A PLUS BELLE HISTOIRE DE NOTRE TEMPS CHAPITRE I : L’ESPERANCE.

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A PLUS BELLE HISTOIRE DE NOTRE TEMPS

CHAPITRE I : L’ESPERANCE.

La naissance prochaine d’un petit frère ou d’une petite sœur est toujours un événement qui suscite bien des émotions, et beaucoup de joie en espérance.

Avec quelle impatience chacun l’attend, et quelle joie quand l’enfant est arrivé. De quels soins particuliers n’est-il pas l’objet, après tout c’est normal, il est à nous

Il y eut une fois un petit enfant que chacun d’entre nous aurait voulu qu’il arrive chez nous, qu’il soit à nous. Pendant des centaines et des centaines d’années dans une région toute particulière du globe, des parents, des frères et sœurs nourrissaient dans leur cœur l’espoir que cet enfant naîtrait chez eux. Chaque fois qu’un petit garçon venait au monde l’on se posait la question: serait-ce lui ?, et plus d’un disait probablement en son cœur : Oh mon Dieu, faîtes que ce soit lui

Chaoue petite fille désirait grandir, pour être si cela pouvait se faire, la maman de ce petit garçon tant attendu.

Pourquoi cette attente si ardente, cette espérance si vivante, transmises de familles en familles, avec tant ce soins, de vigilance ? Parce que cet enfant faisait partie d’une promesse faite par l’Eternel.

A qui cette promesse a-t-elle été adressée ? Lorsque nos premiers parents Adam et Eve ont désobéi à l’ordre de leur Créateur, qu’ils ont commis une grave faute, Dieu, qui les a prévenus, après leur avoir annoncé qu’ils seraient chassés de l’endroit merveilleux où ils se trouvaient et mourraient, ne les abandonna pas cependant totalement. S’adressant au serpent qui représentait l’adversaire de Dieu, c’est-à-dire Satan, l’Eternel déclara « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et SA POSTERITE, CELLE-CI t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon »(Gen. 3 : 15).

Qu’est-ce que cela voulait dire ?

Adam et Eve s’ils ne comprirent pas probablement toute la signification de cette déclaration, l’acceptèrent comme une promesse d’une intervention future de Dieu en leur faveur, et gardèrent espoir.

Cette déclaration signifiait qu’un jour, la Postérité de la femme, c’est-à-dire peut-être un fils, un petit-fils ou un arrière petit-fils d’Eve, écraserait la tête du serpent trompeur, anéantirait Satan et tout le mal qu’il avait fait. Un merveilleux enfant naîtrait, il briserait le pouvoir et l’autorité de Satan, et réparerait tout ce que l’homme avait perdu à cause de sa désobéissance.

Eve espérait, elle pensait qu’elle serait sans doute la mère de cet enfant. A la naissance de son premier fils Caïn, elle dit : « J’ai formé un homme avec l’aide de l’Eternel » (Gen. 4 : 1). Mais hélas, Caïn ne fut pas l’enfant sauveur, bien au contraire, il devint meurtrier puisqu’il tua son frère Abel. Triste et douloureuse épreuve pour les parents : la première fois dans l’histoire humaine, la mort a fait son apparition et ses ravages. « Le salaire, le résultat ou les conséquences du péché, c’est la mort » (Rom. 6 : 23).

Après la mort d’Abel, Eve eut un autre petit garçon qu’elle appela Seth ; elle dit « Dieu m’a donné un autre fils à la place d’Abel (Gen. : 4 : 25).

Mais Seth non plus ne fut pas l’enfant prédestiné.

Plus tard, Adam et Eve eurent encore beaucoup d’enfants. De génération en génération, on ne se décourageait pas, mais on se transmettait cette promesse et on espérait. De cette façon, l’attente d’un Sauveur, d’un Rédempteur fut gardée vivante de siècle en siècle.

Il est certain que Moïse connaissait la promesse. Il dit aux enfants d’Israël : « L’Eternel ton Dieu vous suscitera du milieu de vous, d’entre vos frères, un prophète comme moi; vous l’écouterez… » (Deut. 18 15).

Le prophète Esaïe précise davantage. Il écrivit: « Voici la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel qui veut dire : Dieu avec nous » (Esaïe 7 :14).

C’est ainsi que l’espérance persistait malgré certains découragements passagers. Plus d’une maman se penchant sur son petit garçon au berceau, devait se demander : se pourrait-il que ce soit lui ? Mon fils grandira, peut-être deviendra-t-il celui que Dieu à promis d’envoyer pour être le Sauveur du monde.

Plus tard, le prophète Michée annonça l’endroit exact où l’enfant devait naître : « Et toi, Bethlehem, Ephrata pour moi, petite entre les milliers r1e Juda, de toi sortira celui qui dominera sur Israël (Mîchée 5 :1).

Cette précision localisa l’attente; tous les regards devaient se tourner vers Bethlehem. De foyer en foyer, d’une maman à l’autre, on s’interrogeait. On attendait, mais il ne se passa rien, les années s‘écoulaient, le prophète Michée s’était-il trompé ?

Plus tard, les Juifs furent emmenés en captivité à Babylone, le peuple cependant ne se décourageait point, il gardait toujours précieusement cette promesse dans son cœur. A un moment donné, un autre prophète, Daniel, raviva cette espérance, et le peuple reprit confiance que l’Eternel de l’oubliait pas.

Ainsi de temps à autre, l’Eternel suscitait des prophètes pour ramener le peuple d’Israël sur la bonne voie, et de temps en temps, pour lui rappeler que la promesse annoncée dans le jardin d’Eden allait se réaliser, quand le moment propice arrivera et… le moment tant attendu arriva enfin.

CHAPITRE Il « UNE GRANDE ET BONNE NOUVELLE. »

Le moment de la naissance de Jésus approchait. Dans le ciel, parmi les anges il devait y avoir une grande animation. Pour eux qui étaient les acteurs et les spectateurs de tant de choses dans le plan divin, ils allaient assister une fois de plus à l’événement le plus important de tous les temps. Le fils unique de Dieu, le Logos (qui veut dire la Parole), la première création de l’Eternel par qui toutes choses furent crées ensuite, (Jean 1 : 1-3)

Ce Seigneur que les anges admiraient et aimaient, était prêt à quitter sa demeure céleste, à abandonner sa gloire, à se dépouiller du bonheur qu’il jouissait dans des conditions si merveilleuses, pour descendre et habiter quelque temps et donner sa vie en sacrifice sur l’une des plus petites planètes qu’Il a créée. Tout cela parce qu’Il aimait son père Eternel, que son plus grand plaisir était de Lui être obéissant et aussi parce qu’Il aimait ses créatures même celles qui s’étaient révoltées contre l’Eternel. Il n’avait pas d’ennemis.

L’instant était arrivé où Il allait cesser d’exister comme être spirituel pour devenir être terrestre, à partir d’une naissance terrestre et vivre comme un homme parmi les hommes, mais le seul homme conçu sans péché, saint et parfait comme le fut Adam avant sa désobéissance.

Il est difficile de savoir exactement si les anges comprirent l’importance de cet événement, mais ils devaient une fois de plus s’extasier devant la preuve sublime de l’amour de Dieu (Jean 3 ;1-6).

Ils devaient certainement être profondément émus par cet acte de sacrifice, ils étaient prêts à annoncer au monde entier la merveilleuse nouvelle, que l’instant solennel est enfin arrivé, et la promesse tant attendue est sur le point de se réaliser. Combien devaient-ils être aussi attristés de constater que la majorité des hommes était indifférente quant à sa venue, que seul un petit nombre s’intéressait, et attendait patiemment, et combien devaient-ils être déçus de voir que personne ne lui a préparé un accueil chaleureux. Oh, que cela devait être pénible à voir

Lorsque le moment exact, ni trop tôt, ni trop tard, arriva, l’Eternel dit à l’ange Gabriel d’aller vers la terre en le chargeant d’une mission agréable auprès d’une jeune fille appelée Marie.

Pourquoi fut-elle choisie et pas une autre ? Nous savons que l’Eternel étend ses regards sur toute la terre. Il aime ceux dont le cœur est tout entier à Lui. Sans aucun doute, Marie était la jeune fille dont le cœur, le caractère, les sentiments, le comportement plaisaient à l’Eternel. Il l’avait observée pendant toute sa vie qui devait être compte tenu de son imperfection, irréprochable. Elle était « l’instrument» que Dieu va employer pour accomplir ce noble dessein. Quel privilège, quel honneur, quelle bénédiction pour Marie, combien devait-elle être heureuse!! Plus d’une jeune fille aurait aimé être à sa place n’est-ce pas?

Bien sûr, l’ange Gabriel savait exactement où habitait Marie, et il n’avait aucune peine à la trouver. Il s’approcha de la ville de Nazareth et soudain se présenta devant elle, et lui dit gentiment:

« Je te salue Marie, c’est à toi qu’une grande grâce a été faite, le Seigneur est avec toi… »

Nous pouvons facilement nous imaginer la réaction de Marie.

Mais qui est ce visiteur? Qu’est-ce qu’il vient faire ici? Qu’est-ce qu’il veut bien me dire? Et ces mots sont bien étranges. Cela semble être une bénédiction de Dieu, est-ce possible que c’est pour moi, une jeune fille inconnue d’un village retiré comme Nazareth?

L’Ange Gabriel sans doute remarqua que Marie a été impressionnée par ce qui vient de lui être annoncé, il la rassura gentiment, très doucement et délicatement il continua:

« Ne crains point, car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura pas de fin ».

C’est impossible pensa Marie sûrement; mon fils roi, sur le trône de David, règne sans fin, c’est impossible, je rêve sans doute!

De toute façon comment cela peut-il se faire, je ne suis pas mariée. Au cas où l’Ange Gabriel l’ignorerait, elle devait lui dire qu’elle n’était que fiancée à Joseph. L’ange Gabriel ne l’ignorait pas du tout, il la connaissait très bien et il avait sa réponse toute prête.

« Marie, lui dit-il, le Saint Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu ».

Et pour mieux la convaincre, l’ange Gabriel lui annonça une autre nouvelle qui devait la surprendre certainement.

« Voici Elisabeth ta parente, a conçu elle aussi un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile, est dans son sixième mois. »

Est-ce possible? devait se dire Marie, Elisabeth va avoir un garçon, mais de où et comment se fait-il que ce personnage étrange qui est là devant moi, sait-il tout cela?

On dirait qu’à ce moment-là, l’ange Gabriel devinait la pensée de Marie. Il sourit aimablement et dit: « Rien n’est impossible à Dieu .

Marie, confuse, se sentant comblée, confiante, inclina la tête et dit: « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ! »

Un instant plus tard, l’ange avait disparu. Marie resta seule. Elle méditait et réfléchissait sur tout ce qui venait de se passer et sur tout ce qui allait arriver très prochainement. Elle avait peine à réaliser jusqu’à quel point elle serait honorée d’être la mère d’un merveilleux enfant que tant de personnes avaient attendu pendant des centaines et des centaines d’années. Elle avait peine à croire que ce bonheur lui était réservé. L’ange lui avait pourtant dit: elle allait être mère, son fils c’était le Messie! Son fils allait être le grand libérateur de son peuple! Ce fils dont les patriarches, les prophètes avaient tant parlé depuis le commencernent du monde! Il s’appellerait le Fils du Très-Haut! le Fils de Dieu!

Cela lui paraissait trop extraordinaire pour être réel, trop beau pour être vrai. Elle entendait encore et toujours cette parole: « Rien n’est impossible à Dieu ». Oui c’était extraordinaire en effet, pour un être humain mais réel quand même, trop beau, mais vrai quand même.

Et si j’allais rendre visite à Elisabeth ?

L’idée était bonne, sans tarder elle se mit en route…

CHAPITRE III «DEUX MERES HEUREUSES

Sans tarder Marie partit rendre visite à Elisabeth.

— Bonjour Marie Quelle heureuse surprise

Elles étaient proches parentes mais, comme à cette époque on ne voyageait pas comme de nos jours, elles ne se voyaient pas souvent. Il n’y avait pas d’automobiles, on se déplaçait à cheval, à dos d’âne, beaucoup à pied. Marie était inquiète, elle voulait se convaincre si les révélations de ce « mystérieux voyageur » au sujet de sa parente étaient exactes. Dès son arrivée elle n’eut pas de peine a s apercevoir que l’Ange Gabriel ne s’était pas trompé.

Après l’effusion de leurs marques d’affection, après avoir séché quelques larmes de joie et d’émotion, que de choses avaient-elles à se raconter et… quelles choses

— Tu sais Marie, que depuis longtemps mon mari et moi avons prié Dieu de nous donner un enfant. Nous commencions à nous décourager, notre âge ne nous permettait plus d’espérer quoique ce soit. Puis un jour, il y a environ 6 mois, tandis que Zacharie était occupé dans le Temple (puisqu’il était Sacrificateur), un ange lui apparut et dit : « Ne crains point, Zacharie, ta prière a été exaucée. Ta femme Elisabeth t’enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean », puis il ajouta encore : « Il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère, il ramènera plusieurs fils d’Israël à l’Eternel, il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Elie pour ramener les cœurs des pères vers les enfants et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé ». (Luc 1 : 5 à 17).

Zacharie expliqua à l’ange que cela paraissait merveilleux mais impossible. Comment cela pouvait-il se faire, nous sommes déjà trop vieux ; mais l’ange lui répondit : « Je suis Gabriel, je me tiens devant l’Eternel ; j’ai été envoyé pour t’annoncer cette bonne nouvelle ». Et, comme signe, l’ange ajouta : « Zacharie, tu seras muet, tu ne pourras pas parler jusqu’à la naissance de l’enfant puisque tu as douté » (Luc 1 :18 à 20). Et depuis ce moment Zacharie devint muet en effet.

Pendant qu’Elisabeth partageait ces nouvelles et expliquait ces événements bien étranges, le coeur de Marie battait de plus en plus fort; et elle, n’avait-elle rien à raconter ? Elle avait aussi « son histoire » maintenant convaincue que c’était bien aussi l’ange Gabriel qui lui avait rendu visite.

Marie, le cœur débordant de joie, d’émotion, n’arrêtait pas d’expliquer tout ce qu’elle avait vécu ces derniers temps. Elisabeth écoutait avec une attention sans cesse croissante ; le message de l’ange lui devenait plus compréhensible. Elle dit à Marie : « Tu es bénie entre toutes les femmes…» (Luc 1 : 39 à 45).

Marie prononça de merveilleuses paroles, louant le Seigneur qui l’honorait d’une grâce si merveilleuse.

« Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit se réjouit en Dieu parce qu’Il a jeté ses yeux sur la bassesse de sa servante. Voici désormais toutes les générations me diront bienheureuse parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses ». (Luc 1 : 46 à 55).

« Son nom est saint et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur tous ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras, il a dispersé ceux qui avaient dans leur coeur des pensées orgueilleuses. Il a renversé les puissants de leur trône et Il a élevé les humbles. Il a rassasié de biens les af f amés et Il a renvoyé les riches à vide. Il a secouru Israël, son serviteur, et Il s’est souvenu de sa miséricorde, comme Il l’avait dit à nos pères envers Abraham et sa postérité pour toujours ».

Marie resta environ trois mois chez Elisabeth, jusqu’au moment de la naissance de l’enfant (Luc 1 : 56).

Le temps approchait et son prénom n’était pas encore trouvé. Comment allait-on l’appeler ? Sa mère dit que ce devait être « Jean ». Les voisins demandèrent qu’il soit appelé Zacharie, comme son père. Devant l’indécision, on demanda l’avis à Zacharie. Mais comment pouvait-il le dire puisqu’il ne pouvait encore parler ? Devant l’insistance il fit signe qu’il voulait dire quelque chose et il demanda de quoi écrire. On lui apporta des tablettes sur lesquelles il inscrivit : « Jean est son nom » (Luc 1 : 57 à 66).

Au même instant sa bouche s’ouvrit.., et il parla, remerciant et bénissant Dieu. Etre muet pendant tant de mois alors qu’il avait tant de choses à raconter, cela devait lui être pénible. Combien d’idées lui sont venues à l’esprit ? Que voulaient dire toutes ces choses, combien a-t-il dû méditer sur l’importance de tous ces événements

Vous devinez avec quelle joie il a raconté à ses amis, ses voisins tout ce qui était arrivé depuis le jour où l’ange Gabriel était venu lui rendre visite. Tous étaient dans l’étonnement et devaient se dire « mais que sera-ce donc cet enfant ? »(Luc 1 : 66).

Zacharie, poussé par l’esprit, prophétisa en ces termes

« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’Il a visité et racheté son peuple et nous a suscité un puissant Sauveur dans la maison de David son serviteur, comme Il l’avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens, un Sauveur qui nous délivre de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent C’est ainsi qu’Il manifeste sa miséricorde envers nos pères et se souvient de sa sainte alliance, selon le serment par lequel Il avait juré à Abraham notre père de nous permettre, après que nous serions délivrés de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte en marchant devant Lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie.

Et toi, petit enfant, dit-il en regardant son fils avec amour, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies afin de donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu, en vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d’en-haut pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, pour diriger nos pas dans le chemin de la paix ». Luc 1 74 à 79.

C’est avec un recueillement et un silence solennels que tous ceux qui étaient présents, réunis autour du petit Jean écoutaient.

Chacun sentait qu’un grand moment de l’Histoire était arrivé où de grands événements allaient se réaliser. L’impression était extraordinaire, jamais auparavant on était si près de l’Eternel et chacun se demandait ce qui allait maintenant arriver. Oui, en effet, l’instant était solennel. L’Eternel n’avait pas oublié son peuple, le moment indiqué à l’horloge divine était arrivé. L’Eternel manifesta sa puissance et son amour. Dieu avait prédestiné deux hommes pour une mission spéciale et particulière. L’un venait de naître, l’autre était attendu. L’un serait le « prophète du Très-Haut », l’autre le « Fils du Très-Haut ». Leur vie, leur activité allaient provoquer de profondes modifications.

CHAPITRE IV : AVANT LA NAISSANCE

Après la naissance de Jean, Marie était pressée de retourner à Nazareth où Joseph l’attendait avec impatience. S’il savait ce qu’elle avait à lui raconter, il viendrait certainement au devant d’elle. Marie repensait à toutes ces choses: visite de l’ange Gabriel à Zacharie, surprise d’Elisabeth à l’idée qu’elle aurait un enfant dans sa vieillesse, pourquoi s’appellerait-il Jean, Zacharie muet pendant plusieurs mois, et… surtout l’étrange et émouvant message de l’ange pour Marie elle-même.

Quand enfin elle arriva à la maison et qu’elle raconta toutes ces choses à Joseph, celui-ci ne savait que penser et que dire. Tout cela lui paraissait tellement extraordinaire qu’il avait de la peine à croire. Est-ce bien la vérité? Cet ange l’as-tu vu réellement? Ton fils serait-il le Fils de Dieu, le Messie, le Roi d’Israël, le Sauveur? Etrange et sublime à la fois!! Vraiment étrange et merveilleux!

L’Eternel ne voulait pas que Joseph soit dans l’ignorance. Dans la nuit Il lui envoya l’ange Gabriel pour lui parler en songe. L’ange lui dit : « Ne crains pas Joseph, ne soit pas troublé, Marie enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus, c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » Mathieu 1: 20, 21.

Vous devinez aisément la réaction de Joseph au réveil. Il s’empressa de rencontrer Marie. Ecoute, Marie, il m’arrive également une chose étrange: cette nuit … et il raconta son rêve. Il confirma tout ce que Marie lui avait annoncé précédemment. L’ange Gabriel m’a même dit que l’enfant s’appellera Jésus.

— Eh bien, c’est exactement ce qu’il m’a déclaré ajouta Marie. Mais il n’y a personne qui se prénomme ainsi dans notre famille. Ce nom doit avoir une signification spéciale, cet enfant doit être un enfant exceptionnel, extraordinaire. Bien sûr, puisque ce nom veut dire « Sauveur » et l’ange a affirmé que cet enfant « sauvera son peuple de ses péchés ».

Quel beau sujet de méditation, leur esprit devait être bien occupé à vouloir percer cet enchaînement de faits. Comme la plupart du peuple d’Israël, Joseph et Marie gardaient toujours précieusement dans leur cœur l’importante promesse transmise par les générations passées. Ils espéraient que quelqu’un viendrait les délivrer du joug des Romains, de la cruauté de leurs soldats, de la servitude. Mais avaient-ils pensé qu’un jour viendrait une personne qui les sauverait de leurs péchés? Qu’adviendrait-il alors par la suite? L’homme s’agite pour peu de chose, à Dieu rien n’est impossible. Dieu savait tout d’avance et dans son plan Il a prévu un jour merveilleux de bonheur pour toute l’humanité.

Par l’ange Gabriel Dieu a voulu transmettre à Joseph et Marie le plus précieux secret qui ait jamais été révélé. Il voulait qu’ils soient les premiers à comprendre que cet enfant qui allait naître était celui, qui selon la promesse de Dieu faîte dans le jardin d’Eden, briserait la tête du serpent (Genèse 3 :15), c’est-à-dire anéantirait le pouvoir de Satan. Ce merveilleux enfant grandirait et deviendrait le Libérateur, le Sauveur du monde. Il montrerait aux hommes la vraie voie du bonheur, les aiderait à surmonter le mal, les rendrait justes, bons et doux, les enseignerait comment ils devraient vivre pour être déjà heureux actuellement et comment vivre heureux plus tard quand le Royaume de Dieu serait établi sur la terre, quand tout ce qui a été perdu en Eden sera rétabli, quand tout ce que le Diable a détruit sera réparé.

« Tu lui donneras le nom de Jésus » avait dit l’ange Gabriel, car il sera le « Sauveur du monde ». C’est vers Lui que se tourneront les nations pour trouver le chemin du bonheur, c’est en Lui que chaque être humain est assuré d’obtenir l’aide nécessaire pour supporter le fardeau du péché, les épreuves de la vie. C’est en Jésus que les découragés reprennent courage, les désespérés obtiennent l’espoir, les affligés la consolation. D’une extrémité de la terre à l’autre, seul en Jésus réside l’espérance d’une meilleure vie et cette bénédiction est pour tous les hommes sans distinction de race, de langue, de couleur de peau. Riches et pauvres, puissants et misérables sont assujettis à la mort et seul Jésus pourra les en délivrer.

C’est la raison pour laquelle le prophète Esaïe a déclaré : « On l’appellera Admirable ». Esaie 9: 5.

Jésus a réellement porté le plus beau nom qui n’ait jamais été donne. « Tu lui donneras le nom de Jésus ». Ces mots, s’ils ont eu une résonnance particulière aux oreilles de Joseph, n’en ont rien perdu de leur puissance, de leur noblesse et de leur importance encore aujourd’hui, au contraire, leur signification actuelle est encore plus vivante que jamais!

Chaque jour qui passe nous montre combien l’humanité s’enfonce de plus en plus dans la misère, le désarroi, l’immoralité, l’injustice. Jésus est l’étoile qui brille de plus en plus et son message résonne toujours, il est l’ancre pour chaque humain dans la tempête. Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom par lequel nous puissions être sauvés (Actes 4:12).

…Les semaines passaient et le jour de l’heureux événement approchait. Marie attendait heureuse et soucieuse se remémorant tout ce qui s’était passé. Elle priait avec ferveur, louait Dieu, le remerciait et demandait qu’elle soit la maman digne d’un tel événement. Elle voulait être la meilleure maman qui n’ait jamais existé. Elle voulait montrer à Dieu combien elle appréciait ce grand bonheur et combien elle désirait Lui manifester sa reconnaissance.

CHAPITRE V : DEPART POUR BETHLEEM

Un matin une agitation générale et anormale s’était produite dans le paisible petit village de Nazareth. Des émissaires romains parcouraient les rues, les ruelles pour rassembler les habitants sur la place du marché. Ils étaient arrivés pour communiquer les ordres de l’empereur.

Très rapidement le peuple courut et se rassem­bla, impatient de connaître les nouvelles. (Luc 2: 1-3).

« Voici le décret de César Auguste s’exclama un officier en déroulant un parchemin. Chaque citoyen doit se rendre, sans tarder, dans sa ville d’origine pour être recensé. Il n’y a aucune dérogation à cet ordre. »

Tous écoutaient en silence, se demandant ce que cela voulait dire. « Est-ce un arrangement de l’empereur pour mieux maintenir sous sa domination la Palestine, est-ce un nouveau plan pour augmenter les impôts qui devenaient déjà pesants ? Est-ce un piège ? De toute façon il n’y avait qu’une solution. C’était d’obéir puisqu’ils étaient sous la domination de Rome.

Joseph faisait partie de la « maison de David » — Luc 2: 4 — et sa ville d’origine était Bethléem située à environ 120 kilomètres. Faire ce long voyage avec Marie le rendait anxieux, surtout que la naissance du petit enfant approchait. Mais, que faire!

Aujourd’hui, en deux heures environ en voiture, on peut faire ce déplacement de Nazareth à Béthléem facilement, mais en ce temps-là c’était un voyage pénible, long et fatiguant. A dos d’âne, à pied, sur des chemins cahoteux, des pistes étroites, accidentées, un soleil de plomb, on ne pouvait pas aller vite. On faisait environ 5 à 6 kilomètres à l’heure, ce qui exigeait 3 ou 4 jours au moins pour accomplir un tel voyage. 3 ou 4 jours de parcours sans trouver quoique ce soit en cours de route pour passer la nuit.

Pour Joseph et Marie le problème était sérieux. La décision pas facile. Que faire ? Rester malgré tout à Nazareth et risquer des ennuis avec les Romains ? ou confier totalement la situation à Dieu, essayer d’arriver à Bethléem assez rapidement sachant que Dieu les aiderait dans leur voyage et veillerait sur eux.

Ils décidèrent d’aller à Bethléem. Marie fut assise doucement sur un âne et Joseph marchait à côté d’elle. Que devaient-ils penser ? ressentir dans leur cœur ? Que devaient-ils se dire pendant tout ce trajet?

De temps en temps Joseph devait demander à Marie: « Comment te sens-tu ? Tiendras-tu le coup ? Si tu es trop fatiguée on s’arrêtera un peu.»

La route paraissait longue, le chemin était rude, il semblait que cette fois l’âne n’avançait pas et pourtant on aurait aimé qu’il aille plus vite. Et puis Joseph et Marie n’étaient pas seuls. Beau­coup de monde était en route à cause de ce recensement ordonné par les Romains. Les uns allaient dans un sens, les autres dans le sens opposé, chacun vers sa ville d’origine. La circulation était dense et la situation pour Marie paraissait inquiétante.

Joseph en était conscient, mais il ne pouvait rien faire sinon que diriger son regard vers le ciel et s’exprimer en son cœur : « Mon Dieu, fais selon ta volonté et que tout se passe bien ! »

Joseph ne savait certainement pas que justement la volonté de Dieu était que le merveilleux enfant devait naître à Bethléem et non à Nazareth, à Jérusalem ou en quelque autre lieu. Dieu l’avait annoncé par ses prophètes et tout arriverait selon sa Parole, son Dessein.

Mais la route leur paraissait toujours longue, Bethléem était encore loin… Marie arrivera-t-elle à temps ? Et cet âne! s’il pouvait aller un peu plus vite!

Pas à pas, kilomètre après kilomètre, ils avançaient. La nuit, Joseph et Marie, fatigués, se reposaient comme ils pouvaient et le lendemain matin, à l’aube, ils reprenaient la route.

Deux jours… trois jours passèrent. Comment te sens-tu Marie ? — Jusque maintenant tout va bien. Sommes-nous encore loin ? —Non, nous approchons, encore un peu de courage et nous atteindrons le but.

Le soir tombait doucement sur la région, la circulation augmentait. On aurait dit que tous voulaient arriver en même temps, avant la nuit complète. Déjà quelques étoiles parsemaient le ciel et bientôt des points lumineux apparurent au lointain.

C’est Bethléem! s’écria Joseph, nous y sommes.

Merci mon Dieu, murmura Marie, merci mon Dieu pour ton aide, ta protection! Nous voilà enfin arrivés sains et saufs.

Chapitre VI: RECHERCHE D’UNE PLACE POUR LA NUIT.

Ne vous est-il jamais arrivé dans votre voyage, que la nuit tombe et que vous n’aviez pas encore trouvé d’endroit pour pouvoir dormir et vous reposer. La crainte, l’anxiété vous gagnent. Où vais-je trouver de la place ? Comment passerai-je cette nuit, dans les hôtels partout c’est complet. La situation est décourageante, déprimante n’est-ce pas ?

Imaginez alors dans quel état devaient se trouver Joseph et Marie, que devaient-ils ressentir ? Inquiétude pour Joseph, angoisse pour Marie lorsqu’ils arrivèrent en ville et virent toute cette foule grouiller. Pas de place nulle part, la seule grande auberge de Bethléem était pleine à craquer. Leur dernier espoir s’est vite évanoui lorsqu’ils entendirent l’hôtelier leur répondre « Plus une seule place de libre ». Que pouvait-il cet homme, devant cet afflux de monde, il devait être débordé et malgré toute sa sympathie pour Marie lorsqu’il se rendit compte de son état, il ne pouvait l’aider. Que faire ?

Ah si cet hôtelier avait su qui était cette femme, s’il avait su que le Messie devait naître cette nuit là, il aurait fait n’importe quoi pour leur trouver une place quitte à leur céder sa propre chambre. Quelle bénédiction il perdit ! Toute sa vie avec joie, bonheur et fierté, il ne se serait pas lassé de raconter et commenter ces événements. Son auberge aurait eu une renommée mondiale. Il ne s’est pas rendu compte que par manque de réflexion, il a laissé échapper une occasion unique.

Combien nous devrions être attentifs à chaque fois que nous avons l’occasion de faire le bien, de rendre service.

Une idée vint cependant à l’hôtelier, il dit « J’ai une étable, si cela peut vous dépanner ».

Une étable répondit Joseph ! Est-ce tout ce que vous pouvez nous offrir ?

Hélas oui, c’est tout ce que je peux faire pour vous, vous aurez au moins un abri, ce sera mieux que rien.

Une étable

Quand Marie entendit ce mot, elle ne savait que dire ni que penser. Jamais sans doute au cours du voyage elle n’avait espéré un endroit pareil pour son fils. Elle se rappelait sans doute les paroles de l’ange Gabriel « Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura point de fin ». Sans doute quelques larmes firent leur apparition…

Me serais-je trompée ? Et… si ce que Gabriel avait dit était vrai, pourquoi n’y avait-il rien de prêt pour mon enfant ? Est-ce dans cette étable que devait naître le Fils du Très-Haut ?

La lanterne à la main, l’hôtelier ouvrit la porte. Par ici dit-il, il y a un peu de paille fraîche dans ce coin. Marie s’avança et vit une crèche à moitié remplie de foin. Cette crèche nous conviendra pour le bébé et c’est l’essentiel dit-elle.

Une crèche ! Quel pauvre lit pour recevoir le Fils du Très-Haut ! Jamais place plus humble ne fut offerte pour l’entrée au monde d’un futur Roi. Ce n’était pas un berceau orné d’or, capitonné, doux, il n’y avait pas de tapis rouge, pas de linge fin, d’édredon moelleux, mais seulement de la paille sur le sol de terre battue, un peu de foin odorant.

Personne pour le recevoir, pas de trompettes, pas de festivités, il n’y eut pas de bruit, à part quelques meuglements, hennissements, bêlements des animaux de sa création qui, on aurait dit, étaient au courant de ce qui allait se passer et voulaient exprimer leur satisfaction.

Déjà à l’entrée dans le monde, le Seigneur voulait partager le sort du plus petit et du plus misérable, et leur montrer combien Il les aimait.

Enfin, le moment historique d’importance mondiale arriva, Jésus naquit. Quoique l’instant fut solennel, il n’y avait personne, sauf Joseph et Marie. Et pourtant, le ciel entier attendait ce moment depuis des milliers d’années, les patriarches et les prophètes l’annonçaient et y aspiraient d’âge en âge. Personne n’était venu assister à l’événement et recevoir l’enfant, personne ne le savait, personne ne s’en souciait. Et pourtant… c’est le Fils de Dieu qui est descendu du ciel sur la terre. Lui le puissant Seigneur de la création accepta de devenir homme, serviteur afin d’être notre Sauveur et notre Rédempteur. Il était là, couché dans une crèche, petit enfant, Lui la source de vie dépendant pour l’instant d’une jeune femme pour sa nourriture.

Vous qui lisez ces lignes, n’auriez-vous pas aimé être cette nuit-là dans l’étable pour l’accueillir et lui dire peut-être « Merci Seigneur d’être venu, merci pour ton amour, merci Seigneur ».

CHAPITRE VII. LA NUIT A BETHLEEM

Imaginons un instant que nous vivons à Bethléem la nuit où Jésus est né. Nous sommes à quelques-uns. La nuit est chaude, il fait vraiment bon et doux. Nous nous reposons sur la terrasse ou le toit plat de l’auberge. Toute la ville semble endormie, un silence impressionnant envahit la région.

Nous regardons le ciel.., impressionnant ce nombre incalculable d’étoiles, nous restons un moment en admiration devant ce spectacle merveilleux et comme poussés par on ne sait quoi, nous rompons le silence, et engageons une intime, douce et étonnante conversation.

— … Et dire que c’est de ce ciel que doit un jour venir le Messie.

— … Ah ! Oui, tu te rappelles ce que disaient nos parents, que le temps était proche, que nous sommes dans l’attente de la réalisation de la prophétie.

— Tu crois que c’est pour cela que tout ce monde est dans cette ville ?

— Sans doute pas puisque c’est pour le recensement.

— Pourtant les prophéties ne disent-elles pas qu’Il doit naître à Bethléem ?

— Le Prophète Michée le dit, mais je me demande quand ?

Puis soudain…

— Tiens, regarde

— Quoi ? Où ?…

— Là-haut, dans le ciel, cette belle lumière Ce grand point brillant

— On dirait une étoile, elle est au-dessus de l’auberge, juste au-dessus de l’étable.

— On dirait qu’elle se déplace.

— Allons voir un peu plus loin.

Nous passons en courant près des gardes qui veillent aux portes de la ville, traversons des champs et arrivons dans un endroit où les bergers gardent leurs moutons durant la nuit.

Ils sont là réunis à quelques-uns, debout, stupéfaits, écoutant une voix.

— Ne serait-ce pas celle du Messie ?

— Non, ce doit probablement être un ange

Ecoutez : « Ne craignez point, car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est aujourd’hui dans la ville de David qu’il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ».

— As-tu entendu ? Il dit que le Messie est ici, qu’Il vient de naître

— Chut ! Ecoute, il parle encore. « Et voici à quel signe vous le reconnaitrez vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche ».

Au même instant une merveilleuse vision féérique s’offre à nos yeux : des milliers et des milliers de voix venues du ciel entonnent cette louange: « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ».

Avec une puissance extraordinaire, cet hymne semble s’étendre pour couvrir toute la terre, puis se perdre dans l’infini.

« Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ».

Ce sont des anges qui envoient ce message avec force, confiance, joie et bonheur.

On dirait qu’ils aspirent à ce que les hommes de tous les coins du globe viennent accueillir leur Sauveur, fassent de Lui leur Seigneur et vivent heureux.

Impossible de dire combien de temps tout cela a duré, aussi soudainement que cela s’est produit, aussi soudainement cela a disparu.

Tous nous restons immobiles, comme figés, nous demandant ce que cela voulait dire.

Quelques-uns parmi les bergers rompirent ce silence impressionnant

— Allons jusqu’à Bethléem, voyons ce qui est arrivé.

— Allons-y, répondirent les autres.

Et les voilà courant vers la porte de la ville à travers les roches, les ronces, impatients de connaître l’événement et heureux d’avoir le privilège de le publier.

Voilà l’auberge, par ici l’étable, une faible lumière filtre à travers les fentes de la porte. Ils poussent délicatement cette dernière et un spectacle émouvant s’offre à leurs yeux.

Dans un coin, un homme est debout, à côté de lui une jeune femme se repose sur une litière, près d’elle un charmant bébé.

C’est lui l’enfant annoncé Le Sauveur promis, le Christ, le Seigneur

Avec respect les bergers s’avancent. Joseph et Marie regardent avec étonnement. Qu’est-ce que cela peut dire ? Pourquoi ces hommes sont-ils venus ? Comment ont-ils appris l’événement ?

L’un d’entre eux explique

— Nous étions dans les champs, gardant les troupeaux quand soudain une voix céleste nous annonça que cette nuit même, le Messie naîtrait, Il se trouve dans l’étable de l’auberge, couché dans une crèche.

Les yeux de Marie s’illuminent, se mouillent d’émotion. Elle comprend, elle est heureuse, elle est convaincue que Dieu ne les a pas abandonnés.

Les bergers se resserrent auprès du nouveau-né, ils s’agenouillent à côté de la crèche, ils admirent, ils sont les premiers à rendre hommage à notre Seigneur Jésus.

Ils échangent encore quelques mots sur tous ces événements puis, dans le silence et le respect quittent Joseph et Marie, pour rejoindre leurs troupeaux. Le soleil se lève au-dessus des montagnes, un jour nouveau commence pour Bethléem et pour le monde ! Quel jour dans l’histoire de l’humanité

C’est maintenant l’heure où les gens se réveillent, chacun vaque à ses occupations comme si rien ne s’était passé. Cependant les bergers sont là rayonnant de joie, propagent la nouvelle, ils arrêtent les passants et racontent les merveilleuses choses qu’ils viennent de vivre, ils louent et glorifient Dieu.

— Vous dites avoir entendu des anges ? ici à Béthléem ?

— Oui, vraiment, nous en sommes témoins.

— Et que vous ont-ils dit ?

— Que le Messie était né.

— Le Messie né ici cette nuit ? est-ce possible ?

— Certainement, c’est la vérité, Il est dans cette étable, là-bas derrière l’auberge.

Tous ceux qui les entendirent furent dans l’étonnement de ce que disaient les bergers. Certains crurent, d’autres restèrent sceptiques. Certains allèrent jusqu’à l’étable voir le Messie, d’autres n’en prirent même pas la peine. Le Messie né dans une étable cela leur paraissait invraisemblable. Ils laissèrent passer le plus grand événement de tous les âges, ils manquèrent la plus belle occasion de leur vie. Par leurs occupations quotidiennes et leur négligence, ils n’ont pas su apprécier Celui qu’ils prétendaient pourtant attendre et désirer. Ils ne l’ont pas vu alors qu’Il était si près d’eux.

Et parmi ceux qui allèrent jusqu’à l’étable, certains ne virent qu’en enfant ordinaire, d’autres l’accueillirent dans leur cœur comme le futur Sauveur du Monde, leur Messie. Et aujourd’hui encore il en est ainsi.

Jésus Christ pour certains n’a été qu’un homme ordinaire, pour d’autres le Rédempteur, le Fils de Dieu. Et pour vous chers amis, quelle place a-t-il dans votre cœur ?

CHAPITRE VIII L’ENFANT DE LA PROMESSE

En ce temps-là il était de coutume d’aller au Temple de Jérusalem pour présenter les bébés à l’Eternel. Les parents apportaient des offrandes d’actions de grâce et venaient auprès des sacrificateurs.

Environ six semaines après la naissance de Jésus, Joseph et Marie venaient au Temple pour présenter leur fils. Un homme très âgé était là et examinait chaque enfant qu’on apportait. Les mamans étaient touchées par la gentillesse et la douceur de ce vieillard qui s’appelait Siméon. L’attention avec laquelle il regardait chaque enfant indiquait qu’il cherchait quelqu’un de particulier.

Siméon connaissait les Ecritures. Pendant de longues années, il avait étudié toutes les prophéties concernant le Messie, il était convaincu que le moment de sa manifestation était arrivé. Il savait également que l’Eternel lui révéla qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu l’enfant de la promesse. C’est pourquoi, il observait chaque enfant qu’on amenait au Temple.

Naturellement les parents ignoraient ce qui se passait dans l’esprit de cet homme.

Siméon devait se dire constamment: « Est-ce cet enfant? Ou celui-ci peut-être? Ou celui-là ? »Heure après heure il cherchait celui qu’il était impatient de connaître.

Un jour, tandis qu’il entrait dans le Temple, il remarqua un homme et une jeune femme modestement vêtue amenant leur enfant et apportant avec eux l’offrande des moins fortunés (Deux oiseaux dans une cage). « Deux tourterelles ou pigeons » était le sacrifice des plus pauvres.

Siméon n’avait jamais vu ces personnes mais il y avait en eux quelque chose qui retint son attention, particulièrement la jeune femme au visage doux, rayonnant de bonheur. Voilà quelqu’un se disait-il qui aime l’Eternel; il regarda l’enfant et tout à coup il tressaillit de joie. On dirait qu’une voix lui indiquait: « Voici le Messie que tu attends depuis si longtemps ! ».

Il s’approcha, prit le précieux garçon, le serra contre son cœur et des larmes de bonheur coulèrent le long des joues de ce pieux vieillard. Il s’exclama:

«Maintenant Seigneur laisse ton serviteur s’en aller en paix selon ta Parole. Car mes yeux ont vu ton salut, le salut que Tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, gloire d’Israël, ton peuple ».

Joseph et Marie regardaient et se demandaient ce que cela voulait dire. Comment cet homme sait-il ce qu’est mon fils?

Siméon se tourna vers Joseph et Marie, les bénit, fixa le doux visage de Marie et directement lui dit:

« Voici cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ».

Marie écoutait attentivement et sans doute devait-elle se demander: « Qu’est-ce que tout cela veut dire? Quel destin mystérieux est réservé à cet enfant? Comment pourrait-il être la cause de la chute et du relèvement de plusieurs ? Qu’est-ce que cette épée qui transpercera mon âme de mère? Mon fils n’est-il pas destiné à devenir le roi d’Israël? Pourquoi nous annonce-t-on de la douleur, de la souffrance ? »

A peine avait-elle quitté Siméon, qu’une femme âgée se précipita vers Marie. Elle s’appelait Anne et elle était prophétesse, elle avait quatre vingt quatre ans. « Elle ne quittait pas le Temple et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière ». Très émue, Anne admirait l’enfant et par son regard fit comprendre à Marie qu’elle reconnut le Messie. Avec enthousiasme, Anne louait Dieu et annonçait Jésus à tous ceux qui se trouvaient à Jérusalem et qui espéraient et attendaient la délivrance. Beaucoup de personnes qui venaient au Temple s’approchaient pour voir et entendre ce qui se passait.

Certains la crurent et louèrent Dieu, d’autres sceptiques continuèrent leur chemin sans attacher d’importance, d’autres encore se bornèrent à déclarer : quel bel enfant!

Pour Marie et Joseph les paroles de Siméon et d’Anne prenaient une importance toute particulière. Marie et Joseph étaient de plus en plus persuadés que l’enfant était vraiment le Messie, l’enfant de la promesse. La promesse que l’Eternel a faite à Adam et Eve était en train de se réaliser. Dieu n’a pas abandonné l’humanité dans le malheur provoqué par la désobéissance. Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils Unique afin que quiconque croit ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle.

CHAPITRE IX « LES MAGES D’ORIENT >.

Il nous est difficile de dire combien exactement de personnes virent la merveilleuse lumière dans le ciel, qu’admirèrent les bergers de Bethléem, au moment de la naissance de Jésus, mais il n’y a aucun doute qu’elle fut observée par beaucoup d’autres personnes et à des centaines de kilomètres de distance.

A l’est de la Palestine en Orient, peut-être en Arabie, en Perse, des hommes ont remarqué cette clarté particulière, ont été intrigués par son apparition et convaincus qu’elle devait avoir une signification spéciale et extraordinaire.

La Bible nous dit qu’il y avait des personnages renommés pour leur sagesse. On les appelait des mages. Ils devaient certainement connaître les Ecritures du peuple Juif, ils devaient étudier les prophéties concernant la venue du roi d’Israël. Quand ils virent l’étrange lumière, ils se dirent : « Qu’est-ce que cela veut bien dire ? Ne serait-ce pas ce que nous attendons ? Et si nous allions voir »… Ils se mirent en route, et après un long voyage arrivèrent à Jérusalem.

A leur grande surprise, ils ne remarquèrent rien d’anormal dans cette grande ville, tous les gens s’occupaient de leurs affaires comme si rien n’étaient. Personne ne parlait de la venue ni de la naissance d’un nouveau roi.

— Où est le roi des Juifs qui vient de naître, demandèrent-ils à un passant ?

— Le roi des Juifs ? Quel roi ? répondit l’homme. Vous voulez parler d’Hérode ?

— Non ! Un nouveau roi, votre roi, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l’adorer.

— Il n’y a pas de nouveau roi ici, répondit le passant.

Plusieurs personnes accoururent et bientôt dans toute la ville on parlait de ces étrangers qui étaient venus de loin pour rencontrer le nouveau roi des Juifs.

Le bruit en vint même aux oreilles d’Hérode qui commençait à être très inquiet. Qu’est-ce que cela signifiait? Il voulut en avoir le cœur net, il rassembla tous les sacrificateurs et les scribes du peuple et les questionna « Etes-vous au courant de la naissance d’un nouveau roi des Juifs ?… Où doit-il naître ?

— A Bethléem en Judée, lui répondirent-ils, selon la prophétie qui déclare « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas la moindre entre les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui paitra Israël mon peuple ».

Si c’était vrai ?… Hérode paraissait troublé. Les rumeurs que les mages avaient répandues, étaient-elles fondées ? Il va s’en assurer. Hérode fit appeler les mages en secret, il les accueillît avec bienveillance et les interrogea longuement.

— Quand avez-vous vu cette étoile pour la première fois ?

— Depuis combien de temps êtes-vous en chemin?

— Pensez-vous que ce nouveau roi doit naître à Bethléem ?

— Croyez-vous qu’il est déjà né ?

Après avoir reçu les renseignements qu’il souhaitait, Hérode leur dit « Allez à Bethléem pour voir cet enfant, dès que vous l’aurez vu revenez me voir pour que j’aille aussi l’adorer.

Les mages remercièrent le roi Hérode et s’en allèrent heureux à l’idée de trouver celui qu’ils attendaient depuis longtemps.

Hérode était impatient de connaître le résultat de leurs recherches. Ils prirent la route de Bethléem, et soudain ils furent saisis d’une grande joie. Là dans le ciel, au-dessus de la petite ville, ils revirent l’étoile, la même qu’ils avaient observée en Orient. Ils se dépêchèrent heureux de voir que leur voyage les conduisait vers le but ; ils allaient enfin pouvoir Le voir

Ils franchirent les portes de la ville, et arrivèrent devant la maison où se trouvaient Joseph et Marie. Ils entrèrent et virent l’enfant avec Marie sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent.

Quel spectacle émouvant et grandiose de voir ces mages habillés de leurs splendides vêtements, s incliner devant l’enfant Jésus.

Avec quel étonnement Marie regardait « ces étrangers » ouvrir des coffrets, retirer et offrir de riches présents, tels qu’elle n’en avait jamais vu auparavant. De l’or, de l’encens, de la myrrhe étaient répandus devant son petit enfant.

Elle devait être profondément émue. Merci, merci devait-elle dire avec les larmes dans les yeux. Comme vous êtes gentils et bons d’être venus de si loin pour apporter tous ces trésors. Après quelques moments passés ensemble, ils quittèrent la demeure et s’en retournèrent…

CHAPITRE X – « LE ROI HERODE»

C’est en vain que le roi Hérode attendit le retour des mages. Ces derniers ne repassèrent pas pour faire un rapport de ce qu’ils avaient vu. L’Eternel les avertit par un songe de ne pas retourner voir Hérode, aussi ils repartirent par un autre chemin.

Plusieurs jours passèrent, aucune nouvelle des étrangers, le roi Hérode commença à s’inquiéter, et si au début il ne crut pas tellement à la naissance d’un enfant roi, cette fois il décida de faire des recherches. Il envoya des messagers à Bethléem et apprit que les mages avaient depuis longtemps quitté la ville discrètement.

Hérode voyant qu’il avait été joué par les mages se mit dans une grande colère.

Pourquoi ne sont-ils pas revenus comme ils l’avaient promis ? Peut-être ont-ils trouvé l’enfant qu’ils cherchaient et ils voulaient garder le secret pour eux. Peut-être font-ils partie d’un complot pour me supprimer et établir à ma place un nouveau roi. C’est certainement cela

Eh bien, se dit le cruel monarque, tant que je serai là, je veillerai et m’occuperai à ce qu’aucun roi ne sorte de Bethléem et sans perdre de temps, furieux, il ordonna à ses soldats d’aller sans tarder à Béthléem pour tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous. Pas un seul bébé ne devait être épargné. Pas de pitié, pas de miséricorde. Ce devait être horrible, ce carnage d’innocents ne devait pas laisser les soldats les plus endurcis indifférents. Mais que pouvaient-ils faire ?

Hélas! Hérode comptant sur ses propres forces, avait totalement oublié Dieu et sa puissance.

Avant même qu’Hérode ait conçu son plan diabolique, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph.

Joseph ! Lèves-toi, lui dit-il, et vite prends le petit enfant et sa mère et fuis en Egypte et restes-y jusqu’à ce que je te parle, car Hérode cherche le petit enfant pour le faire périr.

Joseph se réveilla, pressentant le danger, secoua Marie et lui dit : « Marie, réveilles-toi vite ! »

Marie s’agita dans son sommeil, questionna « Qu’y a-t-il ? »

— Nous devons partir tout de suite!

— Pourquoi ?

— Notre enfant est en danger, Hérode veut le tuer. Un ange vient de m’avertir.

— Mais pourquoi veut-il le tuer ?

— Je ne le sais pas, allez lèves-toi vite.

Marie, le visage anxieux se demandait ce qui allait encore leur arriver.

— Où devons-nous aller ?

— En Egypte. L’ange nous a recommandé d’aller en Egypte et d’y rester jusqu’à ce qu’il se manifeste, ainsi nous serons en sécurité, sains et saufs.

Ils s’habillèrent donc, chargèrent l’âne et commencèrent un autre et nouveau voyage.

Ils furent en effet sauvés de justesse ; à peine avaient-ils quitté la ville de Bethléem qu’arrivèrent les soldats pour accomplir leur sinistre besogne. Ils visitèrent maison par maison, et chaque petit enfant fut cruellement arraché du berceau ou des mains de la maman pour être tué.

C’est ici que s’accomplit la prophétie de Jérémie

« On a entendu des cris à Rama, des pleurs et des grandes lamentations, Rachel pleure ses enfants et n’a pas voulu être consolée parce qu’ils ne sont plus ». (Jérémie : 31: 15).

Quelle nuit terrible ! Tant d’enfants massacrés, tant de foyers plongés dans le deuil, le chagrin.

Savaient-ils seulement que l’enfant ayant échappé à cette tuerie serait le consolateur d’Israël, le Libérateur, le vrai Roi, le Consolateur de toutes les familles de la terre, et qu’au moment venu, il essuierait tous les larmes des yeux humains et supprimerait la mort et la souffrance pour toujours. Prochain chapitre : « Voyage en Egypte ».

Chapitre Xl: «Voyage in Egypte ».

Lentement, Joseph, Marie et leur précieux bébé cheminaient vers l’Egypte. Ce devait être un voyage long, plein d’embûches, fatiguant, épuisant. La majeure partie n’était que désert et rares étaient les endroits où l’on pouvait se reposer.

De Bethléem à la frontière d’Egypte, il pouvait y avoir environ cent cinquante à cent soixante kilomètres. Aujourd’hui pareille distance serait franchie en voiture en deux ou trois heures, mais à cette époque, à pied ou à dos d’âne, il fallait compter avec les arrêts pour se reposer, plusieurs jours, et combien de pensées, combien de questions devaient venir à l’esprit pendant un tel voyage

Lentement, dans le silence, pas à pas, sous un soleil de plomb, un chemin cahoteux, aride, chacun pensait, Marie en particulier

« Pourquoi tout cela devait-il lui arriver ?

Pourquoi Hérode voulait-il tuer son enfant ?

L’ange Gabriel n’avait-il pas annoncé que Jésus était vraiment le Fils du Très-Haut, pourquoi n’avait-il pas une bonne maison confortable pour grandir et vivre heureux ?

Pourquoi devait-elle enfanter dans des circonstances si pénibles, et ensuite s’exiler, errer ici et là, ne possédant pour tous biens que cet âne, ces quelques objets. Quel destin mystérieux que celui de cet enfant et pour la suite qu’en sera-t-il » ?

Oh ! Mon Dieu, combien tes voies sont insondables et si nous ne pouvons ni ne savons répondre à toutes les questions qui se présentent à l’esprit, nous avons confiance en Toi, nous savons que tout est possible et que toutes choses concourent au bien de ceux qui t’aiment.

La Bible ne nous dit pas jusqu’où allèrent-ils en Egypte, sans doute passèrent-ils près des pyramides qu’ont vu leurs ancêtres, ils traversèrent probablement le Nil, ce fleuve majestueux où fut déposé Moïse, dans un berceau parmi les roseaux pour échapper également à la mort ordonnée par Pharaon. Une chose est certaine c’est qu’ils éprouvèrent un grand soulagement de savoir qu’ils étaient à l’abri de la cruauté des soldats d’Hérode.

La Bible ne nous dit pas non plus, où ils vécurent, ni combien de temps ils restèrent en Egypte, mais…

Une nuit, l’ange du Seigneur apparut à Joseph… Qu’allait-il lui annoncer ? Ah .! Cette fois c’est une bonne nouvelle.

Le roi Hérode était mort, ils pouvaient maintenant sans danger retourner en Palestine « Lèves-toi, dit l’ange, prends le petit enfant et sa mère et va dans le pays d’Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts ».

Inutile de vous décrire les larmes de joie, de bonheur qui inondèrent le visage de Marie quand elle apprit l’heureuse nouvelle. Quoiqu’ils ne fussent pas malheureux en Egypte, ils se sentaient toujours étrangers dans une région inconnue, et puis la nostalgie de leur pays leur pesait. Ils allaient enfin pouvoir retourner au pays retrouver leur famille, leurs amis. Quel moment merveilleux.

Une nouvelle fois, ils font leurs bagages et les voilà quittant l’Egypte qui les avait abrités au moment du danger. Ils prirent peut-être la même route que Moïse quand celui-ci conduisit les Israélites d’Egypte en Canaan.

Jésus qui devait être maintenant un petit garçon, combien de questions devait-il poser à Joseph et à. Marie, chemin faisant.

— C’est une maison là-bas ?

— Non, on appelle cela une pyramide.

— Et à côté, qu’est-ce que c’est ?

— On appelle cela le sphinx.

Certainement que Marie profitait de ce voyage pour lui expliquer l’histoire de son peuple, comment il a été amené à vivre en Egypte, comment il a été en esclavage, comment il a été libéré, et comment Dieu par Moïse les a ramené vers le pays, où ils se rendaient maintenant.

CHAPITRE XII: NAZARETH

Les voilà en route pour rentrer chez eux, ils refirent sans doute le même voyage qu’ils avaient fait en fuyant la colère d’Hérode. Seulement le chemin du retour devait être bien plus agréable et paraître plus court, car bientôt ils reverraient leur bourgade, leur maison. Comme c’est bon après un certain temps d’absence de se retrouver au milieu des siens. Plus ils approchaient, plus leurs cœurs brûlaient de joie. A chaque endroit où ils devaient s’arrêter pour se reposer, Joseph demandait des nouvelles; il voulait savoir ce qui s’était passé pendant leur exil, la vie que les gens avaient menée; les Romains comment se comportaient-ils, y avait-il de quoi manger, du travail? Car il n’y avait pas de journaux en ce temps-là, les nouvelles se colportaient de vive voix.

Joseph et Marie auraient bien voulu habiter Bethléem où Jésus était né, mais par prudence ils décidèrent de retourner à Nazareth, ville qu’ils avaient quittée au moment du recensement.

Après quelques jours de marche, les voilà arrivés dans leur vieille ville. Enfin, sains et saufs, Dieu soit loué! La vie reprenait son cours. Joseph reprit son travail de charpentier, Marie s’occupa de la maison et Jésus comme nous le dit la Bible « croissait et se fortifiait en grâce et en sagesse, sous la bienveillance de Dieu ».

Quel bon petit garçon ce devait être! Beau, fort, resplendissant de santé, un corps parfait! Il devait se distinguer tant physiquement que spirituellement de tous les autres. Ses yeux doux, attentifs, ses oreilles sensibles, Il observait chaque détail de son environnement, il savait écouter autour de Lui, rien ne Lui échappait. Il savait que plus tard tout cela Lui serait précieux et utile.

Il grandissait physiquement et parallèlement son caractère s’épanouissait.

Doux, humble, obéissant, Il faisait la joie et le bonheur de Joseph et Marie. Sa mère sans doute avait largement contribué à enrichir sa sensibilité, et sa croissance.

Chaque fois qu’elle allait se promener avec Jésus, elle profitait de Lui faire apprécier la splendeur de la nature, les champs, les collines, les cours d’eau, le ciel, les nuages. Toutes ces fleurs, ces arbres, ces animaux n’était-ce pas Lui qui les avait créés Lui-même! C’est sans doute pour cette raison que Jésus devait s’intéresser passionnément à toutes ces merveilles. Il devait avoir l’impression que toutes ces choses magnifiques étaient à Lui, elles Lui appartenaient en priorité. Il était le seul être terrestre à les apprécier à leur juste valeur.

Combien de questions devait-Il adresser à Marie, qui toujours avec douceur, gentillesse s’efforçait d’y répondre. Marie n’oubliait jamais non plus d’attirer son attention, son esprit sur le Père qui est aux cieux. Avec douceur et patience elle Lui apprenait à honorer, à respecter et à aimer le Dieu Tout Puissant.

Et, le soir avant que Jésus ne s’endorme, combien de fois devait-elle s’asseoir près du lit et Lui raconter les passionnantes histoires de l’Ancien Testament.

De son mieux, puisant dans le souvenir des connaissances acquises, elle expliquait comment Adam et Eve créés et placés dans un jardin magnifique perdirent cette belle demeure, le droit au bonheur, à la vie éternelle à cause de la désobéissance, ayant écouté le mensonge de l’adversaire Satan; comment Dieu dans son amour infini n’a pas abandonné ses créatures, mais a projeté de les sauver, de restaurer toutes choses en concevant un plan sublime et merveilleux de la rédemption. Le paradis terrestre ne sera pas perdu pour toujours, au moment convenable Dieu enverrait un Sauveur qui briserait et anéantirait le pouvoir de Satan, transformerait toute la terre en paradis et la rendrait à tous ceux qui aiment le Seigneur et Lui obéissent. Même ceux qui sont morts ressusciteront et pourront bénéficier des bienfaits du Sauveur.

Que devait penser cet enfant extraordinaire en écoutant ces choses, Dieu seul le sait.

La fois suivante, c’était l’histoire de Noé, de l’arche, du déluge et de l’arc en ciel. Une autre fois c’était bien sûr Abraham, Isaac, Jacob, Joseph et ses frères. Une autre encore, l’histoire de Moïse, comment il conduisit Israël hors d’Egypte à travers la mer rouge jusqu’au Sinaï où Dieu avait donné à son peuple les Dix Commandements, l’histoire de Josué, de David, de Salomon, de Daniel.

Combien d’événements intéressants à écouter, riches en leçons, que toutes les mamans s’efforcent depuis des milliers d’années de raconter à leurs enfants.

Tous ces récits restèrent gravés dans le cœur de Jésus. Jour après jour Marie Lui lisait les Saintes Ecritures et spécialement les passages de l’Ancien Testament où les prophètes annoncent la venue du Messie. Jésus les entendit si souvent qu’Il les connaissait bientôt par cœur malgré son jeune âge, et connaissait leur place exacte dans le Grand Livre.

Assidûment Il fréquentait la Synagogue, Il allait avec Joseph et Marie pour adorer Dieu, c’était leur habitude. Ils n’y manquaient jamais. Le rabbin savait que Joseph, Marie et leur extraordinaire petit garçon seraient à leur place dans la Synagogue. Comme il devait être impressionné de voir devant Lui un enfant aussi attentif, aussi intéressé par ce qu’Il voyait et entendait.

Et c’est ainsi que tout en travaillant avec Joseph, Jésus grandissait, rempli de grâce et de sagesse. La connaissance de la Parole de Dieu le rendit fort et sage. Bon, généreux, humble, Il faisait de son mieux pour se rendre utile et Il rendait par là, le plus beau des témoignages.

N’auriez-vous pas aimé le connaître? N’aimeriez-vous pas être comme Lui, bon, gentil, aimable, honnête, poli? Si vous le désirez de tout votre cœur, vous pouvez y arriver. Ce même Jésus, maintenant Seigneur glorieux, vous aidera si vous le Lui demandez, Il vous comprend parfaitement car Il fut aussi enfant.

Chapitre XIII «A JERUSALEM POUR LA PAQUE ».

Jésus grandissait en grâce et en sagesse. Les années s’écoulèrent, Il faisait de plus en plus la joie et l’émerveillement de tous et principalement de Joseph et de Marie. Bon, gentil, doux, humble, serviable, attentif aux besoins des autres, Il se révélait être une aide précieuse et un sujet de réconfort, un exemple à suivre.

Jamais Il ne manquait de rendre service. Souvent Il paraissait plongé dans ses réflexions.

Dans son cœur Il chantait les louanges de Dieu, son visage exprimait la paix et une certaine confiance dans le Tout Puissant.

Sa mère l’observait avec attention et souvent elle pensait aux paroles de l’ange Gabriel : Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut ».

Rien d’étonnant qu’Il soit si doux, si aimable, si patient se disait-elle. L’amour qui remplit ce jeune cœur, aucune trace d’égoïsme, cette beauté du visage serein ne peuvent être que des signes confirmant qu’Il doit être Celui qui a été annoncé.

Durant toute son enfance, Jésus se familiarisait avec les Saintes Ecritures. Il étudiait longuement, posait de nombreuses questions à sa mère. Sans doute au cours de quelques occasions favorables Marie a dû lui raconter tous les événements concernant sa naissance, mettant en parallèle tout ce que les prophètes ont écrit au sujet de la venue de celui qui devait devenir le Rédempteur, le Sauveur, le Libérateur de toute l’humanité et le Restaurateur de tout ce qu’Adam et Eve avaient perdu en Eden.

Jésus réfléchissait au merveilleux plan de Dieu pour le salut de l’humanité. Il était convaincu, compte tenu de toutes ces circonstances particulières qu’Il était l’enfant du destin. La pensée qu’Il avait un rôle extraordinaire à jouer, une mission toute particulière à accomplir le rendit encore plus sérieux et attentif à la vie qu’Il devrait mener.

Parmi toutes les fêtes que les Israélites célébraient, il y en avait trois d’une importance particulière : la Pâque, la Pentecôte et la fête des Tabernacles. Si tous ne pouvaient assister aux trois, la plupart faisait leur possible pour participer au moins à la Pâque qui avait lieu au printemps.

Quand Jésus eut douze ans (âge où l’on passait de l’enfance à l’adolescence) Marie et Joseph décidèrent de faire un voyage à Jérusalem pour célébrer la Pâque et pensèrent que cette année Jésus pouvait les accompagner.

Vous pouvez, aisément vous imaginer combien cette nouvelle le rendit heureux Faire un voyage à Jérusalem Quel bonheur

Se déplacer il y a près de 2000 ans de cela n’était pas chose fréquente ni aisée

Tout en faisant les préparatifs du voyage, on parlait déjà de tout ce que l’on verrait et l’on trouverait : Une foule nombreuse de personnes venant de toutes les contrées du pays, les soldats Romains montant, descendant les rues pour faire respecter l’ordre, le Temple de Jérusalem, le palais d’Hérode, les maisons bien typiques, les boutiques vendant de tout. On y verra des sacrificateurs. C’était peut-être la première fois que Jésus partait si loin, son cœur battait de joie et d’émotion.

Sur la route de Jérusalem, ils rejoignirent le flot de gens qui prenait la même direction. Jésus marchait, observait avec intérêt et se demandait peut-être : « Savent-ils tous pourquoi ils font ce voyage » ?

Lui, Il le savait très bien, sa mère plus d’une fois lui en avait parlé.

En marchant vers la sainte cité, Il pouvait se remémorer ce qu’a pu être la dernière grande et terrible nuit en Egypte, juste avant que Moïse ne quitte ce pays avec tout son peuple. N’était-il pas jadis en esclavage, soumis aux plus terribles exactions sous un Pharaon tyrannique ? N’aspirait-il pas à une délivrance ? Mais de où pouvait-elle venir sinon que par une intervention de Dieu ?

N’ont-ils pas été épargnés lors de la dixième plaie de la mort, grâce au sang de l’agneau aspergé sur les linteaux et les deux poteaux de la porte des maisons. Cet agneau ne préfigurait-il pas le vrai Libérateur, le ‘Messie ?

Jésus avait conscience que la Pâque était une cérémonie sacrée rappelant de grands événements et surtout la manière miraculeuse dont 1’Eternel avait employée pour libérer son Peuple.

Jésus méditait sur cette question et devait se dire: « Pourquoi Dieu avait demandé qu’un agneau soit tué, pourquoi son sang devait-il être employé de cette façon ? Etait-ce une indication que le Messie devait souffrir, mourir, répandre son sang avant de pouvoir sauver et libérer l’humanité » ?

Sans doute à Jérusalem, Il en saurait davantage ; peut-être qu’avec les sacrificateurs Il trouverait l’occasion d’en parler, mais Lui si jeune voudra-t-on l’écouter ?

CHAPITRE XIV : « JESUS ET LES SAGES ».

Marie, Joseph et Jésus arrivèrent à Jérusalem. De toute sa vie Jésus n’avait jamais vu tant de monde. Des milliers de personnes entraient dans la ville pour célébrer les fêtes de la Pâque.

Tout à coup, Il fut saisi d’émotion, là, devant Lui se dressait le Temple sur le mont Morija. Tout ce que sa mère lui avait raconté, prenait pour lui une nouvelle et importante signification.

N’était-ce pas sur ce mont qu’Abraham offrit son fils Isaac en sacrifice ? N’était-ce pas là que David vainquit les Jébusiens ? N’est-ce pas là aussi que Salomon régna dans toute sa gloire ? N’était-ce pas encore là que pendant plus de mille ans, les prophètes de Dieu avaient parlé ? N’était-ce pas enfin dans cette ville que le Messie entrerait monté sur un ânon (le petit d’une ânesse) selon la prophétie de Zacharie ?

Que d’événements, que de souvenirs, en un instant prenaient place dans cet esprit calme, chercheur et intéressé

Jésus ne se lassait pas de regarder, d’observer et déjà certains faits semblaient être l’objet de ses préoccupations.

Pourquoi y-avait-il tant de personnes pauvres, de mendiants, de malades, son cœur remplit d’amour manifestait de la compassion et de la pitié. Il aurait voulu les aider, les soulager, les guérir, mais le pouvait-Il à cet instant même ?

Quand ils arrivèrent au Temple, un autre tableau se présenta à ses yeux l’endroit ressemblait davantage à un marché qu’à un lieu de culte. Des gens vendaient des boeufs, des moutons, des agneaux, des oiseaux, aux personnes qui étaient venus pour prier et adorer Dieu. D’autres discutaient bruyamment avec les visiteurs pour échanger de l’argent, c’était une véritable foire.

Mais comment est-ce possible, devait se demander Jésus ? Son cœur se remplissait de tristesse. Le choc, en effet, devait être dur surtout pour un enfant élevé comme l’avait été Jésus. Hélas ! Ce n’était pas fini.

En avançant, Il vit des gens fortunés faisant ostentation de leurs richesses. Certains laissaient tomber quelques pièces dans le plateau des offrandes de manière à attirer tous les regards, ils voulaient que tous remarquent le don qu’ils venaient de faire, et qu’ils puissent parler d’eux.

Il remarqua également la manière conventionnelle, machinale, formaliste dont on offrait les sacrifices. La plupart le faisait parce que c’était la coutume, et non par amour pour Dieu, du fond du cœur contrit.

Dans le calme et la patience, Jésus attendait l’occasion qui se présenterait de parler aux responsables, aux sacrificateurs, aux rabbins. Il en avait des questions à leur poser sur toutes ces choses

L’occasion favorable ne tarda pas à arriver. Se trouvant auprès de quelques rabbins qui discutaient entr’eux de la fête et des événements, pendant que Marie et Joseph étaient occupés ailleurs, Jésus s’approcha et leur dit

— « Puis-je vous demander quelque chose ?

— Mais certainement mon garçon », répondit un des rabbins.

Et Jésus posa sa première question. La Bible ne dit pas exactement et clairement ce que c’était, mais Jésus fit preuve d’une telle connaissance du sujet que tous furent profondément étonnés, surpris et confondus.

Peut-être, le docteur de la Loi avait dit qu’un Messie viendrait pour régner dans une glorieuse splendeur, Il anéantirait les Romains considérés comme « occupants », Il établirait Israël comme le plus puissant pays qui dominerait toutes les nations et… Jésus lui a peut-être demandé

— « Que signifie donc la prophétie d’Esaïe (53 : 7) qui parle qu’Il a été mené comme un agneau à la boucherie. C’est pour nous qu’Il a souffert, qu’Il a été mis à mort, à mort sur la croix, Lui juste, saint, parfait, sans taches, sans péchés, sans souillures, c’est pour nous qu’Il a répandu son sang.

Peut-être Jésus posa-t-il d’autres questions, les unes plus embarrassantes que les autres. Peut-être leur expliqua-t-il certaines significations cachées, auxquelles ces docteurs érudits n’avaient jamais pensé auparavant. Tous ceux qui étaient là, et d’autres qui arrivèrent, demeurèrent stupéfaits d’entendre cet enfant remarquable, qui laissait une impression profonde de sagesse.

Ils commencèrent à lui poser aussi des questions

— « Où es-tu né ?

— A Béthléhem, en Judée.

— Où habites-tu ?

— A Nazareth, en Galilée.

— Où es-tu allé à l’école ?

— Je ne suis pas allé à l’école.

— Alors qui t’a appris toutes ces choses ?

— Ma mère me les a enseignées ».

Ils l’interrogèrent sur les écrits des Patriarches et des prophètes, et Jésus répondit à tout, si clairement et si promptement qu’ils n’en revenaient pas.

La Bible dit que « Tous ceux qui l’entendaient étaient frappés de sa sagesse et de ses réponses ».

Ils parlèrent ensemble pendant des heures, personne n’était fatigué.

Les cérémonies de la Pâque s’achevèrent, les milliers de personnes reprirent le chemin du retour, mais les sacrificateurs et les rabbins continuèrent leur conservation avec ce jeune garçon de Nazareth qui les avait tellement impressionnés.

Jésus était si heureux qu’Il ne pensa pas un instant que ses parents étaient déjà en route pour la Galilée. Ces derniers étaient convaincus que Jésus les suivait à quelque distance en arrière, en compagnie d’autres jeunes gens.

CHAPITRE XV «A SA RECHERCHE»

A quelle distance et à quel moment Marie et Joseph s’aperçurent que Jésus n’était pas avec eux, nous ne le savons pas. La Bible dit: « Une journée de marche ». Ce qui pourrait représenter une vingtaine de kilomètres sur les routes étroites et encombrées de personnes retournant chez elles, après la célébration de la fête.

Durant tout le trajet, ils étaient préoccupés par tout ce qui s’était passé à Jérusalem, ils ont discuté avec des compagnons de route, des amis, et ce n’est que vers la fin de la journée, peut-être lorsqu’ils voulurent s’arrêter pour la nuit, qu’ils s’aperçurent de l’absence de Jésus.

Ils étaient convaincus que Jésus les suivait de près et ils n’ont pas pris la précaution de s’en assurer. Aussi quelle fut leur surprise quand, s’arrêtant et regardant ce flot de voyageurs, ils ne virent pas celui qu’ils attendaient.

Où était-il passé? Sans doute était-il occupé à bavarder avec d’autres garçons de son âge.

Après un moment de vaine attente, ils commencèrent à s’inquiéter et se mirent à sa recherche.

Rebroussant chemin, ils questionnèrent les passants: « N’avez-vous pas vu notre fils? Un jeune homme, d’une douzaine d’années ? » — « Non, nous ne l’avons pas vu, non », fut à chaque fois la réponse. Et quand l’avez-vous vu pour la dernière fois, demandèrent les voyageurs?

— A Jérusalem, au moment du retour, nous pensions qu’il nous suivait.

— Peut-être feriez-vous bien de retourner, Il vous attend là-bas.

— Retourner! Refaire à nouveau toute la route!

— Que faire d’autre?

Joseph et Marie parurent bien ennuyés et inquiets. Que pouvait-il bien Lui arriver? Pourquoi ne les avait-il pas suivis? Certainement quelque chose d’anormal devait se passer.

Après un moment de réflexion, le cœur serré, sans se parler, Joseph et Marie décidèrent de retourner à Jérusalem. Le long du chemin, leurs yeux parcouraient la foule. Nulle trace de Jésus.

Ils franchirent enfin les portes de la ville, retournèrent à l’endroit où ils avaient été hébergés, pensant le trouver là, mais hélas, Il n’y était pas.

Ils questionnèrent les voisins, les personnes des alentours immédiats.

« — N’avez-vous pas vu un jeune garçon d’une douzaine d’années? Nous l’avons emmené pour la Pâque à Jérusalem et nous avons perdu sa trace.

— Non, nous n’avons rien vu. »

Partout et toujours la même réponse. Personne n’avait vu l’enfant, personne ne savait où Il se trouvait.

Où pourrait-Il être?

Si nous allions voir au temple? Sitôt dit, sitôt fait.

Quelle heure pouvait-il être? La Bible ne le dit pas, mais les pèlerins s’en étaient retournés et le calme habituel planait sur les lieux.

Quelqu’un vint à passer.

« — N’avez-vous pas vu un jeune garçon de douze ans? demandèrent-ils. Nous cherchons notre fils.

— Vous voulez parler du jeune garçon de Nazareth en Galilée?

— Oui, oui, c’est cela, nous sommes de Nazareth. Savez-vous où Il est à l’heure actuelle?

— Je l’ai vu il n’y a pas longtemps parlant avec des rabbins, sans doute doit-Il être encore occupé à discuter.

Joseph et Marie se dirigèrent rapidement dans la direction indiquée, et que virent-ils?

Une scène émouvante, inoubliable: « Jésus était là, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ».

Marie était si heureuse de le retrouver, si émue de le voir avec tous ces nobles personnages, qu’elle ne savait pas ce qu’elle devait faire.

Sur un ton doux de reproche, elle lui dit: «Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici ton père et moi nous te cherchions avec angoisse ».

Et, Jésus, de sa voix claire, douce, tendre, mais assurée répondit: « Pourquoi me cherchiez-vous? Ne savez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? »

Plusieurs entendirent ces paroles et se demandèrent ce que cela voulait dire. « Les affaires de mon Père »? De quelles affaires voulait-Il parler? Avait-Il quelque chose à arranger pour son père dans le temple? Et son père n’était-il pas le charpentier?

Marie comprit ce que Jésus voulait dire. Elle savait que lorsqu’Il parlait « des affaires de son Père », Il ne pensait pas à Joseph, mais à Dieu.

Pour Jésus, parler avec les chefs d’Israël, interroger les rabbins, répondre à leurs questions, était une partie de son activité au service de son Père Céleste.

Sonder les Ecritures, rechercher les passages qui parlaient du Messie, de sa mission, était la préoccupation de Jésus, faire connaître aux autres ce que Dieu a préparé dans son Plan merveilleux, c’était cela s’occuper « des affaires de son Père ».

Et vous, aimez-vous étudier la Bible? Ne désirez-vous pas vous approcher du Seigneur, et rechercher également quelle est Sa volonté pour essayer de l’accomplir?

CHAPITRE XVI «LA VIE A NAZARETH ».

De retour de Jérusalem, Jésus, Marie et Joseph arrivèrent à Nazareth, fatigués mais combien heureux d’avoir participé à une fête aussi solennelle, heureux de s’être retrouvés, heureux d’être rentrés sains et saufs à la maison sous la bienveillance divine.

La Bible ne nous donne pas beaucoup de détails concernant les dix-huit années qui suivirent. Nous lisons simplement : « Il leur était soumis… et Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes ».

Dix-huit ans de vie et d’activité résumés en quelques mots (une vingtaine), c’est peu et pourtant c’est tout un programme. Nous pouvons puiser de nombreuses idées et par là même apprendre beaucoup de choses sur le comportement de Jésus, sur son caractère, sur sa personnalité.

« Il leur était soumis ». Sachant parfaitement que son seul vrai Père était l’Eternel et qu’à Lui seul, Il devait obéissance en toutes choses, Jésus respecta, aima Joseph et Marie. Il s’efforça de tout faire pour leur donner satisfaction ; toujours poli, gentil, correct. Il faisait toujours joyeusement et avec grâce ce qu’on Lui demandait. Jamais Il ne se plaignait, jamais Il ne murmurait. Il chantait souvent. Sa plus grande joie était de rendre ses parents heureux, de s’occuper d’eux, de les aider au maximum.

Quel merveilleux exemple. Il nous a donné à l’âge où la jeunesse est confrontée à tant de problèmes et est l’objet de tant de soucis ! Les siècles ont passé, les idées, les mœurs ont changé, mais les vrais valeurs de l’être humain sont toujours demeurées immuables. La politesse, la gentillesse, l’honnêteté, l’amour du prochain et combien d’autres caractéristiques ont été et sont toujours les seules qui font la valeur de l’être humain. Ce seront encore les seules, qui en fin de compte prévaudront dans l’avenir.

Ne voulez-vous pas, comme Jésus, faire un effort pour être doux, aimable, obéissant envers vos parents ? Ne voulez-vous pas les aider de toutes vos forces, selon vos possibilités ?

Essayez de deviner ce qui pourrait, leur faire plaisir et les rendre heureux et… faites-le de bon cœur pendant que vous les avez près de vous. Quand vous ne les aurez plus, il sera trop tard, le plus grand sacrifice n’aura aucune valeur ni aucun effet.

L’Ecriture dit encore « Jésus croissait en sagesse ». Jésus n’avait pas la prétention qu’Il savait tout, qu’Il n’avait pas besoin de s’instruire. Il continua à lire régulièrement et fréquemment les Ecrits Sacrés. Il apprenait à observer la nature et profitait des riches enseignements qu’elle révèle à ceux qui se donnent la peine de l’admirer. Jésus apprenait aussi ce qu’était cette humanité, qu’Il était venu racheter.

Au contact quotidien, Il appréciait mieux la nature, le caractère des gens, l’horreur du péché, les effets désastreux, déplorables de la désobéissance, Il voyait ce qu’était la maladie, la souffrance, la misère, le deuil.

A cette époque, il n’y avait pas de lycées, d’universités, que la plupart des jeunes d’aujourd’hui peuvent fréquenter. Il n’y avait pas non plus de bibliothèques où Il aurait pu emprunter des livres sur des multiples sujets, comme vous pouvez le faire et cependant en fréquentant la synagogue, en explorant les secrets de la nature, en vivant au contact des gens et surtout en priant son Père Céleste, étant continuellement en pensées et communion avec Lui, Jésus, qui était parfait, devint l’homme le plus sage qui ait vécu sur la terre.

« Il croissait en stature ». La santé et le développement physique étaient également la préoccupation de Jésus. Il ne commettait rien qui puisse affaiblir son corps ou altérer sa santé, comme le faisaient d’autres garçons à Nazareth par toutes sortes d’abus et comme le font encore aujourd’hui bien des jeunes gens par l’usage du tabac, des boissons alcoolisées, des stupéfiants divers qui ruinent la santé et dégradent l’être humain.

Jésus d’ailleurs ne fréquentait pas ce « genre d’amis ». Sa vie était consacrée à un grand idéal. Il était appelé à être le Messie, Il s’efforçait d’être, en tout, un exemple à imiter.

Le ciel entier observait ce merveilleux jeune homme. Depuis sa naissance quand les anges ont proclamé ce message universel « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté », ils veillaient sur Jésus, à son développement et à l’accomplissement de sa mission.

A des lieues à la ronde, Jésus était estimé aussi bien par des hommes, des femmes que des enfants. Tous l’aimaient parce qu’Il était bon, gentil, serviable, pur, loyal. Ils l’aimaient parce qu’Il savait se mettre à la place des autres, Il faisait don de Lui au profit des autres.

Avec Joseph, Il mettait tout son cœur pour réussir les travaux qui Lui ont été confiés. Les coupes à la scie étaient faites consciencieusement, les surfaces des planches bien rabotées, lisses, les joints invisibles, pas de gaspillages de bois.

Quel dommage qu’aucune de ses œuvres n’ait été conservée (lit d’enfant, berceau pour poupée, fauteuil ou autre chose) ! Si une telle chose existait aujourd’hui, conçue par les mains même de Jésus, elle vaudrait une fortune ; pour les garçons et les filles elle serait un des meilleurs exemples d’un travail consciencieux, pour les meilleurs ébénistes du monde, elle serait un chef d’œuvre d’artiste.

Jésus par cette façon de vivre, de travailler, de se développer, se préparait à de plus grandes tâches qui l’attendaient dans un proche avenir.

Il était venu du ciel sur la terre pour manifester l’amour de Dieu pour l’humanité. Il devait l’exprimer dans toute sa beauté et sa puissance. Partout, à la maison, à l’atelier, à la Synagogue, dans la rue, toujours Il devait donner l’exemple de la perfection aussi bien dans ses paroles que dans ses actes. Tout était soigneusement pesé, réfléchi avant d’être exprimé. Le but était toujours de soigner, de guérir et jamais de blesser.

Quel merveilleux exemple nous avons en Lui Deux mille ans après, cet exemple nous parle encore. Voulons-nous l’imiter ? Voulons-nous nous efforcer de vivre comme Il a vécu ? Si nous le faisons, nous aussi nous pouvons vivre et grandir « en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes >.

CHAPITRE XVII «  LE PROPHETE ».

Pendant un certain temps, la vie s’écoulait pour tous les gens de Nazareth, comme partout ailleurs. Il n’y avait pas de journaux, de radios, encore moins de télévisions pour informer et distraire le monde. Printemps, été, automne, hiver, les saisons se succédaient ; après les semailles, venaient les moissons. Sabbat après Sabbat, Jésus allait écouter ce que le Rabbin lisait dans les Ecritures. Il semblait que rien ne pouvait arriver pour troubler cette vie monotone et routinière, et, cependant… un jour, un homme arriva et raconta une histoire qui parut extraordinaire. La nouvelle se répandit dans toute la contrée comme une traînée de poudre. L’homme s’arreta à l’atelier et raconta à Jésus:

— « Près du Jourdain, dit-il, un homme étrange a commencé à prêcher. Des centaines de gens l’écoutaient. Il en arrivait de toutes parts, de très loin même, de Jérusalem aussi. Cet homme parlait avec une telle puissance que le pays entier en était bouleversé.

— Comment s’appelle-t-il ? devait probablement demander Jésus.

— Son nom est Jean, il dit qu’il prépare le chemin pour la venue d’un grand personnage, du Messie qui doit devenir le Juge, le Chef et le Roi d’Israël.

— Que dit-il encore

— Il demande à tous de se repentir, de cesser de faire le mal, de nettoyer le cœur afin d’être prêts à rencontrer le Messie quand Il se manifestera.

— Et ensuite ?

— Après, il les invite à se baptiser et ceux qui le désirent, viennent à Lui, il les plonge complètement dans l’eau pour montrer qu’ils regrettent leurs péchés et se sont repentis.

— Y-a-t-il beaucoup de personnes qui viennent à lui ?

— Oh oui ! des centaines, c’est un spectacle extraordinaire. Tu devrais aller voir ».

Cela devait vraiment être extraordinaire, la nouvelle devait se répandre très rapidement et nombreux étaient les gens qui devaient voir, entendre et se baptiser.

Jésus devait sans doute en parler à sa mère « Tu sais que mon cousin Jean a commencé à prêcher ; il faut que j’aille le voir, mon temps doit être arrivé ».

Marie se rappela sans aucun doute, le message de l’Ange Gabriel prononcé il y a une trentaine d’années à Elisabeth au sujet de Jean. « Il sera grand devant le Seigneur, il ramènera plusieurs fils d’Israël au Seigneur leur Dieu, Il marchera devant l’Eternel avec l’Esprit et la puissance d’Elie, afin de ramener les cœurs des pères vers les enfants et les rebelles à la sagesse des justes, et préparer au Seigneur un peuple bien disposé ».

Sans aucun doute le temps de la réalisation de cette prophétie était arrivé, le message que Jean annonçait en son temps concernait son fils Jésus.

Jean était le plus grand de tous les prophètes car ce qu’il prophétisait trouvait son accomplissement durant la même période de temps ; il voyait la réalisation de ce qu’il annonçait. N’est-ce pas extraordinaire et merveilleux ?

Jésus sans doute pria l’Eternel, Il médita sur ces événements et prit une décision.

Débarrassant son établi pour la dernière fois, Il rangea soigneusement les outils qu’Il n’utiliserait jamais plus de vie, ferma la porte de son atelier de charpentier, embrassa tendrement sa mère et se dirigea vers le Jourdain. Le moment important de sa vie était arrivé ; derrière Lui, Il laissa les précieux et doux souvenirs de son enfance, de sa jeunesse, ses jours paisibles, de travail, ses sabbats instructifs et réconfortants, sa maison, ses champs. Devant Lui tout un autre programme l’attendait : des jours de labeur, sans répit, sans sommeil, de la tristesse, des tentations, des épreuves. Il connaîtrait la souffrance, l’ingratitude ; Il deviendrait l’homme de la douleur, pareil à la brebis qu’on mène à la boucherie. Il était venu pour mourir avant de devenir le sauveur de toute cette humanité.

Il ne regarda pas en arrière, Il était prêt à tout affronter. Le moment était vraiment venu de commencer ce ministère auquel Dieu l’avait appelé prêcher, enseigner, guérir et… mourir.

Courageusement, Il descendit la piste escarpée et se dirigea vers Jean. Il n’était pas très difficile de le trouver. Toutes les routes conduisant au Jourdain étaient remplies de monde. Jésus s’approcha et vit son cousin au bord du fleuve.

C’était une personne étonnante, vêtue non de vêtements riches, mais de vêtements de poils de chameau, avec autour des reins une ceinture de cuir. Pendant qu’il prêchait, sa voix retentissait à travers la vallée, sa foi, sa ferme conviction, impressionnaient les plus sceptiques.

Quel prophète ! Quel prédicateur! Tous étaient saisis par son message. Petits et grands, riches ou pauvres, personne ne pouvait rester indifférent. Il suppliait avec force le peuple de se détourner de ses péchés et de revenir à Dieu pendant qu’il était encore temps.

Comme l’avait annoncé l’Ange Gabriel, il avait l’Esprit et la puissance d’Elie. Rappelez-vous comment Elie défia les prophètes de Baal sur le mont Carmel.

Quand Jean-Baptiste aperçut quelques pharisiens et sadducéens parmi la foule, il n’hésita pas de les nommer « race de vipères » et de leur déclarer « Qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc des fruits dignes de la repentance ! » (Luc. 3 : 8).

« Déjà la cognée est mise à la racine des arbres, s’écria Jean, tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu ».

C’était un avertissement que tous étaient capables de comprendre. Chacun a vu dans sa vie abattre et brûler un arbre. Aussi commencèrent-ils à s’inquiéter, à se questionner : quels fruits portaient-ils ? Etaient-ils bons ou mauvais ? Ils connaissaient la réponse. La voix du messager était celle que Dieu voulait leur exprimer, elle mettait en lumière tout ce qui était caché (leurs mauvaises œuvres, leur méchanceté, leur hypocrisie, leur cruauté).

Personne n’avait jamais eu ce courage de parler aussi franchement aux riches et aux puissants. Tous cependant l’écoutèrent et plusieurs obéirent à son message.

Des centaines de personnes confessèrent leurs péchés, descendirent vers la rivière et demandèrent au prophète de les baptiser.

Pharisiens, Sadducéens, percepteurs, soldats, venaient et Jean les immergeait l’un après l’autre dans les eaux du Jourdain. On n’avait jamais rien vu de pareil en Israël ! Un grand jour venait sûrement de paraître ! On entendait parmi la foule des gens qui disaient : « Un prophète est paru parmi nous ! Ce doit être Elie rappelé d’entre les morts, c’est peut-être le Messie ?

Jésus, pendant ce temps écoutait, attendait, s’instruisait.

CHAPITRE XVIII «LA RENCONTRE ».

Le Messie La foule pensait que Jean-Baptiste était le Messie. Cette nouvelle se transmettait de bouche à oreille. Chacun regardait Jean avec anxiété et espoir. Ce grand prédicateur qui avait une telle influence sur les gens, au point que même les Pharisiens et les Sadducéens demandaient le baptême, était-il vraiment celui qu’Israël attendait depuis si longtemps ?

Quelqu’un le demanda à Jean qui fut très surpris et répondit :

—« Oh non je ne suis pas le Messie, le Christ. »

— Es-tu alors Elie ?

— Non, je ne suis pas Elie.

— Alors qui es-tu ?

— Je suis la voix de celui qui crie dans le désert « Préparez le chemin du Seigneur ».

— Si tu n’es pas le Christ ni Elie demanda un Pharisien, pourquoi baptises-tu ?

Jean répondit

« Moi je vous baptise d’eau, mais Celui qui vient après moi est plus puissant que moi, je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers ».

Qu’est-ce que cela veut dire ? Le Messie serait-il parmi eux ? Quelque part dans la foule ?

Ils se regardèrent l’un l’autre, ils regardèrent autour d’eux et ne virent personne qui répondait à l’idée qu’ils se faisaient du Messie. Jean se trompait sans doute, pensèrent-ils.

Pendant que tout le monde parlait ou réfléchissait sur les paroles de Jean, un jeune Galiléen, âgé d’une trentaine d’années, s’approcha de la rivière. Personne ne le remarqua au début, ce devait être quelqu’un qui allait également se faire baptiser.

Soudain, Jean leva la tête, son visage s’illumina ; parmi les centaines de personnes venues jusqu’alors, il n’avait jamais vu un homme comme celui-là. La pureté, la bonté, la noblesse se lisaient dans ses yeux francs et sur son visage serein, aimable et impressionnant. Il avait quelque chose de particulier et d’exceptionnel en Lui.

Jésus s’approcha de Jean et demanda le baptême.

— Non ! dit Jean. C’est toi qui devrais me baptiser.

— Jésus insista « Laisse faire maintenant ».

Il voulait accomplir « tout ce qui est juste ». Il n’avait aucun péché à effacer, mais Il voulait donner un exemple à tous ceux, qui, par la suite, voudraient le suivre et devenir ses disciples.

Jean accepta finalement. Avec révérence, il plongea Jésus dans le Jourdain jusqu’à ce que l’eau le recouvre complètement, puis il Le releva.

Au même moment, il se passa quelque chose d’extraordinaire.

Nous lisons dans la Bible

« Lorsque Jésus sortit de l’eau, les cieux s’ouvrirent et Il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et se poser sur Lui. Et voici une voix venant du ciel, fit entendre ces paroles « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ».

Comme c’est merveilleux et émouvant, parmi toute cette foule rassemblée, l’Eternel a marqué de son sceau, Son Fils bien-aimé.

Le ciel entier avait attendu cette minute unique entre toutes où le précieux enfant de Bethlehem, le gentil garçon de Nazareth, devenait L’Oint » revêtu du Saint Esprit pour être le Rédempteur du monde.

Après trente années de « préparation » (étude, travail, prière, communion avec son Père Céleste), Jésus était prêt à commencer son ministère d ‘Amour prévu pour Lui depuis la création du monde.

N’est-il pas émouvant que son Père lui dise justement à ce moment précis « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j ‘ai mis toute mon affection ! » N’est-il pas émouvant aussi que Jésus ressente une joie, un bonheur profond, intime, qu’il nous est difficile d’imaginer, en entendant cette expression d’amour, d’affection et d’approbation

Et vous cher lecteur, n’avez-vous jamais ressenti de joie et de bonheur lorsque votre père a exprimé sa satisfaction pour votre conduite ou votre obéissance ; ses paroles de louanges ne vous ont-elles pas donné plus de courage et plus de désir à lui être agréable.

Jésus avait aussi son cœur rempli de joie, de bonheur, de courage. Il était prêt à faire face à tout ce qui lui arriverait dans les jours à venir.

CHAPITRE XIX L’AGNEAU DE DIEU (Ev. Jean 1 : 29)

Quand Jean vit la glorieuse lumière au-dessus de la tête de Jésus et qu’il entendit la voix du ciel, il déclara : — « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

Qu’est-ce que cela voulait bien dire? Comment un homme pouvait-il être un « agneau » ? Comment ce jeune Galiléen, charpentier de Nazareth, pouvait-il ôter le péché du monde ?

Jean lui-même, a-t-il bien compris le sens des paroles qu’il a prononcées sous l’inspiration du Saint Esprit ?

Pour Jésus, il en était tout autrement. Il en mesurait toute la profondeur, toute l’étendue et la grandeur de son sacrifice.

Il a dû se rappeler, le premier sacrifice accompli par Abel, sacrifice agréé et de bonne odeur. N’était-ce pas un Agneau ? le meilleur de son troupeau ! (Gen. 4 : 4). Jésus, n’a-t-Il pas observé dans sa préexistence céleste, en tant que Logos, la grande et terrible nuit de la Pâque où l’ange de la mort lors de la dixième plaie d’Egypte, devait frapper chaque premier-né, et ce n’est que grâce au sang de l’Agneau, mis sur les linteaux des portes qu’ils ont pu être préservés.

N’est-ce pas grâce à l’Agneau, à son sang que le peuple d’Israël a pu obtenir la liberté, la délivrance de l’esclavage et marcher vers la terre promise ?

Et… dans le temple, n’a-t-Il pas vu le sacrifice d’Agneaux ? Et quand Abraham et Isaac marchaient vers les montagnes de Morija, le jeune garçon dit à son père « Voici le feu et le bois, mais où est l’Agneau pour l’holocauste ? Abraham répondit « Mon fils, Dieu pourvoira Lui-même » (Gen. 22 : 7, 8) ; et n’y avait-il pas au moment précis, à l’instant ultime du sacrifice, un bélier retenu dans un buisson par les cornes ?

Toutes ces illustrations étaient un type du seul, grand et unique sacrifice de notre Seigneur, l’agneau de Dieu prévu avant la fondation du monde.

L’Eternel a donné un Agneau, son propre Fils, l’unique engendré du Père, afin que l’humanité soit délivrée du péché, rachetée de la mort, ressuscitée de la tombe et ramenée à la vie.

L’Agneau de Dieu vint sur la terre pour donner sa vie en remplacement de celle qu’ont perdue Adam et Eve.

Jésus vint pour Adam, pour Eve, pour vous, pour nous, pour tous ; sa vie fut le précieux prix et c’est sur ce grand sacrifice que repose l’espérance du monde entier d’être libéré de la mort.

Quel merveilleux plan, quelle richesse dans l’amour de Dieu à notre égard. Très rares furent sans doute ceux qui se souvinrent des paroles que Jean-Baptiste avait prononcées. Combien s’en rappelèrent lors de la tragédie sur le mont du Calvaire ?

Pour nous, pour vous cher lecteur, elles doivent compter parmi les plus belles. Jésus était vraiment le plus précieux agneau, seul l’immense amour, un amour incompréhensible pour nous, pouvait conduire l’Eternel à consentir au sacrifice de son précieux Agneau.

La promesse que l’Eternel avait faite à Adam et Eve « La postérité de la femme écrasera la tête du serpent » allait bientôt se réaliser.

La désobéissance de nos premiers parents a eu de lourdes conséquences ; rien ne pouvait ramener l’humanité aux conditions qui existèrent en Eden, seul le prix payé Combien Jésus nous a aimés pour consentir à un tel sacrifice !

C’est cet Agneau qui comme le dit le prophète Esaïe 53 : 7, sera mis sur l’Autel du sacrifice, muet devant ceux qui le tondent, sans se plaindre, sans gémir, buvant sa coupe et portant sa croix jusqu’au calvaire, où Il dit « Tout est accompli ».

Oui, tout ce qu’Il devait accomplir lors de sa première venue a été accompli. Le baptême commencé au Jourdain s’est terminé sur la croix, il a duré pour Jésus trois ans et demi. L’immersion complète dans l’eau a été la figure de son complet sacrifice dans la réalité de sa vie quotidienne.

Cher lecteur, un tel amour, un tel sacrifice, peut-il vous laisser indifférent ? insensible ? ne crée-t-il pas en vous un désir de vous approcher du Seigneur, de vous éloigner du péché, d’éviter de faire le mal, de développer en vous les sentiments qui étaient en notre Seigneur, à savoir la charité, la douceur, la gentillesse, la patience, l’humilité le besoin de vous rendre utile, bon, serviable, même au prix de quelques sacrifices ?

Le Seigneur a tant fait pour nous. N’aimerions-nous pas faire quelque chose pour Lui ?

CHAPITRE XX : DANS LE DESERT

Après son baptême, Jésus ne commença pas immédiatement son ministère public, enseigner, appeler, guérir. Il s’éloigna, disparut aux yeux des gens et sans doute personne ne sut où Il pouvait bien être allé. Jean, lui, continuait à prêcher.

Nous savons d’après la Parole de Dieu, que « Jésus rempli du Saint Esprit, revint du Jourdain et fut conduit par l’Esprit dans le désert » (Math. 4 1), sans doute une région sauvage, désolée au-delà de la vallée du fleuve. Il voulait être seul, loin des foules bruyantes. Il voulait méditer tranquillement sur son importante mission, mission unique, extraordinaire pour un homme, dans l’histoire de l’humanité sur ce globe terrestre.

Nous sommes incapables et impuissants à nous représenter, ce qui a pu se passer dans l’esprit de cette merveilleuse créature.

Revivait-Il encore ce glorieux moment où son Père, Lui a parlé en l’appelant « Mon Fils bien-aimé », ou… cette sensation, ce tressaillement de bonheur qui a dû envahir son être quand l’Esprit de Dieu descendit sur Lui ? Quelle belle prière a-t-Il dû prononcer guidant ses pensées vers le ciel et parlant avec son Père ! Il a dû rendre grâce pour la providence divine qui L’avait accompagné depuis sa naissance à Bethléem, son voyage en Egypte, ses jours passés à Nazareth, les soins maternels de Marie.

Il a médité sur le véritable sens de sa mission, être Fils de Dieu, Messie, Sauveur du Monde, comme Il a dû prier afin d’avoir la sagesse, la force, le courage d’accomplir tout ce que son Père attendait de Lui, et ceci dans la perfection, sans faillir en rien.

Il demanda ardemment que la paix et l’amour célestes remplissent son cœur pour qu’Il soit le véritable ambassadeur du ciel. — « Aide moi, Père, devait-Il prier pour que je puisse montrer au monde, du mieux possible, combien Tu l’aimes, combien tu es bon, juste, saint, puissant, sage.

C’est… dommage que nous n’en ayons pas connaissance, mais le caractère sacré et intime de cette communion ne pouvait que rester confidentielle entre le Père céleste et Jésus.

Les heures passaient, les jours, les nuits, et Jésus était toujours en douce communion avec Dieu. Jésus n’avait apporté aucune nourriture avec Lui et il n’y avait rien à manger dans le désert, aussi, Il jeûna. Il était si profondément absorbé dans ses pensées, que quarante jours et quarante nuits passèrent. La faim commençait à se faire sérieusement sentir.

Jésus était toujours dans le désert, mais Il n’était pas seul ; quelqu’un « L’avait suivi », quelqu’un dont la renommée et la réputation n’étaient pas très bonnes, quelqu’un de méchant, quelqu’un qui ne voulait pas du bien au Seigneur. Ce quelqu’un était… Satan.

Jésus le connaissait, déjà dans le ciel quand il portait le nom de Lucifer (astre brillant), Jésus l’avait vu, chassé de la présence divine, précipité de sa position, à cause de son orgueil, sa perversité, Jésus l’avait vu agir dans le jardin d’Eden, voulant contrarier le beau plan de Dieu, en trompant Adam et Eve.

Maintenant, ils se retrouvaient face à face, dans cet endroit solitaire, désertique. Que venait-il faire ? anéantir le Sauveur avant qu’Il commence son ministère ? le décourager ? le détourner de sa mission ? certainement pas dans un but louable. N’avait-il pas trompé des milliers de personnes depuis près de quatre mille ans ?

Comme les êtres célestes ont dû regarder avec anxiété « cet affrontement » des deux êtres si puissants et si différents l’un de l’autre. Les anges connaissaient la subtilité de Satan, aussi sans doute, auraient-ils bien voulu aider le Seigneur, mais ils n’intervinrent pas et laissèrent l’adversaire s’approcher de Jésus. Comme ils souhaitaient que Jésus remporte la victoire ! Lui, jeune, affaibli par manque de nourriture. Comment déjouera-t-Il les ruses de Satan ?

CHAPITRE XXI : TROIS TERRIBLES TENTATIONS

Vous est-il déjà arrivé de rester un ou deux jours sans manger ? ce doit être dur, et une semaine ? ça doit être terrible, les croûtes de pain les plus sèches et les plus dures deviennent un régal, tout est bon pourvu qu’on puisse se mettre quelque chose sous la dent.

Imaginez ce que Jésus a dû éprouver après avoir jeûné quarante jours. Il est difficile de croire qu’Il a pu survivre si longtemps sans rien manger, cependant Il l’a fait. Il devait certainement ressentir de la faiblesse, c’était un moment très pénible à passer, c’est pourquoi ce moment critique a été exploité par Satan qui ne néglige jamais une occasion pour essayer d’arriver à ses fins.

Usant de ruse, manifestant des intentions les plus altruistes, le tentateur s’est approché et dit à Jésus, d’une voix doucereuse « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains ». (Math. 4 3).

Quelle bienveillante intention ! Quel logique conseil ; Le sol où Jésus se tenait était couvert de pierres et comme Fils de Dieu, il Lui serait très facile d’en transformer une ou deux en pains. Personne d’ailleurs ne le saurait, et Il pourrait se fortifier. Manger n’est pas un péché et le pain est une nourriture convenable alors où était le mal ?

Au premier abord il semblerait qu’il n’y en avait pas.

Mais Jésus devina la ruse et la tromperie de Satan. Le mal résidait dans la manière employée pour se procurer ce pain. Pourquoi ? puisqu’Il avait cette puissance, puisqu’Il était Fils de Dieu et que Dieu L’a rendu capable de faire des miracles.

La puissance qui a été accordée au Seigneur devait être employée pour son sacrifice, pour le bien des autres ; user de cette puissance à des fins personnelles manifesterait un esprit d’égoïsme, ce serait abuser de ce pouvoir, et en cela ce serait un péché.

Il se rendit compte que s’Il le faisait une fois, Il pourrait le faire continuellement par la suite. Les gens ne viendraient pas à Lui pour entendre parler de Dieu, mais pour recevoir gratuitement nourriture, vêtements, etc… Ce serait très facile pour Lui de rassembler de cette manière beaucoup de partisans, mais ce ne serait nullement conforme à la volonté de son Père, le but de sa venue et sa mission seraient voués à l’échec. Jésus ne pouvait et ne voulait en aucune manière accepter une si perfide proposition. Aussi, bien qu’Il eut terriblement faim, Il refusa catégoriquement en répondant : — Il est écrit L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche Dieu ».

La Parole de Dieu est aussi une nourriture qui stimule, réconforte, encourage, exhorte, qui donne ces forces dans les épreuves, les difficultés, elle nous rend capable de résister aux tentations de l’adversaire, eue nous rapproche de Dieu et nous conduit vers la victoire.

Cher lecteur, n’avez-vous jamais vécu une semblable épreuve, n’avez-vous jamais ressenti la tentation de satisfaire les désirs de la chair, employer votre temps, votre argent, vos talents, votre énergie à des fins personnelles et trop matérielles ? Comment avez-vous réagi ? Quel a été votre comportement ? Avez-vous répondu aussi — « Ne suis-je pas un chrétien ? Est-ce que je n’ai pas mis ma confiance dans le Seigneur, ne Lui ai-je pas promis d’obéir de marcher, de parler, de penser comme Il aimerait ? Mon esprit, quelle nourriture lui ai-je donné ? »

CHAPITRE XXII : TROIS TÉRRIBLES TENTATIONS .

Satan transporta Jésus dans la ville sainte, (Jérusalem) et le plaça sur la plus haute partie du Temple (Matth. 4 : 5).

C’était une situation dangereuse, un faux pas, Jésus pouvait tomber et s’écraser sur les pierres. Satan aurait pu le pousser, mais il ne le fit pas, il avait une idée plus astucieuse. Voyant que sa première tentation a échoué (voir J. de S. de mai-juin 1980), il redoubla de ruse et de malignité. Puisque Jésus lui répondit par les Ecritures, peut-être qu’en employant la même méthode, le résultat serait meilleur, et la tentation passerait inaperçue.

Satan dit à Jésus : — « Si tu es Fils de Dieu, jettes-toi en bas car il est écrit. Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet ; et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre ». (Matth. 4 : 5, 6 ; Ps. 91 : 11, 12).

Comme tout cela semblait bien approprié, un endroit dangereux, un texte rassurant. Pourquoi Jésus n’essaierait-Il pas d’employer la puissance protectrice de Dieu pour se rendre populaire, glorieux devant la foule, et démontrer qu’Il n’était pas un homme ordinaire, mais un être particulier, protégé spécialement par Dieu. Sauter d’une telle hauteur et de cette façon, serait démontrer sa foi en Dieu, prouver qu’Il était un envoyé spécial de Dieu, car tous comprendraient aisément, que sauter d’une telle hauteur sans protection divine, ce serait la mort inévitable.

Cette tentation avait donc un côté très persuasif. Elle semblait confirmer la foi dans le Tout Puissant, ne pas obéir à pareille proposition semblerait indiquer que Jésus doute dans sa mission comme Messie et manque de foi dans la Puissance divine. D’autant plus que cette suggestion a été appuyée par un texte des Ecritures , un texte vraiment bien approprie.

Pourquoi donc n’était-elle pas raisonnable, en quoi agir de la sorte ne serait pas convenable ? Si le Seigneur avait été poussé d’une telle hauteur, s’Il se trouvait dans une situation périlleuse, alors qu’il accomplissait son devoir, il serait totalement convenable de s’attendre à une aide et une protection divines, selon la promesse de Dieu, mais risquer sa vie volontairement, s’exposer volontairement au danger et ensuite prier, demander ou s’attendre que Dieu intervienne serait une erreur grave. Ce serait tenter Dieu. C’est pourquoi fermement Jésus répondit à Satan — « Il est aussi écrit Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu » (Matth. 4 : 7). (Deut. 6 : 16).

Comme la première fois, le but de Satan qui était de faire manquer Jésus à sa mission, a échoué. Jésus ne voulait pas d’une pareille publicité. Il était venu sauver le monde par l’amour et non par des exhibitions acrobatiques. Les suggestions de Satan étaient contraires à tous les principes respectés par Jésus.

Satan vaincu, tenta une autre et nouvelle expérience.

Cher lecteur, une tentation pareille à celle-ci ne vous est-elle jamais arrivée ? N’avez-vous jamais été enclin à exposer votre vie, votre situation volontairement aux risques et périls, accomplissant ainsi quelque chose d’étonnant, de sensationnel au nom même du Seigneur, à seule fin de se convaincre et de démontrer aux autres que vous êtes l’objet de soins particuliers, d’une protection spéciale, d’une grâce exceptionnelle de la part de Dieu, et par extension s’attendre à un respect, un genre de « vénération » de la part de vos semblables.

Pour mieux concrétiser la réalité de pareilles expériences, il y a eu durant la dernière guerre certains « chrétiens » qui sortaient spécialement de leur demeure, pendant les bombardements et déclaraient « Vous voyez, moi, je n’ai pas peur, Car je sais que Dieu me protègera ». N’est-ce pas tenter Dieu que d’exposer sa vie inutilement. Et d’autres qui laissaient leur bicyclette en vue toute la nuit, sans antivol, déclarant qu’ils étaient certains que le lendemain, la bicyclette serait là, car Dieu y veillerait. N’est-ce pas tenter et se moquer de l’Eternel. Et combien d’autres exemples.

Nous devrions apprendre que notre mission n’est pas de convaincre et convertir le monde, par des manifestations exubérantes, mais de suivre les traces de notre Maître dans la paix, la simplicité, l’humilité et raisonnablement, correctement, annoncer les vertus de Celui qui nous a appelé des ténèbres à son admirable lumière, de servir avec amour et toute notre énergie dont nous sommes capables, la cause du Seigneur.

Chapitre XXIII : TROIS TERRIBLES TENTATIONS

Vaincu une première puis une seconde fois, (Voir Journal de Sion de mai-juin et juillet-août 1980), Satan essaya encore une autre manière de séduire notre Seigneur. Il transporta Jésus sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde, leur gloire, et lui dit «Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores . (Matt. 4 : 8, 9). Il est raisonnable de penser qu’il ne faut pas considérer cette vue au sens littéral, mais en esprit, en pensée, suggestion d’idée, car il n’y a pas en ce monde de montagne assez haute, du sommet de laquelle on peut voir tous les royaumes de ce monde.

Satan présenta à l’esprit de Jésus une grande montagne, c’est-à-dire un immense royaume exerçant une autorité sur le monde entier. Il suggéra l’idée à notre Seigneur que l’œuvre qui a été confiée à Jésus serait réalisée dès qu’Il établirait son Royaume sur tous les autres royaumes de ce monde. C’est ainsi que le font comprendre les prophéties. En effet, le dessein de Dieu est d’établir par Christ un pouvoir, une autorité qui dominera sur toutes les nations de la terre, bénira l’humanité, la sortira du péché, de la dégradation et la conduira vers la joie, la paix, le bonheur, la vie éternelle, ceux du moins qui sous une influence bienfaisante, se montreront dociles et obéissants aux arrangements de ce Glorieux Royaume.

Rusé, Satan voulait se présenter comme un collaborateur, auxiliaire précieux pour coopérer avec notre Seigneur à la réalisation de ce plan. Il suggéra une proposition en espérant qu’elle intéresserait Jésus au plus haut point et paraissait en accord avec la volonté divine. Satan semblait vouloir dire : « Je sais que ta mission est d’instaurer un royaume universel où chacun sera bon, aimable, heureux, sans souffrances, maladies, ni deuils et je suis d’accord avec toi, cependant il y a plusieurs moyens pour réaliser cela. Pourquoi vouloir établir ce royaume basé sur la persuasion, l’amour, la souffrance, le sacrifice ; tu peux avoir ton royaume maintenant, immédiatement et cela ne te coûtera rien ou presque… Je possède la puissance et la gloire de ces royaumes. Le monde entier se trouve sous mon influence ; je suis d’accord pour coopérer avec toi ; je t’offre un royaume tout prêt; tu peux donc l’avoir maintenant; la seule chose que je te propose, c’est que je puisse avoir part avec toi, dans l’autorité, la gloire, les honneurs, en un mot que tu me reconnaisses. Soyons associés, je te reconnaîtrai comme souverain, et toi, reconnais moi également, et ensemble nous réaliserons un grand dessein. Toute autre méthode n’apporterait que mésentente, opposition, difficultés, malheurs et pour toi d’inutiles et amères souffrances ».

Notre Seigneur remarqua que si ces suggestions paraissaient plausibles, vraiment faciles, elles étaient en totale opposition avec les desseins contenus dans le plan divin.

Jésus connaissait les Ecritures depuis son enfance, sa mémoire parfaite lui rappela certains traits des prophéties, entr’autres qu’il n’y était pas seulement question de gloire, d’honneur, d’autorité, de domination, mais aussi que tout genou fléchirait, toute langue confesserait, que viendrait le désir de toutes les nations, que la connaissance de Dieu remplirait la terre, que personne n’aurait besoin d’enseigner son prochain « Connais le Seigneur », car tous le connaîtront depuis le plus petit jusqu’au plus grand, qu’il y est aussi question qu’une œuvre de sacrifice doit être accomplie. Le sacrifice pour les péchés était clairement mentionné (comme un agneau à la boucherie). Il devait même précéder la gloire et l’établissement du royaume. Jésus compris qu’il devait d’abord mourir pour racheter l’humanité, qu’il devait régner ensuite, jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds, que le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. Son royaume ne pouvait en aucun cas être celui que lui proposait celui qui se faisait passer pour un ami. Se prosterner et adorer Satan pour de telles propositions, il n’en était nullement question. La réponse fut radicale, sans hésitation « Retires-toi Satan, car il est écrit Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu et tu le serviras lui seul ». (Matt. 4 : 10). Je ne serai jamais ton associé en quoi que ce soit. Je serai fidèle à Dieu seul, je l’adorerai lui seul, je le servirai lui seul, j’exécuterai la mission qu’il m’a confiée, j’accomplirai sa volonté quoiqu’il puisse m’en coûter. Quelle bénédiction était-ce que notre Seigneur connût aussi bien les Ecritures ! Les paroles justes lui vinrent à l’esprit au moment exact où il en avait besoin.

Satan constatant son échec, voyant qu’il n’arriverait pas à ébranler la loyauté de Jésus envers Dieu, s’en alla.

Quelle magnifique leçon pour nous Ceux qui veulent obéir à Dieu, suivre les traces de notre Seigneur peuvent expérimenter de semblables tentations de la part de l’adversaire. Non que Satan nous offre de partager ce royaume terrestre avec lui, une semblable proposition ne retiendrait pas notre attention, mais ce que Satan essaye de faire, c’est de nous décourager du désir de suivre le Seigneur, il s’efforce toujours de nous trouver des moyens plus simples, plus faciles, par lesquels nous pourrions accomplir autant sinon plus, et sans difficultés, sans souffrances, sans renoncement à nous-mêmes.

De tels moyens d’éviter le sacrifice, et obtenir cependant de bons résultats, indiquent toujours une plus ou moins grande coopération avec l’adversaire, directement ou indirectement. Cela équivaudrait à le reconnaître ou à se prosterner devant lui, devant les personnes qui travaillent pour sa cause. Pour résister, employons la méthode du Seigneur L’étude de la Parole nous aidera à repousser les tentations ; une réponse négative, énergique et catégorique à toutes suggestions mauvaises. Satan fuira également loin de nous, lorsqu’il verra que nous sommes résolus, coûte que coûte, à rester fidèles à Dieu. Jésus ayant résisté aux ruses de Satan. Il a remporté une victoire sur le prince des ténèbres. Il a gagné la bataille. Ses tentations prirent fin, Satan était son adversaire, mais le Père Céleste son protecteur.

Des anges vinrent auprès de Jésus et le servirent, ils s’empressèrent autour de Lui avec joie et, d’une manière qui ne nous est pas expliquée, ils Lui apportèrent nourriture et réconfort. Il en est de même de nous. Lorsque nous nous montrerons fermes et résolus, aux côtés du Seigneur, le résultat sera identique. Satan sera notre adversaire, il ne nous ménagera aucune difficulté, ni souffrance, mais nous avons aussi l’assurance que Dieu sera notre protecteur, nous obtiendrons l’aide spirituelle nécessaire par tous les moyens que Dieu jugera bon d’employer. Celui qui est avec nous est plus grand que tous ceux qui sont contre nous. Que signifient toutes les oppositions du monde, de la chair, du diable si Dieu déclare que nous sommes « siens », que nous Lui appartenons et que toutes choses sont à nous, car nous sommes à Christ et Christ est à Dieu (1 Corinthiens 3 : 21, 23).

Chapitre XXIV : COMMENCEMENT DU MINISTERE DE JESUS

Jésus soumis à l’épreuve la plus difficile et ayant triomphé, retourna vers le Jourdain, vers les villes, les villages d’Israël afin de commencer l’œuvre pour laquelle il avait été envoyé dans le monde. Il avait une mission devant lui, et il voulait l’accomplir ! Plus que jamais il devait s’occuper « des affaires de son Père ».

Qui fut le premier à le voir et à entendre sa voix quand il arriva dans la plaine du Jourdain ? La Bible ne nous le dit pas. Peut-être un berger gardant son troupeau, peut-être une fermière, un notable de la ville, un pêcheur ? Plus d’un s’était sans doute demandé qui était cet homme étrange, gentil, souriant et impressionnant qui échangeait quelques paroles aimables et leur recommandait de se repentir, « car le Royaume des Cieux est proche ». (Matth. 4 : 17).

Partout il annonçait la bonne nouvelle de son Royaume à venir. « Le temps est accompli, disait Jésus, et le Royaume des Cieux est proche. Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle.

Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères Simon, appelé Pierre, et André, qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs. Suivez-moi, dit Jésus et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Bientôt d’autres se joignirent au petit groupe.

Etant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques (fils de Zébédée) et Jean, qui étaient dans une barque avec leur père et qui réparaient leurs filets.

Venez avec moi vous aussi ! Aussitôt ils laissèrent la barque et leur père et le suivirent . Puis Jésus, accompagné de ces quelques disciples, allait de village en village, parcourait la Gaulée, prêchant la Bonne Nouvelle de son Royaume.

Partout où il allait, il s’apercevait que Jean Baptiste avait préparé le chemin. Beaucoup de monde s’intéressait à ce qu’il disait. Plusieurs voulaient en savoir davantage. Tous admiraient la manière simple, gentille, pleine d’amour avec laquelle il parlait des choses de son Père. Tous étaient émus, étonnés de sa connaissance des Saintes Ecritures. Quand il citait les livres des prophètes, on croyait les entendre pour la première fois, tant leur résonnance revêtait une signification nouvelle, plus vivante, plus pénétrante et plus saisissante.

Il enseignait également dans les synagogues. Tous étaient frappés de sa doctrine, étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Il enseignait avec une certaine autorité et non pas comme les scribes. Le peuple se pressait pour l’écouter.

Bien sûr, et naturellement, il s’en était trouvé quelques-uns qui ne l’appréciaient guère, qui ne l’aimaient pas. Ils disaient, qu’il était comme d’autres dans le passé, qu’on appelait des révoltés, des meneurs de foule, essayant de soulever les Juifs contre les Romains. Cependant, quand on l’écoutait, on pouvait facilement se rendre compte que ce n’était pas vrai. Sa prédication appelait plus à la paix et à l’amour.

Jésus expliquait, aussi clairement que possible, que son Royaume était tout à fait différent de tous les royaumes existant sur la terre, en ce monde, c’était un Royaume d’amour, de paix, de justice, de bonheur. Tous ceux qui le voulaient, pouvaient en faire partie. Ce Royaume ne serait pas établi par la guerre, les combats, les armes que les hommes employèrent jusqu’à ce jour.

Les Romains ne devaient avoir aucune crainte, ils n’avaient nullement le besoin de se tracasser. « Quant à vous, disait Jésus à ses disciples, aimez les tout simplement. Que votre manière d’agir soit telle qu’elle adoucisse le tyran le plus inflexible.

Viendra un jour, où tous les empires de 1a terre passeront, l’injustice, la souffrance, le deuil, la mort disparaîtront, un Royaume de bonheur et d’amour remplira toute la terre. Un véritable paradis sera, établi. Ce qui a été perdu en éden par suite de la désobéissance, et du péché sera rétabli. Il n’y aura plus de haine, de guerre, de dispute. Tous s’aimeront et seront heureux. L’amour, la bonté, la gentillesse, la sympathie auront vaincu la haine et la méchanceté. » –

C’était tout cela que le Seigneur avait voulu faire comprendre, lorsqu’un jour, entrant dans une synagogue on lui remit le livre du prophète Esaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit (Esaïe 61: 1 à 3), où il était écrit : «L’Esprit du Seigneur est sur moi, car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont, le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance, aux aveugles le recouvrement de la vue,,, pour publier une année de grâce de l’Eternel. » — LUC 4:16-19.

«Aujourd’hui, cette Parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre est accomplie », leur dit-il. —Luc 4:21.

Un tel enseignement était si nouveau, si beau, que le peuple en « buvait chaque mot ». Les petites synagogues, qui habituellement devaient être à moitié vides, regorgeaient de monde, d’auditeurs attentifs.

La nouvelle se répandit dans tout le pays: Un grand prédicateur était arrivé! Quelqu’un qui semblait être encore plus grand que Jean-Baptiste, et pourtant n’était-ce pas le fils de Joseph le charpentier?

Des groupes s’assemblaient autour de lui dans les rues, lui posaient des questions, et toujours admiraient la sagesse, la profondeur de ses réponses.

D’où savait-il tant de choses? Et puis cette façon de s’intéresser à chacun en particulier était chose inhabituelle! N’importe qui pouvait lui adresser la parole, homme, femme, enfant, instruit ou illétré. Pour tous il avait toujours le même sourire aimable, un regard plein de tendresse, d’affection, un mot doux et gracieux pour chacun!

On aurait dit qu’il lisait dans le cœur et l’esprit de ses interlocuteurs, et savait exactement que dire pour encourager, réconforter, et non pour décourager, punir.

Après un moment passé auprès de lui, chacun s’en allait avec une chaleur et une lumière inoubliables dans le cœur.

Deux mille ans après, Sa Parole produit encore les mêmes effets sur tous ceux qui se penchent sur la Bible, qui ouvrent leur cœur et leur esprit à sa divine influence.

N’avez-vous pas ressenti cela, cher lecteur? Oh, certainement, oui!

Chapitre XXV : LE PREMIER MIRACLE : Jean 2 :1-12

Trois jours après les derniers événements, il y eut dans un petit village appelé Cana, une noce à laquelle la mère de Jésus, Jésus lui-même et son petit groupe de disciples avaient été invités.

Les convives vêtus de leurs plus beaux habits manifestaient leur joie en s’associant au bonheur des époux. L’ambiance était agréable, personne ne se souciait de rien, quand tout à coup les serviteurs s’aperçurent que le vin allait manquer. Quel ennui ! Quel désagrément ! Qu’allait-on faire ?

Ce Jésus qui était parmi les convives, lui dont la renommée s’était si vite répandue ne pourrait-il rien faire ?

Le fils de Marie, chuchotait quelqu’un, j’ai entendu dire qu’il est devenu un célèbre prédicateur ; j’ai entendu dire, répliqua un autre que Jean-Baptiste l’a annoncé comme Messie investi d’une grande puissance. Je ne pense pas que ce soit lui, déclara encore un autre, je ne pense pas que le Messie aurait cette apparence, ne doit-il pas venir comme un roi ?

Pendant ce temps Jésus, amical, sympathique, parlait avec ceux qui l’entouraient, leur montrant combien il était heureux de partager leur joie.

Marie connaissait son fils, elle savait combien de fois il l’avait tirée de difficultés, jamais elle n’avait été abandonnée. Une fois de plus elle se tourna vers lui. Elle avait en lui une telle confiance, qu’elle dit aux serviteurs « Allez vers Jésus et faites ce qu’il vous dira».

Comme il y avait là justement six vases de pierre destinés aux purifications des Juifs, Jésus leur dit « Remplissez d’eau ces vases ». Les serviteurs se regardèrent, prirent les vases et se demandèrent « Que peut-il bien vouloir dire ? Ne sait-il donc pas que c’est du vin qui manque et non de l’eau »

Mais comme Marie leur avait dit d’obéir, ils s’exécutèrent. Ils prirent de l’eau du puits, remplirent les six vases jusqu’au bord. « Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l’ordonnateur du repas».

Les serviteurs devaient se regarder les uns les autres, de plus en plus intrigués, était-ce bien cela qu’ils devaient faire ? Car cette demande leur paraissait vraiment étrange. Qu’allait penser le maître de cérémonie lorsqu’ils lui apporteraient simplement une cruche d’eau ?

Soucieux mais obéissants, ils furent surpris par le merveilleux miracle. Quand ils penchèrent l’un des grands vases pour en faire couler le contenu, ils s’écrièrent : « Regardez ! Regardez Ce n’est pas de l’eau, c’est du vin ! ».

Ils le goûtèrent pour s’en assurer et leurs yeux s’écarquillèrent davantage. Hum ! Quel vin délicieux

Etonnés et heureux, ils en apportèrent au maître de cérémonie et lui en versèrent dans une coupe. Celui-ci le goûta avec prudence et scepticisme, son visage rayonna de joie. Jamais il n’avait bu un vin comme celui-là

Il appela l’époux et lui dit « Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après, vers la fin. Comment se fait-il que toi, tu aies gardé le meilleur vin jusqu’alors »

L’époux, étonné, se demandait ce que le maître de cérémonie voulait dire. Il n’avait jamais mis de vin de côté, il n’y avait même pas pensé. Que cela signifiait-il ? D’où venait ce vin ? Qui l’avait apporté ? Un vin comme celui-ci était introuvable en Gaulée

Chaque invité, quand il goûta ce vin délicieux se posa les mêmes questions.

Personne ne put donner de réponse jusqu’à ce que les serviteurs se mirent à parler.

Alors on se pressa autour des six vases de pierre, et on entendit la conversation

« — C’est vraiment de l’eau que vous avez mis ?

— Oui, nous l’avons puisée dans le puits.

—Vous n’avez rien mis dedans?

— Absolument rien

— Et quand vous avez commencé à verser l’eau…

— C’était du vin qui en sortait, nous l’avons vu de nos propres yeux. C’est Marie qui nous a dit d’aller voir Jésus et d’obéir strictement à ses instructions.

— C’est un miracle S’écrièrent-ils tous. C’est un miracle

Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui (Jean 2 :11).

Cet événement s’il est intéressant tel qu’il figure dans la Parole de Dieu, parait contenir par son illustration et par son symbolisme des faits et gestes, une précieuse et émouvante leçon pour tous les chrétiens et l’humanité entière ; nous aurons l’occasion d’en reparler plus tard.

CHAPITRE XXVI ; LA PURIFICATION DU TEMPLE

(Jean 2 :12 à 17)

Peu après les noces de Cana, Jésus descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples. Ils n’y demeurèrent que peu de jours. La Pâque des Juifs était proche et Jésus monta à Jérusalem. Quelque chose le poussait, Il sentait le besoin de se rendre dans la Sainte Cité pour célébrer cette grande fête. Entre autres expériences faites par les anciens Israélites, la Pâque juive occupait une place de premier plan. Chaque année, la fête de Pâque se célébrait le 14 du mois appelé NISAN et la fête des pains sans levain commençait le 15e jour et durait 7 jours. D’une manière générale, elle rappelait la délivrance du peuple d’Israël de l’esclavage d’Egypte, mais plus spécialement la sauvegarde des premiers nés des familles d’Israël, tandis que la mort frappait les premiers nés des familles égyptiennes lors de la dixième et dernière plaie qui détermina la libération de toute la nation d’Israël lors de la traversée de la mer Rouge pour échapper à l’esclavage d’Egypte. Il est donc normal qu’un événement aussi prodigieux soit célébré par les Juifs et fêté par eux régulièrement chaque année à la même époque, comme un anniversaire et cela jusqu’à nos jours.

Une impulsion irrésistible poussait Jésus à ailler le moment venu à Jérusalem. C’était aussi l’occasion d’annoncer à la foule que le Messie était là.

Ce fut à la fin de son ministère, conformément aux instructions contenues dans la Loi (Exode 12 :1-28) le 14e jour du premier mois, la nuit où Il fut livré, le même jour par conséquent où Il mourut comme Agneau véritable, que le Seigneur partagea avec ses disciples la Pâque juive, mangea en compagnie de ses douze apôtres, l’agneau symbolique qui le représentait.

Juifs, nés sous la Loi, Jésus et ses apôtres devaient obligatoirement célébrer la Pâque au moment exact. Se dirigeant vers Jérusalem, sans doute en compagnie des disciples, Il devait leur expliquer le véritable sens de la Pâque et aussi pourquoi tant d’agneaux avaient dû être sacrifiés au cours de cette nuit lointaine avant que les enfants d’Israël quittent l’Egypte et se dirigent vers la terre promise.

Il devait leur expliquer, que « l’Agneau de Dieu » devait être sacrifié un jour, au moment voulu, pour qu’Israël et le monde entier soient délivrés de l’esclavage du péché.

Pendant la marche, ils se mêlèrent à des centaines d’autres pèlerins qui allaient dans la même direction. Beaucoup devaient être inquiets, anxieux, souffrants, mais remplis d’espoir. La nouvelle du miracle de Cana en Gaulée, avait dû se répandre au loin. Sans doute devait-on désigner Jésus, à l’occasion, comme l’homme qui avait changé l’eau en vin. On devait aussi parler des autres miracles, des guérisons diverses.

Beaucoup de gens devaient aimer Jésus pour ses paroles affectueuses et ses bonnes actions.

Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu’Il faisait » (Jean 2 23).

Arrivé à Jérusalem, Jésus entra dans le temple, son visage qui était si doux, changea, il devint grave.

Est-ce possible ? Mais que signifie tout cela ?

On entendait les mugissements du bétail, les bêlements des moutons, des cris animés des marchands, un vacarme insupportable aux tables des changeurs d’argent ; ce temple serait-il devenu une maison de trafic ?

Comment rester insensible, indifférent devant un tel spectacle ? L’heure n’était elle pas venue de témoigner de la Vérité et de la Sainteté de Dieu ? N’était-Il pas venu au monde dans ce but ? N’était-ce pas l’instant propice pour manifester l’autorité respectueuse de la volonté de Dieu ?

Réunissant quelques bouts de cordes, Jésus en fit un genre de fouet, le brandissant dans sa main, Il s’avança animé du pouvoir de l’Esprit, vers les marchands et les changeurs d’argent et dit : — « Otez cela d’ici ! ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » (Jean 2 :15).

Il s’avança vers les changeurs, renversa les tables, dispersa la monnaie. Les marchands saisis de peur devant une telle autorité, s’enfuirent, le bétail effrayé se dispersa dans la confusion générale.

— « Sortez ! Sortez d’ici » dit le Seigneur. N’est-il pas écrit : « Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations, mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs ». (Marc 11 : 17 ; Math. 21 :13).

Quelle scène extraordinaire Pas un marchand au cœur endurci n’osa Lui tenir tête. Pris de panique, ils se sauvèrent avec leurs bœufs et leurs moutons, loin des regards de cet homme aux yeux impressionnants.

Peu après Jésus resta seul avec ses disciples.

Des milliers de pièces de monnaie jonchaient le sol ; personne pour les ramasser.

Le ministère de Jésus débutait dans la capitale d’une manière forte, puissante, saisissante, et stupéfiante. Jésus n’aurait pas pu choisir une meilleure opportunité pour annoncer au pays la présence du Messie.

Tout Jérusalem devait parler de ce qui venait de se passer dans le temple.

Si certains furent dans la crainte, beaucoup devaient être dans la joie. Depuis longtemps, on souhaitait supprimer ce spectacle ; quelqu’un aurait-il un jour le courage et l’autorité pour le faire ?

Ce jour est enfin arrivé, un homme a eu ce courage ; ces marchands sans scrupules, ces changeurs avares et cupides se sont enfuis. C’était une merveilleuse réalité

Chacun cependant devait se demander qui était cet homme d’une telle bravoure ? d’où Lui venait cette autorité et cette puissance ?

Certains disaient : « C’est un Galiléen, un charpentier, d’autres, qu’il s’agissait de l’homme qui avait changé l’eau en vin à Cana, d’autres encore affirmaient que c’était Celui que Jean-Baptiste avait appelé « L’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

Un certain espoir naquit dans de nombreux cœurs, beaucoup s’interrogeaient : « Ne serait-ce pas le Messie, le Sauveur d’Israël »

Quelle magnifique leçon se dégage de ce récit. Nos temples, nos églises, nos maisons de réunions et de prières sont-ils bien étrangers à toutes questions d’argent ? Le culte, le service, les louanges et prières sont-ils exercés d’une manière désintéressée pour la gloire de Dieu et le bien spirituel de notre prochain.

Répandez gratuitement l’Evangile que vous avez reçu gratuitement. Que Dieu vous bénisse.

CHAPITRE XXVII : LE VISITEUR DE MINUIT

(Jean 3 1-21)

Quand Jésus eut quitté la cour du Temple, probablement les marchands et les changeurs revinrent pour ramasser leur argent. Nous pouvons facilement imaginer, qu’ils étaient terriblement en colère. Ils avaient été humiliés et blessés dans leur orgueil. Honteux et vexés d’avoir été obligés de se sauver devant cet homme qui si étrange qu’il parut, n’était à leurs yeux que le fils du charpentier de Nazareth. Les sacrificateurs aussi devaient être ennuyés et bien embarrassés. Après tout n’était-ce pas à eux qu’incombait la mission de veiller à la pureté, au calme, à l’atmosphère pieuse du temple. Ce qu’a fait ce « réformateur » venu inopinément, eux-mêmes auraient dû le faire depuis longtemps.

Cependant, si beaucoup de personnes étaient mécontentes, il s’en est trouvé et même parmi des hommes influents de Jérusalem, des personnes qui crurent que Jésus avait raison d’agir de la sorte.

Certains l’avaient entendu parler en diverses circonstances et étaient persuadés que Jésus avait raison. Ils avaient aimé les explications quoique bien obscures encore pour eux concernant le Royaume de Dieu. Chaque Israélite avait l’espoir (Luc 3 :15) que Dieu élèverait leur nation.

Lorsque le Seigneur vint à eux, dans leur esprit, Il vint comme leur Roi, pour établir sur la terre le Royaume promis depuis longtemps. Dans ces conversations avec ses disciples, notre Seigneur Jésus fortifia et encouragea leur attente d’un Royaume futur. Il est vrai qu’au commencement les disciples, de même que toute la nation juive, n’avaient qu’une conception imparfaite du Royaume de Dieu. Ils supposaient qu’il serait exclusivement terrestre, comme aujourd’hui d’autres se trompent dans le sens opposé, pensant que ce sera un royaume exclusivement céleste.

Ce Royaume que tu prêches, quand commencera-t-il à faire son apparition ? Jésus leur fit comprendre que le royaume qu’Il prêchait et dans lequel Il invitait ses disciples au cohéritage, était un royaume invisible. Il y avait dans l’attente des Juifs, relativement au royaume promis, une part de vérité qui se réalisera en son temps, mais le côté du royaume auquel le Seigneur faisait allusion était celui de la phase spirituelle qui sera invisible. Cette partie sera établie en premier lieu. Le privilège de l’héritage dans cette phase spirituelle du Royaume de Dieu était la seule offre faite alors. Elle a été l’unique espérance de notre appel céleste durant l’Age de l’Evangile.

Parmi les hommes influents qui avaient aimé ce que Jésus disait et faisait, se trouvait un nommé Nicodème. Il décida d’avoir un entretien personnel avec Jésus, il désirait en savoir davantage sur cet important sujet.

Mais à ce moment-là où était Jésus ? Personne ne semblait le savoir. Peut-être était-Il allé au Mont des Oliviers ? Il y allait quelquefois pour se reposer et prier. Nicodème décida d’aller le rejoindre.

Attendant la tombée de la nuit, afin qu’aucun de ses amis ne puisse le remarquer, Nicodème, enveloppé de son manteau se mit en route.

Nous ne savons pas comment il trouva Jésus, mais il arriva près du Maître et là, dans la douce clarté de la lune, par une nuit silencieuse, dans le calme, alors que toute la ville était endormie, une conversation des plus extraordinaire s’engagea. Quoiqu’elle ne soit enregistrée qu’en partie, elle nous dévoile plus clairement la nature du Royaume de Dieu. Les points principaux de cette conversation sont mentionnés de façon que nous puissions saisir la portée de l’ensemble et en imaginer le dialogue.

« Rabbi, dit Nicodème, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire les miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui ».

Toutefois, quelques-unes de tes expressions me semblent très inconséquentes et je suis venu pour te demander quelques explications. Toi et tes disciples vous allez çà et là prêcher que « le royaume des cieux est proche », mais vous n’avez ni armée, ni fortune, ni influence. Cette prétention n’est donc pas vraie selon toute apparence et à cet égard il semble que vous trompiez le peuple. Tous les Pharisiens en général te prennent pour un imposteur, mais moi, je suis sûr qu’il y a une part de vérité dans tes enseignements, car « personne ne peut faire les miracles que Toi tu fais, si Dieu n’est avec lui ». Quel genre et d’où est-ce, ce royaume que vous annoncez ? Quand et comment sera-t-il établi?

Jésus fut heureux d’entendre ces paroles tomber des lèvres d’un homme si important et Il était ravi de lui faire comprendre la vérité.

— Ce que tu me demandes maintenant, Nicodème, je ne puis te l’expliquer complètement, non pas que je n’aie pas pleine connaissance de ce royaume, mais parce que dans ta condition actuelle tu ne pourrais le comprendre ou l’apprécier, même si je te l’expliquais complètement.

« A moins que quelqu’un ne soit engendré d’en haut, il ne peut voir, savoir ou connaître le royaume de Dieu ».

— « Mais je ne te comprends pas Maître, qu’entends-tu par là ? Comment un homme peut-il être engendré, quand il est vieux ? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ?

Jésus dut sourire, car bien sûr Il ne parlait pas de la naissance d’un bébé, mais de ce qui se passe dans le cœur de celui qui se consacre pleinement à faire la volonté de Dieu et qui reçoit le Saint Esprit.

Jésus essaya d’expliquer que Jean-Baptiste a prêché la repentance et la réformation du cœur et de la vie du peuple juif. La repentance te ramènera à la condition de justifié, dans cette condition tu seras capable de me reconnaître comme étant le Messie et en te consacrant tu seras engendré du Père à une nouvelle vie, à la nature divine, laquelle développée dans la soumission et l’obéissance à Dieu, te conduira à la naissance comme nouvelle créature, comme être spirituel lors de la première résurrection. Comme tel non seulement tu verras le Royaume, mais tu y auras part.

La différence entre ta condition présente, née de la chair, et la condition de ceux nés de l’Esprit qui entreront dans le Royaume que je prêche ou le constitueront est très grande.

Je vais te donner un exemple grâce auquel tu pourras te faire une idée des êtres qui constitueront ce Royaume, lorsqu’ils seront nés de l’Esprit.

— « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit, mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va, il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. Tu ne peux voir comment le vent peut souffler, tantôt ici, tantôt là, quoiqu’il exerce son influence tout autour de toi ; tu ne sais d’où il vient ni où il va. C’est le meilleur éclaircissement que je puisse te donner au sujet de ceux qui, dans la résurrection, seront nés de l’Esprit, ceux qui entreront dans le Royaume que je prêche maintenant ou qui le constitueront. Ils seront tous invisibles comme le vent. Les hommes qui ne seront pas nés de l’Esprit et qui vivront sur la terre, ne sauront ni d’où viennent ni où vont ceux qui seront nés de l’Esprit et qui règneront.

— Mais comment Maître, cela peut-il se faire ? des êtres invisibles ?

— Tu es un docteur d’Israël et tu ne sais pas ces choses. Tu ne sais pas que des êtres spirituels peuvent être présents et pourtant invisibles ?

Si tu veux entrer dans ce Royaume que j’annonce et en devenir mon cohéritier, il faut que tu suives la Lumière pas à pas. J’ai prêché des choses qui sont du temps convenable, j’ai accompli des miracles, tu me reconnais comme un docteur venant de Dieu, mais tu n’as pas agi conformément à ta foi et tu n’es point devenu mon disciple, en me suivant publiquement. Mais si ce que j’ai enseigné qui était d’un caractère terrestre, expliqué par des choses terrestres que tu peux comprendre, mais qui ne t’a pas convaincu pour devenir mon disciple, comment pourras-tu comprendre et être convaincu si je te parlais des choses célestes.

Une connaissance des choses célestes ne peut venir qu’après l’engendrement de l’Esprit.

Nicodème ne répondit pas. Il était trop étonné par ces étranges et émouvantes paroles.

Jésus devait lui parler encore, apportant à ce curieux personnage, le plus beau message qui ait jamais frappé des oreilles humaines.

« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui, ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». (Jean 3 :16).

Il y a si longtemps que d’un endroit calme et silencieux ces mots ont été adressés, ils se sont répandus dans le monde comme s’ils avaient été émis par toutes les radios du monde. Des millions et des millions d’êtres humaines les ont entendus et en ont été émus jusqu’aux larmes. Ils nous sont parvenus à travers les âges dans toute leur beauté et dans toute leur puissance. C’est le message que Jésus apporta du ciel au monde. Qui resterait insensible ? Douteriez-vous que Jésus vous aime ? Son sacrifice pour nous, en est la meilleure, la plus touchante, la plus bouleversante des preuves. Essayez-vous aussi de Lui parler.

CHAPITRE XXVIII : UNE ETONNANTE RENCONTRE.

Jean 4 1-42

Jésus resta quelque temps en Judée, enseignant et guérissant le peuple. Puis avec ses disciples, Il se dirigea à nouveau vers le nord, vers la Galilée.

En chemin, ils traversèrent la Samarie et s’arrêtèrent dans une ville appelée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Là, se trouvait le puits de Jacob. Les Samaritains étaient les descendants des colons de Babylone et d’autres provinces, qu’avait amenés le roi d’Assyrie, dans les villes de Samarie afin de remplacer les Israélites qu’il avait déportés à Chalah (2 Rois 17 : 6). Au retour de l’exil, les Juifs de Jérusalem, décidés à reconstruire leur temple, reçurent une délégation de Samaritains. Repoussés, les Samaritains en conçurent un vif dépit. Ecartés de Jérusalem, ils bâtirent un temple sur le Mont Garizim, en rivalité de plus en plus ouverte avec celui de Sion. L’hostilité méprisante entre Juifs et Samaritains était toujours vive à l’époque de Jésus. Les Galiléens se rendant en Judée faisaient habituellement le détour par la Pérée (pays de Galaad). Jésus traversa pourtant deux fois la Samarie (Luc 9 : 52 ; Jean 4 : 4…).

Pour les Juifs, les Samaritains étaient des « étrangers », ces derniers avaient cependant quelques qualités la foi messianique, la reconnaissance, le dévouement et la pitié.

Ayant vécu là pendant des centaines d’années, les Samaritains considéraient que le pays leur appartenait aussi bien qu’aux Juifs.

Tandis que ses disciples entraient dans la ville pour acheter de la nourriture, Jésus fatigué par le voyage, s’assît près du puits appelé puits de Jacob ; car on croyait que le patriarche Jacob l’avait creusé quand il était passé par là. C’était environ la sixième heure, arriva une femme de Samarie pour puiser de l’eau. Posant sa cruche sur la margelle du puits, elle fit descendre un seau dans l’eau et le remonta. Jésus lui dit — « Donne-moi à boire ».

La femme le regarda avec étonnement, puis elle dit : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? ». « Les Juifs en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains ».

Pour Jésus il n’y avait pas de différence de nationalités dans son cœur. Il est venu pour racheter le monde entier.

Il répondit : « Si tu connaissais le don de Dieu et si tu savais qui est celui qui te dit Donne-moi à boire tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive ».

— « Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser et le puits est profond ; d’où la tirerais-tu donc, cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre Père Jacob, qui nous a donné le puits et qui en but lui-même, ses enfants et ses troupeaux ? »

Jésus lui répondit « Quiconque boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif, car cette eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant pour la vie éternelle ».

La femme impressionnée par ses paroles magnifiques mais étranges, a certainement retenu particulièrement le mot « Quiconque ». Elle comprit que malgré qu’elle était Samaritaine, elle pouvait être incluse.

« Seigneur, s’écria-t-elle, donne-moi cette eau, que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir ici pour puiser ! »

Sa soif, son désir ardent plurent à Jésus, cependant le Seigneur voulait lui montrer quelque chose de plus important encore.

« Vas… lui dit-il, appelle ton mari et reviens ici ».

La femme baissa la tête, garda quelques instants le silence puis elle dit « Je n’ai point de mari ».

« Tu as eu raison de dire que tu n’as pas de mari reprit Jésus car tu as eu cinq maris et celui que tu as pour le moment n’est pas ton mari ».

La femme n’en croyait pas ses oreilles, ses yeux marquaient une surprise et un étonnement inaccoutumés. Comment cet « étranger » savait si bien et tant de choses à son sujet? Qui pouvait-Il bien être ?

« Seigneur, lui dit-elle, je vois que tu es un prophète ». Puis elle profita de l’occasion pour demander quel était le vrai lieu d’adoration Jérusalem ou Samarie ?

Jésus attira l’attention de cette femme sur les grandes vérités plus importantes de son royaume. « Femme, lui dit Jésus, croîs-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, que vous adorerez le Père. Dieu est esprit et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité, car ce sont là les adorateurs que le Père demande ».

En d’autres termes, Jésus voulait lui dire que l’endroit n’avait pas d’importance. Quiconque, qui qu’il soit Juif ou Samaritain, peut adorer Dieu n’importe où. Ce qui importe c’est l’esprit dans lequel on adore le Seigneur.

Puis la conversation s’engagea sur la venue du Messie.

« Je sais que le Messie doit venir, dit-elle quand Il sera venu, Il nous annoncera toutes choses ».

Jésus appréciant sa foi, son espérance, lui dit avec sa douceur habituelle « Je le suis moi qui te parle ».

Nous ne savons pas ce qu’elle lui répondit, car les disciples arrivèrent à ce moment-là avec la nourriture qu’ils avaient achetée.

Ils furent très étonnés de trouver leur Maître en train de parler à une femme et quelle femme une Samaritaine, mais aucun n’osa l’interroger. Que demandes-tu ? De quoi parles-tu avec elle ?

La femme ayant laissé sa cruche, s’en alla dans la ville et raconta à qui voulait l’entendre « Venez, venez au puits de Jacob, il y a là un homme étrange, un prophète. Il m’a dit tout ce que j’ai fait, Il m’a parlé d’une eau vive aux vertus incroyables, ne serait-ce point le Christ ?

Beaucoup de monde sortit de la ville et vint auprès de Jésus.

Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger. Rabbi, ce qui signifie, Maître, mange. Mais Il leur dit : J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre.

Jésus étonna fort ses disciples en continuant:

« Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? et moi je vous le dis : « Levez les yeux, regardez les champs autour de vous qui blanchissent déjà pour la moisson ».

Jésus parlait d’une autre nourriture et d’une autre moisson que les disciples. Que voulait-Il dire ? se demandèrent-ils. Bien sûr il y avait encore quatre mois avant que la moisson n’arrive, mais quel rapport avec leur repas ? Comment pourrait-il déjà y avoir une récolte ? Mais quand ils virent la foule de gens animés, pressés de rencontrer le Seigneur ; de partout hommes, femmes, jeunes gens accouraient vers le puits, au milieu d’eux la femme qui avait parlé avec Jésus, ils comprirent à quelle moisson Jésus faisait allusion et quelle moisson en effet. Une conversation que quelques minutes, non pas quatre mois avait suffi pour préparer une riche récolte, pour son Royaume.

Nous lisons Jean 4 : 39 à 41

« Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme : il m’a dit tout ce que j’ai fait.

Aussi quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d’eux. Il resta là deux jours.

Un nombre beaucoup plus grand crurent à cause de sa parole, et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde ».

Et vous cher lecteur, quelle impression fait sur vous, quels sentiments ressentez-vous à la lecture de la Parole de notre Seigneur ?

Votre cœur ne brûle-t-il pas au-dedans de vous lorsque le Seigneur nous parle et nous explique les Ecritures (Luc 24 : 32).

CHAPITRE XXIX : LA PRIERE D’UN PERE, EXAUCEE. (Jean 4 47-54)

Des Samaritains se pressaient autour de Jésus. Tous recherchaient sa présence ; les uns se faufilaient pour être le plus près de Lui, les autres s’efforçaient de trouver une place sur le mur qui entourait le puits.

Est-ce que cet étranger est vraiment le Messie ? Tous se posaient la question. Comme Il parle de son royaume d’amour ! Comme Il est bon, aimable, compréhensif. Jamais quelqu’un ne s’est exprimé de la sorte. On dirait qu’Il connaît la vie de tout le monde. On l’écouterait des jours et des nuits sans se lasser ; chacun croyait qu’Il s’adressait à lui seul ; chacun pensait qu’Il ne parlait que pour lui. Ce qu’Il disait était si simple, si clair, que le plus jeune comprenait. Les mots qu’Il employait étaient si beaux, si encourageants, qu’on croyait en l’écoutant se désaltérer à la source d’eau pure jaillissant du puits de Jacob.

Certainement lorsque Jésus disait, qu’il était temps de partir, de retourner chez soi, de nombreuses voix s’exclamaient « Oh non ! ne pars pas, ne pars pas encore, reste encore quelques instants et parle-nous.

Aussi quand l’heure de la séparation arriva enfin, beaucoup de larmes coulèrent sur les joues de cette foule avide de connaissance. Personne ne voulait le laisser aller.

Se dirigeant vers le Nord, Jésus arriva une fois de plus à Cana, où il avait, il y a peu de temps, Il avait changé de l’eau en vin lors d’un repas de noce. On l’accueillit avec joie et empressement. En plus la nouvelle de ce qui était arrivé à Jérusalem avait déjà atteint la petite ville. Chacun voulait mieux connaître ce Galiléen qui a eu ce courage de renverser les tables des changeurs d’argent et chasser les vendeurs du temple. C’était d’autant plus magnifique qu’Il était un des leurs

Le bruit s’était répandu que Jésus guérissait aussi toutes sortes de maladies. Le charpentier de Nazareth non seulement changeait l’eau en vin, mais Il rendait la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds ; les paralytiques marchaient, les lépreux obtenaient miraculeusement la guérison.

Alors qu’une fouie entourait Jésus pour mieux le voir et l’entendre, un homme richement habillé, qui semblait très pressé, se fraya un chemin et s’approcha du Seigneur. Ses vêtements étaient poussiéreux, son visage marqué par la douleur, l’anxiété, la souffrance. Il venait de parcourir à cheval la distance de Capernaum à Cana et cela à la plus grande vitesse que sa monture pouvait réaliser.

Il désirait rencontrer Jésus. La foule s’écarta pour le laisser passer. A son costume, elle avait reconnu que c’était un officier du roi.

— « Seigneur, j’ai mon fils qui est gravement malade, il va bientôt mourir, oui mourir ! je te prie, descends avant qu’il ne meure et guéris-le

C’est mon fils supplia l’officier.

Comme il était désespéré ! Comme ce père aimait son petit garçon

Jésus comprit le drame que cet homme vivait; pour qu’un officier du roi daigne accomplir une telle démarche auprès de Lui, c’est que la foi et la confiance devaient en être la cause principale.

Qui pouvait mieux apprécier si ce n’est Jésus ? Gentiment, le Seigneur lui dit : « Si vous ne voyez des miracles et des prodiges vous ne croyez point ». — «Seigneur, supplia l’homme, descends avant que mon enfant meure ». — « Va… dit Jésus à cet homme angoissé, ton fils vit ! »

Jésus le regarda avec amour et lui exprima par un sourire affectueux toute sa sympathie. L’officier le crut instantanément, il était certain que le Seigneur avait dit la vérité. L’inquiétude disparut de son visage, le regard reflétait un calme et une paix intérieures.

Comme je suis content d’avoir pu venir jusqu’ici, d’avoir rencontré le Seigneur, comme je suis heureux d’avoir entendu ses paroles puissantes, convaincantes et rassurantes. Je suis comblé de bonheur, car je suis certain, convaincu, qu’au moment où Jésus a prononcé ces paroles, le changement s’est produit à la maison.

Sans doute pour mieux démontrer sa foi, alors que sa ville n’était située qu’à trois heures de voyage, il resta à Cana un jour encore.

Il ne reprit le chemin du retour que le lendemain. Comme il descendait vers Capernaùm, il rencontra quelques-uns de ses serviteurs qui venaient au-devant de lui, pour lui annoncer la bonne nouvelle.

A voir leurs visages radieux, il comprit tout de suite.

— « Ton enfant vit ! s’écrièrent-ils joyeusement ».

— « Je sais dit l’officier, mais dites-moi, à quelle heure s’est-il trouvé mieux ?

— « Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté ».

— « Septième heure murmura l’officier, septième heure ! c’était exactement à ce moment-là que Jésus avait dit « Ton fils vit ».

Quel miracle maintenant il était impatient de revoir son fils, de le serrer dans ses bras, de lui raconter comment tout cela s’est passé et ce que Jésus avait fait pour lui.

Le bonheur était indescriptible, c’est Jésus qui l’a accompli.

Et vous chers lecteurs, doutez-vous lorsque le Seigneur par Sa Parole s’adresse à vous ? Ses promesses, ses encouragements, les appropriez-vous avec certitude, confiance et assurance ? Quel est votre comportement vis-à-vis de Jésus, auxiété ? inquiétude ou paix et bonheur intérieurs ?

CHAPITRE XXX : GUERISON D’UN DEMONIAQUE

(Marc 1 : 21-28)

C’était le jour du Sabbat, une grande foule se rendit à la Synagogue de Capernaüm, d’autant plus que la nouvelle s’était répandue que Jésus serait-là. Toute la ville s’empressait pour le voir et l’entendre.

Chacun voulait savoir qui était cet homme étrange qui faisait tant de miracles. 

Lorsque Jésus commença à parler, un profond silence tomba sur l’assistance. Tous les yeux étaient fixés sur ce nouveau et extraordinaire prédicateur. Chaque parole allait droit au cœur et provoquait une réaction profonde. Jamais homme n’a parlé avec une telle puissance, une telle autorité, suscitant un tel intérêt. Et quelle doctrine ! jamais on a entendu un tel message.

« Le temps est accompli, le Royaume des cieux est proche, repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ».

Avec une aisance sans pareille, une simplicité remarquable, tel un grand docteur, Jésus montra que le temps dans le plan de Dieu, de l’arrivée du Messie s’accomplissait. Il était ce Messie tant attendu par Israël. Les prophéties annoncées par les prophètes Esaïe, Daniel, Malachie, concernant le Sauveur du monde trouvaient leur réalisation. Il était cet Agneau présenté par Jean-Baptiste, la postérité de la femme, promise à Eve dans le Jardin d’Eden, qui allait écraser la tête du serpent.

Le Libérateur que Dieu avait annoncé à son peuple se trouvait aujourd’hui dans leur ville. Il se trouvait au milieu des siens, prêt à accomplir le travail qui lui avait été assigné.

« Je suis venu accomplir la volonté de mon père, je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis ».

Jésus expliquait qu’il était venu d’abord pour racheter le monde par le sacrifice de sa vie, puis pour libérer l’humanité de la prison de la mort, rétablir tout ce qui a été perdu par le péché, supprimer la maladie, la souffrance, le deuil, sécher les larmes, établir en son temps un royaume de paix, d’amour, de bonté, un royaume où tous ceux qui le voudront, quels qu’ils soient, pourront vivre merveilleusement.

Jésus parlait certainement de l’auteur du mal, du péché, l’adversaire de Dieu, Satan, qui en son temps sera détruit, lorsque soudainement un cri terrible déchira l’air.

Tous les regards se tournèrent dans la même direction pour voir ce qui se passait. Un homme se trouvait dans leur synagogue, un homme qui avait un esprit impur, un homme possédé du démon, les yeux hagards, le visage déformé par la douleur.

— « Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es Le Saint de Dieu ». Entendit-on crier.

Tous se demandaient ce qui allait se passer, le cœur de chacun battait de son plein.

Jésus ne s’est pas troublé. Il savait que ce pauvre homme était sous l’influence des mauvais esprits, que Jésus connaissait fort bien.

D’une voix impérative, autoritaire, Il s’adresse au mauvais esprit et lui dit

— « Tais-toi et sors de cet homme ».

L’esprit impur sortit de cet homme, l’agitant avec violence et en poussant un grand cri.

« L’insensé » avait retrouvé la raison. Secoué par le choc, il leva la tête faiblement vers Jésus. Dans son regard on pouvait remarquer des sentiments de reconnaissance.

La réaction parmi l’assistance a été spontanée. Tous furent saisis de stupeur. Devant ce nouveau miracle, les gens s’extasiaient. Tous se demandaient les uns aux autres : Qu’est-ce que ceci ? De leurs propres yeux, ils avaient assisté à la scène la guérison d’un possédé, de leurs propres oreilles, ils avaient entendu le charpentier de Nazareth donner un ordre au démon et Il a été obéi.

C’était la chose la plus merveilleuse, la plus extraordinaire qui soit jamais arrivée à Capernaüm ! Il commande avec autorité même aux esprits impurs et ils Lui obéissent.

Se précipitant hors de la synagogue, les gens firent connaître partout la grande nouvelle.

La renommée de Jésus se répandit dans tous les lieux environnants de la Galilée.

En effet, c’est un grand miracle que tous nous admirons, mais le plus grand encore n’est-il pas celui où donnant notre cœur à Jésus, nous devenons son disciple et nous cherchons à Lui obéir ?