« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu ». (Mat. 4 : 4).
Le mot pain est un terme générique qui s’applique à toute nourriture, à tout ce qui satisfait les exigences de la faim ; à ce qui fait grandir et qui renforce, à ce qui donne la possibilité de continuer à vivre. C’est donc avec justesse que le Seigneur a employé le pain comme symbole ou figure de cette nourriture céleste qui, dans le programme de Dieu, doit servir à édifier et fortifier son peuple et, le moment venu, à la première résurrection, lui donner la vie éternelle. La vérité divine est représentée comme étant cette nourriture spirituelle et notre Seigneur lui-même, qui est, dans le plan divin, le canal de la vérité, « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 :6), est désigné comme étant aussi, pour son peuple, «le pain de la vie » (Jean 6 : 35, 48). Il faut que nous absorbions, que nous nous assimilions les qualités vivifiantes qu’il nous donne gratuitement en lui-même, si nous voulons atteindre le but de notre espérance la vie éternelle.
Notre texte est la réponse de notre Seigneur au tentateur, quand, au désert, étant à jeun, il eut faim. Le tentateur avait suggéré à Jésus de faire usage de la puissance qui lui avait été départie quelques jours auparavant, quand il reçut le Saint Esprit, après son baptême dans le Jourdain. C’est là que Jésus avait reçu, avec le Saint Esprit, les dons et la puissance qui, plus tard, devaient lui permettre, non seulement de guérir les malades, mais de changer l’eau en vin, et de nourrir une multitude en multipliant les deux pains d’orge et les deux petits poissons. Ce que l’adversaire proposait au Seigneur, c’était d’employer ce pouvoir pour contenter son propre appétit « Commande que ces pierres deviennent du pain », dit-il (v. 3).
Malgré la joie du Seigneur de se voir gratifié de ces dons choisis par le Saint Esprit qu’il avait reçu, et si heureux qu’il fût de pouvoir accomplir, au temps convenable, les miracles qui devaient accompagner son ministère, il savait que cette puissance ne lui avait pas été donnée pour servir un but égoïste ou une satisfaction personnelle ; aussi, déclina-t-il la suggestion. Sa réponse est contenue dans notre texte.
Notons ici, en passant, une leçon qui mérite l’attention de tout le peuple de Dieu ; c’est que les choses spirituelles et divines ne doivent pas être employées d’une manière égoïste ou mercenaire. Autant qu’il leur est possible de discerner les choses, ceux qui appartiennent au Seigneur doivent établir une ligne de démarcation nettement marquée entre leurs aspirations, leurs désirs et leurs goûts personnels et les attributions divines et spirituelles, et ne pas utiliser ces dernières pour le service de la chair, aussi pures et bonnes que puissent paraître les aspirations charnelles.
Les paroles de notre Seigneur ne vont pas à l’encontre de l’idée que le pain — la nourriture, — sont nécessaires à la vie de l’homme dans les conditions actuelles ; mais elles ont un sens plus profond ; elles attirent notre attention sur une vie plus élevée que la vie présente. La vie présente, en réalité, n’est pas la vie, mais la mort. Le monde est condamné par Dieu à subir la mort; et seuls ceux qui, par la foi, ont fait alliance avec Dieu, « sont passés de la mort à la vie » comme notre Maître l’a dit en une autre circonstance « Celui qui croit au Fils a la vie, celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie » (Jn. 3 : 36). Et il dit encore à celui qui désirait devenir son serviteur, son disciple « Laisse les morts ensevelir leurs morts ; toi, suis-moi » (Mat. 8 : 22).
Placés sur ce terrain, nous voyons bien que l’homme ne peut pas vivre s’il n’a que du pain seul. Ce qui l’en empêche, c’est la sentence divine prononcée contre l’homme « Tu mourras de mort » (Gen. 2 : 17 Martin) (1) ; et il ne peut pas trouver de pain, pas trouver de nourriture qui lui procure la vie dans le sens complet de ce mot, qui « engloutisse» la mort dans la vie (1 Cor. 15 : 54 ; 2 Cor. 5 : 4). Il lui faut pour « pain de vie » autre chose qu’une nourriture terrestre quelconque. C’est à cette nourriture ou alimentation céleste que notre Seigneur fait allusion quand il dit « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mat. 4 : 4).
Mais comment est-il possible que nous vivions par les paroles qui sortent de la bouche de Dieu ? Qu’est-ce que Jésus a bien voulu dire ? Comment les paroles de Dieu peuvent-elles nous donner la vie ?
Il a voulu dire que toutes les espérances de vie éternelle sont fondées en Dieu, en son plan divin et en ses promesses. On peut voir distinctement que le plan divin, antérieur à la fondation du monde, est que toutes les créatures de Dieu, créées à sa ressemblance et demeurant dans la foi, l’amour et l’obéissance, en harmonie avec lui, aient la vie éternelle. L’ensemble des déclarations de Dieu à ce sujet, c’est que l’obéissance est la condition de la vie éternelle. C’est sans doute à quoi pensait notre Seigneur en prononçant les paroles de notre texte.
Il a pu aussi penser qu’il était venu dans le monde pour une mission spéciale, pour faire la volonté de son Père, et que, comme il l’avait compris dès le commencement, son obéissance parfaite à la volonté divine lui assurerait plus tard la gloire, l’honneur, l’immortalité avec le Père au temps fixé ; mais qu’une désobéissance quelconque signifierait la perte de la faveur divine, et entraînerait la condamnation prononcée contre la désobéissance, c’est-à-dire la mort.
C’est pourquoi notre Seigneur comprit sur l’heure que désobéir à la volonté du Père dans le but de s’assurer du pain pour la nourriture du corps, serait une erreur grossière ; que la nourriture qu’il se procurerait ainsi ne pouvait soutenir la vie que pour un peu de temps ; que le meilleur plan pour lui était de se confier en la parole de Dieu — en la promesse divine que ceux qui l’aiment, le servent et lui obéissent, finiront par être vainqueurs et, de plus, auront la vie éternelle avec Dieu.
Et voilà encore une conclusion de notre Maître, remplie d’enseignements pour nous qui sommes ses disciples, et qui cherchons à marcher sur ses traces. Il nous faut retenir cette leçon, que la vie d’un homme ne consiste pas dans l’abondance des choses qu’il possède — nourriture et vêtements — mais que la vie, au sens le plus complet, le plus large, le plus élevé, dépend de sa soumission complète à la volonté divine, de l’attention minutieuse avec laquelle il reçoit « toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».
Les paroles de la bouche de Dieu, s’adressant à nous, ne sont pas exactement les mêmes que pour notre Seigneur Jésus et pour les saints anges— parce que nous sommes « par nature des enfants de colère comme les autres » (Eph. 2 :3), des pécheurs ; c’est pourquoi, pour nous parler, Dieu doit se placer, au début, sur un terrain tout différent, celui de notre vraie position.
1) Une Parole de justice.
La première parole de la bouche de Dieu qui nous est adressée est le message de justice, par lequel nous apprenons que nous sommes pécheurs, imparfaits, impuissants à nous rétablir par nos propres ressources « à l’image de Dieu » (Gen. 1 : 27) dont nous sommes déchus. Cette première parole qui émane de la bouche de Dieu à notre adresse est alarmante ; Dieu nous annonce que nous sommes condamnés à mort, frappés de malédiction à cause du péché « L’âme qui pèche mourra »(Ez. 18 : 4) ; « le salaire du péché c’est la mort » (Rom. 6 : 23). Sa parole nous dit que, par nature, nous sommes enfants de colère comme les autres « inconnus et étrangers » (voir Eph. 2 : 12), éloignés de Dieu et de toutes ses bénédictions tenues en réserve pour ceux qui l’aiment et qui lui obéissent et qui gardent la perfection dans laquelle ils furent créés. Il importe que nous entendions cette voix ; il est nécessaire que nous soyons alarmés et que la mort, en tant que châtiment, nous inspire de la terreur ; il est indispensable que nous nous sentions isolés et découragés dans notre séparation d’avec Dieu et notre privation des faveurs de sa grâce qu’il a en réserve pour ceux qui l’aiment et qu’il aime. Cette crainte et cet abattement sont généralement nécessaires pour nous préparer à la parole suivante qui sort de la bouche de Dieu, savoir
2) Une parole de pitié et de secours.
Ce message de Dieu, tout en manifestant sa justice absolue et l’intégrité immuable de sa première parole et de sa première sentence, nous apprend cependant qu’il est favorablement disposé à notre égard, qu’il a pitié de nous dans notre condition déchue. Cette parole ne signifie pas que Dieu, dans sa pitié, puisse nous admettre comme pécheurs dans la faveur divine ni dans le temps présent ni dans le futur, mais elle montre que la miséricorde divine s’est proposé d’avance un prix de rançon qui, répondant aux exigences de la justice divine, rend possible la délivrance de l’homme de sa condition de péché et de mort et son retour à une condition de sainteté et de vie éternelle, comme s’il n’avait jamais péché, comme s il n’avait jamais été condamné. Cette parole qui est sortie de la bouche de Dieu, annonçant une bénédiction et une opportunité de délivrance pour tous ceux qui l’accepteront, fut d’abord une voix disant à Abraham:
« En toi et en ta postérité toutes les familles de la terre seront bénies » (Gen. 12 : 3). Quand cette espérance commence à poindre dans le cœur de celui qui se repent et qui cherche la vie éternelle à la source de la grâce et de la vérité, les oreilles de son entendement écoutent attentivement si d’autres paroles de vie viennent de son Créateur et il entend la voix de Dieu prononcer des paroles de paix. (Actes 10 ; 36).
3) Parole de « paix par Jésus-Christ ».
Ce message de paix est que Dieu a déjà pourvu au prix de la rançon pour les pécheurs ; que Jésus-Christ, par la grâce de Dieu, a souffert la mort pour tous les hommes ; que « Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures, et qu’il est ressuscité pour notre justification ». Cette parole de la bouche de Dieu nous apprend que, par le moyen de cette transaction, qui vient entièrement de lui, sans que nous y soyons pour rien, ni que nous y ayons contribué, il peut «être juste tout en justifiant ceux qui croient en Jésus » (Rom. 3 :26 S.). Oh quelle joie, quelle espérance de vie pénètre dans nos cœurs, quand nous entendons cette parole qui sort de la bouche de Dieu ! Nous nous écrions avec l’apôtre « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous » (Rom. 8: 34), si Dieu nous a aimés ainsi alors que nous étions encore des pécheurs, combien plus nous aime-t-il depuis que, désireux de retourner en harmonie avec lui, nous le cherchons et nous acceptons la faveur de sa grâce en Jésus-Christ, notre Seigneur. Ainsi, à tous ceux qui acceptent la réconciliation qui est en Jésus-Christ, par son sang, Dieu adresse véritablement des paroles de grâce et de paix, de pardon, de réconciliation, de pitié, d’amour et de bonté.
4) La parole du Père à « ses fils » rachetés.
Une autre parole ou message sort de la bouche de Dieu, pour ceux qui ont entendu parler de sa grâce en Christ et qui l’ont acceptée. Il les appelle enfants, non plus maintenant « enfants de colère » ni « fils du Malin » (Mat. 13 : 38), mais il leur parle comme à des enfants retrouvés, rachetés, lui appartenant en propre, à qui il lui plait d’accorder ses bénédictions à certaines conditions déterminées que nous trouvons spécifiées dans ces paroles : « Mon fils, donne-moi ton coeur » (Prov. 23 : 26).
Cet appel fait au cœur est un appel à la pleine consécration, à un complet abandon au Seigneur et à son service. Notre volonté est le centre de notre intelligence, de notre être ; quand on donne à Dieu son cœur, sa volonté, chacun de nos actes, chaque parole, chaque pensée porte l’empreinte de ce don. Ceux-là seulement qui trouvent leur délice à répondre à ce message — à cette parole sortie de la bouche de Dieu — c’est ceux-là seuls qu’il lui plaît d’avoir comme fils, dans le sens de cette filiation particulière qui caractérise l’âge de l’Evangile, savoir : « l’adoption » dans la maison des fils, dont Jésus-Christ, notre Seigneur, est le Chef ou la tête (Gal. 4 : 5 ; Héb. 3 : 6).
5) « La parole de la promesse ».
Ignorants comme nous sommes de la grandeur de notre Père Céleste et des richesses de sa grâce envers nous en Jésus-Christ notre Seigneur, nous pourrions ne pas nous rendre compte de la nécessité — ou ne pas sentir le besoin — de lui consacrer nos cœurs entièrement. Dans notre ignorance, nous pourrions préférer un partage : « un peu de moi, un peu de toi », suivant la tendance naturelle.
Dieu qui savait cela, a bien voulu, dans sa compassion, placer devant nos yeux certains aspects de son plan, et c’est pourquoi nous entendons de nouveau sa voix dans les « très grandes et précieuses promesses » de sa parole. Dans ses promesses, il nous montre combien il est sage de se consacrer entièrement à lui et de lui obéir sans réserves, puisque nous avons dans ces promesses l’assurance que nous pouvons atteindre la plus grande de toutes les bénédictions : la participation à la nature divine (2 Pierre 1 : 4).
O merveille ! Il n’a pas suffi au grand Créateur de racheter les pécheurs ! Il consent encore à les inviter, à les presser, à les persuader — de recevoir ses dons et ses bénédictions ! Dès le moment où on est consacré, le Saint Esprit est répandu en nous, et la présence de cet esprit fait que le consacré — ayant faim et soif des paroles qui sortent de la bouche de Dieu et se nourrissant d’elles — devient capable de comprendre avec tous les saints « quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance » Eph. 3 :18-19). Ah ! oui ! quand on a entendu, et qu’on s’est nourri, à ce point-là des « paroles qui sortent de la bouche de Dieu », on sent vraiment qu’on a commencé à vivre d’une nouvelle vie, qu’on a en soi une nouvelle énergie, de nouvelles espérances, de nouvelles aspirations, de nouvelles ambitions « les choses anciennes sont passées » (2 Cor. 5 :17) ; tout est imprégné de la splendeur des choses célestes « que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues et qui ne sont point montées au cœur de l’homme ; des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment » (1 Cor. 2 : 9 S.), et qu’il donne à ceux-ci de comprendre et d’apprécier dans une certaine mesure, par son esprit qui « sonde tout, même les profondeurs de Dieu » (v. 10).
6) Se nourrir de la parole « d’avertissement »
(1 Cor. 10, 11; Eph. 6 : 4). Continuant à prêter l’oreille aux « paroles qui sortent de la bouche de Dieu », nous allons entendre une parole d’avertissement, une parole d’instruction. Cette instruction venant du Père, c’est que les choses glorieuses auxquelles Il nous appelle maintenant ne peuvent absolument devenir nôtres que si notre consécration à lui et notre soumission aux influences de sa providence et de ses promesses réussissent à changer, à transformer et renouveler nos esprits au point de nous faire haïr les choses qu’autrefois nous aimions, et de nous faire aimer les choses que nous haïssions. De même qu’un Père n’épargne pas la verge de la correction au fils qu’il aime, ainsi le Seigneur n’épargnera pas la verge de l’affliction et de la correction à ceux qui sont véritablement à lui, parce qu’Il les aime et parce qu’il veut développer en eux un caractère en qui Il puisse trouver son plaisir et qui lui permettra, le jour venu, de faire d’eux ses fils sur le degré de la gloire, héritiers de Dieu et cohéritiers avec Christ leur Seigneur.
Cette parole concernant la nécessité de la correction et de notre discipline dans la justice, pour devenir conformes à l’image du cher fils de Dieu (Rom. 8 : 29) s’accompagne d’assurances d’amour de la part du Père — assurances que « comme un père a compassion de ses fils, ainsi l’Eternel a compassion de ceux qui le craignent » (Ps. 103 :13). Il nous dit aussi par un autre apôtre : « Ne perds pas courage lorsqu’il te reprend, car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils » (Héb. 12 :6). Il explique que ce genre de discipline n’est pas motivé par la colère contre nous, mais par son amour ; et que si nous sommes exercés comme il faut par les disciplines, les épreuves, les expériences de la vie, « elles produiront en nous un poids éternel de gloire » (2 Cor. 4 : 17) ; elles formeront en nous des caractères que le Seigneur pourra utiliser dans le service auquel Il nous a appelés — le service de l’âge millénaire — le service de «rois et sacrificateurs » (Apoc. 1 : 6 Syn), en association avec Christ dans l’œuvre de jugement et de bénédiction de l’humanité. La réponse qui convient à tous ceux qui ont le véritable esprit d’adoption est exprimée dans le langage de notre Seigneur et Maître : « Que ta volonté soit faite, et non la mienne » (Luc 22 : 42). « O Seigneur, Ta volonté fait mes délices ! O mon Dieu, oui, ta loi est dans mon cœur » (Ps. 40 : 8). Ceux qui répondent dans ce sens aux instructions du Seigneur, progressent de plus en plus dans la faveur divine, et entendent d’autres paroles de réconfort, de grâce et de secours.
7) «Vous avez besoin do patience ».
Voici la parole ou message de Dieu en ce qui concerne la patience : « La patience… doit être parfaitement mise en pratique, pour que vous soyez parfaits et accomplis, ne laissant absolument rien à désirer » (Jacq. 1 : 4) — Et combien nécessaire à notre perfectionnement — ce conseil divin, cette « parole qui sort de la bouche de Dieu » ! Nous pouvions nous imaginer que nous avions été éprouvés et criblés suffisamment, quant à notre fidélité au Seigneur et aux principes de justice, bien longtemps avant de l’avoir été suffisamment, dans la mesure que le Seigneur peut juger nécessaire pour l’épreuve de notre caractère. C’est pourquoi il prend la peine de nous expliquer combien la patience sera nécessaire ; que nous ne devrons pas être surpris en passant par la fournaise de l’épreuve, « comme s’il nous arrivait quelque chose d’extraordinaire » (1 Pi. 4 :12). Au contraire — à mesure que nous croissons en grâce et en connaissance et que nous devenons plus capables de comprendre — il nous fait comprendre que la gloire, l’honneur et l’immortalité auxquels il a appelé l’Eglise de cet âge de l’Evangile, sont une position si haute, si grandiose que ceux qui participeront à ces honneurs doivent s’attendre forcément à être sévèrement « triés, épurés et passés au creuset »(Dan. 12 :10 ZK), afin que leur absolue loyauté envers le Seigneur et leur fidélité à ses principes de droiture — c’est-à-dire de justice, de vérité et d’amour — soit établie de manière indiscutable. Il faut, dans cet ordre d’idée, que nos caractères deviennent de cristal ; qu’ils acquièrent la pureté et la dureté du diamant — afin que nous soyons dans les conditions requises pour être admis comme des « vainqueurs », appelés à hériter de toutes choses, et à participer au royaume et à la gloire avec « le chef qui nous a guidés vers le salut » (Héb. 2 :10 CR). Il nous montre, en outre, que s’il fut nécessaire pour le « chef (ou) prince de notre salut »(D. Martin) d’être tenté et éprouvé et passé au creuset, combien plus il est rationnel pour nous, qui étions « enfants de colère », et « justifiés seulement par grâce », de subir l’épreuve, d’être passés au creuset et affinés, au point de vue de notre loyauté.
8) Paroles de consolation.
Mais enfin, en admettant que nous connaissions, pour avoir passé au creuset, la rigueur des exigences divines à l’égard de cette classe des vainqueurs, ne pourrions-nous pas nous dire en nous-mêmes : — « D’autres peuvent atteindre à de telles gloires et à de telles bénédictions ; quant à nous, nous sommes trop faibles dans la chair depuis la chute, et nous ne pouvons espérer sortir vainqueurs — nous ne pouvons nous attendre à avoir la force de supporter les épreuves que le Seigneur nous imposerait.
De nouveau, ici, le Seigneur, dans sa grâce, nous adresse une parole de réconfort, de consolation et d’encouragement, nous informant que la perfection qu’il attend de nous n’est pas une perfection dans la chair et de la chair — laquelle est faible et imparfaite — mais une perfection de cœur, de volonté, d’esprit et d’intention. Il nous fait savoir qu’il ne nous juge pas comme êtres humains, selon la chair, mais comme créatures nouvelles en esprit, renouvelées dans leur volonté. Il nous informe que, tout en comptant que le nouvel esprit fera de son mieux pour arriver à maîtriser la chair et à la tenir en sujétion, néanmoins, il sait que, la chair étant imparfaite, la perfection selon la chair est une impossibilité pour n’importe qui de la race déchue ; et, pour cette raison, il a pris ses dispositions, par Christ, sous la nouvelle Alliance, pour que les imperfections de la chair qui ne sont pas voulues par notre volonté, ne nous soient pas imputées. Elles sont couvertes par le mérite du sacrifice de Christ et n’entrent pas en ligne de compte pour le Père céleste. Il nous donne l’assurance que nous devons être jugés d’après l’esprit — c’est-à-dire la volonté, l’intention — et non pas d’après la chair.
Quel réconfort et quelle consolation dans ces assurances ! Ne sont-ce pas là de merveilleuses paroles de vie! Elles nous remplissent d’espérance. Si Dieu veut accepter la perfection des intentions du cœur, en lieu et place de la perfection absolue de la chair, alors oui! nous pouvons avoir l’espérance d’atteindre au but qu’il nous a marqué : la perfection. Nous pouvons être parfaits d’intention, de volonté, ou comme le Maître l’exprime, « purs de cœur », même quand nous ne pouvons pas être parfaits dans la chair. Nous avons communication, par l’Apôtre, d’une « parole qui sort de la bouche de Dieu » dans ce sens : « La justice prescrite par la loi est accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit ». (Rom. 8 : 4).
Nous pouvons marcher selon l’esprit, bien qu’en ce qui concerne nos corps mortels, nous n’arrivions pas à atteindre l’idéal requis par l’esprit. Nos cœurs peuvent y atteindre, nos intentions peuvent être parfaites. Or, c’est là ce que notre Père veut trouver en nous : la perfection d’intention.
9) La parole de résurrection.
Une dernière parole de la bouche de Dieu nous assure qu’il connaît nos misères, qu’il se souvient que nous ne sommes que poussière, condamnés à mort : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière ». (Gen. 3 : 19) ; — que nous sommes faibles, imparfaits, et mourants ; et que son dessein n’est pas de nous laisser toujours en lutte avec nous-mêmes — conflit entre volonté parfaite et corps imparfait ; — qu’il est dans son programme de nous donner, à la résurrection un corps nouveau, parfait, en rapport avec notre esprit nouveau. Il nous assure qu’il a le pouvoir et la volonté de le faire ; et qu’Il se propose de donner à ses « élus »des corps d’un ordre supérieur encore à ceux qu’il donnera aux humains — des corps spirituels. Ils auront part à la première résurrection et dès lors, ils seront en mesure de faire la volonté du Père d’une manière parfaite à tous égards, de même que maintenant ils se montrent désireux de faire sa volonté pour autant qu’ils en ont la capacité. Quelles dispositions gracieuses ! Quelles merveilleuses paroles de miséricorde, qui nous inspirent de magnifiques espérances de vie éternelle et de gloire ! Cc sera à ceux qui vaincront ainsi en esprit, par la foi (1 Jn. 5 : 4) que le Seigneur fera entendre la parole finale sortant de sa bouche:
« Cela va bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître » ! (Mat. 25 : 21. 23).
Toute parole qui sort de la bouche de Dieu —qu’elle soit de justice, d’avertissement, d’encouragement ou de promesse — est nécessaire pour la formation de ceux que Dieu appelle à la vie éternelle, comme cohéritiers avec son Fils dans le royaume. Impossible de se procurer cette vie éternelle, ni la gloire qui s’y rattache, en se nourrissant d’aliments naturels. Mais se nourrir et s’alimenter de ces paroles qui sortent de la bouche de Dieu peut nous rapporter toutes ces bénédictions après lesquelles nous soupirons. Gravons donc de plus en plus dans notre mémoire — comme élèves et disciples du Seigneur Jésus — les paroles de ce texte et qu’elles deviennent l’élément stimulateur de notre conduite
« L’homme de vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».
Z’ 15-8-02.