L’Ecriture Sainte et le Spiritisme.

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 En exposant ce que nous pensons du spiritisme, nous nous trouverons en opposition avec deux catégories de gens, dont les uns — le grand nombre — nieront la réalité des expériences spiritistes et maintiendront qu’elles sont l’œuvre d’habiles prestidigitateurs, alors que les autres nous répondront que le diable et les démons ou les mauvais esprits, n’existent pas du tout. Ah ! Combien le professeur de théologie Adam Clark avait raison en rappelant que le diable, afin d’avoir plus d’influence sur les hommes leur suggère lui-même la pensée qu’il n’existe pas du tout. C’est bien le meilleur moyen de tromper la vigilance de ceux qui le haïssent, et son succès n’est que trop souvent assuré par ce moyen. Et ne nous trompons point : bien souvent les personnes qui se croyaient loin de toute tentation d’ajouter foi aux dires des spiritistes, en sont devenus des disciples fervents, s’étant convaincus, que bien réellement les spiritistes sont en mesure d’accomplir des choses extraordinaires, dépassant l’action humaine.

 Ce n’est donc pas en niant la réalité, l’authenticité pour ainsi dire, des expériences spiritistes, mais en cherchant l’explication dans la Parole de Dieu qui est une lampe sur notre chemin, que nous pouvons nous sauvegarder de l’influence que le malin cherche à obtenir sur nous par le canal du spiritisme. Nous ne servirons à nos lecteurs aucun récit détaillé d’expériences spiritistes. Ce serait une répétition inepte de choses qu’ils pourraient lire autre part. Le but que nous nous posons est de tirer au grand jour en quoi consiste l’erreur dont les spiritistes sont victimes eux-mêmes.

 En effet, ils prétendent que les agents invisibles de leurs expériences sont des êtres humains qui avaient vécu sur la terre, qui avaient paru mourir, mais qui, en réalité, seraient plus vivants qu’auparavant, jouissant de facultés supérieures à celles dont ils étaient doués dans leur vie terrestre. Les expériences spiritistes sont en conséquence évoquées en faveur de la doctrine antiscripturaire de la survivance, qui a supplanté l’espoir unique donné à l’humanité par la promesse d’une résurrection. Cette résurrection devient une superfétation du moment que les morts ne sont pas morts, et les preuves invoquées en faveur de la survivance seraient autant de négations de la résurrection, sans laquelle cependant, suivant le témoignage de St-Paul, même ceux qui sont morts en Christ auraient péris” — (1 Cor. 15:13, 18; Job 14:21; PS. 146 : 4 ; Eccl. 9 : 5—6) — seraient perdus (et non pas au ciel ainsi que nous l’avons appris jadis, au temps où le jour millénaire n’avait pas encore commencé à poindre).

 Mais quoique antiscripturaires, les prétentions des spiritistes sont généralement acceptées, soutenues qu’elles sont par le clergé de toutes les dénominations qui enseignent la survivance et en font même un article de foi très important. Ayant ainsi gagné la confiance du chrétien mis sur une fausse piste par les enseignements de ses théologiens, les spirites jouissent dans beaucoup de milieux d’une certaine considération. Arrivés à ce point ils ne craignent plus d’avouer eux-mêmes, que parmi les esprits qui leur répondent, il y en a qui mentent et les trompent. Mais le disciple déjà gagné à la chose ne remarque plus le changement de coulisses. Il était venu assister aux expériences spiritistes pour avoir des nouvelles des morts qui lui avaient été chers, mais ébloui par les premières expériences, il a pris une telle confiance en les spirites, que ceux-ci peuvent risquer de substituer aux ,,âmes errantes” des décédés que le disciple avait jadis estimés et aimés, des esprits menteurs et trompeurs, sans éveiller les soupçons de l’adepte. Et pourtant on connaît des cas où des curieux imprudents ont payé cher les conseils reçus miraculeusement et suivis de bonne foi!

98 Janvier 1905

 Mais qui sont donc ces esprits qui font croire qu’ils sont les “ âmes ” des morts? L’Ecriture Sainte atteste formellement a maint endroit que les morts ne peuvent faire aucun message avant leur résurrection.

Si donc les agents au service des spirites prétendent être les âmes des morts, ils mentent et trompent leurs clients. Les spiritistes ont en conséquence bien raison de se méfier d’eux. Mais il y a plus. Non pas quelques-uns seulement, mais tous ces esprits sont nommés des esprits-,,mauvais”, des esprits „ menteurs”, des esprits-séducteurs” par la parole de Dieu. C’est pour cela, qu’elle interdit formellement aux hommes d’avoir recours à leur intervention. Ce sont, suivant son témoignage, ces anges qui n’ont pas conservé leur demeure originelle (Jude v. 6), un certain nombre de ces anges auxquels Dieu avait permis le gouvernement de l’humanité avant le déluge afin qu’ils la relèvent de son état de déchéance dans laquelle l’avait plongée le péché. Cette mission leur avait été confiée afin que leur insuccès prouve à tout le monde qu’il n’y a qu’un remède pour le péché, savoir le rétablissement de toutes choses par la mort expiatoire de Jésus, d’abord et puis par le règne millénaire du Christ. Ces anges, loin de restaurer le genre humain péchèrent eux-mêmes, abusant des pouvoirs qui leur étaient donnés, abusant en particulier de la faculté de matérialisation pour vivre maritalement avec les filles des hommes (Gen. 6 : 1-6). Mais leur descendance bâtarde fut anéantie par le déluge et eux-mêmes furent privés de leurs pouvoirs, de la faculté de matérialisation, et en même temps séparés des anges restés saints et qui n’avaient point abandonné leur propre demeure (nature) originelle. St-Pierre parle de cette séparation (2 Pierre 2:4); il s’accorde avec Jude (v. 6) pour dire que ces anges sont soumis à certaines restrictions. Ils ont été précipités de leur demeure céleste dans “ 1’âbime ” [tartarus c.à.d. „ dégradés”] qui dans l’espace, signifie l’atmosphère terrestre, qui est opaque pour eux maintenant et qu’ils ne peuvent pas plus quitter que les hommes ou les bêtes ne le peuvent. Cette prison leur a été assignée jusqu’au grand jour du jugement millénaire, où l’occasion de retourner à leur état originel, leur sera donnée, et nous sommes à nous demander si ce jour où la lumière millénaire blanchit déjà l’horizon, ils ne commencent pas à jouir d’une plus grande liberté, notamment du pouvoir de matérialisation au grand jour. C’est bien là l’ambition des spirites de pouvoir produire leurs agents au grand jour, après avoir réussi de les faire agir dans des salles tout éclairées.

 Mais ces anges déchus, ces démons sont autre chose que Satan le prince des démons, dont le péché remonte bien plus haut. Longtemps il fut le seul être spirituel en conflit avec Dieu. Etant un ange d’un grade supérieur il avait aspiré à être le rival de Dieu. Non content d’occuper une haute position dans le gouvernement de l’univers, il rêvait d’être le souverain d’une parcelle de l’univers. C’est sur l’homme qu’il porta ses regards et la Bible et l’histoire nous font voir jusqu’à quel point il a réussi. Dieu soit loué que les temps de rétablissement sont proches et que la domination de Satan va prendre fin.

 Mais en attendant, il est encore le prince de ce monde, ,,et agit dans les fils de la désobéissance”, il est à l’œuvre dans le cœur des gens qui ne croient pas. Grand est le nombre de ceux qui le suivent et le servent à leur insu ou intentionnellement. Inutile de dire que la déchéance d’autres anges fut pour lui une bonne aubaine, car elle lui amena d’autres agents par lesquels, il put exercer son pouvoir sur la terre. C ‘est pour cela que l’Ecriture le nomme aussi : ,,prince des démons.” — Luc 11 : 15.

 Ces mauvais esprits ne savent probablement guère à quoi s’intéresser entre eux. De même que les méchants parmi les hommes préfèrent s’occuper à leur façon des purs et tâchent de leur faire du tort, ainsi ces démons prennent plaisir à la débauche et à la décadence du genre humain qui en résulte. La débauche avait fait jadis leur joie, de nos jours encore ils poussent dans cette voie tous ceux qui entrent en relation avec eux, et ils continuent à s’emparer avant tout des femmes (à peu près tous les médiums sont du genre féminin).

 Mais nous savons fort bien que beaucoup de chrétiens partagent maintenant l’opinion que le Seigneur et les apôtres se soient trompés en attribuant à l’influence de démons certaines maladies considérées de nos jours soit comme mauvais penchants humains, soit comme affections mentales. Mais on conviendra que si notre Seigneur s’est trompé ici, ses enseignements en seront sensiblement amoindris dans les autres domaines.

 D’ailleurs la parole de Dieu reconnaît explicitement l’existence de démons, d’êtres personnels et intelîtpenïs.

Voici quelques passages à l’appui de notre dire (tract.de Laus.):

 Jac. 2:19 : ,,Tu crois qu’il y a un seul Dieu ; tu fais bien, les démons croient aussi, et ils frissonnent.”

 Luc 4 :41: ,,Tu es le Christ, le Fils de Dieu.” ,,Et les réprimandant il ne leur permettait pas [à l’avenir] de parler, comme connaissant qu’il était le Christ.”

 Act 19 :15: ,,Je connais Jésus et je sais qui est Paul, mais vous, qui êtes-vous?’.”

 (Comparez encore le récit: Act. 16 ; 16—19).

 Mais supposons un instant que ces esprits dont l’Ecriture parle, soient les âmes d’hommes ou de femmes méchants; comment alors se fait-il que ces âmes qui, selon la manière de voir de la plupart de ceux qui croient à la survivance, seraient allées aux enfers lors de la mort de leur corps, soient libres de circuler ? Retourneraient-elles dans ce lieu imaginaire — Dieu soit loué — de tourments éternels, si elles pouvaient en sortir ? Mais quoiqu’il soit dûment avéré que les morts ne jouent aucun rôle dans la sorcellerie de tout genre, celle-ci n’est pas, ainsi que beaucoup le croient, purement imaginaire. L’Exode nous en fournit un exemple. Jannès et Jambrès furent capables d’imiter certains prodiges de Moïse, mais Dieu

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les empêcha d’en faire autant dans le pays de Gosen et d’étendre ainsi les premiers fléaux aux Israélites. Ce n’est pas contre des dangers imaginaires que l’homme est mis en garde par la parole de Dieu.

 Lisez attentivement: Ex. 22 : 18; Deut. 18 : 9-12; Lév. 19 :31; 20:6-27; 2 Rois 21:2-11 ; 1 Chron. 10 :13-14; Actes 16:16-18; Gal. 5:19-21; Apoc. 21:8; Es. 8 :19, 20; 19:3.

 La magicienne d’Endor.

 Le récit de la magicienne d’Endor (1 Sam. 28:7-20), nous fait comprendre, sous quel point de vue la parole de Dieu considérait le spiritisme et quelle explication elle est à même de nous donner à l’endroit des expériences spiritistes. La loi pénale, basée sur un commandement contenu dans la loi donnée du Sinaï, punissait de mort ceux qui seraient convaincus de s’être livrés au spiritisme. Néanmoins il se trouvait toujours des gens prêts à risquer leur vie pour le gain qu’ils réalisaient en faisant croire à leurs clients qu’ils pouvaient leur procurer par l’intermédiaire des morts des renseignements d’une façon miraculeuse, l’erreur et la supercherie ayant été de tout temps une marchandise à grand profit. Aussi Saül savait-il parfaitement qu’il n’était point tenu compte de son édit et ses serviteurs eurent vite fait de trouver le médium à Endor. Pour sauver les apparences, il se déguisa, mais sa haute taille le trahit ; c’est pourquoi la magicienne s’assura d’abord de rester impunie. Puis elle procéda de la même façon que nos spirites contemporains et bientôt une apparence de Samuel se présenta à son esprit. Sur la demande du roi, elle décrivit sa vision et Saül comprit qu’elle voyait une image du prophète. Sans s’arrêter à l’air vieux et courbé qu’avait ce soi-disant survivant et qui, certes, aurait fait tache dans la demeure des bienheureux telle que se la représentent les disciples de la doctrine platonienne de la survivance, Saül, abandonné de Dieu, devint une proie facile des esprits menteurs dont un s’était fait voir à la magicienne sous l’image terrestre de Samuel. Ah ces spirites qu’il avait persécutés, n’étaient pourtant pas de vils trompeurs, puisque voici l’une d’elles avait bien réussi d’évoquer Samuel. Et l’esprit, se rendant compte de ce qui se passait dans le cœur de Saül, résolut de continuer le jeu et de convaincre plus amplement encore le malheureux qu’il se plaisait à narguer. Il assuma donc jusqu’à la manière de parler dont le vieux Samuel aurait dû parler si réellement il était revenu d’outre-tombe à la façon dont les Juifs se représentaient la chose. “Pourquoi as-tu troublé mon sommeil et m’as-tu fait monter?” Pour les Juifs les morts attendaient dans la tombe le jour de la résurrection (Job 14:12, 15, 21; Ps. 90 :3; Eccl. 9:5-6) et n’allaient point au ciel ainsi que Platon l’enseigna plus tard. Voulait-on faire croire à un Juif, qu’il avait réellement à faire à un mort, il fallait donc demander, ainsi que le fit l’esprit: ..Pourquoi m’as-tu fait monter?” De nos jours ou la doctrine platonienne de la survivance a supplanté la vérité divine, l’esprit dirait : Pourquoi m’as-tu fait descendre du ciel? Convaincu plus que jamais, qu’il avait à faire à Samuel, Saül ne s’étonna pas que le prophète qui de son vivant avait refusé d’avoir des relations avec lui, ait consenti à se déranger maintenant. Il ne sentit plus même l’inconvenance qu’il y avait à dire à ce fidèle serviteur de l’Eternel : “ Dieu s’est retiré de moi et ne m’a pas répondu ni par les prophètes ni par des songes”, et d’attendre dans ces conditions des informations que Dieu lui avait refusées. Faut-il être dépourvu de bon sens, d’ailleurs pour croire qu’un médium, condamné par la loi divine et banni du pays d’Israël par la loi humaine, disposerait, sur l’ordre d’un roi pervers que Dieu avait abandonné, du pouvoir de troubler le repos de Samuel, de le faire monter de la tombe où il dormait (suivant la manière de voir correcte des Juifs) ou descendre du ciel (ou Platon et ses innombrables disciples assignent une demeure aux morts pieux) ?

 Examinons maintenant l’oracle délivré par l’esprit trompeur. A vrai dire, il n’apprit rien de nouveau au malheureux roi. Saül savait déjà que le royaume n’irait pas à ses fils. Il ne s’attendait pas à ce que cette sentence de Dieu fût changée ; bien au contraire, se trouvant à la veille d’une bataille dont les chances lui paraissaient plus que douteuses, il appréhendait que les prédictions divines n’aillent s’accomplir dans cette bataille même. La phrase finale dans l’oracle : “Demain toi et tes fils vous serez avec moi, et l’Eternel livrera le camp d’Israël entre les mains des Philistins” — se rapportait à un avenir si rapproché que toute personne aussi bien informée qu’un esprit vivant dans l’atmosphère terrestre pouvait l’être, aurait hardiment pu en prédire autant. Car en ces temps-là une bataille décisive mettait fin à la guerre et il n’était pas rare que les souverains et les leurs se trouvassent eux-mêmes parmi les morts.

 Néanmoins l’oracle délivré ne s’accomplit pas absolument. Deux fils de Saül survécurent encore longtemps à la défaite de leur père. L’esprit trompeur s’était trompé lui-même.

 Loin de nous cependant de conclure de cette erreur de l’esprit, que les mauvais esprits et en particulier Satan n’en savent pas beaucoup plus long que nous autres hommes. De nature ils sont supérieurs aux hommes, car l’Ecriture dit: ,,Tu as fait l’homme un peu moindre que les anges (PS. 8:5). En outre ils ont à leur disposition l’expérience d’une vie très longue alors que l’homme meurt après un nombre d’années assez restreint. Nous ne pouvons donc nous mesurer avec ces mauvais esprits et l’unique garantie que Dieu nous offre à leur endroit c’est qu’ils ne peuvent avoir des rapports avec ceux parmi les hommes qui n’en veulent pas. ,,Résistez au diable et il fuira loin de vous.” Dieu nous le dit par la parole de son serviteur Jacques (IV, 7) et il ajoute, parlant par Pierre (I Pierre 5:9) : ,,Résistez-lui avec une foi ferme ! ” Les esprits malins parlent donc en pleine connaissance de cause, s’il s’agit de choses présentes ou passées. Mais quant à l’avenir, ils sont réduits à le deviner. Ils savent cependant si habilement formuler leurs oracles, qu’ils paraissent avoir dit la vérité même si l’expérience faite par celui qui les a consultés,

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est le juste contraire de ce qu’il se croyait en droit d’attendre. Le plus connu de ces oracles est celui qui causa la perte du roi Grésus de Lydie. “ Si tu passes le Halys (fleuve séparant son royaume de l’empire perse) tu détruiras un grand royaume.” En réalité il fut défait et l’une des grandes puissances de son siècle sombra. Aussi Dieu connaît parfaitement les limites de leur pouvoir. „ Plaidez votre cause”, leur dit-il par son prophète (Es. 41:21—23) ; ,,produisez vos moyens de défense. Qu’elles sont les prédictions que vous avez jamais faites? Dites-le pour que nous y prenions garde et que nous en reconnaissions l’accomplissement. Ou bien annoncez-nous l’avenir; dites ce qui arrivera plus tard pour que nous sachions si vous êtes des dieux.”

 Mais pour en revenir au récit de Saül et de la magicienne : où était donc Samuel, si Saül devait aller le rejoindre le lendemain ? Ce n’était certainement pas au ciel”, car comment Saül, cet homme pervers y serait-il entré (Jean 3:5). Ce n’était certainement pas non plus l’enfer avec ses tourments, car Samuel le juste n’aurait pu y être relégué. Et cependant les disciples de Platon qui forment la majorité de la soi-disant chrétienté de nos jours, n’ont que le choix entre ces deux alternatives également déraisonnables, aussi bien qu’antiscripturaires. Charles Wesley sans trouver d’issue dans l’idée méthodiste où l’avaient conduit les traditions des pères, a bien réalisé l’inconvenance de l’une et de l’autre de ces alternatives.

Quant à Saül qui lui, Juif, croyait à la Parole de Dieu telle que l’enseignaient les patriarches, aussi bien que Samuel et ses contemporains parmi les prophètes, la réponse fut bien claire. Samuel était dans la tombe et c’est là que Saül devait aller le rejoindre. En cela l’esprit malin avait dit vrai, si bien que Saül en fut consterné (voir la fin du chapitre).

 Et ce grain de vérité qui se trouve mélangé souvent avec les supercheries des démons, est capable de fasciner les hommes au point que, même d’entre ceux qui pour l’ordinaire jouissent du bon sens, il y en à qui acceptent les messages délivrés par les agents invisibles des spirites avec une confiance qu’ils n’accorderaient jamais à des messages délivrés p. ex. par les serviteurs de leurs connaissances parmi les vivants !

 Les possédés du Nouveau Testament.

 Les esprits malins ne changent que de méthodes, leur but est toujours le même à travers les âges: exercer une influence sur les hommes en dépit de la sentence divine qui les avaient déclarés déchus de ce droit. Ils étaient partout, ils réussissaient à se faire adorer en dieux par nombre de peuples dit ,,païens”. Les Grecs leur élevaient des temples 1 Cor. 10 :20 et des statues, racontaient leurs exploits scabreux et veillaient d’un œil jaloux, à ce que leur autorité ne fût pas mise en doute. Socrate le paya de sa vie d’avoir enseigné indirectement l’existence d’un autre dieu suprême et encore dans les temps, sceptiques entre tous, de l’empereur Claude, dont les philosophes étaient des voltairiens consacrés, la populace n’entendait pas qu’on leur substitua autre chose (Act. 19:23-41). Les Juifs cependant, peuple élu de Dieu et respectant toujours sa Parole, restaient absolument réfractaires depuis le retour de Babylone, ce qui ne fit qu’augmenter l’ardeur de ces esprits impurs à leur endroit. Mais entre temps ils avaient changé de méthode. Le Nouveau Testament en effet ne parle plus de magiciens, d’évocateurs de morts, etc., mais il parle si souvent de possédés, que nous devons en conclure que ces malheureux étaient fort nombreux du temps de la première présence du Fils de Dieu. Jésus lui-même en guérit plusieurs, les 12 apôtres, les 70 disciples en guérirent à leur tour (Luc 10,11) et Paul exerça ce même pouvoir (Act 14:8-11 ;16:18). Marie de Magdala avait été possédée de 7 démons qui l’avaient poussée sur la voie du plus lamentable des vices (Luc 8:2) mais une fois délivrée d’eux, elle devint une adepte fidèle et loyale entre toutes de son Sauveur. D’autres fous possédés par plusieurs démons sont mentionnés Luc 4:34 et 41 ; le nombre en était “légion”* ( La légion, romaine comptait 6000 hommes) dans le cas du démoniaque de Gadara. C’était la façon dont les démons privés du pouvoir de la matérialisation, se dédommageaient. Ne pouvant plus créer le corps humain à leur convenance, ils usaient du corps de ceux qui, négligeant la Parole de Dieu qui leur ordonnait de résister, avaient commis l’imprudence de leur permettre d’avoir des rapports avec eux, et ils n’avaient pas coutume de lâcher leur proie, quelque ardemment que les pauvres possédés le désirassent. Le Seigneur en parle d’une façon bien sérieuse Matth. 12:43-45. Si d’une part le consentement de l’homme était nécessaire pour que les démons entretiennent des rapports avec lui, il leur fallait d’autre part le consentement de Jésus pour qu’ils puissent s’emparer de bêtes. Car ils demandèrent à Jésus la faveur de pouvoir entrer dans les porcs qui paissaient dans les environs de Gadara et Jésus n’hésita pas de le leur permettre, prévoyant ce qui allait en être la conséquence, qui était destinée à servir de leçon aux Juifs auxquels il était défendu de manger du porc. Dès lors les démons ne se sont point désistés. Paul en parle dans ses lettres aux Thess. 2:2, 9 et à Tim. 1:4, 1. Au moyen âge les autorités firent une guerre cruelle à leurs pauvres victimes en brûlant vives les personnes convaincues ou même simplement soupçonnées de sorcellerie. Les païens de nos jours leur offrent des sacrifices comme le faisaient les Grecs et les Romains.

Les missionnaires rencontrent des peuplades adonnées à l’adoration des démons en Chine, aux Indes, en Afrique, dans l’Amérique du Nord (réservations des Peaux-rouges). Ces démons frappent l’esprit des peuples ignorants par les exploits de fétiches aussi bien que l’esprit des peuples civilisés par les expériences des spiritistes. Pas de nation, pas de siècle qui ne les ait vus à l’œuvre et longtemps le clergé catholique pratiqua l“exorcisme”, admettant ainsi que les démons avaient le pouvoir de s’emparer d’un homme. Les tentatives des esprits dans cette direction sont aussi anciennes, que le genre humain. Satan usa d’un serpent pour tromper Eve, et Dieu reconnut qu’Eve avait été trompée et condamna le serpent qui

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dès lors est devenu le symbole de l’Adversaire. Puis il trompa Platon en lui suggérant comme à Eve que l’homme ne mourrait pas, et il fit tomber dans cette même erreur les pères dont les traditions sont encore invoquées en faveur de la survivance, nulle autre doctrine ne servant mieux les démons dans leurs démarches pour tromper les hommes et pour les empêcher de voir et de comprendre les intentions charitables et l’amour infini de Dieu, révélés en la personne, la vie et la mort de Jésus de Nazareth qui est le Christ. Grâces soient rendues à Dieu de ce qu’il a promis d’établir en son propre temps son royaume sur la terre, par l’entremise de notre Seigneur Jésus-Christ et son Eglise alors glorifiée, et de lier ce vieux serpent, le Diable, Satan, afin qu’il ne puisse plus, durant mille ans, durant le règne de Christ, tromper les nations, mais que celles-ci puissent être restaurées, éclairées et bénies, arriver à une parfaite connaissance de la vérité et avoir une réelle occasion de profiter des moyens de grâce que leur aura procurée la nouvelle alliance, scellée à Golgotha avec le précieux sang de Jésus. Et nous pouvons avoir pleine confiance en ce que, avec le prince des démons désigné par l’expression “ vieux serpent”, les démons aussi seront dépourvus de leur influence néfaste.

 Mais ne nous étonnons pas de ce jeu dangereux que Satan joue avec l’humanité. St-Paul l’a prévu et prédit. Après avoir parlé de l’œuvre de Satan dans la grande apostasie dont le système papal est le centre — l’Ecriture en parle sous les termes de “ l’homme du péché ” et du ,,mystère de l’iniquité” — l’apôtre fait ressortir que vers la fin de l’âge dans lequel nous vivons, Satan jouira d’une plus grande liberté pour tromper, par les artifices les plus spécieux, tous ceux qui n’auront pas apprécié ou mis à profit la parole de Dieu qui aura été mise tout particulièrement à leur portée. Voici ses paroles: “ C’est pourquoi Dieu leur enverra un esprit qui donnera efficace à l’erreur de sorte qu’ils croiront au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui se sont plus dans l’injustice, soient condamnés” (2 Thess. 2:11—12). Nous ne serions pas surpris de voir ces démons prendre les allures d’anges de lumière et de progrès et se livrer à des manifestations bien plus spécieuses et trompeuses que tout ce qu’ils ont déjà accompli. Veillons donc et soyons sur nos gardes, nous souvenant des paroles que St-Paul adresse aux Eph. 4:12 : ,,Car ce n’est pas contre la chair et le sang que nous avons à combattre, mais c’est contre les principautés, contre les puissances, contre les princes des ténèbres de ce siècle, contre les esprits malins dans l’air”.

 En 1842 déjà, un fidèle serviteur de Dieu qui avait coutume de sonder les Ecritures, Edouard Bickersteth prévoyait ce genre de manifestation des démons et exprima la crainte que ces manifestations ne fassent tomber dans une incroyable crédulité ceux qui abandonnaient leur confiance en Dieu et sa Parole. C’est exactement ce qui s’est produit. Parmi ceux qui ferment obstinément les yeux sur les preuves évidentes de l’authenticité de la Parole, il y en a qui admettent, sans autre preuve, l’affirmation d’un médium que des morts leur ont fait des communications.

 Satan est l’auteur et l’appui de tout système anti-chrétien. Il égara d’abord un bon nombre de chrétiens et réussit, voyant qu’ils préféraient ses mensonges à la vérité, à préparer, à organiser le grand antichrist, le système papal (la bête du 13ème chap. de l’Apoc.). De nos jours il agit principalement par “ l’image vivante de la bête” (l’Eglise protestante) qui ne demande pas mieux que de marcher de front avec la bête même. Et grâce à l’importance que l’une et l’autre attachent à la doctrine erronée de la survivance, il réussit à merveille à égarer bon nombre de ceux qui s’y rattachent par les expériences des spiritistes, des hypnotiseurs, des scientistes chrétiens, etc. [Secte faisant commerce de prières adressées à la ,,Sainte Réalité”, pour guérir les malades.]

Mais de temps à autre un homme courageux osa dénoncer publiquement ces manœuvres de démons. Il y a quelques années un professeur de théologie catholique romaine ne recula pas devant une semblable dénonciation. Il démontra d’abord que les expériences spiritistes n’étaient pas de la prestidigitation, puis retint l’aveu des spiritistes suivant lequel leurs agents sont des menteurs et rappela enfin que depuis des siècles le chinois connaît les esprits qui écrivent d’une main invisible et que les peuples d’Afrique et des Indes connaissent parfaitement les tables tournantes. C’est l’art pratiqué par Simon qui voulut acheter de Pierre le St-Esprit, c’est l’art dont les livres volumineux furent brûlés à Ephèse après que Paul eut annoncé la bonne nouvelle, c’est l’art pratiqué par les Cananéens dont les pratiques constituèrent aux yeux de Dieu le péché principal qui nécessita leur extermination par les Israélites.

 La prétention des spirites modernes,

d’être les porte-parole d’un nouvel Evangile qui sous peu révolutionnerait le monde, est donc loin d’être justifiée. De tous temps, les esprits avec lesquels ils entretiennent des rapports, exerçaient leur influence sur le monde, mais ils ne produiront que de mauvais fruits. Vers le milieu du siècle passé ils eurent un succès monstre dans les Etats-Unis, où dans peu d’années les spiritistes ne comptèrent pas moins de 10 millions de disciples qui se recrutaient dans toutes les classes de la société. Les hauts fonctionnaires, les médecins, les juristes, les pasteurs, les dames du monde et les bonnes dames étaient en nombre parmi les adhérents des spiritistes. Convaincus — et cela avec raison — de la réalité des expériences auxquels ils assistaient, ils attribuaient les pouvoirs magiques qui s’y manifestaient, à leurs amis décédés. Comment ne l’auraient-ils pas fait, puisqu’on toute dénomination, on leur enseignait que la foi en la survivance était une partie essentielle de toute religion chrétienne? Pour mieux égarer ceux pour lesquels la Bible était un livre important et sacré, ces esprits menteurs, en représentant les morts évoqués, avaient soin de mêler à leur conseil des passages bibliques, des encouragements de prier plus souvent,

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de lire davantage la Bible. Puis voyant qu’ils avaient acquis la confiance de ceux qui croyaient avoir à faire à leurs amis décédés, ils déclaraient que, pour les non-initiés, la Bible était une simple non-valeur tandis que (aux initiés) elle était directement nuisible, les empêchant de faire des progrès.

Cette façon de procéder, porte si bien le sceau dia­bolique qu’il devrait suffire de la porter une fois à la connaissance de tout enfant de Dieu, pour le mettre en garde contre ces agissements. Nous avons d’autant plus de raison de veiller que les démons, remarquant qu’une nouvelle économie va commencer, offrent d’être les guides vers ces temps nouveaux. Ils ont même été jusqu’à déclarer que la nouvelle dispensation rendait inévitable la destruction préalable de l’ordre social actuel et que le nouvel ordre des choses serait précisément le spiritisme, à déclarer que le Christ était de nouveau présent et qu’ils étaient en mesure de le mettra en rapport avec les curieux par l’entremise du médium.

Bien des enfants de Dieu ont été préservés de l’influence du spiritisme par une sorte de bon sens spirituel qui leur faisait sentir qu’il y avait quelque chose dans les expériences spiritistes qui n’était pas compatible avec le caractère de Dieu; et nous ap­puyant sur la promesse de Jésus (Matth. 24 :24) nous avons pleine confiance en ce qu’aucun des con­sacrés, des élus ne sera séduit. Ce qui mit finalement fin au succès grandissant des spiritistes parmi les gens convenables, fut la tendance toujours plus prononcée vers “ l’amour libre ”. Cela fit raisonner ceux qui avaient conservé quelque indépendance que si réellement les prophètes spiritistes répétaient ce que les morts leur disaient, les conditions morales et sociales d’outre-tombe devaient être bien pires que celle de ce monde et qu’en conséquence les esprits mentaient s’ils par­laient de conditions meilleures. Nous pourrions citer de longs passages d’écrits spiritistes qui feraient voir clairement que le spiritisme nie la véridicité de la Bible, l’existence d’un Dieu personnel qu’il remplace par un bon principe et prétend que chaque homme est un dieu. Suivant sa doctrine Jésus n’était pas le Fils de Dieu, mais un médium d’un ordre absolument inférieur, et un spiritiste de marque revenu de ses erreurs a franchement avoué que l’effet du spiritisme sur la moralité est des plus pernicieux.

S’apercevant du dégât causé à leur propre cause par leur impureté, les démons se ravisèrent. Quoique ayant toujours principalement recours à la femme pour se mettre en rapport avec des curieux, ils s’adressent moins directement aux mauvais instincts, mais insinuent à chacun qui les consulte (croyant évoquer un mort) qu’il ferait lui même un excellent médium, s’il consentait à s’en remettre entièrement à eux pour être guidé et instruit (1 Tim. 4). Pris ainsi par le défaut de la vanité plus d’un est tombé dans le piège que Satan lui tendait adroitement.

C’est bien justement que l’Ecriture nomme ces démons “ esprits séducteurs ”. Gagner d’abord la confiance en répondant complaisamment, assujettir ensuite la volonté de leur victime et finalement, quand celle-ci prend peur et eherche à regagner la libertè, jeter son masque et torturer le coeur trop confiant jadis, jusqu’à produire la démence par le moyen des remords: voilà le résumé de leurs agissements. L’auteur de la brochure anglaise que nous avons sous les yeux a eu lui-même la visite d’une pauvre femme à laquelle les démons avaient suggéré qu’en se livrant à eux elle avait commis le péché contre le St-Esprit et que désormais il n’y avait plus d’espoir pour elle, il avait beau lui parler, rai­sonner avec elle; elle restait absolument convaincue et eut jusqu’à sa fin des accès de furie, dans lesquels elle se jetait par la fenêtre ou sous les roues des voitures. Marc 9 :22.

L’Ecriture nous dit clairement qu’il n’y a non seule­ment des démons, mais encore des anges, et ces anges ont la mission de veiller sur ceux qui se sont pleinement consacrés à Dieu.

Mais ces êtres spirituels-là n’agissent pas dans l’ob­scurité, ni par l’entremise d’un médium et pour l’amuse­ment pur et simple de l’humanité. Ne sont-ils pas tous des esprits destinés à .servir et qui sont envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui doivent avoir l’héritage du salut. — Hébr. 1 : 14.

Mais aucune communication ne peut être obtenue d’eux. Dieu veut que ses élus marchent dans la foi et sans être guidés par des manifestations extraordi­naires perceptibles pour leurs yeux ou leurs oreilles. C’est dans sa Parole que ses enfants trouvent tousles enseignements et renseignements indispensables. C’est pour cela que St-Paul écrit dans la 2me épitre à Ti­mothée 3 :16,17: .,Toute l’Ecriture est utile . . . ponr instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement propre pour toute bonne oeuvre.” Etant donné que Dieu respecte l’individualité et la liberté de chacun et lui demande de se mettre librement d’accord avec les principes de la justice, établis par la Bible, soyons sûrs que tout médium, qui nous demande de nous soumettre entièrement à lui, est l’a­gent d’un démon. Celui-ci veut remplacer la domination que nous pouvons obtenir sur nous-mêmes, par la domina­tion des esprits. Or personne ne consentira s’il a con­science et le respect de lui-même à abandonner à d’autres hommes la direction de ses pensées. A plus forte raison il ne la laissera pas à des agents invisibles qui preten­dent à tort être et grands et sages. Aucun chrétien qui a conservé Sa confiance en la Bible et Son inspiration, ne se prêtera à être lui-même un médium, ni même à en consulter un, la Parole de Dieu nous mettant en garde contre des investigations de ce genre, disant qu’elles sont de nature à nous éloigner de Dieu et de la justice et à nous causer de sérieux préjudices intellectuels, moraux et matériels.

Une dame qui connaissait l’auteur de la brochure anglaise qui nous occupe et qui s’intéressait sérieusement au “ Plan des âges” avoua dans une lettre en 1895 qu’elle s’était servie avec succês du psychographe de son beau-frère spiritiste, pour converser avec les esprits. Le premier qui répondit lui dit que le sol de la ville où elle faisait un séjour était aurifère, qu’on n’aurait qu’à creuser la profondeur de 71/2 pieds pour trouver de l’or. Puis il cita Col. 1 : 4,5 ; 11 : 4. et dénonça comume des doctrines d’enchanteurs le spiritisnme, la dite science chrétienne, l’hypnotisme sous toutes ses formes,

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les écrits de Ballaner. etc. Somme de se nommer, il prétenda être Epaphras. Le bean-frére ayant demandé qu’une de ses anciennes connaissances fut citée, elle s’adressa aux esprits dans ce sens, et obtint la réponse: qu’un certain Eastman (qu’elle – ne connaissait pas, mais que son beau-frère et Sa femme avaient connu) était present.

Elle lui demanda ce qu’il désirait. Il (c’est l’esprit qui le représentait) commença par citer Tite 3 : 5, puis déclara que les enseignements de ,,l’Aurore du Millénium” étaient vrais et que lui-même n’avait pas obtenu la grande récompense grâce à l’abondance dans laquelle il avait vécu. ,,Et pourtant j’étais membre de l’église” nominale. Le lendemain un démon se présenta à elle comme une amie avec laquelle elle avait vécu porte à porte pendant 7 ans. Cette amie la pria d’écrire à son veuf qu’un certain garçon qu’elle nomma exerçait une fâcheuse influence sur son garçon, puis lui apprit que son mari (à elle qui consultait) s’était blessé grièvement ce qu’une lettre de la part de celui-ci confirma, puis exprima des regrets de ne pas avoir apprécié comme il aurait fallu, l’aurore du Milléniurn*), prétendit cependant être un ange et finit par parler de la mine d’or. Questi­onnée au sujet du soi-disant Eastman, elle le dénonça comme un esprit trompeur et mettait en garde contre les moyens par lesquels on obtenait des communications de lui.

En autre démon prétendit être Céphas et renvoya au premier chapitre de Daniel. Un troisième prétendit être le père de la dame qui consultait et tint un langage semblable au soi-disant Céphas. Tous parlèrent de la mine d’or, faisaient profession de leur foi en Christ, certifiaient que l’Aurore était l’interprétation exacte de la parole de Dieu et disaient à la dame quelle serait bien placée pour annoncer publiquement cette interprétation et l’exhortêrent par I Cor. 3 : 7 Eph. 4 :2. D’autres démons enfin se déclaraient prêts à guérir les malades par son entremise et citaient des passages bibliques habilement choisis pour gagner sa confiance. Mais elle sut résister, se souvenant que le Diable avait aussi cité la Bible à Jésus. –

Les expériences de cette chrétienne nous font voir bien clairement de quelle façon les esprits s’y prennent pour s’insinuer chez ceux qui les consultent. Comme du temps de Jésus, Satan et les démons reconnaissent Christ et la véritè, ils en faisaient autant par l’entre­mise de la pauvre folle de Phillippes qui jour après jour suivait Paul et Silas en criant: ,,Ces hommes sont les serviteurs du Dieu très-haut et vous enseignent le chemin du salut.” Mais cela ne prouve rien en leur faveur. Nous pourrions citer des exemples en nombre qui prou­veraient que les demons confirment et approuvent n’im­porte quelle doctrine pourvu qu’elle tienne à coeur a celui qui les consulte. C’est pour se donner l’air de mériter sa confiance.

Quant à la mine d’or dont ils parlaient, c’est pour stimuler une certaine curiosité Nous ne savons pas si les anges déchus peuvent faire pénétrer leurs regards dans la terre. Les expérinces faites à cet égard en­gagent plutôt à en douter. Les chercheurs d’or ou de pétrole qui se sont laissés diriger par des conseils de spirites y sont généralement restés pour leur frais. N’importe quelle soit la nature du dommage, qu’il soit moral, intellectuel ou matériel, les démons ne manquent aucune occasion pour le causer. N’ayons donc pas plus de confiance en des esprits menteurs que nous en au­rions en des hommes menteurs!

Et maintenant le compliment concernant la facilité que cette chrétienne avait d’enseigner! Les démons auraient-ils réellement supposé chez celle-ci une tendance à la vanité? Quoiqu’il en soit, souvenons-nous que tous les conseils ou encouragements que nous pourrions re­cevoir de la part des démons, ont pour but de nous nuire. Et que l’aiguillon était pourtant bien dérobé sous la citation des passages interdisant à la femme d’enseigner.

Il est évident que les gens ont besoin d’être enseignés; mais que chacun et chacune se gardent de se considérer comme chargé d’enseigner; qu’ils soient plutôt de bons élèves dans l’école de Christ notre grand Maître, prêts à apprendre par n’importe quel chemin et à transmettre, si le Seigneur leur en fournit l’occasion, à d’autres la lumière qu’ils ont acquise à l’endroit de l’enseignement du Christ. Que chacun et chacune, qui auront appris quelque chose du Christ, en parlent à d’autres, ne passent cependant pas pour offrir de la propre sagesse, mais faisant voir seulement la sagesse du Seigneur, contents et satisfaits de servir ainsi de canal aux eaux de la vérité pour les faire aller plus loin. Le Saint-Esprit dit expressément (Jac. 3 :1— Stapfer) ,,Ne soyez pas nombreux à vous ériger en docteurs, mes frères, vous savez que nous serons jugés d’autant plus sévére­ment.”

Vouloir enseigner, veut dire généralement se croire plus sage que les autres, et dès le début Satan a poussé l’homme dans cette direction. Il avait promis à Eve, qu’ils seraient sages comme des dieux, s’ils mangeaient du fruit défendu, et Eve comprit qu’il y aurait avan­tage à être sage. Malheureusement la sagesse du Diable est ,,terrestre, sensuelle, diabolique”, beaucoup s’en sont aperçu trop tard! “ La sagesse (par contre) qui vient d’en haut est d’abord pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de compassion et de bons procédés, sans duplicité, sans hypocrisi ” (.Jac. 3 :15-17 —Stapfer). Et l’apôtre Paul de son côté par la direction du Saint-Esprit dit: ,,Je crains que comme le serpent séduisit (trompa) Eve par sa ruse, vos pensées ne se laissent corrompre, se détournant de la simplicité (pu­reté) qui est en Christ” (2 Cor. 11, 3). Ne laissons donc passer aucune occasion pour parler de la bonne nouvelle causant une grande joie, mais ne nous considé­rons pas comme maîtres, renvoyant plutôt tous nos frères et compagnons de route aux paroles et à l’exemple du grand iMaître et de ses douze apôtres, qu’il a lui-même institués comme nos maîtres. Mais quoiqu’il en soit, gardons-nous de désobéir à l’instruction divine fournie par Es. 8 : 19,20 et d’entretenir des rapports avec les esprits séducteurs. Ce ne sont pas là les esprits que nous devons éprouver pour savoir s’ils sont bien de Dieu: car Dieu nous a déjà dit, qu’il n’étaient point de Lui, mais qu’ils étaient méchants. Sachant que les liqueurs vous enivrent, nous pourrions avec la même

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raison nous en souler successivement sous prétexte d’en trouver une qui n’enivre pas, si nous donnons ce sens-là à la parole de l’apôtre: ,,Eprouvez les esprits!” Les dé­mons, nombreux qu’ils sont, ne demandent pas mieux que de se voir appliquer cette parole de l’Ecriture; car ils sont très sûrs de leur succès dès one l’homme entre en relation avec eux. 1 Jean (4, 1-6) ne parle pas d’êtres spirituels, mais de doctrines. C’est entre la doctrine vraie et les doctrines erronées qu’il nous en­gage à faire la différence. Il nous est facile de faire cette distinction: toute doctrine fausse nie directement ou indirectement que Christ est mort pour nos péchés et que l’homme Jésus a payé par sa mort la rançon pour tous les hommes.

Soyons sûrs au surplus que Dieu et les saints anges ne communiqueront jamais avec nous par les moyens dont se servent les esprits malins. Autrement les siens seraient en dangers continuels d’être nargués par le Diable. Quant aux autres, Satan les égare facilement grâce à leur foi, en la survivance qu’ils considèrent comme chrétienne.

Elle est absolument diabolique, cette doctrine de la survivance. Un organe très en vue des spiritistes américains avoue sans ambages que la plupart des esprits consultés sont mauvais et ne cherchent que la ruine des hommes. Quelque fois même (c’est le journal qui le dit) les communications obtenues par écrit étaient signées: “belzebul” ou Diable ”. Un article du dit organe était consacré au martyr d’une femme à laquelle les démons avaient fait perdre la raison, mais qui avait réussi à s’en délivrer en priant Dieu du fond de la maison de santé ou on avait dû la mettre. Mais cet organe, tout en relatant que la foi de la folle en I’Eternel seul avait delivré cette femme, ne craint point de blasphémer Dieu en désignant Moïse, instruit dans toute la science egyptienne, comme le plus vil homme qui se mit à adorer Jéhovah comme l’âme survivante d’un Egyptien ambitieux qui avait rêvé en vain toute sa vie une po­sition lucrative ou des fonctions ecclésiastiques.

Le mème journal raconte des expériences faites dans le domaine spiritiste, par des hommes de bien, décidés à repousser toutes les avances que leur feraient les mauvais esprits et de ne communiquer qu’avec les bons. Jamais ils ne réussirent. Dans l’un de ces cas. les manifestations changeaient complètement de caractère. Inutile de dire que le journal spiritiste explique cela à sa manière: les anges, dès qu’ils parlaient au médium, auraient été chassés par les démons. Mais l’Ecriture dit que le Diable sait se présenter à nous en ange de lumière. C’est ce que faisaient les démons dans le cas qui nous occupe, pour empècher si possible que leur victime ne leur échappe. Que les avertissements que donne aux novices l’organe spiritiste dont nous parlons, afin de les préserver de mauvais partis que les esprits pourraient leur faire, soient pour nous un aveu précieux à l’endroit du vrai caractère des expériences spiritistes! Que nous sachions dans notre poussée vers la lumière ne pas ressembler aux moucherons qui vont s’abiner dans la flamme d’une lampe et, partant, ne pas chercher la lumière et la vérité, où de l’aveu même des spiritistes. nous ne la trouvons pas, mais diriger nos regards vers le grand, soleil que d’ailleurs les bergers (les pasteurs) eux-mêmes s’efforcent de voiler et d’obscurcir, contents des feux-follets que Satan fait danser devant eux, de la haute critique, du spiritisme et de la science chrétienne. Mais nous, restons fermes dans la foi délivrée une fois pour toutes à nos pères, suivant laquelle il n’y a qu’un espoir pour le monde et pour les saints: la résurrection qui nous est assurée par la mort expiatoire de Jésus.

Voici encore une curieuse expérience faite par un frère (de la Floride) abonné au Phare anglais. Il était occupé à traduire un volume de l’Aurore, lorsqu’un jour il céda à la curiosité et alla assister à une séance spiritiste, décidé à profiter de cette occasion pour annon­cer aux anges de la bonne nouvelle du rétablisse­ment de toutes choses. Ils feignirent d’abord d’écouter et le laissaient parler, mais bientôt ils l’assaillirent de questions et de remarques qui étaient toute autre chose plutôt qu’édifiantes, et il eut plus tard toute la peine possible de les tenir à distance, ce à quoi il ne réussit que par les plus sérieuses prières. C’est qu’il avait prêché sans être envoyé. Le temps d’annoncer la bonne nouvelle aux anges déchus (2 Cor. 6 : 3) est proche, mais il n’est pas encore là.

Mentionnons encore le cas d’un disciple du fameux Swedenborg (du Swedenborgianisme) qui de son propre aveu entretenait des relations avec les esprits malins. Le disciple suivit son maître, eut des entretiens fréquents avec des esprits qui prétendaient être sa fille décédée. mais trahirent bientôt leur véritable caractère en l’ac­cablant d’obscénités. N’ayant pas réussi à le séduire, ils tâchèrent de le pousser au désespoir, prétendant être le Seigneur, lui ordonnant de prier et l’en empêchant quand il s’y mettait. Chose curieuse cependant, notre homme en conclut qu’il avait eu affaire à des âmes d’hommes et de femmes méchants qui l’auraient trompé, et qu’à côté de celles-là il y avait des âmes d’hommes et de femmes bons. S’il avait connu le témoignage du Seigneur à ce sujet, il aurait vu les choses sous leur vrai jour. Néanmoins il réussit à se libérer de plus en plus de l’influence de ces démons; mais ce fut une série de luttes sérieuses et voyant que leur victime allait leur échapper, les démons tâchèrent de regagner le terrain perdu en déclarant qu’il n’y avait pas de Swedenbor­guiens parmi eux (supposés âmes d’hommes méchants). ils n’y réussirent pas, mais leur victime fut affermie dans ses illusions swedenborguiennes.

Un journal spiritîste anglais raconte qu’à l’occasion d’une séance organisée par une mère qui venait de perdre un fils tendrement aimé. on observa longtemps un corps sphérique lumineux, qui paraissait être très loin et qui aurait ainsi été visible à travers les murailles. Le médium expliquait que cette lumière était celle de Christ qui était suivant des croyances très répandues, en route pour revenir sur la terre. Ainsi, comme du temps de Jésus, les esprits malins annoncent quelque fois la vérité. Mais agissons à leur égard comme Jésus et ses apôtres et souvenons-nous que, s ils annoncent des choses qui nous sont chères, c’est pour gagner notre confiance et nons égarer ensuite.)

*)    Nous avons fait, en Suisse. des expériences toutes ré­centes: on nous ecrivait de Z. par ex.: combien ..l’Aurore du Millénium” avec son annonce de la Parousie du Seigneur, les réjouissait et leur en disait, mais quand nous nous fûmes trouvés en contact personnel avec ces écrivains, il en ressortit que nons avions à faire à des spirites qui croyaient à toutes les doctrines du moyen âge, à la survivance de l’homme après la mort, à l’immortalité des mortels, à l’enfer de feu, aux éternels tourments, etc.. etc. — Réd.

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Souvenons-nous de l’avertissement de notre Seigneur, suivant lequel les erreurs seront si puissantes et si bien appuyées apparemment, que, si c’était possible, même les élus seraient trompés. — Matth. 24 : 24-26.

Dans ces conditions il n’y a qu’une chose à faire. Ce n’est pas de fermer les yeux de peur de voir; cela ne sera d’ailleurs plus possible sous peu. C’est de voir en notre Rédempteur et Sauveur Jésus-Christ notre seul Maître et de se laisser guider et diriger par sa seule Parole. Ainsi nous serons préservés de toutes les em­bâches du Malin, par la puissance de Dieu; car, la bonne nouvelle est la puissance de Dieu pour sauver quiconque croira (et obéira).

Mais le grand nombre ne croit ni n’obéit. Ils sont comme hypnotisés du mensonge par lequel Satan fit tomber Eve, en lui disant: ,,Vous ne mourrez point!” Il l’affirme encore et la majorité des chrétiens le croient et rejettent la parole de Dieu, prétendant que personne ne meurt en réalité, mais que, au moment même de la mort, la personne décédée est rendue plus vivante qu’a­vant. (Le fameux pasteur décédé, le célèbre De Witt Talmage entre autre le déclara hautement du haut de la chaire dans un sermon fait à Washington le 6 Déc. 1896 et fut déclaré, en raison de ce sermon, spiritiste par un des grands journaux spiritistes d’Amérique). Rien d’étonnant donc que, ne croyant pas que l’homme n’a pas d’autre garantie quant à la vie à venir que la promesse de Dieu, de ressusciter les morts (non pas les survivants), la chrétienté remplace cette espérance par la doctrine de la résurrection du corps dont l’apôtre dé­clare qu’il ne sera jamais ressuscité (1 Cor. 15 : 36-38) et se refuse à voir que c’est la personne qui est ressus­citée et pourvue d’un nouveau corps (1 Cor. 15 :12-18, 39-44). Et c’est à cette espérance-là qu’il est rendu témoignage dans tous les services funèbres! Hélas, les millions de soi-disant chrétiens sont prêts et prédisposés à être trompés et séduits par les esprits malins!

Voyons un peu à quel point! Dans certains milieux les spiritistes obtiennent de grands succès en imitant l’organisation des églises nominales. Dans leur culte ils adorent le ,,Tout-Bon” qui, pour les novices qu’il s’agit de gagner, représentent le vrai Dieu, mais qui est con­sidéré par les vétérans comme la collectivité de tous les bons ,,esprits”. Ces bons esprits seraient cependant d’origine bien disparate: ils auraient habité entre autre en Bouddha et Confucins, en Jésus et en Judas, en Néron, en Shakespeare et Thomas. Les pasteurs de ces églises spiritistes sont généralement des femmes, ce qui n’est pas sans exercer une certaine attraction, et ces pasteurs féminins imitent, sur demande, le baptême des petits enfants, ce qui ne déplaît point aux partisans de la doctrine du baptême des petits enfants. Et pourtant nous sommes sùrs que ce n’est point l’esprit saint du Père et du Fils qui préside à ces contrefaçons du bap­tême, mais bien celui de notre ennemi le Diable (1 Pierre 5: 8) qui soutient tout ce qui est mensonge, tromperie et truc.

Dans les Chambres [secrètes]”. — Matth. 24 26.

Un intéressé de St-PauI, en Minnesota, reçut un jour une convocation d’un Dr. Snyder habitant St-Paul et qui se fait passer pour un chrétien-spiritiste, affirmant que dans ses réunions le Seigneur lui-même se faisait voir comme esprit à leurs yeux naturels. Trois personnes auraient même reçu, dans les réunions du Dr. Snyder, la Cène des propres mains du Seigneur.

La convocation du Dr. Snyder contenait seize citations bibliques, entre autres les suivantes:

,,Dieu est [un] esprit.”

,,Je suis la lumière du monde.”

,,Qui a mes commandements et les garde, c’est celui­ là qui m’aime; et celui qui m’aime, sera aimé de mort Père, et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui.” —     Jean 14:21.

L’en-tête de la carte portait en gros caractères: Avez-vous vu le Seigneur ! Si non, pourquoi pas !

Le Dr. Snyder aurait, au dire de notre frère, l’air très pieux et prétendrait croire en la rançon et en le rétablissement.

La convocation du Dr. Snyder rappela à notre frère qu’il avait lu dans Aurore V.. Il, p. 160:

,,Entre autres choses, quelques-uns d’entre eux en­seignent même que Christ est présent, et nous ne dou­tons pas, qu’avant peu, ils ne donnent des séances dans lesquelles ils prétendront le voir “ dans les chambres [secrètes] ” Lorsque le frère attira l’attention du Dr. Snyder sur Matth. 24 : 26 et lui fit remarquer que cette prophétie s’accomplissait, le spiritiste ne put voir —- tel était déjà son aveuglement dû à l’influence des esprits trompeurs — que ses propres réunions en étaient un exemple, mais il appliqua ce témoignage de la Bible aux réunions du prédicateur méthodiste Schweinfurth qui se disait Christ lui-même.

Voici bien Satan à l’oeuvre: il remplace une erreur par une autre erreur. Quelques caractères faibles sont d’abord entraînés à penser et à proclamer qu’ils sont gens importants (des christs, etc.); puis ils entraînent quelques-uns derrière eux par leur influence hypnotique; ceci repousse les caractères plus raisonnables qui voient en ces faux Christs l’accomplissement plein et entier de l’avertissement de notre Seigneur et ne sont plus sur leur garde vis-à-vis des egarernents moins évidents du spiritisme qui deviennent toujours plus menaçants.

Satan s’attaque avant tout à ceux qui ont toutes les apparences de gens pieux et il sait cacher l’hameçon sous une amorce lorsqu’il se met à pêcher des hommes. Ce sont surtout les chrétiens souffrant de propre volonté, quels que soient leur moral et leur foi, qui sont facile­ment égarés. Pour vaincre le monde, la chair et le diable, il est indipensable de soumettre notre propre volonté à la volonté de Dieu telle qu’elle est exprimée dans sa parole.

“ Nous n’ignorons pas ses desseins.”

Quelques-uns de nos lecteurs seront sans doute sur­pris d’apprendre que, selon nous, la prétendue .,science chrétienne” la ,.théosophie”, le ,,mesmerisme”, le ,,som­nambulisme’,, l’hypnotisme” et le .,swedenborginisme”

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sont tous de proches parents du spiritisme, destinés par les esprits trompeurs à pénétrer les différentes classes de l’humanité qui l’une après l’autre se réveillent de leur torpeur spirituelle, et d’éblouir ou d’aveugler les yeux de leur entendement afin qu’elles ne puissent re­connaître la Vérité à l’égard du Seigneur et de sa parole. 2 Cor. 4:4.

La prétendue ,,science chrétienne” exerce une grande attraction d’abord par son nom qu’elle s’arroge à tort, n’étant ni scientifique ni chrétienne, ensuite par l’extra­vagance de ses affirmations suivant lesquelles il n’y aurait ni douleur, ni maladie, ni péché, ni diable; on lui passe même d’affirmer qu’il n’y a point de Sauveur, qu’un Sauveur n’aurait, pas sa raison d’être; elle a l’air d’être inoffensive et d’accomplir de bonnes oeuvres, ce qui séduit ceux qui ne se gardent pas, qui ne se laissent point instruire par la Parole et qui, partant, ne connais­sent pas ,,les profondeurs de Satan” (Apoc 2: 24). Les procédés, par lesquels les ,,scientistes” traitent les mala­dies qu’ils déclarent du reste imaginaires ont l’air inno­cents; mais cela suffit-il pour que leurs cures soient moins diaboliques et plus divines que celles des spiri­tistes?

Si une foi pure en les premiers éléments des enseigne­ments de Christ ne doit pas être acceptés en place de bonne moralité, cette dernière doit néanmoins être con­sidérée comme accompagnant chaque manifestation de grâce et de puissance divines. Par conséquent, tous ceux qui nient notre Seigneur, comme étant le Rédempteur de l’humanité. ,,qui donna sa vie en rançon pour plu­sieurs”, ne sont pas de Dieu et leurs .,oeuvres merveilleuses” qu’elles soient bonnes ou mauvaises ne doivent point être attribuées à la puissance de Dieu.

On nous demandera peut-être commennît nous pouvons attribuer à Satan et à ses aides tantôt la puissance de la mort, tantôt celle de la guérison et même d’exorcisation. Cette op­position que Satan se ferait à lui-même, est-elle compatible avec l’intelligence dont il est doué? “ Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même. Comment donc son royaume Snbsisterait-il?” (Matth. 12:25, 26; Marc 3 :24-26. Cette réflexion est absolument justifiée. Mais les faits qui l’y ont amené, montrent à quels moyens, le prince de ce monde est obligé d’avoir recours maintenant que plus de cent ans du temps de la fin (1799-1915) ont répandu la lumière et provoqué ainsi un développement général de l’intelligence. Les démons doivent maintenant se faire passer pour ,,des anges de lumière”, des pro­fesseurs de vérités nouvelles et de bienveillants guéris­seurs des maux physiques et intellectuels pour reganier la confiance de ceux qui cherchent Dieu à tâton, espé­rant le rencontrer au hasard (Act. 17 : 27). L’Ecriture inspirée nous fait comprendre que les efforts de Satan pour maintenir son pouvoir sur l’humanité seront tout particulièrement désespérés lorsque sa domination tou­chera à sa fin, immédiatement avant d’être lié pour mille ans, afin de ne plus égarer les nation ( Apoc 20 :1). Ces efforts conduiront aux erreurs efficaces dont parle l’apôtre Paul (2 Thess. 2 :11). Pour rester indemnes, il faut que les enfants de Dieu se revêtent de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans ce mau­vais jour (Eph. 6:11-13). Car nous vivons actuellement dans la période dont St-Paul dit 1 Tim. 4 :1 qu’elle verra ,,des esprits trompeurs et des doctrines de démons”. Soyons donc sur nos gardes suivant l’exhor­tation de St-Pierre, de peur qu’étant entrainés avec les autres par l’erreur des malins nous ne venions â dé­choir de notre propre fermeté (2 Pierre 3 :17). Veillons et prions suivant l’exhortation du Seigneur afin d’échap­per aux erreurs qui seront si puissantes qu’elles égare­raient, si cela était possible, même les élus (Matth. 24 24). Pouvons-nous, en face de ces avertissements, ne pas nous attendre à des erreurs puissantes, à d’habiles tromperies de la part des esprits malins ? Nous ne serions au contraire point surpris d’entendre parler pro­chaineinent d’expériences qui, jusqu’ici, auraient parues impossibles même aux plus hardis spirîtistes.

La puissance de Satan est malfaisante.

Satan et les siens ont beau connaître des moyens de guérir, leur pouvoir est pourtant avant tout malfaisant. Nous en avons un exemple très ancien. Les magiciens (spirites) Jannès et Jambrès accomplirent certains miracles que Moîse et Aaron venaient précisément d’accomplir aussi (Ex. 7 :11-22 ; 8 :7). Nous avons toutes les rai­sons pour croire que ces esprits déchus ont appris bien des choses durant leur captivité des quatre mille ans écoulés et qu’ils disposent d’une puissance beaucoup plus grande maintenant. Aurions-nous peut être raison de leur attribuer les cataclysmes atmosphériques, les mul­tiples fléaux (sauterelles, microbes) qui affligent l’huma­nité et les animaux domestiques? Certes ils ne règnent pas en souverains absolus dans l’atmosphère, sans cela la terre ne serait probablement plus habitable. Satan est le prince de la puissance de l’air ”. Prenez les 2 pre­miers chapitres du livre de Job où son rôle est bien défini.

Dèsque Dieu eut laissé un peu plus de liberté à Satan, celui-ci envoya les Sabéens pour voler le gros bétail de Job et pour tuer ses domestiques; il fit tomber du feu du ciel qui tua et dévora même les moutons de Job; il envoya les Chaldéens qui volèrent les chameaux de Job; il détruisit par un cyclone la maison ou les enfants de Job étaient réunis pour célébrer un jour de fête et fit périr tous ces jeuues gens sous les décombres et finale­ment il attaqua la santé de Job des qu’il en eut obtenu la permission. — Job 1 : 9 ;2 :7.

Il n’y a pas de doute que Satan et ses légions sont encore maintenant aussi prêts et aussi puissants qu’alors pour causer tout le dommage que la sagesse de Dieu juge à propos de permettre. Souvenons-nous donc que Dieu a prédit qu’il leur permettra à la lin de l’âge, d’exercer une grande puissance et voyons pourquoi il en sera ainsi. Il nous répond qu’il est sur le point de déverser sur l’humanité ,,son indignation, toute l’ardeur de sa colère ” d’exercer les châtiments que le péche s’est attirés et qui engageront l’humanité à se tourner du côté de la justice, a s’hmilier et à la rendre prête à accepter les bienfaits de l’âge millénaire. Tous nos lecteurs connaissent les plaies annoncées dans l’Apocalypse et dont les plaies d’Egypte ont été des illustrations, alors même que les plaies à venir sont décrites en 1angage symbolique

Mais alors même Dieu sera assez puissant non seulement pour préserver les siens de tout mal lui n’aurait aucune valeur pédagogique pour eux, mais encore pour

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guider hommes et démons furieux et les empêcher de faire plus de mal qu’il ne faut pour que Dieu puisse ar­river à ses fins grandioses.

Voici encore l’appréciation du pasteur A. B. Simpson à l’endroit du spiritisme; elle nous paraît absolument juste:

,.On dit que des malades ont été guéris par les moyens offerts par le spiritisme, le magnétisme humain et le somnambulisme. Nous savons parfaitement que certaines “ merveilles ” du spiritisme sont apparentes et non réelles; mais il y en a d’autres qui sont certainement surnaturelles, produites par des moyens que la science ne peut con­trôler ni expliquer. Inutile d’essayer de combattre le monstre effrayant du spiritisme, en niant la réalité de ces miracles et en les signalant comme coups de presti­digitateurs. Il y en a qui le sont; mais il y en a égale­ment qui sont réels et dépassent le pouvoir humain. Ce sont les esprits démoniaques qui sont à l’oeuvre, qui rassemblent les hommes pour Armageddon. Ce sont les pouvoirs ravivés des magiciens d’Egypte, des oracles de Delphes (en Grèce), des prêtres romains prédisant l’avenir en étudiant les intestins des bêtes inmolées, des guérisseurs indiens. Ces pouvoirs ne sont point divins; ils ne sont point omnipotents, mais ils n’en sont pas moins supérieurs à ceux de l’homme. Notre Seigneur nous a mis en garde contre eux, nous a dit de les mettre à l’épreuve: pour voir non pas ce qu’ils peuvent, mais ce qu’ils pensent; qu’ils seraient reconnaissables à leurs fruits, à leur sainteté, leur humilité, le respect qu’ils auraient, du nom de Jésus et de la Parole de Dieu. Le fait même de l’exis­tence de ces mauvais esprits crée la nécessité de pouvoir leur opposer à l’instar du bâton de Moïse qui avala ceux des magiciens et finit par avoir le dessus dans d’autres miracles, les forces d’un saint et réel christianisme ‘vecu.”

Voici encore deux passages (d’après la trad. de Laus.) adressés jadis à lsraël selon la chair, mais qui ont une importance capitale pour Israël selon l’esprit:

,,Quand tu seras arrivé, dans la terre que l’Eternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras pas à faire selon les abominations de ces nations. Il ne se trouvera chez toi personne qui fasse passer au feu son fils ou sa fille: ni aucun devin (qui se môle) de divination, ni pronosti­queur, ni enchanteur, ni sorcier, ni jeteur de sorts, ni interrogateur d’esprits, ni diseur de bonne aventure, ni nécrornancien. Car quiconque fait ces choses est en abomi­nation à l’Eternel et c’est à cause de ces abominations que l’Eternel ton Dieu dépossède ces [nations] devant toi.” — Deut. 18 : 9—12.

,,S’ils vous disent: Consultez les évocateurs d’esprit et les devins qui chuchotent et qui murmurent. . . Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu? Pour les vivants (s’adresser) aux morts! A la loi et au témoignage! S’il ne parle selon cette parole, il n’y aura point pour lui d’aurore [millénaire].” — Es. 8 : 19—20.

Il nous reste à examiner de plus près quelques pas­sages de la Bible ayant spécialement trait aux esprits malins dont il a été si souvent question dans les pages qui précédent. Les quelques pages qui vont suivre seront donc consacrées spécialement aux

,,Esprits en prison”

ou les anges qui n’ont pas garde leur origine.

Lisons d’abord leur histoire dans le passé le plus reculé:

“Les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et en prirent pour femmes de toutes celles qu’ils choisirent . . . Et elles leur donnèrent des enfants. Ce furent là les héros, qui, dès autrefois, ont été des gens de renom.” —Gen. 6 : 1-4 (Laus.)

L’Ecriture distingue trois périodes. Celle à laquelle elle consacre le plus de place, est la période qui va s’ou­vrir prochainement, la période, des “ nouveaux cieux ”, et de la “ nouvelle terre ” c’est-à-dire du règne du Fils de Dieu et de ses saints. Cette période que nous réserve un avenir prochain, sera l’antipode pour ainsi dire, de la période actuelle, dont le prince spirituel est Satan et qui, pour cette raison, est nommée: “ le présent monde mauvais. ” Mais ce présent monde mauvais n’a pas tou­jours été; il a été précédé par un “ monde d’alors ”, d’avant le déluge qui avait, lui aussi, des cieux (c’est-à-dire un gouvernement spirituel) et une terre (une société humaine conforme à ce gouvernement spirituel).

C’est Pierre qui dans sa deuxième épître (3 : 6-13), mentionne ces trois grandes époques. Dans chacune d’elle le plan de Dieu se manifeste dune façon différente, mais ces trois manifestations des procédés divins ne consti­tuent que trois parties intégrantes d’un seul et même plan de Dieu pour le salut des hommes, plan qui, une fois ac­compli, fera discerner et admirer à toute créature intel­ligente la sagesse, la justice, l’amour et la puissance de Dieu.

Le monde (ou l’ordre des choses) d’alors ayant été dé­truit par le déluge, il s’ensuit qu’il fut différent du monde (ou ordre de choses) présent. Le “ prince de ce présent monde mauvais ”, n’avait donc pas été le prince du monde précédent, quoique alors déjà l’influence de Satan fût très forte et très répandue.

Or nous lisons (Héb. 2 5) que le Seigneur ,,n’a pas soumis aux anges le monde à venir dont le gou­vernement sera confié à notre Seigneur Jésus et a ses cohéritiers qui, eux, réussiront où les anges ont si lamentablement échoué.

Comme le monde présent est soumis à Satan, il ne reste plus que le monde [antédiluvien] d’alors pour avoir été soumis ,,aux anges” — ayant, ensuite de la chute, besoin d’un gouvernement, d’une tutelle spirituelle. Les anges furent autorisés de faire ce qu’ils pourraient et désireraient pour contrebalancer l’influence du péché. Ils luttèrent contre l’influence de Satan, mais ils se trouvaient parmi eux quelques-uns qui prirent plaisir au péché, abusèrent de leur pouvoir de matérialisation pour vivre maritalement avec des femmes, en quit­tant ainsi leur “ première demeure ”, leur nature spiri­tuelle. C’est alors, et non pas avant la création de l’homme, qu’eut lieu leur chute, comme celle de Satan eut lieu lors de la tentation d’Eve. L’ange puissant, qui devint Satan, était sorti parfait de la main du Créateur, mais entrevoyant la possibilité de se tailler un domaine à lui dans le royaume de l’Univers, en se servant de l’homme et de sa progéniture, son ,,en­vie conçut” (Jac. 1 : 15) et il résolut de tenter de devenir

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l’égal du Tout-Puissant (Es. 14: 14). Il vicia ainsi le genre humain dès le début (Jean 8 :44) et c’est son influence que les saints anges essayèrent de combattre. L’interprétation de Gen. 6 : 2 dans le sens que les fils de Dieu étaient des gens pieux et les filles des hommes des gens mauvais ne tient pas debout devant un examen tant soit peu sérieux. Le mariage est sanctionné et non pas condamné de Dieu (Gen. 2:24; Héb. 13 :4); le Seigneur Jésus a lui-même assisté à une noce (Jean 2: 1-11), et les unions entre hommes pieux et femmes vicieuses n’ont jamais produit une progéniture d’une renommée particulière. L’Ecriture n’interdit point non plus d’engendrer des enfants dans le mariage, bien au contraire, Dieu a voulu peupler la terre de descendants d’un seul homme, afin qu’un seul homme suffise également pour racheter la race entière (Gen. 11 : 28; Rom. 5: 18). Mais il y en a parmi les enfants de Dieu qui quelquefois re­noncent au droit de mariage, parce qu’ils sont disposés à faire ce sacrifice et d’autres ,,à cause du royaume des cieux” (Matth. 19: 12) et qu’ils pensent être ainsi mieux a disposition pour le service de Dieu.

Les anges n’ayant point passé par des siècles de déchéance, ils produisirent ainsi des descendants beau­coup plus semblables à l’homme parfait que ne l’é­taient les descendants d’Adam: ces bâtards furent donc des ,,géants” au physique et à l’intellectuel.

Mais Dieu ne voulait pas de cela. Il avait donné à chaque espèce sa propre semence et n’admettait pas de mélange (Lév. 18 : 23; 20: 15,16). Il enleva donc à ces anges le pouvoir de matérialisation et les enchaîna pour ainsi dire dans leur nature spirituelle les empêcha d’apparaître aux hommes sous forme humaine ou autre. Alors que les anges qui n’avaient point quitté leur première demeure ont apparu, depuis le déluge, sous des formes différentes, comme hommes, comme une flamme dc feu, une nuée, etc.; comme il est raconté dans l’Ancien et dans le Nouveau Testa­ment. Les Ecritures ne citent plus d’occasion depuis le déluge où les anges déchus auraient apparu.

Ayant pris des goûts dépravés, étant abandonnés aux pensées désordonnées, exclus de toute communion avec Dieu, ses intentions et ses oeuvres, ces anges déchus ne prennent plus aucun plaisir aux choses spirituelles, mais ils recherchent ardemment la commu­nion avec l’humanité déchue et désirent partager le péché avec les hommes. Quelle sagesse et quelle bonté de la part du Tout-Puissant d’avoir limiter leur influence parmi les hommes en les empêchant d’avoir avec eux des relations personnelles! Ils peuvent, maintenant, entrer et agir en quelqu’un qui les y invite, comme le font les médiums spiritistes, mais ils ne peuvent aller au delà. ,,Tu viendras jusqu’ici, dit le Tout-Puissant, tu n’iras pas au delà” (Job 38 : 11). C’est là l’explication du spiritisme.

Notre Seigneur et ses disciples ont rencontré plu­sieurs de ces pauvres “ possédés ”. De l’un d’eux il chassa même une léqion de démonS (Marc 5 : 1-15). Recherchant ardemment la communion avec les hommes, mais incapables d’apparaître sous forme hu­maine, ces mauvais esprits s’assemblent en grand nombre en un homme qui désire leur compagnie et lui font perdre la raison. Et lorsque la légion fut sommée par le Seigneur de lâcher sa proie, elle le supplia de lui permettre d’aller habiter un troupeau de pourceaux qui paissaient dans le voisinage, telle­ment leurs goûts étaient devenus charnels. Jésus le leur permit, mais les pourceaux en devinrent fous et se précipitèrent dans le lac.

L’apôtre Jude spécifie dans les versets 6 et 7 de son épître le péché ensuite duquel les anges déchus ont été châtiés et conservés sous l’obscurité, en des liens éternels, pour le jugement de la grande journée [millénaire]; comme Sodome et Gomorrhe . . . qui, s’étant prostituées de la méme manière qu’eux et s’en étant allées après une autre chair . . .“ Dieu ne veut point de mélange des natures; il entend que chacune garde sa première “ demeure ” (dans laquelle elle a été créée). Ce passage le prouve, d’accord avec Lév. 18 : 23; 20: 15, 16. Le genre humain n’est point mélangé avec d’autres natures; il proyient d’Adam et de Noé seuls; l’Ecriture en témoigne: Noé était un homme juste et parfait dans son âge [Sa génération].” — Gen. 6: 9 et Actes 17 : 26 (Laus.).

Mais revenons à notre point de départ. Le gou­vernement des anges avaient donc été insuffisant pour relever les hommes. C’est l’effet inverse qui eut lieu. La dégradation de l’homme fut contagieuse et atteint quelques anges et cela malgré toute la bonne volonté et la joie (Job 38 : 7) qui les avaient poussés à tenter la chose. Dieu les laissa faire, certainement dans un but pédagogique et pour les mettre à l’épreuve: mais ils n’y réussirent point et quelques-uns grossirent même les rangs des malfaiteurs. Les autres ne furent point capables d’arrêter le flot montant du péché. Ces derniers ne cessèrent cependant point à s’intéresser aux hommes; l’apôtre Pierre les dit désireux de con­naître le plan que Dieu met en exécution par Christ, toujours prêts d’accomplir les désirs de Dieu en fa­veur de ses élus (1 Pierre 1 : 12). Mais la preuve était faite que la puissance des anges ne suffisait pas pour sauver les hommes.

Au début du ,,présent monde mauvais” Noé s’efforça de servir Dieu et d’y encourager ses descendants, par son exemple et en leur rappelant le châtiment de Dieu qu’avait été le déluge. Néanmoins la chute continua son oeuvre et bientôt la méchanceté de Sodome eut atteint un degré qui nécessita la destruction de cette ville. L’humanité était engagée dans une fausse voie et Dieu permit qu’elle la suive encore, défendit aux anges de missionner et ne les envoya plus qu’à quel­ques enfants de Dieu. Et maintenant il a remplacé ses messagers célestes par le message de sa Parole écrite; c’est elle qui nous permet de connaître sa volonté, afin que tout homme de Dieu soit complète­ment fourni pour le rendre propre à toute bonne oeuvre. —               2 Tim. 3:16, 17.

Depuis le moment même de la chute, Dieu a agi conformément à son plan, systématiquement et sans bruit. Ce plan produira en temps voulu abondamment de fruits pour la vie éternelle. Le temps viendra, où toute creature intelligente reconnaîtra que seul le

109 Janvier –Mars 1905

Plan divin suffisait à l’oeuvre admirable que Dieu s’était proposée. Dieu a commencé par l’élection et l’épreuve, “ du petit troupeau ”, de la “ sacrificature royale ” de l’âge de l’Evangile. Ensuite son action prendra plus d’envergure, afin de relever et rétablir tous les autres hommes qui consentiront à accepter la vie éternelle aux conditions de Dieu.

“ Prêcha aux esprits en prison ”.

“Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, [le] juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu ayant été mis à mort en chair, mais vivifié par l’Esprit, par lequel aussi [à côté de l’oeuvre accomplie pour notre salut] étant allé [vaquant à son ministère] il a prêché aux esprits en prison qui ont été autrefois désobéissants, quand la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé (D.)”. 1 Pierre 3 :18-20.

On a cherché longtemps une interprétation satis­faisante de cette déclaration de l’Ecriture sainte, mais peu ont trouvé le vrai sens qui les aurait tranquillisés eux-mêmes.

Ce que nous venons de dire sur le spiritisme n’est pas sans jeter de la lumière sur cette déclaration soi-disant obscure de l’apôtre Pierre. Mais prenons d’a­bord les deux explications admises jusqu’ici.

Celle qui recueille le plus de suffrages est que Jésus durant son séjour dans la tombe serait allé prêcher aux pécheurs antédiluviens emprisonnés, en une place supposée et appelée l’enfer. Il y a cependant une difficulté, même pour ceux qui croient à la survivance et qui ne peuvent admettre une occasion de salut à venir pour le monde. Se ranger à cette interprétation c’est admettre que les pécheurs antédiluviens ont eu, après leur mort, une occasion de se convertir, occasion qui serait refusée aux autres pécheurs, puisque ce serait aux antédiluviens seuls que Jésus serait allé annoncer l’Evangile du salut, une partie de la ,,bonne nouvelle . . . de grande joie”.

Nous croyons que cette occasion sera offerte après la résurrection à tous ceux qui ne l’ont pas eue dans leur vie adamique, car l’Ecriture promet à toutes les familles (générations) d’être bénies par Abraham et sa descendance. Nous lisons également dans la Bible que Jésus a été mort (Apoc. 1 :18) et que les morts ne savent rien, ni ne peuvent rien apprendre (Eccl. 9 : 5—10). Cette première interprétation du passage que nous étudions n’est donc d’aucune valeur et anti-scripturale.

L’autre interprétation admet que la personne qui prêche serait Noé et qu’il est question des exhortations que ce patriarche adressa aux antédiluviens qui du temps où Pierre écrivait, étaient prisonniers de la mort.

Mais le passage dit que la prédication est adressée à des esprits (et non à des hommes), que le message est délivré à des captifs (et non à des êtres non en­ocre entrés dans la prison), que le prédicateur n’est pas Noé, mais Jésus. Le message délivré n’est d’ailleurs pas nécessairement une allocution; dans notre cas il consiste croyons-nous en la vie, la mort et la résur­rection de notre Seigneur qui en elles seules consti­tuaient un enseignement précieux pour les esprits, les anges qui “ n’ont pas conservé leur principauté et qui ont abandonné leur demeure ”. Ces anges Dieu “ les garde enchaînés éternellement dans les ténèbres pour le jugement du grand jour”. — Jude 5 : 6; 1 Cor. 6 : 3.

Ces anges purent observer la conduite de Jésus si différente de celle à laquelle ils s’étaient livrés jadis, purent assister aux conséquences de l’obéissanee ab­solue, la mort sur la croix d’abord et puis en récom­pense l’élévation au-dessus de toutes principautés et puissances, au niveau même de la nature divine (1 Pierre 3 22; Phil. 2: 9). C’était leur faire réaliser ce qu’ils avaient perdu en suite de leur désobéissance, et la comparaison de leur lamentable condition avec celle qu’a valu à Jesus son obéissance jusqu’à la mort, devait rendre plus sensible et plus amer leur propre malheur.

Il faut bien distinguer entre Satan et ces anges déchus postérieurement. Satan pécha évidemment contre tellement de lumière, que même la toute-sagesse de Dieu ne peut lui en fournir davantage. Il est condamné à mort irrévocablement et son extermination finale est clairement annoncée. — Héb. 2: 14.

Quant à Matth. 25 : 41, n’annonce-t-il pas que le châtiment des anges déchus consistera en tourments éternels? Non ce passage ne peut point être invoqué en faveur de cette terrible doctrine. Il ne prouve point non plus que ces anges enchaînés n’auront pas d’occasion pour redevenir bons et libres. Actuellement, en effet, ils sont, en suite des circonstances, exclus de tout service en faveur de n’importe qui et à la disposition de Satan, (ses messagers, ses serviteurs); mais ils n’auront pas besoin de l’être toujours. Lorsque, au début du Millénium, leur maître sera emprisonné, ils auront l’occasion de retourner à Dieu et de re­devenir ses serviteurs. C’est de la fin du Millénium que parle Matth. 25: 41; il se rapporte à l’étang de feu dont Apoc. 20: 10) déclare que c’est la seconde mort, la mort définitive, sans retour, la destruction, l’anéantissement. Ce châtiment atteindra à la fin du Millénium tous ceux qui ne se seront pas mis d’accord avec Dieu; ce châtiment atteindra Satan et tous ceux qui feront le mal ou qui le verront faire avec plaisir, tous, hommes et esprits, qui se seront rangés du côté de Satan et seront ainsi considérés comme ses anges ou messagers. Tous les malfaiteurs, et ceux-ci seule­ment, seront retranchés de la vie, suivant l’intention première de Dieu. C’est à ceux qui veulent le mal, et non aux ignorants, aux égarés, aux aveuglés, aux dupes de Satan que s’applique la déclaration: ,,Dieu détruira tous les méchants.”

L’épreuve des anges.

Mais ces anges, ces esprits en prison, auront-ils réellement une occasion de s’amender, de profiter de la prédication do Jésus, par son minis­tère, sa mort et sa résurrection, de quitter le service de Satan et de retourner au service de Dieu? Nous le croyions sincèrement, quoique, d’abord, l’Ecriture

110 Janvier –Mars 1905

nous paraissait muette à cet égard. Mais il n’en est rien. Dieu a un message pour nous à l’endroit de ces anges et du moment où Dieu a quelque chose à nous dire, il nous paraît raisonnable d’écouter. Prê­tons donc l’oreille à ce que Dieu a jugé à propos de nous révéler à ce sujet.

L’apôtre Jude nous dit dans le verset 6 de son épître que Dieu enchaîna les anges, qui de la “ même maniêre ” que les Sodomites s’en allèrent après une autre chair “ pour le [ou jusqu’au] jugement du grand jour ”. Ce grand jour est le Millénium, durant lequel l’humanité aussi sera mise à l’épreuve et jugée. Le témoignage de St-Pierre en dit autant (2 Pierre 2 :4), et St-Paul en rappelant aux saints qu’il ne se convient pas pour eux de liquider devant des tribunaux ter­restres les difficultés surgissant entre eux, dit en tout autant de termes: ,,Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? Ne savez-vous pas que nous jugerons des anges ? ” — 1 Cor. 6 : 1-4.

Le verbe grec traduit par “ juger ” dans ce passage est ,,Krino”; il est de la mêma racine que ,,Krisis’ traduit Jude 7 par “ jugement ”. Il signifie proprement gouverner, éprouver ou agir avec chaque individu selon ses oeuvres, le punir ou le récompenser suivant le cas, comme cela sera possible lorsque le gouverne­ment de Christ aura amené chacun à la parfaite connaissance de la vérité. Il demeure donc entendu qu’il appartiendra au Christ (chef et corps) de gou­verner et diriger les pécheurs tant du genre humain que du genre angélique, de juger l’humanité déchue, enfermée encore dans la prison de la mort, de laquelle elle est, cependant, rachetée, et les anges ou esprits déchus, enchaînés vivants jusqu’au jugement, à la mise à l’épreuve du grand jour millénaire. ,,Alors les élus, sous la direction de leur chef, examineront leur cause, accorderont la liberté à toujours à ceux qui s’en montreront dignes et condamneront à la mort éternelle ceux qui n’useront pas de la pleine lumière obtenuepour se montrer dignes de vivre encore.

Outre ces trois passages il est souvent fait allusion à une oeuvre de Christ consistant en la soumission des pouvoirs célestes (spirituels) et humains, oeuvre qui pourra s’accomplir lorsque l’élection de l’Eglise sera complète et que le jugement aura commencé. Nous lisons p. ex. (Eph. 1 : 10): “ Pour l’administration de la plénitude des temps, de résumer [réunir ou ré­tablir sous la domination de Dieu et de sa loi] toutes choses dans le Christ, et celles [les choses spirituelles en désordre] qui sont dans les cieux, et celles [hu­maines] qui sont sur la terre (toutes) en lui”. (Laus.) Puis encore: “ Dieu a bien voulu faire habiter toute plénitude en lui, et se réconcilier toutes choses par lui, en portant la paix, par le sang de sa croix, par lui, tant dans les choses qui sont sur la terre, que dans celles qui sont dans les cieux [les transgresseurs terrestres et célestes]”. — Col. 1 : 20 (trad. Arnaud).

Eph. 3: 8-10 nous montre que l’étendue du plan de rédemption a été cachée par Dieu jusqu’à l’âge de l’Evangile. Alors les apôtres furent chargés d’annon­cer aux hommes à quelles conditions ceux-ci pouvaient devenir participants de la tâche de Christe, d’exécuter le plan d’amour de Dieu. Et finalement tous les êtres célestes (spirituels) apprendront par l’intermédi­aire de l’Eglise l’insondable richesse du don de Dieu (son fils) et les méthodes et les degrés par lesquels Dieu élève toutes ses créatures intelligentes. Voici le texte de cette citation: ,,A moi de beaucoup le moindre de tous les saints, a été accordée cette grâce, d’annoncer parmi les na­tions la bonne nouvelle de la richesse inscrutable du Christ, et de mettre en lumière devant tous quelle est la dispensation [ou méthode de communication] du mystère caché dès les siècles en Dieu qui a créé toutes choses; afin que la sagesse de Dieu, infiniment variée, fût [dès] maintenant donnée à connaître aux princi­pautés et aux autorités dans les (lieux) célestes, par le moyen de l’assemblée [de l’Eglise]; selon le dessein des siècles [le plan des âges], qu’il a formé dans le Christ, Jésus, notre Seigneur.”

La sagesse de Dieu, si infiniment variée et son plan de charité contiennent donc des éléments qui regardent les anges, et puisque ses intentions ont pour but de sauver, il est évident qui ce ne sont que les anges ayant besoin d’être sauvés que ce plan peut concerner; c.à d. les anges enchaînés et qui attendent leur jugement au grand jour du Millénium, pour s’y mon­trer dignes de retourner à Dieu. Ils voient les saints et tâchent de jeter un coup d’oeil dans les secrets que l’Esprit et la Parole ont fait voir aux saints. C’est aussi par ce moyen seul, “ par l’Eglise ” qu’ils peuvent apprendre quelque chose concernant leur avenir, ou ce qui est préparé pour eux dans les immenses ri­chesses et dans la sagesse si diverse de Dieu.

Ces anges condamnés auront beaucoup appris depuis le moment de leur enchaînement; — ils auront vu l’obéissance et l’exaltation du Seigneur (1 Pierre 3: 18-20; 1 Tim. 3 : 16) et celles de ses disciples — qui auront été ,,en spectacle, au monde, aux anges et aux hommes” (1 Cor. 4: 9) — ils auront savouré jusqu’à la lie leur condition déplorable qui les sépa­rait de Dieu et des saints anges et les obligeait de vivre ensemble et avec Satan, ils auront craint que la mort qui atteignait l’homme en raison de son péché, ne les atteigne finalement aussi — ,,Est-tu venu pour nous perdre?” disait l’un d’eux. — Marc 1 : 24; Luc 4:3-4; Matth. 8:29.

Mais cette crainte ne prouve nullement que leur supposition fût fondée, pas plus que la croyance des chrétiens de nom en général, selon lesquels les neuf dixièmes des hommes iraient, en mourant, dans d’é­ternels tourments, prouve qu’il en est réellement ainsi. Satan qui, en présentant aux hommes une caricature du plan divin, leur enseigna à penser du mal du ca­ractère de Dieu, a également usé du pouvoir qu’il exerçait sur les esprits déchus. Il aura évidemment mal représenté aux anges emprisonnés le plan de Dieu à leur égard, comme il le fit aux hommes. Ce n’est point sans cause que l’Ecriture dit de Satan qu’il est le père des mensonges.

Bien à l’encontre de ce que Satan disait, ces anges auront l’occasion de se convertir et alors ceux seulemnt qui s’obstineront à ne pas en profiter seront

111 Janvier –Mars 1905

détruits, anéantis, au même titre que les ressuscités restés récalcitrants. — Es. 45:23; Rom. 14:11 ; Actes 3:23.

Ces anges déchus n’ont point perdu la possibilité de respecter ce qui est meilleur qu’eux. Sous ce rapport ils se distinguent avantageusement des gens pieux du temps de Jésus. Alors que ces derniers, nourris des traditions des pères et méprisant ce qui s’en écartait disaient avec dédain: ,,N’est ce pas là Jésus, le fils de Joseph?” (Jean 6 : 42), les démons s’exclamaient: “ Tu es le Fils de Dieu!” (Marc 3: 11) Alors que les scribes et leurs fidèles disaient de Jésus: ,,Il a un démon et il est hors de sens” (Jean 10 : 20), les démons proclamaient hautement: “ Je sais qui tu es: le Saint de Dieu!” — Marc i : 24.

La légion qui avait rendu fou le Gadarénien re­connaissait en lui le Fils du Dieu Très-Hiaut. —Marc 5 :6-7

Ils faisaient, parfaitement la différence entre le pouvoir réel de Jésus et de ses apôtres et le pouvoir prétendu de certains ambitieux qui n’avaient pas l’esprit de Dieu. Tout en respectant ce qui est vrai, ils s’opposaient à ce qui est faux: “ Je connais Jésus et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes vous?” répondit l’esprit malin à ceux qui prétendaient exor­ciser l’homme par lui possédé (Act. 19 :15). Et alors que Juifs et Grecs battaient et lapidaient les messa­gers de Dieu quand ceux-ci leur annonçaient la bonne nouvelle du salut, quelques-uns d’entre les anges dé­chus paraissaient disposés à répandre eux-mêmes la bonne nouvelle. L’un suivit Paul et Silas, disant: ,,Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut et ils nous annoncent [à nous, aux anges et aux hommes] la voie du salut.” — Actes 16 :17.

Sur quoi repose l’espérance de salut pour les anges?

Mais maintenant une question importante s’élève. Les Ecritures nous montre que l’espérance humaine repose sur le fait qu’une rançon a été donnée pour le péché d’Adam; mais quelle base d’espérance avons-nous pour ces anges? En vertu de quel principe une épreuve peut-elle leur être accordée avec l’espérance de la vie éternelle? Notre Seigneur Jésus mourut-il pour eux?

Le Livre saint ne nous informe pas ainsi. Le sacrifice de rançon est pour l’humanité, le prix équi­valent pour l’homme. “ Car certes, dit Paul, ce ne sont pas les anges qu’il prit à lui . . ” (Héb. 2 : 16). Puis, les anges ne furent pas sous la condamnation de la mort et n’ont donc jamais en aucun sens per­du leur vie, aussi n’ont-ils pas eu besoin d’être rachetés de la mort. L’homme condamné à la mort eût seul été éternellement perdu sans le paiement de la rançon qui lui acquit la résurrection. Il n’en est pas ainsi des anges qui ne conservèrent pas leur origine; ceux-là furent condamnés aux liens et à la prison ..pour le jugement du grand jour” dans lequel Dieu jugera les hommes et les anges par l’homme qu’il a destiné pour cela (Actes 17 : 31). Par consé­quent ils subissent leur châtiment aussi vraiment que L’homme souffre sonchâtiment, quoique les punitions soient d’un genre différent, — selon la sagesse de Dieu si infiniment diverse.

Si les anges ne devaient pas profiter directement de la mort de Jésus, ils avaient cependant un grand in­térêt dans le sacrifice de notre Seigneur. Car si, comme l’homme, ils n’ont pas été rachetés par le précieux sang et qu’ils n’avaient pas besoin de l’être, n’étant pas sous la condamnation de la mort, leur espoir se concentre pourtant dans la puissance dont Il serait récompensé à son exaltation à la nature di­vine, comme conséquence de son obéissance même jusqu’à la mort. Jésus est maintenant le Seigneur et le Juge de l’humanité morte et mourante comme des anges vivants, lesquels n’ont jamais été sous la con­damnation de la mort. — Rom. 14 9.

De même que les anges auront participé aux consé­quences de la chute d’Adam, ayant subi la contagion des hommes méchants, ils bénéficieront aussi de la réconciliation accomplie par le sang de la croix.

L’apôtre Paul nous assure qu’il a plu au Père —qui ,,ayant fait la paix [la propitiation, satisfaction] par le sang de sa croix [de Jésus], — de réconcilier par son moyen avec lui [Dieu] toutes choses [hors d’harmonie], tant ce qui est sur la terre [les choses humaines] que ce qui est dans les cieux [les anges]”. —Col. 1 20.

Ces choses sont écrites ,,afin que vous soyez ca­pables de comprendre avec tous les saints qu’elle est la largeur et la longueur, la profondeur et la hau­teur, — et de connaître l’amour du Christ, qui sur­passe toute connaissance”; afin qu’en croyant vous vous réjouissiez d’une joie inexprimable. ,,O profon­deur de la richesse et de la sagesse et de la connais­sance de Dieu !“ — Eph. 3:17,18; Rom. 11 :33.

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