« Dieu créa l’homme a son image »

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Genèse 1 : 26 – 2 : 25 ; Psaume 8.

Combien le récit relatif à la création de l’homme est différent de celui qui décrit la création des plantes et des animaux inférieurs foisonnant dans les mers et sur la terre ! La création de l’homme avait été préparée avec calcul. D’avance Dieu se proposa de faire de l’homme le roi de toute la terre, un roi exerçant la domination sur les poissons, sur les oiseaux et sur les bêtes. L’homme devait dominer sur eux comme l’Eternel avait sous Sa domination suprême tout l’univers. Il devait être l’image de son Créateur non par la forme physique, mais par les qualités morales et intellectuelles. Il ne devait pas avoir la nature divine, mais la nature humaine ; il devait être un être charnel ressemblant à son Créateur qui était un être spirituel. Ce dessein divin fut pleinement mis à exécution dans la création de l’homme. Nous lisons en effet : « Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle ». (Gen. 1 : 27 – Darby). Il n’y a aucun mot ici qui puisse être interprété comme soutenant la thèse de l’évolution de l’homme à partir de créatures inférieures.

Une chute, non une évolution.

Bien loin d’enseigner l’évolution, la Bible enseigne tout à fait l’inverse à la fois dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. Saint Paul déclare : Comme par un seul homme, le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché ». (Rom. 5 : 12). Le prophète David fait allusion à sa condition déchue et pose une question relative à la miséricorde que Dieu a montrée en prenant des mesures pour racheter l’homme et le réintégrer dans Sa faveur ; il dit : « Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ? » (Ps. 8 : 4). Puis il dépeint brièvement la magnifique condition de l’homme avant la chute. « Tu l’as fait de peu inférieur aux anges, et tu l’as couronné de gloire et d’honneur ; tu l’as fait dominer sur les oeuvres de tes mains ». (Ps. 8 : 5, 6 Darby). Plus loin il décrit la domination de l’homme sur les bêtes des champs, sur les oiseaux du ciel et sur les poissons de la mer.

En un mot, la Bible représente l’homme comme le chef-d’oeuvre suprême de la création du monde. Le sceau de la Parole de Dieu est mis sur ce chef-d’oeuvre par la déclaration que Dieu fît en disant que cela était « très bon ». Cela est aussi sous-entendu dans la déclaration affirmant que Dieu créa l’homme à Son image, car les Ecritures nous disent : « Son oeuvre est parfaite ». (Deut. 32 : 4). Nous ne pourrions pas un seul instant considérer comme juste ou équitable que quelqu’un, autre qu’un être parfait, fût placé à l’épreuve pour la vie ou pour la mort éternelle.

Il n’y a pas deux récits de la création.

Les gens de la haute critique, soucieux de discréditer la Bible, prétendent que le second chapitre de la Genèse est un autre récit de toute la création et qu’il a été écrit par une personne différente. Ils prétendent que ce récit donne un ordre différent de la création en montrant que l’homme fut créé le premier et que les arbres, les bêtes, etc., furent créés ensuite. Pour nous, ce que disent ces gens-là est complètement insensé. Moïse, qui avait décrit la création dans son ordre logique, met simplement en valeur certaines de ses précédentes déclarations en y ajoutant des détails.

Moïse déclare (Genèse 2 : 4) qu’il a déjà décrit la génération et le développement des choses célestes et terrestres depuis le commencement, avant qu’il y eût la moindre vie végétale. Incidemment il mentionne qu’en ce temps-là, c’est-à-dire avant le déluge, il n’y avait pas de pluie. Il nous assure de nouveau que l’homme fut la dernière création de Dieu et qu’il devait être le roi ou le superviseur de la terre. Puis, à notre grande satisfaction, Moïse se met à faire un récit de la particularité de la création de l’homme, si différente de celle des animaux inférieurs et de la végétation. L’homme ne s’est pas transformé, mais il a été l’oeuvre des mains de Dieu. Il ne fut pas spirituel, mais charnel, formé de la poussière du sol. Néanmoins il avait l’esprit de vie commun à toutes les créatures inférieures dont il était le chef ou roi. Littéralement on lit dans le texte hébreu : « Souffla dans ses narines une respiration de vie ». L’Eternel souffla dans les narines de l’homme un souffle ou esprit de vie commun à toutes les créatures qui respirent.

Puis une description du jardin d’Eden suit ; elle nous apprend comment Dieu supervisa spécialement la préparation du jardin pour qu’il fût la demeure du roi de la terre. Dieu y plaça donc l’homme. Rien ne suggère l’idée dans ce récit que le jardin d’Eden ait été préparé après la création d’Adam. Au contraire, nous avons déjà été informés que l’oeuvre créatrice de Dieu cessa avec la formation de notre mère Eve et que depuis lors Dieu se reposa de Son oeuvre, renonça à créer quoi que ce fût d’autre dans le monde, laissant à Son Fils glorifié, le Messie, le soin d’accomplir l’oeuvre de la rédemption et du rétablissement de l’homme. – Actes 3 : 19-21.

Quand nous lisons au verset 19 qu’Adam donna des noms à tous les animaux que Dieu avait précédemment créés, il serait stupide de notre part de supposer que ces animaux furent une création ultérieure. Le fait que Dieu ait fait venir toutes les créatures devant l’homme implique que celui-ci était supérieur à elles toutes et aboutit à la conclusion qu’il ne put trouver parmi elles aucune aide ou compagne semblable à lui. Dieu voulait qu’il se rendît compte du besoin d’avoir une compagne, une femme, avant de la lui donner.

L’homme était à l’origine sans sexe.

Les détails qui nous sont donnés de la création de l’homme font supposer qu’Adam vivait en Eden pendant un certain temps seul et sans sexe. Certains étudiants de la Bible infèrent de la chronologie qu’il s’écoula à peu près deux ans depuis le temps où Adam fut créé jusqu’à son expulsion du jardin d’Eden par suite de sa condamnation à mort. La raison de la division d’Adam en deux personnes y est spécifiée ; la terre devait être remplie, peuplée d’une race de la même espèce que lui, or parmi toutes les créatures aucune ne convenait pour être sa compagne, aucune n’était faite pour être son aide et la mère d’une progéniture à sa ressemblance.

Il est donc de nouveau montré qu’Adam était nettement différent des singes et de toutes les autres créatures placées sous son contrôle. Il était à la ressemblance de son Créateur. D’autres passages des Ecritures nous montrent qu’après que la terre aura été suffisamment peuplée Dieu, selon Son dessein, fera cesser les propriétés sexuelles des êtres humains. Voici les paroles de Jésus à ce sujet : « Les fils de ce siècle se marient et sont donnés en mariage ; mais ceux qui seront estimés dignes d’avoir part à ce siècle-là [à venir – de perfection] … ne se marient ni ne sont donnés en mariage,… car ils sont semblables aux anges » – sans sexe. Voyez Luc 20 : 34-36.

La division d’Adam en deux parties, mâle et femelle (Gen. 5 : 2 – D.), laissa la primauté au mâle, mais elle le priva de certaines de ses tendres qualités. La femme, ayant plus de tendances à être sensible, avait moins de traits de caractère masculins et hardis dans sa perfection. Mais les deux étaient parfaitement adaptés l’un à l’autre, l’un avait besoin de l’autre, et ils étaient remplis d’idéaux communs. Leur chute, leur perte de la faveur divine les affecta en tant que sexes masculin et féminin et dérangea l’équilibre et l’harmonie originels qui existaient entre eux, produisant chez l’homme une rudesse à l’extrême et chez la femme une féminité excessive, détruisant la perfection et ravissant à l’union du mariage une grande partie de son bonheur idéal.

Le rétablissement ou résurrection des dociles et des obéissants, qui sera occasionné par le Royaume du Messie, ne signifiera pas la restauration de la perfection des sexes, mais plutôt le perfectionnement graduel de chaque individu à l’image et à la ressemblance de Dieu dans un état complet personnel, pareil à celui dans lequel se trouvait Adam avant d’être divisé.

Les attirances des sexes ayant disparu, l’homme ne sera pas seul comme l’était Adam à l’origine, car la terre sera pleine de frères humains, tous à l’image de Dieu et à la plus complète communion d’esprit, jouissant d’un Eden universel. Nous pouvons apprécier un tel état de choses seulement si nous adoptons le point de vue divin et nous rendons compte de la perfection supérieure de Dieu et des anges dans leur condition sans sexe – bien que toujours mentionnée comme étant masculine.

« Par la désobéissance d’un seul homme ».

Notons la solidité de la théorie biblique, selon laquelle la division de l’homme en un mâle et une femelle était nécessaire. Dieu voulut que la race entière sortît d’un seul homme. Il prévit le péché, la manière dont Il lui permettrait de s’épanouir et la façon dont Il pourvoirait au rétablissement de l’homme. Si deux individus distincts ou plus avaient péché et entraîné dans le péché la race humaine, il aurait fallu, selon la loi divine, le même nombre de rédempteurs pour les racheter. Cette loi déclare : « Oeil pour oeil, dent pour dent », la vie d’un homme pour la vie d’un homme. (Deut. 19 : 21). Etant donné que Dieu, depuis le commencement, avait prévu seulement un Agneau de Dieu, un glorieux Rédempteur, la race humaine entière naquit d’un seul homme, Adam, afin que comme « la mort est venue par un homme… par un homme aussi » puisse venir « la résurrection des morts ». – 1 Cor. 15 : 21.

Le second Adam et la seconde Eve.

Nous ne devons pas oublier qu’à certains égards Adam et Eve figuraient d’avance Christ et l’Eglise. Jésus est personnellement le grand Sauveur de l’humanité ; sa mort constitue le prix de rançon pour les péchés d’Adam et de la race entière. Il doit être le grand Donneur de vie ou Père de l’humanité. Durant son Règne millénaire Il redonnera la vie terrestre à Adam et à tous ceux de la race humaine qui voudront la recevoir. Il les relèvera graduellement, de plus en plus, de l’état de mort et du péché à la perfection pendant ces mille ans, au sujet desquels il est écrit : « Afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur », le « temps de rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé autrefois par la bouche de ses saints prophètes ». (Actes 3 : 19-21). Ce sera la glorieuse oeuvre de régénération du monde ; alors celui qui voudra pourra prendre de l’eau de la vie gratuitement. – Apoc. 22 : 17.

Avant de commencer son oeuvre de régénération du monde, Dieu a fait en sorte qu’auparavant, de la blessure faite figurativement au côté du Christ, soit formée une église élue. Cette Eglise est destinée à être la compagne de Christ, sa cohéritière dans le Royaume – la seconde Eve sur le plan spirituel, comme Lui, le Christ, le Céleste, est le second Adam.

L’Eglise ne sera pas la Donneuse de vie au monde ou son Père ; elle sera la mère, la gardienne de la multitude des humains régénérés pendant le Millénium. Sous ses soins, les dociles et les obéissants garderont l’image de Dieu dans la chair.

W.T. 5140 – 1912.