« Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre ; et sur ce roc je bâtirai mon assemblée [mon Eglise, Segond] ». — Matth. 16 :18, Darby.
Lorsque Christ, proclamant le merveilleux Royaume de Dieu et guérissant de nombreuses personnes des diverses maladies, infirmités et des maux dont elles étaient affligées, atteignit la région Nord de la Terre Promise et qu’Il fut près de la ville de Césarée de Philippe, Il posa la question suivante aux disciples qui L’accompagnaient: « Qui disent les hommes que je suis, moi, le Fils de l’Homme » ? — Verset 13.
Ils répondirent : « Les uns [disent] : Jean le baptiseur ; les autres : Elie ; et d’autres : Jérémie ou l’un des prophètes. » — Verset 14.
« Et vous, qui dites-vous que je suis ? » — Verset 15.
« Et Simon Pierre, répondant, dit : TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT. » —
Verset 16. Alors Jésus, s’adressant à lui, déclara : « Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé [cela], mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre (du grec PETROS) ; et sur ce roc (du grec PETRA) je bâtirai mon assemblée (mon Eglise), et [les] portes du hadès (de la tombe) ne prévaudront pas contre elle. » Versets 17 et 18, Darby.
Dans cette réponse, le Seigneur Jésus souligna le fait que l’Apôtre Pierre était bienheureux d’avoir compris que le Maître qu’il a appris à aimer, et sur les traces Duquel il s’est engagé, était en vérité le Messie longtemps attendu par le peuple juif, c’est-à-dire le Christ, le Fils de Dieu.
Le Seigneur indiqua en outre que la compréhension de cette importante Vérité ne provenait pas de la sagesse personnelle de Son disciple, ni de la sagesse d’une autre personne humaine, mais que c’était une révélation dont le Dieu Tout-Puissant Lui-même l’honorait. A cette occasion le Maître ajouta qu’Il bâtirait une Eglise, qui serait Son Eglise, sur un fondement solide, sur un Roc et une des particularités de cette Eglise serait que les portes de la tombe ne prévaudraient pas contre elle ; elle serait délivrée de la puissance de la mort.
Une Eglise de pierres vivantes.
Nous nous demandons : Quelle était cette Eglise que le Seigneur devait bâtir ? Etait-ce un temple magnifique à l’exemple de celui que le roi Salomon érigea jadis à Jérusalem ? Ou bien, était-ce une imposante cathédrale pareille à celles que l’on peut voir de nos jours chez nous ou dans les pays avoisinants ?
Oh ! non. Les Saints Ecrits nous informent que cette Eglise serait unique en son genre ; aucun homme n’en saurait construire de pareilles. Elle devait être bâtie non pas au moyen d’une matière inerte, tels le bois, la brique ou la pierre, mais vivante, et former une maison d’essence spirituelle et non terrestre, comme l’indique Saint Pierre dans sa première épître, au chapitre 2 et au verset 5 : « Et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle ».
Ces pierres vivantes, les véritables Chrétiens, sont d’abord détachés du monde. Cela s’effectue lorsque ceux-ci s’offrent en sacrifices rendus vivants, saints et agréables à Dieu par les mérites de la mort expiatoire du Rédempteur (Rom. 12 : 1). Ils font ainsi alliance avec Dieu par le sacrifice et se mettent à suivre Jésus, leur Maître (Ps. 50 : 5 ; Matth. 16 : 24). Le Père Céleste, en acceptant leur sacrifice, les engendre de l’Esprit Saint, par la Parole de Vérité, et ils deviennent de « Nouvelles Créatures » en Christ. — Jacques 1 :18 ; 2 Cor. 5 :17.
Ensuite, ces Nouvelles Créatures subissent un processus de taillage et de polissage pour pouvoir faire partie du Temple édifié par le Seigneur. Des épreuves de toutes sortes s’abattent sur elles, afin de les aider à se débarrasser des souillures de la chair et de l’esprit, ainsi que de leurs faiblesses, et à développer en elles un caractère semblable à celui de Christ et décrit en 2 Pierre 1 : 5-8. Le développement de ce caractère est un travail continuel, nécessitant beaucoup de fermeté, de courage et des efforts incessants. L’assurance nous est donnée, ô combien précieuse ! que dans ces efforts la grâce d’En-haut fortifiera et soutiendra l’humble et véritable enfant de Dieu. — 2 Cor. 12 : 9.
Et lorsque le caractère parvient à maturité, et que l’amour pour Dieu, pour le prochain et même pour les ennemis, est développé dans une mesure large et triomphante (Matth. 5 : 44), alors ces pierres vivantes, parfaitement taillées et polies, sont prêtes. Au moment de la mort, ces fidèles Chrétiens sont, actuellement, changés en un clin d’oeil ; ils reçoivent un corps spirituel glorieux et sont joints au Seigneur et à tous ceux qui, comme eux, ont affermi leur appel et leur élection au cours de l’Age de l’Evangile entier, et que le Seigneur a réveillé à Son retour. — 1 Cor. 15 : 51, 40-43 ; 1 Thess. 4 : 16, 17.
Et c’est de cette façon que ces pierres vivantes, parachevées par le changement subi à la Première Résurrection, sont placées à l’endroit choisi par Dieu dans le glorieux Temple spirituel qui se construit dans le ciel. (Matth. 20 : 21-23).
Le nombre de ces pierres devant constituer cette Eglise a été fixé d’avance. Il est de 144.000 (Apoc. 7 : 4). Lorsque la dernière d’entre elles sera prête, autrement dit lorsque le dernier membre du Corps de Christ aura affermi son appel et son élection et qu’il sera changé au moment où il déposera sa tente terrestre, par la puissance de la Première Résurrection (2 Pierre 1 : 13, 14 Apoc. 20 : 6), la gloire de Dieu remplira ce Temple spirituel achevé, lequel, bien qu’invisible à l’oeil humain, sera néanmoins révélé au monde entier, en même temps que le Seigneur, et alors commencera l’œuvre de bénédiction de toutes les familles de la terre. — (Apoc. 15 : 8 ; Col. 3 : 4).
L’appel céleste.
Les membres de la véritable Eglise de Christ sont ainsi appelés, des conditions terrestres aux conditions spirituelles, de la terre au ciel où se trouve leur cité, leur patrie (Phil. 3 : 20). C’est pourquoi leur appel est appelé « l’appel céleste ». — Héb. 3 : 1.
La pensée d’un appel se trouve déjà dans le mot grec qui a été rendu par « Eglise ». Ce mot est ECCLESIA. D’après la Concordance de Strong, il signifie « un appel hors de, c’est-à-dire un rassemblement de gens ; spécialement, une congrégation religieuse ; une assemblée ; 1’Eglise ». Le Professeur Young l’explique de la manière suivante : —« Ce qui est appelé hors de ». Le « Nouveau Dictionnaire Biblique » commente — « Eglise (gr. Ekklesia, du verbe ek kaleô, appeler hors de). Usage du mot. Dans les Etats grecs, on appelait ainsi l’assemblée des citoyens, convoquée par le héraut pour la discussion et la décision des affaires publiques (cf. l’assemblée tumultueuse d’Ephèse, Act. 19 : 32, 41). Les LXX traduisirent par ekklesia le mot hébreu kahal désignant l’assemblée ou la congrégation d’Israël. C’est dans ce sens aussi qu’Etienne parle de « l’assemblée » (ekklesia) qui était avec Moïse au désert (Act. 7 : 38). Jésus emploie pour la première fois dans Mt. 16 : 18, le mot église qui va devenir d’un usage courant dans le Nouveau Testament. Remarquons cependant que ce terme ne désigne jamais un bâtiment ni un lieu de culte, comme c’est le cas aujourd’hui… » Il est donc clair que l’Eglise est l’Assemblée du Peuple de Dieu, appelé du monde et à qui sont promis, pour sa fidélité, l’honneur, la gloire et l’immortalité. — Rom. 2 : 7 ; 2 Pierre 1 : 4.
Au cours de l’Age de l’Evangile, c’est-à-dire depuis l’effusion du Saint Esprit le jour de la Pentecôte, l’Eglise de Christ est exposée à des épreuves, elle subit des souffrances, morales ou physiques, ou les deux à la fois ; elle est humiliée, méprisée, rejetée par les hommes comme le fut son Maître ; mais elle doit démontrer sa fidélité et son obéissance. — 2 Tim. 3 : 12 ; Apoc. 2 :10.
Mais lorsque le Royaume des Cieux sera manifesté au monde entier, cette Eglise, hautement élevée, sera revêtue de gloire et d’honneur et sera à jamais unie à son Seigneur (1 Thess. 4 : 17). Les souffrances et l’humiliation seront passées et remplacées par une joie et un bonheur éternels.
Le pèlerinage de l’Eglise.
Si nous jetons nos regards en arrière pour voir comment ces appelés vécurent et s’efforcèrent de suivre leur Maître (Apoc. 14 : 4), nous voyons Etienne, le premier martyr chrétien, priant à genoux pour ceux qui le lapidaient : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (Actes 7 : 59,60). Nous apprenons que tout de suite après une persécution très sévère s’abattit sur l’Eglise de Jérusalem, au point que les frères durent se disperser dans les contrées de la Judée et de la Samarie (Actes 8 : 1). Du temps des empereurs romains, au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne, la Rome païenne malmenait cruellement les humbles disciples de Jésus de Nazareth ; on les livrait aux bêtes féroces qui les réduisaient en pièces dans les arènes aux yeux d’une populace avide de spectacles sanguinaires. Et plus tard, lorsque la Rome païenne se transforma en Rome papale, à notre grand étonnement, nous voyons de nouveau les héros de la foi persécutés — torturés, brûlés par ce qu’on a appelé la Sainte Inquisition — mais cette fois c’était par ceux qui se disaient être le peuple de Dieu, mais dont le dieu véritable était l’adversaire de Dieu, Satan, puisqu’ils accomplissaient ses œuvres (Jean 8 : 44). Nous nous souvenons toutefois que le Seigneur avait prévu et prédit ces persécutions quand Il déclara : « L’heure vient où quiconque vous fera mourir, croira rendre un culte à Dieu ». — Jean 16 : 2.
Au temps actuel, dans cette période appelée « moisson » de l’Age de l’Evangile, au cours de laquelle le « froment » — les véritables disciples — devait être séparé de l’« ivraie » — de ceux qui portent le nom de Chrétiens, mais qui n’en sont pas du point de vue divin (Matth. 13 : 30 Tite 1 :16) — les véritables membres de l’Eglise, se tenant à l’écart de la grande masse de la Chrétienté nomimale, sont non moins persécutés. Bien qu’ils ne subissent pas de tortures physiques et ne terminent pas leur course par une mort violente, il n’en demeure pas moins vrai que leur foi est soumise à de rudes épreuves.
Le progrès et le bien-être actuels permettent des dérivatifs qui séduisent les sens charnels et rendent plus difficile une vie conforme au voeu de consécration ; divers enseignements erronés ont pour but de saper la foi aux grandes et précieuses promesses divines et l’espérance d’obtenir la suprême récompense céleste. C’est pourquoi il appartient aux pierres vivantes taillées et polies de nos jours, de travailler à leur salut avec constance et fermeté, « rachetant le temps, car les jours sont mauvais », soutenant et encourageant ceux qui faiblissent en chemin, et attisant au sein du Peuple de Dieu le zèle, l’amour fraternel, la douceur, la miséricorde et le renoncement à soi- même ; c’est ainsi en effet qu’ils maintiendront et consolideront parmi eux cette unité pour laquelle le Seigneur a prié (Eph. 5 : 16 ; Héb. 10 : 24 ; Jean 17 : 21). Si nous agissons de la sorte, et veillons en même temps à développer tous les fruits de l’Esprit, « l’entrée ‘dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » nous « sera pleinement accordée » — 2 Pierre 1 :11.
D’autres figures.
Dans les Ecritures, les membres de l’Eglise sont aussi présentés sous d’autres figures, toutes très éloquentes. Ils sont Ses « brebis » qui écoutent attentivement Sa voix, et Lui, Il est leur Bon Berger, Celui qui a donné Sa vie pour elles. — Jean 10 : 11-15, 4. Ils sont Ses soldats, et Lui Il est leur Chef. — 2 Tim. 2 : 3 ; Héb. 2 : 10. Ils forment ensemble Son Corps, tandis qu’Il est leur Tête (Eph. 1 : 22, 23). Ensemble ils constituent la classe de Sa fiancée, qui se prépare aux noces, et Lui Il est le Fiancé (Jean 3 : 29 ; Matth. 25 : 6)
Après les noces, appelées les « noces de l’Agneau », ils formeront Son Epouse et seront avec Lui pendant l’éternité entière, et Lui, Il sera l’Epoux. — Apoc. 19 7 ; 21: 9.
L’image de la « Nouvelle Jérusalem » descendant du ciel nous les présente dans leur condition de gloire.
Presque toutes ces illustration nous dépeignent les rapports entre le Seigneur et l’Eglise, présents ou futurs, mais la plus belle et la plus éloquente est celle de l’Epoux et de l’Epouse unis à jamais par un amour réciproque profond, inaltérable.
Sur ce Roc.
Revenons aux paroles de Christ adressées à Pierre : « Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre ; et sur ce ROC je bâtirai mon assemblée (mon Eglise) ».
Nous voudrions savoir quel est au juste ce ROC auquel le Seigneur se référa. Comme nous l’avons signalé plus haut, le mot grec PETROS figurant dans ces paroles a été traduit par PIERRE, et le mot PETRA par ROC. Le Seigneur a donc dit : Tu es PETROS et sur ce (ou cette) PETRA, je bâtirai mon Eglise.
Le professeur Strong, dans sa Concordance Biblique, explique ces deux mots grecs comme suit:
— PETRA : la masse d’un rocher — un rocher.
— PETROS : un morceau de rocher.
Et dans son explication Strong ajoute, à propos de PETROS, que ce morceau de rocher représente quelque chose de plus grand que LITHOS, mot désignant aussi une pierre.
W.E. Vine, dans son « Dictionnaire explicatif des mots du Nouveau Testament » (Expository Dictionary of New Testament Words), donne le commentaire suivant au mot ROC : « PETRA désigne la masse d’un roc, et se différencie de PETROS, une pierre détachée ou un galet ou une pierre que l’on pourrait jeter ou facilement déplacer. Pour la nature de PETRA, voyez Matth. 7 : 24, 25 ; 27 : 51, 60 ; Marc 15 : 46 ; Luc 6 : 48 (2 fois), type d’un fondement sur… ; en Matth. 16 : 18, (il est question) métaphoriquement de Christ et du témoignage qui Le concerne ; ici la distinction entre PETRA, qui concerne le Seigneur Lui-même, et PETROS, l’Apôtre, est claire (voyez plus haut) ».
La différence de signification existant entre PETRA et PETROS a été mise en évidence par certains traducteurs de la Bible.
J.B. Rotherham traduit dans sa version « Tu es Pierre, et sur ce roc je bâtirai mon assemblée » ; et dans une note relative à ce verset il précise « Tu es PETROS — et sur ce (ou cette) PETRA » : « Tu es un morceau de roc ; et sur ce roc ». Remarquez que notre Seigneur ne dit pas « et sur toi ».
Dans la version revue, Louis Segond, avec commentaires de C.I. Scofield, nous lisons « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur ce roc je bâtirai mon Eglise ». Et le commentaire en bas de page stipule « Cette déclaration : Tu es Pierre (gr. petros, une pierre)… et sur ce roc (gr. petra, un rocher) Je bâtirai mon Eglise, est en grec un jeu de mots, que dans certaines versions la similitude des termes en français a encore accentué ! Or, c’est bien sur Christ Lui-même que l’Eglise s’édifie. Voir ce que l’apôtre Pierre écrit (1 Pi. 2 : 4-8) ; cp. la déclaration de Paul (1 Co. 3 : 11) ».
La version Darby, connue comme l’une des plus fidèles, est celle que nous avons citée sous le titre de notre étude « Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre ; et sur ce roc je bâtirai mon assemblée ». Dans une note relative au prénom Pierre, Darby indiqua : « ou : une pierre ». Ce qui veut dire que les paroles du Seigneur pourraient tout aussi bien être rendues : « Tu es une pierre, et sur ce roc, je bâtirai mon assemblée ».
Les citations et les commentaires précités soulignent la différence de signification existant entre les mots PETRA et PETROS. PETRA est donc un ROC qui pourrait servir de fondement à une maison (Matth. 7 : 24, 25), ou dans lequel un sépulcre pourrait être taillé (Matth. 27 : 60), comme cela se faisait jadis en Palestine. C’est donc un rocher tel que l’homme, seul, ne saurait bouger. PETROS, par contre, bien que plus grand que LITHOS (désignant aussi une pierre), est un morceau de roc, qui peut être facilement transporté ou jeté par un homme, selon l’explication de W. E. Vine.
Il en résulte que lorsque notre Seigneur s’adressa à Pierre et lui dit dans un langage figuré qu’Il bâtirait Son Eglise sur ‘un ROC, sur PETRA, ce ne pouvait être sur Pierre qui à ses yeux n’était que petros, c’est-à-dire un morceau de roc, bien moins lourd et moins important donc que le roc lui-même dans toute sa masse.
Qui représentait donc ce ROC-PETRA ? Le Seigneur Lui-même, comme l’indiquent les Saints Ecrits et comme le font observer les commentaires cités plus haut. En effet « Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir JESUS-CHRIST ». — 1 Cor. 3 :11.
Christ, notre Seigneur, Maître et Rédempteur est ce FONDEMENT sur lequel s’édifie la véritable Eglise. Il est ce ROC, ce ROCHER, en raison de Sa mort en sacrifice constituant le PRIX DE RANÇON POUR TOUS (1 Tim. 2 : 6). Sous une autre figure, Il est la pierre angulaire, choisie, précieuse, sans laquelle la construction du Temple antitypique ne saurait s’effectuer. — Eph. 2 : 20 1 Pierre 2 : 6.
Et c’est précisément ce que le Seigneur répondit à Pierre. L’adjectif démonstratif « ce », dans l’expression « sur ce roc » renvoie à la confession de foi que venait de faire l’Apôtre : « TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT ». (Verset 16). C’est là ce ROCHER, ce ROC et sur ce Roc, sur Lui-même, Christ commença à édifier et Il édifie encore Son Eglise. Cette construction approche de son terme.
La plupart des traducteurs français de la Bible ont rendu comme suit le verset que nous commentons : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ».
Cette traduction voile la différence existant entre les mots grecs PETRA et PETROS et peut facilement faire croire que le Seigneur bâtit Son Eglise sur Pierre. Cette compréhension serait erronée car, comme nous l’avons vu, Christ est le fondement sur lequel s’érige le Temple spirituel antîtypique.
Petra – Petros – Lithos.
Il est intéressant de noter que les pierres vivantes utilisées dans cette construction sont désignées dans la langue grecque par le mot LITHOS: « Et vous-mêmes, comme des PIERRES (Lithos) VIVANTES, édifiez-vous pour former une maison spirituelle ». 1 Pierre 2 : 5 ».
Il est clair que ces pierres vivantes représentent les membres de l’Eglise, du Corps de Christ. Parmi ces membres, Pierre et les autres apôtres occupaient une place importante, puisqu’ils ont été choisis apôtres. Ils étaient donc des pierres plus grandes que des pierres communes, et c’est pour cela, visiblement, que le Seigneur, s’adressant à l’apôtre Pierre, a employé le mot PETROS qui désigne justement une pierre plus grande que LITHOS, comme l’explique Strong dans sa Concordance.
En Apocalypse 21: 14, ont lit encore « La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’agneau ».
Nous avons ici la preuve que le mot PETROS, au sens de pierre plus grande que LITHOS, pouvait aussi s’appliquer à chacun des autres Apôtres, c’est-à-dire aux douze Apôtres, et non à plus, car, comme l’enseigne le verset sus-mentionné, il ne devait y avoir que douze Apôtres. Mais ces Apôtres, de même que les membres de l’Eglise du passé, s’édifiaient sur ce solide fondement qu’est le SEIGNEUR, le REDEMPTEUR, ce ROC-PETRA — et sur ce fondement s’édifient les membres contemporains de la véritable Eglise.
Le but de cette construction.
A ce point de notre étude, une question se pose à l’esprit : Est-ce que les desseins divins relatifs à l’humanité se termineront avec l’appel et la sélection des membres de l’Eglise ? Eux seuls obtiendront-ils ‘le salut, et la grande masse restante du genre humain est-elle vouée à une perdition éternelle ? NON Et Dieu en soit loué ! Les Saints Ecrits enseignent que cette construction n’est, dans le plan de Dieu, qu’une préparation en vue de la bénédiction future de toutes les familles de la terre. Quand elle sera achevée, et nous croyons que ce sera sous peu, la gloire de Dieu emplira cette Eglise, de laquelle émanera, et se répandra sur toute la terre, à commencer par Jérusalem, la véritable connaissance de Dieu. Cette Eglise glorifiée, coopérant avec Christ, son Maître et Seigneur, instaurera sur tout notre globe cette paix si désirée de nos jours. Elle participera à l’œuvre de résurrection de tous ceux qui dorment dans la poussière ‘de la terre. Alors, ceux qui obéiront aux lois divines que Christ fera régir avec elle, ceux-là recouvreront graduellement la perfection morale, mentale et physique, perdue en Adam et obtiendront la vie éternelle sur le plan humain d’existence. Par contre les désobéissants, les récalcitrants, les pécheurs volontaires mourront à jamais de la Seconde Mort. Finalement, lorsque les desseins divins concernant les hommes seront réalisés, la justice et l’amour, de Dieu et du prochain, fleuriront partout sur notre planète, la tristesse et l’affliction auront fui, la mort aura disparu, et l’humanité heureuse et radieuse rendra à son Créateur la gloire et l’honneur qui Lui reviennent. — Gen. 18 : 18 ; Es. 11 : 9 ; 9 : 6, Apoc. 21 : 4.
C’est là le magnifique Plan divin à l’égard de l’homme et comme nous l’avons vu, le choix, la construction de l’Eglise par le Seigneur a pour but de préparer les instruments qui seront employés à la réalisation de ce Plan.
Aussi, « louez l’Eternel, invoquez son nom ! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits! Chantez, chantez en son honneur ! Parlez de toutes ses merveilles ! Glorifiez-vous de son saint nom. Que le cœur de ceux qui cherchent l’Eternel se réjouisse Ayez recours à l’Eternel et à son appui, cherchez continuellement sa face ! » — Ps. 105 : 1-4.