Le temps est là, l’orgueil et la méchanceté seront punis et la justice et la débonnaireté récompensées.

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“Cherchez l’Eternel, vous, tous les humbles de la terre qui pratiquez son ordonnance; cherchez la justice, cherchez l’hu­milité; peut-être serez-vous mis à couvert au jour de la colère de l’Eternel.” (L.) — Soph. 2:3.

L’ignorance dont Dieu ne tint pas compte.

Pendant les longs siècles du passé il fut permis à l’humanité déchue de “suivre son propre chemin” —la justice et l’amour divins n’intervinrent que dans de rares conditions spéciales pour empêcher l’extrême corruption, par ex., lors du Déluge, de la destruction de Sodome et Gomorrhe et d’autres villes, etc.

St. Paul, décrivant l’attitude de Dieu envers le péché et les pécheurs, dit: “Dieu passa par-dessus les temps de l’ignorance” (Actes 17 : 30, L.). Dieu depuis la création d’Adam n’intervint pas, abandonna le monde à lui-même, mais il poursuivit son oeuvre préparatoire à de meilleures choses. 4000 ans après la création, Dieu envoya son Fils pour être le Rédempteur et le Libérateur de l’homme.

Le moment fut alors venu où selon le programme divin fut lancée l’invite au “petit troupeau” à démon­trer sa fidélité envers le Roi céleste en marchant dans “le chemin étroit” au milieu d’une humanité perverse.

Cet appel des élus, leur préparation au moyen d’é­preuves et de disciplines à la participation au Royaume céleste fut en voie d’exécution pendant plus de 18 siècles. La classe de l’Epouse est maintenant à peu près au complet. Mais en ce qui concerne les hom­mes en général le Seigneur nous dit qu’ils n’ont ni l’oeil de la foi pour admirer sa bonté et ses gracieuses promesses, ni les oreilles de la foi pour entendre et croire au bon message de l’Evangile; aussi ceux-là n’ont-ils aucune part aux provisions et soins particu­liers de Dieu durant cet âge-ci; cependant ils seront tous bienveillamment visités lors de l’achèvement du plan divin dans l’âge prochain. Toutefois le Seigneur nous dit qu’il en est dans les pays civilisés surtout qui ont conservé quelque désir d’écouter et d’apprécier la justice, mais sans posséder cette foi et cette disposition “à suivre l’Agneau partout où il va” (Apoc. 14:4)

A ceux-là, l’Eternel fait dire que leur con­damnation originelle à la mort, à l’extinction a été annulée par la rédemption accomplie par Christ en mourant sur la croix et qu’en conséquence un retour à la faveur divine est rendu possible à tout homme — au petit troupeau des élus dans cet âge et à toute l’humanité dans l’âge prochain.

Il y a plus d’un siècle, après la révolution française, que nous sommes entrés dans ce que l’Ecriture appelle “le temps de la fin”, dont nous voyons les indications particulières de la prophétie s’accomplir tout autour de nous. Des démonstrations extérieures nous prouvent en effet que nous sommes dans ce “temps de la fin”, — non pas de la fin du monde par le feu, par la glace, par un déluge ou un tremblement de terre [puisque la terre subsiste éternellement], mais de la fin du “présent monde mauvais”, suivie de la nouvelle époque

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du Règne des 1000 ans dont le crépuscule illumine déjà l’horizon.

La description de ce temps de la fin est si claire qu’un enfant même peut discerner son accomplissement actuel. Le prophète dit: En ce temps-là de la fin, qui commença en 1799 avec la campagne de Napoléon en Egypte. — Dan. 11 : 40 à 45]:

(1) Plusieurs cour­ront [et voleront] ça et là.

(2) La connaissance [dans tous les domaines] augmentera.

(3) Les intelligents [les vierges sages] comprendront.

(4) Et ce sera un temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu de pareil depuis qu’il existe une nation. — Daniel ch. 12.

Les chemins de fer, les trams, automobiles, aéro­planes, le télégraphe, l’électricité et toutes les mer­veilleuses inventions et découvertes de ce jour [de la préparation de l’Eternel. — Nahum 2 : 4—5], l’éduca­tion générale, les milliers de journaux répandus dans tous les pays accomplissent bien littéralement les deux premiers points de la prophétie.

Le troisième point rassure ceux des croyants con­sacrés vivant étroitement dans la communion avec Dieu en leur promettant qu’ils ne seront pas laissés dans l’ignorance de ce temps-là; car, là encore la promesse chrétienne corrobore la prophétie: “ce jour-là ne les surprendra pas comme un voleur”, mais ils “comprendront” les temps et les saisons dans lesquels ils vivent.

L’accomplissement du quatrième point est dans l’avenir immédiat et en partie déjà dans le temps actuel; mais le fort de la détresse ne sera pas atteint avant six années.

Il y a un siècle que la Providence souleva le voile de l’ignorance et de la superstition et laissa pénétrer quelques rayons de lumière dans les vicieuses ténèbres mondaines et ecclésiastiques. Nous en constatons au­jourd’hui les effets par des progrès et transformations dans tous les domaines tels qu’on n’en a jamais vus. L’art, la science, les inventions ont illuminé le monde et une meilleure compréhension de la Bible s’est égale­ment fait jour. A la vérité, relativement à la masse des chrétiens professants, bien peu en ont réellement profité jusqu’ici; cela tient à ce que peu la lisent, la fouillent convenablement, comme Dieu aime; mais surtout peu sont dans la bonne attitude du coeur. Le progrès et les bénédictions ont enrichi le monde d’une manière incroyable et merveilleuse et cela dans un temps remarquablement court. Mais loin que ces biens et ces dons de grâce divine touchent, attendrissent le coeur et l’esprit des enfants des hommes, dévelop­pent en eux la reconnaissance envers Dieu et une plus grande sympathie des uns envers les autres, le con­traire se produit.

“Recherchez l’Eternel.”

Notre texte, parlant ainsi de notre temps, semble être une exhortation visant non pas l’Eglise, mais spécialement une classe de gens du monde bien dis­posés envers la droiture et la débonnaireté. Il va de soi que ceux de la vraie Eglise sont déjà dans cette attitude — ornés d’humilité et cultivant en eux la douceur de caractère, aimant la justice et, s’il le faut, exposant leur vie à son service. Par contre, si notre texte en s’adressant aux humbles de la terre les ex­horte à rechercher l’Eternel, eux qui pratiquent ses ordonnances, qui règlent leurs actions, leur conduite sur la justice divine, il s’ensuit que cette classe n‘a pas encore comme il convient recherché l’Eternel.

Nous pouvons facilement reconnaître cette classe à laquelle s’adresse l’exhortation. Nous la trouvons dans des membres des diverses églises et dénominations chrétiennes, mais elle existe aussi en dehors de toute organisation religieuse. Ce sont les gens honnêtes et sincères dans leurs paroles et dans leurs actes, et en même temps humbles de coeur, sans arrogance et sans fierté d’esprit. Si noblesse oblige, cette classe, qui a certainement droit à ce titre, devrait faire partie de la vraie Eglise de Christ, devrait être dans une telle attitude de coeur que l’Evangile, la bonne nouvelle de Jésus, devrait avoir sur eux une influence attractive; malheureusement l’Evangile est peu prêché et surtout connu comme une bonne nouvelle et une bonne partie de ces gens de bien, abusés par le sectarisme, évitent tout contact avec les choses religieuses. Puis Paul, l’apôtre des nations, nous dit que l’Evangile n’est ap­précié et suivi dans ce temps-ci que par bien peu de nobles, de sages, de riches, de puissants, que ce sont plutôt les petits et méprisés qui répondent à l’appel de Dieu. C’est bien compréhensible, plus on est igno­rant et tombé, plus on sent en soi le besoin d’être relevé, et plus on est préparé à rechercher les miséri­cordes et faveurs divines et à prêter l’oreille à l’invi­tation évangélique de se donner entièrement au Ré­dempteur pour devenir son disciple en marchant dans le chemin étroit, battu par lui.

Il devient alors de plus en plus évident aux “humbles de la terre”, à ceux qui, sans être chrétiens, aiment le bien et la droiture qu’une terrible crise menace le système dit chrétien. Ils se rendent compte que l’or­gueil, l’ambition, l’égoïsme et l’iniquité ont pris pos­session de presque tous ceux qui ont sur la masse un ascendant politique, social et religieux et qui ac­tuellement gouvernent le monde — aussi bien chez les pauvres que chez les riches. Les occasions et les manières d’user de cette autorité peuvent varier, mais le même principe d’injustice se retrouve partout. Ils voient approcher l’heure de la rémunération quand la société en général exigera pour elle-même un ordre de choses plus équitable. Et ils espèrent que ce re­nouvellement de l’ordre social s’introduira paisiblement, par le socialisme chrétien, par exemple. Mais d’autre part ils s’aperçoivent aussi que, malgré ses bonnes intentions et impulsions, le socialisme est travaillé et dirigé par l’étroitesse des égoïsmes, qu’une action so­ciale appelle une réaction, et qu’au lieu d’une suite d’évolutions ininterrompues vers le bien l’avenir ne leur réserve qu’une continuité de troubles et de dé­tresse, à cause de l’insatiabilité des désirs humains dépravés.

Aussi nous dirons à ceux de cette aimable classe, à ces gens débonnaires qui ont les oreilles et les yeux ouverts, en insistant sur les paroles de notre texte:

Continuez comme vous avez commencé, même si vous1 ne pouvez aller jusqu’à vous consacrer entièrement à 1’Eternel. Enquérez-vous de son plan d’amour, efforcez-­vous de savoir quelle délivrance Dieu a promise pour

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notre époque troublée, quel est le remède universel dont vous tous pouvez ressentir le grand besoin? Vous avez raison de trembler à la pensée du choc épou­vantable que produira la rencontre finale de la puis­sance du capitalisme si bien retranché et celle non moins grande du prolétariat ou de l’union qui s’en va grandissant dans le monde ouvrier et travailleur.

— Il sera furieux, atroce! Il n’est pas possible en effet de mesurer par la pensée l’angoisse inouïe et la perturbation qui résulteront du choc de ces deux grandes forces. Les saints livres nous dépeignent cette suprême époque comme un temps de détresse tel qu’il n’y en a jamais eu depuis qu’il existe des nations.

La justice et l’humilité sont des vertus chrétiennes. D’après les oracles divins, nous trouvons précisé­ment que ces deux qualités: la justice et l’humilité nous sont montrées dans les Ecritures comme essen­tielles à la formation du caractère des élus de Dieu. Ne lisons-nous pas souvent: “Dieu résiste aux orgueil­leux, mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable” (1 Pierre 5 : 5—6)? Et c’est bien la Parole divine qui nous montre que la chute de Satan fut provoquée par son ambition et sa déloyauté. La chute de Lucifer, d’astre brillant, d’ange glorieux de l’Eternel, en Satan, antagoniste ou adver­saire de l’Eternel, fut une chute terrible; la cause en fut l’esprit d’orgueil dont Satan fut pénétré. En effet, il ne convient à personne d’être orgueilleux et hau­tain, puisque tout ce qu’une créature possède, ou es­père posséder vient de Dieu, de sa grâce, de sa charité et de son bon plaisir. Nous ne saurions trop exhorter fraternellement ceux qui comme ses disciples se sont chargés de la croix du Maître; à suivre son exemple d’humilité, à se rappeler de Celui qui de riche qu’il était s’est fait pauvre pour nous (2 Cor. 8: 9). —”Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour les injustes.”  “Apprenez de moi, dit Jésus, car je suis doux et humble de coeur.” Et Paul nous exhorte d’avoir “en nous les mêmes sentiments qui étaient en Jésus-Christ”. — 1 P. 3: 18; Matth. 11 : 29; Phil. 2:5.

Par suite du péché originel et de 6000 ans de dé­gradation, sous le règne du péché et de la mort, l’humanité est au mental devenue déséquilibrée et souffre dans tout son physique, par conséquent le vil égoïsme s’étant tellement emparé de tout notre être, tous nous avons besoin d’être normalement transformés sous tous les rapports et spécialement en ce qui con­cerne la justice et l’amour pour que nos coeurs et nos vies soient dirigés par ces vertueux principes. Ceux qui sont appelés les “nouvelles créatures” de Dieu, subissent la loi d’une transformation graduelle, non pas au physique, mais dans leur état mental, dans les sentiments de leur coeur. Selon l’expression de Paul: “Nous devenons transformés par le renouvellement de notre entendement” et “nous sommes transformés de gloire en gloire”. La justice glorieuse et l’amour su­blime, qui sont l’essence de Dieu et qui firent partie intégrante de la nature humaine quand l’homme était encore dans l’image de Dieu, mais qui furent perdus par le péché et la chute, doivent être regagnés par les héritiers du Royaume. Conjointement avec cette partie de leur épreuve ils sont exhortés à surmonter le monde et son esprit d’injustice et de manque de charité.

Dieu merci! il n’est pas exigé d’eux qu’ils recou­vrent dans sa perfection la justice et l’amour et de­viennent vainqueurs à tel point qu’ils ne commettent plus de fautes et qu’il ne se trouve plus en eux une seule faiblesse de la chair: “Il sait de quoi nous som­mes faits.” ,”Nous avons ce trésor dans des vases de terre.” — 2 Cor. 4 7.

Nous remercions Dieu d’avoir fait en sorte que le degré d’amour et de justice existant en nous soit jugé du Seigneur, non selon la lettre, mais selon l’esprit — selon nos pensées, notre volonté, nos intentions, selon que le nouvel entendement s’efforce de se faire jour à travers l’intermédiaire imparfait de notre chair déchue. Si ce nouvel esprit de justice, d’amour et d’humilité est en nous, soyons dans la jubilation et n’oublions pas que son développement est d’une in­estimable valeur et que tout doit nous pousser à nous soumettre à toute épreuve du Père qui donne ainsi des leçons à apprendre à ceux qui entrent à l’école de Christ.

Pour nous résumer: Que tout homme qui aime la vie et qui désire jouir du bonheur écoute les sages exhortations du Psalmiste et les mette en pratique: “Préserve ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses; éloigne-toi du mal et fais le bien, re­cherche la paix et poursuis-là.” — Ps. 34:13—15.

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