Est-il bien de s’opposer à ce que nous croyons être une erreur ? Nous pensons que c’est notre devoir de mettre en garde le troupeau contre les hérésies, aussi sûrement que c’est notre devoir, à quelque degré que ce soit, de « paître le troupeau » au moyen de la « nourriture au temps convenable ». Christ a averti ses disciples, quand Il leur a dit : « Gardez-vous avec soin du levain [des doctrines] des pharisiens et des sadducéens ». (Matth. 16 : 6). On remarque que les Apôtres non seulement enseignaient la vérité, mais mettaient en garde contre la pénétration de l’erreur : « Mais rejette les discours vains et profanes ; car ceux qui les tiennent iront toujours plus loin dans l’impiété, et leur parole rongera comme la gangrène. Tels sont Hyménée et Philète, qui se sont détournés de la vérité, en disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui renversent ainsi la foi de quelques-uns ». (2 Tim. 2 : 16-18). Ce qui est vrai d’une erreur est vrai d’une autre, et c’est notre devoir d’enseignants de défendre aussi bien que d’enseigner. Défendez les auditeurs en défendant la vérité. La Parole inspirée est non seulement « utile pour enseigner », mais aussi pour convaincre, pour corriger et pour instruire dans la justice. Il est clairement enseigné dans la Parole que Dieu a placé sur la Tour de Garde des sentinelles qui sont responsables envers le peuple et qui doivent le mettre en garde contre toute approche de danger ; et si les sentinelles manquent à leur devoir, il leur sera demandé compte du sang du peuple.
C’est un devoir agréable de prêcher l’Evangile et aussi de présenter à la maison de la foi les nombreuses et belles vérités concernant le plan de salut que nous avons appris à connaître, mais ce n’est pas si agréable de défendre la vérité et de la protéger contre les erreurs. Si les premiers éléments de l’Evangile introduits au commencement de l’âge ont servi un si bon dessein pendant presque deux mille ans, il est possible que la lumière abondante de l’aurore Millénaire serve, du moins en partie, pendant l’âge qui arrive. Mais nous nous tenons encore en observation pour recevoir plus de lumière, et nous serons heureux d’accepter toute lumière qui vienne par d’anciens ou de nouveaux intermédiaires, si notre Père nous l’envoie. Mais nous ne pouvons pas accepter comme vrai ce qui est présenté par d’autres sans faire usage de notre propre jugement sur ce qu’enseigne la Parole. « Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon » est une déclaration inspirée qui nous montre quel est notre devoir et notre privilège. C’est notre devoir de recevoir la vérité, mais c’est aussi notre devoir de rejeter l’erreur.
Notre objectif est double : apprendre et enseigner. Nous croyons que Dieu nous a appelés à faire les deux. Si dans nos efforts pour enseigner nous constatons qu’il est
nécessaire de s’opposer aux enseignements des autres, nous ferons bien d’agir ainsi avec l’aide du Seigneur. Parfois le grand désir de trouver des choses nouvelles et sensationnelles comporte du danger. Mais lorsque notre foi dans les « premiers enseignements » est assaillie, nous sommes dans la nécessité de la défendre.
Nous considérons que les doctrines de la Réconciliation et de la Résurrection, telles que nous les enseignons, sont des éléments fondamentaux de l’Evangile et nous sommes prêts à les défendre. J.H.P.
W.T. 59 – 1879.