LE SOUPER COMMÉMORATIF 1966

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Combien sacrés sont les souvenirs qu’éveille l’anniversaire de la mort de notre – Seigneur ! Cet anniversaire rappelle l’amour du Père exprimé dans tout le plan de salut dont le point central est le don du Fils de Dieu, comme Rédempteur. Il dirige spécialement nos pensées sur Celui qui s’est donné – Lui-même en rançon — comme prix correspondant — pour tous. La foi alors nous rap­proche davantage de Celui qui a souffert, « Lui juste pour des injustes », et, le coeur débordant de reconnaissance et les yeux voilés de larmes, nous laissons s’échapper comme un murmure de nos lèvres Mon Sauveur ! Mon Rédempteur ! Mon Seigneur et Maître ! Il m’a aimé et s’est donné Lui-même pour moi !

Combien bénie est la pensée que le Seigneur aime nous voir méditer sur Lui et nous entendre L’appeler du possessif « notre » ! Lui, Il est si grand, étant élevé bien au-dessus des anges, hono­ré d’un nom supérieur à tout nom qui peut se nommer, occupant la place la plus proche du Père, et nous, nous sommes si insignifiants, si imparfaits, si indignes d’une amitié pareille ! Rap­pelons-nous, cependant, « qu’Il n’a pas honte de nous appeler frères»; il Lui est agréable de nous voir commémorer Sa mort et, dans ce but, Il nous donna le pain et le Vin comme emblèmes, le premier de Son Corps rompu et le second de Son sang répandu, l’un devant représenter les droits et les privilèges humains rachetés pour tous, et desquels tous pourront avoir leur part, et l’autre la vie qu’Il donna, cette vie garantissant la vie éternelle à tous ceux qui l’accepteront. Comme il- est délicieux, encore, de compter les jours et les heures, comme le firent le Sei­gneur et les Juifs – jusqu’au moment ultime où « l’heure étant venue », le Seigneur s’assit avec Ses disciples pour célébrer la mort de l’agneau pascal typique, et pour réfléchir sur la délivrance des premiers-nés d’Israël, de la grande destruc­tion qui s’abattit sur l’Egypte, et sur la délivrance opérée ultérieurement, par ces premiers-nés, en faveur de tout l’Israël de Dieu typique.

Comme il est doux de regarder par-delà le type alors commémoré? et d’entendre le Maître déclarer, en instituant – de nouveaux symboles : « Faîtes [désormais] ceci – [la célébration de la Pâque] en – mémoire de moi ! » Oh ! oui, c’est dans le Crucifié que nous voyons maintenant «l’Agneau de Dieu qui ~te le péché du monde »! « Christ, – nôtre Paque [notre Agneau pascal], a été immolé. Célébrons donc la fête »; car, toutes les fois que nous faisons ceci, nous annonçons la mort de notre Seigneur jusqu’à ce qu’Il soit revenu jusqu’à ce que, Son Royaume étant venu, nous soyons admis à boire avec Lui du vin nouveau (symbole de nouvelle vie et de joie), dans le Royaume (Matth. 26 : 29 -1 ; Cor. 5 -7, 8; 11.

Nous avons toutefois le privilège, – non seule­ment de goûter aux faveurs que confère le sacri­fice de notre Seigneur (en prenant notre part des mérites de ce sacrifice avec les avantages en résultant l’obtention par la foi de la justifica­tion et des droits et privilèges de rétablissement rachetés), mais plus que cela nous sommes invi­tés à participer avec notre Maître au sacrifice et a la glorieuse récompense qui s’y rattache. Ceux, dit notre Seigneur, qui comprennent – mon oeuvre et ses effets; qui désirent participer à mon Royaumee et à son oeuvre de bénédiction du monde, que ceux-là soient aussi rompus comme moi et qu’ils boivent comme moi, jusqu’à la mort, la coupe de l’abnégation de soi. A tous ceux-là le Seigneur déclare « Buvez-en tous. » L’Apôtre confirme cette pensée, disant « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion [l’association] au sang [à la mort] de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion [l’union commune] au corps de Christ (version Synodale) ? Car nous qui sommes plusieurs [mem­bres du corps de Christ] sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain (version Darby). » (1 Cor. 10 16,17.)

C’est joyeusement, Seigneur bien-aimé, que nous mangeons (approprions à nos besoins) le mérite de ta pure nature humaine sacrifiée pour nous, pour notre justification. C’est joyeusement aussi que nous participerons avec Toi à la coupe de souffrances, comprenant que c’est un privilège béni de souffrir avec Toi, afin de pouvoir égale­ment régner avec Toi au temps marqué, de mou­rir avec Toi afin de pouvoir, dans l’éternel ave­nir, vivre avec Toi, demeurer semblables à Toi et participer à Ton amour et à Ta gloire, en tant que Ton Epouse. Oh ! puissions-nous être fidèles dans l’accomplissement, non seulement du sym­bole, mais aussi de la réalité ! Bien-aimé Seigneur, nous entendons Ta parole nous dire «Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé. » Seigneur, nous ne sommes pas capables par nous-mêmes de nous sacrifier ainsi, mais Ta grâce nous suffit, car nous sommes entièrement Tiens, actuellement et pour toujours.

Oh ! l’heureuse pensée ! Si nous sommes fidè­les dans le privilège qui nous est présentement donné, de boire à la coupe du Seigneur et d’être rompus avec Lui, en tant que Son Corps, nous formerons bientôt avec Lui cette « Eglise des pre­miers-nés inscrits dans les cieux » et, comme tels, nous constituerons la Sacrificature Royale laquel­le, sous la direction du Grand Souverain Sacri­ficateur, délivrera de l’asservissement et de l’esclavage d’Egypte tous ces esclaves du péché dont les gémissements et les appels à la délivrance sont montés aux oreilles de l’Eternel des armées.

Ce sont là certaines des pensées qui pousse­ront les membres du Peuple de Dieu, répandus dans le monde entier, à se réunir en petits grou­pes (et parfois seuls avec Jésus), le 3 avril au soir, après six heures, pour commémorer en ce jour anniversaire l’événement historique le plus remarquable qui se soit produit dans l’univers de Dieu. (Nous préférons pour cet anniversaire commémoratif une date aussi exacte que possi­ble; nous ne pensons pas cependant que ce serait une affaire grave si nous n’avons pas la date exacte. C’est l’événement, et non le jour, que nous célébrons. Néanmoins, la commémoration annuelle à la date exacte est désirable.)

Mangez et buvez, ô bien-aimés, dit l’Epoux à la classe de ceux qui forment Son Epouse (Cant. des Cant. 5 1). Mangeons et buvons avec véné­ration, avec dévotion, d’une manière réfléchie et dans la prière, les larmes aux yeux peut-être, en pensant à l’amour et au sacrifice de notre Rédemp­teur, et en nous engageant de nouveau à mourir avec Lui. Rassemblez-vous avec les consacrés qui reconnaissent en Lui leur Rançon et qui se plai­sent a faire ceci en mémoire de Lui; si vous ne le pouvez pas, célébrez seuls.

Que votre coeur soit pénétré de la réalité au point de faire oublier formes et cérémonies, à l’exception de celles requises par l’ordre et la décence. Préparez d’avance quelque sorte de « fruit de la vigne ». Notre préférence va au jus extrait du raisin sec cuit, ou au jus de raisin non fermenté; et pour le pain, nous recommandons le pain juif sans levain, ou bien de simples biscuits préparés avec de l’eau et contenant à peu près les mêmes substances farine, eau et sel préparés sans levain. Le levain étant un symbole du péché, de la corruption, le pain levé par la levure n’est pas un symbole approprié de notre Seigneur qui fut « sans souillure et séparé des pécheurs ».

Extrait de W.T. 2436 – C.T.R. 1899.