Le baptême et son importance.

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Que notre Seigneur et ses apôtres ont pratiqué et imposé sur tous leurs disciples — même jusqu’à la fin du monde ou présente dispensation — un rite extérieur appelé baptême, dans lequel on se servait de l’eau en quelque manière, ne peut pas raisonnable­ment être mis en question. Cela ne fut pas seule­ment le cas durant le ministère de Notre Seigneur à la fin de l’âge juif, mais aussi sous la dispensation de l’Esprit après la Pentecôte, comme il est abon­damment prouvé par le rapport scripturaire. — Actes 2:41; 8:12, 36, 38; 9:18; 10:47, 48; 16:15, 33; 18:8; 19:3—5; 22:16.

Il n’est pas non plus juste d’assumer, comme il y en a qui le font, que le baptême appartient parmi les cérémonies de la loi juive, et que cela avec toutes les autres formes de cette loi a fini à la croix quand notre Seigneur ,,mit fin à la loi, en la clouant à la croix ”; Car le baptême ne faisait pas partie de la loi des juifs. Les ablutions imposées par la loi, qui se faisaient au lavoir, dans la cour du tabernacle, n’étaient ni des immersions ni des aspersions, mais simplement des nettoyages, et n’étaient pas pratiqués sur le peuple. La seule tribu de Lévi avait accès à la cour du tabernacle et au lavoir qui se trouvait entre la porte et le tabernacle. — Exode 30: 18—21.

On ne peut pas dire non plus, avec d’autres, que les apôtres, en sortant du judaïsme, ont erré pendant un temps; qu’ils n’ont pu en premier lieu discerner que le baptême réel était celui du saint Esprit à la Pentecôte, et qu’ils ont malheureusement gardé le baptême d’eau après l’âge juif, auquel il appartenait. En ceci, comme dans l’affaire de ne pas manger avec les incirconcis, ils prétendent aussi, que Pierre a erré, et d’autres apôtres avec lui jusqu’à un certain point. Ils prétendent encore, que Paul confesse une erreur quand il dit (1 Cor. 1 : 14—16): ,.Je rends grâce à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, excepté Crispus et Gaïus . . . et la famille de Stéphanas;” aussi quand il dit (Col. 2: 20, 21): “ Pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, acceptez-vous des or­donnances. Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas !“

Ainsi on bâtit un argument fort en apparence mais d’une manière fallace que beaucoup ne discernent pas. Ceci est le résultat d’un examen trop superficiel du sujet en sautant à des conclusions de certains textes dont les correspondances n’ont pas entièrement été étudiées ni comprises.

Comme il vient d’être montré, le baptême n’était pas un trait de la loi de l’alliance; de là il ne faisait pas du tout partie de ce à quoi notre Seigneur a mis fin et qu’il a annulé à la croix. C’est une grande erreur de classer le baptême, qui est un symbole de la N. Alliance mentionné par l’apôtre (Col. 2 : 20, 23). Dans le verset 14 il montre qu’il fait allusion à des .,or­donnances” qui étaient contre les juifs, qui restreignaient leurs libertés. Est-ce que personne peut dire cela du baptême? Dans quel sens est-il contre quelqu’un?

Ce à quoi l’apôtre fait allusion comme ,,ordonnances” de la loi, contraires aux juifs ou contre eux, étaient les cérémonies et les jeûnes, les célébrations de nou­velles lunes et des sabbats (verset 16), et des parti­cularités à propos de manger des animaux purs et impurs de porter des vêtements faits de laine et de coton tissus ensemble, etc. Ces ordonnances ren­fermaient non seulement celles originairement intro­duites par Moïse, mais aussi d’autres subséquemment ajoutées par les scribes et les pharisiens ,,assis dans la chaire de Moïse” (Matth. 23: 2). Ces formes et cérémonies étaient devenues une masse si complexe et si troublante que ceux qui essayaient de les ob­server strictement les trouvaient un fardeau extrême­ment pesant — un joug d’esclavage. Notre Seigneur fait allusion à ce joug pesant et aux mêmes peines (Matth. 23 :4); et encore (Matth. 11: 28—30), à la même classe, il présente la grâce au lieu de la loi, comme le seul chemin de la vie, disant: “ Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés [avec la multitude des ordonnances de la loi sans profit les­quelles, à cause de votre condition faible et déchue ne peuvent vous être d’aucun profit, mais plutôt vous ennuyer et vous fatiguer, et sont par conséquent ,,contre” vous], et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi; car je suis doux et humble de cœur: et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau léger.”

Il est de plus évident que le baptême n’est pas une des ordonnances dont il est parlé dans Col. 2: 14, quand nous lisons au contraire dans le verset 12, que nous qui sommes ensevelis avec Christ par le baptême nous ne sommes par conséquent pas assujettis aux

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 ordonnances du verset 14 (et même eussions-nous été juifs sous l’Alliance de la loi). Le baptême est donc placé en contraste avec les cérémonies de la loi.

Il est encore démontré que l’idée que le baptême n’appartient pas à la dispensation de l’Evangile, mais finit à la croix est erronée par le fait que ce fut après sa résurrection, pendant les quarante jours avant son ascension, que notre Seigneur, pendant qu’il don­nait des instructions spéciales concernant la nouvelle dispensation, ou l’âge de l’Evangile, spécialement mentionna le baptême comme le symbole extérieur par lequel les croyants devaient le confesser — même jusqu’à la consommation de l’âge qui commençait justement alors. — Matth. 28: 18—20.

Et ceux qui prétendent que le baptême propre est celui du St. Esprit seulement et que le baptême d’eau est par conséquent faux, devraient être effectivement réduits au silence et convertis de leur erreur par l’ordre du Maître à son Eglise de prêcher et de baptiser jusqu’à la fin de l’âge. Aussi comment les disciples auraient-ils pu baptiser quelqu’un du St. Esprit? Sûre­ment c’est là l’affaire de Dieu. D’un autre côté, les paroles du Seigneur ne pouvaient pas signifier que ses disciples seraient baptiser avec le St. Esprit par Dieu, car alors pourquoi aurait-il donné des directions particulières aux disciples? C. à d. comment ils de­vaient s’y prendre? — Au nom (ou par l’autorité) du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit? — Il est évident que les instructions de N. Seigneur font allusion au symbole, au baptême d’eau seulement parce que nous ne pouvons faire plus pour les autres que de les enseigner et les baptiser symboliquement: nous ne pouvons croire pour eux, ni les faire croire, nous ne pouvons pas davantage nous consacrer pour eux, ni les obliger à se consacrer. Mais nous pouvons les enseigner, et, quand ils croient pour eux-mêmes et se consacrent eux-mêmes, nous pouvons les baptiser dans l’eau. Et par cet acte ils confessent leur foi dans la mort et la résurrection de Christ, et leur consécration d’être morts au monde et vivant à Dieu, afin qu’au temps voulu ils puissent avoir part en la résurrection de Christ.

De plus, Dieu approuve spécialement le baptême d’eau sous la dispensation de l’Esprit, en quelque cas, en retenant certains “ dons ” (des manifestations miraculeuses conférées aux croyants au commencement de l’ère chrétienne, à dessein de manifester l’approbation de Dieu de l’annonce de l’Evangile) jusqu’à ce que le baptême d’eau eût été dûment administré (Actes 19: 3—6); comme en d’autres cas les dons furent premièrement octroyés, pour montrer à Pierre que le baptême d’eau et toute autre formalité de la faveur de l’Evangile étaient ouvertes aux Gentils. — Actes 10: 44—4

Quand l’apôtre remerciait Dieu de n’avoir en lui, Paul, baptisé qu’un petit nombre de l’Eglise de Corinthe (1 Cor. 1 : 11—17), il ne faisait nullement croire que depuis lors il était devenu plus sage pour ne plus le faire à l’avenir — plus sage que le Maître qui commanda à ses disciples d’enseigner et de bap­tiser jusqu’à la fin de l’âge — mais il avait d’autres raisons tout à fait différentes: des raisons que peuvent seuls reconnaître d’après le contexte ceux qui lisent l’épître entier aux Corinthiens. Il avait entendu que l’église à Corinthe était divisée en factions (lit. en sectes), les uns étaient de Paul, d’autres d’Apollos, d’autres de Pierre et d’autres de Christ. Il était sûr qu’il ne les avait pas aidé en aucune manière dans un pareil sectarisme, et il était content qu’il pou­vait dire, je ne vous ai jamais autorisé à vous appeler vous-mêmes de mon nom. Avez-vous été baptisé au nom de Paul, ou au nom de Christ? Puisque la majorité était de Paul et puisque Paul avait fondé l’église à Corinthe, il pouvait sembler à quelques-uns qu’il avait cherché à faire des convertis à son nom —des Paulistes au lieu de Chrétiens, et comme le ré­sultat était tel, il était content de pouvoir dire, qu’un très petit nombre de ceux qui s’appelaient de son nom avaient été baptisés par lui, comme il dit: ,,Afin que personne ne dise que j’ai baptisé pour mon nom.”

Le grand apôtre avait été ignominieusement appelé “ le Juif chassieux ” et il y a peu à douter de ce que, après avoir été jeté à terre sur le chemin de Damas (Actes 9 : 4, 8), il ne recouvrât jamais pleinement sa vue. Cette “ écharde” (figurative), pour laquelle il pria trois fois le Seigneur d’en être délivré, lui fut laissée comme un souvenir de fautes antérieures et ainsi servit à garder Paul humble dans le service de ce Maître qu’il avait autrefois persécuté (2 Cor. 12 : 7). Ce fut probablement à cause de cette diffi­culté que, étant en procès, il ne reconnut pas le souverain sacrificateur, lequel il aurait reconnu par son vêtement particulier (Actes 23: 5), et c’est pour cette raison que toutes ses épîtres étaient écrites par un secrétaire — excepté l’une d’elles, et celle-là l’une des plus courtes d’entre elles, finissant par une dé­claration qui – indiquait qu’il n’avait seulement pu l’écrire qu’avec difficulté et que ses lecteurs pouvaient l’apprécier, connaissant ses désavantages. Il dit: “ Vous voyez avec quelles grandes lettres [avec quels gros caractères Seq. — indiquant qu’il ne pouvait pas écrire d’une belle main] je vous ai écrit de ma propre main” (Gal. 6: 11). Encore, quand il désirait mentionner leur amour pour lui et leur volonté de lui rendre le plus utile service, il leur dit (Gal. 4: 15),. “ Je vous rends témoignage que s’il eût été possible, vous vous seriez arraché vos yeux et me les auriez donnés.” Et c’était évidemment pour cette même raison que Paul ne baptisait jamais aucun de ses convertis quand il pouvait l’éviter — quand d’autres étaient présents qui pouvaient voir plus clair que lui pour accomplir ce service.

Même si Paul avait eu la vue bonne, les faits, qu’il était un prédicateur plus capable que les autres et que beaucoup d’autres pouvaient baptiser aussi bien que lui, auraient été des raisons suffisantes pour justifier sa manière de faire; car il en était ainsi avec le Maître, comme nous le lisons (Jean 4: 1, 2): “ Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean, toute­fois Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c’étaient ses disciples.” Voyant son incapacité pour baptiser, et son talent pour enseigner, Paul concluait que prêcher, et non pas baptiser, était sa mission spéciale (1 Cor. 1 :17), quoique son propre récit montre que, quand

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 l’occasion le demandait et que personne d’autre ne convenait pour rendre ce service, il ne permettait pas même que son inaptitude empêche ou retarde cette obéissance au précepte et à l’exemple du Maître.

Quels sont ceux qui doivent être baptisés?

Notre Seigneur donne l’autorité d’enseigner pre­mièrement l’Evangile, puis le baptême de ceux qui croient en lui comme le Rédempteur et qui acceptent l’appel de l’Evangile à devenir ses disciples. Les apôtres suivirent cette règle, et nous n’avons pas de témoignage nulle part qu’ils en ont baptisés d’autres — ni incroyants, ni enfants, ni idiots. Il est vrai, qu’il est rapporté que plusieurs ,,familles” furent bap­tisées, et de là on argue que probablement il y avait des enfants dans quelques-unes de ces familles et que par conséquent il est probable que des enfants furent baptisés, quoique aucun d’eux ne soit mentionné. Mais, nous répondons, des familles ont des idiots et d’autres contiennent un ou plusieurs incrédules; devrons-nous conclure pour cela sans autre évidence que les apôtres dérogeaient à l’ordre du Maître et baptisaient des in­crédules? Non vraiment! Il est beaucoup plus raison­nable de conclure que dans le peu de cas où des familles sont mentionnées elles consistaient seulement d’adultes croyants; ou bien, puisque la coutume ou l’usage générale préviendrait un malentendu, il était assez convenable de dire ,,familles”, même qu’il y aurait eu en elles des enfants trop jeunes pour être des “ croyants ” et que par conséquent il serait compris qu’ils n’étaient pas comptés parmi les baptisés.

La forme du baptême.

La langue grecque est remarquable pour son ex­pression claire et définie de la pensée; elle était en effet bien propre pour donner l’expression à la vérité divine. La flexibilité est bien illustrée dans les mots suivants, chacun d’eux exprimant une nuance diffé­rente de pensée et encore tous ayant une même signi­fication. Ainsi cheo signifie verser, raino. asperger, louo. laver ou baigner; niplo, laver une partie de la personne ; bathizo (de bathos le fond) immerger ou plonger profondément; rantizo (de raino) asperger ou répandre; bapto. plonger ou teindre; baptizo. plon­ger, immerger ou couvrir.

Ce dernier mot baptizo (rendu par baptiser dans toutes nos Bibles françaises), fut usité par Notre Sei­gneur et ses apôtres en parlant d’une ordonnance qu’ils pratiquaient, et qu’ils prescrivaient à tous les disciples de l’Agneau. De ce mot, choisi parmi tant d’autres de nuances variées de sens; il est clair qu’une aspersion ou même un lavage d’une partie de la per­sonne n’était pas la pensée, mais une immersion ou l’action de couvrir entièrement la personne — quoi qu’il implique. Immerger est la traduction correcte; car baptiser comme il est rendu dans les versions communes anglaises et françaises n’est pas du tout une traduction, c’est un simple transfert du mot grec dans le français: Immerger est le mot qui correspond quant au sens au mot grec baptîzo.

Non seulement le mot grec signifie enterrer, im­merger ou couvrir, mais les passages correspondants du récit lui-même, même sans la rigidité particulière du mot grec usité, impliqueraient que le baptême était par immersion et non par aspersion. L’anglais et le français aussi bien que le grec, montre que Notre Seigneur fut plongé dans l’eau et vint hors de l’eau.

Et l’apôtre Paul fréquemment parle du baptême comme d’un ensevelissement, qui serait une figure très mal appropriée pour tout autre forme de baptême que pour celle de l’immersion.

Il a été suggéré par quelques-uns que dans le cas du géolier, qui crut et fut baptisé incontinent (Actes 16 33), le baptême ne pouvait pas avoir eu lieu par immersion, parce que lui et les autres n’auraient pu abandonner la prison pour ce dessein; mais, au con­traire, il est maintenant connu qu’à ce temps-là les prisons étaient pourvues de réservoirs pour bains, des plus convenables pour l’immersion. Et de plus, on doit se rappeler qu’il est écrit de Jean-Baptiste: ,,Jean baptisait à Enon, près de Salim, parce qu’il y avait là beaucoup d’eau’ (Jean 3 : 23). Personne ne peut pour un moment supposer que si Jean avait aspergé ses convertis, la quantité d’eau eût été en considé­ration. C’était probablement un étang dans la rivière du Jourdain.

Il est généralement admis par les savants que l’im­mersion fut la pratique commune de l’Eglise primitive; mais avec le commencement du 3e siècle vint une grande confusion sur ce sujet comme sur d’autres. D’un côté plusieurs placèrent toute la valeur sur la forme, d’autres même insistèrent sur trois immersions, parce que Jésus avait dit au nom du Père, et du Fils, et du St-Esprit, ne voyant pas que au nom de signifie simplement en reconnaissance de, d’autres prétendirent que comme la tête de N. Seigneur se pencha en avant en mourant sur la croix, ainsi ils doivent être immergés, non pas comme dans un enterrement, mais la face en bas; d’autres insistèrent sur ce que le baptisé doit être à peu  près nu, comme Jésus était quand il est mort; et encore d’autres vont à un ex­trême opposé, et tout en tenant qu’une forme était toute importante, prétendirent que la forme exacte était sans importance, et pour la facilité ils y substi­tuèrent l’aspersion.

Cette dernière forme finalement devint la manière modèle dans l’église de Rome, d’où elle est parvenue aux protestants. L’immersion néanmoins, est toujours la forme reconnue dans les églises d’Orient. Comme nous allons le montrer, toutes ces erreurs quant à la forme sont le résultat d’avoir perdu de vue la vraie signification du baptême. Une prétention que l’on fait fréquemment, mais qui n’est pas généralement appré­ciée par ceux qui la font, est que le mot grec baptizo, quoiqu’il soit généralement usité par allusion à quel­que chose on à quelque procédé (comme à la teinture de vêtements) qui demandent d’être plongés, a été trouvés dans des écrits du grec classique usité en places ou la pensée évidente était de laver sans plonger. A ceci nous répondons que le mot baptizo n’est pas limité à une certaine forme d’action, mais plutôt comporte l’idée large de couvrir. Et, aussi loin que le mot peut aller, la personne entière est baptisée Si la personne entière est mouillée, ou couverte d’eau

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 en quelque manière. (Un exemple de l’usage de ce mot se trouve Cor. 10: 1,2. L’apôtre déclare que tout Israël fut baptisé (immergé) en Moïse, et donne comme forme, qu’ils furent couverts d’eau (quoique non mouillés); les murs de la mer étant des deux côtés et les nuages d’eau au-dessus de leur tête.) Mais si la personne entière pour être baptisée doit être mouillée, ou couverte d’eau, qui prétendra que plonger n’est pas la méthode originale aussi bien que la meilleure manière d’arriver à ce résultat.

Qui peut immerger?

Il n’y a pas de restriction mentionnée dans les Ecritures concernant la personne qui doit procéder à cette cérémonie de baptiser les croyants dans l’eau, quoique seulement l’Eglise ait reçu l’ordre d’enseigner et de baptiser. Bien que la connaissance de la part de celui qui procède à la cérémonie ne soit pas re­quise, elle est cependant à désirer, mais la foi et la connaissance sont nécessaires à celui qui est immergé. Quelquefois celui qui procède à la cérémonie peut être beaucoup inférieur de toute façon à celui pour lequel elle a lieu (Matth. 3 : 14); et il peut, si cela est nécessaire, n’être pas un croyant du Royaume ou de la classe de l’Eglise (Matth. 11 : 11). Certainement tous ceux qui sont autorisés à prêcher, sont également autorisés à baptiser; et cela renferme tout vrai disciple de Jésus-Christ ,,jusqu’à la fin de l’âge (chrétien),” selon l’appel général au ministère, charge et ordination contenue en Matth. 28: 19, 20 et Jean 17: 14—23. Et cette charge ne doit pas évidemment exclure de ce service des sœurs qui font partie du ,,corps de Christ” (Gal. 3 : 28), seulement la modestie, les con­venances, etc., indiquent qu’elles doivent s’abstenir de tel service public sauf dans de rares occasions de nécessité.

La signification de l’immersion.

En considérant la signification de l’immersion il faut tenir compte du changement de la dispensation juive à celle de l’Evangile. Les juifs, par leur alliance de la Loi, tinrent une relation envers Dieu très diffé­rente de celle des gentils (lesquels étaient sans Dieu et sans espérance (Eph. 2: 12); car, par l’arrangement de Dieu, ils étaient reconnus et traités, sous la pro­vision des sacrifices typiques, comme s’ils étaient justi­fiés de la faute adamique et de son châtiment, comme s’ils étaient, en tant que nation, consacrés à Dieu et traités comme s’ils devaient être faits l’Epouse de Christ. Il était pourvu aussi, à ce que quand le vrai Agneau de Dieu devait venir, ceux qui vraiment consacrés parmi eux, les “ vrais Israélites”, puissent, en acceptant le vrai Agneau et le vrai sacrifice, l’expiation réelle pour le péché, entrer dans la justifi­cation actuelle et emporter avec eux leur consécration précédente. En d’autres termes, un Israélite, vraiment consacré, vivant à la fin de l’âge juif, quand le vrai sacrifice pour le péché fut accompli par Notre Seigneur, devait être traité comme s’il avait toujours possédé la réalité, quoique réellement jusqu’à cette époque-là il ne possédait qu’une justification typique.

C’est pourquoi, à l’ouverture de l’âge de l’Evangile, il ne fut pas prêché aux juifs en la manière qu’il le fut aux gentils. A ces derniers il fut dit: Vous qui étiez autrefois ennemis et étrangers, avez été amenés près, vous pouvez maintenant avoir accès auprès de Dieu et vous pouvez entrer dans les relations d’alliance avec lui: C’est pourquoi, venez à Dieu par Christ qui a aboli les distinctions entre juifs et gentils, non pas en retirant les faveurs aux juifs, mais en faisant entrer les croyants, juifs ou gentils dans les bénédictions et les faveurs de la nouvelle Alliance, que typifiait seulement l’Alliance de la loi (Eph. 2: 13—19). Aux juifs l’opposé leur fut dit: “ Vous êtes les fils des prophètes, et de l’alli­ance que Dieu a traitée avec nos pères . . .“ C’est à vous premièrement que Dieu, ayant relevé son en­fant Jésus, l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses péchés. ,,Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon des péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous (vous appartient) et pour vos enfants.” — Actes 3:25, 26; 2:38—41.

Le point qui doit être noté c’est que les Israélites étaient déjà consacrés et héritiers selon la loi de l’Alli­ance; et la seule raison qu’eux-mêmes, comme nation, n’avaient pas été de suite transférés de leur état ty­pique de juif dans les réalités de l’Evangile, comme les apôtres et les autres individus l’avaient été, c’était parce qu’ils n’avaient pas vécu selon les conditions de leur alliance. De là il leur était dit de se repentir ou retourner aux vrais rapports de leur alliance avec Dieu, et de jouir de leurs privilèges comme des en­fants de l’Alliance. Ils avaient péché en ce qu’ils n’avaient pas vécu comme ils auraient pu selon leur alliance et ils devaient montrer que par l’immersion ils renonçaient à leur état précédent de péché et de désobéissance—lavant en symbole leurs transgressions, après avoir prié au nom de Christ (Actes 22: 16). De la même manière le baptême des disciples de Jean et de Christ quand il ne concernait que les Israélites signifiait la repentance pour les violations de l’alliance et un retour aux rapports de l’alliance; il signifiait une œuvre préparatoire; car ceux qui recevaient pleinement le témoignage de Jean, qui se réformaient et devenaient des “ véritables Israélites ”, reçurent Jésus et passèrent dans les plus hautes faveurs de l’âge de l’Evangile. — Jean 5 : 45—47; Matth. 21 : 31, 32.

A ceux-ci, déjà enfants de l’Alliance et déjà héri­tiers des bénédictions promises, le baptême d’eau signifiait une renonciation aux péchés d’infidélité et plus: il signifiait leur renoncement au péché de la nation d’avoir crucifié Jésus — car les gouverneurs représentant cette nation avaient dit: ,,Que son sang soit sur nous et sur nos enfants.” De là Pierre les exhortait disant, “ Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.” Et quand en pré­sence de ce péché national, dont chacun avait sa part, ils demandèrent: Frères que ferons-nous? Pierre ré­pondit: “ Convertissez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, en vue du pardon des péchés (et spécialement pour votre part dans ce péché national d’avoir crucifié le Messie), et vous

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 recevrez le don du St. Esprit” (Actes 2 : 36—39). A ceux qui acquiescèrent à ces paroles, cela signifiait non seulement une renonciation de leur erreur natio­nale d’avoir crucifié Christ, mais encore la sortie de la dispensation et des règles de Moïse dans ceux de Christ; parce qu’en reconnaissant Jésus comme étant le vrai Messie, ils le reconnaissaient comme étant le Sauveur depuis longtemps promis, le législateur et le docteur plus grand que Moïse et dont ce dernier fut le type.

Mais le baptême ne pouvait signifier repentance dans aucun de ces cas pour les gentils, qui n’avaient jamais été sous l’alliance juive et qui n’avaient aucune responsabilité directe dans la mort de Christ. C’est pourquoi (après que le résidu élu d’Israël avait été reçu et que le message de l’Evangile alla aux gentils, pour en choisir le nombre nécessaire pour compléter le corps de Christ) dans les épîtres aux églises des gentils nous n’entendons plus l’exhortation d’être bap­tisés en signe de repentance, ou comme un symbole de laver les péchés. Et puisque par nature nous ne sommes pas juifs, mais sommes des gentils dont les pères étaient des ennemis et des étrangers par rapport aux alliances et aux promesses, alors nous ne devons pas appliquer à nous-mêmes cette idée de baptême qui était seulement applicable aux juifs, mais cette idée que l’apôtre nous donne en Rom. 6 :3, 5; Col. 2 19

La pleine importance du baptême, la réalité, de laquelle l’immersion dans l’eau commandée par N. Seigneur est le symbole, est clairement montrée par l’apôtre dans les passages cités plus haut. ,,Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Christ, c’est en (ou dans) sa mort que nous l’avons été?” Ceux qui savent ceci pleinement, et ceux-là seuls, vraiment apprécient l’immersion dans l’eau commandée et la signification profonde et appropriée.

Immergés en Christ.

Ceux qui voient ,,l’appel céleste” de cet âge de l’Evangile — de cohéritiers de Christ Jésus, comme membres particuliers du “ corps de Christ” duquel le Rédempteur est le chef et le Seigneur — savent que pour atteindre à ce grand honneur il dépend de notre acceptabilité comme membres de ce corps de Christ (Rom. 12: 1; 8: 17, 18). Ils savent aussi que personne n’est “ appelé ” ou invité dans ce “ corps de Christ ” —,  “ l’Eglise des premiers-nés ” — excepté ceux qui déjà sont des croyants, qui ont Christ comme leur Rédempteur ou justificateur, et qui sont par conséquent pleinement justifiés de toutes choses par la foi en son sang. De tels, et non pas des pécheurs, sont invités à devenir co-sacrificateurs et cohéritiers de Christ. Sous la loi, aucun agneau qui avait des défauts n’était accep­table sur l’autel du Seigneur comme typifiant le rejet par Dieu durant cet âge de toutes les offrandes imparfaites. Notre Seigneur et Sauveur était le réel parfait Agneau de Dieu, sans tache et sans dé­faut, sacrifié pour nos péchés; et en invitant quelques­ uns à s’unir à lui pour le sacrifice , et après pour la gloire et l’honneur, le Père accepte seulement ceux qui premièrement sont faits “ plus blancs que la neige”, et qui, à cause de leur foi et de leur acceptation de la rédemption qui est en Christ Jésus, sont reconnus parfaits, et ainsi sont acceptés de Dieu comme des sacrificateurs associés avec Christ.

,,Nous fûmes baptisés dans sa mort.”

Ceci est donné comme la vraie signification de l’immersion dans l’eau. Le vrai baptême par consé­quent est cette immersion dans la mort en sacrifice avec Christ; et l’immersion d’eau, illustrant graphiquement le baptême réel, en est simplement une belle figure, le symbole.

Mais que veut-on dire par cette expression,  “ im­mergé dans sa mort?” En quelle manière la mort du Seigneur fut-elle différente de la mort des autres hommes?

Sa mort était différente de la mort des autres hommes en ce que la leur est le châtiment du péché, alors que la sienne fut un sacrifice pour les péchés des autres, pour racheter les autres de leur pénalité —de la mort. Nous, comme tout le reste de la famille d’Adam, involontairement nous avons part à la mort d’Adam — le salaire du péché. Et nous, avec toute la famille d’Adam, nous fûmes rachetés par la mort de Christ, et il nous fut octroyé le droit à une épreuve pour une restauration à tous les droits et privilèges humains qu’Adam a perdus pour nous. Nous qui croyons cette bonne nouvelle, nous acceptons ces droits et privilèges des rachetés déjà maintenant et commen­çons (par la foi) d’en jouir, croyant que ce que Christ fit pour nous le garantir et qu’il a promis de donner, est aussi sûr que si nous le possédions déjà. Nous avons la paix et la joie croyant à cette “ bonne nou­velle de grande joie, qui sera pour tout le peuple;” et par la foi nous nous reconnaissons nous-mêmes comme en possession de ces bonnes choses, qui, à la seconde venue de Christ, seront apportées à tous ceux qui haïssent le péché et aiment la justice.

C’est quand nous sommes dans cet état de justifi­cation, de nouveau en possession des droits humains perdus en Adam, mais rachetés par Christ, que l’appel ou l’invitation nous est faite de devenir quelque chose de bien plus haut et plus grand que des hommes parfaits pleinement restaurés à la ressemblance de Dieu en la chair (bien que cela soit si élevé qu’un très petit nombre seulement l’apprécie), nous sommes in­vités à devenir unis avec le Sauveur dans les gloires et les dignités de la nature divine (2 Pierre 1 : 4) et ouvriers avec lui dans le grand œuvre de 1’âge du Millénium — l’œuvre de restaurer à la perfection et à tout ce “ qui fut perdu” par la chute ceux qui de la race Adam voudront obéir.

Mais l’invitation à partager cette grande dignité bien au-dessus de celle des anges (Héb. 1 : 4; Eph. 1 : 21; 1 Cor. 6 :3), est accompagnée de certaines conditions et limites. Ce prix n’est pas donné ensuite d’œuvres, car aucune œuvre que l’on puisse concevoir, ne saurait acquérir ou gagner une exaltation si élevée que celle qui est offerte. L’offre est une faveur, imméritée par aucune chose que nous ayons faite ou que nous puissions faire, et pourtant on peut dire que les con­ditions doivent en être la récompense, ou ce qu’il nous coûte pour le prix offert. Elles ne sont pas,

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 cependant, un équivalent ou prix correspondant. Le prix à nous est une simple pitance en comparaison de la valeur reçue, et n’est “ pas digne d’être com­parée avec la gloire qui doit être révélée en nous.” Et quand nous considérons que nous n’avions rien à donner, jusqu’à ce que nous fussions premièrement rachetés par le précieux sang de Christ, nous voyons clairement que les grands honneurs auxquels nous sommes appelés ne proviennent pas de nos œuvres, mais de la grâce par Christ. Car même notre pitance fut perdue par le péché et dut être premièrement rachetée, avant qu’elle pût être acceptée.

Les choses requises ou les conditions attachées à l’invitation de partager avec Christ les gloires et les dignités à venir sont bien fixées. Quiconque les ac­cepte doit partager sa mort, être immergé ou enseveli avec lui dans sa mort, s’il veut être de ce ,,petit troupeau” de cohéritiers, “ du corps de Christ” — autre­ment appelé “ l’Epouse, la femme de l’Agneau”. Pour avoir part en sa mort veut dire que comme notre Rédempteur dépensa sa vie, non pas (même) en jouis­sance (légitime) personnelle, mais qu’il la consuma dans l’intérêt de la vérité et de la justice, en s’opposant au péché et en faisant l’œuvre et en exécutant le plan du Père, ainsi nous devons dépenser notre temps, talents, énergies, droits et privilèges. Rachetés par lui et nous étant donnés, nous consacrons non seule­ment toutes ces choses au service du Père, mais nous devons les employer fidèlement même jusqu’à la mort — comme il nous en a donné l’exemple — marchant sur ses traces aussi près que possible. Si de même nous sommes morts avec lui, nous vivrons au temps voulu avec lui (Rom. 6: 8), si de même nous souffrons avec lui et dans la vie présente endurons les afflictions même jusqu’à la mort (que ce soit la mort de la croix ou une autre mort), à cause de la justice, nous sommes comptés comme participants en sa mort; et tous ceux qui participent à “  sa mort” participeront aussi à ,,sa résurrection”. — Voyez Phil. 3: 8—11.

Comme sa mort ” diffère de la mort adamique, ainsi “ sa résurrection ” diffère de la résurrection de restaura­tion qu’il a assurée et faite possible pour tous les hommes. Sa résurrection est marquée dans l’Ecriture comme différente de celle du monde racheté par lui. Le grec en parle avec emphase disant — la résurrection”, et aussi la désignant comme  “la première (la principale) résurrection”. Sa résurrection fut à la nature divine ou la nature immortelle, un corps spirituel. Et autant qu’il y en a de nous qui sont immergés en Christ —immergés en sa mort — obtiendront aussi une part en “sa résurrection” — la résurrection” — comme elle est décrite dans 1 Cor. 15 42—53. Nous qui avons porté l’image du père terrestre, Adam, qui l’a aussi perdue pour nous, nous l’avons recouvrée par la foi au sacrifice de Christ, et nous l’avons rendue, comme sacrificateurs avec lui de la nature humaine. Ainsi nous devenons partici­pants d’une nature nouvelle et dans la résurrection, nous porterons l’image de la nature nouvelle, divine. — 1 Cor, 15 : 49.

Notez comment le même écrivain mentionne ceci exac­tement dans le passage en question. “Nous fumes donc ensevelis avec lui par le moyen du baptême en vue de la mort, afin que comme Christ se réveilla d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. Notre nouvelle na­ture est reconnue comme commençant maintenant et doit être perfectionnée à notre résurrection à la ressem­blance de celle du Seigneur.] Car si nous sommes de­venus une même plante avec lui par la conformité à sa mort (alors) nous le serons aussi (participants) par la conformité à son relèvement.” — Rom. 6 4. 5.

Alors, il est évident, que le baptême d’eau est le sym­bole d’un sacrifice complet de soi-même et indispensable pour ceux qui veulent être cohéritiers avec Christ, une immersion avec notre Seigneur en sa mort; une immer­sion qui commence et qui est comptée depuis le moment que le croyant justifié se consacre et soumet sa volonté à Dieu, quoique pour s’assurer le prix promis il doive continuer jusqu’à la fin de sa vie terrestre. C’était à ce point de vue que notre Seigneur parlait quand il dit: J’ai hâte à être baptisé d’un baptême, et combien je suis pressé jusqu’à ce qu’il soit accompli !” (Luc. 12 : 50.) Il en avait déjà accompli le symbole au Jourdain, mais maintenant il faisait allusion à la consommation de son baptême en la mort. Sa volonté, soumise à la volonté et au plan du Père, était déjà ensevelie, mais comme l’heure sombre de Gethsémané et du Calvaire approchait il lui tardait d’accomplir son sacrifice. C’était au même point de vue qu’il parlait du baptême aux deux disciples qui demandaient pour être assis, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche dans son royaume.” Il leur dit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire et être baptisés du baptême dont je suis baptisé?” (Matth. 20 : 22.) il fit ici allusion au baptême en la mort et il montre que nul ne peut espérer une part dans le royaume excepté ceux qui ont part à son baptême dans la mort. Ainsi 1’explication de l’apôtre du symbole s’accorde exactement avec celle du Seigneur.

Ce ne sont pas deux baptêmes—l’un dans l’eau et l’autre dans la mort de Christ — mais un seul. L’im­mersion dans l’eau est le symbole ou l’ombre de l’im­mersion dans sa mort. S’il ya une ombre, il doit y avoir une substance: et une lumière claire et forte tom­bant sur une substance en produit une ombre. C’est à l’enfant de Dieu instruit à distinguer entre la substance et l’ombre; et en reconnaissant leurs rapports de voir dans les deux parties “un seul baptême”. Puisque les deux parties furent reconnues comme un seul baptême par l’apôtre, il est douteux que quelqu’un puisse pleine­ment apprécier le seul vrai baptême, sans voir la subs­tance et l’ombre.

Reconnaissant la vraie importance du baptême, nous voyons que, la première chose après la foi en Christ, c’est le seul important et essentiel pas à faire pour l’Eglise glorifiée; car c’est seulement ceux qui sont conformes à la mort du Seigneur et l’y suivent qui, comme “membres de son corps” auront part à la première ou principale résurrection, pour être avec le Chef et semblable à lui. Il n’est pas surprenant que plusieurs ont pris par erreur l’ombre ou le symbole pour la réalité, et qu’ils en ont fait une condition pour être membre de l’Eglise sur la terre. Ceci est une erreur toute naturelle. Tous ceux qui voient l’immersion réelle, aussi bien que le symbole,

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 mais ignorent ce dernier, devraient soigneusement s’ex­aminer eux-mêmes pour voir si leurs volontés dans ce cas sont réellement mortes et enterrées dans la volonté de Christ. Et s’ils refusent obéissance à la parole et à l’exemple du Seigneur en ceci, ils devraient s’assurer au delà de tout doute de la force et de la valeur de tout argument contraire par lesquels ils mettent ceux-ci de côté.

Mais il y en a qui demandent: Est-il bien nécessaire pour moi d’être immergé dans l’eau, si je suis sûr que je suis pleinement consacré — immergé en Christ? Le Seigneur voudrait-il me rejeter pour avoir manqué à une si petite affaire que de passer par une formule?

N’oubliez pas que l’âge présent n’est pas celui de com­mandements et de compulsions. Dieu ne commande ni ne force l’obéissance de son Eglise. Celui-ci est le temps auquel, comme une grande faveur pour les croyants, ils ont le privilège d’offrir leur volonté et leur tout en Sa­crifice à Dieu. C’est l’“année acceptable du Seigneur” — le temps auquel Dieu se plaît à accepter nos sacrifices (par Christ) et de nous donner certaines grandes et pré­cieuses récompenses promises à ceux qui abandonnent leur petit tout, et qui suivent ainsi sur ses traces le grand-prêtre de notre ordre. — Héb. 3 :1.

Ceux qui voient ceci clairement savent qu’à ceux de Christ il n’a pas été donné une loi de commandements et qu’ils ne sont pas traités comme les juifs; car vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce”. Eux étaient la maison de serviteurs, et il est juste de commander des serviteurs, mais, si nous sommes des nouvelles créatures en Christ, nous appartenons à “la maison des fils” (Héb. 3 : 5. 6); et Dieu nous traite comme un vrai Père ses vrais fils. Les vrais fils, et les seuls qu’il reconnaisse, possèdent l’esprit d’adoption, l’esprit d’obéissance, l’esprit de fils, ils n’ont pas besoin d’être commandés ni menacés; car de tels en paroles et en actions, et dans les petites et grandes affaires déclarent: Mon Dieu, je mets mon plaisir à faire ta volonté.” Pour de tels, il n’y a pas de renoncement trop grand, et pas d’acte de respect et d’obéissance trop petit; et, ignorant la fierté et toutes les philosophies et compromis humains comme tout à fait indignes d’être pesées en opposition avec la sagesse du Père, ceux-ci apprennent qu’obéir est le meilleur sacri­fice. — 1 Sam. 15 : 22.

Non, Dieu ne vous forcera pas d’être immergés réelle­ment ou symboliquement. Ces occasions de sacrifier ses aises, l’opinion du monde, etc.. sont des privilèges, les­quels nous devrions hautement estimés et convoités, parce qu’en cela nous pouvons montrer au Seigneur quelle est la profondeur et la sincérité de notre amour, et la réalité de notre consécration. C’est sur cette base et sur une centaine d’autres petites choses, que nous sommes mainte­nant mis à l’épreuve — pour voir si nous sommes aussi zélés que nous faisons profession de l’être. Si nous avons honte de confesser Christ devant les hommes par le vrai simple moyen qu’il a préparé, nous devons bien nous attendre à ce qu’il ait honte de nous appeler vainqueurs et cohéritiers et de nous confesser être des disciples fidèles. Il ne pourrait pas faire cela honnêtement et en vérité, et partant nous pouvons être sûrs qu’il ne le fera pas. Et si, après avoir vu combien le Seigneur a fait pour nous premièrement pour notre rédemption et, secondement dans la grande offre de la couronne et de la nature divine, nous permettons qu’une vraie bagatelle de sacrifice, à cause d’un orgueil méprisable, nous empêche d’accomplir un petite acte d’obéissance que notre Rédempteur et bien­faiteur demande de nous, le mépris de nous-mêmes et la honte devraient nous empêcher de prendre les couronnes et les places (même si elles nous étaient offertes) avec la petite compagnie de fidèles vainqueurs lesquels ont vaillamment sacrifié beaucoup, et ont ainsi prouvé qu’ils aimaient beaucoup.

C’est pourquoi tout en ne disant pas que personne ne sera du “petit troupeau” excepté ceux qui ont été im­mergés dans l’eau aussi bien que dans la mort de Christ, qu’il symbolise si bien, nous disons, que nous ne nous attendons pas à trouver dans ce “petit troupeau” un seul qui a vu que l’immersion dans l’eau est la volonté de Dieu et qui a refusé d’obéir. Rappelons-nous que l’obé­issance dans une affaire de peu d’importance peut être une épreuve plus sévère que dans une affaire plus grave. Si Satan avait essayé de faire Eve blasphémer le Créateur il n’aurait pas réussi; s’il avait essayé de l’induire à mettre à mort Adam il n’aurait pas réussi; ainsi l’épreuve de l’obéissance dans une affaire vraiment de peu d’im­portance fut une épreuve beaucoup plus difficile. Ainsi Dieu éprouve maintenant notre profession d’amour, notre dévotion et notre obéissance plus complètement par quel­ques affaires de peu d’importance, desquelles l’immersion symbolique en est une. La décision de Dieu est “que celui qui est fidèle dans les petites choses l’est aussi dans les grandes”.

Quoique les “baptistes” généralement ne saisissent pas la pleine importance de l’immersion, mais regardent à l’eau plutôt qu’à la mort qu’elle symbolise, encore leur action de retenir le symbole a été de quelque valeur, et montre la sagesse du Seigneur en choisissant le symbole; car même la vérité en rapport avec le symbole a été impopulaire, toujours depuis le temps qu’elle fut rejetée par l’Antichrist (1) il y a des siècles, et en beaucoup de cas une vraie consécration fut requise, le vrai ensevelis­sement de la volonté propre dans celle de Christ, avant que le croyant consentît à braver le mépris du monde par obéissance à une cérémonie impopulaire.

(‘)     L’Antichrist, la papauté. (note du trad.) — Le trad. Est M. F. DULILEZ 89. rue du Coucou, à LODELINSART (Hainau)> Belqique, l’auteur des 3 excellentes brochures: Le Pape et Jésus Christ; et la proche fin de l’âge chrétien.

Même ceux qui pratiquent l’aspersion, et cela sur des bébés inintelligents (par conséquent non croyants) tien­nent pour sûr que le baptême est l’entrée dans l’Eglise de Christ; et aucune des églises nominales ne reçoit comme membres d’autres que ceux qui ont passé par quelque cérémonie appelée “baptême”. Ainsi ils reçoivent les enfants dans leurs églises, pour la raison que les membres d’églises seulement seront sauvés des tourments éternels. Il est vrai que cette doctrine, comme bien d’autres, est peu enseignée de nos jours et perd rapide­ment son influence sur le peuple, néanmoins des millions de parents croient aujourd’hui que leurs enfants seraient consignés aux peines éternelles s’ils venaient à mourir sans être aspergés d’eau au nom du Père, du Fils et du St. Esprit. Spécialement les romanistes, les épiscopaliens et les luthériens craignent une omission de cette espèce, quelques-uns des presbytériens et méthodistes ne le re­doutent pas moins.

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 Un exemple de ceci, et l’un qui montre la puissance que ces erreurs placent dans les mains des prêtres ou de la classe cléricale parvint à notre connaissance il y a environ neuf ans. Les parents de l’enfant étaient luthé­riens, mais ils avaient eu un démêlé avec le pasteur de la congrégation à propos de dettes d’église à payer et d’absence aux assemblées. L’enfant devint sérieusement malade et le père et la mère tour à tour allèrent plusieurs fois implorer le berger dur de cœur, enseignant l’erreur à gages, de venir asperger leur enfant et le sauver de l’éternelle damnation qu’il leur avait enseignée devoir être sa part. Mais il refusa de venir, leur disant qu’ils méritaient ce châtiment. Après plusieurs efforts ils trou­vèrent un autre prêtre “juste à temps” pour bannir leurs craintes sans fondement.

Ainsi il est évident que malgré le peu d’égards qu’ils apportent quant à la forme exacte, toutes les sectes prin­cipales regardent le baptême comme la porte d’entrée dans l’Eglise, la porte de salut, la porte d’entrée dans le corps de Christ, aussi réellement que les baptistes. Nous, au contraire, nous tenons pour certain que ni l’aspersion d’eau, ni l’immersion soit la porte d’entrée dans le “corps de Christ”, maintenant élu ou choisi hors du monde; mais que l’immersion dans la mort de Christ, qui commence dans la consécration complète, est la porte par laquelle des hommes justifiés deviennent membres du corps de Christ qui est l’Eglise. Nous insistons auprès de tous ceux qui sont ainsi devenus membres de “  l’Eglise dont les noms sont écrits clans les cieux ”, et leur disons qu’ils doivent, aussitôt qu’ils se sont aperçus de l’exemple du Seigneur et des apôtres, et qu’ils ont vu combien le symbole est approprié, se hâter de montrer leur obéis­sance et leur consécration devant les hommes.

Le baptême et le tabernacle.

Le vrai baptême est illustré dans le tabernacle judaïque, non pas par le lavoir plein d’eau qui se trouvait dans la cour, dans lequel les prêtres lavaient leurs mains et leurs pieds. Non, cela est un symbole de l’effet purifi­catif de la vérité sur la conduite extérieure des croyants en général. Cela symbolise l’action de mettre de côté les pratiques impures — de mentir, de voler, etc., et de mettre de côté les communications impures de notre bouche — médisances, envies, querelles, calomnies, etc. — un nettoyage aussi approprié à l’homme naturel qu’aux saints consacrés.

Le voile à la porte du tabernacle représentait les mêmes pensées que le baptême — c. à d., la mort. Quand le prêtre passait le premier voile, cela le représentait comme passant hors de vue, enseveli aux choses extérieures; et sa condition enfermée, était éclairée seulement par la lampe et il était pourvu à sa subsistance par les pains de proposition — représentant la nourriture spirituelle et l’éclaircissement accordés à tous ceux qui sont im­mergés en Christ.

Le second voile représente la fin de la mort reconnue en la mort actuelle; et le Saint des saints représente la pleine jouissance de toutes les grandes et précieuses pro­messes faites à ceux qui deviennent de nouvelles créa­tures en Jésus-Christ en partageant sa mort et aussi sa résurrection. Dans le “saint des saints” vient la pleine réalisation dont le “saint” ne donnait qu’un avant-goût. Ainsi nous voyons qu’une immersion complète ou ensevelissement de vue était nécessaire pour arriver dans le saint des saints. Et comme le tabernacle avait une seule entrée, cela enseigne clairement que personne ne peut atteindre cet état ou condition qu’il typifie (la nature divine) sans passer premièrement par le premier voile représentant la consécration ou la mort au monde, que le baptême d’eau illustre aussi d’une bien belle manière.

Pour une pleine explication de la signification du ser­vice entier du tabernacle, voir Les ombres du tabernacle, des meilleurs sacrifices [que nous espérons de publier en français dans le courant de 1905. — Réd.].

Qui peut être immergé

Au baptême de Jean en réformation pour les juifs, Jean demandait à plusieurs qu’ils devaient premièrement montrer par leurs vies qu’ils s’étaient réformés avant qu’ils passent par le symbole de la réformation. Dans la pratique du baptême après la Pentecôte, cependant, la seule condition, imposée, était la foi en Christ, il semble qu’il fut admis comme certain que nul excepté des personnes sincères voudraient faire profession de la foi et de l’obéissance à un conducteur si impopulaire que le Christ crucifié. Mais l’immersion dans l’eau, bien que ce fut une profession publique de foi en Christ par la personne immergée, n’était pas nécessairement un endossement de telle personne par les apôtres et l’Eglise. L’Eglise ne décidait pas, si une personne symboliquement immergée avait été réellement immergée en Christ, elle ne le pouvait pas d’ailleurs. Le symbole indiquait cela; et ils expliquaient le symbole pour voir s’ils étaient réel­lement morts au monde et à ses plans et à ses désirs et vivant à Dieu et à son plan.

Cela est évident par des exemples comme ceux d’Ananias et de Saphira et de Simon le magicien (Actes 5 : 1—10; 13, 20—23). A ce dernier, quoiqu’il eût été baptisé, l’apôtre déclarait: “Tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité.” Ainsi, nous n’avons pas besoin maintenant de décider pour les autres qui désirent de confesser Christ de cette manière (excepté que quand il est hors de doute qu’ils le font dans l’intention de se moquer). C’est leur action à eux seulement, elle représente leur conscience envers Dieu; et la connaissance ou ignorance de celui qui accomplit le symbole ne peut pas affecter le cas favorablement ou défavorablement. Le vrai baptême est celui que l’on ne peut pas voir, excepté dans son influence sur la conduite; et la vraie église à laquelle on s’unit est l’Eglise de ceux qui ont leurs noms écrits dans les cieux, dont les membres ne peuvent pas être positivement connus jusqu’à la fin de cet âge, alors qu’ils seront glorifiés avec le Chef.

(Suite et fin au prochain numéro.)