Jean 1 : 35-49
« Nous avons trouvé le Messie, c’est-à-dire le Christ ». — Jean 1 : 41.
Ceux qui parlèrent ainsi furent au nombre des premiers disciples du Seigneur. Auditeurs attentifs et croyant en lui, ils furent l’objet d’une invitation spéciale à le suivre à la fois comme disciples et aides dans le ministère. Ayant obéi à cet appel, ils furent par la suite admis comme apôtres et le moment venu, agréés dans la faveur d’en-haut et investis d’autorité comme apôtres de la dispensation de l’Evangile, en recevant le Saint Esprit.
Outre ce qui vient d’être dit et que tout le monde connaît, il est intéressant de noter d’autres détails.
1) Observons l’humilité et l’abnégation de Jean-Baptiste attirant l’attention sur son cousin selon la chair qu’il appelle « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » — le Messie depuis longtemps attendu et dont la popularité naissante devait bientôt éclipser la sienne. Jean n’ambitionnait pas d’être le plus grand. Il estimait être un privilège et un honneur de n’être qu’une « voix dans le désert criant : aplanissez le chemin du Seigneur ». Plusieurs disciples de Jean étant venus vers lui, s’attendant de toute évidence à trouver en lui un quelconque esprit de rivalité, lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain et à qui tu as rendu témoignage, voici il baptise et tous vont à lui ». Jean leur répondit : « Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. Vous-mêmes m’êtes témoins que j’ai dit : Je ne suis pas le Christ mais j’ai été envoyé devant lui. Celui qui appartient l’épouse, c’est l’époux ; mais l’ami de l’époux, qui se tient là et qui l’entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l’époux aussi cette joie qui est la mienne est parfaite. Il faut qu’il croisse [en tant que lumière] et que je diminue ». — Jean 3 : 26 à 30.
Quand une délégation de prêtres et de lévites vint de Jérusalem pour lui demander : « Toi qui es-tu ? Il déclara qu’il n’était pas le Christ. Ils lui demandèrent alors : Quoi donc, es-tu Elie ? Il dit : Je ne le suis point. Es-tu le prophète ? Il répondit : non. Ils lui dirent alors : Qui es-tu ? afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même ? »
Quelle tentation de se donner pour un grand personnage et de se faire valoir devant ses semblables. Or, on ne trouve en lui rien qui puisse laisser à penser qu’il se croyait important. Il répond « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit Esaïe le prophête.. Moi je baptise d’eau, mais au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas, qui vient après moi ; je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers ». (Jean 1 : 20-27).
Comme elle brille joliment cette grâce de l’humilité et de l’abnégation dans les caractères de ces anciens Dignitaires que le Seigneur a préparés en vue de l’administration de la phase terrestre de son royaume. « En vérité, dit Jésus, parmi tous ceux qui sont nés de femmes il n’en est paru aucun qui soit plus grand que Jean-Baptiste (Matt. 11 : 11). Les apôtres Paul et Jaques ont bien invité ceux qui sont appelés à la phase spirituelle du Royaume à s’inspirer de la patience, de l’humble fidélité des anciens Dignitaires (Jacq. 5 :10 Héb. 11) comme d’un exemple à suivre.
Les versets 29 à 37 montrent comment, de propos délibéré, Jean poussa ses disciples à rejoindre Jésus. Avant son baptême, Jean ne connaissait Jésus que comme cousin. L’esprit de Dieu l’avait conduit à baptiser d’eau et à annoncer la venue du Messie, mais il reconnaît qu’il ne savait pas qui il serait jusqu’à ce qu’il ait vu le signe indicateur promis, le Saint Esprit (sous forme de colombe, trad.) descendre sur son humble cousin : Jésus.
Chez un esprit orgueilleux ou ambitieux, le fait de connaître familièrement quelqu’un, incite en général à lui porter ombrage et à une sorte de concurrence. Il n’en fut pas ainsi en ce qui concerne Jean, qui, sur le champ, en présence de ses disciples, déclara : « Voici l’agneau de Dieu ».
2) Notons encore comment plusieurs de ces disciples dont il est parlé ont reconnu Jésus comme le Messie. Jean avait en particulier attiré l’attention sur les prophéties qui le concernaient.
Grâce aux détails fournis par ces prophéties, ils le distinguèrent et dirent : « Nous avons trouvé celui dont il est parlé dans la loi de Moïse et les prophètes Jésus de Nazareth, le fils de Joseph ». Car, comme tous les autres, ils le croyaient fils de Joseph, le mystère de sa naissance n’étant pas connu alors. La Loi et les prophètes et les œuvres qu’il accomplissait étaient le témoignage que Dieu apportait à Christ lors de sa première venue. Les mêmes évidences concernent sa seconde venue. Outre le témoignage de la Loi et des Prophètes, ces tout premiers disciples furent invités à « venir et à voir » par eux-mêmes, à se rendre compte que la puissance et la sagesse de l’Eternel reposaient sur son Oint. Et ils vinrent et ils virent que non seulement l’esprit de sainteté et de grâce était en lui, mais encore qu’il avait reçu le pouvoir de discerner les esprits, de lire les pensées et les intentions du cœur et de faire des miracles (versets 47 et 48). C’est ainsi que Dieu ratifia le témoignage de ses saints prophètes pour convaincre ceux qui étaient de vrais Israélites en qui il n’y avait point de fraude. Plus tard, les mêmes dons — de faire des miracles, de discerner les esprits, d’effectuer des guérisons, de prophétiser, etc… furent accordés aux apôtres dans le même but. — Héb. 2 : 3, 4 ; 1 Cor. 12 : 1, 4, 8-11.
W. T. 1894 – 269