Le but et la manière du retour de notre Seigneur Janvier

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[BROCHURE ECRITE PAR C.T. RUSSELL EN 1877]

(SUITE)

CHAPITRE II

LA MANIERE DE LA SECONDE VENUE DE CHRIST

Après avoir étudié le but du retour de notre Seigneur, la manière dont Il viendra est un sujet de grand intérêt pour ceux qui « aiment son apparition » et attire notre attention. Le lecteur gardera en mémoire que le sujet est ici traité d’une façon abstraite, sans aucune allusion au temps de l’événement, qu’il soit proche, même à la porte, ou distant de milliers d’années dans l’avenir ; de plus ces pages n’ont pas été écrites pour le monde, mais pour « la maison de la foi », pour ceux qui acceptent la Bible comme la Parole de Dieu et dont « le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal » (Hébreux 5 : 14). L’expérience a prouvé ce que les Ecritures déclarent si clairement, à savoir « que l’homme naturel ne reçoit pas les choses de L’Esprit de Dieu », il peut en comprendre les arguments, mais « elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, car c’est spirituellement qu’on en juge ». – 1 Cor. 2 : 14.

Pour que nous puissions avoir un bon fondement, une base pour nos futures investigations, nous nous demanderons premièrement : « Qu’est-ce qu’un corps spirituel ? Quelle est sa puissance, et par quelles lois est-il gouverné ? » Nous avons rencontré ici quelques objections ; nous n’avons pas le droit de jeter des

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regards curieux dans les choses cachées de Dieu, dans celles « que l’oeil n’a point vues, que l’oreille n’a pas entendues et qui ne sont pas montées au coeur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment ». Nous donnons notre assentiment à ces deux propositions, mais nous croyons que nous ne pouvons pas trouver par l’étude de la Parole de Dieu – et nos recherches se tiendront à cette Parole – ce qu’Il n’a pas révélé. La précédente citation des Ecritures – 1 Cor. 2 : 9 – concerne l’homme naturel, ou animal, et en la lisant, en rapport avec les trois versets qui la suivent, l’objection disparaît, car l’Apôtre déclare : « Dieu nous les a révélées par l’Esprit » qui nous a été donné « pour que nous puissions connaître les choses que Dieu nous a données par sa grâce », et dans les derniers mots du verset 13, il nous donne la règle qui nous permet de comprendre, lorsqu’il dit : « Employant un langage spirituel pour les choses spirituelles ». Nous pouvons inverser cette règle et comparer des choses spirituelles avec des choses terrestres, mais alors nous recevons les ténèbres au lieu de la lumière. Voyons comment utiliser la règle de l’Apôtre.

Il existe un corps spirituel ainsi qu’un corps naturel, un corps céleste ainsi qu’un corps terrestre. Ils sont distincts et séparés (1 Cor. 15 : 38-49). Nous savons ce qu’est le corps naturel, charnel, car nous en avons un actuellement ; il est de chair, de sang et d’os, car « ce qui est né de la chair est chair » et, comme il y a deux sortes de corps, nous savons que le spirituel n’est pas composé de chair, de sang et d’os. C’est un corps spirituel et « ce qui est né de l’esprit est esprit ». Nous ne savons pas de quelle matière est fait un corps spirituel, car « ce que nous serons n’a pas encore été manifesté », mais « nous serons semblables à Lui » [Christ].

Les anges ont des corps spirituels. Christ fut ressuscité des morts comme corps spirituel ; ce fut Sa seconde naissance. D’abord, né de la chair en tant que corps charnel, « puisque les enfants participent au sang et à la chair, II y a participé Lui-même » (Hébreux 2 : 14). Il fut « mis à mort quant à la chair mais rendu vivant quant à l’esprit ». Il fut relevé comme corps spirituel. Cette résurrection fut Sa seconde naissance. Il fut le « Premier-né (*) d’entre les morts » « le premier-né d’entre plusieurs frères ». Les membres de l’Eglise sont ces frères, leur seconde naissance sera du même genre que la sienne, c’est-à-dire l’obtention d’un corps spirituel lorsqu’ils seront élevés à Sa ressemblance, – « étant rendus semblables au glorieux corps de Christ ». Cette seconde naissance doit être précédée d’un engendrement de l’Esprit – conversion – comme la naissance de la chair est précédée d’un engendrement de la chair. D’abord ils sont engendrés de la chair, nés de la chair, semblables au premier Adam, le terrestre ; puis ils sont engendrés de l’Esprit, nés de l’Esprit à la résurrection, semblables au second Adam, le céleste. « De même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste » (1 Cor. 15 : 49). Tous ceux qui sont engendrés de l’Esprit sont en quelque sorte à l’état embryonnaire, attendant la naissance. La Tête (Christ) est née ; nous attendons l’adoption, à savoir la rédemption du corps ; « la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement » attendant la naissance de l’église des premiers-nés. Nous espérons donc acquérir une information générale au sujet des corps spirituels en examinant des faits se rapportant aux anges et à Christ après Sa résurrection, « employant un langage spirituel pour les choses spirituelles » – 1 Cor. 2 : 13.

Premièrement, les anges peuvent être et sont fréquemment présents quoique invisibles ; car « l’ange de l’Eternel campe autour de ceux qui sont siens et les délivre » ; et « Ne sont-ils pas tous des

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(*) Le premier ressuscité corps spirituel. Lazare et d’autres furent ressuscités avec des corps naturels, de chair, et moururent de nouveau. Ceux qui ressuscitent ensuite avec des corps spirituels sont « ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement ». Les mots traduits par engendré et né dans nos Bibles sont tous issus du même mot grec GENERO ; nous devons donc adopter le mot le mieux adapté au contexte dans lequel nous le trouvons. « Maintenant nous sommes fils de Dieu » ; bien que nous ne soyons pas encore nés, nous sommes des fils engendrés ; l’embryon naturel est un fils avant la naissance.

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esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Héb.1 : 14). Etes-vous un héritier du salut ? Alors, sans

aucun doute, ils exercent leur ministère en votre faveur ; sont-ils visibles ou invisibles ? Ils sont certainement invisibles. Elisée fut entouré d’une armée d’Assyriens, son serviteur eut peur ; Elisée pria l’Eternel, les yeux du jeune homme s’ouvrirent et celui -ci vit les montagnes qui entouraient Elisée couvertes de chariots de feu et de cavaliers de feu (ou comme de feu). Le Seigneur, également, après Sa résurrection comme être spirituel, fut présent mais invisible pendant trente-trois jours et quarante nuits (ne se montrant que sept fois à Ses disciples).

Deuxièmement, les anges peuvent et sont apparus comme hommes. Le Seigneur et deux anges sont apparus à Abraham qui leur prépara un souper qu’ils mangèrent. Abraham crut d’abord qu’ils étaient « trois hommes » et ce fut seulement quand ils furent prêts à partir qu’il découvrit que l’un d’eux était le Seigneur et que les autres étaient deux anges qui partirent ensuite pour Sodome et délivrèrent Lot (Genèse 18 : 1). Un ange apparut à Gédéon tel un homme puis s’est fait connaître. Un ange apparut au père et à la mère de Samson ; ils pensèrent qu’il était un homme jusqu’au moment où il monta au ciel dans la flamme de l’autel (Juges 13 : 20). L’ange de l’Eternel apparut à Moïse comme une flamme de feu : le buisson était tout en feu et il ne se consumait point (Exode 3 : 2). L’ange de l’Eternel apparut aux enfants d’Israël dans le désert comme une colonne de nuée le jour et une colonne de feu la nuit. (Exode 13 : 22 et 14 : 19). Beaucoup d’autres cas peuvent sans aucun doute revenir à l’esprit du lecteur. Dans quelques-uns des cas précités, ils apparurent comme hommes, mais ni le Seigneur ni les anges ne sont des hommes.

Troisièmement, dans leur condition normale, les corps spirituels sont glorieux ; on dit fréquemment qu’ils sont glorieux et brillants. L’aspect de l’ange qui roula la pierre du sépulcre « était comme l’éclair » (Matth. 28 : 3). Daniel vit un corps spirituel glorieux dont les yeux étaient comme des flammes de feu, son visage brillait comme l’éclair, ses bras et ses pieds ressemblaient à de l’airain poli et le son de sa voix était comme le bruit d’une multitude ; devant lui, Daniel tomba comme un homme mort (Daniel 10 : 6). Jean, sur l’île de Patmos, vit le corps glorieux de Christ (Apoc. 1 : 14) et le décrit avec le même langage : Sa voix était comme le bruit de grandes eaux, ses yeux étaient comme une flamme de feu, ses pieds étaient semblables à de l’airain ardent, comme s’il eut été embrasé dans une fournaise (Il était si brillant que Jean pouvait à peine le regarder) ; Jean tomba à Ses pieds comme mort et le Seigneur lui dit de ne pas avoir de crainte : « Je suis Celui qui était mort ; voici, je suis vivant aux siècles des siècles » (Apoc. 1 : 17, 18). Saul de Tarse vit le corps glorieux de Christ. Celui-ci brillait d’une lumière plus brillante que celle du soleil à midi. Saul perdit la vue et tomba par terre (Actes 9 : 3, 4), etc.

Nous avons ainsi trouvé des corps spirituels vraiment glorieux ; cependant, sans un miracle soit par l’ouverture de nos yeux pour les voir, soit par leur apparition sous une forme humaine, ils sont invisibles. Cette conclusion se confirme quand nous examinons les plus petits détails de ces manifestations. Le Seigneur ne fut vu que par Saul, « les hommes qui l’accompagnaient…ne voyaient personne » (Actes 9 : 7). Les hommes qui étaient avec Daniel ne virent pas l’être glorieux qu’il décrit, mais une grande crainte les saisit et ils prirent la fuite pour se cacher (Daniel 10 : 7). En Daniel 10 : 1 3 ce personnage glorieux déclare : « Le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours ». « Daniel, l’homme bien-aimé » de l’Eternel tomba comme mort devant celui auquel le prince de Perse avait résisté vingt et un jours. Comment est-ce possible ? Il n’est sûrement pas apparu en gloire au prince ; non, ou bien il fut présent mais invisible, ou bien il apparut sous une forme humaine.

Christ est aussi un être spirituel depuis sa résurrection. Durant sa présence de quarante jours précédant son ascension, Il apparut quelque sept ou huit fois à ses disciples ; où était-Il le reste du temps ? Il était présent mais invisible.

(A suivre).