SEPT TABLEAUX DU ROYAUME MILLÉNAIRE DE CHRIST ET DE SON OEUVRE

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Les chapitres 20 à 22 de l’Apocalypse contien­nent huit tableaux du vrai Royaume, tout comme les chapitres 12, 13 et 17 contiennent des descrip­tions répétées du faux Royaume — celui de l’Antéchrist.

Cette répétition de mêmes choses de points de vue différents, et avec d’autres détails, est un principe qui s’applique particulièrement à ce der­nier livre de la Bible. Le fait de ne pas recon­naître cela est, pensons-nous, l’une des raisons pour lesquelles un si grand nombre de ceux qui étu­dient ce livre ne parviennent pas à en saisir le sens.

La partie de l’Ecriture que nous allons étu­dier est fréquemment lue comme si elle était un récit dont les événements mentionnés se suivent, alors quelle contient plusieurs répétitions du pre­mier exposé. Faute de scinder convenablement cet­te partie de l’Ecriture, certains émettent la pen­sée que le « grand trône blanc » doit être établi après l’Age Millénaire et après que Satan sera détruit; ils ont donc de la peine à comprendre pour quelle raison les morts ressuscitent en ce temps-là, et comment ceux-ci pourraient être sou­mis à une épreuve après l’Age Millénaire. Aussi sont-ils généralement très embarrassés:

Pour mieux démontrer la netteté de ces tableaux et l’harmonie existant entre eux, nous les avons schématisés comme suit

Schéma d’Apocalypse 20 a 22

Satan (le malin) délié pour un peu de temps, après les mille (1000) ans.Fin du règne de Mille ansSatan lié pour mille (1000) ans. — Le mal et le vice entièrement contenus.Verset 1à 3 3
Les trônes terrestres sont renversés, et les vainqueurs règnent -avec Christ pendant mille (1000) ans.Versets 4
Satan délié. Ceux qui sont portés au mal séduits et détruits.Les bienheureux et saints qui ont part à la Première Résurrection vivent et règnent avec Christ pendant 1000 ansVersets 6 à 10
Le grand Trône Blanc. La Terre et le Ciel s’enfuient. Les morts jugés d’après ce qui est écrit dans les Livres. Seconde mortVerset 11 à 15
Seconde mort des incrédu­les et des abominables.Nouveaux cieux et nouvelle terre. La Sainte Cité (Gouvernement). Elle accorde des bénédictions aux humains. — Les peines, les souffrances et la mort abolies.21 :1-8
L’Epouse — La Sainte Cité — Le Royaume de Dieu descend sur la terre. La Lumière du Monde. Les Bons peuvent entrer dans le Royaume.21 :10-27
L’Eau de la Vie s’écoule librement. Le monde guéri de ses afflictions. La malédiction (le Péché et sa conséquence, la mort) disparue.22 :1-3

Premier tableau

SATAN LIE — LE MAL CONTENU

Examinons donc plus en détail ces tableaux qui, comme nous le voyons clairement, se rap­portant, à la même période l’Age Millénaire. Le premier portrait nous montre que le mal sera con­tenu au cours de cet âge de paix et de bénédic­tion. Cette entrave mise sur le mal s’impose tout naturellement, étant donné que l’établissement d’un règne de justice suppose la disparition préa­lable de l’injustice. Satan est le représentant le plus réputé du mal, des pratiques et des prin­cipes mauvais, ainsi que des individus méchants, étant le chef et le conducteur de tous ceux qui pratiquent l’iniquité.

Ce premier tableau nous montre un ange tenant à la main la clef de l’abîme (d’un lieu caché, tenu secret, dissimulé) et une grande chaî­ne. La clef représente l’autorité, et la chaîne sym­bolise la force. Le mot ange signifie messager. Cette image nous montre donc que Dieu enverra des messagers et leur donnera autorité et pouvoir pour maîtriser le Malin — l’adversaire du droit et de la vérité. Nul doute que dans cette oeuvre de liement plusieurs facteurs interviendront; l’aug­mentation de la connaissance sera vraisemblable­ment l’un des facteurs les plus puissants. Pour­tant tous ces facteurs sont typifiés par un seul messager. Il y a quelque chose dans cette figure qui semble indiquer que Christ Jésus, de même que Son Corps, l’Eglise des premiers-nés, est celui qui possède en Sa main le pouvoir et l’autorité nécessaires pour lier et maîtriser le Malin —« pour exécuter la vengeance contre les nations… pour lier leurs rois de chaînes, et leur nobles de ceps de fer; pour exécuter contre eux le juge­ment qui est écrit — Cette gloire est pour tous Ses saints » (Psaume 149 : 8, 9). En parlant de l’ange tenant à la main la clef de l’abîme, Saint Jean nous fait penser aussi à un autre passage de l’Ecriture où il est fait mention de quelqu’un qui déclare tenir des clefs (Apoc. 11 : 18).

Le liement ou suppression du mal, pendant l’Age Millénaire, se produira lorsque notre Sei­gneur, prenant en mains Sa puissance souveraine et entrant dans Son règne, exercera le pouvoir et l’autorité (Apoc. 11 : 17). Mais nous pensons, avec raison, que la manière dont, notre Seigneur prend en mains Son grand pouvoir et lie le mal, diffère beaucoup de l’idée que l’on se fait géné­ralement à ce sujet. Nous croyons que la vérité lie l’erreur, comme l’erreur lie la vérité. De même que la lumière ne peut s’accorder avec les ténè­bres, ainsi la vérité et l’erreur sont constam­ment en opposition l’une avec l’autre. Pendant l’âge actuel les puissances des ténèbres et de l’er­reur détiennent l’autorité; mais lorsque le nou­veau Pouvoir sera établi, la lumière et la vérité triompheront.

Nous croyons que le Nouveau Maître est déjà venu (bien qu’il soit visible seulement, comme le sont d’ailleurs toutes les magnifiques choses spirituelles, par ceux qui ont l’oeil de la foi éclairé par la Parole de Dieu) et que l’oeuvre de liement a déjà commencé également. Suivant la Règle divine, « le jugement [épreuve] doit commencer par la Maison de Dieu » (1 Pierre 4 :17), il faut que les erreurs et toutes les formes du mal, qui sont l’oeuvre du diable, soient en premier lieu liées dans l’Eglise, et que la vérité soit ainsi déli­vrée de toute entrave parmi ceux qui professent être des enfants de lumière; alors la vérité progressera, renversant les erreurs, l’injustice et tout mauvais gouvernement parmi le genre humain, et apportant de cette manière des bénédictions à la fois à l’église nominale et au monde en dépit du fait que ces expériences paraîtront à ces der­niers une malédiction pendant un certain temps.

Nombreux peuvent être les instruments employés par le Seigneur pour déloger les erreurs et préparer une place à la vérité. Jésus peut se servir d’instruments raffinés et subtils de Son propre laboratoire, d’infidèles honnêtes et droits, sincères dans leur incroyance, et même d’incré­dules intraitables portés à déshonorer Dieu, il peut ainsi faire tourner également la colère de l’hom­me à Sa louange parmi les nations, et le cas échéant se servir de sanguinaires extrémistes, comme avocats des droits civiques et comme ins­truments pour vaincre le mal et renverser les gouvernements opprimants. Mais, le résultat en sera que Satan sera lié pour mille ans. Son déliement pour un court espace de temps fera l’objet d’une étude ultérieure.

Deuxième tableau

LES PUISSANCES GOUVERNEMENTALES SONT RENVERSÉES ; LES SAINTS RÈGNENT

«  Et je vis des trônes, et ils étaient assis des­sus, et le jugement [sentence judiciaire — Rother­ham] leur fut donné ». Ces trônes sont ceux des royaumes terrestres du temps présent qui sont tous sous la domination du « prince de ce monde» (Jean 14 : 30). Ces royaumes sont tous condam­nés à cause de leur inaptitude, et doivent être renversés pour faire place au Royaume de Christ. [Le mot grec rendu ici par jugement est le même que celui qui est rendu par condamnation dans les passages suivants des versions anglaises Luc 23: 40 ; Jacques 3 1 ; Jude 4].

« Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la Parole de Dieu ». Nous croyons qu’un certain nombre de ces personnes, de ces âmes sont encore vivantes. La décapitation dont il est fait mention dans ce verset n’est pas littérale. Elle doit être comprise de manière qu’elle soit en harmonie avec d’autres figures. C’est une décapita­tion symbolique. [Certains supposent qu’il est ques­tion dans ce verset de tous les martyrs des siè­cles passés, pourtant un très petit nombre seule­ment d’entre ces martyrs furent décapités].

Décapiter, c’est séparer le corps de la tête. Nous savons qu’il existe de nombreux prétendus corps de Christ, entre autres le Corps méthodiste, le Corps presbytérien, etc. Ces noms sont d’ail­leurs des expressions communes. (Bien entendu, les Ecritures ne reconnaissent pas de telles divi­sions en sectes; elles nous assurent au contraire qu’il n’existe qu’un seul corps et qu’une seule tête).

Il est vrai que chaque corps doit posséder une tête ou autorité placée au-dessus de lui, de laquel­le il reçoit des instructions et des lois. Ces ins­tructions sont données par des Conférences, des Assemblées, etc., qui se tiennent au sein de la Chrétienté. Il est donc permis de prévoir que toute personne qui est unie à l’une quelconque de ces Assemblées, et qui rendra témoignage à la fois à Jésus, en déclarant qu’Il est l’unique Tête ou Chef de l’Eglise, et à la Parole de Dieu, en affirmant qu’elle seule fait autorité en matière de doctrine, sera très rapidement traitée de la manière décrite dans le verset susmentionné. Cette personne-là sera décapitée — écartée de ces Assemblées reli­gieuses dirigeantes. Cela s’accorde avec ce qui est encore dit dans le même verset, savoir que ces personnes-là n’adorèrent ni la Bête, ni son Image, et ne prirent pas sa marque. Cette Bête et son Image, représentent, comme nous l’avons vu dans les numéros précédents, des systèmes sectaires.

Les Ecritures montrent que ceux qui font par­tie de cette classe d’assujettis — non séparés, non décapités, non coupés des autres, si ce n’est que de la vraie Tête, ne sont pas des vainqueurs; tan­dis que ceux qui appartiennent à la classe décrite plus haut, dont le choix s’accomplit tout au long de cet Age évangélique, et qui reviendront à la vie et régneront avec Christ un millier d’années, sont des vainqueurs. « C’est la première résurrec­tion » (verset 5). Nous omettons la première par­tie de ce verset, car, comme nous l’avons expli­qué autrefois, elle manque dans plusieurs des manuscrits les plus anciens.

Cette allusion à la première résurrection sem­ble indiquer que celle-ci englobe toute l’assemblée des premiers fruits — à la fois ceux qui ont dormi en Christ et ceux qui sont encore vivants, mais qui doivent être changés au moment de la mort.

Troisième tableau

LE RÈGNE BÉNI ET LA FIN DU MAL

Apoc. 20 6-10

« Heureux et saints, ceux qui ont part à la [principale] première résurrection ! La seconde mort n’a aucun pouvoir sur eux ; mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec Lui~pendant mille ans ».

Ce passage semble à peine exiger de com­mentaire. Il montre la sainteté tout autant que la félicité de cette assemblée régnante. Une autre pensée nous vient aussi à l’esprit par le fait que d’après ce passage les membres de cette assem­blée seront établis prêtes pour enseigner et rois pour régner. Ils ne veilleront pas seulement à ce que les lois de Dieu soient observées, mais ils dispenseront instructions et assistance aux humains, tout ce qui sera à même de les rendre obéissants. Oui, elle est merveilleuse cette pen­sée exprimée dans ce verset, nous assurant que nous serons à la fois rois et prêtres, (Apoc. 5 : 10) et que nous régnerons avec Christ pendant mille ans. –

Durant ce règne de Christ, tous les humains seront amenés à la connaissance de la vérité (1 Tint 2 : 4) ; la vraie lumière éclairera tout homme venant dans le monde (Jean 1 : 9). Tou­tes les créatures seront contraintes de reconnaître Christ; aussi bien celles qui sont dans le ciel (les anges), que celles qui sont sur la terre (les hu­mains -vivants), et celles qui sont sous la terre (les humains se trouvant dans la tombe et devant être ramenés à la vie). Chacun sera tenu de recon­naître le pouvoir de l’Oint de l’Eternel. Tout genou fléchira devant Lui et toute langue confes­sera qu’Il est Seigneur, à la gloire de Dieu, le Père (Phil. 2 : 10,11). Toutes les nations que Dieu créa (les Sodomites, etc.) viendront et se pros­terneront devant Lui (Apoc. 15 : 4). Tous les peuples seront bénis par l’occasion qu’il leur sera donnée de parvenir à la perfection humaine, et, par voie de conséquence, au bonheur parfait et à la vie éternelle. Ce royaume, dont le pouvoir s’exercera sur la terre, après avoir vaincu le mal sous toutes ses formes, prendra fin quand il sera remis à Dieu, le Père (l’Eternel). Paul nous dit en effet : «Il [Christ] faut qu’il règne, jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds [qu’il les ait assujettis]. L’ennemi qui sera détruit le dernier, c’est la mort ». [La mort étant détruite, les humains seront délivrés de son emprise. Ils seront réveillés du sommeil de la mort et ramenés à la perfection de la nature humaine. Toutes les maladies, les souffrances, etc., qui ne sont que des effets préliminaires de la mort, seront également supprimées. Cette oeuvre sera graduelle et exigera la totalité des « temps (de 1.000 ans) du rétablissement » pour son com­plet accomplissement].

Il est bon de rappeler que l’Age Millénaire, réservé au rétablissement des humains, ne sera pas un âge de perfection, mais de perfectionnement.

C’est après cet âge que la perfection sera totale. Il en est de même de l’âge de l’Evangile, destiné à la préparation de l’Epouse de Christ. Ce n’est pas un âge où l’on atteint la perfection, mais où l’on se perfectionne. Il sera suivi, pour ce qui concerne l’Eglise, par des âges de gloire et de per­fection, dont le Millénium sera le premier. – Puis quand tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même sera soumis à Celui (l’Eternel) qui lui a soumis toutes choses [qui lui donna la puissance], afin que Dieu soit tout en tous » (1 Corinthiens 15 : 25, 28).

Mais étant donné que toutes ces choses, avant d’être présentées à l’Eternel, doivent être ren­dues parfaites, quelle que soit leur nature, et qu’aucun péché ne doit passer au-delà de l’Age Millénaire, il paraîtrait donc raisonnable que ceux qui auront eu part aux bénédictions des « temps de rafraîchissement », c’est-à-dire qui auront été éclairés et rétablis, fussent éprouvés, mis à l’épreu­ve avant d’être considérés comme inaccessibles au péché. Etant parvenus à ce moment-là à la perfection de la nature humaine, et ayant eu précédemment connaissance du péché et de ses con­séquences, une parfaite obéissance devrait être attendue de leur part. Ainsi donc, Satan (le malin) sera délié pour un peu de temps, afin qu’il soit révélé si ces humains se sont rendus obéissants par crainte d’être châtiés dans le cas où ils com­mettraient une mauvaise action, ou par amour pour Dieu et par désir d’accomplir toutes choses qui Lui sont agréables.

Comme le mal sera lié à cause de la menace d’un rapide châtiment, ainsi en sera-t-il du mé­chant, pensons-­nous. Le mal sera délié en ce sens qu’il sera permis aux mauvaises actions de rester impunies pendant un certain temps, il en sera a peu près comme durant l’âge actuel (voyez Mala­chie 3 : 15-18). Ayant la pleine liberté de faire le bien ou le mal, chaque individu révèlera par ses actes son véritable caractère. Certains resteront fidèles ; ils sont appelés les saints. D’autres — et il y en aura de toutes les nations (les humains seront alors très nombreux, ( comme le sable qui est au bord de la mer ») — se joindront à l’insurrection du mal. Les deux classes de personnes seront ainsi révélées (versets 7-10). Alors le feu du ciel — les jugements — descendra sur les méchants, et ils seront tous jetés dans un étang de feu et de soufre, (comme le feu représente le jugement, l’affliction, et le soufre l’extinction de la vie — aucune vie ne pouvant résister aux effets de la fumée du soufre — le passage précité sym­bolise très bien la destruction).

L’affliction et le jugement dans lesquels le diable et ses suppôts entreront ou « seront jetés », seront du même genre que ceux dans lesquels entrent la BÊTE et le FAUX PROPHÈTE (ou Image) symboliques à la fin de cet Age de l’Evan­gile. La Bête et le faux Prophète, nous l’avons déjà vu, sont des symboles représentant, non des personnes, mais des systèmes ; et à propos de ces systèmes il est dit, dans un autre passage des Ecritures, qu’ils sont jetés vivants (alors qu’ils sont encore agissants et puissants) dans le même étang de feu, dans le feu de la Géhenne symboli­sant l’affliction et la destruction. Ce feu brûle déjà, croyons-nous ; il commence à tourmenter ces systèmes et à causer des souffrances à tous ceux qui n’arrivent pas à les reconnaître sous leur vrai jour ni à voir la fin que Dieu leur réser­ve la destruction.

Le diable et ceux qui l’imitent seront tour­mentés jour et nuit, aux siècles des siècles, — plus littéralement, jusqu’aux âges des âges, c’est-à-dire jusqu’à ce que les âges parfaits soient atteints.

Quatrième tableau

LE TRONE DE JUSTICE ET L’EPREUVE DU MONDE POUR LA VIE.

Apoc. 20 11-15

« Alors je vis un grand trône blanc et celui qui était assis sur ce trône ; devant sa face, la terre et le ciel s’enfuirent, et il n’y eut plus de place pour eux ».

Le Trône (ou Royaume) de Christ sera un trône blanc, c’est-à-dire pur et juste. La couleur blanche symbolise en effet la paix et la pureté. « Le sceptre de ta royauté est un sceptre d’équi­té » (Héb. 1 : 8).

Celui qui était assis sur le trône représente le Christ – d’abord Jésus, la Tête, puis les vain­queurs qui seront assis avec Lui sur Son Trône, qui auront part à Sa gloire et à Son règne (Apoc. 3 : 2-1). – Bien qu’étant plusieurs, ils ne forment qu’une individualité.

Maintenant rappelons la signification des ter­mes symboliques, terre, ciel et mer, déjà donnée dans l’un de nos précédents articles, car nous retrouvons de nouveau ces expressions ici. Le ciel symbolise le pouvoir spirituel, la terre, la société organisée,- et la mer, les masses agitées qui se sont soustraites à toute contrainte religieuse.

Devant la face ou en la présence de ce Christ placé sur le trône, toutes les formes de mal, d’op­pression et d’injustice doivent s’enfuir. Il n’y a plus de place pour elles. Cela indique que le mal sera chassé d’un endroit après l’autre, et ne pour­ra se fixer nulle part.

La terre (société), telle qu’elle est organisée à présent, se compose d’une série de couches, de strates, autrement dit de classes, dont chacune parvient à garder sa position en opprimant celles qui se trouvent sous elle. On discerne les « clas­ses inférieures » et les « couches supérieures » de la société dans la structure sociale tout entière, dans l’église nominale comme dans le monde. Les classes supérieures sont habituellement orgueilleuses et hautaines; il existe des humbles dans ces classes, mais on les trouve le plus souvent dans les strates ou couches inférieures, parmi les opprimés. Le système actuel de la société dis­paraîtra, il ne sera admis nulle part lorsque le Trône de Justice sera établi sur la terre, car une nouvelle terre (système social) prendra sa place, où prévaudra le mérite et non l’orgueil ni la puissance. En ce temps-là, chacun sera tenu d’aimer Dieu et son prochain.

Ce changement de société (terrestre) débute au moment où le Royaume de Christ commence à exercer son autorité.

Une déclaration symbolique faite par le pro­phète Esaïe (24 : 1, 2) s’accorde avec l’exposé ci-dessus. Dieu dit par ce prophète qu’Il boulever­sera (mettra sens dessus dessous) la face de la terre, c’est-à-dire les < couches supérieures >, les orgueilleux. Ceux-ci seront de cette manière abaissés, tandis que les humbles et les débon­naires seront élevés.

Une autre prophétie souvent mal interprétée par les « Seconds Adventistes » et d’autres confes­sions religieuses qui supposent, d’après cette pro­phétie, que la terre se fondra d’abord par le feu, puis, une fois refroidie, sera une surface parfai­tement plate, sans montagnes ni collines, c’est-à-dire une nouvelle terre, se trouve en Esaïe 40 :4 « Toute vallée sera comblée; toute montagne et toute colline seront abaissées; les hauteurs (iniques) se – changeront en plaine et les crêtes escarpées en vallons ». Selon notre – compréhen­sion, dans ce passage, il nous est simplement montré d’une autre façon que la société (terre) doit être réédifiée, dans laquelle l’égalité des classes sera établie et, par le moyen de l’humilité et de la bienfaisance, le mérite de chaque individu reconnu.

Cependant, non seulement la société ou « terre » actuelle, mais aussi les « cieux » actuels ou puissances spirituelles régnantes disparaîtront. Satan, est-il déclaré, est « le prince de la puis­sance de l’air » (des cieux) qui « agit (opère ou poursuit son oeuvre) maintenant dans les enfants de rébellion » (Eph. 2 : 2), il est aussi appelé le prince de ce monde » (Jean 14 :30) et, comme nous l’avons déjà dit, il doit être lié ; par con­séquent, son autorité, son pouvoir spirituel qui s’exerce actuellement en faveur de toute oeuvre mauvaise cessera, disparaîtra. C’est pourtant gra­duellement que son pouvoir cessera, car son liement sera progressif selon les prophéties.

Le fait que la « terre » et les « cieux d’à présent doivent être suivis par une « nouvelle terre » (société) et de « nouveaux cieux – » (nou­velles puissances spirituelles régnantes également invisibles, mais exerçant le bien au lieu du mal, étant sous le contrôle de Christ et non de Satan) n’est pas mentionné ici, mais il l’est par la suite.

« Puis, je vis les morts, grands et petits, (de partout, les humbles et les orgueilleux) debout devant le trône, et des livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre, qui est le livre de vie; et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres ».

Que cela ne sera pas un rassemblement de tous les humains en rangs et par colonnes devant un siège de Tribunal littéral, nous l’avons déjà montré. Nous croyons que les humains, pendant leur temps (âge) d’épreuve qui démontrera s’ils sont dignes ou indignes d’obtenir la vie humaine parfaite, seront éprouvés d’une manière analogue à celle suivant laquelle certains sont actuelle­ment (dans cet Age de l’Evangile) mis à l’essai, soumis à des épreuves, pour qu’il soit montré s’ils sont dignes ou indignes d’hériter la perfection de la nature DIVINE. Le mot grec rendu dans le verset précité par «  jugés », signifie également « éprouvés », ou mis à l’essai. Nous allons le voir par l’emploi que fait Paul de ce mot. Nous don­nons ci-après une citation dans laquelle – l’Apôtre utilise ce – mot grec (krino) trois fois, et mettons en caractères gras les termes traduits de ce mot « Quelqu’un de vous, lorsqu’il a une affaire avec un autre, ose-t-il entrer en procès devant les injus­tes et non devant les saints ? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si le monde est jugé par vous, êtes-vous indignes des plus petits jugements ? » (1 Cor. 6 :1, 2, D.).

Paul fait allusion ici à l’épreuve future des humains, au temps où ceux qui sortiront vain­queurs de l’épreuve de l’âge présent seront leurs juges. Ces derniers seront des juges qui, comme leur Chef, – Jésus, seront en mesure, non seule­ment de prêter assistance aux humains, en tant que rois, mais aussi d’avoir de la compassion pour eux, ayant été tentés eux-mêmes en tous points.

De ces morts, donc, mentionnés plus haut, font partie tous ceux de la race adamique qui, pendant cet Age de l’Evangile n’échappent pas à la condamnation qui repose sur le monde, c’est-à-dire à la: MORT, en devenant participants de la vie spirituelle par Jésus. « Le péché d’un seul (Adam)- a – valu la condamnation à tous les hom­mes » mais « Il n’a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ », parce que la loi de l’esprit de vie qui est en Jésus Christ les a affranchis de la condamna­tion à mort (Romains 5 : 18; 8 1, 2).

Durant cet Age de l’Evangile une petite par­tie de l’humanité échappe à la condamnation (à la mort) en obtenant la vie spirituelle offerte dans certaines conditions, ainsi le monde, com­prenons-nous, aura le privilège d’échapper égale­ment à la condamnation à mort par l’obéissance à certaines lois de vie naturelle. C’est en raison du fait que Jésus les a rachetés, que les humains obtiendront le droit à ce privilège de s’engager dans la voie de l’obéissance pour avoir la vie.

Ce verset relatif aux morts nous montre de quelle manière tous les membres de la race con­damnée seront mis à l’épreuve devant le Trône Blanc. Etant donné que de ce trône procèdent la pureté et la justice, l’épreuve des humains, com­me la nôtre actuellement, sera entière, juste et impartiale. Le Juge s’est déjà porté Lui-même caution pour eux, de sorte qu’il leur accordera pendant leur épreuve des possibilités suffisantes, complètes pour parvenir à la perfection de la vie humaine.

Les livres ouverts, contenant les ordonnances d’après lesquelles le monde sera jugé, sont, à notre avis, les livres de la Bible. L’Eglise, actuellement à l’épreuve, est jugée d’après ces mêmes livres. Personne n’est actuellement à l’épreuve si ces livres ne lui sont pas, dans une certaine mesure, ouverts (compris). Cette interprétation s’accorde avec les paroles suivantes de Jésus : « La parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au der­nier jour » (au cours de la dernière période) — le Jour Millénaire (Jean 12: 48). Le mot grec traduit ici par jugé est le même que celui employé dans notre texte et dans 1 Cor. 6 : 1. Ce mot est rendu par l’expression «plaider contre» en Mat­thieu 5 : 40.

Les paroles de Jésus ne seront plus exprimées mystérieusement sous forme de paraboles et dans un langage obscur, afin qu’écoutant le peuple en­tende et ne comprenne point; mais les choses secrètes seront révélées. Le « mystère de Dieu »(l’Eglise) étant accompli, les livres seront ouverts et la connaissance de l’Eternel remplira la terre entière. Car Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés (rachetés) et parviennent (alors) à la connaissance de la vérité ». — 1 Tim. 2 : 4.

Le verset suivant est en harmonie avec celui que nous venons d’examiner, Il dit que « la mer (les masses humaines ne se trouvant sous aucune contrainte religieuse) rendit les morts qui étaient en elle ». Cela signifie que le genre humain – sera délivré de cette condition d’incrédulité et amené sous l’autorité du Trône Blanc. Par conséquent, lorsque tous les humains seront tenus sous contrô­le, il n’y aura plus de mer (Apoc. 21 :1; voyez aussi Jude 13 et Jacques 1 : 6). « La mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres » (durant cet âge ou jour).

Cette épreuve concerne le monde (mais non les saints — Jean 5 : 24) et représente, en vérité, une grande perspective d’avenir pour les humains. Grâce à cette épreuve la création gémissante tout entière sera délivrée de la servitude de la corrup­tion pour avoir part à la liberté glorieuse (à la délivrance de la mort) des Fils de Dieu ( Romains 8 : 21, 22).

Un autre livre, celui de la vie, fut ouvert. Cela nous suggère l’idée que, comme il existe un livre (nomenclature) de vie, dans lequel les noms de tous les vainqueurs de l’Age de l’Evangile, dignes de la vie divine, sont inscrits, de même il sera tenu, dans l’âge prochain, une nomenclature, un livre où figureront les noms de ceux qui seront estimés dignes de la vie humaine parfaite.

Le livre actuel, qui est presque achevé, ne sera pas ouvert à la même époque que l’autre. Les noms qui y sont inscrits seront connus lorsque l’âge présent sera entièrement terminé; alors nous saurons qui auront été jugés dignes de faire partie de l’Epouse, de la femme de l’Agneau. Il en sera de même du livre de l’âge prochain; il ne sera pas ouvert avant la clôture de cet âge ni avant que ceux dont il contient les noms aient obtenu la domination sur la terre, perdue par Adam.

Un autre point important montrant la diffé­rence qui existera entre le jugement du monde durant l’Age Millénaire et le nôtre pendant cet Age de l’Evangile, est que les humains, bien que devant posséder la foi, seront soumis à une épreu­ve basée sur les oeuvres — ils seront « jugés, cha­cun selon ses oeuvres ». Nous, au contraire, qui vivons dans un âge où il est impossible d’agir par­faitement, nous sommes jugés en grande partie d’après notre foi. « Qu’il te soit fait selon ta foi »est-il écrit. Cependant les oeuvres doivent être accomplies selon notre capacité.

A la fin de cet âge de jugement ou d’épreuve, la mort, le séjour des morts et tous ceux qui ne seront pas inscrits dans le livre de vie seront jetés dans l’étang de feu, que nous avons déjà décrit comme représentant la colère et la destruction. Que cet étang de feu soit symbolique, cela se voit facilement, parce que la mort et le séjour des morts y sont jetés. Le séjour des morts ne sera plus et la mort adamique sera anéantie pour tou­jours (Esaïe 25: 7, 8). Tous les hommes qui seront alors jugés indignes de la vie mourront. Mais ils mourront de la seconde mort, réservée aux pécheurs volontaires, car la mort adamique, avec toutes ses conséquences, aura été détruite.

Cinquième tableau

LA SAINTE CITÉ (GOUVERNEMENT) — L’ÉPOUSE — LE TABERNACLE DE DIEU PARMI LES HOMMES — LES PEINES, LES AFFLICTIONS ET LA MORT ABOLIES. Apoc. 21 : 1-7

Ce passage de l’Ecriture nous fait voir le côté sublime de cet Age Millénaire glorieux. Le pre­mier ciel, la première terre et la mer ont disparu entièrement, et le décor qui s’offre à nos yeux nous montre la pleine inauguration des nouveaux cieux et de la nouvelle terre. Les nouveaux cieux (la domination spirituelle de Christ) et la nouvel­le terre (la société réédifiée) sont maintenant éta­blis; comme de raison, il n’y a plus de mer — de peuples agités.

La Nouvelle Jérusalem, descendant d’auprès de Dieu sur la terre et devant être plus tard l’ha­bitation de Dieu, représente admirablement l’Egli­se en tant que Royaume ou Gouvernement domi­nant sur la terre.

De même que le faux système, la fausse égli­se (l’antéchrist), a tenté durant l’âge actuel de gouverner les nations de la terre, ainsi l’Eglise véritable, unie au vrai Christ, entrera en posses­sion du vrai Royaume qui exercera son autorité sur les nations de la terre. La première est appe­lée, dans les Ecritures, la grande Cité (gouverne­ment) qui règne sur les rois de la terre, et aussi Babylone (confusion); la seconde doit. devenir une forte Cité surnommée Sion, Nouvelle Jérusa­lem, et « ville du grand Roi », du « Roi des rois et Seigneur des seigneurs ». « Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera point ébranlée ».

Etant l’habitation de Dieu, l’Eglise sera le lieu d’où l’Eternel agira pour bénir le monde entier; car la « propitiation pour l’iniquité » (Dan. 9 : 24) ayant rapproché le genre humain de Dieu et ayant effacé le péché, il sera convenable que la puis­sance divine procède au relèvement et à la béné­diction de tous — « comme Dieu l’avait annoncé par la bouche de tous les saints prophètes> (Actes 3 : 21).

Oui, Dieu Lui-même essuiera toute larme de leurs yeux. Cela fut prévu dans le Plan de Dieu dès le début. Dieu a tant aimé le monde qu’Il envoya Jésus ; c’est donc de Lui, et par Lui, et pour Lui, que sont toutes choses, y compris nous-­mêmes (Rom. 11 : 36). Certains traits distinctifs du Plan de salut nous ont montré que Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même (fournissant la rançon exigée par Sa propre Jus­tice), d’autres traits nous apprennent maintenant que l’oeuvre de l’Age Millénaire sera aussi la Sienne. C’est Dieu, en effet, qui essuiera toute lar­me, etc. Cependant, comme dans les temps pas­sés, l’Eternel se servira d’agents, d’intermédiaires pour accomplir Son oeuvre. Christ et Son Epouse doivent être ces intermédiaires. Et comme il en a été jusqu’à présenta il en sera encore dans la suite. Dieu sera en Christ, et Christ en nous.

Combien il est magnifique de penser que nous participerons bientôt à l’oeuvre consistant à essuyer toute larme des yeux des humains. C’est là une oeuvre que nous aurons pour mission d’ac­complir pendant l’Age Millénaire, et, tout comme un essuyage de larmes, cette oeuvre sera progres­sive. Les larmes dureront aussi longtemps que ce qui en est la cause (l’imperfection, les peines et la mort) existera; et elles ne seront totalement enle­vées qu’à la fin de l’Age précité. Alors «  la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance; car les premières choses auront disparu ». Tous ces maux font partie de la malé­diction survenue à cause du péché. Or, tous ayant été rachetés par Celui qui fut fait malédiction pour nous, il est convenable qu’au temps marqué tous aient part aux bénédictions susmentionnées, et que la malédiction soit ôtée pour toujours.

« Et celui qui était assis sur le trône dit Voici, je fais toutes choses nouvelles ».

Oui, c’est pour ce motif qu’Il devint homme et qu’il donna Sa vie humaine comme prix de ran­çon pour l’homme qui avait péché. C’est lorsqu’Il se trouvait sur ce plan d’existence inférieur – que Christ racheta ce dernier. Il doit encore, grâce à Sa vie (divine) nouvelle, bénir l’homme en lui offrant toute possibilité de retrouver ce qu’il a perdu — la perfection humaine, la ressemblance à son Créateur. –

Celui qui siège dans les cieux avait déjà an­noncé ces « temps de rétablissement », cette action de faire toutes choses nouvelles, par la bouche de tous Ses saints prophètes. Maintenant il déclare à Jean que cette promesse est fidèle et sûre « Ecris; car ces paroles sont certaines et véritables ».

Il est le A et le Z; c’est Lui qui commence à opérer le salut de l’humanité, et c’est Lui qui l’achèvera. Il donnera gratuitement, comme Il l’a déclaré, de l’eau de la vie à tous ceux qui seront altérés; et tous ceux d’entre les hommes qui le voudront, pourront se mettre en harmonie avec Lui et vivre à toujours.

En ce temps-là, ceux qui se montreront dignes d’obtenir la vie humaine parfaite seront appelés vainqueurs et hériteront « tout cela », — le Royau­me terrestre, — de la même manière que les mem­bres de l’Eglise de cet Age de l’Evangile sont appe­lés vainqueurs et héritent les choses spirituelles.

Mais ceux qui ne voudront pas renoncer, alors, à pratiquer les oeuvres des ténèbres auront part à l’étang de feu et de soufre — ils seront passibles de la seconde mort. Cette mort est le châtiment qui leur sera infligé à cause de leurs propres péchés, et elle sera éternelle. Elle n’aura jamais de fin, elle ne sera jamais interrompue par une résurrection. Non, Christ ne meurt plus, il n’y aura pas de rachat de cette mort, comme il y en eut un de la mort adamique.

Alors, le péché étant effacé et les pécheurs dis­parus, toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre chanteront les louanges du Roi des siècles, immortel, invisible, du seul Dieu sage, et Lui rendront grâces.

Sixième tableau

LA NOUVELLE JERUSALEM, LA LUMIERE DES NATIONS.

Apoc. 21 19-27

Ce tableau semble nous ramener à notre épo­que, et celle-­ci paraît être son point de départ. Il est montré à Jean, qui représente les membres de la classe de l’Epouse vivant de nos jours, la Sainte Cité (gouvernement) descendant sur la terre. Mais avant d’être à même de la voir, Jean devait s’élever en esprit le plus haut possible au-dessus du niveau terrestre. Il en est de même de nous, que Jean représentait, nous pouvons voir le Royaume de Dieu en train de venir. En effet, Celui qui est élevé au plus haut des cieux com­mence à régner, dirigeant et renversant toutes choses terrestres, afin que la volonté de Dieu puisse se faire pleinement sur la terre comme au ciel. Mais tous ne peuvent pas apercevoir ce Royaume qui s’achemine déjà en direction de la terre, qui est en train de descendre. Pour recon­naître sa venue, il nous faut nous éloigner du monde et nous placer à un autre point de vue que ce dernier. Il nous faut nous élever en esprit (plus tard en personne) jusqu’à la grande et haute montagne (Royaume de Dieu), c’est-à-dire que nous devons nous mettre en plein accord avec ce Royaume céleste, lui être entièrement loyaux avant de gagner la confiance du Roi, en sorte que nous soient montrées sa gloire, sa puissance et la position future que nous occuperons en tant qu’Epouse du Roi.

Ainsi de notre point de vue actuel, nous som­mes capables de voir ce que très peu de personnes paraissent remarquer, à savoir que ce Royaume sera tout-puissant, spirituel, «resplendissant de la gloire (de la majesté et du pouvoir) de Dieu ».

Il nous est donné ici une description symboli­que de -ce glorieux – gouvernement de la terre. La ville entière est d’un Or pur, image de la gloire divine, d’une gloire internissable, de la gloire de Dieu. Elle possède des murailles qui ont pour nom « Salut » (Esaïe 60 :18); la protection et la sécu­rité résident donc en elle. Ses murailles ne se fendront ni ne tomberont jamais, car leurs fondations sont faites de pierres précieuses. Les murailles elles-mêmes sont bâties en jaspe clair comme du cristal. Ces murailles de salut reposent en sûreté sur une rédemption accomplie, sur des fondations achevées, ainsi que l’exprimèrent Jésus, les Apô­tres et les Prophètes (Ephés. 2 : 20).

La ville était disposée en carré, sa largeur, sa longueur et sa hauteur étaient égales. Elle avait une forme cubique, symbole d’une figure parfaite. C’est là une autre manière de montrer sa perfec­tion; elle est parfaite à l’égard de Dieu comme à l’égard de la terre.

La ville n’avait besoin ni du Soleil (le Messa­ge de l’Evangile) ni de la Lune (le reflet de l’Evan­gile la Loi mosaïque) pour l’éclairer, car la gloi­re de Dieu l’avait illuminée. A présent nous con­naissons en partie et nous voyons comme à tra­vers du verre fumé, confusément; alors, nous connaîtrons comme nous avons été connus, étant rendus parfaits comme être divins, possédant la gloire de Dieu.

Mais les nations de la terre auront encore besoin du soleil et de la lune tant symboliques que littéraux. En fait, c’est lorsque les livres seront ouverts que la pure lumière de l’Evangile et de la Loi brillera pleinement et bénira le mon­de. Le prophète déclare : « L’éclat de la lune sera aussi brillant que celui du soleil; et la lumière du soleil sera, sept fois plus vive (parfaite) qu’aujour­d’hui… lorsque l’Eternel bandera les plaies de son peuple (causées par le péché) et guérira les bles­sures faites par ses coups (Esaïe 30 : 26). Ainsi, non seulement la connaissance de l’Eternel, pro­cédant des livres ouverts, sera accordée aux na­tions, mais la ville (le gouvernement, le pouvoir) sera en mesure de fournir à celles-ci de la lumiè­re. « Les nations marcheront à sa lumière » [les mots : « qui auront été sauvées » manquent dans les manuscrits les plus anciens].

Septième tableau

LA RIVIERE DE L’EAU DE LA VIE

Apocalypse 22 : 1-3, 17

Ce qui est montré dans le tableau commence à s’accomplir après l’instauration de la ville (du gouvernement) de Dieu sur la terre, et illustre sous différents aspects encore les bénédictions qui émaneront de cette cité.

On y voit un fleuve d’eau de vie et des arbres dont les fruits entretiennent la vie et dont les feuilles sont pour la guérison des nations. Ce tableau nous fait aussitôt penser au paradis d’où Adam fut chassé à cause de son péché, et à l’arbre de vie qui était planté au milieu de l’Eden, auquel notre ancêtre perdit le droit d’avoir accès et dont le défaut d’en manger les fruits provoqua sa mort et celle de sa race.

Oh quelle belle illustration nous est-il don­né ici du « rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé » ! La guérison de toute malédiction, l’abolissement du péché et, par voie de conséquen­ce, de la misère, de la souffrance et de la mort, parce qu’une rançon a été fournie et que Celui qui l’a fournie a reçu le pouvoir d’accomplir ce glo­rieux rétablissement.

L’eau de la vie qui doit sortir du Trône est une image se rapportant à l’avenir, car ce Trône n’a pas encore été établi sur la terre. Nous prions toujours : « Que ton règne vienne», et il faut que cette prière soit exaucée avant que le fleuve de l’eau de la vie puisse couler. L’eau de la vie est la connaissance — la vérité — dont l’humanité est actuellement privée. Elle coulera abondamment lorsque le Tabernacle de Dieu sera au milieu des hommes. Alors l’humanité altérée, gémissante et soumise au douloureux esclavage du péché et de la mort, sera rafraîchie et rétablie.

La connaissance de Dieu (qui conduit à la vie éternelle — Jean 17 : 3) se trouve actuellement dans une mesure limitée en ceux qui sont engen­drés par la Parole de Vérité et comme le déclara Jésus, elle est en eux une source qui jaillit jusque dans la vie éternelle. Mais, dans l’âge prochain, l’Age millénaire, cette connaissance de l’Eternel deviendra un large et abondant fleuve de vérité. Limitée à présent à quelques-uns seulement —au Petit Troupeau — elle sera dans la suite acces­sible à tous. En ce temps-là, les membres du Petit Troupeau qui marchent actuellement sur le che­min étroit pour gagner le grand prix, à savoir la vie, l’immortalité, auront atteint et remporté ce prix. La Vierge chaste fiancée actuellement au Fils du Roi Céleste Lui sera alors unie. Par cette union avec l’Epoux, elle sera l’Epouse, la femme de l’Agneau et sa cohéritière. Son oeuvre future, en tant qu’Epouse, est indiquée dans le verset 17: « L’Esprit et l’Epouse disent : Viens !… – Que celui qui l’entend dise aussi : Viens ! Que celui qui a soif vienne que celui qui veut de l’eau vive la reçoive gratuitement ! »

Dans l’Age actuel de l’Evangile, nous, comme membres de la classe des Vierges fiancées, nous pouvons être employés par l’Esprit dans l’oeuvre consistant à faire sortir (à sélectionner) ceux qui bientôt feront partie de l’Epouse et participeront au nom, à la gloire et à l’oeuvre de l’Epoux. C’est là un grand privilège; et quel réconfort cela apporte aux coeurs de tous les engendrés de l’Esprit de Dieu (de l’esprit d’amour) de savoir que le but même de la sélection dont ils sont l’objet à présent est de les rendre capables d’être, dans l’Age prochain, co-ouvriers avec l’Epoux et leur Père dans l’oeuvre de bénédiction de toutes les familles de la terre ! Ils auront alors le privi­lège de faire couler l’eau qui sera offerte gratuite­ment et d’inviter les humains à boire de cette eau de la connaissance et de l’amour de Dieu pour avoir la vie éternelle.

Les arbres de vie paraissent symboliser les saints dont les feuilles (confessions de foi et ensei­gnements) guériront les hommes, et dont les fruits seront adaptés aux conditions des hommes, les­quelles changeront à mesure que les humains s’élèveront vers la perfection. Les fruits seront appropriés à chaque nouvelle saison, relevant ainsi l’homme et le faisant parvenir à l’état de perfection humaine.

« Il n’y aura plus d’anathème ». La malédic­tion sera progressivement levée et l’homme en sera graduellement délivré grâce aux bénédictions de cet Age glorieux. Alors, lorsque le Royaume sera remis à Dieu, le Père, « Ses serviteurs Le ser­viront » « et ils régneront aux siècles des siècles ».

W.T. 330 — 1882.