OBEISSANT À DIEU PLUTÔT QU’AUX HOMMES

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  • Actes 4 : 1-31 —

LE COURAGE DES SERVITEURS DE DIEU. —ST. PIERRE, PORTE-PAROLE DEVANT LE SANHEDRIN. — LES ERUDITS EMERVEILLES. — LES APOTRES, DES HOMMES DU COMMUN PEUPLE, SANS AUCUNE INSTRUCTION. —NON PAS UN ESPRIT DE CRAINTE, MAIS DE SOBRE BON SENS ET DE COURAGE. — INS­TRUITS A L’ECOLE DE JESUS. — RESULTATS MERVEILLEUX. — QUAND OBEIR ET QUAND DESOBEIR.

”Veillez, soyez fermes dans la foi, soyez virils, soyez forts ». — 1 Corinthiens 16 : 13.

St. Pierre et St. Jean, arrêtés pour avoir prê­ché que Christ avait guéri, dans le Temple, un homme impotent, furent traduits devant le plus haut tribunal juif, le Sanhédrin, composé de soi­xante-dix érudits, pour y répondre de ce témoi­gnage. Les membres de ce Sanhédrin s’assirent donc en demi-cercle, et leurs prisonniers furent placés devant eux. Lorsque nous nous souvenons que les Apôtres étaient des pécheurs illettrés, n’ayant pas l’habitude de parler en public et d’être en contact avec les grands et les érudits de ce monde, nous pouvons bien nous étonner de leur courage et de la franchise dont St. Pierre fit preuve à cette occasion dans sa présentation du Message de l’Evangile. Le Sanhédrin en fut éton­né aussi. Il reprochait aux Apôtres, non pas d’avoir fait une bonne action en guérissant un impotent, mais de prêcher le nom de Jésus.

Cependant, sous la direction du Saint Esprit, Pierre, avec sagesse et bienséance, attira l’at­tention des soixante-dix érudits sur le fait que lui et l’autre Apôtre étaient en réalité jugés pour avoir guéri un homme infirme. Puis, de nouveau, il refusa d’admettre que ce fut par son pouvoir ou par celui de son compagnon que la guérison avait été opérée. Reconnaissant qu’il était, ainsi que Jean, simplement un homme du commun peuple, il attribua entièrement le miracle à Jésus. Quelle leçon nous trouvons ici pour tous ceux qui représentent le Seigneur comme Ses ambassa­deurs ! Ainsi que le dit St. Paul, “nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais nous prêchons Jésus-Christ”. — 2 Corinthiens 4 : 5.

Combien courageux, en vérité, était l’Apôtre, en tout état de cause, lorsqu’il prononça ces paro­les : «Sachez-le, vous tous, et que tout le peuple d’Israël le sache aussi, c’est au nom de Jésus­-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente guéri devant vous ». St. Pierre prêcha non seulemént que Jésus n’était pas un séducteur, mais qu’il était le véritable Messie attendu par les Juifs depuis longtemps ; il déclara aussi que le Sanhédrin avait fait mourir ce Mes­sie. C’était la vérité, et il était nécessaire qu’elle fût dite. S’il avait évité d’en parler, l’Apôtre aurait montré qu’il avait de la crainte, et il aurait manqué de faire une bonne et convenable impression sur les membres du Sanhédrin.

Certains pourraient être d’avis que St.Pierre n’employa pas le langage d’un homme distingué, d’un gentleman, et qu’il n’a pas dû produire une telle impression sur le Sanhédrin. M. Benson, dans The North American Review, donna du mot gentleman une définition qui paraît s’adapter à ce cas. Nous la citons “Comment définissez-vous un gentleman, alors ? » dit le juriste, se penchant en avant à un certain moment de la conversation. « Le gentleman, d’après ce qu’on dit, n’offense jamais personne involontairement », dit l’ecclé­siastique. Deux des convives prononcèrent à voix basse « volontairement » dans le but de corriger cette définition, mais l’ecclésiastique sourit.  « Non, dit-il, un gentleman est parfois blessant lorsque l’honneur et la raison l’exigent, mais alors il l’est intentionnellement. L’homme qui n’est pas un gentleman est souvent blessant lorsqu’il n’a pas l’intention de l’être”. «  Mais est-il toujours un gentleman quand il est blessant volontairement? » demanda le juriste. «  Un gentleman l’est tou­jours », répondit l’ecclésiastique avec un sourire.

Mais pour Pierre, ce n’était pas le moment de faire des calembours. Pour lui, c’était le moment où, comme vrai gentleman, il devait pro­fiter de l’occasion qui s’offrait à lui de placer, sans méchanceté aucune, la vérité devant ses audi­teurs. Et combien de vérités furent exprimées en quelques mots par St. Pierre, peut-on remarquer dans le récit ! il identifia Jésus de Nazareth, le Galiléen qui avait été crucifié, au Messie, à Celui qui avait l’approbation de Dieu. Cette approba­tion, Dieu la manifesta, en Le ressuscitant d’entre les morts.

Le Sanhédrin rendu perplexe

Puis l’Apôtre leur cita des paroles de la pro­phétie de David (Psaume 118 :22), en disant « Ce Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtis­sez ; elle est devenue la pierre angulaire. Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel, aucun autre nom qui ait été donné aux hom­mes, par lequel nous devions être sauvés ». Si ses auditeurs pensaient que ces propos étaient violents et mordants, c’est parce qu’ils étaient sérieusement enracinés dans le mal. Combien avantageux cela aurait-il été pour eux, s’ils avaient eu des dispositions de coeur humbles, comme ceux qui écoutèrent St. Pierre le jour de la Pentecôte! Alors, consternés, ils se seraient aussi écriés “Frères, que ferons-nous ? » Mais, hélas ! l’édu­cation, l’honneur des hommes et les postes élevés sont souvent un handicap pour ceux qui les pos­sèdent.

Les membres du Sanhédrin étaient riches non seulement financièrement et en honneurs des hommes, mais aussi intellectuellement, ils étaient très, éduqués. C’est à eux que s’appliquent ces paroles de Jésus “ Malheur à vous riches ! » —vous êtes dans de mauvaises conditions. L’orgueil, l’honneur qui vient des hommes, la haute opinion de soi-même empêchent beaucoup de Ces riches de recevoir le simple Message de l’Evangile. Ain­si, nous pouvons remarquér qu’il existe des com­pensations dans les dispositions prises par Dieu, et que la pauvreté est, sous certains aspects, une bénédiction déguisée. C’est la raison pour laquelle la Parole nous assure qu’il n’y aurait pas beau­coup de riches, ni beaucoup de grands, ni beau­coup d’instruits, ni beaucoup de nobles parmi les élus du Seigneur, parmi ceux qui doivent faire partie de la classe de l’Epouse et du Royaume céleste. — 1 Corinthiens 1 : 26-29.

Remarquant la hardiesse de St. Pierre et de St. Jean, et sachant que c’étaient des hommes ignorants, sans instruction, les membres du Sanhédrin furent dans l’étonnement. «  Ils recon­naissaient en eux des gens qui avaient été avec Jésus ». Ah oui ! de Jésus aussi certains avaient dit “Comment cet homme connaît-il les Ecri­tures, lui qui n’a pas étudié ? », qui n’a fréquenté aucune de nos écoles (Jean 7 : 15). Ils se rappe­laient de la puissance que Jésus manifesta aux yeux du peuple, de l’Esprit de Dieu, et de Sa franche présentation de la Vérité. Ils reconnurent en St. Pierre et en St. Jean des hom­mes possédant le même caractère, remplis de l’es­prit de Jésus. Et cela est vrai des disciples du Sei­gneur depuis ce temps-là jusqu’à ce jour. Ainsi que l’Apôtre l’écrit « Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, d’amour et de sobre bon sens » (2 Timothée 1: 7). Tous ceux du Peuple du Seigneur devraient se souvenir de cela et cultiver cet esprit ; ils devraient être des copies du Seigneur Jésus et des fidèles Apôtres de telle sorte que les gens pus­sent reconnaître an eux tous des personnes qui ont été avec Jésus et ont été enseignées par Lui.

Mals nul ne doit oublier qu’il n’existe qu’un seul chemin conduisant à la communion avec Dieu; ce chemin est le Seigneur Jésus-Christ. L’Apôtre l’indique en effet dans son discours « Il n’y a, sous le ciel, aucun autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés ». Nous devons avoir foi en Jésus. Nous devons comprendre qu’il mourut pour le péché du monde, il faut que nous L’acceptions personnellement comme notre Sauveur, il nous faut consacrer tout le peu que nous avons pour marcher fidèlement sur Ses traces, même jusqu’à la mort. C’est en remplissant ces conditions que nous devenons Ses disciples. Etant devenus des disciples, des élèves à l’Ecole de Christ, et ayant été engendrés du Saint Esprit, nous avons le pri­vilège d’annoncer Ses vertus et de laisser briller notre lumière devant les hommes, afin que ceux-ci, voyant nos bonnes oeuvres et notre ressem­blance au Maître, glorifient Dieu à notre sujet.

Les membres du Sanhédrin devinrent per­plexes lorsqu’ils s’aperçurent que les disciples avaient de si forts arguments et qu’ils avaient retourné la situation en les accusant, devant le peuple, d’être les véritables coupables, les meur­triers du Fils de Dieu, du Messie. Et comme ils voyaient l’homme qui avait été guéri, ils se ren­dirent compte qu’un grand miracle avait été accompli et ils ne pouvaient rien dire. Alors, ils firent sortir les Apôtres afin de pouvoir discuter de leur cas en privé, ils ne pouvaient pas nier le miracle et ils avaient peur de ce qui pourrait arri­ver si ce qui avait été dit concernant Jésus et la part qu’ils avaient prise dans le meurtre de Celui-ci devait se propager parmi le peuple à quelque degré que ce fût. Ils jugèrent qu’il était préféra­ble de laisser partir les disciples, mais en leur enjoignant, avec menaces, de ne plus prêcher au nom de Jésus.

Courage dans la prédication de l’Evangile

Alors se révéla le merveilleux courage des Apôtres qui répliquèrent “Jugez vous-mêmes s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu. Car, nous ne pouvons point ne pas parer de ce que nous avons vu et entendu.

La Bible prescrit aux disciples de Jésus d’être soumis aux autorités qui sont placées au-dessus d’eux (Romains 13 :1-7 ; 1 Pierre 2 :13-17). Mais, tout en s’efforçant de se soumettre ainsi aux lois sous tous les rapports, les Chrétiens doivent se rendre compte qu’il existe une Loi et un Souve­rain encore plus élevés, et doivent être soumis aux autorités mondaines tant que celles-ci ne viennent pas en opposition avec une prescription émanant de la plus haute Autorité — celle de Dieu. Dieu, par Jésus, avait donné l’ordre aux dis­ciples d’être Ses porte-parole dans la prédication du Message de l’Evangile. Ce message annonçait que la mort de Jésus avait la faculté d’effacer les péchés, et que Celui qui avait été immolé devait bientôt revenir pour établir Son Royaume et pour bénir le monde en le délivrant de l’esclavage du péché et de la mort. Ces disciples devaient aussi inviter tous ceux qui avaient assez de foi pour croire à ce Message à devenir des disciples de Jésus loyaux et fidèles en s’associant au Prince de ce Royaume qui n’est pas encore établi. En usant d’une telle fidélité, ces derniers manifeste­raient la foi qui était en eux et leur loyauté envers Dieu ; et cela leur donnerait la promesse d’obte­nir une part dans le Royaume que le Messie éta­blirait.

L’Eglise, encore jeune dans la foi, avait été, sans aucun doute, grandement affligée par l’em­prisonnement des disciples qui la conduisait. Aus­si lorsque ceux-ci furent relâchés, se tint une assemblée générale pour se réjouir et louer Dieu, où les fidèles remercièrent l’Eternel pour le cou­rage qu’il donna aux Apôtres, pour les promesses contenues dans Sa Parole et pour le miracle qui avait conduit à tout ceci, il en résulta que tous furent grandement encouragés, car il est écrit qu’ « ils annonçaient la Parole de Dieu avec har­diesse » et que « les Apôtres, avec une grande puissance, rendaient témoignage au Seigneur Jésus et à Sa résurrection, et une immense grâce se répandait sur eux tous ».

Notre texte d’or, qui est an plein accord avec notre présente étude, exhorte comme il faut tous ceux du Peuple de Dieu, de partout, à être fidè­les et loyaux envers Dieu et envers Sa Cause. Que chacun de nous s’applique donc ces paroles

“ Veillez, soyez fermes dans la foi, soyez virils, soyez forts ».

W. T. 5839 — 1916. (Extrait)