TROUVANT LES JOYAUX DU SEIGNEUR

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Jean 1: 35-51

Texte d’or : « Nous avons trouvé celui dont Moïse a parlé dans la Loi et dont les prophètes aussi ont parlé c’est Jésus de Nazareth ».

Notre dernière leçon [voir article « Préparant le chemin du Seigneur », Journal de Sion, n° 1, 1969 — Trad] nous montra Jésus au temps de Sa consécration symbolisée par le baptême, quand Il reçut le saint Esprit qui témoigna à Jean qu’Il était le Messie. Ce fut après Son baptême que Jésus alla dans le désert et y fut seul pendant quarante jours, étudiant le Plan divin et cherchant particulièrement à comprendre, sous l’influence illuminante du saint Esprit qu’Il venait de recevoir, la part qu’Il aurait à y accomplir. Cela Lui valut, nous le voyons, d’être éprouvé et tenté par l’adversaire, qui Lui suggéra d’autres voies, des voies différentes de celles qu’indiquait la Parole de Dieu et que le saint Esprit maintenant Lui montrait. Notre Seigneur, ayant passé par ces épreuves avec succès, en étant sorti vainqueur, commença Son ministère de sacrifice de soi-même qui devait durer jusqu’à la mort. Il l’accomplit en trois ans et demi. Tout naturellement, Il retourna à l’endroit où Jean baptisait et prêchait. Jusqu’à quel point Il se plut en compagnie de Jean, cela n’est pas dit, il n’est pas spécifié non plus combien de temps Il resta dans ces parages. Seuls les événements les plus saillants sont indiqués.

Ce fut pendant que Jésus était à l’écart, dans le désert, que les Scribes et les Pharisiens demandèrent à Jean de leur dire si oui ou non il était le Messie, et qu’ils reçurent de lui le témoignage qu’Il ne l’était pas, qu’il n’était même pas digne d’être le serviteur subalterne de ce grand Messie qui devait accomplir les prophéties. Cela eut lieu avant le retour de notre Seigneur, et le lendemain (verset 29), alors que Jésus, qui était revenu du désert, se mêla à la foule en train d’écouter la prédication de Jean, etc., Jean, le voyant, déclara au peuple « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Il Le reconnut publiquement et il dit qu’il eut le témoignage de l’Esprit quand il vit la colombe se poser sur Jésus à Son baptême. Ce fut de nouveau le lendemain, comme nous l’apprend notre leçon, que Jean, se tenant au même endroit avec deux de ses disciples, vit Jésus passer au loin et dit « Voici l’Agneau de Dieu !… »

«  Celui qui vient après moi »

La modestie et la sincérité magnifiques de Jean-Baptiste sont remarquables, parce qu’elles sont rares. La majorité des gens, même de ceux qui sont nobles d’esprit, paraissent avoir une disposition de caractère si égoïste et si cupide, qu’ils ne sauraient être aptes à accomplir un service du genre de celui qui a été confié à Jean. Vraisemblablement, la majorité des gens trouveraient impossible d’éviter l’exaltation de leur position, de leur service et de leur dignité propres, s’ils avaient pareillement pour mission de parler aux autres, mais Jean semble avoir été totalement oublieux de lui-même, il pensait seulement à sa responsabilité d’être la Voix qui devait crier dans le désert, annonçant au peuple le Messie. Refusant tout honneur et toute distinction pour lui-même, il dirigea vers Jésus tous les cœurs disposés à adorer. Que chacun de nous remplisse son cœur de cette conviction que cette attitude est celle qui convient à tous les serviteurs honorés du Seigneur. Nous ne devons pas nous honorer nous-mêmes, mais Celui que le Père a honoré, notre Seigneur et Chef. Dans la proportion où nous sommes fidèles dans ce service et où nous cherchons à attribuer la louange et l’honneur non pas à nous-mêmes, mais au Seigneur, Le faisant connaître comme étant Celui en qui est centré le Plan divin, dans cette même proportion nous exhiberons l’esprit, la disposition de caractère, que notre Seigneur peut approuver et récompenser en nous accordant une part dans la gloire et dans le Royaume céleste. Si nous ne cultivons pas cet esprit et si nous ne l’avons pas dans nos cœurs, nous serons impropres au Royaume — impropres à être revêtus d’une puissance, d’une gloire et d’un honneur si grands et de l’immortalité. « Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera », « Si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui », « Car quiconque s’élève [fait sa propre éloge] sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé ». (Jean 12 : 26 ; Luc 9 :26 ; 14-11).

« Le peuple était dans l’attente »

Les Ecritures nous informent qu’en ce temps-là la nation juive entière était dans l’attente du Messie. Les récits des Ecritures, en rapport avec le temps de la naissance de notre Seigneur, font part de l’inquiétude d’Hérode, du massacre des enfants de Bethléhem, du voyage des mages, etc. Le Docteur Farrar fait ces remarques à ce sujet: « Tacite, Suétone et Josèphe nous informent qu’en ce temps-là il prévalait, à travers tout l’Orient, une intense conviction, provenant des prophéties anciennes, que sous peu un monarque puissant s’élèverait en Judée, et parviendrait à dominer sur le monde ».

Ce fut en concordance avec cette attente générale du peuple que Jean, par sa prédication, attirait de si grandes foules de gens quand il annonçait que le Royaume du Messie était proche et que tous ceux qui étaient préparés à y prendre part devaient confesser leurs péchés, s’en repentir et se réformer. Il les invitait à symboliser cela par le baptême qui, s’appliquant seulement aux Juifs, ne concernait pas le péché originel — celui-ci étant, sous la Loi, expié année après année par le sang des taureaux et des boucs — mais se rapportait à la repentance pour toutes les transgressions personnelles, les méfaits commis contre la Loi. Nous avons le témoignage du Seigneur que dans la proportion où ceux du peuple croyaient au message de Jean et agissaient en conséquence, dans la même proportion ils étaient prêts à accepter son ministère et ensuite la Vérité de l’Evangile. Aussi ne sommes-nous pas surpris de voir que ceux qui devinrent les disciples du Seigneur étaient, d’une certaine manière, intimement et sympathiquement liés à Jean et à sa prédication. N’est-il pas de règle que sous la Providence divine un pas fait dans la connaissance et la dévotion conduise à un autre pas ? Ce fut en harmonie avec cette pensée que les disciples de Jean-Baptiste eurent d’abord l’attention attirée sur le Messie et qu’ainsi la porte leur fut ouverte pour devenir disciples de Jésus.

Cherchant la communion avec Jésus

Les deux disciples à qui Jean-Baptiste fit cette remarque : « Voici l’Agneau de Dieu », conclurent immédiatement que s’ils avaient trouvé le Messie que Jean présentait, il était alors temps de chercher Sa communion et, si possible, de s’assimiler à Son ministère. Jean, de son côté, ne semble pas leur avoir adressé la moindre remontrance pour avoir renoncé de coopérer avec lui. Le nom de l’un d’eux est mentionné dans le récit, c’est André; le nom de l’autre est omis, mais on présume que ce deuxième disciple était Jean, l’auteur de cet Evangile, dont la modestie dans de telles circonstances a été remarquée aussi à une autre occasion, dans le refus de citer son nom, quand il parla de lui-même comme du « disciple que Jésus aimait ». Combien est magnifique cette modestie, combien elle rend cher à chacun de nous le caractère de Jean. Un homme moins modeste, en écrivant sur ce sujet, aurait probablement raconté qu’il eut le premier l’idée de suivre Jésus et qu’il invita André à l’accompagner. L’humilité, qui était le trait caractéristique de Jean, non seulement nous incite à avoir beaucoup plus d’amour pour lui, mais nous donne également plus de confiance dans tout ce qu’il a écrit ; l’ambition ne faussa ni ne teinta aucune des descriptions qu’il fit des événements.

La modestie des deux hommes est encore illustrée par leur ligne de conduite, en suivant le Seigneur plutôt que de s’approcher de Lui hardiment et de lui dire : « Monsieur, nous avons l’honneur d’être au nombre des disciples les plus éminents de Jean-Baptiste, et maintenant introduisez-nous auprès de vous ». Au contraire, ils suivirent tranquillement nôtre Seigneur, se demandant “où Il habitait et comment ils pourraient avoir l’occasion, sans s’imposer, de lier connaissance avec Lui. Leur respect pour Lui et leur modeste opinion d’eux-mêmes les retinrent de toute indécence. Cependant, alors qu’ils Le suivaient et après qu’ils eurent probablement parcouru une distance considérable sur le chemin qui Le conduisait à Sa demeure, Jésus se tourna vers eux et Il leur dit : « Que cherchez-vous ? » ou, comme nous pourrions le traduire dans une forme usitée de nos jours, « Que puis-je faire pour vous ? » Pris au dépourvu, ils répondirent simplement au Maître : « Rabbi, où demeures-tu ? ». Notre Seigneur leur dit : « Venez et voyez ». Ils allèrent avec Lui et passèrent le reste de la journée (car il était environ quatre heures de l’après-midi) en Sa compagnie. Les questions posées à notre Seigneur et les réponses qu’Il formula durant l’après-midi et la soirée donnent libre cours à notre imagination, car aucun récit ne nous en est donné. Sans doute expliquèrent-ils au Seigneur ce qu’ils avaient entendu à Son sujet de la bouche de Jean-Baptiste, et Lui firent-ils des questions relativement à Son œuvre et à Son Royaume futurs. Nous pouvons être sûrs que notre Seigneur ne leur dit qu’une partie de la vérité, conformément à la déclaration subséquente qu’Il fit à tous Ses disciples : « J’ai encore bien des choses à vous dire : mais elles sont maintenant au-dessus de votre portée ». — Jean 16 : 12.

Leçons pour la Nouvelle Création

Il y a ici plusieurs leçons dont nous pouvons tirer profit :

1) l’humilité des disciples en s’approchant de Jésus;

2) leur ambition convenable d’avoir tout ce que Dieu a pourvu pour eux et de faire usage de l’occasion qui leur est, donnée de progresser en vue de passer de l’état de disciple de Jean à celui de Jésus;

3) leur effort à chercher d’une manière discrète à avoir communion avec le Seigneur et à mieux lier connaissance avec Lui;

4) la généreuse réception des disciples par notre Seigneur et l’invitation hospitalière qu’ils reçurent à se rendre chez Lui;

5) la sagesse montrée par notre Seigneur en ne leur disant pas toute la vérité, ni au sujet des choses célestes ni à propos des épreuves et des difficultés terrestres. La nourriture au temps qu’il faut est l’ordre suivi dans l’Ecriture : du lait pour les petits enfants, de la nourriture solide pour ceux qui sont plus développés, ainsi que l’Apôtre le recommande.

Quel grand besoin ont tous les chers disciples du Seigneur d’appliquer ces diverses leçons chacun à son propre cœur, à ses expériences et à Sa conduite ! Combien parmi nous ont manifesté un zèle sans sagesse, et ont nourri des débutants avec de la nourriture solide, qui les a troublés et embarrassés, si elle n’a pas étouffé leur intérêt à la vérité. Mais nous sommes tous des élèves ; et apprenons tous de plus en plus à être sages comme des serpents et simples comme des colombes, à être aussi zélés à montrer les perles à ceux qui sont prêts à les contempler qu’à les refuser à ceux qui ont des dispositions de pourceaux et ne sont pas prêts à les recevoir.

« Que cherchez-vous ? »

Il y a une force particulière dans cette question, et sans doute notre Seigneur en fit-Il usage avec l’intention d’éveiller cette pensée même en ces deux disciples qui cherchaient avant tout Sa compagnie. C’est une bonne question que chacun de nous peut se poser en soi-même et que nous pouvons encourager, à un moment convenable, tous ceux qui manifestent quelque intérêt dans la vérité à se la poser. Que cherchons-nous ? A quoi nous attendons-nous ? Nous savons que le monde cherche la richesse, l’honneur, la réputation, le bien-être, etc., et nous savons que beaucoup de ceux qui se tournent vers le Seigneur ont encore l’esprit du monde. Ils aimeraient être des disciples du Seigneur et en même temps posséder et cultiver des espérances et des ambitions plus ou moins mondaines, et en jouir. Il est convenable que nous prêtions attention à ces paroles du Maître, comme si elles s’adressaient à chacun de nous individuellement. Que cherchez-vous ? Répondons à notre Maître dans nos cœurs et dans la prière ; et avant de répondre, examinons bien si cette réponse est sincère, car nous pourrions en vérité nous abuser nous-mêmes, mais nous ne pourrions pas tromper Celui à qui nous avons à faire. Il est juste que nous cherchions le Royaume, que nous sachions qu’il s’y rattache, grâce aux dispositions divines, un grand honneur, une grande gloire et une grande dignité, et qu’ainsi nous cherchions « la gloire, l’honneur et l’immortalité ». Mais conjointement avec cette recherche du Royaume, nous devrions nous souvenir des paroles de notre Seigneur prononcées à une autre occasion, c’est que nous cherchions principalement le Royaume de Dieu et Sa justice.

Nous devons nous rappeler que le Royaume ne peut être atteint en empruntant un sentier injuste, et que l’injustice, l’iniquité, le dérèglement, la satisfaction égoïste de ses appétits, l’égoïsme sous toutes ses formes, sont des sentiers qui conduisent dans d’autres directions. Nous devons nous rappeler que le Maître, par la parole et par l’exemple, nous indiqua, que vivre pieusement au temps présent serait s’attirer une mesure de persécution, comme cela Lui arriva, et que le serviteur ne doit pas s’attendre à être supérieur à son seigneur dans les bonnes grâces du monde. C’est pourquoi dire que nous cherchons le Royaume signifie que nous prenons le chemin qui y conduit, le chemin étroit de l’abnégation. Cela veut dire que nous nous sommes enrôlés sous la bannière du Seigneur, étant pleinement conscients que notre loyauté envers Lui nous apportera l’opposition du monde, de la chair et de l’Adversaire, à mesure que nous chercherons à être de bons soldats de la croix et à endurer les difficultés dans le combat contre le péché. Ce sont ceux qui cherchent le Seigneur avec sincérité, avec honnêteté, sans fourberie et sans égoïsme, qui Le trouvent, qui ont communion avec Lui en devenant Ses vrais disciples, et qui finalement seront Ses cohéritiers dans le Royaume.

«Il rencontra d’abord son frère »

L’un des deux Israélites qui écoutèrent Jean et qui suivirent Jésus était André, le frère de Simon Pierre — « Il rencontra d’abord son frère Simon ». La version révisée anglaise semble donner à comprendre que les deux disciples cherchaient chacun leur frère, mais qu’André trouva le sien le premier. Si, comme il est supposé, Jean était l’autre disciple, il avait aussi un frère; et nous savons qu’il en avait un, Jacques, qui fut amené aussi au Seigneur. La pensée particulière que nous souhaitons mettre en relief ici, comme digne de recommandation et comprenant une leçon pour nous, est que ces deux disciples, en commençant leur service dans la vérité, allèrent d’abord chez leurs propres frères. Cela implique qu’ils avaient un amour fraternel dans leurs cœurs, comme nous croyons que l’ont tous ceux qui sont trouvés dignes d’être disciples de Jésus. Cela implique qu’ils avaient de l’influence sur leurs frères en matière religieuse, ce qui n’aurait probablement pas été vrai s’ils n’avaient pas été reconnus par leurs proches parents comme des hommes de caractère et de moralité. Si donc certains d’entre le peuple du Seigneur se sentaient poussés à aller d’abord annoncer la Bonne nouvelle aux étrangers, ce serait un signe qui parlerait moins en faveur de l’estime dans laquelle ils sont tenus. Cependant, qu’ils ne se sentent pas découragés s’ils n’ont pas, au début, ce témoignage en leur faveur. Rappelons-nous que, selon l’affirmation de l’Apôtre, parmi ceux que le Seigneur choisit comme Ses disciples, il n’y a pas beaucoup de grands, ni de nobles, ni d’influents, mais principalement des gens de basse naissance.

Le fait même que le Seigneur nous ait accordé le privilège d’être en communion avec Lui est une assurance qu’il y avait quelque chose en nous qu’Il ne dédaignait pas et qu’Il était disposé à prendre en charge, afin qu’Il puisse le modeler et le façonner par Sa grâce et Sa vérité, et le présenter finalement admirable et irréprochable devant le Père, au moyen du glorieux changement de la première résurrection. De nouveau, cependant, mettons en évidence la convenance d’aimer ceux qui sont de notre parenté, au point que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider. Comme cette règle doit prévaloir parmi les frères, elle devrait aussi être appliquée entre le mari et la femme, entre les parents et les enfants. Quand une femme reçoit la vérité, elle devrait être heureuse de la présenter d’abord, si possible, à son mari. Quand le mari reçoit la vérité, sa joie et son privilège devraient d’abord être de la porter à l’attention de sa femme, et ainsi devrait-il en être entre les parents et les enfants. Nous reconnaissons que nous avons été surpris parfois de constater que cette façon d’agir, qui paraît si naturelle et si convenable, ne s’est pas toujours présentée à l’esprit de ceux qui sont venus à la lumière de la vérité présente.

Nous conseillons à ceux qui ont suivi une autre ligne de conduite de la changer au plus tôt. Que le mari songe au bien-être de sa femme et l’aide en disposant les affaires du foyer de telle manière qu’elle ait le temps d’étudier la vérité, d’assister aux réunions, etc. Que la femme, venant à la vérité, se préoccupe diligemment à arranger les affaires d’une façon très favorable à son mari, afin qu’il jouisse aussi des bénédictions, des privilèges de l’étude, etc. Un vieil adage qui dit que « la charité doit commencer par son chez soi »s’applique aussi véritablement à la charité religieuse qu’à toute autre charité. « Maris, aimez vos femmes », faites tout ce qui est en votre pouvoir pour les rendre heureuses, spécialement dans leurs intérêts spirituels les plus élevés, et pour leur apporter cette joie qui est la plus haute de toutes. « Femmes, soyez soumises à vos maris », appréciez-les, ayez le désir qu’ils soient en possession de toutes les bonnes choses que l’on peut obtenir, et usez de votre influence la meilleure pour leur venir en aide.

« Nous avons trouvé le Messie »

C’est avec ces paroles que les disciples saluèrent leurs frères ; comme cela est expliqué dans le texte, le mot hébreu Messie correspond au mot grec Christ. Ils savaient que depuis de longs siècles le Messie avait été promis et que tous ceux de leur nation, à travers diverses péripéties, avaient attendu, espéré et demandé avec instance Sa venue et les bénédictions qu’Il devait leur apporter en tant que Roi, les délivrant de tout mal et les élevant, par la puissance de Dieu, pour en faire la lumière du monde et ainsi pour répandre, par eux, des bénédictions sur toutes les nations. L’après-midi passé avec Jésus par ces deux disciples avait suffit à les convaincre que les paroles de Jean-Baptiste étaient correctes, que Jésus était « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

Il n’est pas expliqué comment Pierre reçut le message, mais si on en juge d’après sa conduite ultérieure, on peut affirmer qu’il alla avec hâte pour voir, pour savoir et pour se faire un jugement personnel sur ce sujet. La nature de la preuve que lui donna Jésus n’est pas indiquée, mais il crut, devint un disciple, reçut un nouveau nom, un surnom. Il était appelé Simon Bar-Jona, ou Simon, fils de Jonah ; maintenant, il serait désormais plus particulièrement connu comme disciple sous le nom de Simon Pierre, c’est-à-dire, Simon, une pierre. Ainsi, très tôt Jésus dévoila la connaissance qu’Il avait de cet homme, le reconnaissant pour l’une des pierres vivantes devant constituer le glorieux Temple de l’avenir, et desquelles cet Apôtre parla lui-même par la suite. —1 Pierre 2 : 4, 5.

« Jésus voulut se rendre en Galilée »

Le lendemain, Jésus voulut se rendre en Galilée ; comme Il était en route, Il rencontra Philippe qu’Il invita personnellement à devenir Son disciple. Puis rapidement Philippe rencontra Nathanaël, connu aussi dans les Ecritures sous le nom de Barthélemy.

Cette rencontre des disciples est décrite comme ayant eu lieu à Bethabara, où Jésus avait fait Sa demeure, et qui est appelée Béthanie par les réviseurs des traductions. Cela suggère donc l’idée que notre Seigneur connaissait la famille de Lazare, de Marthe et de Marie avant de commencer Son ministère, et que les disciples Le suivirent jusqu’à cet endroit des gués du Jourdain où Jean était en train de baptiser. Visiblement, notre Seigneur séjourna pendant quelque temps dans les environs immédiats où Jean remplissait sa mission, afin d’y trouver certains des plus ardents caractères que la prédication de Jean avait rassemblés.

Il est à noter que tous les disciples mentionnés ici vinrent, de la Galilée Jean et Jaecues, André et Simon Pierre, Philippe et Nathanael, (Judas seul était de la Judée). Que faisaient là ces hommes si loin de leurs demeures ? Nous pouvons seulement supposer qu’ils faisaient partie des masses de gens qui écoutaient Jean et sa prédication, et qui s’étaient si profondément intéressés à la venue du Messie qu’ils entreprirent ce qui était à cette époque considéré comme un long voyage, laissant leurs affaires, afin de pouvoir entendre ce que Jean avait à dire, et de se joindre à lui comme ses disciples pour l’aider à préparer le chemin du Messie. Comme le Seigneur sait faire usage d’un octroi de vérité, afin de préparer nos cœurs à une explication plus tardive et plus complète de cette vérité ! Cela confirme la déclaration faite par le Seigneur dans Sa prière, nous apprenant que ces disciples étaient des hommes véritablement consacrés et craignant Dieu avant de venir à Jésus. Dans Sa prière, Jésus dit « Ils étaient à toi, et tu me les a donnés » (Jean 17 : 6). La leçon que nous retirons de ceci est que si nous sommes fidèles et zélés à l’égard de toute portion de vérité qui nous est octroyée, en la recevant et en agissant en conformité avec elle, nous serons préparés à en recevoir une autre. Si ces hommes n’avaient pas eu l’esprit de consécration, ils n’auraient jamais laissé leurs affaires pour se joindre à Jean dans son ministère, et ils n’auraient pu être si bien préparés pour être les Apôtres honorés de Jésus.

« D’où me connais-tu ? »

Le récit de l’appel de Nathanaël est particulièrement intéressant. Notre esprit imaginatif a peu de difficultés à compléter les points de détail omis dans ce récit. Philippe lui-même était entré dans le cercle captivant de l’influence de notre Seigneur, et il s’était rendu compte que c’était un privilège béni de devenir disciple du Seigneur Jésus qui devait certainement être le Messie attendu depuis longtemps. Plein de cette confiance, il chercha son ami Nathanaël qu’il reconnaissait pour être de la même pensée et du même cœur que lui dans le désir de servir le Seigneur et d’être prêt pour le Royaume du Messie. Le trouvant, il le salua par ces mots « Nous avons trouvé celui dont Moïse a parlé dans la loi et dont les prophètes aussi ont parlé c’est Jésus de Nazareth, le fils [adoptif] de Joseph ». Nathanaël était apparemment un homme de facultés intellectuelles vives. Il avait l’impression que son ami Philippe avait accepté quelque chose trop hâtivement, et qu’il était séduit par un simulateur; il fit donc rapidement cette objection « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » C’est comme s’il avait dit « C’est une méprisable ville par elle-même ; personne de grand et ayant quelque réputation ne sortirait jamais de là ; aucune prophétie, pour autant que nous le sachions, ne fait la moindre allusion à cette ville. Ce que tu me dis de ton Messie tend plutôt à me prédisposer contre lui ».

Il en est ainsi aujourd’hui de certains des véritables disciples du Seigneur qui attendent que le Seigneur vienne pour la seconde fois comme le grand Roi de gloire. Quand nous leur disons que nous avons trouvé la vérité sur ce sujet et que la Loi et les Prophètes corroborent ensemble le fait que nous vivons actuellement au temps de la Moisson, en la Parousia du Fils de l’homme, ils sont disposés à se moquer de notre zèle et de notre enthousiasme, et à nous recommander d’être très vigilants de peur que nous ne soyons séduits. Ils nous demandent : D’où vient ce message de la Parousia ? Quand on leur dit que ce n’est pas des grands, des sages, des puissants du temps présent, ni des Docteurs en théologie, mais que c’est de humbles sources que ce message leur parvient, ils demandent « Que pourrions-nous attendre de telles sources ? », nous faisant comprendre que nous devrions plutôt regarder aux Scribes et aux Pharisiens, ainsi qu’aux Docteurs de la loi d’aujourd’hui.

Répondons à de tels frères douteurs comme Philippe répondit à Nathanaël « Viens et vois ! … » Examinez, éprouvez ce sujet au moyen de la Parole de Dieu. Apparemment, Nathanaël ne voulait pas aller avec Philippe. Celui-ci aurait pu s’en aller seul d’un air découragé, parce que celui qu’il estimait être un véritable serviteur de Dieu était en apparence peu désireux d’écouter et d’examiner ce qu’il lui disait. Mais Nathanaël avait ses raisons propres pour ne pas se conformer immédiatement à cette invitation. Il sentait que cette affaire était de grande importance, qu’elle affectait non seulement ses propres intérêts, mais les intérêts de ses amis et de la cause du Seigneur en général. Il devait être prudent. Il avait déjà entendu parler de Jésus, et il avait considéré ce sujet dans la prière avant que Philippe vint à lui. Il avait demandé dans sa prière d’être préservé des tromperies et des pièges —afin que son jugement fût guidé par l’Eternel et qu’il ne fût pas séduit par un simulateur. Il le suivrait un peu plus tard, et, libre de tout préjugé, il s’efforcerait de juger des mérites ou des démérites de la situation, mettant sa confiance en la bénédiction de l’Eternel, qu’il avait cherchée.

Combien nous serions heureux si tous nos chers amis qui donnent la preuve, pour autant que nous sommes capables d’en juger, d’être de vrais et loyaux serviteurs de l’Eternel, suivaient la ligne de conduite que prit Nathanaël pour chercher le Seigneur, Sa protection et Sa direction, et ensuite pour examiner et éprouver toutes choses au moyen de la Parole de Dieu ! Bien que nous puissions être sûrs que certains de ces amis ne peuvent pas prendre cette ligne de conduite aussi promptement que le fit Nathanaël, néanmoins tous ceux qui font partie de la classe des vraiment vainqueurs la prendront finalement et seront guidés en fin de compte, afin de pouvoir venir vraiment en contact avec la présente vérité et se rendre compte de la parousia de notre Seigneur, de Son œuvre de moissonnage de l’Eglise, du rassemblement des grains mûrs dans le grenier, pour briller avec Lui dans la gloire du Royaume et bénir toutes les familles de la terre. — Matth. 13 : 43.

Heureux sont vos yeux et vos oreilles

Quand nous constatons dans cette étude l’accueil que fit notre Seigneur à Nathanaël, nous sommes forcés de le mettre en contraste avec celui tout à fait différent qu’Il fit à certains des Scribes, des Pharisiens et des Docteurs de la Loi quand ils s’approchèrent de lui dans un esprit argutieux. A ces derniers notre Seigneur parlait en paraboles et dans un langage obscur, ne s’attendant pas à ce qu’ils les apprécient ou les comprennent ; mais envers des personnes comme Nathanaël Il se montrait très bienveillant parce que, connaissant les cœurs de tous, Il pouvait intelligemment user de discernement. Nous ne pouvons pas exercer une telle liberté de jugement, car nous n’avons pas une connaissance comme la Sienne. Il nous appartient, à nous, d’être patients et courtois envers tous, et de faire de notre mieux pour aider tout le monde à comprendre la vérité, qu’il y en ait qui écoutent ou qui n’écoutent pas, étant convaincus cependant que seuls les véritables Israélites écouteront efficacement, répondront à l’appel et en profiteront de manière à remporter le prix.

Avant que Nathanaël eut tout à fait atteint Jésus et ceux qui étaient avec Lui, le Maître dit pour qu’il l’entendit « Voici un véritable Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude ». Ce fut-là un magnifique hommage de rendu ! Il n’est pas étonnant que Nathanaël ait été prêt à faire partie du Petit Troupeau et à être l’un des Apôtres ! Il n’est pas surprenant que Philippe s’escrimât avec lui, le priant de venir et de voir. Sa sincérité de cœur le rendit digne des bénédictions dont la majorité de sa nation n’était pas alors digne. Nous lisons en Jean 1 : 11, 12 Jésus « vint chez soi ; et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit [le privilège] d’être enfants de Dieu ». Il aida ceux qui étaient dans l’attitude de cœur convenable pour le recevoir. Il les assista dans leur foi et les encouragea à avoir confiance en Lui, disant à l’un d’eux comme nous nous en souvenons « Ne sois pas incrédule, mais crois ! » — Jean 20 27.

Mais Nathanaël, tout en réalisant qu’il était un Israélite sincère et véritable, et recherchant tout ce que Dieu avait à donner à celui qui Lui était fidèle, ne se satisfaisait pas de ce témoignage, car de telles paroles pouvaient lui être adressées par n’importe qui par flatterie. Il voulait interroger contradictoirement le Seigneur, et il dit « D’où me connais-tu ? » Tu as fait une déclaration; de quelle autorité l’as-tu faite? Je n’ai pas souvenance de t’avoir jamais rencontré auparavant. Jésus répliqua « Avant que Philippe t’appelât, je t’ai vu, quand tu étais sous le figuier ». Ah ! Nathanaël se souvint bien comment il s’était glissé sous les branches déployées et basses du figuier, et comment il avait prié le Père Céleste pour obtenir la sagesse et les preuves nécessaires sur le sujet en question. Maintenant il recevait la réponse même à sa prière. Celui qui pouvait être au courant de cette prière, être en mesure d’y répondre et de se révéler ainsi devait vraiment être surhumain, tout ce qu’il prétendait être —le Messie. La foi de Nathanaël agit rapidement, et il répondit « Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ».

La façon d’agir de notre Seigneur n’est-elle pas pratiquement la même aujourd’hui ? N’est-il pas vrai que, actuellement, ceux qui dans la foi et dans la prière cherchent à être éclairés sur les temps et les saisons, sur les traits particuliers du Plan divin, et à être informés sur l’œuvre de la Moisson sont spécialement aidés par le Seigneur ? N’est-il pas vrai que la vérité devient particulièrement claire à leur esprit, pendant que d’autres abordent ce sujet par vaine curiosité peut-être, ou, croyant à moitié, craignent le temps de détresse, désirent savoir comment y échapper et sont laissés relativement dans les ténèbres ? Nous qui avons découvert ces magnifiques traits de caractère et qualités dans la classe des disciples que le Seigneur choisit à Son premier avènement, veillons à cultiver des traits de caractère semblables et à dépenser notre meilleure énergie pour porter la vérité à l’attention des autres qui donnent des preuves de douceur, de foi et de loyauté envers Dieu.

« Tu verras de plus grandes choses »

Aussitôt que Nathanaël eut confessé sa foi, notre Seigneur l’assura que ce qu’il était déjà parvenu à apprécier était insignifiant en comparaison des choses encore plus grandes que, comme Son disciple, il parviendrait graduellement à savoir et à comprendre. N’est-il pas vrai qu’il en est ainsi de nous aujourd’hui ? La joie, la confiance, l’espérance qui remplirent notre cœur au commencement, lorsque nous en vînmes à reconnaître le Seigneur et à avoir une compréhension plus claire du Plan divin, n’ont-elles pas été augmentées continuellement par le Seigneur, de sorte que ce que nous avons vu et dont nous avons joui au début semble bien petit en comparaison des richesses de la grâce, de la charité et de la bienveillance qui se sont révélés aux yeux de notre entendement ? A mesure que notre vision mentale s’élargit, nous contemplons la longueur et la largeur, la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu qui surpasse toutes nos espérances. —Eph. 3 :18, 19.

Par la foi nous pouvons voir Jésus comme antitypique échelle de Jacob, ainsi que notre Seigneur le fit comprendre à Nathanaël. De même que Jacob, dans sa vision, vit une échelle qui reliait la terre au ciel, et le long de laquelle montaient et descendaient des anges, de même nous, à la lumière du Plan divin maintenant déroulé, nous voyons que notre Seigneur Jésus et l’Eglise qui Lui est associée constituent l’échelle qui, pendant l’Age millénaire, servira de moyens de communication entre Dieu et le genre humain, et d’intermédiaire propice par lequel toutes les familles de la terre seront bénies — par lequel la gloire et la bénédiction de l’Eternel descendront sur la terre, de la même manière que maintenant les élus, les premiers fruits de Ses créatures humaines s’ont rassemblés du milieu des hommes et monteront vers Dieu, comme héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ leur Seigneur, grâce au glorieux changement qu’ils expérimenteront à la première résurrection, en un moment, en un clin d’oeil.

W.T 4115 -1908