LE VRAI BAPTEME EST L’ENSEVELISSEMENT DE LA VOLONTE HUMAINE DANS LA VOLONTE DE DIEU
SOMMAIRE. – Le baptême d’eau est un simple symbole de la consécration. – Ce n’est ni une aspersion ni une effusion d’eau mais une immersion. – L’ancienne créature est ensevelie dans le baptême. – La nouvelle créature se lève (ressuscite en quelque sorte) pour marcher en nouveauté de vie. – Baptisé du baptême de Christ. – Importance du symbole. – Importance beaucoup plus considérable du baptême réel. – C’est la mort à toutes choses sauf à la volonté de Dieu.
TEXTE : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie ». – Romains 6 : 4.
Dans ce sermon, notre attention est attirée sur le fait que le texte ne dit pas que nous sommes ensevelis par le baptême dans l’eau, ou que nous sommes aspergés d’eau, mais que nous avons été ensevelis par le baptême en sa mort. Dans le contexte l’apôtre ne dit pas un mot du baptême d’eau. Le baptême d’eau est simplement un symbole, une image du baptême réel. Dans le contexte l’apôtre Paul explique à différents points de vue le vrai baptême sans lequel le symbole n’est qu’une simple formalité. Quiconque reçoit le vrai baptême devient par cela même un membre du Corps de Christ, un membre de la nouvelle création. Mais quiconque n’a pas reçu le véritable baptême n’est pas une nouvelle créature, n’est pas un membre du Corps de Christ, même s’il avait été cent fois baptisé dans l’eau. Le vrai baptême est un baptême dans la mort de Christ ; il a lieu au moment où l’individu s’est consacré entièrement au Seigneur en faisant à Dieu un complet abandon de sa volonté afin de suivre ses voies et de Lui obéir jusqu’à la mort. Comme les Ecritures le disent quelquefois, nous donnons nos coeurs au Seigneur. Cet ensevelissement de nos volontés dans la volonté de Dieu est considéré comme notre mort, en tant qu’êtres humains. C’est pourquoi l’apôtre dit : « Vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ». Dès le moment de notre consécration nous ne sommes plus considérés comme des êtres humains terrestres, ayant des projets, des ambitions, des buts, des espérances terrestres, nous sommes considérés comme de nouvelles créatures en Christ. L’ensevelissement de notre volonté dans la volonté divine est immédiatement suivi par notre engendrement à une vie nouvelle, à une nouvelle nature.
LE BAPTEME D’EAU ETABLI COMME UN SYMBOLE
La chrétienté admet unanimement que le nouveau Testament enseigne le baptême mais il y a une grande confusion d’idées relativement à sa forme et à sa signification. Au second siècle de notre ère, la grande apostasie de la foi, prédite par les apôtres, avait atteint un tel degré que bien des croyances superstitieuses avaient été adoptées par l’église nominale. On admit que le baptême d’eau non seulement effaçait les péchés passés, mais apportait à celui qui le recevait des faveurs divines particulières qui ne pouvaient être obtenues d’aucune autre manière. Non seulement les croyants prenaient le baptême eux-mêmes, mais ils faisaient baptiser leurs
enfants, et comme ceux-ci étaient trop jeunes pour conclure un pacte de parenté avec Dieu, l’on fit un arrangement par
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lequel des personnes étrangères devenaient les parrains, les répondants de ces enfants. Il existe de nombreuses théories au sujet du baptême dans les différentes dénominations religieuses ; ces théories ne sont pas en harmonie avec les Ecritures. Ni l’aspersion, ni l’effusion d’eau ne peuvent symboliser en aucune manière la mort et l’ensevelissement. Le mot grec baptizo, traduit par baptême, signifie immersion, recouvrement d’eau, plongée ; le grec se servait d’expressions tout à fait différentes pour désigner l’aspersion, l’effusion légère ou l’arrosage. L’immersion est la seule forme scripturaire du baptême.
Le baptême prêché par la dénomination des « Disciples » est celui de Jean-Baptiste et non le baptême en Christ ; nos amis les Baptistes qui ont aussi adopté la vraie forme du baptême symbolique, comme les « Disciples », se sont attachés au symbole plutôt qu’à la réalité qui est une consécration jusqu’à la mort, ce qui nous est démontré par toutes les Ecritures. Ce n’est qu’après nous être rendus compte de la confusion des différentes théories de la chrétienté à ce sujet que nous pouvons apprécier la simplicité de l’enseignement des Ecritures.
LE VRAI BAPTEME EN CHRIST
Le baptême d’eau est donc une figure, une image symbolique de la consécration et l’immersion est la forme scripturaire du baptême. L’apôtre montre dans Romains 6 la profonde signification de l’ensevelissement avec Jésus. Dès le moment où le chrétien donne son coeur au Seigneur, il est considéré par Dieu comme mort. Ainsi donc comme nouvelle créature en Christ il doit marcher en nouveauté de vie, c’est-à-dire que sa ligne de conduite journalière doit être toute différente de celle du monde. Le chrétien est sous des lois bien supérieures à toutes les lois humaines. Sa loi est l’idéal le plus élevé, c’est la loi de Dieu. Le chrétien, qui est enseveli dans le baptême avec Christ, se lève (ressuscite en quelque sorte) pour marcher en nouveauté de vie. Pour le chrétien consacré, « les choses anciennes sont passées », les ambitions, les aspirations, le désir d’être célèbre, la soif de dominer sur la terre ou d’accomplir de grandes choses selon le monde, tout cela est passé ; tout cela a fait place à de plus hautes ambitions, de nouvelles aspirations à l’espérance d’avoir les faveurs de Dieu ; car le chrétien, étant devenu dès lors un enfant bien-aimé du Père, désire ardemment connaître la volonté divine et l’exécuter. A ces personnes-là est donnée la première loi générale qui est la loi d’or, la plus petite des lois divines : « Faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fissent » est la première et élémentaire loi de Dieu pour tous les chrétiens. Pour être un représentant du Seigneur, chaque chrétien doit aimer son prochain comme lui-même, il doit se comporter avec lui avec la bienveillance et la générosité qu’il voudrait que son prochain témoignât à son égard.
Mais le chrétien doit faire bien davantage que d’observer la loi d’or. Si Jésus n’avait fait qu’observer la loi d’or, l’humanité n’aurait pas été rachetée par le précieux sang du Fils bien-aimé de Dieu. Il aurait pu faire pour autrui exactement ce qu’il aurait demandé que l’on fît pour Lui et ne pas mourir pour la race déchue d’Adam. Son sacrifice comportait bien davantage que la simple observation de la loi d’or. La loi d’or est en somme la loi des Juifs qu’Israël ne put observer à cause de sa condition déchue.
Le chrétien peut observer cette loi que les Juifs déchus ne purent observer. Paul déclare que si l’Eglise de Christ n’est pas plus parfaite dans la chair que ne le furent les Juifs, cependant Dieu agit différemment avec l’Eglise ; Il sonde le coeur du chrétien et le juge selon les intentions de ce coeur ; s’Il voit chez le chrétien un coeur qui s’efforce d’aimer son prochain comme lui-même et de faire aux autres ce qu’il voudrait qu’on lui fît, Il est satisfait. Dieu a en effet pris des dispositions pour que ceux qui font de tels efforts puissent demeurer dans sa famille malgré leurs échecs et leurs faiblesses ; ils peuvent en effet confesser leurs fautes, demander pardon pour l’amour de Christ et être pardonnés.
COMMENT LE CHRETIEN ACCOMPLIT LA LOI
Dieu avait pris pour l’Eglise des dispositions qu’Il n’avait pas accordées
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aux Juifs. Les Israélites étaient régis par une loi typique, ils avaient un médiateur typique qui ne pouvait offrir une véritable expiation pour leurs faiblesses et obtenir qu’ils fussent jugés selon les dispositions du coeur. Mais par Jésus-Christ, le Père a réalisé ces dispositions-là pour l’Eglise, ses membres sont jugés selon leurs intentions sincères, selon leur bonne volonté. Si donc l’Eglise vit selon la loi d’or, aussi bien qu’elle le peut, elle est considérée comme ayant accompli la justice de la loi. Comme l’apôtre dit : « La justice de la loi est accomplie en nous, qui marchons non selon la chair mais selon l’esprit ». Bien que nous ne puissions jamais saisir complètement l’esprit de cette loi selon laquelle nous marchons, cependant « le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché ».
Dans son voeu de consécration, le chrétien a cependant consenti à faire plus que d’observer la loi d’or ; il s’est engagé à abandonner tous ses intérêts terrestres pour faire la volonté de Dieu, pour boire la coupe qu’Il verse à ceux qui suivent les traces de Jésus. Tout ce que le chrétien reconnaît comme étant la volonté de Dieu, il doit le faire, il doit boire la coupe et le faire avec joie, se réjouissant de faire la volonté du Père, même si la coupe est amère.
Nous avons à cet égard l’exemple du Maître. Peu de temps avant sa mort, Jacques et Jean avaient demandé d’être assis, l’un à sa droite l’autre à sa gauche, dans le Royaume messianique. Ce n’est pas l’égoïsme qui les poussa à faire cette demande, mais leur profond amour pour le Seigneur. Jacques et Jean étaient si sérieux, tellement zélés que le Seigneur les aimait tout spécialement. En réponse à leur requête, Jésus leur demanda : « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ou être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? » Telles sont les conditions de la vocation du disciple de Christ ; il est impossible de s’asseoir sur le trône sans boire la coupe.
BAPTISES DU BAPTEME DE CHRIST
Le baptême dont parlait notre Seigneur dans sa réponse à la demande faite par Jacques et Jean n’était pas le baptême d’eau. Notre Seigneur Jésus dit encore ailleurs : « Il est un baptême dont je dois être baptisé et combien il me tarde qu’il soit accompli ». Ce baptême fut accompli quand sur la croix Il s’écria : « Tout est accompli ». Tel est le baptême que doivent subir tous ceux qui veulent suivre le Maître, c’est l’immersion, l’ensevelissement de toute volonté personnelle dans la volonté du Père. Le baptême d’eau est un symbole de ce baptême-là ; mais le vrai
baptême de Christ fut son immersion complète, absolue dans la mort, donnant sa vie pleinement, complètement pour faire la volonté du Père.
Quiconque veut être assis avec le Maître sur son trône doit être si pleinement consacré pour accomplir la volonté de Dieu, si disposé, si prêt à boire la coupe du Seigneur, qu’il acceptera tout ce que le Père voudra lui envoyer. Le chrétien ne doit pas se verser sa propre coupe et dire qu’il fera ceci ou cela ; il ne doit pas non plus s’ensevelir lui-même. Cela est admirablement représenté dans le baptême d’eau. Là, le candidat se remet entre les mains de celui qui officie et abandonne sa volonté à celle de l’autre. Symboliquement il dit : Seigneur je me remets entre tes mains, prends-moi, ensevelis-moi de la manière que tu jugeras la meilleure. Sous une forme figurée le Seigneur prend possession d’un tel consacré et le reçoit dans la mort ; et c’est par son pouvoir que ce consacré sera ressuscité à la vie parfaite au-delà du voile, pour la gloire, l’honneur et l’immortalité, il sera rendu participant à la résurrection de Christ, c’est-à-dire à la première résurrection. Mais ceux-là seuls qui auront été ensevelis dans une mort conforme à la sienne ressusciteront semblables à lui. Ainsi ce symbolisme contenu dans le baptême correspond exactement au passage des Ecritures qui dit : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable ». De telles exigences dépassent de beaucoup la loi d’or qui ne demande que la justice et non le sacrifice. Ceux qui boivent à la coupe de Christ doivent ignorer le moi, leur personnalité et leurs préférences ; ils doivent se soumettre aux injustices pour l’amour de Christ ; ils doivent se sacrifier aussi. S’ils souffrent avec Lui, ils régneront
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aussi avec Lui, et les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire qui sera révélée aux saints du Seigneur.
L’IMPORTANCE DU SYMBOLE
Le baptême symbolique a une très grande importance. Il règne une grande confusion à cet égard parmi les chrétiens ; mais le vrai baptême de la volonté humaine immergée dans la volonté divine est l’essentiel. Celui qui connaît le véritable symbole et refuse d’être immergé, prouve par là qu’il n’est pas encore complètement mort à sa propre volonté. Ceux qui n’ont jamais compris que l’immersion dans l’eau est le seul vrai symbole ne sont cependant pas soumis à une obligation ; il en a été ainsi de beaucoup de vrais chrétiens qui ont subi la vraie immersion en Christ ; mais lorsque ces personnes arrivent à comprendre la chose comme les Ecritures la présentent, elles deviennent alors responsables à cet égard, dans la mesure de leurs connaissances.
Beaucoup d’enfants de Dieu trébuchent dans ce domaine-là. Cela ne veut pas du tout dire que le baptême d’eau soit la chose la plus importante ; car il y aura certainement des saints qui n’ont pas subi l’immersion et qui seront dans le Royaume céleste parce qu’ils firent de leur mieux et obéirent promptement à tout ce que Dieu leur montra. Mais dès qu’un enfant consacré de Dieu a reçu de nouvelles connaissances, sa responsabilité devient plus grande et il ne peut s’y soustraire. Si nous n’obéissons pas aux prescriptions du baptême symbolique, nous enlevons notre sacrifice de l’autel.
MORTS AVEC CHRIST
Tous ceux qui font une entière consécration au Seigneur, afin de mourir avec Lui, pour être sacrificateurs avec Lui au service de la vérité doivent se considérer comme séparés et distincts du monde qui les entoure. Ils ont pris l’engagement par contrat de mourir aux choses terrestres et ils ne peuvent donc en user que comme serviteurs de la nouvelle création. Comme nouvelles créatures en Christ ils deviennent vivants et participants aux espérances, aux buts et aux ambitions célestes par le Rédempteur ; c’est pourquoi, pour être en harmonie avec de telles espérances, leur vie doit être nouvelle, séparée et distincte de celle des autres personnes qui les entourent.
Le baptême dans la mort est le vrai, le réel baptême de l’Eglise comme il le fut pour notre Seigneur et Tête.
Le baptême d’eau n’est qu’un symbole, une image. Ceux qui sont appelés et acceptés par Dieu, qui consentent à boire à la coupe du Rédempteur et à être baptisés de son baptême seront sans aucun doute privilégiés et seront soutenus pour accomplir les désirs de leur coeur dans cette voie-là. Ceux qui seront immergés dans la mort auront aussi part à la première résurrection et aux gloires du Royaume à venir, pour lequel nous prions : « Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».
Sermon du Pasteur Russell.