QUESTION et RÉPONSE
AARON. — Son antitype quand il bénissait
Question. (1911). — Quand Moïse et Aaron sortaient pour bénir le peuple, qui Aaron représentait-il ?
Réponse. — Je présume que Moïse représenterait ici la loi de Dieu bénissant le peuple, tandis qu’Aaron représenterait le Souverain sacrificateur qui a fait le sacrifice. Moïse, le législateur, figurait comme représentant de la justice et le sacrificateur qui avait officié se tenait là pour bénir également. C’est ainsi que Christ se tiendra, en tant qu’Antitype d’Aaron dans cette image, pour bénir le peuple pendant les mille ans, ayant à ses côtés la loi divine représentée par Moïse. Toute la loi de Dieu et toute la puissance de Dieu seront là pour bénir et mettre en œuvre les dispositions qui auront été prises.
Le nom du Seigneur est une tour fortifiée : le juste s’y réfugie et est hors d’atteinte ». Prov. 18 :10.
Quand on pratique la foi chrétienne depuis des années, on a eu maintes occasions bénies de vérifier cette assurance de l’Ecriture. Il faut que ceux qui sont plus jeunes dans la foi « prédisposent leur cœur à recevoir l’instruction ». (Prov. 23 : 12) et « apprennent à se confier en Dieu avec une foi entière » (Dan. 1 : 7).
Il leur fera sentir quelle bénédiction, il y a à se réfugier auprès de Lui (Mat.11 : 28, 29) et quelle douceur on éprouvera à demeurer en Lui (Jean 15 : 4-7).
W.T. 15-9-1896
Discours de frère Russell à Shanghaoe, Chine
(Le 7 janvier 1912 – lors de son tour du monde)
Sur les attributs de Dieu, justice, amour, sagesse et puissance.
Les cent millions de travailleurs incessants et patients de la Chine ont eu ma sympathie dès l’enfance. Les philosophies de l’enfance sont souvent aussi justes que celles de l’âge mûr, quelquefois plus justes. Je me rappelle mes questions d’enfant : Quel sera le sort des païens ? et la réponse qu’on me donnait, il n’y a de salut que par la foi en Jésus le Rédempteur. Je demandais alors :Quelle sera la pénalité de leur ignorance du seul nom donné sous le ciel, parmi les hommes, par lequel nous puissions être sauvés ? La réponse qu’on me donnait était la réponse ordinaire de tous nos crédo orthodoxes, c’est qu’ils passeraient l’éternité en enfer dans une angoisse inexprimable. Comme mon cœur débordait de sympathie pour tous les mouvements missionnaires en faveur des païens
L’âge mûr vint ensuite avec ses pensées différentes et je dis : Comme les autres, je suis imparfait dans toutes mes voies ; ma sympathie et mon amour ne peuvent par conséquent pas être aussi grands que ceux de notre Créateur. Comment est-il possible que Dieu, qui a toutes les forces de l’univers sous son commandement, puisse regarder calmement, voir les opérations de ses propres lois emporter des milliers de millions de créatures à la misère éternelle et cependant s’abstenir de leur donner les informations nécessaires ? Il y a quelque chose que nous ne comprenons pas dans la Bible, me disais-je, quelque chose de faux dans nos crédo qui sont édifiés sur la Bible.
Je mis de côté ces crédo et commençai à raisonner, mais, grâces à Dieu, pas sur des lignes irrespectueuses envers Dieu. Je raisonnai de cette manière : celui qui a créé l’univers créa aussi l’homme ; quelles que soient les qualités que je puisse trouver dans l’humanité, elles ont été l’œuvre du Créateur; les plus nobles qualités de l’homme sont la justice et l’amour, par conséquent le Créateur doit posséder ces qualités à l’infini. Je pliai le genou dans un sentiment d’adoration devant le Dieu infini en sagesse, en justice, en amour et en puissance.
Celui qui cherche trouve.
Je dis : O Dieu tout-puissant quoique inconnu de moi, je t’adore, je t’adore ! Mon être entier t’implore pour que tu me donnes le plaisir de faire connaissance plus intimement avec toi, cela afin que je puisse connaître ta volonté à mon égard et tes desseins envers l’humanité. Je pensai, comme Dieu est un Dieu tout sage il a assurément des desseins tout sages à mon égard et je n’ai rien à craindre. Aussi sûrement qu’Il est juste et plein d’amour, ses plans et ses desseins s’accordent avec ses qualités, ainsi, ayant fait l’homme capable d’apprécier ces qualités, il aura sûrement la volonté de m’accorder les informations que je désire, c est-à-dire me faire comprendre de quelle manière je pourrai le mieux le servir et lui plaire, quels sont ses intentions et ses desseins pour ce qui concerne l’humanité.
Ma prière me convainquit de plus en plus qu’il y avait une révélation divine quelque part dans le monde. Je pensais avoir sondé les Ecritures avec foi, avoir prouvé qu’elles étaient déraisonnables, contraires à toute conception que je pouvais avoir du divin Créateur et de ses desseins, alors mes yeux se tournèrent vers ce pays d’Orient et vers vos livres sacrés. Je les étudiai pendant un temps, mais ils satisfirent beaucoup moins mon intelligence que la Bible, laquelle j’avais rejetée.
Je retournai à la Bible en me disant que j’avais peut-être des préjugés lorsque je l’examinais auparavant. Je pensais n’en avoir pas eu, je fis de nouvelles recherches, parce que je sentais qu’il devait y avoir quelque part une révélation du vrai Dieu et parce que la Bible, après tout, en donnait le meilleur témoignage. Elle parlait d’un Dieu vraiment plein d’amour comme aucun autre livre ne le faisait, même si ses enseignements supposés, concernant l’avenir des non-élus me faisaient hésiter, étant sûr qu’ils étaient contraires à des commandements que Dieu pouvait avoir faits.
Trouvant la Bible raisonnable.
Dédaignant les écrits de l’Ancien Testament, je commençai par le Nouveau, je dis : Jésus n’était-il pas un magnifique caractère ? N’est-il pas vrai qu’aucun homme n’a parlé comme cet homme ? Mon coeur et ma tête répondaient affirmativement. Ses enseignements sont les plus nobles qu’on puisse trouver sur la terre ; ses exemples s’accordent parfaitement avec ses enseignements. Je me demandais : Puis-je avoir confiance en ces preuves ? Mon esprit répondit, oui. Si des hommes comme ceux-là, aujourd’hui, me faisaient part de leurs observations, je pourrais les croire implicitement. Les disciples confessaient qu’ils étaient ignorants, illettrés ; ils parlaient de leurs propres faiblesses comme n’auraient pas pu le faire des imposteurs. Leur message abonde en « bonne nouvelle de grande joie pour tout le peuple », non pas seulement pour leur propre nationalité. Je repris courage, sentant que j’avais trouvé un point d’appui pour ma foi, que la Bible différait des crédo qui se contredisaient les uns les autres et qui proclamaient que la Bible était leur autorité et leur base.
Je me rappelai soudainement qu’une bonne partie du Nouveau Testament se composait de passages de l’Ancien Testament et les expliquait. Hélas ! disais-je en moi-même, je ne puis pas accepter les écrits de l’Ancien Testament. Plus j’étudiai la chose, plus je fus convaincu que si Jésus et les apôtres étaient ce qu’ils prétendaient être, l’Ancien Testament était aussi vrai que le Nouveau. Saint Paul dit : Les saints hommes d’autrefois ont parlé, poussés par le Saint Esprit.
Je commençai une étude plus critique de l’Ancien Testament ; je cherchai, et à ma joie je trouvai ; je heurtai à la porte de la vérité et elle s’ouvrit pour moi. Je trouvai les enseignements de la Bible très différents de ce que je les croyais être, tout à fait contraires à ceux des crédo. Chacun de ces crédo et tous contiennent des vérités tirées de la Bible, mais incrustées de différentes crédulités humaines et de fausses conceptions ; le message de la Bible comme un tout, divisé entre les crédo, se contredit lui-même.
L’enter de la Bible est la clef.
A mon étonnement, je trouvai la Bible non seulement plus logique que toute chose au monde, mais encore le seul enseignement vraiment logique sur la terre. Interprétée par elle-même et non par les théories, les crédo de l’âge des ténèbres, la Bible nous raconte une histoire raisonnable, belle, harmonieuse de la Genèse à l’Apocalypse. Elle ne dit rien d’un enfer ardent gouverné par des démons résistant à l’épreuve du feu, d’un enfer approvisionné de combustibles pour toute l’éternité et auquel Adam et toute sa race furent condamnés pour jamais à cause de leurs péchés, la Bible, au contraire, enseigne que le salaire du péché est la mort.
Elle nous dit que l’âme qui pèche c’est celle qui mourra ; elle dit qu’Adam pécha et tomba sous ‘la pénalité de la mort, que toute sa race, par les lois de l’hérédité est sujette aux faiblesses mentales, morales et physiques ; ces faiblesses ont triomphé dans un règne de péché et de la mort pendant 6.000 ans. Elle nous dit que cette mort, la mort dans laquelle Adam et toute sa race vont, est le shéol, le sépulcre (l’enfer) de la Bible pour toute l’humanité, pour les bons et les mauvais. Elle nous dit qu’il n’y a là : « ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse ». — Eccl. 9 : 10.
Elle nous dit que tous, bons et mauvais dorment, attendant la résurrection des morts. Elle nous dit que la mort de l’homme, aurait été aussi complète que celle de la bête si Dieu n’avait pas arrangé dans sa sagesse et son amour, un plan de rédemption, une résurrection des morts, des justes et des injustes. Elle nous parle du divin arrangement fait, par lequel Dieu peut être juste, ne pas rejeter les lois de son propre tribunal et cependant relever l’homme de la sentence de mort. Cet arrangement fut que Jésus goûta la mort pour tous, que, puisque par un homme vint la mort, par un homme aussi vint la résurrection des morts ; puisqu’en Adam tous devaient mourir, par Christ aussi tous revivraient, chacun en son propre rang. —Héb. 2 : 9 ; 1 Cor. 15 : 21, 22.
Premièrement l’Eglise élue.
Pour Dieu mille ans sont comme un jour (2 Pier. 3 : 8). Il a voulu que six de ces grands jours soient une période de combat pour l’homme contre le péché, la mort et que le septième soit le jour du Messie, le sabbat ou jour repos du monde dans lequel le Messie, le divin représentant relèvera ceux qui sont de bonne volonté et obéissants, ouvrira les yeux des aveugles, débouchera les oreilles des sourds et fera que tous connaîtront l’Eternel depuis le plus petit jusqu’au plus grand.
Les humains qui refuseront d’obéir mourront de la seconde mort, ce sera la complète destruction. Il ne sera pas accordé plus d’un siècle d’épreuve à chacun, car nous lisons : Le pécheur âgé de cent ans sera retranché et le pécheur âgé de cent ans sera maudit (Es. 65 : 20). Tous ceux qui accepteront la divine faveur arriveront à la perfection humaine, la même que celle dont Adam a joui au commencement ; ils auront de plus la connaissance du bien et du mal qui lui manquait.
De ces humains de bonne volonté et obéissants, il est écrit : Tout genou se pliera et toute langue le confessera. Beaucoup d’entre vous, Chinois, courberont les genoux devant le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs que vous connaîtrez tout à fait, car la connaissance de l’Eternel remplira la terre comme les eaux couvrent le fond de la mer. Vos ancêtres que vous révérez seront là aussi ; le prophète Esaïe (ch. XXXV), dit, que leurs yeux seront ouverts et leurs oreilles seront débouchées. Quelle grande réunion ce sera pour les centaines de millions de Chinois. Oui, et il y a mieux, les Ecritures disent : Toutes les familles de la terre seront bénies par la connaissance de Dieu et par une pleine occasion de rétablissement de tout ce qui fut perdu en Adam, tous ceux qui furent rachetés au Calvaire. — Actes 3 : 19-21.
Ces nouvelles, me direz-vous, sont trop belles pour être vraies ; nos missionnaires ne nous ont jamais parlé d’un Dieu si bon ni d’un Sauveur si puissant. Si nous avions entendu un si beau message, nos cœurs auraient été attirés il y a longtemps, car nos dieux ne sont pas sympathiques ils sont grands, puissants et vicieux, mais nous avons pensé, d’après ce que nous avons entendu par les missionnaires, que le Dieu des chrétiens était beaucoup plus féroce que nos dieux, car l’enfer affreux, brûlant, duquel nous avons entendu parler par les chrétiens, est terrible au-delà de tout ce que nous, païens, avions entendu ou supposé pour nous-mêmes.
Bonne nouvelle de grande joie.
L’Evangile de la Bible, le message du grand Dieu, infini en justice, en sagesse, en amour et en puissance est un message de grâce, de miséricorde qui ne pouvait pas provenir de quelqu’un d’autre ; c’est quelque chose que ne contient aucun autre livre religieux du monde. Le grand Etre suprême ne peut pas être autre chose qu’une fontaine de grâce, de bénédiction pour les créatures qui dépendent de lui. Nous ne devons pas être étonnés donc si le Dieu de toutes grâces a de grandes bénédictions en réserve pour l’humanité, « des temps de rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes ». — Actes 3 :19-21.
Un autre message ne doit pas nous étonner, c’est le message qu’apporta l’ange du Seigneur la nuit de la naissance de Jésus : « Je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie » — y compris les centaines de millions de Chinois. C’est une joie pour moi de pouvoir annoncer ce glorieux message à tous ceux qui ont des oreilles pour l’entendre ; c’est aussi une joie pour moi de savoir que, selon le divin arrangement, le temps vient où les oreilles des sourds seront ouvertes et où une claire connaissance de la bonté de Dieu remplira la terre comme les eaux couvrent les profondeurs.
Dieu annonça le message de ses bienveillants desseins envers l’humanité, il y a environ 36 siècles à son ami Abraham et lui dit : Je bénirai toutes les familles de la terre et je le ferai par ta postérité, « en toi et en ta semence, toutes les familles de la terre seront bénies ». La semence naturelle d’Abraham fut la première développée, instruite et par conséquent élevée sous la loi de l’alliance. Cet arrangement prépara la semence naturelle d’Abraham, pour recevoir Jésus, plus que tous les autres peuples du monde, ainsi quand il se présenta lui-même et quand ensuite son message fut proclamé par les 12 apôtres, 16.000 Juifs approximativement devinrent ses disciples qui le suivirent dans l’empreinte de ses pas ; ils furent engendrés du Saint Esprit à la Pentecôte et plus tard, devenant ainsi les membres de la semence spirituelle d’Abraham.
Le nombre des ressuscités dans la première résurrection.
Le nombre est petit selon l’intention de Dieu, 144.000, Apoc. 14. Au temps marqué, le message de la grâce et le privilège de devenir membres de la semence spirituelle d’Abraham fut apporté à toutes les nations l’une après l’autre ; aux Juifs premièrement, mais aussi à d’autres, autant que le Seigneur notre Dieu en a appelé (Actes 2 : 39), de toute nation, de tout peuple, de toute tribu et de toute langue. Ces élus, ces disciples spirituels engendrés de l’Esprit seront bientôt tous changés dans la première résurrection glorieuse, quand ce corps mortel et corruptible aura revêtu l’immortalité. Tous ceux qui seront trouvés fidèles seront faits participants de la nature divine, bien au-dessus des anges, des principautés et des puissances, associés avec le Rédempteur (Eph. 1 : 21). La semence d’Abraham sera complétée et qualifiée pour le grand œuvre de bénir la race. Saint Paul dit :« Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde » (1 Cor. 6 : 2). Le jugement se fera sous la forme d’épreuves, de difficultés, pour prouver combien des humains seront élevés à la perfection humaine, amenés en accord avec Dieu et la vie éternelle, combien aussi sont indignes et seront détruits dans la seconde mort. Dieu qui a élu ces rois, ces prêtres et ces juges, a déterminé un jour dans lequel ils gouverneront, béniront, instruiront et jugeront l’humanité en général. Ce sera les 1.000 ans du règne du Messie, un jour aux yeux du Seigneur est 1.000 ans — 2 Pier. 3 : 7, 8.
C’est un grand plaisir pour moi d’avoir l’occasion de délivrer le message de la grâce de Dieu aux pauvres Chinois. Que le Seigneur bénisse ce message non seulement pour les Chinois, mais pour tous ceux qui ont des oreilles pour l’entendre et un cœur pour comprendre le divin caractère. Qu’il puisse aider quelques-uns à affermir leur vocation et leur élection, afin qu’ils soient membres du petit troupeau, auquel le Royaume sera bientôt donné. Puisse-t-il en influencer favorablement d’autres, afin qu’ils marchent noblement, raisonnablement, qu’ils soient préparés pour recevoir les bénédictions du Royaume et avoir part au rétablissement terrestre.
T.G. 3/1912
SOURIRE
De tous les êtres vivants, l’homme seul peut sourire…
Un sourire ne coûte rien, mais vaut beaucoup.
Il enrichit ceux qui le reçoivent, sans appauvrir ceux qui le donnent.
Personne n’est riche ou puissant au point de pouvoir se passer de lui.
Personne n’est pauvre au point qu’un sourire ne puisse l’enrichir.
Un sourire crée le bonheur au foyer, suscite la bienveillance en affaires, il est le contre-seing de l’amitié.
Il rend la paix à l’âme inquiète, l’entrain au désespéré, il est le rayon de soleil du cœur mélancolique et le meilleur antidote naturel contre la tristesse.
De plus, il ne peut être acheté, mendié, emprunté ou volé, parce qu’il n’a de valeur pour personne, tant qu’il n’a pas été offert.
Certaines gens sont trop lasses pour vous faire don d’un sourire.
Donnez-leur l’un des vôtres, parce que personne n’a autant besoin d’un sourire, que celui qui n’en a plus à donner.
Discours prononcé par le frère Russell, sur la Colline de Mars, à Athènes
« Le Dieu inconnu » y est encore annoncé.
« Dieu a arrêté un jour [1000 ans] dans lequel il doit juger [éprouver] le monde ». — Actes 17 : 31 (O. et D.)*
Corinthe (Grèce), le 10 mars 1912. — Le Comité Missionnaire d’Investigations des I.B.S.A. est ici. — Le pasteur Russell, son président, a prononcé l’allocution suivante, interprétée par le Rev. Bosdayannes. Le texte choisi fut « Dieu a établi un jour, auquel il doit juger en justice, la terre habitée ». (D.) +
Avant d’arriver dans votre ville, dit l’orateur, j’ai visité Athènes. Au moment où je prenais la parole sur la Colline de Mars, ma pensée se reporta au récit du discours adressé par Paul aux Athéniens, en ce même endroit, et je choisis comme texte pour la circonstance quelques-unes des paroles de l’apôtre. De même que Saint Paul ne parvint pas à impressionner ses auditeurs, il est peu probable que mes paroles obtinrent plus de succès.
En vérité, la ville d’Athènes peut parfaitement être décrite aujourd’hui dans le langage employé par l’apôtre il y a dix-huit siècles, car elle est entièrement vouée à l’idolâtrie. Evidemment, il n’est plus de mode, de nos jours, de rendre un culte aux idoles, cependant, dans un certain sens, cela est toujours en vogue. Des sentiments ou besoins d’adoration très prononcés existent toujours chez l’homme d’un bout à l’autre du monde civilisé, mais les formes que revêt cette adoration sont différentes de celles qui régissaient l’idolâtrie chez les peuples de l’antiquité. Depuis longtemps, nous ne nous *courbons plus devant des idoles de bois ; ce sont nos idoles intimes qui font l’objet de notre adoration : les idoles de nos désirs, de nos aspirations mentales ; parmi les unes, se rencontrent les richesses et les honneurs ; parmi les autres, le bien-être et les plaisirs et parmi d’autres encore, les idoles des credo adorés de nos ancêtres, misérables représentations du vrai Dieu.
Pour les citations bibliques, nous désignons la trad. Darby par D., la Lausanne par L., la Crampon par C., l’Ostervald par O., la Segond par S., et le N.T. Stapfer par St. Quand nous n’en désignons aucune spécialement, nous nous servons généralement des versions de Segond, de Darby et de Lausanne.
Le jour du Jugement.
Saint Paul annonça, sur la Colline de Mars, Jésus est la résurrection, — Jésus, comme le Rédempteur de l’humanité sous la sentence de mort rendant possible la résurrection des morts par la satisfaction aux exigences de la loi divine envers les pécheurs, — la résurrection, comme le moyen ou procédé par lequel le bénéfice de la mort du Sauveur s’étendrait sur Adam et toutes les familles de la terre.
Si nous suivons la pensée de l’apôtre, nous serons sûrement bénis par son clair exposé de l’Evangile
Parlant des nations, il explique que pendant longtemps Dieu « ferma les yeux » sur le polythéisme et l’adoration des idoles, mais « qu’il annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir ». — Que signifient ces paroles ? Comment Dieu ferma-t-il les yeux sur le péché et l’idolâtrie ? Les ferme-t-il encore ? —Pourquoi change-t-il sa manière de faire ? — Quand commence-t-il à ordonner à tout homme de se repentir ?
La réponse est que pendant 4000 ans, l’idolâtrie prévalut et Dieu ferma les yeux sur elle, c’est-à-dire qu’il n’en prit pas note. Il ne ferma pas les yeux sur les idolâtres mourants dans leur ignorance, dans le sens de dire aux démons : Prenez ces pauvres créatures qui ne savent rien ! Rôtissez-les pendant l’éternité ! Non, rien de semblable ; les pensées et les voies de l’Eternel sont infiniment plus élevées que les nôtres.
Nos ancêtres imaginèrent simplement cela et par un faux raisonnement se convainquirent eux-mêmes, déformèrent certains passages de 1’Ecriture, qu’ils ne comprenaient pas, pour appuyer convenablement leurs théories ; ils nous transmirent ces choses, lesquelles nous plongèrent dans une grande perplexité, servirent et servent encore à l’épreuve de notre foi en Dieu.
Dieu « ferma les yeux » sur l’idolâtrie et le péché durant 4000 ans en ce sens qu’il n’en tint pas compte, ne fit aucune observation et n’adressa aucun reproche aux païens ; il les laissa dans leur ignorance. Cependant, un seul peuple — la petite nation d’Israël — fit exception.
Aux Juifs, l’Eternel donna l’alliance de la loi, laquelle leur offrit la vie éternelle sous condition d’une entière et parfaite obéissance de leur part à la loi de Dieu ; cette loi, juste mesure de la capacité de l’homme parfait (Deut. 30 : 11-20), ils furent incapables de l’accomplir et dès lors ils moururent de la même manière que les païens. Tous allèrent à l’enfer de la Bible, à la tombe (le shéol, le hadés), l’état ou condition de mort — l’état d’inconscience, le sommeil.
Jésus le Rédempteur.
Dieu ne se hâta point d’envoyer le Rédempteur ; 4128 années s’écoulèrent avant la naissance de Jésus, et 30 ans plus tard il commença son ministère.
S’il en était comme plusieurs l’affirment, que pendant tous ces siècles des millions d’humains ignorants s’en sont allés se jeter follement dans le gouffre des tourments éternels, nous avons toute raison de croire que le Dieu compatissant ne les aurait pas laissés sans leur faire part de ses desseins, de la révélation divine. Qui peut se représenter un Dieu juste et bon fermant les yeux au départ de millions de ses créatures dans les tourments sans fin ? Mais comme elles s’en furent tout simplement dormir — dans la mort — Dieu pouvait très bien fermer les yeux sur leur situation en vue de son plan futur. C’est ce que nous allons examiner brièvement.
Le fait est qu’il n’était pas possible qu’une offre de la délivrance de la mort soit faite avant que le prix de la rédemption ait été payé pour le péché originel dans lequel toute l’humanité était renfermée pour la condamnation à mort. La déclaration de l’apôtre est : « Dieu ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux se repentent » (D.). Ce maintenant implique que Dieu, tout d’abord, n’ordonna pas aux hommes de se repentir et la raison pour laquelle il ne fit pas ainsi est manifeste. Ils pouvaient se repentir, se corriger beaucoup et posséder une vie droite au possible, cela n’était pas suffisant pour qu’ils fussent sauvés ; de toute façon ils devaient mourir.
Dans ces conditions, le message ne leur fut pas envoyé, car si le messager était venu et avait dit: Repentez-vous et vivez contrairement à vos goûts et appétits dépravés et corrompus, le peuple aurait fort bien pu lui objecter : Quoi ! pour quelle raison pratiquerions-nous le renoncement et l’empire sur nous-mêmes ? — Cela nous apporterait-il vraiment quelque bénédiction de vie éternelle ou d’harmonie avec Dieu ?
La véritable réponse eût été : Non, parce que vous êtes déjà sous la sentence de mort et ennemis de Dieu comme pécheurs.
Dieu, donc, passa par-dessus [ou ferma simplement les yeux sur] l’ignorance et la superstition pendant la période qui s’écoula d’Adam à la clôture des 4161 ans (an 33 de l’ère chrétienne). Mais aussitôt que Jésus mourut, « lui juste pour des injustes », faisant la réconciliation pour l’iniquité, immédiatement le message fut lancé : Dieu offrit le pardon et la réconciliation à ceux qui croiraient en Jésus et accepteraient de se soumettre aux conditions divines. Depuis lors ceux qui croient ont leurs péchés pardonnés et peuvent revenir en communion avec Dieu ; et dans l’âge prochain, ceux-là pourront éventuellement atteindre la perfection humaine parfaite par les restitutions progressives, s’élever et retourner à tout ce qui fut perdu en Adam et racheté au Calvaire.
Dieu a établi un jour.
Ecoutons attentivement ce que dit l’apôtre relativement au jour déterminé par Dieu pour le jugement du monde. Il dit que l’invitation à se repentir s’étend maintenant partout, à tous les hommes, « car Dieu a fixé un jour [futur] où il doit juger le monde » (St.). L’apôtre ne parle pas de ce jour comme étant commencé, mais comme déterminé ou prévu d’avance, rien de plus. Il dit qu’en pourvoyant à ce que, par la grâce de Dieu, Jésus goûte la mort pour tous (Héb. 2 : 9), l’Eternel décida que chaque homme subirait un jugement ou épreuve, afin de connaître si chacun est, oui ou non, digne de ces bénédictions que la mort de Christ lui procurerait sûrement au temps opportun. Le « jour »qui était futur au temps de Saint Paul l’est encore actuellement pour la raison que Dieu s’est proposé d’accomplir premièrement un autre travail avant que l’épreuve ou jugement soit commencé pour le monde.
Le jugement du monde ou période d’essai sur la dignité ou l’indignité de posséder la vie éternelle durera un millier d’années. Saint Pierre en fait mention en disant : « Devant le Seigneur un jour est comme mille ans ». La même période est appelée ailleurs « le jour de Christ », le jour ou période du glorieux règne du Messie. — 2 Pierre 3 : 8 ; 1 Cor. 1 : 8.
Par le juste gouvernement de son Royaume, par la suppression de Satan et du péché, par la disparition des ténèbres de l’ignorance et de la superstition, par le resplendissement du « Soleil de la justice avec la santé dans ses rayons », ce glorieux jour apportera la bénédiction au monde en général — l’occasion, pour chaque individu de venir en jugement, d’être éprouvé. Le résultat de cet examen sera ou le retour à la vie éternelle ou « la destruction éternelle de devant la face du Seigneur et de devant la gloire de sa force ». — 2 Thess.1 : 9.
Le mystère de Dieu.
Le dessein de Dieu, durant les 19 siècles écoulés, depuis le temps où Jésus mourut comme Rédempteur de l’homme, jusqu’au jour où il prendra possession de son trône comme Restaurateur d’Adam et de sa race est appelé « un mystère », parce que ce travail de grâce est dans une certaine mesure caché au monde.
Les Juifs ne comprirent pas cela. Selon eux, il y a longtemps que le royaume du Messie et leur propre exaltation nationale devraient être un fait accompli ; aujourd’hui encore, ils ne peuvent dire pourquoi pendant 18 siècles ils ont été rejetés de la faveur divine — c’est un mystère pour eux.
Les Ecritures nous disent quels sont ceux qui peuvent connaître ou comprendre ce « mystère »et quand il sera accompli.
« Le secret de l’Eternel (est) pour ceux qui le craignent et son alliance pour (la) leur faire connaître » (Ps. 25 : 14 – O.). Elles nous déclarent également : « Qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sera sur le point de sonner de la trompette, le mystère de Dieu [tenu secret depuis la fondation du monde] sera aussi terminé (D). —Apoc. 10 : 7.
Saint Paul (Col. 1 : 26) fait allusion à ce « mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant aux saints ». Il explique ce qu’est ce mystère, c’est-à-dire que nous (les choisis d’entre les nations) serons cohéritiers avec notre Rédempteur et formerons son corps (Eph. 3 : 6). Ceci veut dire clairement que la classe de l’Eglise, indifféremment appelée « l’Eglise qui est son corps », « l’Epouse », « la femme de l’Agneau », doit avoir part aux souffrances de la vie présente et à la gloire à venir.
Nous déclarons donc, en nous autorisant des Ecritures, que les dix-neuf siècles environ de cet âge de l’Evangile ont eu pour but, non de donner au monde une épreuve pour la vie ou la mort éternelles, mais le triage, le choix, l’élection ou sélection de l’Eglise et sa conformité avec son Seigneur, comme participante de « sa résurrection » — la première résurrection. — Phil. 3 : 10 ; Apoc. 20 : 6.
Nous avons fait, dans le passé, deux erreurs sérieuses quant aux desseins de Dieu. D’une part, nous supposions, malgré l’autorité scripturaire que, au lieu de l’Eglise élue, le monde entier est maintenant à l’épreuve pour la vie éternelle ; d’autre part, nous raisonnions comme si l’Eglise faisait partie du monde et nous pensions que le jugement de l’Eglise était le jugement de tout le monde.
Ecoutons ce que disent les Ecritures relativement à l’Eglise : « Ils [les appelés] ne sont pas du monde comme moi, je ne suis pas du monde » « je vous ai choisis du milieu du monde ». « Qu’ainsi votre lumière brille devant les hommes afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Cr.) ; « au jour où il les visitera ». — Jean 17 :14-16 ; 15 :19 ; Matth. 5 16 ; 1 Pierre 2 :12.
Deux récompenses différentes.
Il existe une différence considérable entre la récompense promise à l’Eglise et celle qui est offerte au monde. Dans les deux cas, c’est la vie éternelle ; dans les deux cas, c’est la pleine harmonie avec Dieu, parce que l’Eternel détruit tous les méchants. — Ps. 145 : 20.
Nous lisons encore : « Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5 :12). Ainsi donc, l’acquisition de la vie éternelle, tant pour la classe de l’Eglise que pour le monde, signifiera un éloignement radical du péché et une pleine dévotion à Dieu et à sa justice ; en d’autres termes, le retour en plein accord avec le Père céleste et avec le Seigneur Jésus par les mérites du sacrifice de Christ. La différence sera d’ordre substantiel ou plutôt, quant à la nature. La récompense du monde sera la nature terrestre ; ou humaine avec la vie éternelle dans le paradis terrestre, l’Eden universel. L’homme n’a jamais perdu (ni par la désobéissance d’Adam ni d’aucune autre manière) et ne saurait perdre une condition spirituelle ou céleste (ou même un droit à cette condition), qu’Adam n’a jamais possédée ni connue.
Adam fut fait homme « un peu moindre que les anges » (Hébr. 2 : 7). Sa couronne de gloire et d’honneur fut une couronne terrestre ; sa domination s’exerçait sur les bêtes des champs, les oiseaux des cieux et les poissons de la mer ; voilà ce que l’homme perdit. Jésus en paya au Calvaire le prix de rédemption [la valeur de rachat]. Et ce sont ces choses perdues, ces choses même, que Jésus et son église rendront à l’humanité pendant les mille ans du règne messianique, ainsi qu’il est écrit : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». — Luc 19 :19.
Participants de la nature divine.
La récompense de l’Eglise, la vie éternelle, la perfection et l’harmonie avec Dieu sera sur un plan spirituel entièrement différent du plan humain. L’homme devenu parfait sera de nouveau un peu moindre « que les anges », mais l’Eglise, comme corps de Christ, partagera l’exaltation de son Seigneur bien « au-dessus de toute principauté, autorité, puissance et domination et de tout nom qui se nomme » (D.), en un mot, « la nature divine ». — Eph. 1 : 21; 2 Pierre 1 : 4.
Cette récompense supérieure est accordée à l’Eglise, nous spécifie la Bible, en vertu d’une alliance spéciale de sacrifice (Ps. 50 : 5-14). La classe de l’Eglise, comme son Seigneur, doit sacrifier la nature terrestre, les intérêts, espérances et buts terrestres et doit être engendrée du Père à une nature spirituelle, céleste, afin de participer à la première résurrection, avant que le royaume du Messie puisse être établi pour le bonheur de l’humanité en général — le salut du monde hors de l’esclavage du péché et de la mort.
Ainsi, l’apôtre écrit que « la création gémissante attend la révélation des fils de Dieu » (Rom. 8 : 19). « Nous sommes maintenant [les] enfants [fils] de Dieu et ce que nous serons — ô sublime et glorieuse pensée ! — n’a pas encore été manifesté, mais nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables ». Notre changement à la résurrection nous fera semblables au Sauveur ainsi qu’il est écrit : « Nous serons tous changés, en un instant, en un clin d’œil », parce que « la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu » — 1 Jean 3 : 2 1 Cor. 15 : 50-52.
T.G. 6/1912
Plus supportable pour Sodome
Luc 10 : 12-16
Par la bouche du prophète Ezéchiel (16 : 44-60), l’Eternel nous entretient particulièrement au sujet des Sodomites ; il nous dit pourquoi eux et leur ville furent exterminés et aussi pourquoi les Israélites furent rejetés de sa faveur. Plus loin cependant il explique que quand il fera miséricorde à Israël à cause des pères, en les ramenant dans leur pays et, selon ses promesses, en leur accordant pendant le Millénium de plus grands privilèges, alors aussi il sera ému de compassion envers les gens de Sodome, les restaurera dans la vie, dans leur premier état, dans tout ce qui fut perdu, en les faisant participer aux biens du rétablissement de toutes choses. Oh, que les dispositions et les plans de Dieu sont grandioses ! On pourrait cependant dire, ce sont là des bénédictions futures ; mais notre Seigneur fait comprendre que certaines grandes tribulations se fondraient sur les villes de Galilée. De quelles sortes furent-elles ? Réponse, le peuple des villes de la Galilée et de toute la Palestine fut enveloppé dans ce grand temps de détresse avec lequel se termina l’âge judaïque et où les Juifs furent rayés de l’existence comme nation et dispersés parmi tous les peuples. C’était une grande détresse et une perte douloureuse pour les gens de Chorazin, Bethsaïda et Capernaum, en comparaison de ce qu’ils auraient pu jouir s’ils avaient été attentifs au message de Jésus, s’ils étaient devenus des disciples et parvenus ainsi à la co-hérédité dans le Royaume avec le Seigneur, les apôtres et tous les saints.
Mais comment sera-ce plus supportable, ou plus favorable, dans l’âge du Millénium, pour le peuple de ces villes païennes que pour celui des villes de Galilée ? Les conditions millénaires ne seront-elles pas les mêmes pour tous et à la portée de tout le monde ? Oui, en effet, seulement chaque homme ne sera pas prêt au même point à profiter de ces circonstances bénies du Royaume. C’est une loi de la nature qu’une bénédiction jadis méprisée, une vérité rejetée, si elle est de nouveau offerte, est par cela même plus difficile à être saisie. C’est ce que notre Seigneur donne à entendre en disant aux Juifs, qui s’efforçaient de faire des prosélytes parmi les nations : « Vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte et quand il l’est devenu, vous en faites un fils de la géhenne [de la destruction] deux fois plus que vous ». Des vérités reçues dans des conditions favorables, mais dans un cœur non préparé, ne sont pas réellement des bénédictions ; elles sont souvent plutôt nuisibles. Lorsque les conditions du Règne des mille ans seront faites manifestes aux Sodomites et à ceux de Tyr et de Sidon, ils seront sans doute plus préparés à s’y soumettre, à les accepter et à s’y conformer, que ceux qui ayant déjà eu une portion de lumière, mais ont été ingrats et infidèles envers ce qu’ils voyaient. Nous pouvons donc nous attendre à ce que ce sera « moins rigoureux » au jour millénaire du jugement pour plusieurs des peuples païens — plus favorable pour eux d’entrer en harmonie avec les arrangements miséricordieux du Seigneur — que pour d’autres qui ont beaucoup joui et qui ont occupé des places élevées dans les systèmes juifs et chrétiens, mais dont les cœurs ont été loin d’apprécier les principes de justice, etc., que leur position impliquait.
T.G. 5/1904
Comment j’ai trouvé la Vérité
par HORACE A. RANDLE, missionnaire en Chine
Durant de longues années, il n’y avait en Chine qu’un seul témoin de la vérité présente. C’était Downing, habitant Tchéfou. Elle appartenait avant à la mission des presbytériens, mais ayant trouvé en 1883 un numéro égaré du « Watch Tower » (Phare anglais) et y ayant lu un article concernant le rétablissement de toutes choses, elle se décida à s’abonner au « Watch Tower ». Dès ce moment, elle annonça elle-même la vérité, mais je crains bien que le grand nombre de mes confrères dans le Shantung ne l’aient considérée plutôt comme un original auquel il fallait passer bien des manières de voir extraordinaires. Moi-même je m’abonnai en 1892 au « Watch Tower », pour lui faire plaisir, mais ne le lisais que superficiellement et comme il me paraissait annoncer des doctrines universalistes, je le mis de côté, ne me souciant pas d’entacher d’universalisme mon orthodoxie bien acquise. Mais j’usai avec bénédiction du Nouveau Testament « Emphatic Diaglott*), que j‘avais acheté aussi en cédant aux instances de Miss Downing.
Peu à peu je m’aperçus que rejeter l’universalisme n’était pas le premier devoir du chrétien. J’appris que certaines choses sont universelles. La lumière du soleil est universelle. Elle remplit la terre et éclaire les justes et les injustes. L’amour de Dieu est également universel (Jean 3 : 16). La lumière et la vérité divines sont également destinées à devenir universelles (Jean 1 : 9 et Es. 11 : 9) la doctrine de la rédemption elle-même sera universellement prêchée (1 Tim. 2 : 6 ; Jean 12 : 32). Mais mes préjugés contre l’universalisme me retinrent quatre années dans l’obscurité et ce ne fut qu’en 1896 quand je lus l’Aurore du Millénium, vol 1, que j‘eus le courage de croire à l’universalité des éléments que je viens de nommer.
J’avais vu en cette année l’Aurore du Millénium annoncé dans le « Times » de Londres et comme j’avais toujours porté grand intérêt à la question du retour du Seigneur, Miss Downing me prêta le premier volume, mais deux ou trois jours plus tard j’en reçus un second exemplaire : ma mère me l’envoyait sans que je le lui aie demandé ! Je rendis alors à Miss Downing l’exemplaire qu’elle m’avait prêté et partis pour ma station, à quatre journées de Tchéfou. Pendant le voyage en chaise portée par des mulets, je lus pour la première fois le « Plan des Ages ». Cette lecture m’ouvrit les yeux et j’admirai de plus en plus la belle et profonde explication qu’elle offrait de la Bible. Plus tard je reçus les volumes Il et III et continuais à lire sans que mon admiration diminuât. En novembre 1896 je m’adressai pour la première fois à Alleghény, pour renouveler l’abonnement au « Watch Tower » et demander d’autres informations sur le sujet qui m’occupait. Puis je relus les trois volumes avec ma femme et ensuite je les relus encore avec mes enfants et j’eus la grande joie de voir que Dieu permit à ma femme et à ma fille aînée d’accepter la vérité.
En 1897, j‘entretins mes collègues de ce qui remplissait mon cœur. Je commençai par leur parler du caractère du jour du jugement, car depuis que j’avais lu l’Aurore je m’apercevais avec joie que les intentions de Dieu à l’égard de l’humanité étaient infiniment supérieures à ce que je m’étais toujours représenté et qu’elles lui accordaient une occasion on ne peut plus favorable d’entrer dans la vie éternelle.
La question de la trinité m’arrêta un moment; mais je vis bientôt que ce n’était pas honorer le Père ni le Fils que de faire du Seigneur Jésus plus que ce qu’Il est selon le clair enseignement de la Bible et je reconnus non seulement que tous les hommes devaient honorer le Fils ainsi qu’ils honorent le Père, mais encore que c’était là la volonté suprême de Dieu le Père.
Lorsque, enfin, en 1898 j’étais parvenu à la ferme conviction que le témoignage rendu par mes nouveaux amis était bien celui qui venait de Dieu et que je m’aperçus que les doctrines diverses répandues au sein de la chrétienté nominale lui étaient opposées, je ne pris conseil ni de la chair ni du sang, mais envoyai ma démission à l’église baptiste. Ayant ainsi les coudées franches je me mis à annoncer à d’autres la vérité qui m’avait rempli d’une telle joie et d’une telle assurance. Je réussis à organiser une douzaine de petites réunions des missionnaires mes plus proches voisins, mais ce fut par correspondance que je fis mon principal effort pour annoncer la bonne nouvelle à tous les missionnaires de l’Extrême-Orient. Je fis donc imprimer une lettre circulaire destinée à mes collègues travaillant dans les 500 stations de la Chine, du Siam, de la Corée et du Japon, puis à chaque lettre nous ajoutions des traités et quelques lignes écrites à la main, pensant qu’ainsi nous attirerions mieux l’attention de nos correspondants qu’en leur adressant simplement des imprimés sous bande. Le nombre de ces lettres atteint finalement 2.324, soit 1.847 pour la Chine, 385 pour le Japon, 72 pour la Corée, 20 pour le Siam, etc…, et celui des traités expédiés ainsi atteint 5.000.
La plupart des missionnaires ne répondirent pas. Nous nous y étions attendus, sachant que bien des gens sont si pressés de travailler pour Dieu qu’il ne leur reste pas un moment pour écouter quand il leur parle. Un certain nombre de réponses cependant me parvinrent, bien différentes les une des autres. Quatre de mes correspondants m’accusèrent de blasphème, un docteur en théologie exprima la crainte que je n’eusse perdu la raison, tel autre argua que j’étais sur le point de devenir incrédule. Quelques-uns déplorèrent, que j’eusse abandonné la foi, tels autres me supplièrent de revenir à l’Evangile pur et simple ; mais aucun d’eux ne reconnut la perle précieuse que j’avais trouvée. Quelqu’un m’écrivit « Je suis bien peiné de voir que le malin vous a égaré et vous conjure de ne pas devenir un apôtre de Satan, un esprit trompeur… Nous vivons dans un temps dangereux et je vous mets en garde contre celui, qui parcourt le monde tantôt comme un lion rugissant, tantôt comme un ange de lumière ». — Un autre écrivait « C’est précisément ce que Paul disait à Timothée des hommes pervers deviendront toujours plus pervers et, égarés eux-mêmes, ils égareront les autres. Je suis désolé de penser que vous, Dr. Randle, soyez au nombre de ceux qui ont été égarés par ces hommes pervers ». Ces deux correspondants étaient des amis que j’estimais beaucoup; avec bien d’autres ils me considèrent maintenant comme fou. Que le Seigneur leur pardonne !
Quelques uns pourtant remercièrent et se montrèrent disposés à accepter le message du temps de la moisson. Une dame chinoise très instruite, entre autres m’écrivit « En lisant les traités que vous avez bien voulu m’adresser, l’intérêt, qu’ils éveillaient en moi, se changea peu à peu en vrai délice et je ressentis un bonheur que je n’avais jamais connu auparavant. Plus je lis, plus je ressens le besoin de lire, car bien que je voie toujours plus clairement, il y a bien des choses encore que j’aimerais savoir. Je désire posséder l’Aurore du Millénium et la brochure sur les tourments éternels. Dites-moi s’il vous plait, comment il faut faire pour vous en envoyer le montant, je vous en serais très reconnaissante ».
En tout nous avons pourtant vendu 90 « Aurores » et 38 brochures (sur les tourments éternels et sur le symbolisme du « tabernacle dans le désert », etc.). Un jeune missionnaire, qui acheta les quatre volumes de l’Aurore en anglais, apprit à aimer la vérité qu’ils annoncent, sortit de son « église » et annonce maintenant, dans le nord de la Chine, la vérité pour son propre compte. Quatre autres missionnaires lisent et étudient actuellement ces volumes, mais n’ont pas encore eu le courage de sortir de « Babylone », les circonstances leur rendant ce pas difficile. J’ai trouvé en outre à Shanghaï une personne prête à vendre 25 volumes et pourrai-je en répandre encore dès qu’on m’en demandera. Ainsi j’ai la confiance que l’œuvre de la moisson se développera encore davantage jusqu’à ce que tous aient reçu au moins un témoignage de la « vérité présente ». Nous voyons donc que l’œuvre de la moisson prend de plus en plus d’extension dans l’Extrême-Orient jusqu’à ce que chacun ait entendu rendre témoignage de la vérité.
Mais il reste avéré que la grande majorité des chrétiens n’a pas d’oreilles pour entendre le message de la moisson ! Il en fut ainsi du temps de Christ, il en est ainsi maintenant. Absorbés par leurs propres œuvres, beaucoup prêchent en Son nom et font pour Lui des choses étonnantes (Matth. VII, 22), mais ils n’en sont pas moins aveugles et sourds comme les Pharisiens du temps de Christ, ne connaissant ni ne faisant la volonté de leur Père céleste. Oui la porte et le chemin sont étroits et le nombre de ceux qui trouvent la vie à laquelle ils mènent, est bien, bien petit ! Puissions-nous ne jamais oublier de chercher humblement et soigneusement quelle est la volonté du Père à notre égard, et demeurant en Christ, afin de recevoir son esprit, puissions-nous être rendus capables non seulement de faire cette volonté, mais encore d’y reconnaître l’immensité de l’amour et de la bonté de Dieu.
W. T. 15 mai 1~0O T.G. 6/1904
Afflictions (Souffrances)
— A qui celles de Christ s’appliquent-elles ?
Question. (1910). — Si Saint Paul « achève en sa chair ce qui manque aux souffrances de Christ pour son corps qui est l’Eglise », si c’est en faveur de l’Eglise, comment peut-on appliquer ce texte pour dire que l’Eglise souffre en faveur du monde comme antitype du bouc de l’Eternel alors que Paul dit bien que ses souffrances sont en faveur (pour le bien) de l’Eglise ? Ce texte s’applique-t-il à l’Eglise ou à Paul seulement ?
Réponse. — L’Eglise et Christ souffrent la même souffrance et dans le même but. Nous devons avoir part aux souffrances de Christ et non pas à quelque autre souffrance différente. Vous ne souffrez pas pour le monde et le bouc ne souffrait pas pour le monde — pas du tout. La souffrance ne réside que dans la mise à mort. Le bouc n’avait rien à voir avec ce que l’on faisait du sang. Il s’en trouve qui oublient cela. Nous oublions vite que dans tout ce qui fut typifié il y avait la mise à mort du taureau et la mise à mort du bouc. Qui mettait à mort le taureau ? Le Souverain Sacrificateur. Qui mettait à mort le bouc ? Le Souverain Sacrificateur. Le bouc ne se tuait pas lui-même n’est-ce pas ? Assurément pas. Ce qu’il faut voir c’est le point suivant : Notre Père Céleste exposa à Jésus qu’Il lui serait agréable de lui voir donner sa vie dans l’intérêt de la cause du Seigneur et du peuple du Seigneur. Jésus démontra sa loyauté en acquiesçant à cette demande et il nous dit à vous et à moi que nous pourrions aller et faire de même, montrer notre loyauté et donner notre vie pour les frères. C’est là tout ce que vous avez à faire et rien d’autre. Vous n’avez rien à voir ni à faire avec la manière dont Dieu récompensera cela. La récompense que Dieu vous promet si vous donnez votre vie pour les frères, c’est de devenir un membre du corps de Christ qui est l’Eglise. La récompense promise à Jésus était que s’il donnait sa vie pour les frères, il serait le Grand Messie, le Roi de Gloire. La promesse qui nous est faite à vous et à moi est de devenir des membres de son Corps.
La promesse de Dieu n’allait pas dans le sens qu’il en résulterait certaines choses pour le monde. Le sang de Christ apporte le pardon du péché du monde et ce qui peut être fait de votre sacrifice peut être compté par lui réellement pour le monde mais cela ne vous regarde en aucune manière. Cela ne vous concerne pas. Vous donnez votre vie dans le sens de sacrifier votre vie comme le Seigneur le demande. Vous n’avez rien à faire cependant avec ce qu’il fera avec le sang par la suite, cela ne vous regarde pas. Votre part est de faire ce qui vous incombe et ma part est de faire ce que je dois. Nous achevons les souffrances de Christ, les mêmes qu’il a souffertes et dans le même but, toutes pour le corps de Christ qui est l’Eglise. Vous et moi servons l’Eglise. Nous ne devons pas servir le monde. Ce que Dieu fera des mérites de ce sacrifice est une autre affaire
QUELQUES PENSEES
L’approbation de Dieu vaut mieux que l’admiration de tout un peuple.
La Bible dans la mémoire vaut mieux que la Bible dans une bibliothèque.
Ce qu’il nous faut, c’est moins de vernis et plus de vérité.
Acceptez que Dieu sache bien des choses que vous ne pouvez pas entièrement comprendre.
Bien que l’immensité de la grâce de Dieu soit devenue pour moi une pensée habituelle, elle ne cesse jamais d’être l’objet de mon admiration. N’est-il pas extraordinaire qu’il soit possible à un Dieu saint de justifier un homme impie ?
Mieux vaut un acte de la plus petite foi que les raisonnements les raisonnements les plus élevés.
A méditer
« Vaine vantardise ».
« Beaucoup d’hommes se vantent d’être bons, mais en vérité qui en trouvera un tel » ? Prov. 20 : 6
Le texte ci-dessus est une délicate réprimande, mais suffisamment claire et appropriée envers la vantardise qui est l’un des symptômes les plus explicite d’un orgueil démesuré et d’une présomption exagérée.
Nous parlons d’un orgueil démesuré, car trouver une personne totalement dépourvue de ce défaut et libre de tout égoïsme, non seulement en actions et en paroles mais aussi en pensées et sentiments, est peu probable sur cette terre.
L’égoïsme est si proche de l’instinct de conservation, qu’il est difficile pour beaucoup d’en distinguer la différence.
Il en résulte que certains, depuis leur enfance mûs par un indomptable instinct de conservation de soi, développent progressivement en eux ce défaut qu’est l’égoïsme à des limites transcendantes et néfastes, et pourtant ils ne se rendent pas compte et ne s’efforcent pas de le maîtriser. Chez eux, la vantardise est, pourrait-on dire, leur seconde nature.
Le texte, objet de notre méditation, s’applique non seulement aux personnes égoïstes et vantardes à l’extrême, mais aussi à celles qui sont sujettes à cette faiblesse à un degré moindre, ne sachant même pas que c’est une faiblesse, c’est-à-dire un défaut de caractère. La plupart des gens, nous dit le Proverbe, se vantent à l’excès de leur serviabilité. Cela semble indiquer, qu’en général il y a beaucoup plus de gens qui se vantent comparativement à ceux qui ne se vantent pas.
Une saine observation des habitudes psychiques et des prédilections humaines, nous enseigne que chez les gens simples et même chez les « sages de ce monde », une vantardise mesurée n’est nullement considérée comme un défaut.
Il est possible d’être d’accord avec une semblable opinion, mais avec certaines réserves, entr’autres : pour autant que la vantardise soit réellement tempérée, vraie, « justifiée », c’est-à-dire ni imaginée, ni exagérée et concerne quelque chose de réel, bon, digne d’approbation et de louange.
Il faut cependant reconnaître qu’une telle vantardise est relativement rare. Les gens de nature noble et honnête, bienveillantes, généreuses envers les autres, sont habituellement humbles, simples. L’humilité innée ne leur permet pas de se surestimer, ni de se vanter même de ce qui effectivement pourrait être digne d’approbation et de louange. Par contre la vantardise imaginée, exagérée ou fausse n’est même pas pensable chez de telles personnes. Si par nécessité exceptionnelle, pour témoigner de certains faits, etc… il leur arrive de devoir parler d’elles-mêmes, elles le font humblement, avec modestie et modération, sans exagération, sans vantardise indécentes.
Déjà par nature, ces personnes là comprennent ou plutôt ressentent, la véracité et la pratique de cette autre déclaration du Proverbe : « Comme il n’est pas bon de manger beaucoup de miel, ainsi chercher sa propre gloire n’est pas une gloire ». (Prov. 25 : 27 D).
C’est pourquoi la philosophie de ces gens-là est la suivante : « Que ce soit quelqu’un d’autre qui te loue et non ta bouche, un étranger et non tes lèvres. (Prov. 27 : 2).
Ce n’est pourtant pas ainsi que pensent et agissent tous ceux chez qui l’égoïsme est le mobile prédominant de leurs paroles et de leurs actions.
La vantardise est leur sujet de conversation préféré, mais comme ils ont peur de bienveillance et de serviabilité pour les autres, leur vantardise est plutôt exagérée, totalement fausse, stérile, peu sage. C’est à ceux-là que le proverbe (sujet de notre étude) s’adresse.
« La majorité des gens se vantent outre mesure de leur serviabilité ». Nous avons remarqué que les personnes vraiment serviables et nobles, sont par nature humbles. Parler d’elles-mêmes sera chose très rare, si c’est nécessaire ce sera sans exagération et sans imagination quelconques. Comprenant ce sujet de cette manière, il convient d’appliquer au mot « majorité », la majorité de ceux qui se « vantent outre mesure ». Le mot se « vanter » renferme en soi l’idée d’un éloge exagéré, démesuré. Par contre comprendre et parler occasionnellement de soi «humblement», comme selon la mesure que Dieu a départie à chacun (Rom. 12 : 3), capacités pour quelque chose, moyens de se rendre utile à quelqu’un, etc… n’est pas se vanter.
Ce que le Proverbe dans ce texte désapprouve, c’est la vantardise exagérée ou imaginée, résultant de l’égoïsme, d’une appréciation démesurée et erronée de soi-même et d’un désir de paraitre meilleur qu’on ne l’est en réalité.
L’idée ci-dessus est encore mieux exprimée dans la deuxième moitié du texte « Mais en vérité qui en trouvera un tel ? » Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas sur la terre de personnes véritablement nobles, serviables, bienveillantes, généreuses, magnanimes envers d’autres. En vérité, il serait logique de dire que proportionnellement elles sont peu nombreuses, mais il serait faux de dire qu’on ne peut en trouver nulle part. Malgré le péché et la dégradation de l’humanité, il y a encore des personnes nobles, serviables, bienveillantes qui selon la mesure de leurs moyens et possibilités sont prêtes à venir diligemment aider et réconforter ceux qui sont dans la détresse ou la souffrance.
Cependant parmi ceux qui « se vantent de leur serviabilité » et qui sont guidés même en faisant du bien aux autres, plus par l’égoïsme (désir de se mettre en vedette ou de se glorifier) que par l’amour pour Dieu et le prochain, il serait difficile de trouver quelqu’un qui est véritablement et sincèrement serviable.
En fait, accomplir quelque chose (fut-ce même bon) dans l’intention de se mettre en valeur et de se vanter, n’a en soi aucune valeur, ni aucun mérite. La serviabilité est une vertu, mais seulement si elle est accomplie d’une manière désintéressée par amour pour Dieu et le prochain. La recherche d’une récompense de la part des autres ou d’une louange humaine quelconque (donc également la vantardise) déprécie le service accompli, le rend même inutile, pécheur.
« Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé (fût une noble cause) et si je n’ai pas la charité (désintéressée) cela ne me sert de rien, car la « charité vraie, chrétienne » ne s’enfle pas, ne se vante point, ne fait rien de malhonnête, ne cherche point son intérêt, ni sa propre gloire. (1 Corint. 13: 3-5).
(Traduit de Straz, 5/1961)
Le jugement de l’offrande en sacrifice
Question — A qui s’applique Hébreux 9 : 27. Et comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela, (le) jugement »
Réponse — Aucun passage des Ecritures n’a peut-être donné lieu à autant de malentendus que celui-ci. Il est absurde de le séparer du contexte, comme si l’Apôtre avait pu tout à coup s’écarter du sujet qu’il traitait jusque-là. Savoir : Christ, antitype du Souverain Sacrificateur, en contraste avec des sacrificateurs terrestres, et de supposer qu’il parle ici de l’humanité en général, alors qu’elle n’a aucun rapport avec le sujet. En effet, appliqué à l’humanité en général, ce verset constituerait une inexactitude : il n’est pas vrai que Dieu ait réservé à l’homme… « de mourir et après cela un jugement ». Au contraire, ce qui était réservé à Adam, s’il était resté homme parfait, c’était de vivre, c’est tandis qu’il était ainsi destiné à vivre qu’il subit son jugement, c’est-à-dire qu’il fut mis à l’épreuve. Et c’est parce qu’il échoua dans cette épreuve que fut appliqué la sentence de mort. La mort est le châtiment : elle doit venir après le jugement et non avant. L’Ecriture, il est vrai, nous enseigne qu’il doit y avoir un autre jugement ou épreuve pour toute l’humanité (et pour certains, pour les croyants, cette épreuve est déjà en cours), mais ceci n’est pas dû à ce qu’il avait été « réservé » qu’il en serait ainsi, mais parce que Christ nous a rachetés de la sentence originelle de mort en payant la rançon une fois pour toutes. Et dans cette nouvelle épreuve, dans ce nouveau jugement qu’il nous a ainsi assuré, c’est encore le même principe que dans le cas d’Adam qui prévaudra. Savoir : « Il est réservé » aux rachetés de vivre s’ils obéissent au grand Législateur. Il ne leur est pas « réservé» de mourir et personne ne subira la mort sauf les pécheurs volontaires, qui périront dans la seconde mort. La totalité des humains sera réveillée de la tombe. Un des résultats de la rédemption, c’est que la totalité des humains sera réveillée de la mort, afin qu’ils passent en jugement, c’est-à-dire afin de subir une épreuve (Jean 5 : 28, 29). Ce jugement, cette épreuve doivent de toute façon, précéder la sentence de la seconde mort.
Pour rendre plus claire la pensée de l’Apôtre exprimée dans ce passage, nous pourrions peut-être la paraphraser en ces termes
Nous venons de voir comment les sacrificateurs juifs et leur service dans les lieux saints sur la terre représentaient en type le Christ Jésus et son service dans les lieux célestes. Maintenant remarquons que, comme il est réservé aux hommes – à ces sacrificateurs — de mourir une fois, en type, ainsi qu’il est figuré par les animaux qu’ils immolaient « pour eux-mêmes » au lieu de s’immoler personnellement. Et après cela le jugement… quand le sacrificateur passait derrière le voile, pénétrant dans le sanctuaire où résidait la gloire (Shékinah) de l’Eternel, pour offrir le sang du sacrifice et recevoir le jugement de Dieu en cette affaire : si, à cet instant, le sacrificateur n’était pas frappé de mort, s’il restait en vie, cela impliquait que tout avait été fait dans l’ordre et que le sacrificateur était jugé digne d’être prêtre pour le peuple et de retourner devant ce dernier comme messager de grâce et de faveur pour bénir et pour pardonner les iniquités, c’est-à-dire tenir quitte de la condamnation pesant sur chacun pour ces iniquités ; si, par contre, l’offrande n’avait pas été faite dans les conditions requises, s’il y avait quelque chose que Dieu ne pouvait pas accepter, son jugement marquait sa défaveur et le sacrificateur était frappé de mort en passant sous le second voile : telle était la loi (Lévitique 16 : 2).
Cette interprétation est en harmonie non seulement avec le sens du verset précédent, mais encore avec celui du verset qui le suit.
Ainsi, de la même manière, le Christ aussi ayant été offert une fois, étant mort en personne pour porter les péchés de plusieurs — et nous avons la preuve dans le don du Saint Esprit, à la Pentecôte, que son sacrifice a été agréable à Dieu et que le sacrificateur vit et que Dieu a rendu un jugement par lequel Il accepte son sacrifice — manifestant ainsi sa faveur à notre égard, à nous pour qui le sacrifice avait été fait.
Apparaîtra une seconde fois sans péché — cette fois, non comme offrande en sacrifice pour le péché, ni comme sacrificateur, mais dans la gloire et la majesté de sa haute fonction symbolisée par les magnifiques vêtements de cérémonie portés par les grands-prêtres ou souverains sacrificateurs de l’ordre d’Aaron.
A salut ceux qui l’attendent, c’est-à-dire pour sauver, pour libérer l’humanité du joug du péché, de la mort et de tout le cortège de maux, maladies, peines et ‘douleurs.
W.T. 1901 – p. 182
CE QU’EST L’AMOUR PARFAIT
L’amour parfait est doux (gentil, aimable, docile et affable. L’amour parfait nous montre notre ignorance, et fait naître un désir irrésistible de dissiper les ténèbres, et d’entrer dans le domaine de la connaissance réelle, sur laquelle on peut se reposer. Quand on se dit qu’on va dépasser la sagesse de ses maîtres ; qu’on a une tendance à pontifier, à critiquer ses condisciples, et à se poser en modèle pour l’assemblée entière, on a quelque peu sujet de craindre de n’être pas animé de l’esprit de Dieu. La propre sagesse usurpe facilement la place de la sagesse divine, Satan « se transforme en ange de lumière » même aux yeux de qui s’occupe des choses les plus saintes. Le plus sûr moyen de servir les fins qu’il poursuit, c’est d’induire les gens à penser qu’on arrive à la sainteté par des méthodes exceptionnelles et en étant animé d’un esprit indocile et arrogant.
(Sions W.T., février 1880)
POEME
« Raconte à tous cette bonne nouvelle,
Parle du temps de repos s’approchant;
Que Celui mis à la croix criminelle,
Avant bien peu doit régner puissamment.
« Apporte à tous les opprimés du monde
Le message du prochain Jubilé,
De l’âge d’or, où le bonheur abonde,
Où le salut pour tous est révélé.
« Quoique, pour un moment, la nue épaisse
Cache l’aube du ciel bleu de printemps.
Bientôt le beau soleil de la promesse
Va se lever pour rayonner mille ans.
« Mille ans gloire future de la terre
C’est l’heureux jour prédît depuis longtemps
C’est de Sion l’aurore pleine et claire,
Que les Prophètes prévirent de tout temps ».
Réponse a quelques questions intéressantes
Explications de Jean y, 25 et Apoc. XX, 12~
Question : Si au moment de la résurrection la vie éternelle est accordée à tout le monde, dans quel sens devons-nous interpréter les expressions Jean 5 : 25 et Apoc. 20 :12 ?
Réponse Nous lisons dans Jean 5 : 25 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront ».
Ce verset s’applique au temps présent comme au siècle à venir. Nous qui étions morts dans nos fautes et dans nos péchés, qui sommes maintenant justifiés librement par la grâce de Dieu, par la foi au sang rédempteur et qui nous sommes consacrés au Seigneur, sommes regardés comme vivants à Dieu, ressuscités d’entre les morts. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. La vie qui durera éternellement a commencé en lui comme nouvelle créature et sera rendue parfaite ou complète lors du changement de gloire, d’honneur et d’immortalité à la première résurrection. Ainsi que l’apôtre l’explique, cette classe victorieuse porte maintenant le trésor de la nouvelle nature dans des vases de terre imparfaits, ignobles et corruptibles. Le corps est semé corruptible, il ressuscitera incorruptible, il est semé méprisable, il ressuscitera glorieux, il est semé infirme, il ressuscitera plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel.
Nous sommes amenés à comprendre ce qui aura lieu pour le monde en général au Millénium par l’accomplissement des paroles du Seigneur et nos propres expériences. Premièrement le réveil, puis la voix du Fils de Dieu, le message des conditions auxquelles la vie peut être continuée éternellement, sera publié dans tout le monde afin que chaque créature l’entende et le comprenne clairement ; il sera pourvu abondamment à la connaissance de la grâce de l’Eternel qui remplira toute la terre. Quelques-uns peuvent refuser d’entendre, refuser d’obéir. Ces derniers seront châtiés et battus des verges s’ils refusent d’obéir ; la déclaration du prophète est très explicite, le pécheur mourra à l’âge de cent ans et cependant mourra comme qui dirait dans l’enfance, parce que dans les favorables conditions, proposées alors, chacun pourrait en obéissant vivre au moins jusqu’à la fin du siècle des mille ans. Après cette ère, chacun sera responsable directement vis-à-vis de Dieu le Père. C’est pendant ce Règne millénaire que la voix du Seigneur, la voix du grand Maître, la voix de l’Epoux et la voix de l’Epouse disent viens à ceux qui l’entendent et obéissent ; et quiconque dira « viens » et boira de l’eau vive librement, progressera pas à pas jusqu’au recouvrement de tout ce qui fut perdu, et de plus même et aura accès aux choses que Dieu avait mises en réserve pour notre père Adam et qui eussent été son partage s’il était resté obéissant à Dieu.
Nous lisons Apoc. 20 : 12 : « Je vis les morts, les grands et les petits qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres ». (Segond).
C’est une brève description de l’œuvre du règne de mille ans. Le monde entier sera mis à l’épreuve devant le trône, le trône du Règne millénaire, le trône de Christ. La version Osterwald dit : « qui se tenaient debout devant Dieu », mais ceci ne concerne pas avec ce qu’on lit dans les anciens M. S. grecs. Le monde sera mis en jugement devant le trône de Christ à travers l’ère du Millénium, dans le même sens que l’Eglise a été en jugement pendant l’ère de l’Evangile. Le jugement du monde nous est dépeint dans Matth. ch. XXV, où les deux classes qui seront trouvées parmi les hommes seront séparées en brebis et en boucs, laquelle division est l’œuvre du Millénium ; séparation des vraies brebis qui seront trouvées dignes de la faveur divine éternellement, d’avec celles de la nature des boucs qui refusent de soumettre leur volonté à celle du Seigneur et qui ne seront pas estimées dignes des faveurs du Millénium.
Le jugement ou l’épreuve de ces derniers n’aura pas lieu d’une autre manière que celle que Dieu nous a déjà fait connaître dans sa Parole. La Bible est maintenant un livre scellé au monde, compris seulement par ceux qui sont à lui parce qu’il le leur a révélé par son Esprit. « Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent » : « Qui est-ce qui a connu la pensée du Seigneur ? » Pendant le Millénium les livres de la Bible, Genèse Exode… Matthieu, Marc, Luc, etc., seront ouverts au monde entier, seront parfaitement connus, clairement, et les grandes leçons qu’ils enseignent seront renforcées, ainsi que notre Seigneur le déclare aux Juifs : « La parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour [qui est le Millénium] ». — Jean 12 : 48.
L’Eglise est jugée au temps présent, non selon ses œuvres, mais selon sa foi, ses œuvres sont requises simplement en témoignage de la sincérité de sa foi ; mais lorsque le jugement ou temps d’épreuve du monde sera là il n’en sera pas ainsi. Les choses maintenant mystérieuses, sombres et cachées seront aplanies simples et facilement comprises, et la récompense offerte maintenant à la foi ne le sera plus car la foi sera changée en connaissance dans une large mesure : « la connaissance de l’Eternel remplira toute la terre ». De plus Satan étant lié et toutes les conditions favorables, il convient que le Seigneur, le roi de l’Univers, exige de chaque être humain qui reçoit la connaissance, les œuvres qu’il est en état d’exécuter, ils seront jugés selon leurs œuvres. L’expérience progressant, la science et la force étant augmentées sous la bénédiction du Règne de Christ, rendront possible une augmentation de bonnes œuvres d’obéissance, et ces bonnes œuvres seront la mesure du progrès mental, moral et physique de chaque individu. Celui qui sera fidèle dans les bonnes œuvres atteindra, sous les récompenses du jugement, la mesure complète de la perfection de vie, tandis que ceux qui n’obéiront pas de tout leur cœur ne seront pas jugés dignes de conserver la vie qui était à leur portée et seront condamnés à la seconde mort.
Dès le commencement de leur bénédiction et à l’ouïe de la voix du Fils de l’homme, la vie nouvelle sera pour ainsi dire dans leurs propres mains, soit pour la diminuer, soit pour l’augmenter, sous la bénédiction et la direction du Seigneur. L’autre livre de vie ouvert alors contraste avec celui ouvert maintenant. Le livre de vie ouvert pendant l’âge de l’Evangile est celui dans lequel les noms des membres de la vraie Eglise sont écrits et dont le Seigneur n’effacera pas nos noms si nous sommes fidèles à notre alliance. Ce livre de vie sera complet à la fin de cet âge, il n’y sera plus rien ajouté, mais un autre livre de vie sera ouvert pour le monde et quiconque prend la résolution par la grâce de Dieu d’user de la vie éternelle que le Rédempteur met à sa portée au commencement des temps de rétablissement de toutes choses peut n’en être jamais effacé ; mais par obéissance à la voix et au jugement du grand Roi avoir part à toutes les bénédictions de rétablissement et de perfection.
T.G. 1/1905
Puissent la droiture et la vérité avoir le dessus
Après avoir démontré que ni la Bible, ni le raisonnement ne soutiennent le moins du monde la doctrine, que des tourments éternels soient le salaire du péché, nous remarquons que seules les différentes confessions, les églises, les recueils d’hymnes et les traités de théologie les soutiennent. Grâce à la lumière croissante dont nous jouissons de nos jours, l’intelligence s’éclaire et la foi en cet horrible et diabolique préjugé des âges passés diminue de plus en plus. Mais, hélas cela ne provient guère de ce que la chrétienté serait plus ardente à chercher la vérité de la parole de Dieu et plus jalouse de son caractère en détruisant volontiers les idoles de dogmes et de croyances qu’elle s’est créées. Non, elle s’incline encore devant des faussetés admises malheureusement, elle s’applique à les défendre et perd son argent et son temps à les soutenir quoique, au fond du cœur, elle en ait honte et les nie en secret. Il s’ensuit que le Christianisme et la Bible sont méprisés par des cœurs honnêtes et que beaucoup de chrétiens de nom deviennent hypocrites et à moitié incrédules. La parole de Dieu bien que révérée de nom ne l’est plus en pratique puisque l’église nominale croit à cet ancien blasphème prétendu biblique. C’est ainsi que la vraie ancre de vérité et de salut, la Bible, est désavouée par ceux mêmes qui y tiendraient plus et qui en seraient bénis s’ils n’avaient été trompés par des enseignements reçus.
Voilà ce qui produira prochainement d’abord une incrédulité sans gêne, puis l’anarchie. Tant de chrétiens au cœur tiède, qu’ils soient en chaire ou dans les bancs d’une église, ont une responsabilité d’autant plus grande qu’ils savent déjà ou devraient savoir mieux. Il y en a qui, volontairement, ne disent pas toute la vérité, calomnient le caractère de Dieu, s’hébètent et se trompent eux-mêmes pour l’amour de la paix, de leurs aises ou d’avantages terrestres. Le ministre qui risquerait de perdre son emploi et sa réputation, d’être « affermi» dans la fange de l’erreur, en parlant d’une vérité peu populaire est considéré comme un homme courageux, même si, ignominieusement, il évitait de signer ses écrits.
Si ceux qui font profession de christianisme étaient tout à fait droits vis-à-vis d’eux-mêmes et fidèles à Dieu, ils apprendraient bien vite que « leur crainte n’est qu’un précepte de tradition humaine » (Esaïe 29 : 13). Si chacun reconnaissait Dieu pour vrai, tout homme pour menteur (Rom. 3 ; 4), et toute croyance humaine imparfaite, un grand pas serait fait rapidement pour détruire tant de fausses croyances. La Bible serait alors étudiée et appréciée comme jamais auparavant et son témoignage, que le salaire du péché, c’est la mort (l’anéantissement) et qu’elle en est la «juste rétribution », serait de suite reconnu et approuvé — Hébr. 2 : 2.
T. G. 1/1904