et sur son image, et sur le nombre de son nom, se tenant debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. »

Il est montré qui sont ces vainqueurs par ce qu’ils vainquent, c’est‑à‑dire la Bête, l’Image et le Nombre. Ici nous voyons l’importance de comprendre les symboles du treizième chapitre ; car si nous ne comprenons pas ce que ces symboles signifient, nous ne pourrons pas savoir qui sont ceux qui triomphent de l’influence de la Bête de l’Image et du Nombre. A cet égard Dieu a fait en sorte que Sa Parole s’interprète d’elle‑même. La compréhension, d’un passage symbolique est la clé permettant la compréhension d’un autre passage. En accord, par conséquent, avec Apoc. 13, nous comprenons que les vainqueurs, dont il est fait allusion ici, sont ces Chrétiens libérés de la Papauté (la Bête), du Protestantisme organisé et sectaire (l’Image), et de tous ceux qui portent les caractéristiques de leur Nombre, ce qui veut dire qu’ils sont libres à ce point que ces derniers n’ont aucune influence ni sur ce qu’ils font, ni sur ce qu’ils professent, ni sur ce qu’ils pensent ; ils sont vraiment libres.

Ce symbole sert aussi à montrer à quel moment à peu près les plaies seront versées et à quel moment cette condition de la mer de verre pourra être atteinte ; car, comme il ressort clairement, si l’image fut formée par l’organisation de l’«Alliance évangélique» en 1846, il est alors également clair que les vainqueurs de l’« image » ne pouvaient pas occuper cette position de faveur et d’élévation avant cette date. Cela nous fournit une raison valable de croire que les plaies doivent commencer après la date mentionnée, étant donné que c’est durant le déversement de ces plaies que les vainqueurs occupent cette position sur la « mer de verre ».

Ayant donc précisé qui sont ces vainqueurs et vers quel moment ils se tiendront ainsi debout, nous passons à l’examen de la « Mer de verre mêlée de feu » sur laquelle ils se tenaient. La mer, comme nous l’avons expliqué autrefois, symbolise, selon notre compréhension, les masses des peuples et le feu, les jugements ou détresses. Nous interprétons par conséquent cela de cette manière : les peuples dans la détresse, sous les jugements de Dieu. Au‑dessus des peuples dans la détresse se tiennent les vainqueurs, calmes, sereins, paisibles. Le fait pour eux de se trouver sur la « mer » montre que leur station debout est par la foi (Matt. 14 : 29). A l’oeil de la foi tout est transparent Comme du verre.

Ces vainqueurs chantent un cantique. Un cantique symbolise une belle et harmonieuse expression. C’est le cantique de Moïse et de l’Agneau. Cela veut dire que le cantique ou la prédication de ces vainqueurs est en parfait accord avec la Loi et l’Evangile. C’est celui que Jésus (l’«Agneau») enseigna par l’Evangile et Moïse dans la Loi et les types. Non seulement la description des vainqueurs indique qu’ils ne sont qu’un petit fragment de l’Eglise nominale, mais les paroles de ce cantique nous apprennent pareillement que ceux qui proclameront ces choses seront peu nombreux.

Les paroles de ce cantique sont rapportées, et elles sont les points dominants de la prédication qui sera faite par les vainqueurs. «Grandes et merveilleuses sont tes oeuvres, Seigneur, Dieu, Tout‑puissant». Hélas ! combien peu sont suffisamment au courant des desseins de Dieu pour reconnaître leur grandeur et leur magnificence ! Très peu de personnes savent chanter cette première note du cantique, et encore un plus petit nombre savent le chanter jusqu’au bout. La seconde note est celle‑ci : « Justes et véritables sont tes voies, ô Roi des nations ! » Voyons donc : nous sommes à même de chanter la droiture et la justice de Dieu dans Sa manière d’agir avec les nations depuis que nous sommes arrivés à voir que si Dieu a permis au mal et à la mort de s’étendre sur tous, c’est pour nous donner une leçon devant nous apprendre à apprécier la vie et la justice. Nous voyons la droiture, la justice, la miséricorde et l’amour dans la manière d’agir de Dieu depuis que nous avons remarqué dans Sa Parole qu’il doit y avoir un « rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps » (Actes 3 : 21). Qui peut chanter cette partie du cantique hormis ceux qui voient que le rétablissement doit s’accomplir dans l’âge prochain ? Personne. La Chrétienté dans son ensemble redoute de penser à la justice de Dieu dans Sa manière d’agir avec les nations en général, car la grande majorité de ces nations est descendue dans la tombe sans avoir eu la moindre connaissance du seul nom par lequel nous devions être sauvés. La droiture, la justice et l’amour de Dieu ne peuvent être discernés qu’en considérant l’oeuvre de l’âge prochain, celle de l’âge présent ainsi que celle des âges passés. Oui vraiment, nous nous réjouissons de proclamer à tous ceux qui ont des «oreilles pour entendre » que justes et véritables sont les voies de l’Eternel dans Son gouvernement des nations.

La note suivante est en parfait accord avec la dernière : «Qui ne te craindrait, Seigneur, et qui ne glorifierait ton nom ? car seul tu es saint. » Chaque façon d’agir de notre grand Créateur est une marque de faveur, même le mal que Dieu permit à l’homme de s’attirer sur lui‑même doit tourner en bien. Et nous nous posons cette question : qui ne craindra et ne glorifiera Dieu quand, dans l’âge prochain, Sa magnifique bonté sera manifestée et que Sa connaissance remplira la terre entière ? Nous serions portés à croire que tout le monde voudra louer éternellement Son amour si l’Ecriture ne nous révélait l’existence d’une seconde mort et ne nous disait que certains seront comptés dignes de mourir de cette mort.

« Car toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi ; parce que tes faits justes ont été manifestés. » C’est la dernière note du cantique et elle est pleine de force et de signification. Combien peu proclament, soit publiquement, soit en privé, cette partie du cantique ! Il en est qui croient que la plupart des peuples maintenant morts se trouvent dans un lieu où ils sont torturés physiquement et mentalement et où ils doivent passer toute l’éternité. D’autres prétendent qu’ils sont morts et qu’ils ne reviendront plus jamais à la vie ; d’autres encore, que ceux qui sont morts seront réveillés de la mort pour passer un semblant d’épreuve et qu’ensuite ils seront détruits. Combien peu savent chanter ce cantique du rétablissement et déclarer que toutes les nations reviendront de la tombe et adoreront leur Seigneur et Rédempteur dès qu’elles parviendront à la connaissance de la vérité (1 Tim. 2 : 4). Même Sodome, nation détruite depuis longtemps, reviendra et adorera (Ezéch. 16 : 48‑63).

Un autre symbole nous est montré : les harpes de Dieu. Le cantique est chanté avec l’accompagnement de ces harpes, et en harmonie avec elles. La harpe de Dieu, croyons‑nous, symbolise la Bible; ses nombreuses cordes sont la Loi, les Prophètes, les Psaumes, les Evangiles, etc. Beaucoup de Chrétiens possèdent la « harpe», mais peu l’ont garnie de cordes et accordée de telle manière qu’ils puissent en produire des sons assez harmonieux pour accompagner « le cantique de Moïse et de l’Agneau ». Les vainqueurs ont la harpe bien en main ; en fait, sans elle et sans l’inspiration de sa musique, ils n’auraient jamais pu être des vainqueurs. De plus, ils la possèdent accordée. Combien vigoureux est ce tableau ! Vraiment, il aurait été incomplet sans la harpe de Dieu.

Une autre pensée nous est suggérée ici : non seulement les vainqueurs possèdent la harpe et savent chanter ce cantique du rétablissement, mais ils le chantent. Il y a des enfants de Dieu qui ont leur harpe très bien accordée, et qui connaissent le cantique, mais qui ne proclament pas les bonnes nouvelles du rétablissement qui approche: ils craignent d’affronter l’opposition qu’une telle conduite soulèverait : l’impopularité qui s’attacherait à tout ce qui sort de l’ornière religieuse de l’orthodoxie ainsi appelée. Ceux‑là ne sont pas parmi les vainqueurs; ils n’ont pas encore remporté de victoire sur l’influence de la Bête et de l’Image; ils sont encore dans un certain esclavage. Tous les vainqueurs chantent le cantique. Chacun de nous devrait s’examiner pour voir s’il accorde sa harpe et chante ce cantique. C’est maintenant le moment.

Beaucoup de chers enfants de l’Eternel, en captivité dans la Babylone mystique, se sont assis près des fleuves de cette dernière si salis par la boue de la mondanité et de l’erreur, et pleurent lorsqu’ils se souviennent de la faveur accordée par Dieu à Sion dans les temps passés. Ils ont mis de côté les harpes de Dieu, les suspendant aux saules qui pleurent sur la tombe de la vérité dans Babylone. Ceux qui les ont emmenés captifs (ceux qui forment le système babylonien) leur demandent des cantiques et des chants joyeux, disant : «Chantez‑nous un des cantiques de Sion.» Oui, Babylone aimerait voir les captifs de Sion heureux auprès de ses fleuves boueux ; et, au milieu de sa mondanité, elle aimerait écouter occasionnellement un cantique de Sion afin de se vanter qu’elle possède la faveur de Dieu. Mais «comment chanterions‑nous un cantique de l’Eternel sur un sol étranger ? » (Psaume 137 : 1‑6). A tous ceux‑là nous crions : Enlevez vos harpes des saules; fuyez de Babylone vers la pleine liberté de pensée et de parole ; accordez vos harpes et chantez le cantique de Moïse et de l’Agneau. Chantez le grand amour de Dieu et le «rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps. »

Après cela, il fut montré à Jean sept anges sortant du temple pour déverser les plaies. Comme ce sont les saints qui doivent «exécuter le jugement qui est écrit » (Ps. 149 : 9), nous comprenons que ces « sept anges » sont les saints ‑ les saints vivants – ceux‑ci étant les représentants et les agents actifs de toute l’assemblée ointe en tant que « pieds » du Corps. Ce sont les pieds, les derniers membres qui chantent, au-dessus de la mer mêlée de feu, le chant de rétablissement de Moïse et de l’Agneau. «Combien sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix, … qui dit à Sion : Ton Dieu règne ! » (Esaïe 52 : 7). Ces mêmes pieds, comme représentants sur la terre du Corps tout entier, doivent verser les sept coupes : ils doivent être associés plus ou moins directement aux jugements à venir. Ceux-là sont vêtus de lin blanc ; ils ont conservé leur robe de noce ; ils sont vêtus de la robe de justice de Christ, car ils sont « justifiés par Son sang. » Ce sont des serviteurs de Dieu ; la ceinture dont ils sont ceints représente en effet la condition de serviteur, et l’or qui la compose représente la divinité. Comme serviteurs de Dieu, ils ont un service divin à accomplir.

Quand ils furent tous sortis du temple, celui-ci fut rempli de fumée, de sorte que personne ne pouvait y entrer. Le temple symbolise l’église nominale. La sortie des anges du milieu du temple symbolise la sortie des vainqueurs du milieu de l’église nominale. Lorsque tous ceux‑là seront sortis, le temple (l’église) sera tellement rempli de fumée (confusion) que personne ne trouvera plaisir à y entrer. Il est dit qu’il était « rempli de la fumée qui procédait de la gloire de Dieu et de Sa puissance » ; cela signifie que la beauté et l’harmonie glorieuses de la Vérité présentée par la classe des vainqueurs, révèlent la laideur et la confusion des crédo de fabrication humaine. A mesure que la Vérité, quoique rejetée, brille d’une gloire croissante, l’on aperçoit tout le temple nominal rempli de fumée ‑ de confusion et de ténèbres ; et ceux qui restent dans ce temple sont tellement aveuglés par la fumée qu’ils ne peuvent discerner ni la gloire de Dieu telle qu’elle est révélée dans la Parole divine, ni l’accomplissement de celle‑ci dans les événements actuels.

Les anges sont maintenant presque tous sortis, et déjà la fumée ou confusion dans l’église est considérable. Bien peu se soucient d’y entrer en ce moment, et de récents rapports de sectes diverses montrent que l’accroissement des membres est très faible depuis l’année passée. Lorsque nous nous rappelons que la grande proportion des nouveaux membres qui y sont reçus proviennent des Ecoles du Dimanche, nous pouvons nous rendre compte combien petit, en ce moment, est le nombre d’hommes faits (de personnes ayant un jugement mûr) qui entrent dans l’église nominale. L’église nominale sera dans cette confusion jusqu’à ce que soit arrivé à son terme le temps du déversement des sept plaies: c’est durant ce temps‑là que la Babylone (élément de confusion) sera détruite, et le temple de la Vérité, purifié, sera de nouveau ouvert pour recevoir, alors, les croyants justifiés comme héritiers des promesses terrestres.

« Et j’ouis une grande voix venant du temple, disant aux sept anges ‑ ALLEZ, et versez sur la terre les sept coupes du courroux de Dieu.» Apoc. 16 : 1.

Les systèmes nominaux sont très soucieux de ne perdre aucun de leurs membres, car chacun d’eux compte. Leur gloire est en effet dans le nombre et la richesse ; aussi, lorsqu’ils remarquent qu’un de leurs membres, ayant estimé toutes choses terrestres comme une perte et des balayures, ne se laisse pas enchaîner ni lier par les crédo d’origine humaine, ils le jettent dehors, disant : Allez, donc, et faîtes du pis que vous pourrez. « ALLEZ»‑vous‑en !

Ceux qui forment la classe triomphante et libre de tous liens sont maintenant, croyons‑nous, presque tous sortis. Ceux‑là ne méritent pas de recevoir les plaies depuis que la Vérité les a rendus libres. Le petit troupeau ne constitue en aucune façon à lui seul la maison de Dieu. Non, la maison de Dieu (la maison de la foi), forme une grande classe de personnes dont la plupart sont encore dans l’église nominale, entravées par les crédo de celle‑ci et dans l’impossibilité de croître parce que cette église se conforme au monde. Par égard pour elles, ‑ afin qu’elles soient amenées à la liberté des fils de Dieu, même si pour cela il leur faudra passer à travers la grande tribulation (Apoc. 7 ‑ 14) ‑ il nous est dit que « le jugement doit commencer par la maison de Dieu. » Elles doivent être auparavant libérées, et ceux de la classe des vainqueurs seront les instruments pour enlever les fers de l’erreur qui les retiennent. Les plaies sont en réalité des bénédictions déguisées, tout comme une amputation est un bienfait bien qu’elle soit une épreuve douloureuse pour le patient.

LA PREMIERE PLAIE

«Et le premier s’en alla et versa sa coupe sur la TERRE ; et un ULCERE mauvais et malin vint sur les hommes qui avaient la marque de la BETE et sur ceux qui RENDAIENT HOMMAGE A SON IMAGE. » ‑ (Chapitre 16 : 2, D.).

Ces maux, appelés plaies ou coupes du courroux de Dieu, ont pour objet de débarrasser le monde de toute forme de mal et de méchanceté. La classe symbolisée par la terre signifie, selon notre compréhension, tous les peuples se trouvant sous une contrainte religieuse, de quelque nom ou condition qu’elle soit. La terre, comme symbole, représente la société religieuse organisée et établie, tout comme la mer représente les masses humaines irréligieuses, agitées et troublées. Ceux qui ont la marque (les caractéristiques) de la Bête (la Papauté), et ceux qui rendent hommage à son Image (le Protestantisme), sont, comme nous l’avons déjà montré, les Chrétiens nominaux et non vainqueurs.

C’est sur cette classe de personnes qu’arrive en premier l’affliction. Les Catholiques romains constituent une proportion importante de cette classe de la terre, mais l’affliction ne les affectera pas les premiers, comme cela est montré dans le fait que l’ulcère ne vint pas sur ceux qui adoraient la BETE, mais sur ceux qui rendaient hommage à l’IMAGE et qui avaient la marque ou les caractéristiques de la Bête (la Papauté) désignant clairement par là les différentes nuances et les degrés divers du Protestantisme.

Leur affliction est comparée à un ulcère « un ulcère mauvais et malin,» Pour reconnaître la valeur du symbole, examinons ce qu’est un ulcère au sens littéral : Un ulcère est une plaie qui suppure; il est un signe évident de trouble constitutionnel, et il est très douloureux. Un cancer dans la pire de ses phases devient un ulcère malin. Un ulcère est une plaie cancéreuse, c’est‑à‑dire une plaie qui ronge, qui corrompt et qui détruit. Maintenant développons la pensée : l’effet que produit sur un homme un ulcère ou cancer grave illustrera le caractère de l’affliction consumante et dépérissante qui s’abat sur les systèmes constituant ce qu’on appelle le Protestantisme, et qui en fin de compte les détruira. Cette affliction surgit d’elle-même de l’intérieur ; c’est un trouble constitutionnel, causé par les erreurs héritées de la « Mère des prostituées et des abominations» et conservées. Il n’existe pas de remède pour ce mal : le sang est empoisonné, il s’est insinué dans tout le corps, et la mort doit s’ensuivre.

Il fut un temps ‑ aux jours de Luther et de la Réformation ‑ où les filles auraient pu être radicalement guéries, mais leurs faux docteurs « ont pansé la plaie de la fille de mon peuple légèrement, disant : Paix, paix ! et il n’y avait point de paix » (Jér. 8 : 11). Actuellement il n’y a plus de baume en Galaad, l’on n’y trouve plus de médecin ‑ par conséquent elles ne peuvent guérir. Leur Roi ne réside plus en elles, elles sont vomies de Sa bouche (Jér. 8 : 22; voyez aussi Apoc. 3 16 et 18 : 23). Il n’y a pas de remède à leur mal ces systèmes doivent mourir. Leur maladie vient de l’intérieur. Elle s’est déjà déclarée, et, bien que l’ulcère rongeur soit soigneusement dissimulé, la mauvaise odeur qu’il dégage et l’angoisse qu’il cause sont perceptibles.

LA DEUXIEME PLAIE

« Et le second versa sa coupe sur la mer; et elle devint du sang, comme d’un corps mort; et tout ce qui avait vie DANS LA MER mourut. » ‑ Verset 3.

Ayez bien à l’esprit que la mer symbolise les masses humaines irréligieuses, celles qui ne sont pas sous une contrainte religieuse.

Pour bien comprendre l’affliction qui arrive sur cette classe de personnes, nous devons étudier le symbole. Le sang d’une créature vivante est plein de vitalité, mais celui d’une personne morte, au contraire, ne l’est pas du tout. Sitôt la mort, le sang commence à se séparer rapidement en deux parties : l’une est un liquide aqueux appelé sérum, l’autre est une substance solide qu’on nomme caillot. Une fois cette séparation accomplie, l CAILLOT commence à se PUTREFIER, à se corrompre. Faisons maintenant l’application du symbole : il enseigne, croyons‑nous, qu’une grande et complète désagrégation se produira dans cette grande classe de l’humanité, après quoi, un élément se corrompra et se putréfiera rapidement. Parmi les masses irréligieuses, on a pu compter de nobles spécimens d’humains tels que Stephen Girard, Géo. Peabody, et Peter ‑Cooper, outre beaucoup d’âmes moins remarquables, sceptiques mais sincères. Le résultat de la réunion de telles personnes avec les masses a été la transmission à ces dernières d’un principe de vie, d’une vitalité. Mais en lisant ce qui est dit de la plaie, nous nous rendons compte qu’une séparation de ces deux éléments doit maintenant se produire. Il en résultera le dépérissement et, finalement, la mort de tout principe de moralité et de vertu dans cette classe de gens; cela aura lieu lorsque tout ce qui a vie (l’élément actif de vertu et de bienveillance) périra dans cette classe symbolisée par la mer. En d’autres termes, éloignez l’élément qui conseille la prudence, la moralité et les bonnes oeuvres du milieu des masses agitées, c’est‑à‑dire des Ligues du travail et d’autres associations, laissez l’élément inférieur se diriger lui‑même, et le résultat en sea une rapide destruction de la vie, la suppression de la propriété, des lois et de la paix, autrement dit un grand règne d’anarchie au nom du communisme.

D’autres Ecritures nous enseignent que nous devons justement nous attendre à un tel soulève­ment qui renversera finalement les royaumes de la terre. Mais actuellement nous ne devons nous attendre qu’au commencement de cet événement: la séparation du sérum d’avec le caillot, de l’élé­ment vital d’avec l’élément corrupteur. Cette sépa­ration semble être en train de se produire. Des hom­mes de noble disposition, s’étant rendu compte de l’oppression des masses par l’argent et les gouver­nements, et ayant désiré aider celles‑ci à améliorer leur existence, furent contraints de renoncer à ce désir en raison de l’esprit de témérité qui s’est em­paré de ces masses dans certains pays, les poussant au meurtre, esprit qui menace de gagner également ce pays‑ci. En Angleterre, M. Gladstone, M. Parnell et d’autres ont essayé de procurer quelque soulagement aux Irlandais opprimés, mais, étant hostiles à la violence, ils durent désavouer la politique d’assassinat et d’attentats à la dynamite de con­ducteurs exaltés des masses. [Ecrit en 1883 ‑ Trad.].

Mais nous devrions nous rappeler que les pleins résultats de ce mal, de cette plaie ne se feront pas sentir avant de nombreuses années ; cette plaie prend son commencement seulement maintenant. Il est également bon de se rappeler que chaque fléau, chaque plaie va en augmentant et que l’une vient s’ajouter à l’autre jusqu’à ce qu’en fin de compte les sept formes de mal au complet opèrent simultanément.

LA TROISIEME PLAIE

« Et le troisième versa sa coupe sur les FLEUVES, et Sur les FONTAINES des eaux ; et ils devinrent du SANG. Et j’entendis l’ange [l’envoyé] des eaux, disant: Tu es juste, toi qui es et qui étais, le Saint, parce que tu as ainsi jugé; car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire; ils en sont dignes.» Versets 4‑6.

Ce troisième élément d’affliction résulte du changement des fleuves et des fontaines d’eaux en sang. Les eaux courantes symbolisent la Vérité. Les lits des fleuves, à travers lesquels l’eau (la Vérité) s’est écoulée, symbolisent les différentes sectes ou dénominations religieuses. Les fontaines symbolisent les fondateurs et les écoles de ces différents systèmes‑ les hommes et les lieux en lesquels ces conduits ont eu leur début ou commencement.

Pendant longtemps, l’eau ‑ fortement mélangée de boue il est vrai, mais de l’eau quand même, ‑ s’est écoulée dans ces différents systèmes et a été bue par beaucoup de personnes qui ont été ainsi rafraîchies. Mais un changement est sur le point de se produire, et ce qui autrefois a rafraîchi deviendra (graduellement) écoeurant comme du sang. [Le sang est parfois conseillé comme remède médical, mais en de tels cas il est bu aussitôt qu’il est tiré d’un animal, autrement il serait une cause d’empoisonnement, car son changement se fait rapidement ‑ c’est pourquoi un fleuve de sang ne pourrait symboliser que la mort et le caractère repoussant d’une chose].

Nous comprenons que cela est une image d’un changement qui se fait rapidement dans les Conduits religieux. Les crédo, qui contiennent toujours autant de vérité et d’erreur, commencent à être envisagés différemment. L’illumination, déjà générale, s’accroît encore, et ce qui avait été reçu jadis sans soulever d’objection devient maintenant répugnant et semblable à la mort. Comme lors d’une plaie (litérale) qui vint sur l’Egypte, les gens creusèrent des puits afin de trouver de l’eau parce qu’ils ne pouvaient plus boire l’eau des rivières changée en sang, de même, actuellement, des penseurs de caractère indépendant sont en train de creuser pour eux‑mêmes, afin de trouver des eaux plus pures que celles que procurent les conduits réguliers. En vérité, pour les sectaires, ce changement des eaux de leurs conduits en sang est l’une de leurs causes d’inquiétude et d’ennuis, bien que jusqu’à présent une minorité seulement d’entre eux se rendent compte de cette affliction.

L’ange des eaux ‑ ou messager de la VERITABLE Vérité ‑ a la possibilité de voir en cela un juste jugement de Dieu contre ces systèmes, jugement qu’on trouve exprimé dans les versets 5 et 6. La cause directe de cette affliction y est mentionnée : il ont versé le sang des saints et des prophètes.

L’on pourrait demander dans quel sens leur sang a pu être versé ? Nous répondons que le sang d’une personne est la vie de celle‑ci, et le verser, c’est consumer cette vie. La vie des saints est la vérité (la Parole de Dieu) ainsi qu’il est écrit : « Les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie » et « Le témoignage de Jésus, c’est l’esprit [la vitalité, la vie] de la prophétie. » C’est pourquoi, avoir laissé perdre le principe de vie des saints et des prophètes, ce serait avoir laissé perdre les paroles et le témoignage de Jésus. Ces systèmes firent cela en négligeant la Parole de Jésus et en recevant à la place les traditions des hommes. Ces traditions, ces erreurs ont corrompu et souillé dans une telle mesure les vérités qu’ils détiennent que les personnes réfléchies en viennent rapidement à ne plus pouvoir boire de ces conduits.

Dans ces conduits mêmes, dans ces systèmes, où s’est maintenu l’enseignement de Satan selon lequel l’homme jouit d’une existence qui ne peut cesser et qui, par conséquent, doit continuer éternellement (Gen. 3 : 4), les neuf‑dixièmes des gens sont dans la pauvreté spirituelle, et l’enseignement des Prophètes suivant lequel le salaire du péché est la mort, mais d’après lequel aussi Dieu a préparé les temps du rétablissement de toutes choses, dont Il a parlé par la bouche de Ses saints Prophètes de tout temps (Actes 3 : 21), est négligé, mis de côté, perdu de vue. C’est pourquoi il leur sera versé du sang à boire prochainement. Ayant retenu le mensonge de Satan et rejeté le témoignage que le Seigneur nous a transmis à la fois par les paroles et l’exemple des prophètes et des saints, ces systèmes ont leurs crédo tellement remplis d’erreurs qu’ils en viendront bientôt à les reconnaître comme trop odieux et trop écoeurants pour être agréables soit à eux‑mêmes soit au monde.

« Et j’entendis l’AUTEL, disant : Oui, Seigneur Dieu, Tout‑puissant, véritables et justes sont tes jugements.» Verset 7.

L’autel représente la classe des prophètes et des saints qui scellèrent de leur vie leurs témoignages rendus à la vérité et qui, par leur vie, donnèrent un témoignage qui ne fut pas reçu. Ceux de cette classe ne parlent pas d’une manière audible, mais de la façon figurée dont le sang d’Abel a parlé et au sujet duquel il est dit qu’il a crié. Leur témoignage juge dignes ces systèmes de subir cette affliction, cette plaie, à cause de leur indifférence pour la vérité. Bien que les systèmes, d’église nominaux fussent devenus grands et populaires aux yeux du monde, ils n’ont obtenu ce succès et cette popularité que par leur alliance avec le monde et leur participation à son esprit. Une telle conformité avec le monde a de tout temps donné ce résultat, aux jours des prophètes comme aux jours des saints. Depuis, comme du temps des Prophètes, le fait de vivre séparés du monde et de soutenir publiquement et hardiment la vérité face à la mixture mondaine d’erreurs, a coûté la persécution et la décapitation soit littérale, soit symbolique. Le témoignage de tout sacrifice accompli pour la Vérité, et acceptable à Dieu, est représenté ici comme condamnant la conduite de ces systèmes et justifiant le châtiment dépeint dans cette troisième plaie ‑ « ILS EN SONT DIGNES ».

LA QUATRIEME PLAIE

« Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil, et il lui fut donné [au soleil] de brûler les hommes par le feu : et les hommes furent brûlés par une grande chaleur; et ils blasphémèrent le nom de Dieu qui a pouvoir sur ces plaies, et ils ne se repentirent pas peur lui donner gloire.» ‑ Versets 8 et 9.

Les souffrances des hommes sont causées ici par un accroissement de la lumière du soleil. Comme la lune symbolise «LA LOI», de même le Soleil symbolise la LUMIÈRE DE L’EVANGILE. La première n’est que l’ombre ou le reflet du second, et la parenté qui existe entre, d’une part, la Loi et l’Evangile et, d’autre part, l’Eglise, est admirablement symbolisée en Apoc. 12 . 1. L’accroissement de la lumière du soleil signifie un éclat accru de la lumière de l’Evangile et de la connaissance.

Cet accroissement de lumière doit affecter toutes les classes; cela se remarque par le fait qu’il n’est pas limité à une seule classe de personnes comme le sont la « mer », la «terre », les «fleuves», etc. dans les autres plaies. Il s’abat sur les hommes, sur le genre humain dans son ensemble et en particulier sur ceux qui le conduisent et le représentent. C’est l’augmentation de la lumière (de la connaissance) qui fait que parmi toutes les classes de la société existe un désir d’indépendance dans les idées comme dans les actes. Elle occasionne des désaccords entre les rois et les sujets, entre le capital et le travail, entre le clergé et les laïques; c’est la lumière croissante qui en est entièrement la cause. C’est aussi la lumière de l’Evangile car qu’importe de quelle manière les infidèles peuvent se moquer de la Bible et prétendre être en possession d’une liberté supérieure à celle qu’elle enseigne, un fait néanmoins demeure : la liberté la plus grande est celle que donne le Christ; et l’essence de la lumière de l’Evangile se trouve dans ces paroles du Maître : «Vous connaîtrez la VÉRITÉ et la vérité vous rendra libres.» C’est la Vérité qui est répandue ‑ vérité sur chaque sujet : vérité relative aux droits et à l’autorité des rois, vérité relative aux droits à la fois du capital et du travail, vérité relative aux prétendues supériorité et autorité d’une classe, appelée clergé, qui s’est élevée elle‑même.

Le conflit se produit entre la vérité et la superstition, entre la lumière et les ténèbres ; ce sera une lutte sévère, mais la VÉRITÉ, qui est puissante, triomphera et elle abaissera l’orgueilleux et élèvera l’humble. Ceux qui commettent de mauvaises actions, qui vivent dans le mal, haïssent la lumière, tel est le témoignage du Maître. La vérité diminuera leur puissance et abaissera leur position, et elle élèvera les autres afin que tous soient sur un même pied d’égalité. Ceux‑là sont brûlés ou affligés par l’accroissement de lumière, mais nul ne l’est plus que les seigneurs religieux, car c’est l’augmentation de la lumière qui sans aucun doute aide à ce que les eaux de leurs conduits tant aimés se changent en sang (se corrompent), rendant leurs doctrines et leurs crédo, qui émanent des fontaines du seizième siècle, répugnants et odieux.

Il n’est pas étonnant que, après avoir prêché pendant des années des doctrines qui, tout en déclarant Dieu juste et bon, Le faisaient connaître en réalité comme étant pire que les dieux des païens ; après avoir soutenu pendant des années leurs crédo sectaires dont quelques‑uns enseignent que Dieu a prédestiné seulement un «petit troupeau» de fidèles et leurs enfants au salut, et réservé d’avance la souffrance éternelle pour la grande majorité des humains et de leurs descendants, enseignant ainsi qu’il y a dans l’enfer de tout petits enfants, etc. ‑ il n’est pas étonnant donc que ceux qui adorent et honorent leur secte et de tels enseignements plus que Dieu et Sa Parole, se sentent brûlés et incommodés par la chaleur de la Vérité, par la grande lumière qui commence maintenant à briller et à les atteindre.

«Et ils blasphémèrent le nom de Dieu.» Le mot «blasphème» employé dans l’Ecriture n’a pas la signification d’un juron profane, mais plutôt celle d’une fausse représentation du caractère divin. Jésus, par exemple, fut accusé de «blasphème» parce qu’Il disait être le Fils de Dieu (Jean 10 : 33). Ces sectaires, zélés deviennent tellement courroucés contre les prédications actuelles de la Vérité révélant l’Amour, la Miséricorde et la Justice de Dieu, qu’ils se rangent dans l’opposition la plus extrême et exposent incorrectement et grossièrement le caractère de Dieu, et bien souvent tordent le véritable sens de Sa Parole pour appuyer leurs théories.

Cette chaleur, qui est une plaie pour beaucoup, est un merveilleux bienfait pour tous ceux qui sont sortis de Babylone et qui, dans l’humilité, jouissent directement de l’unique fontaine (la Parole de Dieu) de l’influence de l’Esprit de Dieu. Cette lumière croissante de l’Evangile et celle, croissant également et résultant de la première, qui est projetée sur les ombres de la Loi ‑ montrant les véritables, enseignements du Tabernacle, ses services et ses sacrifices, sont explicitement et symboliquement prédites par le Prophète Esaïe en ces termes : «La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois, plus grande, comme la lumière de sept jours, au jour ou l’Eternel bandera la blessure de son peuple, et guérira les plaies dont il l’avait frappé» (30 : 26). C’est dans ce même jour (période) que l’Eternel ramènera les exilés et rassemblera Ses Joyaux.

La cinquième plaie.

«  Et le cinquième versa sa coupe sur le TRONE de la BETE; et Son ROYAUME devint TENEBREUX; et de douleur, ils se mordaient la langue : et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs [«et de leurs ulcères» manque dans le Manuscrit du Sinaï]et ne se repentirent pas» [«de leurs oeuvres» est omis dans le Manuscrit du Sinaï]. ‑ Apoc. 16 : 10, 11.

Ces versets nous dépeignent la détresse qui est en train de fondre sur la Papauté (la Bête) ; cette détresse ne vient pas tant sur les masses des Catholiques romains que sur leurs chefs, sur leur vierge, sur ceux qui exercent l’autorité le pouvoir siégeant sur le trône. La Papauté possède des murailles plus hautes, des désirs ambitieux plus grands et des prétentions à l’autorité divine et à l’infaillibilité plus anciennes que ceux des dénominations protestantes ‑ ses filles; aussi échappe‑t‑elle d’autant plus longtemps à la lumière croissante de ce « Jour du Seigneur », et par suite de cela, à la détresse due à ses erreurs.

Mais elle n’échappera pas à la détresse. Celle-ci s’abat sur le trône, c’est‑à‑dire sur ceux qui forment la classe régnante; leur royaume s’emplit de ténèbres (d’incertitude), perdant l’harmonie et l’unité d’autrefois, et leur détresse sera augmentés par la douleur qu’ils éprouveront en se mordant la langue. Les langues de la Papauté sont ses décrets et ses propos, tant passés que futurs. Se mordre la langue de douleurs suppose donc une contradiction et un reniement de propos antérieurs. Si cela signifie que la hiérarchie papale contredira ses anciens propos et changera son mode d’expression, ou bien que des controverses et des différences d’opinions existeront parmi les dirigeants actuels de l’église, nous ne saurions le dire, mais cela englobera probablement toutes ces difficultés à la fois. Et dans les essais des chefs de l’église de justifier leurs enseignements contradictoires, Dieu continuera d’être blasphémé, déshonoré, et Son caractère présenté sous un faux jour.

Comme exemple de l’accomplissement de cette expression symbolique à se mordre la langue », nous notons les concessions humiliantes que fait de nos jours la Papauté et la contradiction dans laquelle elle se met avec ses anciens enseignements, en reconnaissant actuellement les gouvernements protestants d’Europe, non seulement qu’elle n’a pas investis, mais qu’elle a même maudits autrefois, et pour la destruction desquels elle encourageait ses fidèles à user de tous les moyens en leur possession. Cette morsure est occasionnée par la douleur qu’elle éprouve du fait de se trouver dans une condition humiliante. La Papauté a perdu tout pouvoir temporel, et elle sent que, pour maintenir longtemps son influence spirituelle, elle ne doit pas s’opposer aux gouvernements actuels sur lesquels elle ne peut plus prétendre avoir le droit de régner.

Lorsque nous nous rappelons que c’était ce même système papal qui, lors de sa prospérité, avait « une bouche proférant des paroles arrogantes » (Daniel 7 : 8‑25 : Apoc. 14 : 5), élevant de grandes prétentions, nous ne devrions pas être surpris que Dieu ait décidé de lui faire manger ses propres paroles, comme partie de son châtiment.

La sixième plaie.

« Et le sixième verve sa coupe sur le GRAND FLEUVE Euphrate; et son eau tarit, afin que la voie des rois du lever du soleil fût préparée » (verset 12).

La Babylone littérale fut construite sur le fleuve l’Euphrate. Sa richesse, ses ressources et sa nourriture lui étaient procurées dans une large mesure par ce fleuve. Elle avait d’immenses murailles et de fortes portes donnant sur le fleuve. Dans la ville se trouvaient en esclavage les Israélites, le peuple avec qui Dieu fit alliance ; et, pour renverser Babylone et délivrer Son peuple Dieu se servit de Cyrus, le général Mède (Esaïe 45 : 1‑5; Daniel 5 :30 31). Celui‑ci, arrivant devant la puissante ville, ne l’attaqua pas de plein front, mais il creusa un canal dans lequel il détourna les eaux de l’Euphrate. Il mit ainsi à sec le vieux fleuve dans lequel il fit marcher son armée. Il la fit ensuite passer sous les portes de la ville dont il s’empara.

Que ce fait historique soit repris comme symbole dans le livre de l’Apocalypse, nul ne peut en douter. Babylone et sa chute sont fréquemment mentionnées dans ce livre, et la mise à sec de l’Euphrate, citée dans le verset, confirme la relation existant entre les récits de l’Ancien et du Nouveau Testament. Bien que le terme « Babylone » soit employé d’une manière générale pour désigner l’église nominale tout entière, il s’applique particulièrement à cette partie de l’église appelée « la mère des PROSTITUÊES ».

Cette sixième plaie, ou forme de mal, frappe maintenant Babylone, la mère; alors que d’autres ont leurs systèmes établis sur des canaux du fleuve, le sien est édifié sur le « GRAND FLEUVE ». « Et il y avait sur son front un nom écrit : Mystère, BABYLONE LA GRANDE, la mère des prostituées et des abominations de la terre ». (Apocalypse 17 : 5). En examinant l’état de choses tel qu’il a existé littéralement, et en le mettant en parallèle avec le symbole, il nous est possible de voir que les eaux de ce grand fleuve représentent les peuples qui, par leur influence et leur argent, soutiennent la Papauté ‑ les peuples desquels Babylone la grande tire ses revenus, Cette manière de voir est d’ailleurs en accord avec cette déclaration de l’ange : « Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, c’est la multitude des peuples, des nations et des langues. » ‑ Apoc. 17 : 15.

Les millions de sujets de la Papauté sont des peuples de toutes langues et de tous pays, et le verset symbolique considéré montre que doit naître entre ces sujets et les chefs de l’église une désaffection qui provoquera le détournement de Ce qui soutient Babylone, la mise à sec de ses revenus et qui de cette façon occasionnera sa complète et rapide destruction. Cette « mise à sec » requerra probablement des années pour son accomplissement.

La cause directe de cet assèchement sera la parenté existant entre la Papauté et les royaumes de la terre. La Papauté, aux jours de sa prospérité, s’appuyant sur ses prétentions d’être le vicaire de Christ, Son représentant réclamait le droit de nommer les rois de la terre, et elle usa de ce droit, tandis que ses sujets avaient le droit de se REVOLTER contre tout gouvernement ou roi qui n’avait pas été ainsi reconnu par elle. Depuis, la Papauté a perdu son pouvoir sur les royaumes de la terre : elle n’insiste plus sur ses vieilles prétentions, mais elle cherche plutôt à se concilier la faveur de tous les royaumes, de ceux qu’elle a elle‑même nommés comme de ceux qui ont été désignés et sanctionnés par d’autres églises ‑ ses filles. De cette manière elle se range ouvertement du côté de ces royaumes et se trouve en opposition au désir croissant des peuples de conquérir leur liberté et a leurs efforts pour y parvenir.

Ainsi donc, lorsque les tendances actuelles auront produit, entre la religion et l’Etat, un rapprochement plus étroit que celui qui existe depuis un certain temps, il arrivera que les masses seront incitées à se débarrasser du joug de l’église comme de celui de l’Etat, étant donné que ces derniers se seront ligués ensemble contre leurs idées chérie, de liberté et d’égalité. Le soutien des peuples des eaux de l’Euphrate ‑ se retirant ainsi, l’organisation de l’église de Babylone verra son fleuve mis à sec, ce qui lui fera perdre sa force et la faissera sans ressource.

Le tarissement doit préparer la voie des rois du lever du Soleil. Nous comprenons que ces rois sont les saints ‑ ceux qui, avec Christ, seront «rois et prêtres» et régneront sur la terre (Apoc. 5 : 10). Ils ne vont pas au Soleil levant, mais ils viennent du Soleil levant. Ils viennent en apportant avec eux la lumière. C’est un magnifique symbole montrant comment « les justes brilleront comme le Soleil dans le royaume de leur Père ». Ils apportent avec eux la lumière, la liberté et la joie à la création gémissante, car «  le Soleil de Justice se lèvera portant la santé dans ses rayons ». Le but de tous ces changements est de préparer l’humanité pour le règne de justice, pour le Royaume réellement ordonné par Dieu, et qui doit prendre la place de ceux auxquels l’Antéchrist a tenté de conférer une autorité divine.

«  Et je vis sortir de la BOUCHE du DRAGON, et de la BOUCHE de la BETE, et de la BOUCHE du FAUX PROPHETE, trois esprits immondes, comme des grenouilles» (verset 13). Le DRAGON, comme nous l’avons expliqué auparavant, symbolise un gouvernement Civil, (notamment celui qui jadis constituait la Rome civile). La BETE représente cette fois‑ci encore la Papauté. Le FAUX PROPHETE est un symbole nouveau: il remplace ici à la fois la « Bête à deux cornes » et « l’image de la Bête», et nous Croyons que c’est un symbole encore plus compréhensible, représentant tous les systèmes enseignant l’erreur ‑aussi bien ceux qu’on appelle « orthodoxes » que ceux qu’on considère de façon générale comme hétérodoxes. Ces trois classes feront entendre le même son, le même genre d’enseignement, appelé symboliquement esprits immondes (enseignement erroné, impur) comme des grenouilles.

Cet enseignement commun à ces trois classes et sur lequel elles sont parvenues à se mettre d’accord, signifie, selon notre compréhension, les dogmes du « divin droit des rois » et de « l’autorité du clergé », et la prétention d’après laquelle les humains sont tenus de se soumettre à ces derniers et doivent se laisser diriger par eux. Bon nombre de ces « rois » et de ceux qui constituent le « clergé » ainsi que beaucoup de ceux qui reconnaîtront leurs prétentions, seront sans doute d’honnêtes personnes, mais en professant ces erreurs ils vont se trouver en opposition à Dieu, parce qu’ils ne savent pas qu’ils vivent à l’heure du jugement divin et que le temps pour le remplacement de ces Antéchrists et des gouvernements investis par eux est arrivé. Il y a lieu de se réjouir que ces gouvernements, représentés dans les Ecritures par des bêtes, feront finalement place au Royaume de Dieu, et que les temps des nations prendront FIN sitôt qu’ils seront PLEINEMENT accomplis. Bien que le temps soit venu où ceci doit être compris et apprécié par les saints (ceux qui sont entièrement consacrés à Dieu pour écouter Sa Parole et effectuer Sa volonté), les impies, cependant, n’auront pas la sagesse nécessaire pour comprendre, et à cause de cela, ils se trouveront être luttant contre Dieu et contre les dispositions prises par Lui.

Les grenouilles ont un regard sage et une grande bouche ; elles se gonflent beaucoup et elles ne font entendre que des coassements. Ces doctrines, appelées symboliquement «esprits» et devant des grenouilles (gonflées outre mesure ), sont proclamées à l’aide de beaucoup de coassements, de paroles pleines d’emphase qui donnent l’apparence (comme le regard sage de la grenouille) que ceux qui les prononcent possèdent une sagesse supérieure.

En somme cela indique que lorsque ces systèmes feront sortir de leur « bouche », publieront ces doctrines d’après lesquelles les rois et le clergé possèdent leurs droits de Dieu, et les peuples doivent se soumettre à ces derniers comme à l’Eternel, ils le feront avec plein de jactance et chercheront à en imposer par une apparence de dignité, de sagesse et de capacité supérieures : ils feront en outre de continuelles allusions aux désastres qui risquent de se produire, si l’on change quoi que ce soit dans l’ordre de choses actuel. Ce coassement, qui commence déjà, augmentera à mesure que l’obscurité de cette détresse s’avancera. Il se fera entendre de la bouche de tous les porte‑parole, petits ou grands, religieux ou politiques, des fonctionnaires publics comme des représentants de la presse. Saisis de crainte, ils lanceront des avertissements et profèreront des menaces, et peu nombreux seront ceux qui, ne voulant pas leur être soumis, plaideront la cause du droit et démontreront que si ce conflit existe, c’est parce que le temps pour l’instauration du règne de la justice est venu.

Ce sont des « esprits de démons qui font des prodiges», autrement dit ce sont des doctrines de démons, c’est la théorie de ces derniers relative aux mauvais gouvernements actuels que Satan, par le moyen de ses agents, a indirectement investis. Ces doctrines font des prodiges pour démontrer leur autorité. Elles avanceront des preuves et des raisons en apparence plausibles en faveur des droits des rois et du clergé. Leur argument principal sera sans doute que Dieu a établi des rois et des prêtres sur l«Israël charnel qui, pourtant, fut un type de l’ég1ise et non des systèmes mondains. (1 Pierre, 2 : 9).

Ces esprits impurs, ces doctrines erronées «vont trouver les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour la bataille [le conflit entre le bien et le mal] du grand jour du Dieu tout‑puissant (verset 14).

On peut à bon droit supposer que l’expression rois de la terre, interprètes symboliquement, comprend non seulement les rois mais les princes, les généraux, ceux que l’on nomme les rois de la finance, les princes du commerce et aussi les grands d’entre les instructeurs religieux. Ces classes de personnes s’influencent et s’encouragent les unes les autres par cette impure doctrine de Satan, aussi se rassemblent‑elles et s’unissent‑elles toutes du même côté dans le conflit qui s’approche déjà. N’étaient cette harmonie et cette unité inspirées par cet enseignement chacune de ces classes de personnes se serait rendu instinctivement compte de la faiblesse et du caractère erroné de ses affirmations, et la Vérité aurait pu l’emporter plus facilement sur elle. En s’unissant ces classes se sentent donc fortes et elles espèrent parvenir à maintenir leur emprise sur les peuples.

«Puis ils furent rassemblés dans LE LIEU qui s’appelle en hébreu HARMAGUEDON » (verset 16). Harmaguédon veut dire montagne de DESTRUCTION. Ce verset décrit donc ce qui résultera de la proclamation de cette doctrine. Celle‑ci réunira tous ces faux systèmes en un seul parti pour faire face aux masses du peuple et à leurs libertés, mais la destruction totale de tous ces faux systémus d’Eglise et d’Etat s’ensuivra. Tous ils tomberont.

Le quinzième verset vient se placer brusquement comme entre parenthèses. Littéralement, il se lit ainsi : «Voici, je Viens COMME UN VOLEUR. Bienheureux celui qui VEILLE et qui garde ses vêtements afin qu’il ne marche pas nu a qu on ne voit pas sa honte.» Cette pensée est très importante. Elle nous apprend qu’au temps ou cette doctrine diabolique réunira en apparence tout le monde du côté de la loi et de l’ordre ‑ du côté des rois et du clergé ‑ notre Seigneur sera PRESENT, mais secrètement et inconnu de tous excepté de ceux qui veillent. Seuls ceux qui sont vraiment Siens et qui veillent, éclairés par la lumière de Sa Parole, ne seront pas induits en erreur par cet enseignement impur, mais ils reconnaîtront Sa présence. Ils se rendront compte que, conformément à ce qui a été prédit, la chute de tous ces systèmes est nécessaire, parce que le Roi légitime est présent et que, pour établir Son Royaume, Il doit écarter ces derniers de Son chemin.

La place donnée à cette déclaration, intercalée d’une manière qui l’isole du contexte, est significative. Elle nous permet de voir que notre Seigneur sera présent avant que cet enseignement impur ne commence à RASSEMBLER ces systèmes en vue de leur destruction.

La septième plaie.

«  Le septième versa sa coupe dans l’air. Et il sortit du TEMPLE, DU TRONE, une VOIX FORTE qui disait : C’EN EST FAIT » (Verset 17).

Le chiffre sept est souvent employé pour symboliser un état complet. Cette septième plaie complète donc cette détresse qui s’approche ; elle aura pour effet de dévoiler complètement les tromperies de Satan et de lier, d’anéantir sa puissance ainsi que son influence. Le résultat de cette détresse convaincra bon nombre de personnes. Cela est montré par la voix forte qui sortait du Temple, disant : «C’est arrivé» (traduction améliorée). Lorsque nous étudiâmes le temple (l’église nominale), nous vîmes qu’il se remplissait de fumée et, que, comptant orgueilleusement sur sa force intérieure, il rejetait de son sein les fidèles messagers de la Vérité, en disant : « Allez et versez sur la terre les sept coupes, [et faites ce que vous voulez]» (Apoc. 15 : 8 ; 16 : 1). Mais maintenant que la septième a été versée, nous entendons ceux du temple nominal déclarer : « C’est arrivé», nous sommes convaincus à présent de la véridicité des enseignements prêchés par ces fidèles messagers que, dans notre ignorance et notre orgueil, nous avons chassés du milieu de nous. Ne nous avaient-t-ils pas dit que nous étions dans les ténèbres, qu’une grande détresse s’approchait de nous et que nos systèmes sur lesquels nous avons porté tant d’affection, devaient être réduits en poussière ? C’est arrivé comme ils l’avaient dit. Babylone est entièrement détruite. Comme une grande meule de moulin jetée dans la mer, elle ne se relèvera plus.

Cette classe du temple, qui reconnaît Finalement les agissements de Dieu après l’entière destruction de ces systèmes, est celle que nous avons trouvée mentionnée autre part dans les Ecritures, et que nous avons désignée sous le nom de Seconde compagnie. Bien que perdant le prix promis aux vainqueurs de la Bête, etc. (Apoc. 20 : 4), elle est sauvée comme au travers du feu [de ces sévères jugements] au jour du Seigneur Jésus. Cette issue heureuse des épreuves de cette seconde compagnie suscite en nous un vif intérêt et elle éveille en nous le désir que s’accomplisse la destruction, comme conséquence de la septième plaie, de ces systèmes asservissants mentionnés dans les versets suivants.

«  Et il y eut des éclairs, et des voix, et des tonnerres» Ce passage décrit l’effet général que produira cette plaie sur les humains. Les éclairs symbolisent la diffusion de la connaissance. «Ses éclairs illuminent le monde » (Psaume 97 : 4). Les voix représentent les discussions publiques menées sur des thèmes divers par ceux qui sent éclairci, et les proclamations faites par eux, Les tonnerres signifient les tumultes accompagnant l’accroissement de la lumière.

« Et il y eut un grand TREMBLEMENT DE TERRE, un tremblement de terre tel, si grand, qu’il n’y en a jamais eu de semblable depuis que les hommes sont sur la terre, Et la GRANDE VILLE fut divisée en trois parties; et la ville [d’après le Manuscrit du Sinaï] des nations tomba» (verset 18).

Un tremblement de terre peut symboliser une révolution. Ici il fait porter notre attention sur la révolution la plus grande qui n’ait jamais eu lieu sur la terre et qu’il n’y aura jamais. Il s’agit de la grande révolution, mentionnée par le Prophète dans laquelle les montagnes et collines [les haut placés seront abaissées, et les vallées [les humbles] relevées. Elle mettra tous les humains au même niveau, afin de les préparer au juste règne de l’Oint de l’Eternel. Chacune des précédentes plaies n’a fait que tendre vers ce but, et celle‑ci, la dernière, se termine par la rupture complète de la triple alliance ou union montrée dans la sixième plaie et existant entre la Bête (la Papauté), le Faux Prophète (autres systèmes religieux enseignant l’erreur) et le Dragon (le pouvoir civil).

La Grande Ville mentionnée dans le verset représenté manifestement ces trois éléments qui, dans l’union, tentent de régner sur le monde et de le diriger. Cette union et cette puissance se maintiendront pendant quelque temps, mais, comme il est montré dans le texte, ces éléments se sépareront de nouveau : ils se diviseront en trois parties. Voyant que par leur alliance et leur soutien mutuel ils n’ont pas réussi à diriger et à tenir assujetties les masses humaines agitées et turbulentes, ces systèmes essayeront chacun d’adopter une ligne de conduite individuelle dans leurs efforts à mettre en ordre et à calmer la société ; mais leurs efforts seront infructueux, et ils ne feront que hâter la venue de la crise. Il en résultera ce qui est écrit : « Et la ville des nations tomba. »

Mais, s’il est vrai que les royaumes tomberont, l’élément religieux de cette union n’échappera pas. Les systèmes religieux semblent en effet être tous compris dans le terme Babylone, et de Babylone, dans le verset 19 (comme dans l’autres versets de l’Ecriture), il est dit ceci : « Et Dieu se souvint de Babylone la grande pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère ». Ces paroles veulent dire que la phase la plus douloureuse de la détresse, ‑le vin où extrait de la colère divine ‑, affectera bien plus les systèmes de Babylone que la partie politique de l’union.

«  Et toute île s’enfuit, et les MONTAGNES ne furent pas trouvées» (verset 20). [Les îles semblent symboliser des gouvernements républicains ‑ des peuples organisés et d’un niveau légèrement supérieur à celui de la «mer»]. Ce verset nous décrit ce qui résultera tout naturellement du renversement des monarchies, des royaumes appelés symboliquement montagnes. La même pensée est exprimée dans le Psaume 97, verset 5 «Les montagnes se fondirent comme de la cire, à la PRESENCE DE L’ETERNEL, à la présence du Seigneur de toute la terre ». Nous avons là une image toute pleine d’expression nous montrant comment s’effectuera la disparition de ce qui domine sur la terre. En ce jour de l’Eternel (au jour de Sa présence, au jour de l’établissement de Son royaume sur la terre), quelques‑unes des montagnes [royaumes] se fondront, seront abaissées graduellement, au moyen du feu et de la grande chaleur causés par l’accroissement de la Vérité et de la connaissance, jusqu’à ce qu«elles atteignent le niveau des peuples; d’autres, cependant, qui continueront à demeurer fermes, seront submergées ‑ par la « mer» ‑ au cours de révolutions. Cette dernière forme de destruction est décrite dans le Psatime 46, qui semble nous donner une image complète de cette septième plaie. On y lit ceci : «Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver. C’est pourquoi nous ne craindrons point, quand la terre [société] serait transportée de sa place, et que les montagnes [royaumes] seraient remuées [et jetées] au coeur des mers [renversées par les masses humaines ingouvernables]; quand ses eaux mugiraient, qu’elles écumeraient [dans de grands troubles], [et] que les montagnes seraient ébranlées à cause de son emportement.»

Si, d’une part, les royaumes [montagnes] de la terre feront place à des républiques [îles], les îles, d’autre part, s’enfuiront au temps marqué, c’est ce qui est écrit en Apoc. 16 : 20. Cela veut dire que l’esprit de liberté franchira tous les obstacles dressés devant lui, ne fera aucun cas de l’ordre et aboutira à l’anarchie. Mais il y a lieu de remarquer que les républiques ne disparaîtront qu’après que les royaumes auront tous été renversés, comme cela est indiqué par l’expression : « Les montagnes ne furent pas trouvées».

C’est d’une manière analogue que le Maître parle du « fracas de la mer et des flots » qui doit être le commencement du temps de détresse et la cause de la frayeur qui doit saisir les hommes. Pierre fait allusion à ce même temps de détresse, ardent comme une fournaise, lorsqu’il parle du jour où la terre et tous les éléments terrestres seront consumés et feront place à une nouvelle terre [société] et à de nouveaux cieux [gouvernement]. Quant à la mer [les peuples non contenus par la religion], elle ne sera plus. – Apoc. 21 : 1.

« Et une grande GRELE, du poids d’un talent, descend du ciel sur les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu à cause de la plaie de la grêle; car la plaie en est fort grande » (verset 21).

La grêle est de l’eau solidifiée. Si la pluie, qui est de l’eau, est le symbole de la Vérité, ‑ en ce quelle donne de la fraîcheur à la terre et la rend féconde, tandis que l’autre rafraîchit l’humanité et produit en elle des fruits agréables ‑, la grêle doit donc représenter une vérité qui sera proclamée d’une telle manière qu’elle risquera de devenir fatale aux choses avec lesquelles elle entrera en conflit. Les grêles qui tomberont seront lourdes; elles seront du poids d’un talent chacune, ce qui est à peu près le poids d’un nomme, Elles seront donc suffisamment lourdes pour tout détruire sous elles. Cela nous fait penser à l’emploi symbolique que fit Esaïe de ce même mot : « La grêle balayera l’abri de mensonge, et les eaux (la Vérité) inonderont la retraite cachée. » (Esaïe 28 : 17). La contrevérité, l’erreur, la fausseté est ce qui empoisonne le monde, et sans l’effet de cette grêle, le temps de détresse serait incomplet, et le monde ne serait pas entièrement prêt pour le règne de justice. En nous remémorant une plaie semblable qui s’abattit littéralement sur l’Egypte, nous remarquons qu’elle n’affecta que ceux des Egyptiens qui n’avaient pas de respect pour les paroles de l’Eternel (voyez Exode 9 . 19‑21) ; nous pouvons donc supposer sans crainte que cette grêle symbolique aura le même effet : elle s’abattra seulement sur ceux qui lui feront opposition et elle les maîtrisera. Elle le fera pour leur bien.

Il ne faut pas supposer que de tous les fléaux cette grêle viendra en dernier, car quand on fait un récit on doit forcément citer quelque chose en dernier, même si tout ce qui y est mentionné doit se produire simultanément. Ces différentes choses décrites dans les passages que nous venons d’examiner les voix, les coups de tonnerre, la grêle, les éclairs qui illuminent le monde et provoquent le tremblement de terre, la chute de Babylone, la disparition des montagnes, etc., surviendront ou seront en train de se produire en même temps. C«est une vérité à laquelle il est fait bien plus qu’allusion, étant donné que ces mêmes événements sont mentionnés indistinctement sous le septième sceau et la septième trompette comme étant un seul et même événement.

Notre texte nous dit, rappelons‑le, que «la grêle descend du ciel sur les hommes» Le ciel, comme nous en avons déjà donné la définition, symbolise des puissances spirituelles, ici cependant il ne s’agit plus de puissances spirituelles corrompues et viciées, car celles‑ci ont disparu. Semblable à une meule de moulin, Babylone a été précipitée dans à la mer » afin qu’elle ne se relevât plus. Et les nouveaux « cieux », cités dans l’épître de Pierre prendront graduellement la place des anciens cieux qui doivent «passer avec fracas», dans un tumulte de voix, de coups de tonnerre, etc. Oui, Dieu merci, Celui qui, dans le verset 15, annonce que Sa présence sera semblable à celle d’un voleur aura non seulement brisé les royaumes actuels, mais aussi établi le Royaume pour lequel Il nous enseigna à prier : « Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre ». « Chantez à la gloire de l’Eternel, vous, ses fidèles, et célébrez la mémoire de sa sainteté : Car son courroux dure un instant, mais sa faveur, toute une vie : Le soir amène des pleurs, et le matin, des chants joyeux » (Psaume 30 : 5, 6).

« Béni soit à jamais son nom glorieux, et que toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen

W. T. 509 ‑ 1883