Matthieu 2 1-12
Texte d’or « Tu lui donneras le nom de Jésus ; car c’est lui qui sauvera le peuple de ses péchés ». Matth. 1 : 21.
C’est seulement un certain temps après la Pentecôte que, comme St. Paul nous l’explique, le « mur de séparation » qui existait entre les Juifs et les Gentils fut renversé. Pendant plus de dix-huit siècles, avant cet événement, toutes les faveurs et toutes les promesses de Dieu étaient données exclusivement aux Juifs ; Dieu ne parlait qu’à eux et ne s’adressait à eux que par leurs prophètes. Seuls leurs rois et leurs prêtres étaient dans un sens reconnus par l’Eternel. Si Dieu a agi ainsi, ce n’était pas parce qu’il n’y avait pas d’âmes nobles parmi les autres peuples, mais parce que, dans l’élaboration du Programme divin, la postérité d’Abraham fut spécialement choisie, bien qu’elle fût, comme l’a déclaré l’Eternel, en tant que peuple, déshonnête et entêtée. Parce qu’ils ne possédaient pas de révélation spéciale de Dieu, les esprits nobles parmi les autres nations se consacrèrent spécialement à l’examen des étoiles du ciel, et étudièrent l’astronomie ou l’astrologie. Ils portèrent les étoiles sur une carte, et déclarèrent qu’elles enseignaient certaines leçons relatives au bien-être de l’humanité.
Au temps de la naissance du Sauveur, Dieu, de cet important événement, donna un signe astrologique que comprirent les mages d’Orient, mentionnés dans le passage de l’Ecriture faisant l’objet de notre étude. Avec révérence, ces mages suivirent depuis leur demeure située en Orient, peut-être en Perse, l’étoile qui les guidait. Comment cette étoile les conduisait, nous n’en sommes pas informés, mais, selon toute apparence, elle cessa de les diriger lorsqu’ils arrivèrent en Judée. Ils se rendirent alors tout naturellement au palais du roi Hérode et ils dirent « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » Ils commirent là une erreur tout à fait compréhensible. Il nous faut un certain temps pour apprendre que les faveurs et les bénédictions divines ne sont pas toujours accordées aux riches et aux grands, mais le plus souvent aux « pauvres, quant au monde, riches en foi et héritiers du royaume . (Jacques 2 : 5). Ceux qui ont de tout, qui sont riches, qui sont satisfaits s’intéressent beaucoup moins au Sauveur que ceux qui sont pauvres, parce qu’ils n’éprouvent pas un si grand besoin de Lui et du Royaume millénaire de justice et de bénédiction qu’Il doit établir. C’est pourquoi, d’ailleurs, relativement peu d’entre eux s’intéressèrent à la première venue de notre Seigneur, comme relativement peu aussi, ainsi que les Ecritures le donnent à entendre, devaient soupirer après Sa seconde venue et l’établissement de Son Royaume.
Hérode affecta de s’intéresser avec les mages à la recherche de l’Enfant, mais simplement pour faire périr celui-ci et pour contrecarrer ainsi le dessein divin. Il voulait que la royauté d’Israël fût maintenue à sa propre famille, comme cela s’accomplit, puisqu’il eut six successeurs qui portèrent son nom, celui d’Hérode. De même que l’annonce de la naissance de l’enfant Jésus troubla les grands en ce temps-là, de même, nous pouvons en être sûrs, toute annonce de Jésus comme le Roi de gloire venu pour prendre le pouvoir sur le monde, si elle était confirmée, causerait la consternation parmi les gouvernants de la terre actuels, tels que les financiers, les politiciens, etc. Tous ont des plans imparfaits plus ou moins égoïstes, et se rendent compte instinctivement que l’inauguration d’un règne de justice absolue .mettrait obstacle à leurs affaires, à leurs projets, à leurs cartels, à leurs entreprises commerciales, à leurs implantations et à leur tricherie, qui deviennent pareils à une emprise sur la civilisation la plus haute de nos jours.
On chercha dans les prophéties et l’on appris que l’humble ville de Bethléem serait le lieu honoré où naîtrait notre Sauveur. Le rusé Hérode feignit d’avoir du respect pour le Roi désigné du Ciel et le désir de l’adorer, mais seulement pour pouvoir le détruire ensuite, comme il essaya de le faire plus tard en ordonnant le massacre d’innocents depuis l’âge de deux ans et en-dessous. Mais combien stupides étaient ses efforts pour contrecarrer le Tout-Puissant
Les mages ou sages qui cherchaient l’Enfant de Bethléhem pour l’adorer et pour lui offrir des dons symbolisaient peut-être cette grande vérité que seuls sont vraiment sages ceux qui, depuis ce temps-là, cherchent le Roi divinement désigné, Lui apportent l’encens de leur dévotion et, comme dons, tous leurs talents et leurs facultés. Ceux-là déposent leur vie même aux pieds du Sauveur ; comme Saint Paul l’explique, ils s’offrent « en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu ». — Rom. 12 :1.
Le nom Jésus est la forme grecque du mot Joshua qui veut dire Sauveur ; et en syriaque Sauveur signifie donneur de vie. Par conséquent, l’Enfant qui naquit pour être Roi des Juifs devait être le Sauveur du monde, le Donneur de vie au monde. Il n’est pas encore devenu le Donneur de vie, ni le Roi. Sa grande œuvre est encore future. C’est après Sa seconde venue qu’Il apparaîtra dans Sa gloire et qu’Il deviendra le Roi d’Israël, sur le plan spirituel. C’est alors aussi que, dans ce glorieux Empire qu’Il établira, Jésus sera le Donneur de vie au monde, son Médecin, et toutes les nations seront bénies en obtenant la magnifique opportunité de devenir de « véritables Israélites ». L’Empire du péché sera renversé, et les ténèbres, l’ignorance et la superstition, qui sont liées au péché, disparaîtront devant la glorieuse lumière de la vérité et de la grâce qui se répandra alors sur le monde.
Dans un certain sens, il est vrai, on peut dire que le Royaume, l’Empire du Messie est déjà commencé et que Sa domination s’exerce déjà depuis la Pentecôte. Dans un sens analogue, on peut dire que Son œuvre, consistant à sauver les pécheurs, a commencé à ce moment-là. Mais relativement au salut du monde, ce qui a été accompli durant les dix-neuf siècles passés est simplement une œuvre préliminaire à celle que Jésus accomplira quand Il prendra en main son grand pouvoir et règnera au commencement de l’Age millénaire. Ceux qui deviennent actuellement Son peuple sont favorisés et peu nombreux ; parmi eux, « il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles » ; ils ne forment ensemble qu’un « petit troupeau ». Avec ceux-là, Jésus agit sur la base de la foi. Ils sont sujets aux maladies, aux douleurs, aux afflictions et aux tribulations comme les autres hommes, mais ils croient en Dieu et agissent conformément à leur foi ; ils ont le témoignage de l’Esprit qu’ils sont enfants de Dieu, appelés du milieu du monde pour être cohéritiers de leur Sauveur. Ils commencent à être sauvés maintenant, en ce sens qu’ils se réforment et mettent leur confiance dans les promesses de l’Eternel ; mais, comme le déclare l’Apôtre, ils ne sont pas sauvés réellement, ils ne sont sauvés qu’« en espérance ». Pour obtenir le salut véritable, ils attendent qu’à Sa seconde venue, qui a lieu en cette fin de l’Age, le Rédempteur les rassemble comme Ses joyaux. Ils seront effectivement sauvés du péché et de la mort par le Rédempteur, quand ils obtiendront de Lui une part dans la première résurrection.
On ne peut pas vraiment dire que Jésus règne sur l’Eglise, sur Ses « membres », sur Sa « fiancée » qui doit bientôt devenir Son Epouse. Son attitude envers elle est celle d’un Instructeur, d’un Frère aîné, d’un Seigneur, d’un Chef. Il lui a promis que quand Il prendra en main Son grand pouvoir et établira Son Trône impérial sur la terre, elle s’assiéra avec Lui sur ce trône comme Son Epouse et cohéritière. Elle sera associée avec Lui dans le jugement et dans la discipline du monde, indispensables à son relèvement à la perfection humaine, à plus que ce qu’Adam possédait puis perdit, et que Jésus racheta. Ah oui, le mot Jésus (Sauveur) a une profonde signification C’est seulement à la clôture de cet Age que l’Eglise, expérimentant le changement à la résurrection, jouira de la récompense qui lui a été promise. C’est à la révélation de Jésus qu’elle recevra cette récompense. Et c’est seulement à la fin de l’Age millénaire que le sens véritable du mot Sauveur sera apprécié par le monde. Par l’Eglise, les millions d’humains de bonne volonté vivant sur la terre seront devenus « son peuple » (Matth. 1 : 21) et seront sauvés de leurs péchés, tandis que les incorrigibles seront entièrement détruits par la seconde mort.