La chute du royaume de Satan.

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L’Ecriture nous représente Satan comme un être invisible et possédant do grandes facultés. Elle l’appelle: le prince des démons. Il est leur instigateur et leur supérieur; leurs actions sont sans aucun doute sous son influence, sous sa direction. Ces mauvais esprits sont la malédiction de notre pauvre hu­manité; ils dominent sur l’esprit païen et influencent à un haut degré l’esprit chrétien ou christianisé; ils sont non seule­ment puissants chez les possédés on médiums des spirites, mais ils corrompent et pervertissent l’humanité entière de diverses manières. Ils présentent la lumière pour les ténèbres et vice-versa; ils répandent des vues perverses absurdes et erronées sur le caractère de Dieu et sur son plan, et réussissent ainsi à rendre le cœur de l’homme ennemi et étranger à son Créa­teur.

La gloire primitive de Satan, son orgueil et sa chute.

Suivant le témoignage de l’Ecriture, Satan lut créé on chérubin, rang supérieur à celui des autres anges, son nom fut Lucifer, — “astre brillant, fils de l’aurore” —. Il disait en son cœur: ”J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu [des anges] Je serai semblable an Très-Haut.” — Un dieu comme l’Eternel et posséder un propre royaume. — Esaie 14: 11—20; Ez. 28:12—19.

Cet égoïsme et cet orgueil engendrèrent sa rébellion ouverte contre Dieu. Le moment précis où cette désobéissance prit naissance est sans contredit celui où le premier homme fut placé on Eden; lorsqu’il vit Dieu créant quelque chose de tout nouveau: un être intelligent fait à l’image de son Créateur, doté par dessus tout de la faculté de procréation.

L’envie de ressembler à son Créateur conduisit Lucifer à l’infidélité envers Dieu et il se résolut à perdre ce couple, entraînant ainsi dans la désobéissance tons leurs descendants et les plaçant de ce fait sous sa propre domination.

Les désirs de son cœur furent satisfaits, selon le témoignage de l’Ecriture: “Le monde gît dans le méchant.” “Il est le prince ou dieu de ce monde” (Jean 12:31; 14:30; 16:11; Eph. 2: 2; 6: 12). Il agit maintenant dans les enfants de la dé­sobéissance.

Mais il serait erroné de croire que Satan (l’adversaire) ait jamais été reconnu comme roi de la part de Dieu; l’Ecriture nous le montre au contraire comme un révolté ayant usurpé un royaume qui lui sera repris on son temps pour être donné à Celui à qui appartient le droit (Ez. 21: 32). Jésus doit ané­antir le règne du péché et de la mort et instaurer sur ses ruines un royaume inébranlable de justice et de vie éternelles.

Ce royaume est encore à venir, beaucoup de gens y fondent leurs espérances, comme s’exprime l’apôtre: ”La création tout entière soupire et est en travail jusqu’à maintenant, attendant la révélation dos fils de Dieu. — Rom. 8 : 19.

Oui l’homme espère, soupire après quelque chose de vague, d’indéfini, ne sachant comment la délivrance doit s’opérer; mais les fidèles en ont connaissance selon la promesse du Ps. 25:14 et de Marc 4: 11—12: ”Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent.”

Nous savons très bien que les paroles du Seigneur à Pierre: “Arrière de moi Satan” n’impliquent pas forcément que Satan est un être physique, matériel, pas plus que les mauvais esprits à lui soumis: mais que tout homme peut devenir un adver­saire, un satan; cependant, Il n’est pas moins vrai que la Bible parle souvent d’un Satan, être spirituel, du Diable instigateur du mal dès le commencement.

Notons comment l’apôtre parle de lui; il dit: ”Votre adver­saire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme” (1 Pierre 5 : 8-9). Jésus aussi dit, en mentionnant Sa première chute: “Je voyais Satan tombant du ciel comme un éclair.” “il a été meurtrier dés le commencement, et il ne s’est pas tenu dans la vérité.” — Luc 10:18; Jean 8:44.

Satan le premier meurtrier.

Oui il est un meurtrier, il a mené à la mort Adam et ses millions de descendants, il est le plus grand des assassins.

Il  assassina nos premiers parents en les trompant, les con­duisant à désobéir à Dieu et on attirant de ce fait sur eux la condamnation à mort. C’est de là que la mort règne depuis

97 Décembre 1907

6000 ans sur l’humanité entière et impose avec elle son cor­tège de deuils, de larmes et de douleurs. Tout cela est assez grave on soi; mais pas ai grave en vérité que ce que Satan voudrait nous faire croire pour nous faire tourner le dos dé­finitivement à Dieu, ce n’est pas si horrible, béni soit Dieu! que cette doctrine diabolique des tourments éternels, salaire du péché, dont Satan est le seul inventeur et qui est encore tant enseignée par les multiples dénominations religieuses. “Nous n’ignorons pas ses desseins.” — 2 Cor. 2: 11.

Nous connaissons ce tissu de mensonges et ces entorses faites à la vérité par lesquels Satan a su soumettre à lui toute notre race et devenir ainsi notre meurtrier.

Dieu a dit que la désobéissance entraînerait la mort. Non, dit Satan: “vous ne mourrez nullement.” — Gen. 3 :4.

Chers amis, ce mensonge est encore enseigné avec une puissante audace aujourd’hui; Satan a tenu ce langage pen­dent ces longs siècles passés et le tient encore.

Tandis que Dieu fit annoncer par ses saints prophètes que: “l’Ame qui pèche sera celle qui mourra” — et que “le salaire du péché est la mort”. Satan continue à contredire cette vé­rité divine et enseigne disant: “Vous ne mourrez point.”

De là la croyance chez les païens, lors de la mort d’un des leurs, qu’il est plus vivant qu’auparavant.

Pour cette raison encore, beaucoup de chrétiens pensent être dans le vrai et bénissent Dieu de ce qu’ils peuvent ré­péter et enseigner ces erreurs de Satan sur la survivance de l’âme et ce qui on découle, les tourments éternels. Nous étions de ce nombre aussi autrefois, O, “l’efficacité d’erreur”, mais qui ne tient plus debout devant la lumière qui luit aujourd’hui. Combien plus raisonnables sont les déclarations de Dieu: Que les morts sont morts, et qu’il leur est impossible de re­vivre sans être réveillés de la mort, c. à d. ressuscités; ce qui n’a été rendu possible que par la rédemption opérée par le précieux sang de Christ, rançon et substitut pour tous les hommes.

Quelques tromperies de Satan.

L’influence de Satan parait être contrariée par la lumière croissante de la vérité, par la connaissance du plan de Dieu; pour cela ses efforts visent surtout les personnes réveillées, plutôt que celles qui dorment spirituellement parlant, et parmi ces réveillées son choix porte principalement sur les personnes appelées à porter haut l’étendard de la vérité ou de l’Evangile, ainsi il agit jadis contre le Seigneur et les apôtres. Jésus y fit allusion: “Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le blé” (Luc 22 : 31). “Voici, le diable jettera quelques-uns de vous on prison.” Ainsi nous pouvons nous rendre compte quel rôle néfaste il fit jouer aux pharisiens, scribes et principaux contre le Seigneur et les siens. Or de tout temps Satan a résisté à la lumière et aux enfants de lumière et favorisé les ténèbres et ceux qui se laissèrent diriger par elles.

Le Seigneur a qualifié Satan non seulement de meurtrier mais aussi de trompeur, et l’apôtre nous le montre se dégui­sent en ange de lumière et on messager de la vérité. Il se présente comme conducteur du peuple de Dieu aux fins de mieux induire en erreur les enfants de lumière, n’est-Il pas de son état primitif Lucifer (porteur de lumière)? — Il fait tous ses efforts pour les conduire et les maintenir dans l’igno­rance, la superstition, la peur et le doute.

En voici un exemple: Le Seigneur enseigna, et tous les chrétiens l’admettent, qu’il reviendrait pour chercher les siens afin de les établir sur des trônes pour régner avec lui, dans le but d’attirer à lui tous les hommes et retirer ainsi l’huma­nité du bourbier du péché et de la mort.

Le Seigneur n’enseigna pas quand cela arriverait; Il leur affirma seulement qu’il serait avec eux (On esprit et par sa grâce) jusqu’à la fin de l’âge présent et qu’alors il reviendrait et les prendrait avec lui.

Durant le cours des siècles Satan entretint soigneusement chez les chrétiens conducteurs de troupeaux un esprit d’or­gueil, leur suggérant l’idée que les paroles du Seigneur n’au­raient leur accomplissement que si l’Eglise arrivait au pou­voir sur la terre. Pour cela, il lui fallait un chef en lieu et place de Jésus-Christ ayant à ses côtés tout un état-major ecclésiastique (les princes d’église) — “le petit troupeau” au­quel le Royaume est promis — et qu’ainsi l’œuvre de béné­diction pourrait commencer, sans attendre désormais le retour du Chef suprême.

Cet appel à l’ambition et à l’honneur trouva écho chez les prétendants aux titres et ainsi fut formé le système des papes qui, les uns après les autres, prétendirent être établis par le Seigneur en autorité sur l’Eglise pour régner et gouverner en sa place.

Satan auteur de la superstition.

Satan a ainsi séduit le monde et bien des disciples de Christ, en leur enjoignant de suivre un chemin qui leur soit préju­diciable et en tordant et faussant les vérités de la Parole.

Lors de la réformation Satan changea de tactique Lorsque l’Esprit de Dieu dissipa les profondes ténèbres en illuminant et encourageant quelques disciples de la parole de Dieu pour la défense de celle-ci, Satan en malin trompeur entra dans les vues des réformateurs, non point pour les aider à trouver la vérité, mais pour les égarer; ce qui lui fut d’au­tant plus facile que Luther était encore sous le joug des erreurs de son éducation catholique, il croyait par exemple à une survivance après la mort et il combattit bien plus les excès et abus du système papal que le système lui-même.

Il s’éleva contre les tromperies de la messe, nia que l’ar­gent donné pour elle, les ablutions et absolutions puissent raccourcir le séjour des âmes au purgatoire, mais crut et en­seigna que le règne de Christ était déjà établi sur terre et devait s’étendre par l’Eglise d’une manière quelconque.

Il envisagea les princes qui embrassèrent la Réformation comme des régents à la place de Dieu; en retour, ceux-ci attendaient de lui, par son influence, le maintien des peuples sous leur soumission comme l’a fait le pape à l’égard de l’ég­lise de Home.

Ta volonté soit faite sur la terre.

Les chrétiens en général croient maintenant que le royaume de Dieu est établi sur la terre; ils n’attendent plus que d’une manière très vague le royaume du Fils bien-aimé de Dieu dont l’Ecriture nous promet l’avènement. Aussi la chrétienté cherche-t-elle par la conversion à mettre le monde d’accord avec ses principes; elle ne conçoit pas que c’est chose impos­sible, que le nombre des païens s’est doublé malgré tout le dévouement de missionnaires durant le siècle passé. Suppo­sons un instant que le monde soit converti aux vues des chrétiens, à la croyance des meilleures sectes possibles, com­bien s’en faudrait-il encore pour arriver à cet état heureux duquel le Seigneur fait allusion dans sa prière: ”Que ta vo­lonté soit faite sur la terre ?‘

Nulle part sur la terre la volonté de Dieu n’est faite pré­sentement. Les païens atteindraient-ils le point culminant de civilisation des peuples les plus cultivés qu’il leur faudrait encore une conversion ultérieure plus radicale pour accomplir cette volonté de Dieu.

La victoire finale sur Satan a été annoncée obscurément à nos premiers parents lorsqu’ils furent chassés du paradis: La postérité de la femme écrasera la tête du serpent Cette pro­messe fut durant le cours des siècles répétée toujours plus clairement; les prophètes peignirent sous les plus brillantes couleurs les précieuses bénédictions qu’amèneraient le règne du Messie érigé sur les ruines de l’état de choses existant et comment la connaissance de l’Eternel remplissant la terre toutes les familles seraient bénies. Les visions de Daniel annonçaient aussi comment l’histoire du monde se déroulerait et comment le règne messianique s’établirait sur l’univers entier; car la puissance en serait donnée au peuple des saints du Très-Haut, afin qu’il Instaure un royaume de justice. —Dan. 7:27.

La fin de Satan.

Les paroles du Seigneur sont en parfaite harmonie avec celles des prophètes. Il parle d’un temps dans lequel il éta­blirait son règne avec puissance et grande gloire comme fruit de son sacrifice expiatoire — de la rançon pour tous; afin de délivrer le monde des liens de Satan, du péché et de la mort — donnant ainsi à tous les hommes, en les réveillant de la tombe, la possibilité de revenir à ce délicieux état de bon­heur qui existait jadis en Eden et auquel l’œuvre meurtrière de Satan avait mis fin. La mort de Christ comme prix de la rançon est le point central du plan de Dieu, l’appel céleste de l’âge de l’Evangile en est la continuation; seulement l’étab­lissement du royaume dans la seconde présence de Christ est le point terminus de ce plan.

98 Décembre 1907

Ce sera l’âge du soleil de justice portant la santé dans ses rayons, et il n’est pas étonnant que dans les premières phases de ce règne Satan soit lié afin qu’il ne pervertisse plus les nations jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis. Après quoi il sera libéré pour ensuite être exterminé, anéanti dans la seconde mort. — Hébr. 2: 14; Apoc. 20: 10, 14.

Dans un temps de détresse.

Bien loin d’être établi dans un monde tout converti par les propres efforts de la chrétienté, ce règne du Millénium doit être selon l’Ecriture inauguré par une époque de détresse telle qu’il n’y en a point eue depuis que les nations existent et qu’il n’y aura jamais. — Dan. 12 : 1; Matth. 24: 21.

Dans ce temps de détresse, disparaitront toutes les condi­tions du présent qui ont permis à l’orgueil, à l’ambition et au péché de dominer; le monde devra faire de tristes expé­riences, car le trafic favorisé jusque-là par ces conditions ne sera plus possible. Oui nulle chair ne serait sauvée si par les élus ces jours n’étaient abrégés; car les puissances sociales, politiques, financières et ecclésiastiques s’extermineraient entre elles les unes les autres.

Mais le Seigneur qui veille à l’établissement de son royaume abrégera son œuvre sur la terre elle sera courte mais incisive et radicale. — Rom. 9 28; Esaïe 10 22—23.

Nous croyons chers amis que ce temps de détresse est à la porte, mais nos intérêts se portent plutôt vers les glori­euses choses qui suivront, qu’à la détresse elle-même.

Nous pouvons lever nos têtes nous réjouissant de l’approche du règne de Christ, malgré la détresse qui doit d’abord pré­parer le cœur des hommes pour recevoir les grandes bénédic­tions résultant de l’établissement de ce royaume: à savoir le rétablissement physique et moral de tous ceux qui voudront se mettre en harmonie avec Dieu.

Jésus se dit lui-même être le plus fort: celui qui liera le prince de ce monde, qui garrottera solidement “l’homme fort”, Satan, et lui enlèvera ses biens; mais il déclare aussi que le monde ne s’apercevra pas de sa venue, qu’il vient comme un larron dans la nuit et que ceux seuls connaîtront sa pré­sence, dont les yeux de l’intelligence seront ouverts.

Ainsi laissons-nous tous — qui avons cette espérance d’a­voir part à la gloire de ce royaume — sanctifier de plus en plus par la parole de sa grâce, redoublant de courage, à me­sure que nous apprenons mieux à connaître le caractère de Dieu. “O venez, prosternons-nous et adorons, fléchissons le genou devant Jéhovah notre Créateur! Car il est notre Dieu.” Car sa miséricorde et sa bonté durent à toujours. — Ps. 95 6; 136; 138:8.

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