La profession de foi dans le Fils de Dieu

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Matthieu 16 : 13-28.

Texte d’or : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». (v.16)

Notre Maître, avec sagesse et avec une modestie convenable, hésitait à faire connaître ouvertement sa propre grandeur. Il laissait ses actions parler d’elles-mêmes et Il disait à ses disciples qu’Il provenait de Dieu, qu’il sortait de Lui et que, dans son pouvoir d’opérer des miracles et particulièrement dans ses enseignements, Il était le Doigt de Dieu et Son porte-parole. Jean-Baptiste avait été envoyé pour être son précurseur spécial. C’est lui qui déclara que Jésus était « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». C’est lui aussi qui déclara que le Maître était beaucoup plus grand que lui-même et qu’il n’était pas digne de délier la courroie de sa chaussure.

Après que Jean Lui eut rendu témoignage, en déclarant que « c’était Lui qui était le Fils de Dieu » et en disant qu’il vit le saint Esprit descendre sur Jésus comme une colombe, ce qui devait être un signe pour lui par lequel il pouvait reconnaître le Messie, le Maître estima que le temps était venu de porter l’affaire expressément à l’attention de ses disciples. Jean avait été jeté en prison et plus tard il fut décapité. Le témoignage prophétique de Jean fut accompli quand il dit de Jésus : « Il faut qu’il croisse et que je diminue ». La mission de Jésus et de ses Apôtres devenait chaque jour plus marquante et ceux qui avaient autrefois parlé de Jean se demandaient maintenant si Jésus n’était pas un prophète envoyé de Dieu ou s’Il n’était pas quelquefois le Messie. Est-ce que les chefs savaient vraiment s’Il était le Messie ? Certainement, si l’un d’eux lui a dit « Personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui » d’une certaine façon.

« Qui dites-vous que je suis ? »

Notre Seigneur interrogea d’abord ses disciples sur l’opinion générale que les gens avaient de lui. Il fit cela, non pas parce qu’Il l’ignorait, mais parce qu’Il voulait faire parler ses disciples sur ce sujet. Ils répondirent que selon certains Il était Jean-Baptiste et que selon d’autres Il était l’un des prophètes. Les idées des païens faisaient progressivement incursion parmi les Juifs. La doctrine de la réincarnation, entièrement antibiblique, transparaît dans ces réponses. Toutes ces réponses, bien entendu, étaient mauvaises, car les prophètes étaient tous morts et ils ne pouvaient reparaître qu’à la résurrection. Alors notre Seigneur posa à brûle-pourpoint cette question à ses disciples choisis : « Qui dites-vous que je suis ? » Le courageux saint Pierre, comme porte-parole de tous ses compagnons, répondit promptement : « Tu es le Christ (Messie), le Fils du Dieu vivant ». Ce fut la réponse même qui devait être formulée. C’était la vérité, mais notre Seigneur hésitait à la présenter, parce qu’Il préférait qu’elle vînt des disciples eux-mêmes et qu’elle eût ensuite son adhésion. Le Seigneur répliqua donc à Pierre : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père, qui est dans les cieux ».

Ce n’est pas que Pierre ait eu une vision ou une révélation spéciale, mais une vérité spirituelle aussi grande, qui faisait alors l’objet de discussions, ne pouvait être exprimée que par ceux qui étaient spécialement favorisés par le Père. Il est évident, en effet, que le même principe est toujours en vigueur, car nous lisons : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ». (Jean 6 : 44). Nous sommes attirés et appelés en premier par le Père jusqu’au moment où nous acceptons Sa grâce en Christ, où nous nous consacrons pour faire Sa volonté et où nous recevons l’Esprit d’adoption qui nous fait entrer dans Sa famille comme enfants de Dieu ; nous sommes alors placés dans l’école de Christ pour être enseignés de Lui. La leçon à apprendre est que les bénédictions spéciales viennent toujours non seulement lorsque nous croyons en Christ, mais aussi lorsque nous confessons Son nom aux autres et devant eux.

Saint Pierre – le roc – les clés.

Selon le texte grec, notre Seigneur répondit à Pierre : « Tu es Pierre [ou une pierre], et sur ce roc je bâtirai mon assemblée ». (Version Darby). Le roc sur lequel l’assemblée, c’est-à-dire l’Eglise, est bâtie est cette confession de saint Pierre. Saint Pierre lui-même n’était pas le roc, mais il était l’une des pierres vivantes bâtie par la foi sur le roc de la vérité. Ce fut ce même apôtre qui nous expliqua si admirablement le sujet, lorsqu’il nous assura que tous les croyants consacrés sont des « pierres vivantes » dans le temple de Dieu, dont le fondement et la pierre de faîte est Christ en qui nous sommes édifiés ensemble par l’opération du saint Esprit. – 1 Pierre 2 : 4-7.

La phrase : « Sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle » est une phrase très mal comprise. Les portes du hadès ne sont pas des portes de quelque lieu de torture ni des portes d’un purgatoire. Comme le texte grec l’indique, elles sont les « portes du hadès » et le mot hadès signifie un état ou une condition de mort. Ce passage aurait pu être traduit ainsi : « Les portes du tombeau ne prévaudront pas contre elle ». Cela veut dire que Christ Jésus invite l’Eglise à mourir avec lui, à participer à son sacrifice, à sa mort, et bien que, en apparence, les portes du hadès aient prévalu contre l’Eglise, contre le peuple de Dieu, pendant plus de dix-huit siècles, néanmoins, nous avons l’assurance qu’elles ne prévaudront pas contre elle pour toujours. Le Maître nous a donné l’assurance que par sa mort Il est devenu le Seigneur de tous et qu’Il a les clés de la mort et du hadès. Il a le droit d’ouvrir le hadès, la tombe, et d’en faire sortir tous ceux qui y sont descendus. Il nous assure qu’Il le fera, lorsqu’Il dit : « L’heure vient où, entendant sa voix, tous ceux qui sont dans les sépulcres en sortiront ». – Jean 5 : 28.

Néanmoins, pendant tous ces siècles, la foi a été requise pour croire à ces paroles ; en mourant avec Christ, ses disciples vivront avec Lui ; en participant avec Lui à sa mort, ils participeront aussi à sa résurrection, à la gloire et à l’honneur attachés à la nature divine. Par conséquent, les paroles de notre Seigneur signifient qu’il y aura une résurrection de ceux qui sont dans la tombe ; et puisque l’Eglise doit être « comme les prémices de ses créatures » (Jacques 1 : 18 ; Apoc. 14 : 4), sa résurrection implique, indirectement, qu’il y aura un relèvement de l’humanité, une ouverture des tombeaux pour en faire sortir chaque membre de la famille humaine.

Le don des « clés » du Royaume à saint Pierre ne se rapporte pas à des serrures ni à des barres dans le ciel, desquelles saint Pierre serait le gardien. L’Eglise au temps présent est le royaume des cieux dans son état embryonnaire, préparatoire, et saint Pierre eut le privilège d’accomplir l’oeuvre d’ouverture pour l’Eglise de l’Evangile. Il ouvrit la porte aux Juifs à la Pentecôte, lorsque, comme porte-parole du Seigneur, il expliqua publiquement le sens de la bénédiction de la Pentecôte et fit connaître les espérances qui s’ouvraient alors à tout Juif qui venait individuellement pour être membre de Christ. Il fit usage de la seconde « clé » pour ouvrir les mêmes privilèges du Royaume aux Gentils ; en effet, lorsque le temps vint où Corneille, le premier Gentil converti, devait être reçu, l’apôtre Pierre accomplit cette oeuvre. En prêchant l’Evangile à Corneille et en le baptisant en Christ, il ouvrit toute grande la porte aux Gentils, comme notre Seigneur l’avait prédit dans les paroles qui font l’objet de notre étude.

Le mandat confié à Pierre, d’après lequel tout ce qu’il lierait sur la terre serait lié dans le ciel et tout ce qu’il délierait sur la terre serait délié dans le ciel, est le même que celui qui a été donné aux autres Apôtres. (Voyez Matthieu 18 : 18). Cela ne veut naturellement pas dire que le Seigneur ait remis la direction des affaires à Pierre et qu’Il ait fait de lui le seigneur du ciel et de la terre, ni que quelqu’un des Apôtres ou que tous les Apôtres aient reçu un tel honneur. Cela veut dire simplement ceci : Dieu se propose d’utiliser Ses Apôtres et de les aider dans toutes leurs affaires de telle façon que l’Eglise entière puisse avoir confiance en eux et reconnaître leurs enseignements comme venant de Dieu. Si les Apôtres déclaraient que certains commandements de la Loi juive ne liaient pas les Chrétiens, nous devrions savoir que leurs déclarations sont vraies et que le déliement ou changement de ces obligations est reconnu dans le ciel. S’ils liaient certaines doctrines et certains enseignements, nous devrions savoir que ceux-ci sont liés et fermement établis dans le ciel. En d’autres termes, nous devons reconnaître les Apôtres comme des porte-parole de Dieu qui ne se trompent pas.

Le temps où Jésus devait être proclamé Messie ne vint qu’après Sa mort et Sa résurrection. Réellement, Sa dignité de Messie date de Sa résurrection. Jésus désirait que ses disciples sussent bien qui Il était et Il leur expliquait que sa mort et sa résurrection approchaient, mais Il ne souhaitait pas que ses disciples proclamassent cela au monde avant le temps voulu. Saint Pierre était peut-être fier d’avoir reçu l’éloge du Seigneur pour avoir bien parlé antérieurement et il voulait maintenant remplir le rôle d’instructeur envers Celui qu’il venait de reconnaître pour le Messie. En cela il se trompait. C’était par sympathie qu’il exhortait le Maître à ne pas entreprendre des démarches qui le conduiraient à la mort, mais à penser plutôt à la prospérité et aux avantages terrestres ; cependant la réprimande du Seigneur fut vive. Celui-ci lui dit : Tu es mon adversaire, Pierre, quand tu me parles ainsi. Tu voudrais me dissuader de faire la volonté de mon Père, de boire la coupe que mon Père a remplie pour moi ; ton conseil vient du monde et non pas de Dieu.

Pareillement, les disciples de Jésus ont quelquefois besoin de résister à leurs amis qui leur prodiguent des conseils contraires à la volonté, à la Parole et à la Providence divines. Ces amis-là ne devraient pas être approuvés et leurs conseils ne devraient pas être suivis. Ils ont besoin d’une correction de la part de leurs compagnons de service, comme en avait besoin saint Pierre.

Les paroles de Pierre fournirent au Maître l’occasion d’appeler l’attention de Ses disciples sur les conditions de la qualité de disciple. Non seulement le Maître lui-même devait souffrir ; mais tous Ses disciples devaient souffrir pareillement. Cette ligne de conduite est celle que doit suivre chaque disciple et quiconque voudrait éviter de la suivre perdrait la vie éternelle qu’il espérait obtenir. Quiconque voudrait prendre sa croix et suivre le Maître jusqu’à la mort rendrait sûre par là même sa participation à la vie éternelle sur le plan céleste. Ses disciples avaient déjà engagé leur vie terrestre, et pour eux se retirer pour des avantages mondains, serait perdre leur âme, leur vie. Cela n’est pas vrai du monde en général ; c’est seulement vrai des membres de l’Eglise appelés à faire partie des élus, de la sacrificature royale.

Le Maître les assura ensuite de Sa seconde venue. II leur assura qu’Il viendrait dans la gloire du Père avec Ses anges (envoyés), non pas de nouveau comme homme, non pas comme sacrifice. Au temps de Sa seconde venue, Il récompenserait Ses disciples selon la fidélité de chacun d’eux. Il conclut en faisant allusion à la venue du Royaume et en leur donnant l’assurance que certains d’entre eux ne mourraient pas avant d’avoir eu une démonstration visible de Sa puissance et de Sa gloire à venir.

W.T. 4644 – 1910.