LES VASES D’UN POTIER

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« Le potier n’a-‑t-‑il pas pouvoir sur l’argile pour faire de la même masse un vase à honneur et un autre à déshonneur ? » ‑ Rom. 9 : 21,D.

Dans notre texte, l’Apôtre attire l’attention sur le fait que d’une même masse d’argile un potier adroit peut confectionner soit un gracieux ornement ‑ un vase, par exemple, pour y cultiver des fleurs, ou une belle coupe, ou une aiguière ‑, soit un récipient à eau de vaisselle ou un bac à ordures. Tous ces vases sont utiles ; aussi, dans un sens, sont‑ils tous honorables, précieux. Néanmoins, il est une dignité, un honneur qui appartient au vase, à la coupe, à l’aiguière et qui ne s’attache pas au récipient à eau de vaisselle. Une même argile a servi à fabriquer ces différents vases, mais le choix, l’élection en vertu de laquelle chacun d’eux est, ce qu’il est appartient au potier. Et c’est là la leçon contenue dans notre texte. Celui‑ci attire notre attention sur Dieu comme étant Celui qui a commencé une bonne oeuvre en nous et qui, si nous nous soumettons convenablement à Lui, la complétera et l’achèvera par la résurrection, au matin Millénaire, au Jour de Jésus‑Christ. Comme un potier a la faculté, le droit de fabriquer les vases qui lui plaisent, de même, déclare l’Apôtre, Dieu a le droit, le pouvoir de faire ce qu’Il veut de Ses créatures. Il faut laisser au Grand Divin Potier la décision de faire de l’argile humaine ce que bon Lui semblera. Ce n’est que lorsque nous parvenons à la connaissance du réel caractère de Dieu que nous pouvons nous former un jugement sur ce que sera Son ouvrage dans toute sa variété. Le connaissant comme nous Le connaissons ‑ dans la mesure où Il se révèle à nous dans Sa parole ‑, comme un Dieu qui ne prend pas plaisir à l’iniquité, mais à la vérité, un Dieu que toutes Ses oeuvres glorifient, nous avons cette assurance que ce qu’Il accomplit est parfait. Lorsque leur création sera achevée, tous ces différents vases, ceux qui seront plus honorables comme ceux qui le seront moins, seront un sujet de louanges. Le reste sera détruit, c’est‑à‑dire tous ceux d’entre les hommes qui ne mériteront aucun éloge, tous ceux qui refuseront que Dieu accomplisse en eux Son bon travail.

Ainsi donc, nous pouvons nous attendre à ce que, finalement, la grande oeuvre que Dieu effectuera dans l’humanité se traduise par une variété de vases, certains d’entre eux devant recevoir plus d’honneur, d’autres devant en recevoir moins ; mais parmi les créatures de Dieu, aucune ne sera méchante, diabolique ni mauvaise. Les Ecritures ne donnent nulle part à entendre que Satan et ses associés, les démons, sont des adversaires de Dieu parce qu’ils auraient été créés tels. Elles nous disent au contraire que, créés parfaits par Dieu, ils tombèrent du fait de leur désobéissance aux règles Divines de leur première condition qui était celle de l’harmonie avec Dieu ; en d’autres termes, ils se corrompirent. Pareillement, nous informent les Ecritures, notre race, en la personne d’Adam, fut créée parfaite, juste, à l’image de Dieu. Le péché, l’imperfection, les tares que nous voyons ne sont pas l’oeuvre de Dieu, nous disent clairement les Saints Ecrits, mais de l’Adversaire ; ils sont la punition encourue à cause de la désobéissance d’Adam.

De la même masse.

L’Apôtre ne discute pas dans notre texte des anges restés saints, ni des anges déchus, mais simplement du genre humain. Dans son illustration, Adam et sa race sont l’argile dans les mains du Potier. Les Ecritures enseignent qu’à cause de la désobéissance d’Adam cette argile humaine a été rendue impropre à quelque dessein que ce fût, mais elles enseignent aussi que Dieu Lui‑même a pourvu au grand remède nécessaire à la guérison de cette inaptitude, de sorte que maintenant, en qualité de Grand Potier, Il peut s’occuper de cette argile et la façonner à Son gré. C’est de ce point de vue que l’Apôtre traite ce sujet, du point de vue de la Rédemption.

De la même masse, de la famille adamique, l’Eternel choisit tout d’abord la nation d’Israël, Abraham et sa postérité. Cette nation, cette masse d’argile fut spécialement brasse, broyée de façon et d’autre, rendue ainsi de plus en plus plastique durant les siècles au cours desquels Dieu s’occupa particulièrement des Israélites dans le dessein de les préparer aux influences transformatrices du Saint Esprit qui descendit à la Pentecôte. En vérité, des vases d’un certain genre, tout à fait honorables, furent formés durant l’Age judaïque, comme nous le signale l’Apôtre en Hébreux 11 où il cite ceux dont la vie fut modelée par leur foi en Dieu et en Ses promesses. Des vases honorables, ils le furent, tels Abraham, Isaac, Jacob et tous les Prophètes. Mais à vrai dire le grand ouvrage, et dans certains sens de ce terme le premier ouvrage du Grand Potier commença sur notre Seigneur et Ses Apôtres, et il se continue dans l’Age de l’Evangile. Durant cet Age, le Divin Potier confectionne Ses vases d’art, les vases destinés à l’honneur le plus grand, les vases de gloire, d’honneur et d’immortalité. Ces vases reçoivent dans les Ecritures diverses appellations comme: les membres du Corps de Christ, l’Epouse de Christ, l’Epouse de l’Agneau, le Petit Troupeau, les héritiers de Dieu, les héritiers de l’Alliance Abrahamique, les «plus que vainqueurs». C’est à propos d’eux: que l’Apôtre écrit: «Bien‑aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; nous savons que quand il sera manifeste, nous lui serons semblables. » (1 Jean 3 : 2, D.) Ce sont donc eux que notre texte nomme

Les vases à honneur

Le Grand Potier n’épuisera pas son adresse dans Sa préparation de ces vases d’honneur; ayant aussi un emploi pour d’autres vases, de moindre honneur ‑ des vases qui seront cependant d’une grande utilité dans la réalisation de Son plan et de Ses desseins ‑ ‘ Il se mettra à les préparer au cours de l’Age prochain, et leur préparation ‑ s’effectuera beaucoup plus rapidement que ne s’effectue l’oeuvre du présent Age de l’Evangile. Pourquoi ? Parce que, premièrement, l’oeuvre qui se fait actuellement est beaucoup plus délicate; elle requiert une habileté et des soins spéciaux, chaque vase d’honneur recevant une formation et un façonnage particuliers en vue d’une position d’honneur spéciale qui lui sera assignée dans le Royaume des Cieux. Au contraire, l’ouvrage de l’Age futur, où ce sera au tour de l’humanité en général d’être traitée à la manière de l’argile, s’accomplira suivant un processus plutôt mécanique. Illustrons notre pensée : les ustensiles utilitaires de poterie, destinés au service domestique, sont non seulement l’objet de moins de soins lors de leur fabrication, mais ils sont produits dans une très grande proportion par des machines surveillées simplement par le potier. C’est de cette manière que le Grand Potier s’occupera de l’argile humaine durant l’Age Millénaire ; la machinerie, les modèles, le broyage de l’argile, etc., tout cela sera dans une très grande partie achevé avant l’introduction du Jour Millénaire, et le façonnement de l’humanité, qui s’opérera sous les lois du Royaume, sera un travail uniforme et comparativement rapide. Des lois générales régiront le monde, et chacun progressera dans la mesure où il s’y conformera.

Au temps présent, cependant, l’Eternel s’occupe des membres de Son Eglise qu’Il traite comme ses fils. Il sait de quoi nous sommes formés et ne prend pas en considération notre comportement selon la chair, mais nos pensées, la disposition de notre esprit, les intentions de notre coeur. Chaque fils, chaque vase d’entre la classe maintenant en cours de développement est l’objet d’une préparation spéciale : chacun d’eux est invité à occuper une place particulière dans le Royaume. C’est Dieu qui agit sur nous, non seulement pour former en nous, au moyen des promesses contenues dans Sa Parole, le nouvel esprit, un coeur consacré, mais aussi pour effectuer, pour accomplir par nous ce qui Lui plaît, dans la mesure de notre capacité. La même influence, celle qu’exercent les très grandes et très précieuses promesses de la Parole de Dieu, opère, par le moyen de la foi sur tous les vases d’honneur spéciaux fabriqués actuellement par le Potier.

Les flammes ne te nuiront pas.

Le vase de choix que nous offre l’art de la céramique est non seulement l’objet d’un moulage et d’un façonnage particuliers, effectués par le potier, mais, après une étude et un modelage soignés de toutes ses lignes et ses courbes, il est soumis à un feu spécial. A vrai dire, il n’est pas du tout exposé aux flammes car on le recouvre soigneusement d’une enveloppe en poterie de terre cuite appelée casette. Comme cet exemple illustre éloquemment le soin spécial que prend le Père Céleste à mouler et à façonner tous ceux qu’Il accepte comme fils durant cet Age de l’Evangile, formant, modelant, transformant les traits de leur caractères à la ressemblance de ceux possédés par le grand modèle qu’il a établi pour nous ! Et cette oeuvre transformatrice ne s’effectue pas par force, ni par puissance, ni par contrainte, mais « par mon Esprit, dit l’Eternel ». ‑ Zach. 4 : 6.

Les épreuves ardentes devant nécessairement éprouver ces fils en vue de leur perfectionnement, de la cristallisation et du parachèvement de leur caractère se trouvent toutes sous la surveillance Divine; l’assurance nous est donnée que toutes choses concourront à leur bien, parce qu’ils aiment Dieu et parce qu’ils ont été appelés pour devenir, conformément à Son dessein, des vases du plus grand honneur qui jouiront, avec leur Rédempteur au cours de Son Règne Millénaire, d’une gloire royale. Dans les Ecritures, ils sont appelés les pierres précieuses, les joyaux de l’Eternel; leur nombre sera complété et ils seront rassemblés au début de la seconde venue du Seigneur ; leur développement nécessite une longue période de temps ‑ plus de dix‑neuf siècles ‑ bien qu’en tout ils ne forment qu’on petit Troupeau, 144.000 membres qui se tiendront sur la montagne de Sion avec, écrit sur leur front, le nom de leur Père. Et l’Apôtre interroge : L’argile dira‑t‑elle au potier:

« Pourquoi m’as-‑tu ainsi faite ?»

Il donne à entendre par là que l’argile, devenue grâce au travail du potier un vase de grand ou de moindre honneur, n’a en aucune façon le droit de se plaindre. C’est un honneur pour l’argile d’être employée par le potier, quoi que celui‑ci en fasse. Sans l’exercice de son pouvoir et de son adresse, elle ne serait jamais rien d’autre que de l’argile. Etre donc transformée en un vase auquel s’attache un honneur plus ou moins grand, c’est toujours bien pour elle. Ainsi les hommes dans leur ensemble, qui seront durant l’Age Millénaire l’objet des soins du Seigneur, modelés et façonnés alors par la machinerie et les lois du Royaume en vue du rétablissement à la perfection humaine, n’auront pas motif de se plaindre du Grand Divin Potier, de murmurer contre Lui et de Lui reprocher de n’avoir pas fait d’eux des vases choisis, des vases du plus grand honneur auxquels sera conférée la plus haute distinction, autrement dit de ne les avoir pas inclus dans la classe de l’Eglise élue appelée durant l’Age présent pour devenir l’Epouse et la Cohéritière de Christ dans Son Royaume.

Au contraire, le genre humain aura lieu d’être reconnaissant de toutes choses, et il le sera; les Ecritures indiquent en effet que finalement tout genou fléchira devant Dieu et toute langue confessera, à Sa gloire, Son oeuvre de grâce, de Vérité et de rétablissement. Elles déclarent qu’en fin de compte, lorsque les plans du Grand Potier seront entièrement accomplis, on entendra toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre rendre la louange, l’action de grâce, l’honneur, la souveraineté, la majesté et la puissance à Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau. ‑ Apoc. 7 : 12 5 : 12, 13.

Ce grand jour Millénaire, et le grand travail qui s’y accomplira, à savoir le façonnage de l’humanité conformément aux projets du grand Créateur, sera très différent à beaucoup d’égards de l’Age présent; Satan, le grand Adversaire, sera lié pendant ce Millénaire; il ne lui sera pas permis de séduire les nations jusqu’à la fin des mille ans, Le broyage, l’humiliation et la préparation de l’argile humaine en vue de cette glorieuse époque s’accomplissent en ce moment où les forces du mal, par le moyen du règne du péché et de la mort, font souffrir et gémir la famille humaine entière, en sorte que l’Apôtre, parlant du monde, le qualifie de « création qui soupire » toute ensemble et est comme en travail, attendant «que les enfants de Dieu soient manifestés ». ‑Rom. 8 : 19, 22, Syn.

La manifestation des fils de Dieu signifie la manifestation en gloire des vases d’honneur préparés actuellement par le Seigneur, la manifestation de Son Petit Troupeau, de l’Eglise. Quand ces fils resplendiront avec Jésus dans le magnifique Royaume du Père, le gémissement du monde et le pénible travail auquel il est astreint auront pris fin ; en effet, l’Adversaire sera alors lié et la malédiction levée. Dès lors personne ne souffrira, si ce n’est pour des méfaits personnels volontaires, et l’oeuvre du Rétablissement, le moulage et le façonnage du genre humain, se déploiera glorieusement d’un bout à l’autre de la prochaine époque.

Mais ceux qui vivront dans l’Age Millénaire seront‑ils soumis à de sévères épreuves, passeront-ils par un « jour brûlant» ? Oui, répondrons-nous

Les Ecritures indiquent clairement qu’à la fin du Millénaire la terre entière deviendra comme une fournaise d’épreuves pour l’humanité en général. Elles nous informent que Satan sera libéré de sa prison et qu’il sortira pour tenter, éprouver tous ceux qui habiteront sur toute la terre et dont le nombre sera en ce temps‑là comme le sable de la mer : il se composera de milliers de millions. Il entre dans le dessein Divin d’éprouver alors tout le monde; aussi cette ardente épreuve s’appliquera-t‑elle à tous. La surmonteront ceux qui s’accorderont parfaitement avec le Grand Potier; ceux‑la démontreront un caractère fort, que cette épreuve même cristallisera, tandis que les autres, ceux qui ne vivront pas dans l’harmonie la plus complète avec le Grand Potier, trébucheront. La proportion de ceux qui résisteront à cette épreuve par rapport à ceux qui tomberont n’est pas indiquée dans la Parole de Dieu, et il ne nous faut pas être plus sages que ce qui est écrit. Il nous suffit de savoir que tous les membres fidèles et loyaux de notre race, rachetés par le précieux Sang de Christ, auront toutes possibilités de devenir des vases du Seigneur qui pourront, s’ils le veulent, être affectés à quelque dessein, à quelque service honorable; il nous suffit aussi de savoir que ceux qui ne se soumettront pas complètement au Seigneur seront en fin de compte détruits, retranchés d’entre le peuple, et non réserves aux tortures. ‑ Apoc. 20 : 7‑10.

« Des vases de colère, préparés pour la destruction »

Dans les versets suivant celui que nous avons pris pour texte et qui fait mention de vases à honneur et à moindre honneur, l’Apôtre parle de vases de colère ; il déclare : « Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère tout préparés pour la destruction; ‑ et afin de faire connaître les richesses de sa, gloire dans des vases de miséricorde qu’il a préparés d’avance pour la gloire… ? » ‑Rom. 9 : 22, 23, D.

Ces paroles, où l’Apôtre Paul montre que Dieu se retient de manifester extérieurement Son amour pour l’Eglise de même que Sa colère con­tre les malfaiteurs, ne sont pas un argument à invoquer contre la leçon enseignée par ce même Apôtre. Les richesses de la grâce réservée par Dieu pour l’Eglise qui est appelée à la gloire et prépa­rée à cet effet, n’ont pas encore, il est vrai, été manifestées, mais cela ne prouve pas qu’elles ne le seront pas en leur propre temps. D’une manière analogue, le fait que l’Eternel ait dénoncé ceux qui aiment et pratiquent l’iniquité, sans leur avoir jusqu’ici manifesté Son opposition, sans lutter con­tre eux en ce temps ‑ Il leur permet au contraire de prospérer à beaucoup d’égards ce n’est pas un argument que l’on puisse avancer pour nier l’ulti­me accomplissement des projets de Dieu. Dieu attend avant de révéler Sa gloire dans l’Eglise et Sa colère, Son déplaisir, contre Ses opposants. Mais cette attente touchera à sa fin, dans l’un comme dans l’autre de ces cas, et les desseins de l’Eternel s’accompliront, soyons‑en sûrs. Nous avons vu qui sont ceux qui constituent les vases de gloire : ce sont les élus‑mêmes, les saints, la Sacrificature Royale de cet Age. Qui sont donc ceux qui constituent les vases de colère préparés pour la destruction ? La réponse apparaîtra aisé­ment à tous ceux qui connaissent la profession du potier. Ce sont les vases qui, après avoir été soi­gneusement et habilement travaillés, se révèlent défectueux, abimés, impropres à tout usage. Ils représentent ceux qui prennent la grâce de Dieu en vain, ou bien ceux que l’Apôtre compare et à des chiens qui retournent à ce qu’ils ont vomi, et à des truies qui, après avoir été lavées, vont de nouveau se vautrer dans le bourbier. ‑ 2 Pierre 20 : 20‑22.

St. Paul décrit cette même classe en Hébreux 6 : 4‑6; 10 : 28‑31. Celle‑ci se compose de ceux qui tombent de la grâce de Dieu après avoir reçu par le don et miséricorde, après avoir été engendrés de l’Esprit Saint, instruits par le Seigneur et rendus participants du Saint Esprit. Pour eux, dit l’Apôtre, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, il ne reste plus rien, si ce n’est une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui les dévorera en tant qu’adversaires, qui les détruira complètement en tant que vases préparés pour la destruction, Rappelons‑nous cependant que les vases préparés pour la destruction n’incluent aucun de ceux qui, de coeur, sont justes devant Dieu et dont les difficultés proviennent uniquement des faiblesses de la chair et ont pour cause l’hérédité, les péchés mignons, les tentations. Non, le Seigneur a pris toutes dispositions en faveur de ceux‑là ; tous leurs défauts selon la chair sont cachés à Sa vue. Il ne les traite pas suivant leur chair, mais d’après leur esprit, leur volonté, leurs intentions. Ils Lui appartiennent aussi longtemps que de coeur ils Lui sont attachés, qu’ils s’efforcent de combattre le bon combat de la foi et qu’ils s’appliquent à faire en sorte que Sa volonté s’accomplisse en eux; rien alors ne les arrachera de Sa main, en aucune façon.

La condamnation encourue par les vases préparés pour la destruction n’est pas due à des faiblesses involontaires, mais à une infidélité de coeur qui se manifeste par l’orgueil, l’ambition ou des préférences intentionnelles portées au péché. La décision que prendra le Seigneur envers ces deux sortes de vases sera rendue manifeste à la fin de cet Age, lorsqu’on aura constaté que les vases préparés pour la destruction sont allés à la Seconde Mort, et lorsque les vases de miséricorde, dignes de la gloire, resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père, en tant que cohéritiers de leur cher Rédempteur.

Les vases du potier réduits en pièces,

Notre Seigneur (Apoc. 2 : 27), attirant l’attention sur le temps de Sa seconde présence et de l’établissement de Son Royaume, déclare que les nations de ce temp-là seront introduites sous la règle de Sa verge de fer, sous le règne de la justice et de la loi Divine et que toutes elles seront brisées en morceaux comme des vases de potiers. A beaucoup d’égards, cette figure et celle que nous venons d’examiner sont différentes l’une de l’autre. Néanmoins, il existe un lien entre elles, comme nous allons le démontrer. Tandis que le Seigneur, en Sa qualité de Grand Divin Potier, façonne et moule les vases de miséricorde et de gloire qui seront les Rois et les Prêtres du monde durant l’âge prochain, l’Adversaire lui aussi s’est mis à la poterie et, exploitant les penchants et les ambitions de « homme, il a créé des vases merveilleux, On les trouve occupant des postes haut placés en Babylone, dans l’église ; on les trouve sur les sièges des papes, des cardinaux, des évêques, des rois, des princes, des magnats de la finance, etc. Le travail de l’Adversaire paraît beaucoup plus grand, plus glorieux, plus honorable que celui de Dieu; Dieu déclare en effet, à propos de Ses vases de miséricorde, que parmi eux il n’y a pas beaucoup de sages, pas beaucoup d’instruits, pas beaucoup de grands, pas beaucoup de nobles ni beaucoup de riches aux yeux du monde. ‑ 1 Cor. 1 : 26‑29.

Satan, au contraire, a trouvé comme vases qu’il a élevés à de hautes positions nombre de riches et de grands de ce monde. Les royaumes actuels font grande parade de diverses manières, parade de puissance, de force, de vertu. Mais, d’après le point de vue du Seigneur, ils sont tous impropres à Ses desseins, ils Le gênent. Le Seigneur se propose d’établir à leur place le Royaume Céleste et, dans le contexte examiné en ce moment, Il montre que lorsque viendra Son temps pour établir Son Petit Troupeau, pour établir le règne du Messie et de Ses fidèles Saints ‑ de la Sacrificature Royale ‑, le pouvoir s’exercera des mains du grand Rédempteur et brisera complètement, les réduisant en pièces, toutes les institutions existantes, ces vases fabriques par l’Adversaire et qui paraissent si grands, si merveilleux. Ils seront brisés en morceaux. Le Saint Esprit prédit cette destruction longtemps avant la naissance de notre Rédempteur, employant, par la bouche du Prophète David, en Ps. 2 : 9, un langage semblable à celui employé par notre Seigneur en Apoc. 2 : 27. Le Prophète Daniel, faisant allusion à cet important événement, nomme cette période de réduction en pièces des institutions terrestres un temps de détresse tel qu’il n’y en a jamais eu de pareil depuis qu’existent les nations ; notre Seigneur reprend les paroles de Daniel et les complète par cette déclaration : « et qu’il n’y en aura jamais. » (Dan. 12 : 1 ; Mat. 24: 21.) Il nous assure ainsi que le temps d’affliction devant s’abattre sur le monde entier ‑ et ce temps approche et il causera la ruine des institutions présentes et établira le Royaume de Dieu- sera le dernier de tous les temps de détresse similaires. La pauvre création gémissante n’expérimentera jamais plus de détresse pareille.

L’Apôtre Paul, parlant de ce même temps d’affliction et du renversement des institutions présentes, renversement qui s’effectuera conjointement avec l’établissement du Royaume de Dieu, nous informe qu’en ce temps s’accomplira l’instauration de la Nouvelle Alliance. Sous cette Alliance, Dieu répandra Sa miséricorde sur tout le genre humain; Il pardonnera les transgressions du passé, celles qui sont attribuables aux faiblesses adamiques, et commencera, par l’entremise de Christ, le magnifique travail du Rétablissement conformément à tout ce qu’ont dit tous les saints Prophètes qui ont parlé depuis le début du monde (Héb. 12: 18‑29 ; Actes 3 ; 19‑21). L’introduction de cette Nouvelle Alliance, représentée par l’introduction de l’Alliance de la Loi, correspondra à cette dernière, déclare l’Apôtre. L’introduction de l’Alliance de la Loi s’accompagnait d’un spectacle épouvantable ; des sons de trompette effrayants, des voix se faisaient entendre et la montagne du Sinaï tout entière tremblait jusqu’à remplir tout le peuple de frayeur. Ce que ce spectacle symbolise sera encore plus épouvantable. Non seulement la structure sociale actuelle (la terre) sera ébranlée, mais aussi la structure ecclésiastique (les cieux). L’Apôtre déclare que tout ce qui peut être ébranlé le sera, et il ajoute ensuite que nous, l’Eglise de l’Evangile, les vases de miséricorde préparés pour la gloire, nous recevrons ce royaume qui ne pourra être ébranlé; il donne à entendre par là que toutes les autres choses seront ébranlées et renversées. Seul notre Royaume résistera aux épreuves de ce temps; en lui seul Dieu prendra plaisir; son influence commencera alors à se faire sentir sur la terre entière, à la gloire de Dieu et pour le bien du genre humain.

Puisque toutes ces choses doivent se dissoudre, quels ne devons‑nous pas être ? Voyant que les institutions terrestres présentes échoueront très bientôt n’étant pas agréables à l’Eternel, quelle devrait être notre conduite ? Ah ! en tant que vases de miséricorde en cours de préparation pour la gloire nous devrions veiller à nous soumettre entièrement aux influences qui nous moulent et nous façonnent et qu’exerce sur nous le Grand Potier. Nous devrions veiller à conformer à Sa parfaite volonté toutes nos paroles, nos pensées et nos actions, à être si malléables entre Ses mains qu’Il puisse faire de nous des vases du plus grand honneur, de la plus grande gloire et de la plus grande utilité dans Son Royaume pour l’établissement duquel nous prions : « Que Ton Règne vienne !»

Sermon C. T. R.