NOTRE SEIGNEUR POSSÈDE-T-IL ACTUELLEMENT LA RACE HUMAINE ?

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Si un homme s’occupait de l’achat d’une maison, s’il avait entamé des négociations dans ce but, signé l’engagement requis, et s’il accomplissait les arrangements voulus pour se procurer l’argent nécessaire et l’affecter au paiement de la maison, il serait tout à fait approprié de dire, une fois l’engagement signé par cet homme: « Voici le propriétaire de la maison ». Au sens strict du mot, cependant, il n’en serait pas le propriétaire avant d’en avoir payé le prix, reçu quittance, ni avant de posséder, en lieu et place de l’engagement, l’acte notarié. L’engagement est un accord conclu en vue de l’exécution d’un projet. L’acte notarié témoigne de l’accomplissement réel de la transaction.

Dans la mesure où il s’agit de l’engagement, notre Seigneur Jésus le conclut avec le Père; et, étant donné qu’Il donna au Père le prix de la Rançon — « C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu … pour … donner Sa vie comme la rançon de plusieurs » — Il possède déjà le droit d’être Seigneur de tous et Il l’est en perspective, non pas effectivement, puisque sur terre vivent aujourd’hui des millions de gens desquels Il n’est pas Seigneur. Leurs genoux n’ont pas plié devant Lui; leurs langues ne L’ont pas confessé. Il n’est donc pas leur Seigneur au sens absolu, mais Son œuvre progresse et, en raison de l’autorité qu’Il exercera et de l’œuvre qu’Il effectuera encore, le Père l’appelle, prophétiquement, « Seigneur de tous ».

Le monde endormi en Jésus

Nous allons examiner ici certains versets bibliques ayant trait au sujet. Nous mentionnons d’abord le verset déclarant que le monde « dort en Jésus » (1 Thess. 4: 14, Marshall). Comment les hommes peuvent-ils dormir en Jésus? Cela ne se peut que si Jésus possède le monde, pourra-t-on dire. Nous répondrons qu’ils dorment en Jésus exactement de la même manière que dorment Abraham et tout Israël, ainsi que tous les rois et les prophètes de qui il est dit qu’ils sont endormis. Ce n’est pas que Jésus, au moment de leur mort, eût payé un prix de rançon pour le genre humain, ni qu’Il fût venu dans le monde à cette fin, mais c’est parce que Dieu, dans Son Plan, avait pris des dispositions pour la réalisation de l’entière transaction, qu’il avait garanti qu’un Rédempteur se trouverait, qu’un prix de rançon serait fourni et que toute l’humanité serait délivrée de la tombe. De plus, Dieu Lui-même parla de ce point de vue quand Il dit qu’Il était le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, s’exprimant comme si ceux-ci n’étaient pas réellement morts, mais simplement endormis, attendant après Lui.

Pareillement, tous ceux qui croyaient en Dieu pouvaient parler et penser de tous les morts comme simplement endormis pour un temps, dans l’attente de la résurrection, même si Jésus n’était pas encore venu. La même chose est vraie depuis la venue et la mort de Jésus. Il nous est maintenant encore plus raisonnable et plus convenable de dire que tous « dorment en Jésus », parce qu’actuellement Jésus s’identifie à Celui qui se donna comme prix de rançon pour tous. Ce n’est pas que ce prix ait été appliqué pour tous; Jésus a simplement remis entre les mains de Dieu Sa vie sacrifiée, qui est Sienne, avec en vue son affectation « pour les péchés du monde entier » pour lesquels elle suffit (Jean 3: 16). Jusqu’ici, elle n’a pas été affectée en faveur du monde, mais simplement en faveur de l’Eglise, car le prix constitue d’abord une réparation pour nos péchés, les péchés de l’Eglise, et ensuite pour les péchés du monde entier. — 1 Jean 2: 2.

Jusqu’ici seule l’Eglise est rachetée

Nous examinerons maintenant ce texte: «Vous avez été rachetés … par le sang précieux de Christ.» (1 Pierre 1 : 18, 19). La mention faite ici s’applique à nous, aux membres de l’Eglise; elle ne s’étend pas au monde par-delà l’Eglise. Cette mention ne sous-entend pas que le monde est racheté à présent. Le mérite de Jésus suffit, bien entendu, pour le monde entier, mais Jésus ne l‘a pas encore affecté au bénéfice de tous les hommes.

Considérons un autre texte: « Vous avez été achetés à prix » (1 Cor. 6: 2V, Darby). Ce texte pareillement, parle non pas du monde mais de l’Eglise. C’est la classe des « vous » qui a été achetée, et ce n’est pas au moment où Jésus mourut au Calvaire qu’elle l’a été. Là, au Calvaire, il est vrai, le Seigneur remit entre les mains du Père un prix (Luc. 23: 46) suffisant pour tous; mais ce prix ne fut pas alors affecté en faveur de qui que ce soit, pas même pour nous; il ne le fut qu’après la résurrection et l’ascension de Jésus, lorsqu’Il a comparu « pour nous devant la face de Dieu » (Héb. 9: 24). Ce fut à ce moment-là que nous fûmes achetés. « Vous avez été rachetés … par le sang précieux de Christ. » Son sang constitua la compensation requise, pour autant que cela concerne les croyants.

Voici un autre texte: « Lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier. » (1 Jean 2: 2, Darby). Nous dirons que le Seigneur fut une propitiation, une satisfaction pour nos péchés, en un sens du mot, quand Il mourut, mais la satisfaction pour nos péchés n’avait pas été accomplie à ce moment-là. Quand Il mourut, le mérite de Sa mort fut le prix de réparation pour les péchés du monde entier également, mais il ne fut pas appliqué pour les péchés du monde entier. Quand Jésus monta au ciel, Il comparu devant Dieu pour nous, qui formons la classe de l’Eglise, et fit réparation pour nos péchés. En conséquence, lorsque nous croyons et nous consacrons, nos péchés nous sont remis. Son mérite constitue en outre une satisfaction pour les péchés du monde entier, mais le Seigneur ne l’a pas encore appliqué en faveur du monde; c’est pourquoi le monde n’est pas affranchi de la pénalité encourue à cause du péché; Il est toujours sous le coup de la condamnation. En ce qui nous concerne, cependant, l’Apôtre dit que nous nous sommes soustraits à la condamnation qui frappe le monde. Il dit encore que « nous étions … des enfants de colère, comme les autres » (Eph. 2: 3). Les autres, comme nous le voyons, sont toujours des enfants de colère. Pourquoi cela? Parce que réparation pour leurs péchés n’a pas encore été faite. Le grand Rédempteur possède le prix de réparation; ce prix attend simplement le temps fixé pour son application.

Notez un autre passage: « Car c’est pour être le Seigneur des morts et des vivants, que Christ est mort et qu’il a repris vie ». (Rom. 14: 9, Syn). Ce texte expose d’une manière très appropriée la précieuse transaction accomplie par notre Seigneur. Sa mort fut un trait nécessaire de l’œuvre rédemptrice. Sa résurrection, Son retour à la vie en fut un aussi. En outre, Il n’aurait pu être Seigneur d’aucune manière si le Père ne L’avait proclamé « Seigneur de tous » et n’avait déclaré: « Que tous les anges de Dieu l’adorent! » (Héb. 1 : 6). Mais, tandis que la proclamation a été rendue en vertu de laquelle Il doit être Seigneur de tous, la reconnaissance de ce fait demandera du temps. En accord avec cette affirmation, l’Apôtre déclare que Dieu « s’est proposé en lui-même, pour l’administration de la plénitude des temps, … de réunir en lui toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre » (Eph. 1:10, Darby). Mais il faudra la plénitude du temps, l’Age Millénaire entier pour accomplir ce rassemblement en Christ et pour rendre Christ Seigneur de tous. Nous voyons que, du point de vue prophétique et d’après l’ordonnance divine, Christ possède déjà cet office, mais Il attend actuellement que Ses ennemis soient mis sous ses pieds, qu’ils deviennent Son marchepied, et que toutes choses Lui soient soumises.

« Une rançon pour tous»

Nous en venons maintenant au verset suivant: Il « s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est là le témoignage rendu en son propre temps » (1 Tim. 2: 6). Le don de Lui-même, en tant que l’Homme Christ Jésus, eut lieu quand le Seigneur se présenta au Jourdain et livra Son tout au Père, pour effectuer Sa volonté. Cette œuvre d’abandon de Sa vie terrestre, et de tous Ses droits terrestres, fut entièrement accomplie au Calvaire lorsqu’Il s’écria: « Tout est accompli ». Il avait achevé l’œuvre que le Père Lui avait confiée. Il s’était donné pour être une « rançon pour tous »; le mérite de Sa mort est suffisant pour constituer une rançon pour tous, et il la constituera dès qu’il sera affecté en tant que telle. Jusqu’ici, comme nous le voyons, ce mérite est seulement appliqué à nous qui croyons. Le moment de son application en faveur du reste du monde sera le commencement de l’Age Millénaire, mais il n’atteindra pas lors de ce commencement toute la famille humaine.

Si le mérite de notre Seigneur est complètement affecté, durant l’Age de l’Evangile, au bénéfice de tous ceux qui viennent au Seigneur, il sera complètement libéré lorsque le dernier des consacrés aura passé au-delà du voile. Ce mérite leur est précisément imputé pour leur permettre d’être des sacrificateurs et, lorsqu’il sera libéré, par la mort du dernier des consacrés, il sera de nouveau à la disposition du Seigneur, pour une nouvelle affectation. Alors le grand Souverain Sacrificateur effectuera la seconde aspersion du Sang, et ce ne sera pas pour notre compte, car nous n’en aurons plus besoin, étant à ce moment-là devenus parfaits comme Nouvelles Créatures au-delà du voile, comme membres de Son Corps. La seconde aspersion s’effectuera pour le compte de « tout le peuple », de tous ceux qui se soumettront à l’arrangement de la Nouvelle Alliance, du Juif d’abord et aussi du Gentil; de tous ceux qui désireront, une fois parvenus à une connaissance suffisante qui leur sera donnée sous cette Nouvelle Alliance, se placer sous le mérite du prix de rançon fourni par notre Seigneur. Ceux qui ne s’y soumettront pas, rejetteront ce prix de rançon et, de là, les bénédictions du Rétablissement.

Toutes ces bénédictions seront dispensées graduellement, non pas instantanément, non pas par la foi, mais effectivement, par un processus de rétablissement. Pendant tout l’Age Millénaire Le Christ fera bénéficier les hommes du prix de Rançon, ou « prix correspondant » — fourni par notre Seigneur —, et le bénéfice complet de ce prix ne sera pas accordé avant que l’œuvre de l’Age Millénaire ne soit finie et n’ait amené à la perfection tous ceux qui voudront faire partie du Peuple de Dieu, aux conditions fixées par Dieu. Dieu en effet n’eut jamais l’intention d’accorder Ses bénédictions à qui que ce fût, excepté à ceux qui désirent s’accorder avec Lui, selon Ses prescriptions. Dieu ne se proposa jamais de faire quoi que ce fût en faveur de ceux qui s’opposent à Lui volontairement, intentionnellement, comme Satan.

Il se peut que l’on demande comment ce qui précède s’accorde avec ce verset: « …afin que, par la grâce de Dieu, Il [Jésus] souffrît la mort pour tous ». (Héb. 2 : 9). Nous répondrons que c’est là la grande œuvre que Dieu projeta avant la fondation du monde: le rachat par rançon d’Adam et de toute sa race au moyen de la mort de Christ. Le Seigneur souffrit la mort pour tous, que le bénéfice de cette mort fût accordé le jour de la Pentecôte ou plus tard, durant cet Age, ou qu’il le soit aux hommes au commencement de l’Age Millénaire. C’est pour tous les hommes que Jésus «souffrit la mort », afin de leur dispenser les bénédictions qui seront répandues sur le genre humain jusqu’à la fin de l’Age Millénaire et, en cas d’obéissance, pendant toute l’éternité.

« Etant monté en haut, il a emmené des captifs » (Eph. 4: 8, Segond), ou, selon une autre traduction, plus correcte nous semble-t-il, « Etant monté en haut, il a emmené une multitude de captifs » (Diaglott). Ce passage indique que le Seigneur est le conducteur de toute la race humaine captive. Nous, les membres de l’Eglise, nous Le suivons les premiers; la « Grande Multitude »vient ensuite; les Anciens Dignes suivront peu après, et, à la fin de l’Age Millénaire, Il « emmènera » le reste de la race humaine. Les hommes seront tous « emmenés », tous délivrés du pouvoir du péché et de la mort.

Le prix est une chose —son application en est une autre

«Car Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies ». (Rom. 5: 6). Ce verset ne dit pas que Christ a fait application de Son mérite pour les impies; il déclare simplement que Dieu conçut un plan suivant lequel Christ devait nécessairement mourir pour les impies. Pourquoi Dieu conçut-Il un tel plan? Il le conçut en faveur, dans l’intérêt des impies, non seulement des Juifs et de ceux qui étaient désireux de se mettre en harmonie avec Dieu, comme certains d’entre nous ont pu le désirer, mais de tous les impies. Dieu prévit que le mérite de la mort de Christ serait appliqué à tous les membres de la race humaine, à la race impie d’Adam, dont tous les membres sont pécheurs et plus ou moins dépravés, dégradés et hors du droit chemin.

Mais l’objet en vue duquel le prix fut donné est une chose, et l’application de ce prix en est une autre. Le but de la mort de Christ était le rachat du monde, la fourniture d’un prix de rançon pour le monde, afin que Christ fût le Restaurateur de tous les hommes. Dans ce plan il y a le temps et l’ordre; l’œuvre progresse pas à pas. Le premier de ces pas était l’obtention par Christ de la gloire éternelle, par Son obéissance jusqu’à la mort, et la possession de quelque chose dont Il pourrait ensuite faire don : Sa vie terrestre qu’Il n’avait pas perdue.

Le suivant était la montée au Ciel par Christ et l’affectation de ce prix. Christ comparut devant Dieu pour une classe spéciale d’entre l’humanité. Pour quelle classe spéciale? Il comparut, répondrons-nous, pour tous ceux d’entre les hommes qui devaient désirer accepter la faveur de Dieu et devenir membres du Corps de Christ, conformément à une invitation lancée par Dieu, à un programme arrangé par Lui. Quand Christ comparut pour ces membres-là, Il affecta le mérite de Son sacrifice pour leur compte, et ainsi ce mérite entier est absorbé, pour ainsi dire, dans cette seule œuvre entreprise en premier lieu, l’œuvre de justification de cette classe spéciale et d’assistance dont elle est l’objet; ses membres sont ceux qui désirent marcher sur les traces de Jésus, souffrir avec Lui afin de participer aussi, avec Lui, à la gloire céleste. Cette œuvre Jésus l’accomplit non pas en leur accordant d’abord le rétablissement terrestre, mais en leur imputant simplement Son mérite.

L’imputation de Son mérite, opérée en faveur de ceux qui se détournent du péché, qui croient au Seigneur Jésus-Christ et se consacrent à Dieu, recouvre leur péché adamique et fait compensation pour tous les défauts de leur chair, de sorte qu’ils peuvent offrir leurs corps « comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu », ce qui sera de leur part un culte raisonnable (Rom. 12: 1). En d’autres termes, Jésus devient leur endosseur. Ils ne suffisent pas d’eux-mêmes, mais Il garantit que s’ils accomplissent fidèlement le sacrifice de leur vie, Son mérite continuera à être appliqué pour compenser toutes leurs imperfections. Ils sont, eux, les sacrificateurs royaux que le Seigneur présente comme formant Son Epouse dans une de Ses illustrations, et comme membres de Son Corps dans une autre. Ils sont, eux, les « plus que vainqueurs ».

Vient ensuite une classe secondaire qui ne s’élève pas à ce niveau, une classe dont les membres ne sacrifient pas leur vie volontairement, de bon cœur et avec joie, et ne sont pas poussés par le désir de plaire à Dieu et d’effectuer Sa volonté. Ils sont néanmoins fidèles de cœur. ‘Ce qui les retient de l’accomplissement d’un sacrifice complet, c’est simplement la « crainte de la mort », la crainte de ce qu’il leur en coûtera. Ils seront éprouvés au point d’être finalement obligés d’accomplir le sacrifice de leur vie, et de l’accomplir de bon gré. Ils ne parviennent pas à devenir «plus que vainqueurs » parce qu’ils permettent aux expériences destinées à les éprouver, de les retarder dans la voie à suivre pour obtenir la place importante qui leur est offerte ; et c’est ainsi qu’ils deviennent membres du deuxième groupe. Il est aussi une troisième classe, composée de ceux qui meurent de la « Seconde Mort », qui se « retirent pour la perdition».

Lorsque ces trois classes auront terminé leur course, tout le mérite imputé par Christ sera disponible de nouveau, comme au début ; il sera en entier une nouvelle fois à Sa disposition. Ensuite, il sera employé au scellage de la Nouvelle Alliance qui sera conclue avec Israël, mais elle sera vaste assez pour inclure tous les individus, de toutes les nations de la terre, qui voudront se soumettre à ses clauses et devenir enfants d’Abraham, par l’exercice de la foi et de l’obéissance.

« La rédemption de la possession acquise »

En liaison avec ce sujet, considérons le verset suivant : « en qui vous aussi [vous avez espéré], ayant entendu la Parole de la Vérité, l’Evangile de votre salut ; auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour [ou : jusqu’à] la rédemption de la possession acquise. » — Eph. 1 :13, 14, Darby.

L’Esprit Saint accordé actuellement à l’Eglise constitue les arrhes ou l’avant-goût de notre héritage. Que devons-nous hériter ? Nous devons « hériter toutes choses ». En tout premier lieu, nous devons hériter de la nature divine et, en second lieu, nous devons hériter de l’importante promesse abrahamique stipulant que par nous, qui serons unis à notre Seigneur Jésus, comme membres de Son Corps, toutes les familles de la terre seront bénies. Nous disons, à notre sujet, que nous faisons partie de la possession acquise par le Seigneur, et lorsque nous serons changés et recevrons Sa gloire, cette partie de Sa possession sera complète et nous serons rendus parfaits et demeurerons avec Lui, sous son autorité directe.

Après cela, un autre trait particulier de cette même « possession », maillon rattaché à la même promesse, commencera à se réaliser. Le précieux Sang de Christ sera alors employé pour sceller la Nouvelle Alliance, en raison des péchés de tout le peuple, et l’œuvre de recouvrement d’une « possession » plus grande encore se développera jusqu’à la fin de l’Age Millénaire, époque à laquelle l’entière « possession » aura été ramenée à l’obéissance, où tout aura été soumis à l’autorité de Christ et transféré au Père.

Nous voulons aussi examiner ce verset : « Car si, par la faute d’un seul, tous les autres sont morts, combien plus la grâce de Dieu et le don qu’il nous a fait, dans sa grâce, par un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils abondé pour tous les autres ! »Rom. 5 : 15, Synodale.

Par ce passage, l’Apôtre évidemment ne désire pas qu’on le comprenne comme disant que l’abondance de grâce était en ce temps-là déjà parvenue à « tous les autres » ; ce serait en effet contraire à la vérité. Jusqu’ici 1.900 années se sont écoulées depuis les jours de l’Apôtre, et l’abondance de grâce n’a pas encore été accordée à la majorité des hommes. Il nous faut donc interpréter ses paroles comme signifiant que cette abondance de grâce, qui réside en Christ conformément au plan, à l’arrangement et au dessein du Père, doit seulement parvenir à tous les autres. Le monde est encore dans ses péchés, et Israël est encore dans ses péchés et il n’en sera pas affranchi avant la glorification de l’Eglise ; c’est ce que dit l’Apôtre en Romains 11 : 27 : «  Et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j’ôterai leurs péchés ».

Puisque cette grâce n’a pas encore été accordée aux Juifs, ni aux Gentils en général, la seule manière dont elle a pu abonder, c’est par la promesse de Dieu assurant que la mort de Christ sera rendue efficace pour tous. En conséquence, parlant de ce point de vue prophétique, il est aisé de voir de quelle manière Jésus est le Sauveur du monde, bien qu’il n’ait pas encore terminé l’œuvre de salut de l’Eglise et qu’Il ne la terminera pas avant la fin de cet Age. Pareillement, Il ne deviendra pas Sauveur du monde au sens complet de cette expression avant la fin de l’Age Millénaire. Il en est certains qu’Il ne sauvera jamais, parce qu’ils refuseront la grâce de Dieu ; et cependant Il est, selon les Ecritures, le Sauveur de tous les hommes, le Sauveur du monde.

Il était le Sauveur du Monde, suivant les Saints Ecrits, quand Il naquit. Le message promulgué par les anges était : « Aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » Il était un Sauveur en perspective ; et Il l’était, non en raison de ce qu’Il était alors, comme petit enfant, et non simplement en raison de ce qu’Il a accompli jusqu’ici, mais en raison, conformément à la promesse de Dieu, de ce qu’Il effectuera jusqu’au moment où Il remettra le Royaume à Dieu, le Père. C’est un Sauveur, un grand Sauveur, capable de sauver parfaitement tous ceux qui s’approcheront de Dieu par Lui (Esaïe 19 : 20 ; Héb. 7 : 25). Il est actuellement en train de nous sauver dans un sens partiel, par l’espérance, parce que nous nous sommes approchés du Père par Lui, en accord avec les dispositions propres à cet Age de l’Evangile. Il nous sauvera encore au sens le plus complet dans la « Première Résurrection ». Le monde commencera à être sauvé lorsque le Seigneur réveillera les hommes du sommeil de la mort, mais ceux-ci ne seront pas pleinement sauvés, ils ne parviendront pas à un rétablissement complet ni n’obtiendront la vie éternelle s’ils n’exercent pas foi et obéissance. Jésus ouvre la porte. Il prépare le chemin. Il prend toutes les dispositions voulues qui permettront aux hommes de parvenir à la connaissance et d’exercer l’obéissance.

La terre entière fait partie de la possession acquise ; la gloire de Dieu la remplira. Et si un genou refuse alors de fléchir, si une langue refuse de confesser Christ, si quelqu’un ne daigne pas accepter la faveur de Dieu, il n’y aura pour lui rien de plus. Ce faisant, il aura « outragé l’Esprit de la grâce » et il mourra de la « Seconde Mort ». Héb. 10 : 29 ; Jude 12.

W. T. 4632 – C.T.R. 1910