— 1 Cor. IX, 22. —
Il n’échappe à aucun d’entre nous combien notre ennemi cherche à tourner en mal toutes choses que dit et que fait le directeur de ce journal. Satan est toujours aux aguets pour tirer profit des faiblesses et préjugés humains, et pour calomnier, diffamer et faire soupçonner du mal de toutes choses. Notre Seigneur attira l’attention sur cela en son cas particulier. Il dit que quand Jean-Baptiste vint s’abstenant de pain et de vin, les gens disaient « qu’il a un démon ». Et quand le Fils de l’homme est venu mangeant et buvant, ils dirent « Voilà un amateur de bonne chère, un buveur de vin » (Luc 7 :33, 34-St.). En un mot, Dieu ou son peuple ne peuvent rien faire sans que l’adversaire et ceux qui ont son esprit de suspicion y trouvent à blâmer. Le disciple doit y passer comme le Maître.
Ceux qui ne sont pas d’accord avec l’Evangile que nous prêchons et ceux qui sont d’un esprit jaloux se chagrinent en notant les bénédictions du Seigneur qui accompagnent l’œuvre de la moisson. Oui, les bénédictions que nous cherchions, pour lesquelles nous nous donnions depuis 40 ans (écrit en 1912) et que nous savons devoir discontinuer bientôt, ce sont ces bénédictions qui excitent chez nos ennemis l’envie, la colère, la haine et la médisance. Ils savent d’avance que tout ce que nous faisons pour coopérer avec le Seigneur à la publication de la vérité dans le monde entier doit être mauvais. Ainsi on nous accuse d’orgueil et d’ambition parce que nous nous servons de méthodes de gens d’affaires pour propager « la bonne nouvelle ».
Saint Paul de son temps ne se lassait pas pour cela « Pour moi, dit-il, il m’importe fort peu d’être jugé par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-même… Celui qui me juge, c’est le Seigneur » (1 Cor. 4 3-4). Nous ne nous sentons pas obligés de dire à ceux qui nous en veulent pourquoi notre photographie apparaît dans les journaux qui publient nos sermons, ou pourquoi nous portons tel et tel habit. Ça ne les regarde pas. S’ils étaient comme les gens du monde, bien élevés, ils feraient attention à eux-mêmes, ce serait à leur avantage présent et futur. Ils devraient prendre à cœur l’avis de Paul : « Mettez votre honneur à vivre tranquille, à vous occuper de vos propres affaires ». — 1 Thess. 4 : 11.
A nos amis, cependant, nous leur disons : Nous n’avons changé en aucun point. Si nous avions à choisir ce serait une vie tranquille. Il nous est pénible et ennuyeux de paraître si important aux yeux du public. Nous pourrions facilement couper court à tout cela et retourner dans l’obscurité. Pourquoi ne le faisons-nous pas ? Parce que, comme nous le croyons, ça ne ferait pas l’affaire de Dieu. C’est à lui que la vérité doit d’être arrivée aujourd’hui, à un degré de popularité, culminant bientôt, hélas en un effet en apparence désastreux, qui pour avoir été si immensément répandue sera d’autant plus pénible à supporter. De même que cinq jours seulement s’écoulèrent entre le temps où le peuple criait : Hosanna devant le Seigneur jusqu’à celui où ils le crucifièrent, ainsi nous ne nous attendons à aucune vraie popularité du monde ou des princes d’église, des scribes et des pharisiens de nos jours, sans sa réaction inconsidérée et haineuse.
Mais, advienne que pourra Nous nous servons de tout ce que les facilités modernes actuelles nous permettent d’employer, en annonçant tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher (Actes 20 : 27) aussi sagement et aimablement qu’il nous est donné de le faire. Nous laissons notre cause et celle de nos calomniateurs entre les mains du Seigneur présent et nous nous contenterons de tout ce qu’il décidera.
Quand le temps de Dieu sera venu où il nous dira : C’est bon, c’est assez nous serons réjouis de nous voir « changés en un instant » comme cela nous est promis. Mais en attendant nous voulons compter nos afflictions aussi légères que possible et nous en réjouir comme en tout ce que nous traversons. Ni les calomnies ou d’autres oppositions de nos ennemis ne doivent nous faire dévier du sentier qui, comme nous le croyons, nous est désigné clairement par le Seigneur. — Matth. 5 :11, 12 ; 11 :18,19.
T.G. 1/1912