Comment j’ai trouvé la Vérité. Par HORACE A. RANDLE, missionaire en Chine,

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Par HORACE A. RANDLE, missionaire en Chine,

Durant de longues années il n’y avait en Chine qu’un seul témoin de la vérité présente (2 Pierre 2 : 12). C’était Miss Downing, habitant Tohéfou. Elle appartenait avant à la mission des presbytériens, mais ayant trouvé en 1883 un numéro égaré du “ Watch Tower” (Phare anglais) et y ayant lu un article concernant le rétablis­sement de toutes choses, elle se décida à s’abonner au Watch Tower”. Dès ce moment elle annonça elle-même la vérité, mais je crains bien que le grand nombre de mes confrères dans le Shantung ne l’aient

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  considérée plutôt comme un original auquel il fallait passer bien des manières de voir extraordinaires. Moi-même je m’abonnai en 1892 au “ Watch Tower ”, pour lui faire plaisir, mais ne le lisais que superficiellement et comme il me paraissait annoncer des doctrines uni­versalistes, je le mis de côté, ne me souciant pas d’entacher d’universalisme mon orthodoxie bien acquise. Mais j’usai avec bénédiction du N. Testament Em­phatic Diaglott”*), que j’avais acheté aussi en cédant aux instances de Miss Downing.

Peu à peu je m’aperçus que rejeter l’universalisme n’était pas le premier devoir du chrétien. J’appris que certaines choses sont universelles. La lumière du soleil est universelle. Elle remplit la terre et éclaire les justes et les injustes. L’amour de Dieu est éga­lement universel (Jean 3: 16). La lumière et la vérité divines sont également destinées à devenir universelles (Jean 1, 9 et Es. 11 : 9); la doctrine de la rédemption elle-même sera universellement prêchée (1 Tim. 2 : 6; Jean 12 : 32). Mais mes préjugés contre l’universalisme me retinrent quatre années dans l’obscurité et ce ne fut qu’en 1896 quand je lus l’Aurore du Millénium vol. 1, que j’eus le courage de croire à l’universalité des éléments que je viens de nommer.

J’avais vu en cette année l’Aurore du Millénium annoncé dans le ,,Times” de Londres et comme j’avais toujours porté grand intérêt à la question du retour du Seigneur, Miss Downing me prêta le premier vo­lume, mais deux ou trois jours plus tard j’en reçus un second exemplaire: ma mère me l’envoyait sans que je le lui aie demandé! Je rendis alors à Miss Downing l’exemplaire qu’elle m’avait prêté et partis pour ma station, à quatre journées de Tchéfou. Pendant le voyage en chaise portée par des mulets je lus pour la première fois le “ Plan des Ages”. Cette lecture m’ouvrit les yeux et j’admirai de plus en plus la belle et profonde explication qu’elle offrait de la Bible. Plus tard je reçus les volumes Il et III et continuais à lire sans que mon admiration diminuât. En novembre 1896 je m’adressai pour la première fois à Alleghény, pour renouveler l’abonnement au ,,Watch Tower” et demander d’autres informations sur le sujet qui m’oc­cupait. Puis je relus les trois volumes avec ma femme et ensuite je les relus encore avec mes enfants et j’eus la grande joie de voir que Dieu permit à ma femme et à ma fille aînée d’accepter la vérité.

En 1897 j’entretins mes collègues de ce qui rem­plissait mon cœur. Je commençai par leur parler du caractère du jour du jugement, car depuis que j’avais lu l’Aurore je m’apercevais avec joie que les intentions de Dieu à l’égard de l’humanité étaient infiniment supérieures à ce que je m’étais toujours représenté et qu’elles lui accordaient une occasion on ne peut plus favorable d’entrer dans la vie éternelle.

La question de la trinité m’arrêta un moment; mais je vis bientôt clairement que ce n’était pas honorer le Père ni le Fils que de faire du Seigneur Jésus autre chose que la Bible et je reconnus non seulement que tous les hommes devaient honorer le Fils ainsi qu’ils honorent le Père, mais encore que c’était là la volonté suprême de Dieu le Père.

Lorsque, enfin, en 1898 j’étais parvenu à la ferme conviction que le témoignage rendu par mes nouveaux amis était bien celui qui venait de Dieu et que je m’aperçus que les doctrines diverses répandues au sein de la chrétienté nominale lui étaient opposées, je ne pris conseil ni de la chair ni du sang, mais envoyai ma démission à l’église baptiste. Ayant ainsi les cou­dées franches je procédai à annoncer à d’autres la vérité qui m’avait rempli d’une telle joie et d’une telle assurance. Je réussis à organiser une douzaine de petites réunions des missionnaires mes plus proches voisins, mais ce fut par correspondance que je fis mon principal effort pour annoncer la bonne nouvelle à tous les missionnaires de l’Extrême-Orient. Je fis donc imprimer une lettre circulaire destinée à mes collègues travaillant dans les 500 stations de la Chine, du Siain, de la Corée et du Japon, puis à chaque lettre nous ajoutions des traités et quelques lignes écrites à la main, pensant qu’ainsi nous attirerions mieux l’atten­tion de nos correspondants qu’en leur adressant sim­plement des imprimés sous bande. Le nombre de ces lettres atteint finalement 2324, soit 1847 pour la Chine, 385 pour le Japon, 72 pour la Corée, 20 pour le Siam, etc., et celui des traités expédiés ainsi atteint 5000.

La plupart des missionnaires ne répondirent pas. Nous nous y étions attendu sachant que bien des gens sont si pressés de travailler pour Dieu qu’il ne leur reste pas un moment pour écouter quand il leur parle.

Un certain nombre de réponses cependant me parvin­rent, bien différentes les unes des autres. Quatre de mes correspondants m’accusèrent de blasphème, un docteur en théologie exprima la crainte que je n’eusse perdu la raison, tel autre argua que j’étais sur le point de devenir incrédule. Quelques-uns déplorèrent, que j’eusse abandonné la foi, tels autres me supplièrent de revenir à l’Evangile pur et simple; mais aucun d’eux ne reconnut la perle précieuse que j’avais trouvée. Quelqu’un m’écrivit: ,,Je suis bien peiné de voir que le malin vous a égaré et vous conjure de ne pas de­venir un apôtre de Satan, un esprit trompeur .

Nous vivons dans un temps dangereux et je vous mets en garde contre celui, qui parcourt le monde tantôt comme un lion rugissant, tantôt comme un ange de lumière.” — Un autre écrivait: ,,C’est précisément ce que Paul disait à Timothée: des hommes pervers deviendront toujours plus pervers et, égarés eux-mêmes, ils égareront les autres. Je suis désolé de penser que vous, Dr. Randle, soyez au nombre de ceux qui ont été égarés par ces hommes pervers. Ces deux cor­respondants étaient des amis que j’estimais beaucoup; avec bien d’autres ils me considèrent maintenant comme fou. Que le Seigneur leur pardonne!

Quelques-uns pourtant remercièrent et se montrèrent disposés à accepter le message du temps de la moisson.

Une dame chinoise très instruite entre autres m’écrivit: ,,En lisant les traités que vous avez bien voulu m’adres­ser, l’intérêt, qu’ils éveillaient en moi, se changea peu à peu en vrai délice et je ressentis un bonheur que je n’avais jamais connu auparavant. Plus je lis, plus je ressens le besoin de lire, car bien que je voie tou­

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 jours plus clairement, il y a bien des choses encore que j’aimerais savoir. Je désire posséder l’Aurore du Millénium et la brochure* sur les tourments éternels. Dites-moi s’il vous plaît comment il faut faire pour vous en envoyer le montant, je vous en serais très reconnaissante.”

En tout nous avons pourtant vendu 90 “ Aurores” et 38 brochures (sur les tourments éternels et sur le symbolisme du “ tabernacle dans le désert”, etc.). Un jeune missionnaire, qui acheta les quatre volumes de l’Aurore en anglais, apprit à aimer la vérité qu’ils annoncent, sortit de son ,,église” et annonce mainte­nant, dans le nord de la Chine, la vérité pour son propre compte. Quatre autres missionnaires lisent et étudient actuellement ces volumes, mais n’ont pas encore eu le courage de sortir de “ Babylone”, les circonstances leur rendant ce pas difficile. J’ai trouvé en outre à Shangliaï une personne prête à vendre 25 volumes et pourrai-je en répandre encore dès qu’on m’en demandera. Ainsi j’ai la confiance que l’œuvre de la moisson se développera encore davantage jusqu’à ce que tous aient reçu au moins un témoignage de la ,,vérité présente”. Nous voyons donc que l’œuvre de la moisson prend de plus en plus d’extension dans l’Extrême-Orient jusqu’à ce que chacun ait entendu rendre témoignage de la vérité.

Mais il reste avéré que la grande majorité des chré­tiens n’a pas d’oreilles pour entendre le message de la moisson! Il en fut ainsi du temps de Christ, il en est ainsi maintenant. Absorbés par leur propres œuvres, beaucoup prêchent en Son nom et font pour Lui des choses étonnantes (Matth. VII, 22), mais ils n’en sont pas moins aveugles et sourds comme les pharisiens du temps de Christ, ne connaissant ni ne faisant la volonté de leur Père céleste. Oui la porte et le chemin sont étroits et le nombre de ceux qui trouvent la vie à laquelle ils mènent, est bien, bien petit! Puissions-nous ne jamais oublier de chercher humblement et soigneusement quelle est la volonté du Père à notre égard, et demeurant en Christ, afin de recevoir son esprit, puissions-nous être rendus ca­pables non seulement de faire cette volonté, mais encore d’y reconnaître l’immensité de l’amour et de la bonté de Dieu.

Horace A. Randie.

Trad. du z. w. T. dii 15 Mai 1900, par E. P.

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