“Jéhovah, notre Dieu, est un seul Dieu”.

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“Pour nous, il y a un seul Dieu” “Ecoute Israël: Jéhovah, notre Dieu est un seul Jéhovah” ,Or ces ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent, toi, le seul Dieu véritable. et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ”. — 1 Cor, 8: 5, 6: Deut. 6:4: Jean 17:3.

Le mot “Dieu ” signifie un puissant, mais non pas toujours le Tout-Paissant. Il est employé pour traduire les quatre mots hébreux: El, Eloah, Elohim et Adonaï ; dans les versions communes de la Bible tous les quatre désignent un puissant. C’est un nom général qui est souvent et légitimement employé pour désigner notre Père céleste, ainsi que notre Seigneur Jésus, des anges et des hommes.

Dans Gen. 10: 17, Elohim — un puissant — est employé pour désigner l’Eternel le Tout-Puissant, ainsi que d’autres dieux.’ “Car l’Eternel votre Dieu est le Dieu des dieux.”

Dans Gen. 32 : 24, 30 et Juges 13: 21, 22, un ange est appelé “Dieu” — Elohim.

Dans Jér, 16: 13, ce sont des rois et des gouverneurs terrestres qui sont appelés “dieux” — Elohim.

Dans Exode 7: 1, c’est Moïse qui est appelé “Dieu ” —      Elohim.

Dans Exode 21: 6, 22; 22:8, 9, 28, ce sont les juges installés par Moïse qui sont paraît-il appelés des “dieux” — Elohim — probablement parce qu’ils étaient des puissants, des hommes investis d’autorité.

Dans Exode 12: 12, ce sont les princes d’Egypte qui sont appelés des ”dieux” — Elohim.

Dans Ps. 82, la différence des êtres qui sont désignés par le mot “Dieu” est exprimée très distinctement : “Dieu [Elohim] se tient dans l’assemblée de Dieu [El]; il juge au milieu des dieux [Elohim].” Ici le premier mot “ Dieu” désigne sans aucun doute possible l’Eternel — le Tout-Puissant, pendant que les autres appellations désignent d’autres êtres puissants —l’Eglise, les fils de Dieu, qui ont pour chef Jésus et concernant lesquels- il est écrit (v. 6): “J’ai dit: Vous êtes des dieux [Elohim] et vous êtes tous fils du Très-Haut [Elyon — du Dieu suprême]” L. — Jean 10:34. Paul dit (1 Cor. 8: 5, 6): “Car aussi s’il. y en a qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, (comme il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs) toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père”. Le Père, le Puissant des puissants — l’unique Dieu au-dessus de tous. Aucun autre dieu n’est puissant ou grand, à moins d’avoir reçu sa propre puissance, aussi bien que son existence de l’Eternel. Et c’est précisément sur ce fait que Moïse attire l’attention d’Israël par les paroles déjà citées: “Ecoute Israël! L’Eternel, notre Dieu, est l’un (ou l’unique) Eternel”. — Laus. Le mot “Jéhovah” n’est pas un nom général comme l’est le mot Dieu. mais bien un nom propre, le nom personnel, déterminé du Père, du Dieu tout-puissant et n’est jamais donné

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à un autre être. Nos Bibles françaises en le rendant par Eternel l’ont mieux traduit et en ont mieux fait la distinction que les Bibles d’autres langues.

D’aucuns supposent à tort que le nom “Jéhovah” s’applique aussi à Jésus-Christ. C’est pourquoi nous citons quelques-uns des nombreux passages qui prouvent que ce nom appartient exclusivement à la cause primitive, au grand Créateur de toutes choses “Je suis l’Eternel, c’est là mon nom ; je ne donnerai pas ma gloire à un autre” (Esaïe 42 : 8). “Je me suis manifesté à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout-puissant et je n’ai pas été connu d’eux par mon nom Jéhovah (l’Eternel)”. “Et ils connaîtront que c’est toi seul dont le nom est Jéhovah; tu es (le) Très-Haut sur toute la terre”. — Exode 6 : 3; Ps. 83: 18.

L’Eternel est souvent appelé le Sauveur des hommes, parce qu’il est l’auteur du plan de la rédemption; notre Seigneur Jésus est le Sauveur dans un second sens, l’agent par lequel le plan de Dieu fut exécuté. David nous fait voir distinctement la différence entre l’Eternel et notre Seigneur Jésus : Eternel a dit à mon Seigneur [Adon, Maître — Christ] : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds”. Notre Seigneur Jésus et Pierre attirent particulièrement notre attention sur ce passage et sur la différence existant entre le Père et le Fils. — Luc. 20 : 41—44; Act. 2:34—36.

Il est surprenant que l’idée d’un Dieu trinitaire — trois Dieux en un seul et en même temps un seul Dieu en trois personnes — ait pu être acceptée et qu’elle se soit répandue d’une manière aussi générale, quand l’Ecriture sainte est si claire et si explicite au sujet de la personnalité séparée et de la parenté exacte du Père et du Fils. Mais le fait que cette supposition a été acceptée d’une façon aussi générale, ne fait que prouver que l’Eglise dormait profondément pendant que l’ennemi la liait avec les liens de l’erreur.

Nous croyons en une trinité, en Jéhovah et en Jésus et en l’Esprit saint: nous reconnaissons le fait que notre Seigneur Jésus est un dieu — un puissant— mais nous ne reconnaissons pas la théorie anti-biblique et déraisonnable que Jésus serait son propre père et créateur et nous rejetons (comme non conforme à l’enseignement de la Bible) la doctrine selon laquelle trois Dieux seraient réunis dans une seule personne, ou bien un Dieu divisé en trois personnes. La doctrine de la Trinité, des Trois-Dieux, a pris naissance pendant le 3ème siècle et a une analogie frappante avec les doctrines païennes encore très répandues en ce temps-là et notamment avec la doctrine hindoue. Le seul passage de l’Ecriture qu’on veut citer, pour confirmer que le Père, le Fils et l’Esprit ne font qu’un seul Dieu, est une partie de 1 Jean 5: 7, 8. Ce passage dit: “Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole et le Saint-Esprit et ces trois-là sont un. Il y en a aussi trois qui rendent témoignage sur la terre.” (savoir), l’Esprit, l’eau et le sang et ces trois-là se rapportent à un”.

Nous prétendons, le fait est incontestable et ne peut être réfuté, que les mots soulignés sont faux, qu’ils ont été interpolés dans le texte par les trinitaires au 5ème siècle, parce qu’il n’existait pas un seul passage pouvant soutenir leur théorie qui commençait à devenir populaire en ce temps-là; des trinitaires eux-mêmes admettent cette interpolation illégitime. Les nouvelles traductions de la Bible [Segond, Darby, Stapter. Arnaud, etc.] ne contiennent plus ces mots; la version de Lausanne en fait remarquer l’omission dans les variantes. Toutes les nouvelles traductions anglaises et allemandes omettent de même ces mots. Pas même Luther n’a voulu traduire ces mots faux; ce n’est qu’après sa mort qu’on les a incorporés dans sa Bible. La version anglaise, révisée, dit: “Ce texte, concernant les témoins célestes, ne se trouve dans aucun des manuscrits grecs qui ont été écrits avant le 5me siècle”, aucun des pères des églises grecque et latine en fait mention, même quand le sujet qu’ils traitaient les eût amenés d’une façon toute naturelle à se servir de ce texte pour appuyer leur dire, c’est pourquoi ce passage est faux, sans aucun doute possible. On remarquera qu’en omettant les mots soulignés, le sens de ce passage est très clair et qu’il se trouve en parfaite harmonie avec ce qui précède, ce qui ne serait pas le cas si ces mots étaient authentiques. L’apôtre inspiré nous montre que c’est le fils de Dieu, Jésus-Christ, qui est venu avec de l’eau et du sang pour devenir le rédempteur de l’humanité. Cela veut dire qu’il vint par le baptême dans l’eau — le symbole de son entière consécration, même jusqu’à la mort — et de même par le sang — l’accomplissement effectif de sa consécration, consécration allant même jusqu’à la mort, jusqu’à répandre son sang. Il vint “non avec l’eau seulement” (non par la consécration seule), mais “avec l’eau et le sang” — par les deux, le baptême symbolique et réel dans la mort: “Et c’est l’Esprit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité” (1 Jean 5: 6). L’Esprit de Dieu témoigna après son baptême dans l’eau: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais” (Matth. 3: 17). Et de nouveau, après son baptême dans la mort, l’Esprit témoignait qu’il était encore le Fils bien-aimé de Dieu, en le réveillant d’entre les morts et en l’élevant très haut, à la droite de la puissance. Selon les versets 7 et 8 il y en a trois qui témoignent que ce Jésus est le Fils de Dieu — l’Esprit, l’eau et le sang. L’Esprit témoigne que notre Seigneur Jésus est véritablement le Fils de Dieu, une première fois lors de son baptême et de nouveau lors de sa résurrection.

Par rapport à l’origine de la doctrine trinitaire, le dictionnaire religieux Abbott dit (p. 944):

“ L’idée trinitaire ne fut pas élaborée et formulée en doctrine avant le commencement du 4ème siècle; aucune tentative ne fut faite, avant cette date, pour concilier cette croyance avec celle de l’Eglise qui croyait en un seul Dieu. De cette tentative de résoudre le problème de Trois—Dieux naquit la doctrine de la trinité.”

Le “Commentaire critique de Lange”, parlant de ce passage falsifié (1 Jean 5 : 7), dit: “ Ces mots manquent dans tous les textes grecs, ainsi que dans le texte sinadicus [le plus ancien des manuscrits grecs connus] et dans toutes les anciennes versions, inclusivement

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les latines, postérieures au 8ème siècle, à partir de là nous les trouvons en trois variantes. Malgré les controverses concernant la question trinitaire, ils ne sont cités par aucun père grec, ni par aucun des anciens pères ecclésiastiques latins.”

Ce passage est désigné comme étant une interpolation par des savants distingués tels que: Sir Isaac Newton, Benson, Clarke, Home, Griesbach, Tischendorf, Lachmann, Alford et autres. La Concordance grec-anglaise de Hudson dit: “Ces mots ne se trouvent dans aucun des manuscrits grecs écrits avant le l5ème ou 16ème siècle et dans aucune ancienne version. Alford dit: “A. moins de suivre un pur caprice dans la critique du texte sacré, il n’existe pas la plus petite raison pour supposer que ces mots soient authentiques.” Tischendorf dit: “Je considère comme une impiété le fait que ce passage continue à être publié comme faisant partie de l’épître de Jean.”

T. B. Woolsey demande: “La vérité et la sincérité n’exigent-elles pas qu’un tel passage soit effacé de nos Bibles anglaises — un passage que Luther lui-même n’a pas voulu reproduire dans sa traduction et qui ne fut introduit dans la Bible allemande que 50 années après sa mort?” Dr. Adam Clarke, le savant exégète méthodiste, commentant ce passage, s’exprime comme suit: “Il est évident que ce verset n’est pas authentique. Il manque dans tous les manuscrits qui furent écrits avant l’invention de l’imprimerie — excepté dans celui de Montforty (conservé à l’Université de la trinité à Dublin), par contre 112 autres manuscrits omettent ce verset. 111 manque dans les 2 manuscrits syriaques, dans tous les arabes, éthiopiques, coptes, arméniens, slavons, etc” en un mot il manque dans toutes les anciennes traductions, excepté dans la Vulgate et même des copies les plus correctes et les plus anciennes de celle-ci ne contiennent pas ce passage. Il manque de même chez tous les anciens pères de l’église grecque et chez la plupart même de ceux de l’église latine.’“John Wesley, le fondateur du méthodisme, cherchait à soutenir “la doctrine de la trinité; mais dans un de ses sermons il cita les mots de Servet: “J’ai des scrupules d’employer les mots trinité et personnes, parce que je ne trouve pas ces termes dans la Bible” — et à cette citation Wesley ajouta: “Je ne voudrais insister que sur les mots, tels qu’ils se trouvent dans le texte, sans les expliquer.” Il s’efforçait de prouver la doctrine de la trinité, parce qu’il croyait à l’authenticité de ce passage falsifié; ce n’est que par la découverte récente d’anciens manuscrits de la Bible qu’il fut possible de prouver cette interpolation. Les traducteurs de la version commune anglaise (en 1611), par ex, n’avaient à leur disposition que 8 manuscrits grecs et parmi ceux-ci aucun qui fut antérieur au 10ème siècle; pendant qu’aujourd’hui il en existe environ 700, dont deux qui datent du 3ème siècle — le Sinaïticus et le Vaticanus No. 1209.

C’est la papauté qui a transmis cette doctrine, avec bien d’autres encore, aux protestants et ceux-ci l’ont acceptée et soutenue, quoique les plus instruits d’entre eux font remarquer que pas un seul passage de la Bible ne peut être cité à l’appui de cette doctrine; ils vont même plus loin encore: tous ceux qui ne veulent pas accepter cette doctrine anti-biblique sont déclarés comme schismatiques — hérétiques — par les articles de foi de “l’alliance évangélique”. *) —

 “ Nous regrettons beaucoup qu’aujourd’hui encore certains chrétiens darbystes, baptistes et frères dissidents accusent de rejeter Christ ceux qui rejettent la trinité romaine et toutes les traditions humaines erronées et qui n’enseignent que les vérités bibliques sur ce sujet. Mais les anti-trinitaires du temps de la Réformation “l’élite des anabaptistes] ne furent pas mieux reçus; tel, l’illuminé Jean Denck persécuté, en Allemagne, de ville on ville; Félix Mauz noyé dans le lac de Zurich; et Michel Servet brûlé vif à Genève. La vérité doit rencontrer de l’opposition, mais avec tout cela ses amis aveuglés ne font que la disséminer ”. Red.

Il nous convient cependant, comme chercheurs sincères de la vérité, de procéder sans détours avec nous-mêmes et avec la parole de notre Père laquelle est capable de nous rendre véritablement sages. C’est pourquoi, ignorant les traditions et les crédo d’hommes non inspirés et leurs systèmes, “retenons le modèle des saines paroles” que nous avons reçues de notre Seigneur et des apôtres. — 2 Tim. 1: 13.

Recherchons selon la règle de la vraie Eglise quelle est la vérité concernant ce sujet, Paul y répond d’une façon claire et précise: “Il y a un seul Dieu et Père de tous” (Eph. 4: 6). Et de nouveau il dit: “Il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs, toutefois pour nous il y a un seul Dieu, le Père, duquel procèdent toutes choses et nous sommes pour lui; et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par le moyen duquel sont toutes choses et nous sommes par lui’ (1 Cor. 8: 5, 6). Nous prenons ces mots dans leur sens littéral et croyons que toutes choses procèdent du Père — c’est lui la cause première de toutes choses ; et toutes choses sont par notre Seigneur Jésus; c’est lui — “ le commencement de la création de Dieu” (Apoc. 3:14) — qui a été l’agent de Jéhovah pour tout ce qui a été fait depuis — sans lui “rien de ce qui a été fait n’a été fait’ (Jean 1: 3). Le propre témoignage de Jésus est le même. Il disait qu’il était un fils, un fils obéissant qui ne cherchait point à faire sa propre volonté, mais bien la volonté du Père qui l’a envoyé. “Que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne”. Et encore il disait: “Le Fils ne peut rien faire de lui-même“: “Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les oeuvres” (Jean 5: 19; 14: 10). Il est vrai qu’il dit aussi: “Moi et le Père nous sommes un”, mais il nous montre dans sa prière en quel sens consiste leur union, il désirait que ses disciples fussent un (unis) comme l’est le Père et le Fils (Jean 10: 30; 17: 11). Cette unité désirable est celle qui éclate quand on a les mêmes sentiments, les mêmes pensées, quand on est uni de coeur, quand un accord harmonieux régit nos projets et nos actions.

Tout en croyant honorer le Maître, beaucoup le déshonorent, quand ils réfutent ses propres doctrines en prétendant que le Père et le Fils sont un seul et même être, égaux sous tous les rapports. Jésus lui-même dit que, non: “Mon Père est plus grand que moi” (Jean 14 : 28). Et il nous dit aussi que Dieu n’est pas seulement son Père à lui, mais aussi le nôtre: “Je monte vers mon Père et votre Père et vers mon Dieu et votre Dieu” (Jean 20:17). Une traduction correcte du texte grec de Phil. 2 : 6 résume la question de la suprématie du Père en harmonie

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avec d’autres passages, comme 1 Cor. 15: 28; Jean 14: 28. Ce passage dit: “Lequel, étant en forme de Dieu, n’a point médité de s’usurper d’être égal à Dieu.” L’idée exprimée ici est juste le contraire de celle d’une égalité du Père et du Fils. Jésus n’ambitionnait point l’égalité, ni ne cherchait-il à usurper illégalement l’autorité divine. Ce fut Satan qui aspirait à cela et qui fit des efforts pour y arriver, c’est lui qui a dit: “ Je monterai aux cieux, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. . . . Je serai semblable au Très-Haut.” — Esaïe 14: 12—14.

Jésus disait: “Vous m’appelez le Docteur et le Seigneur , et vous dites bien, car je le suis”, mais “ n’appelez personne sur la terre votre Père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux” (Jean 13: 13; Matth. 23: 9). — Pierre et Paul expriment la même pensée en disant: “Béni soit le Dieu et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ!” (1 Pierre 1 : 3; Eph. 1:3; 3:9; Gal. 1:3,4; Rom. 16:25—27). Combien ces paroles de notre guide sont claires et s’accordent ensemble ; et nous pourrions en citer encore beaucoup d’autres qui sont en parfaite harmonie avec celles-ci.

 Nous trouvons donc que l’Ecriture sainte nous enseigne qu’il n’y a qu’un seul Dieu et Père éternel “ qui est éternité en éternité” (Ps. 90 2; Rom.16: 26, 27). Et que l’Unique, qui est le commencement de sa création et appelé depuis ce temps Jésus, quoique moindre que le Père, fut plus élevé que toutes les autres créatures qui vinrent après et dans la création desquels il fut l’agent actif de Jéhovah. Lorsqu’un rédempteur devint nécessaire, celui qui avait été créé le premier et le plus haut, le Fils, en harmonie avec le désir du Père et de bon gré, fut, de par le pouvoir divin (dont la philosophie dépasse notre conception), changé en un être inférieur — en un être humain il naquit et atteignit l’âge viril parfait. Sa vie n’était donc pas d’origine humaine et elle n’était donc en rien engagée ou atteinte par le péché d’Adam.

Jésus était un homme parfait, complètement développé (âgé de 30 ans comme la loi l’exigeait), lorsqu’il se consacra à la volonté de son Père, s’offrant lui-même en sacrifice vivant à notre place. Le sacrifice fut accepté et il fut rempli du saint Esprit du Père (Matth. 3:16, 17). La puissance de Dieu vint sur lui (Act. 10: 38). — C’était à cette puissance de Dieu qui était en lui à laquelle il se référait constamment. Ce fut la même puissance qui se manifesta plus tard chez les apôtres Pierre et Paul et chez d’autres, quoiqu’elle se manifestât d’une façon plus distincte chez notre Seigneur, qui, comme homme parfait, avait reçu l’Esprit sans mesure, tandis que tous les membres imparfaits de son Eglise n’avaient qu’une seule mesure de l’Esprit. — Jean 3 : 34; 1 Cor. 12 : 7.

Lorsque Jésus eut accompli son sacrifice, en mourant sur la croix, sa tâche, son oeuvre comme homme, était terminée. Ce n’était plus comme homme qu’il ressuscita, mais comme nouvelle créature, consommée et élevée à la perfection (Héb. 2: 10). Depuis sa résurrection Jésus participe de la nature divine, de la même nature que son Père. Cette condition actuelle de souverainement élevée lui fut donné en récompense de son obéissance à la volonté du Père (Phil. 2: 8, 9). Ce passage dit, que sa gloire présente est bien plus grande que celle qu’il avait avant qu’il devint homme : sans quoi ce ne serait pas une exaltation. Et maintenant qu’il possède la nature divine, immortelle, il ne peut plus mourir, mais tout pouvoir lui est donné dans le ciel et sur la terre, de sorte qu’il peut sauver, sauver complètement — réveiller de la mort et rétablir à la parfaite perfection. — Act. 3 : 19—21.

Combien le compte rendu de la Bible est simple et logique en comparaison des traditions humaines! Dans quel chaos inextricable se trouvent par ex. ceux qui disent que Jésus et le Père ne font qu’une seule et même personne. Cette supposition renfermerait l’idée que notre Seigneur Jésus agissait en hypocrite, qu’il faisait tout bonnement accroire qu’il adressait ses prières à son Père dans le ciel, pendant qu’il était lui-même ce même Père sur la terre. Ceux-ci doivent conclure forcément que la tentation de Satan (Matth. 4.) n’était qu’une simple comédie, puisque nous lisons que “Dieu ne peut être tenté par aucun mal” (Jac. 1 : 3). Si Jésus a été le Père, alors il n’aura fait que semblant de mourir puisque Dieu est immortel, qu’il ne peut mourir. En admettant la supposition d’une mort simulée, toutes les assertions de Jésus, des prophètes et des apôtres seraient fausses, en ce qui concerne la mort et la résurrection de Jésus, et tous seraient de faux témoins en prétendant que Dieu réveilla Jésus de la mort, si celui-ci n’était pas mort réellement.Et s’ils admettent que la mort de Jésus était réelle, ils entrent dans un autre dilemme; car, croyant que trois dieux ne forment qu’une seule et unique personne, il faut donc qu’ils admettent aussi que les trois moururent lorsque Jésus mourut. Et si les trois ont été morts, qui donc les réveilla à la vie? Ceci serait aussi en contradiction avec la déclaration de Paul (1 Thess. 1: 10), que le Père réveilla Jésus d’entre les morts, car si le Père et le Fils sont le même être, le Père était mort aussi quand le fut le Fils. Admettrons-nous donc un dogme moyenâgeux, transmis à travers les siècles par une église pervertie et dans l’aberration? Devons-nous permettre qu’on trouble et qu’on aveugle notre intelligence et notre bon sens au point que nous en vinssions à contester le témoignage des apôtres, des prophètes, voire même de Jésus. Non! “A la loi et au témoignage, s’il ne

parle selon cette parole, il n’y aura point pour lui [ce peuple trinitaire] d’aurore” (Esaïe 8 : 20). Nous voyons donc que le Père et le Fils sont deux personnes bien distinctes et séparées, tout en étant un en esprit, en intentions, en actions, etc” parce que le Fils est complètement en toutes choses soumis au plan et à la volonté du Père.

Le Saint-Esprit.

Nous allons examiner maintenant ce que dit l’Ecriture sainte concernant le Saint-Esprit. Les églises nominales — tant papales que Protestantes — prétendent que l’Esprit saint est une personne définie, mais elles enseignent aussi

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que ces trois personnes — le Père, le Fils et le saint Esprit — sont simultanément une seule personne —”un grand mystère”. Oui, certes, un mystère qui caractérise l’aveuglement et la confusion de Babylone. Mais pour ceux qui, à l’exclusion de toute tradition humaine, se tournent vers la parole de Dieu et ne se laissent guider que par elle, tout est clair et compréhensible.

Nous pensons qu’une explication du terme “saint Esprit”, qui répondra à toutes les conditions connues et mettra en harmonie entre eux tous les passages qui en parlent, est bien la vraie signification du terme. Nous dirons d’abord ce que nous entendons par le terme “saint Esprit” puis nous examinerons les passages qui traitent ce sujet et qui peuvent être considérés par quelques-uns comme étant en contradiction avec les vues que nous exposons.

L’Ecriture nous enseigne que le saint Esprit n’est pas une personne, mais qu’il est la volonté, la puissance ou l’influence de Dieu, agissant partout et à toute occasion selon le bon plaisir de Dieu. L’esprit ou énergie de Dieu opère de différentes manières, employant différents agents et accomplissant diverses choses. Tout ce que Dieu fait par le moyen d’agents est tout aussi bien son propre oeuvre, que s’il en était l’exécuteur direct; de même que l’on dit d’un entrepreneur en bâtiment qu’il bâtit une maison, quoiqu’il n’ait jamais touché à un outil et qu’il fasse faire le tout par ses ouvriers auxquels il ne fournit que le matériel ; ainsi en est-il quand nous lisons que “Jéhovah Dieu fit le ciel et la terre” (Gen. 2 4). Il ne faut pas comprendre ceci dans le sens d’un travail personnel de Dieu, il se servit pour ce faire de différents agents. “Dieu parle et la chose existe [il donne ses ordres, ils sont exécutés promptement]; il commande et elle subsiste” (Ps. 33 : 6—9). Mais tout n’apparaissait point immédiatement dans un ordre parfait; car nous lisons qu’il fut employé un certain temps pour exécuter l’oeuvre de la création — six jours ou époques.

Il nous est enseigné d’une manière claire et précise “que toutes choses sont du Père — par son énergie ou son esprit ; mais que cette énergie fut exercée par le moyen de son Fils. Le Fils de Dieu, nommé plus tard Jésus, fut employé à la création du monde (Jean 1 3; Héb. 1 : 8—12). Et nous lisons dans la Genèse que la force créatrice fut l’esprit de Dieu. “L’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux.” La seule conclusion raisonnable de ceci est donc: que l’esprit, l’énergie ou la volonté de Jéhovah agissait ou opérait par le moyen de son Fils —ou que le plan de Dieu fut exécuté par son Fils. Une autre voie

par laquelle Dieu agissait fut celle par le moyen des prophètes: “C’est poussés par l’Esprit saint que parlèrent les saints hommes de Dieu” par la volonté ou la puissance de Jéhovah (2 Pierre 1 : 21) ; cela veut dire que Dieu se servit d’eux pour exprimer ses pensées, son sentiment, mais l’Esprit de Dieu ne fut pas en eux, car ils pouvaient bien exprimer ses paroles, mais n’en pouvaient comprendre le sens (1 Pierre 1: 12). L’Esprit de Dieu les influençait, opérait sur eux et non pas en eux. Dans l’ancienne alliance, la maison des serviteurs (Héb. 3: 5 ; Gal. 4:4-7) le serviteur fidèle rapporta [communiqua] le message de Dieu tel qu’il l’avait reçu, amis pendant le présent âge de l’Evangile, les fils de Dieu sont amenés dans la communion avec le Père et mis au courant de ses intentions et de son plan. Ce n’est donc plus d’une manière machinale et inconsciente seulement que l’esprit ou la puissance de Dieu les fait agir, mais ils y ont part et portion ou plutôt ils se laissent pénétrer de son esprit et de ses pensées par la révélation de ses desseins. Et dans la même mesure qu’ils subordonnent leur propre volonté et leurs intentions personnelles à celles de Dieu, dans la même mesure ils reçoivent l’esprit de Dieu, deviennent ses co-ouvriers et sont capables d’exécuter ses plans. “Le serviteur [quoique fidèle] ne sait pas ce que fait son Seigneur” (Jean 15 : 15), mais le fils confiant a connaissance des projets de son Père, participe à son esprit et s’intéresse dans son oeuvre.

Le pronom personnel “il” est souvent et avec raison appliqué à l’Esprit saint, parce que Dieu, dont il émane est représenté comme étant masculin, indiquant force et pouvoir. Il est appelé le saint Esprit parce que Dieu est saint et parce qu’il y a d’autres esprits (influences ou puissances) qui sont mauvaises et dont la manière d’opérer ressemble quelque peu à la sienne. Dieu est fidèle et véritable, c’est pourquoi l’esprit de Dieu est appelé “l’esprit de la vérité”, en opposition à “l’esprit d’égarement (1 Jean 4: 6) et à l’influence funeste qu’occasionne l’erreur. Satan est désigné comme étant le prince ou chef du mal au temps présent et son influence ou esprit agit souvent dans ses serviteurs d’une façon semblable à celle de l’esprit de Dieu dans ses enfants. C’est là “l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance”. — Eph. 2 : 2.

Le nombre sept est souvent employé pour désigner la perfection, ce qui est complet: ainsi nous lisons de “sept esprits de Dieu” (Apoc. 1 : 4; 3: 1), de même nous lisons de “sept esprits méchants” (Matth. 12:45). L’esprit ou l’influence du mal procède du “père du mensonge”; et l’esprit ou l’influence de la vérité procède du Père céleste. — Jean 15: 26.

Jusqu’à un certain degré l’homme est indépendant de ces deux influences. Il a sa propre volonté ou esprit (1 Cor. 2: 11), mais il est constitué de telle façon qu’il est sujet à subir des influences extérieures, ou bonnes ou mauvaises. Dieu permet, jusqu’à un certain degré, au mal de triompher actuellement, pour éprouver et développer le “corps de Christ”, comme pour discipliner l’humanité en général. Cependant l’esprit du mal se transforme souvent en ange de lumière [vérité], ce n’est donc pas chose étrange qu’il fasse passer les enfants de la désobéissance, dans lesquels l’esprit de l’égarement opère, pour des saints et qu’il les mette en évidence (2 Cor. 11 : 14, 15). Rien de surprenant que sous l’apparence de mieux glorifier et exalter le Seigneur, il induise plusieurs en des doctrines antiscripturaires — en voilant beaucoup de vérités magnifiques et en aveuglant leur raison — qu’il leur fasse commettre des actions que réprouvent l’esprit de Christ. Les fidèles justifiés qui, pendant cet âge de l’Evangile, subordonnent complètement leur volonté à celle de Dieu pour être transformés et changés sous la direction et l’influence de l’esprit de vérité, seront amenés au point de vue divin en ce qui concerne la volonté, les aspirations et l’esprit d’entreprise et, selon le degré de cette conformité spirituelle, ils participent

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de la nature divine, nature qu’ils recevront dans la perfection si étant obéissants, même jusqu’à la mort, ils se sont abandonnés à la conduite de l’esprit.

C’est ainsi que les consacrés sont transformés [en nouvelles créatures] par le renouvellement de leur entendement au moyen de l’Esprit; c’est ainsi que nous sommes transformés de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’esprit (Rom. 12 2: 2 Cor. 3: 18). C’est ce qui est appelé “la procréation de l’esprit”; c. à d” c’est le commencement de la vie divine. De tels sont donc considérés comme fils de Dieu au degré divin. L’abandon de la volonté c’est la consécration de tout l’être, puisque l’esprit ou la volonté est la puissance dominante de l’homme.

Ceux qui se donnent entièrement à Dieu sont “conduits par l’esprit de Dieu” (Rom. 8: 14), ils sont tous “instruits de

Dieu” et sont capables de servir le Seigneur “en nouveauté d’esprit” (Rom. 7 : 6). Ils possèdent “un esprit de douceur” et le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de la gloire, leur donne “l’esprit de sagesse et de la révélation” et en sa connaissance les yeux de leur coeur sont éclairés pour qu’ils puissent savoir “quelle est l’espérance de son appel et quelle est la richesse de la gloire de son héritage dans les saints.”— Eph. 1 : 17, 18.

En contraste avec ceci nous voyons aussi que Satan, l’adversaire de Dieu et de ses fidèles, use de tout son pouvoir et de toute influence pour s’opposer à l’Eglise. Ce n’est pas ouvertement qu’il résiste aux fidèles, mais il le fait en se donnant l’apparence de l’esprit de Dieu. C’est sous la forme de “l’esprit de crainte” qu’il en attaque plusieurs, et s’ils l’écoutent, ils ne progresseront jamais, mais resteront stériles quant à la connaissance et à l’amour de Dieu. L’esprit de crainte dit: C’est une grande erreur de croire que Christ mourut pour tous et c’est une présomption de croire que tous seront à la fin délivrés des liens de la mort, que tous auront une occasion d’obtenir la vie éternelle, s’ils la veulent. Ce même esprit de crainte ou de doute dit: “Tes propres péchés ne sont point pardonnés, tu n’es encore qu’un misérable pécheur. C’est ainsi que “l’esprit d’erreur”, de la “crainte” et de “l’esclavage” fait passer comme mensongères les enseignements de l’esprit de vérité: que Christ donna sa vie en rançon pour tous, ce qui serait annoncé en son propre temps “1 Tim. 2 : 61; que tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de l’homme et en sortiront (Jean 5 : 28): et qu’“il n’y a donc maintenant aucune condamnation [à mort] pour ceux qui sont en Christ Jésus, marchant, non selon la chair, mais selon l’esprit”. — Rom. 8 :1.

De même que l’esprit de Dieu conduit à la paix, à la joie et à la foi en ses promesses, de même l’Esprit d’erreur conduit à la croyance de choses non promises, à la joie des plaisirs terrestres et à la fausse paix du sommeil et de l’aisance. C’est “un esprit d’assouplissement’ (selon Rom. 11 : 8), et hélas! combien y en a-t-il qui se sont laissés conduire dans cet état par des promesses trompeuses! C’est parce que l’influence de l’esprit d’erreur agit d’une façon aussi perfide qu’il est appelé “,un esprit séducteur” et l’apôtre nous dit: “Or l’esprit [de vérité] dit expressément que dans les temps postérieurs [ou dans les derniers temps] quelques-uns se retireront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs” (1 Tim. 4: 1). Un examen attentif des témoignages de la Parole de la vérité suffit pour pouvoir Juger jusqu’à quel degré Satan a trompé les enfants de Dieu et combien il a réussi à entremêler la vérité et l’erreur. “L’esprit séducteur” est aussi appelé “l’esprit du monde”, pour indiquer que le monde est en grande partie sous la domination de l’esprit du prince de ce monde; son esprit ou son influence agit et règne pour la plupart dans les enfants de ce monde. Et l’esprit ou l’influence du monde est un des moyens les plus puissants dont se sert le prince de ce monde pour résister à l’esprit de vérité.

Il est, hélas ! triste de constater la formidable et pernicieuse puissance que les esprits ou influences mauvaises exercent — il y a l’esprit de Satan, l’esprit du monde qui est sous sa domination, “l’esprit de l’antichrist” (1 Jean 4: 3), l’esprit de la servitude, de la crainte, de l’orgueil, de l’erreur et du péché. De là l’exhortation à examiner, à éprouver et à contrôler les esprits, non seulement dans leurs affirmations et leur manifestations extérieures, mais avec la parole de Dieu; “Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits s’ils sont de Dieu” . . . “c’est à cela que nous connaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’égarement:’ — 1 Jean 4: 1, 6.

Ceux qui ont l’esprit de Dieu sont dénommés comme ayant les pensées célestes ou spirituelles et, dans cette nouvelle disposition, ils sont tellement transformés, si différents de leur état précédent aux pensées terrestres, qu’ils sont appelés des “nouvelles créatures”. La nouvelle création spirituelle (les pensées transformées), est cependant encore identifiée avec le corps humain — le corps de l’humiliation. Mais quand la maison terrestre sera détruite, sacrifiée, morte en Christ, nous recevrons de Dieu un nouvel édifice. une maison éternelle — un corps glorifié approprié pour la demeure du nouvel esprit et en harmonie avec lui “2 Cor. 5: 1 . De même que pour Jésus, ainsi en sera-t-il pour nous, le nouveau corps sera donné à la résurrection — non pas à tous, mais à ceux qui sont maintenant engendrés spirituellement. par l’esprit de vérité: la résurrection étant la naissance de cette nouvelle création. Jésus est le premier qui naquit ainsi (Apoc. 1 : 5). C’est ainsi que nous recevons cette condition spirituelle parfaite et devenus des êtres spirituels, complètement transformés en la conformité de notre Seigneur (Rom. 6 : 5) qui est maintenant “le resplendissement de la gloire et l’empreinte de la substance du Père (Hèb. 1 : 3). Ces choses qui font partie te l’état céleste et qui ne peuvent être vues qu’avec les yeux de la foi, par la parole de Dieu. sont appelées des choses spirituelles. — 1 Cor. 9 : 11.

Nous voila donc préparés à comprendre l’enseignement de Paul 1 Cor. 2: 9—16: “Ce que l’oeil na pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu et qui n’est pas monté au coeur de l’homme naturel] ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment; — mais Dieu nous l’a révélé par son esprit car l’esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu”. Cela veut dire que si nous avons l’esprit ou les pensées le Dieu, ce nouvel entendement nous pousse à sonder les profondeurs divines, pour que nous connaissions sa volonté et puissions la faire en fils obéissants. Si l’esprit ou la pensée de notre Père est

191 Décembre 1905

en nous sa parole sera notre seul guide et nous ferons attention à ses plans pour agir conformément et en harmonie avec lui. “Car lequel des hommes connaît les choses de l’homme [ses dispositions], sa volonté, ses projets, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui? De même aussi, personne ne connaît les choses de Dieu non plus, si ce n’est l’Esprit de Dieu.” — 1 Cor. 2: 11.

Nous avons reçu “l’esprit [la pensée] qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été gratuitement données de Dieu”. “Or l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui; et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge Ces choses ne sont comprises que par ceux qui ont l’esprit de Dieu — l’esprit de son plan et de la vérité. Ceux-ci seront remplis de plus en plus de l’esprit de vérité et d’un sentiment d’obéissance, envers lui; “ils parlent, non point en paroles enseignées par la sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels . . Celui qui a reçu l’esprit juge de tout [il est capable de comprendre et d’apprécier justement tant les choses humaines que les choses célestes], tandis que lui-même il n’est jugé par personne” (1 Cor. 2: 12—15). A moins d’être engendré par l’esprit de Dieu, nul homme ne peut comprendre ou juger sainement les motifs qui font agir la “ nouvelle créature”, ce qui la pousse à sacrifier volontairement des choses chères à l’homme naturel. C’est pourquoi nous paraissons fous aux yeux des mondains de ceux qui ont “l’esprit du monde”. — 1 Cor. 4:10.

Cet esprit ou cette intelligence de Christ est le même que l’Esprit de Dieu, car Christ sacrifia son propre esprit [sa volonté] et fut rempli de l’Esprit de Dieu: “Car aussi le Christ ne se complut pas en lui-même.” —Rom 15: 3.

.Jésus dit: “Les paroles que je vous dis sont esprit et sont vie“; c. à d. elles expriment l’esprit ou les pensées de Dieu et s’y conformer c’est avoir la vie. C’est pour cette raison qu’il dit encore: “Sondez les Ecritures.” Nous devons non seulement les lire par devoir, mais c’est notre privilège de les sonder, pour apprendre à connaître l’Esprit ou le sentiment de Dieu. Si nous désirons être remplis de l’Esprit de Dieu, il faut que nous puisions profondément à la source de la vérité — la Parole. Nos récipients matériels étant imparfaits et défectueux ils ont vite laissé s’éclipser les choses spirituelles (Héb. 2 :1), et l’esprit du monde qui nous environne s’empresse d’en prendre la place. Approchons-nous et vivons donc bien près de la source de la vérité — la parole de Dieu — pour

que l’esprit de Dieu ne soit pas supplanté par l’esprit du monde.

Car si nous buvons continuellement de la source de la vérité, l’esprit du monde ne pourra pas nous envahir, mais l’Esprit qui est de Dieu nous remplira. Et nous connaîtrons les choses que Dieu a réservées pour nous-mêmes les profondeurs de Dieu. Ainsi nous voyons que ce que l’homme naturel n’a pas pu savoir, nous qui avons reçu l’Esprit ou l’influence de Dieu. nous sommes jugés dignes de le savoir. “Qu’il y ait [donc] en nous la même pensée que dans le Christ Jésus” car “ si quelqu’un n’a pas l’esprit de Christ, celui-là n’est point à lui”. — Rom. 8 : 9.

Le saint Esprit ne devrait pas être confondu avec les fruits et avec les dons de l’Esprit, quoique sa possession produise toujours les fruits paisibles de la patience, de la débonnaireté, de la bonté, de l’amour, etc. Au commencement de cet âge de l’Evangile la possession de l’Esprit saint n’était pas seulement accompagnée de ces fruits, mais souvent aussi de dons de grâce merveilleux d’enseignement, de langues, de miracles, etc. (1 Cor. 12), mais ces dons, comme aussi leur nécessité ont pour la plupart cessé, comme l’apôtre l’avait prédit (1. Cor. 13), mais le don de l’enseignement, du ministère, subsiste encore parce qu il est nécessaire au “corps”.

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