« Et Ses pieds se tiendront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, vers l’Orient. » — Zacharie 14 :4, Darby.
Les pieds mentionnés ici par le Prophète ne sont pas les pieds de Jésus, ces pieds qui furent percés de clous le jour de la crucifixion du Maître.
Ce ne sont pas non plus les « pieds » de Christ, représentant les derniers membres du Petit Troupeau vivant de nos jours et dont parle le Prophète Esaïe en ces termes : «Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix De celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie le salut ! De celui qui dit à Sion: Ton Dieu règne ! » — 52: 7.
Mais ces pieds sont ceux de l’Eternel, du Dieu Tout-Puissant, et il y a lieu de les comprendre dans un sens figuratif et non littéral.
Le temps et les circonstances rattachés à l’événement que nous nous proposons d’étudier sont rapportés dans les versets 1, 2 et 3 du chapitre 14 de la même prophétie.
« Voici, le jour de l’Eternel arrive, et tes dépouilles seront partagées au milieu de toi. — Verset 1.
Le mot rendu par « dépouilles » dans ce verset a été traduit dans la Bible polonaise courante par un mot qui signifie « profits », « avantages ». Il est des plus vraisemblables que ces profits sont ceux que mentionne le Prophète Ezéchiel et qui seront l’objet de la convoitise de « Gog », du pays de « Magog ». Nous citons:
« La parole de l’Eternel me fut adressée en ces mots : Fils de l’homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, vers le prince de Rosch, de Meschec et de Tubal, et prophétise contre lui
Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: En ce jour-là, des pensées s’élèveront dans ton cœur, et tu formeras de mauvais desseins. Tu diras : Je monterai contre un pays ouvert, je fondrai sur des hommes tranquilles, en sécurité dans leurs demeures… J’irai faire du butin et me livrer au pillage, porter la main sur des ruines maintenant habitées, sur un peuple recueilli du milieu des nations… Séba et Dedan, les marchands de Tarsis… te diront : Viens-tu pour faire du butin ? Est-ce pour piller que tu as rassemblé ta multitude, pour emporter de l’argent et de l’or, pour prendre des troupeaux et des biens, pour faire un grand butin ? »
Attirés par ces richesses « Gog » fondra sur Israël, suivi de nombreuses nations et alors vraisemblablement s’accomplira le verset 2 de notre leçon : « Je rassemblerai toutes les nations pour qu’elles attaquent Jérusalem ; la ville sera prise, les maisons seront pillées, et les femmes violées; la moitié de la ville ira en captivité, mais le reste du peuple ne sera pas exterminé de la ville. »
Ce sera un temps de grande affliction pour Israël; ce sera, vraisemblablement, la dernière détresse que subiront les Israélites. Le prophète Jérémie la qualifie de « détresse de Jacob », au chapitre 30, et au verset 7, où il indique en même temps que la nation juive en sera délivrée. Et la manière dont se produira cette délivrance est indiquée au verset 3 du chapitre 14 de Zacharie : « L’Eternel paraîtra, et Il combattra ces nations, comme Il combat au jour de la bataille. »
L’Eternel donc, par Christ indubitablement, interviendra ouvertement en faveur d’Israël, par des moyens qui Lui sont propres (Ezéchiel 38 21-23 ; Exode 9 : 22-25 ; Genèse 19 : 24-28). Et c’est en rapport avec cette intervention que sont mentionnées ces paroles: « Ses pieds se tiendront, en ce jour-là [dans le Millénium], sur la montagne des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, vers l’Orient. » — verset 4.
Comme nous l’avons dit plus haut, le langage du Prophète est ici symbolique. Les pieds de l’Eternel qui se posent et qui demeurent sur la montagne des Oliviers signifient le retour de la faveur de Dieu et de Sa domination sur la terre.
Il fut un temps où les pieds de l’Eternel reposaient sur la terre, en un lieu particulier, en Eden. C’était pendant tout le temps où Adam et Eve, se conformant au commandement divin, jouissaient de la grâce, de la faveur et de la bénédiction divines. Mais lorsqu’ils péchèrent, cette bénédiction leur fut enlevée; ils tombèrent sous le coup de la condamnation à mort (Genèse 2 : 17) et Dieu permit à Satan, provisoirement, d’exercer sur eux et sur leur descendance sa domination tyrannique. Ainsi Dieu « ôta Ses pieds » de la terre. Mais nous sommes heureux d’apprendre par le Prophète qu’Il les y posera de nouveau, en un temps qui ne paraît pas très éloigné. Cette fois-ci ce ne sera plus dans un jardin mais sur une montagne, et non pas sur n’importe quelle montagne, mais sur la montagne des Oliviers.
La montagne des Oliviers
Il existe bien en Israël une montagne appelée montagne des Oliviers. Elle se situe à peu de distance de Jérusalem, du côté est. Son nom provient du fait que beaucoup d’oliviers poussaient sur ses versants. C’est à ses pieds, du côté de la cité sainte, que s’étendait le jardin de Géthsémané où notre Seigneur aimait venir se recueillir et où Il passa, en prières, la majeure partie de la nuit qui précéda Sa crucifixion (Matth. 26 : 36).
Mais cette montagne des Oliviers renferme aussi une signification symbolique, et il semble bien que c’est dans ce sens figuré qu’il nous faut l’interpréter ici.
Une montagne, dans les Saints Ecrits, représente un royaume (Esaïe 2 : 2,3).
L’olivier, et son fruit, l’olive, offrent également une illustration riche de signification symbolique.
Jadis, et particulièrement dans les pays que recouvre l’histoire biblique, l’huile d’olive était employée pour l’éclairage domestique ; c’était donc un symbole de lumière, de connaissance.
Dans le langage biblique, l’huile représente aussi le Saint Esprit (Lévitique 8 : 1, 12 ; Ps. 133 : 2 ; Actes 10 : 38).
On l’employait également, autrefois, comme nourriture en l’étendant sur des tartines de pain, comme nous faisons aujourd’hui avec du beurre. Il y a ici aussi une certaine signification spirituelle.
Et tout le monde sait qu’un rameau d’olivier est un symbole de paix.
La montagne des Oliviers représente donc un royaume qui apportera sur la terre paix, lumière, qui offrira aux hommes une « nourriture » particulière et dans lequel le Saint Esprit exercera une action efficace en faveur de l’humanité. Il n’y a qu’un seul royaume capable d’apporter au monde ces bienfaits, c’est le Royaume de Christ.
Dans le Royaume de Christ, en effet, la Vérité, la connaissance de l’Eternel remplira la terre à la manière des eaux qui recouvrent le fond des mers (Esaïe 11 : 9) ; le Saint Esprit sera répandu sur toute chair (Joël 2 : 28) ; le Seigneur, en tant que Prince de la paix (Esaïe 9 : 6), établira une paix universelle durable, perpétuelle, et Il a déjà préparé un aliment particulier, Sa chair, représentant Ses mérites, Ses droits à la vie humaine parfaite, qui fournira la vie éternelle à celui oui la mangera, qui s’appropriera ces mérites, acceptant Christ comme son Rédempteur et se soumettant à Lui.
« Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. » —Jean 6 : 51.
Nous voyons ainsi qu’une seule montagne pouvait représenter proprement le Royaume du Messie, et cette montagne c’était, précisément, la montagne des Oliviers. Les pieds de l’Eternel qui doivent s’y tenir représentent le fait que ce sera par le Royaume de Christ que Dieu exercera Sa domination sur la terre et qu’Il accordera aux hommes Sa grâce, Sa faveur et Ses bénédictions. Par ce Royaume seront publiées Ses lois, Ses commandements qui régiront le monde.
La montagne des Oliviers se tendra par le milieu
Quand ces pieds symboliques de l’Eternel se tiendront sur la montagne des Oliviers, celle-ci se fendra par le milieu nous apprend le Prophète Zacharie, en direction de l’est et de l’ouest, et il se formera une très grande vallée. Une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, et une moitié vers le midi (verset 4).
Une magnifique leçon nous est donnée dans ce verset 4. Les deux moitiés de la montagne représentent les deux parties du Royaume Messianique. La première sera composée de notre Seigneur Jésus et des membres de l’Eglise, Son Corps, lorsque ceux-ci seront tous passés au ciel et glorifiés. Ce sera la partie céleste du Royaume. La seconde sera formée des Anciens Dignes qui seront ressuscités êtres humains parfaits et qui seront les représentants du Royaume Céleste, de la phase régnante.
Le Prophète Esaïe se réfère à ces deux phases quand il déclare:
« Car de Sion (de la phase céleste) sortira la loi, et de Jérusalem (qui sera la capitale du monde, mais qui représente aussi la phase terrestre du Royaume) la parole de l’Eternel. » (Esaïe 2 : 3).
Le moment où la montagne se fend représente le moment où les Anciens Dignes seront ressuscités, Abraham, Isaac, Jacob et tous les fidèles héros de la foi ayant vécu avant la mort de Christ.
La moitié se déplaçant vers le nord représente la classe régnante, Christ et les membres de Son Corps qui tous, comme Lui, participeront à la nature divine. Dans le firmament céleste, c’est au nord en effet que se situe le groupe des Pléiades, centre de l’univers et siège, suppose-t-on, de l’empire divin.
La moitié reculant vers le sud représente ces Anciens Dignes dont nous venons de parler.
La grande vallée
Et, nécessairement, il se forme ainsi une vallée, comme l’indique le verset 4. Bien qu’il soit possible à Dieu de créer une vallée de la manière décrite dans ce verset, il est bien plus raisonnable d’admettre que cette vallée, ici, doit être comprise au sens figuré uniquement.
Une vallée représente un lieu de protection, de grâce, de faveur, de bénédiction. Et cette vallée, objet des soins attentifs des deux parties du Royaume de Christ sera véritablement un lieu de bénédictions pour ceux qui s’y rendront.
Les premiers à s’y rendre (verset 5) seront les Israélites, car ce seront eux qui, les premiers, goûteront aux bénédictions divines lorsque le Royaume de Christ se manifestera au monde. Nous ne parlerons pas ici de la grâce qui leur revient progressivement depuis que prit fin leur « double »de disgrâce, de défaveur totale, c’est-à-dire depuis 1878. Cette grâce est en effet mêlée à de sévères épreuves dont nous avons été et sommes encore témoins. Nous parlons plutôt de cette grâce totale qui sera leur lorsque Dieu, par Christ, conclura avec eux la Nouvelle Alliance mentionnée dans les Saints Ecrits (Jérémie 31: 31-34). Leurs péchés individuels seront alors ôtés, selon qu’il est écrit : « Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j’Oterai leurs péchés.» — Rom. 11: 26, 27.
Purifiés de leurs péchés par le sang de Christ, leur Rédempteur, obéissant à la Loi de Dieu, dirigés, conduits et conseillés par leur Messie, Christ, qu’ils auront alors reconnu et accepté (Zacharie 12: 10), ils deviendront une nation proéminente dans le monde, étant bénis et favorisés de toutes manières possibles, et revenant graduellement à la perfection humaine perdue en Adam.
Les autres nations les suivront dans cette « vallée » de bénédictions.
« Les habitants d’une ville iront à l’autre, en disant: Allons implorer l’Eternel et chercher l’Eternel des armées! Nous irons aussi! Et beaucoup de peuples et de nombreuses nations viendront chercher l’Eternel des armées à Jérusalem et implorer l’Eternel. Ainsi parle l’Eternel des armées: En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement, et diront: Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous.» —Zacharie 8: 21-23.
Le Prophète Esaïe s’exprime d’une manière analogue quand il dit:
« Des peuples s’y rendront en foule, et diront: Venez, et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Eternel. » — 2 : 3.
Ceux d’entre les nations qui chercheront ainsi à connaître les voies de l’Eternel, que Christ révélera au monde par l’entremise des Anciens Dignes, ceux-là se placeront sous les termes de la Nouvelle Alliance citée ci-dessus et recevront l’ultime bénédiction promise dans cette Alliance, la vie éternelle.
Mais ceux qui mépriseront les voies de 1’Eternel, et se soucieront peu de L’honorer et Le servir comme le doit chaque créature, ceux qui refuseront d’obéir à Christ, Son Fils Unique Bien aimé, le glorieux Messie qui mettra à exécution les miséricordieux desseins de Son Père céleste, ceux-là seront privés des faveurs divines; ils n’entreront pas dans la « vallée de ses montagnes », ce qui signifiera pour eux une mort éternelle (Actes 3: 22, 23).
« S’il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles. » (Zacharie 14: 17). Elles seront privées de la pluie des bénédictions divines que Christ fera pleuvoir sur la terre.
Ni jour ni nuit; mais vers le soir la lumière paraîtra.
« Ce sera un jour unique, connu de l’Eternel, et qui ne sera ni jour ni nuit; mais vers le soir la lumière paraîtra. » — Verset 7.
Le contexte indique que le jour dont il est question dans ce verset est le temps du Règne glorieux de Christ et de Son Eglise, mais comme ce jour unique ne doit être « ni jour ni nuit » et comme, d’un autre côté, dans le Royaume Messianique la lumière de la Vérité brillera avec éclat dans le monde entier, beaucoup conclurent que le Prophète fait allusion ici au jour de la vengeance de l’Eternel, précédant immédiatement la manifestation de la gloire du Seigneur.
Mais il n’en est pas ainsi. Le jour de la vengeance du Tout-Puissant sera, figurément parlant, un jour d’épaisses ténèbres, un jour de nuées, ce sera une nuit complète, un temps sombre où la lumière de l’Evangile ne pourra briller.
Joël écrit à ce sujet: « Le jour de l’Eternel vient, … il est proche, jour de ténèbres et d’obscurité, jour de nuées et de brouillard, il vient comme l’aurore se répand sur les montagnes. » — 2: 1, 2.
Et Sophonie confirme: « Ce jour est un jour de fureur, un jour de détresse et d’angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et de brouillards. » 1 : 15.
En conséquence, le jour dont parle Zacharie ne peut être que le jour du Millénium. Celui-ci ne sera néanmoins que partiellement lumineux du fait qu’il faudra, génération après génération, régénérer les humains déchus sortis de la tombe et dans les diverses étapes du rétablissement vers la perfection. Le soleil de la justice qui y brillera dissipera les miasmes du péché, de la superstition et de la mort.
L’erreur, la fausseté, le péché sont symbolisés par les ténèbres; l’imperfection peut l’être aussi. Dans le Millénaire, quand les hommes sortiront de la tombe, ils seront imparfaits, et chez certains il restera une forte propension au péché. Ils refuseront de mettre en pratique les commandements divins et encourront ainsi la peine de la Seconde Mort; il est en effet écrit que le pécheur âgé de cent ans sera maudit (Esaïe 65: 20). En ce sens nous pouvons comprendre qu’il y aura encore certaines ténèbres en ce temps-là, les ténèbres de l’imperfection, du péché et de la mort. Mais la lumière de la Vérité éclairera tout être, et les deux combinées, la lumière de la Vérité et les ténèbres du péché et de l’imperfection, créeront cette condition décrite par le Prophète : NI JOUR, NI NUIT.
Mais à mesure que les pécheurs volontaires seront détruits et que les obéissants approcheront de la perfection, les ténèbres dont nous parlons iront s’amenuisant et la lumière brillera avec un éclat croissant. En fin de compte, au soir, à la fin de l’Age Millénaire, après la dernière épreuve que subira le genre humain lorsque Satan sera délié pour un peu de temps, après aussi la destruction finale de Satan et de ceux qui se laisseront séduire par lui, il ne restera plus de pécheurs sur terre. La mort aura disparu, de même que l’imperfection. Alors le soleil de la Justice répandra sa lumière sans entrave aucune, et s’accompliront les paroles du Prophète: « et au temps du soir il y aura de la lumière » ; ce sera la pleine lumière, la lumière complète.
Les hommes ramenés à la perfection et à l’harmonie complète avec leur Créateur, tels de purs diamants, réfléchiront pleinement et à tout jamais la lumière de la grâce divine, avec une expression de joie, de reconnaissance, de vénération et d’adoration pour l’Eternel, leur Créateur et miséricordieux Bienfaiteur, et pour Christ, leur Rédempteur.