CHRIST NOTRE PÂQUE A ÉTÉ SACRIFIÉ POUR NOUS

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Exode XII, 1-17 et 1 Cor V, 7

Le cœur de Pharaon paraît avoir été toujours plus endurci quand, par la miséricorde divine et au moyen de Moïse, les plaies disparaissaient, sur sa demande. Ainsi que Dieu l’avait vu et annoncé à l’avance, la bonté divine, au lieu d’amener Pharaon à la repentance, parait l’avoir endurci encore davantage. Mais Dieu annonça à Moïse que la dixième et dernière plaie suffirait pour briser la résistance de cet homme au cœur dur et pour obtenir son consentement à la sortie libre du peuple d’Israël. Avant que la peine fût prononcée, Moïse demanda à Pharaon s’il était décidé, oui ou non, de laisser partir Israël ensuite de la réponse négative il avertit Pharaon que la conséquence du refus serait un terrible malheur qui frapperait l’Egypte. Il est probable qu’alors Moïse se rendit immédiatement dans le pays de Gosen afin d’y préparer le peuple pour la sortie. Leurs voisins égyptiens leur donnèrent librement des joyaux d’or et d’argent ainsi que d’autres choses précieuses ; apparemment le peuple égyptien désirait que les Israélites sortent et il regrettait que son roi soit ainsi entêté. Sans doute les Egyptiens reconnaissaient que d’une façon quelconque Dieu était avec les Israélites et contre les Egyptiens un fait que Pharaon ne savait reconnaître. Nous ne savons combien de temps les enfants d’Israël employèrent à leurs préparatifs de départ, mais nous osons bien admettre que ce fut un temps d’indécision pour Pharaon et pour tous ceux qui connaissaient la dernière menace annoncée par Moïse et Aaron. Nous sommes certains que les préparatifs durèrent plusieurs jours si ce n’est pas plusieurs semaines, car, entre autres prescriptions, chaque famille devait choisir, un agneau (mâle) substitutif d’un an, sans défaut, pour la cérémonie religieuse, c’était l’agneau pascal et cette fête a été observée depuis par le peuple juif. L’agneau devait être choisi, séparé des autres et gardé particulièrement dès le dixième jour du mois d’Abib (nommé ensuite Nisan) et le quatorzième jour du mois il devait être immolé entre les deux soirs (entre 6 heures du soir d’un jour et 6 heures du soir du jour suivant — le jour ordinaire juif). Sa chair devait être rôtie et son sang devait servir à asperger les deux poteaux et le linteau de la porte. C’est le 14ème jour, lorsque l’agneau rôti était mangé avec les herbes amères. Les hôtes étaient réunis en groupes de famille et tous prêts à partir ; des sandales aux pieds, le bâton à la main, ils étaient tout prêts à émigrer de l’Egypte le matin du 15ème jour. Le récit, ainsi qu’il nous est relaté dans l’Exode est très intéressant et fut toujours précieux pour les Hébreux, la loi concernant cette émigration servit comme un des principaux poteaux indicateurs dans l’histoire de ce peuple. Pour les chrétiens la signification de cet événement a une plus grande importance encore. A lui, comme Israélite antitypique, toute cette manière d’agir parle de la délivrance antitypique par la main du Moïse antitypique, à la fin de la nuit et au commencement du jour pascal antitypique. Notre texte « Car aussi notre pâque Christ a été sacrifiée »(1 Cor. 5 : 7), identifie notre Seigneur Jésus, comme agneau antitypique, et le sacrifice qu’il donna avec la délivrance que nous attendons et qui est à la porte.

Les chrétiens de toutes dénominations reconnaissent Christ comme agneau pascal antitypique et le souper de notre Seigneur est reconnu comme souper commémoratif de l’antitype de la pâque, soit des églises catholiques, soit des anciennes communautés protestantes. Comme les Hébreux célébrèrent annuellement la fête de Pâque, ainsi ces églises célébrèrent le Vendredi-saint par un souper symbolique, connu comme la sainte Cène du Seigneur et rappelant aux participants la miséricorde divine qui fut plus tard étendue à « l’Eglise des premiers-nés ».

Revenons à notre sujet pour remarquer quelques traits et leur signification pour les Israélites antitypiques. Le choix de l’agneau pour le 14ème jour du mois correspond à la date à laquelle notre Seigneur s’offrit comme roi à Israël, monté sur un ânon, à la fin de son ministère lors du premier avènement, soit exactement au 10 de Nisan. Alors cette nation aurait dû le recevoir et l’accepter mais au lieu de l’agréer ils cachèrent leurs visages de sa face et ne virent pas en lui la beauté (Es. 53 : 2-3) que le peuple comme tel y cherchait. C’était le 14 Nisan quand notre Seigneur célébra la pâque avec ses disciples, de bonne heure le soir. En cette même nuit, mais plus tard, il fut trahi, il fut condamné et crucifié et ensuite, mais encore le même jour, il fut enseveli. Tout cela s’exécuta le 14ème jour entre les 2 soirs, entre 6 heures après-midi où le jour juif commence et 6 heures du soir de la journée suivante où il se termine ; le 15 au soir les Juifs célébraient la pâque.

Nous célébrons cette fête d’une manière antitypique, en nous nous y réjouissant de la grâce de Dieu à notre égard. Mais le repas du Seigneur doit être le 14 Nisan, en souvenir de l’agneau de Dieu égorgé. La nuit durant laquelle le sacrifice pascal fut mangé représente l’âge évangélique présent —un temps sombre durant lequel le péché et le mal triomphent encore, ou les ténèbres couvrent la terre et où le peuple du Seigneur jouit des mérites de Christ, notre agneau pascal et reconnaît sa chair comme véritable nourriture.

Avec l’agneau, les Juifs prenaient aussi du pain sans levain, pur, sans fraude, comme type de l’exemption du péché il symbolise les précieuses promesses qui nous viennent de notre Père céleste par notre Seigneur Jésus. « C’est ici le pain qui descend du ciel » (Jean 6 : 50). De même que les Hébreux mangeaient leur pain et leur agneau, de même les Israélites antitypiques prennent part au mérite volontaire de Christ, à sa grâce, mais ils ont aussi part à l’amertume des persécutions, des épreuves et des difficultés représentées par les herbes amères. De même que les Hébreux étaient chaussés quand ils mangèrent, préparés pour le voyage au matin, les véritables Israélites de l’âge évangélique qui participent de ces grâces, reconnaissent ce temps comme celui où ils sont encore en Egypte et ils soupirent après le pays promis par la pratique ils montrent au monde qu’ils sont pèlerins et étrangers sur cette terre et qu’ils cherchent la patrie céleste. Pourtant la délivrance ne vint pas durant la nuit où l’agneau pascal fut mangé, mais bien au matin suivant. De même la délivrance des Israélites spirituels n’a pas lieu durant la nuit du péché et des troubles où règne le dieu de ce monde ; elle vient au matin du Millénium, que nous espérons, attendons et pour lequel nous prions « Que ton Règne vienne » — « Dieu la secourt [l’Eglise vainqueur] dès l’aube du matin ».— Ps. 46 6.

C’est une erreur de croire, comme quelques-uns le font, que la pâque se rapporte au passage d’Israël à travers la mer rouge, que ce soit directement ou indirectement. Le nom vient de « passer », « préserver » ou « épargner » par rapport aux premiers-nés d’Israël durant la nuit où l’agneau pascal fut mangé et où le sang fut mis sur les poteaux des portes. L’ange destructeur était dans le pays d’Egypte et tout premier-né égyptien fut frappé, mais les premiers-nés israélites furent sauvés à la condition toutefois que le sang fût trouvé sur les poteaux et le linteau des maisons où ils habitaient. Tout Israélite qui n’aurait par respecté le commandement divin et qui n’aurait pas mis du sang extérieurement sur les poteaux de la porte, ainsi que ce]a était commandé de Dieu par Moïse, aurait certainement aussi enduré la peine comme les Egyptiens — le sang était le signe distinctif entre ceux qui étaient le peuple de Dieu et ceux qui ne l’étaient pas. Que peut signifier ceci pour les Israélites selon l’Esprit ? Nous répondons que l’aspersion du sang symbolise la foi en l’œuvre de délivrance de notre Seigneur, comme notre agneau pascal. Il est attendu de celui qui reconnaît la parole de Dieu à ce sujet — que sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon —(Héb. 9 : 22) et l’importance de la mort de notre Seigneur, qu’il le confesse ainsi que cela est représenté par l’aspersion du sang au côté extérieur du domicile.

Le sang répandu sur la porte signifie que tous ceux qui étaient à l’intérieur croyaient à ce sang et se trouvaient sous son mérite efficace. Il est remarquable de constater que cette doctrine de la rédemption par le sang de Christ, qui a subsisté plus ou moins distinctement durant des siècles, est maintenant mise en doute par beaucoup à la fin de notre âge cela même par ceux qui portent le nom de chrétiens et dont quelques-uns se donnent comme docteurs et partisans de la haute critique. Selon le point de vue divin tous ceux-là sont des Egyptiens et non des Israélites. Tous ceux que le Seigneur reconnaît comme son peuple, comme de « véritables Israélites » sont ceux qui le reconnaissent encore, ainsi que sa parole et son œuvre, qu’il a accomplie pour eux, par l’effusion de son sang précieux, notre agneau pascal Jésus-Christ.

La doctrine de la substitution [de Jésus, homme, qui s’est donné à la place du premier homme] est très marquée dans ce type. Comme le sang représente la vie tant qu’il coule dans les veines, il représente la mort une fois répandu. Et puisque la peine de mort était sur notre race, il était nécessaire que Jésus mourut pour nos péchés. C’est pourquoi la condition acceptable par Dieu durant cet âge évangélique pour être reconnus (pour ses enfants) c’est la rédemption par le sang de Christ. Le sang devait être un signe, un témoignage prouvant la foi de ceux qui étaient dans la maison où il était répandu. Ce n’était pas le signe de Dieu, mais de la part de l’homme. Dieu voulait préserver, mais chaque Israélite qui voulait être préservé, devait voir qu’il accomplisse sa partie du programme.

N’oublions pas de remarquer que tous les Israélites n’étaient pas en danger de mort mais seulement les premiers-nés ; ceci est un trait remarquable et très important du type. Il enseigne que, tandis que la délivrance arrivera au matin, pour tous ceux qui aiment le Seigneur et sa justice (pour les premiers-nés comme pour les autres) il y aurait cependant une épreuve particulière pendant la nuit — avant le matin du Millénium — et cette épreuve particulière ne serait que pour les premiers-nés. Qui furent ces premiers-nés ? Ils représentaient l’Eglise des premiers-nés, dont les noms sont inscrits dans les cieux le « petit troupeau », engendré à une nouvelle nature et à la co-hérédité avec notre Seigneur Jésus dans le royaume à venir. Il y en a encore d’autres qui seront libérés de la puissance de Satan et du joug du péché, ainsi que cela est représenté par la délivrance de tout Israël de la puissance et du joug de Pharaon pourtant les seuls qui sont en danger pendant cette nuit, les seuls qui sont préservés pendant cet âge évangélique, sont le petit troupeau, l’Eglise des premiers-nés. Ceci est distinctement le langage du type et ne peut être expliqué autrement. Rappelons qu’après le souper pascal dans le nouvel ordre de chose les premiers-nés préservés en cette pâque, représentent les Lévites, desquels à leur tour sortent les prêtres, un petit troupeau, et c’est justement ainsi qu’annonce l’apôtre « vous êtes… une sacrificature royale ». — 1 Pierre 2 : 5, 9.

Ainsi que nous l’avons déjà remarqué cet agneau pascal a son antitype en Christ notre agneau pascal, qui a été immolé pour nous et auquel nous avons part. Notre Seigneur institua pour nous, l’Israël spirituel, un service commémoratif à la place du service typique observé par l’Israël charnel. Il fut introduit dans la même nuit durant laquelle il fut trahi, la même nuit où il mangea, comme Juif, le souper pascal. Il prit du pain, du vin pour se présenter comme le véritable Agneau de Dieu antitypique, qui ôte les péchés du monde, et il commanda à tous ceux qui étaient ses vrais disciples, de célébrer dorénavant la pâque antitypique au lieu de la pâque typique observée par les Juifs. Toutes les fois que vous faites ceci (que vous célébrez la pâque) faites-le en mémoire de moi (et non pas plus longtemps en souvenir de la délivrance typique). D’année en année cette fête fut célébrée jusqu’au temps présent et elle l’est encore maintenant.

Mais quelques-uns du peuple de Dieu furent confus à ce sujet et perdirent de vue le fait que c’était un souvenir de l’antitype de la pâque juif ils se crurent autorisés à prendre liberté sans en être autorisés par le Seigneur. Jusqu’à un certain degré ils sont excusables car depuis l’introduction de cette institution, soit depuis 18 siècles, l’adversaire introduisit beaucoup de fausses doctrines et habitudes chez les disciples de Jésus, entre autres la doctrine de la Messe, qui signifie une répétition du sacrifice de Christ et pratiquée par des prêtres, lesquels créent à nouveau Christ en chair et le sacrifient une seconde fois dans la messe pour les péchés de ceux pour lesquels la messe est célébrée. Les protestants qui sortirent de la papauté, rejetèrent la doctrine de la Messe, mais, comme elle était si souvent célébrée, ils pensèrent que le souper commémoratif du Seigneur était également sans limites par rapport aux temps et saisons. En outre ces anciennes églises qui observent la date de la pâque pour le souper du Seigneur, ont accepté une nouvelle méthode de compter qui est en contradiction avec celle en usage chez les Juifs selon cette nouvelle méthode le jour commémoratif tombe toujours sur le vendredi le plus rapproché de la date exacte, de sorte que le dimanche suivant — Pâque — symbolise la résurrection de notre Seigneur au premier jour de la semaine.

T.G. 4/1905

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