« Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts et le Christ t’éclairera. »
Eph. 5 : 14. —
Les Ecritures nous parlent souvent en figures aussi expressives que vraies. C’est ainsi que notre Créateur parle du monde entier comme étant mort — parce qu’il est sous la condamnation à mort. Par suite de la chute de notre père Adam, nos facultés intellectuelles sont plus ou moins déséquilibrées. D’aucuns ont une espérance disproportionnée et sont continuellement remplis d’un optimisme exagéré; d’autres, par contre, s’abandonnent à un pessimisme désespérant qui les empêche de faire le meilleur usage de leurs facultés. Ainsi en est-il, avec tous nos talents, aucun de ceux-ci ne saurait être trop riche, ou trop grand, si les autres étaient développés en proportion. C’est l’équilibre mental qui constitue un jugement et un esprit saint.
Au point de vue divin, la race humaine est gravement déséquilibrée. Elle a été considérablement transformée dans tous les domaines durant les 6000 années qui se sont écoulées depuis la chute du premier homme. Originairement de ressemblance divine, beaucoup de ses riches et nobles qualités ont dégénéré, se sont évanouies. La prétention scripturaire: que la 19ème partie du monde est morte est donc parfaitement raisonnable pour ce qui concerne les meilleures qualités physiques et mentales de l’homme, et, comme la mort est un état sans aucune conscience — très bien illustrée par le sommeil, les Ecritures parlent fréquemment du monde comme étant endormi. L’Evangile de Christ est un appel pour ceux qui ne sont pas encore trop profondément endormis. Ceux qui ont été réveillés par cet appel sont mis sans cesse en garde contre le danger de se laisser vaincre — endormir par l’esprit de ce monde.
Eveille-toi dormeur!
Dans un certain sens, le monde est bien réveillé — plein d’activité — aujourd’hui plus que jamais. Dans ce sens, évidemment, le monde était plus endormi il y a un siècle qu’il ne l’est maintenant; cependant, ce réveil n’a atteint principalement que ce que l’on pourrait appeler les organes moyens de l’intelligence. Les organes inférieurs n’ont jamais été arrêtés dans leur activité; quant aux organes supérieurs, ils sont encore endormis chez la plupart de nos contemporains. En effet, il semble que, par l’activité des organes de l’intelligence moyenne et par les passions animales (naturelles) de ceux de l’intelligence inférieure, les organes de l’intelligence supérieure ont plutôt été entravés dans leur développement. Ainsi, selon toute apparence, le genre humain est plus stupidement endormi, aujourd’hui, qu’il ne l’a jamais été, en ce qui concerne les choses spirituelles; aussi nous efforçons-nous, par tous les moyens, de faire résonner au loin le message du Seigneur: «Réveille-toi, toi qui dors !» avec le désir ardent de réveiller surtout la responsabilité, la conscience et l’activité spirituelle. Nous savons fort bien, par expérience et par l’enseignement de l’Ecriture, que notre cri n’éveillera pas la grande majorité;
70 Mars 1910
nous n’avons pas même l’espoir d’arriver à réveiller une forte minorité.
Il ne nous appartient pas d’alarmer, ni de menacer le monde, ni d’essayer d’ébranler sa conscience en agitant devant lui l’épouvantail des tourments éternels. Nous ne devons point préconiser le mal pour que du bien (relatif) puisse en résulter; jamais nous ne tenterons de réveiller, par des moyens aussi malhonnêtes, ceux qui ne veulent pas s’éveiller par l’invite divine, d’une présentation juste et véridique du caractère de Dieu et de son plan divin, des privilèges et des devoirs proclamés par l’Evangile. Mais, il nous appartient, et c’est pour nous un devoir, de transmettre le message du Seigneur, bien que nous sachions qu’aucun ne le recevra, excepté ceux qui ont «les oreilles (de la foi) pour entendre» et que nul n’est capable de voir les beautés du message évangélique, sauf ceux qui sont pourvus des « yeux de la foi».
Relève-toi de la mort !
Notre Seigneur nous dit que le second pas à faire, pour ceux qui se sont éveillés, est celui de se relever de la mort. Ils doivent se séparer du monde, s’éloigner de ses ambitions, de ses aspirations et de ses enseignements. Notre réveil signifie un réveil de la conscience, propre à l’homme en tant qu’être spirituel et non pas matériel, et du sentiment de notre responsabilité actuelle, véritable, comme individu et comme race.
Lorsque nous sommes ainsi éveillés, nous regardons autour de nous, et en constatant le tohu-bohu, l’agitation effroyable du monde, nous sommes obligés de nous demander: Pourquoi et dans quel but, tout cela? — Et bientôt, nous découvrons que la majorité de ceux qui nous environnent sont inconscients en ce qui concerne la vie future; ils n’ont que le sentiment de la vie présente et ne sont agités que par la crainte et le regret que les quelques années de cette vie doivent mettre un terme à leurs ambitions.
Le réveil nous amène à dire avec le poète:
« Qu’est-ce donc que ce monde et qu’y venons-nous faire,
Si pour qu’on vive en paix, il faut voiler les cieux?
Passer comme un troupeau les yeux fixés en terre
Et renier le reste, est-ce donc être heureux
Non, c’est cesser d’être homme et dégrader son âme !“
A. de Musset.
Alors, regardant au delà de la tombe, nous reconnaissons que le Créateur s’était proposé un but grandiose en créant notre race, et nous considérons la vie présente comme l’entrée (le vestibule) de la vie future.
Nous pouvons tous constater que de nos jours, les efforts tendent à utiliser le mieux possible les 15 premières années de l’enfance en réservant la plus grande place à l’enseignement; ceci, dans le but de préparer nos enfants, de les rendre capables de mieux affronter les quelques années qui leur restent encore à vivre de la présente vie. Et nous en concluons que, si ceci est raisonnable, alors sûrement aussi, toute la durée de notre vie ne peut être trop longue pour nous instruire et nous préparer à une vie éternelle.
Cette constatation nous détermine à suivre l’injonction de notre texte — à nous «relever de la mort» — à ne plus marcher avec ceux qui ne vivent que pour la vie présente et qui ignorent la vie future, n’ayant aucune foi en sa réalité.
Evidemment, l’exhortation de nous «relever de la mort» ne peut s’appliquer à la résurrection de la mort physique, parce qu’il n’est pas en notre pouvoir de nous relever nous-mêmes de celle-ci, comme le texte le demande; mais nous avons l’assurance scripturaire, confirmée par notre Seigneur Jésus-Christ, que ce pouvoir est entre les mains de Dieu. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de nous efforcer à amener notre coeur à un tel état, dans une telle disposition, que nous puissions, selon l’expression divine, être formés, instruits et rendus aptes à avoir part à la première (la meilleure) résurrection.
La résurrection future, est, selon l’Ecriture, notre seule espérance de vie au delà de la tombe; mais, la pensée d’une résurrection s’applique aussi, au sens figuré, au changement phénoménal qui survient chez ceux qui ont vraiment entendu la voix du Seigneur dans les temps présents, et qui ont été réveillés par elle. Ceux-ci peuvent s’attendre, par la soumission de leur volonté, à voir se produire en eux une transformation telle, un changement si complet qu’il peut très bien être représenté par les expressions: «relevé de la mort» —résurrection, etc.
Ressuscités avec Christ.
Ainsi l’apôtre suggère: «Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut.» Et aussi: «Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous» (Col. 3 : 1; Rom. 8 : 11). Dans ce dernier texte, l’apôtre compare la conversion radicale du chrétien à une résurrection de la mort et explique que nul de nous ne peut espérer atteindre un pareil changement du caractère, s’il n’a reçu l’Esprit saint, l’esprit de Christ. Cet esprit, cette sainte disposition en nous, devrait opérer dans nos corps mortels une complète transformation, aussi imparfaits, dégradés et morts qu’ils puissent être, et les ramener à la perfection et à la justice en laquelle nous fûmes primitivement créés comme hommes. Et comme Christ est mort pour les péchés des hommes, — pour les péchés de tout le monde — il faut qu’un réveil de la mort ait lieu, une fois, pour toute l’humanité, car il est écrit: «L’heure vient où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue [obéie] vivront» (Jean 5: 25). La grande masse du genre humain n’a encore jamais entendu la voix du Seigneur pendant la vie présente; beaucoup meurent dans l’enfance et la grande majorité est composée de païens. Le temps pendant lequel tous ceux-ci auront l’occasion d’entendre la voix du Seigneur, sera celui du Millénium; alors, tous ceux qui sont dans le tombeau entendront le commandement du Fils de l’homme et en sortiront, exactement comme Jésus commanda devant la porte du tombeau de Lazare: «Lazare, sors !»
De même que pour Dieu le monde actuel est considéré comme mort, ainsi en sera-t-il pour ceux qui sortiront de leurs tombeaux pendant l’âge millénaire; ils seront toujours morts, en ce sens, que n’ayant pas encore atteint la perfection de vie; leur intelligence n’étant pas encore complètement éveillée, ils sortiront au fur et à mesure qu’ils entendront la voix de Dieu parlant miséricorde par Jésus-Christ — les informant de ce que, malgré leur état pécheur, condamné à la mort et à l’extinction, Dieu, plein de grâce, ayant prévu une rédemption par Jésus, — c’est pour entendre ce message de la bonté divine qu’ils étaient réveillés de la tombe.
Mais, notre texte ne nous décrit pas l’âge futur, le Millénium, pendant lequel le Seigneur parlera d’une façon tellement persuasive au monde que tous entendront, se réveilleront et auront l’occasion de venir à la vérité. Dans notre texte il n’est question que du temps présent, pendant lequel le dieu de ce monde, Satan, aveugle l’intelligence et bouche les oreilles de tous les hommes, sauf celles d’une bien faible minorité.
«Bénis sont vos yeux, car ils voient, et vos oreilles, car elles entendent.» Les réveillés du temps présent doivent démontrer, par leurs aspirations toutes nouvelles et diamétralement opposées à celles qui régissent le monde en général, qu’ils sont bien éveillés. Et ces dispositions nouvelles doivent agir avec une telle force sur eux, qu’ils en arrivent à changer le cours de leur vie.
En d’autres termes, ils doivent se relever, et arriver à un niveau supérieur à celui de la généralité des hommes, en ce qui concerne leurs pensées et leurs actions. Le désir de se relever doit être leur seule ambition stimulée par le réveil que le Seigneur leur a garanti.
71 Mars 1910
Christ leur lumière
La conviction qu’ils ont entrepris une chose impossible s’imposera graduellement aux réveillés qui cherchent à «se relever de la mort». Ils se trouvent dans le cas de l’apôtre qui s’écrie: Le vouloir est en moi, mais accomplir le bien, je ne le puis pas (Rom. 7 :18—19). C’était là la condition des Juifs comme nation, condition dans laquelle ils vécurent pendant plus de 1800 années, depuis le temps où la loi leur fut donnée au Sinaï, jusqu’à Christ, qui, par l’Evangile, apporta la lumière, la vie et l’immortalité. La loi révéla a beaucoup de Juifs qu’ils étaient dans les liens du péché et de la mort; elle les plaça devant le modèle parfait de l’exigence de la loi divine: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force, et ton prochain comme toi-même.» La loi leur promettait la vie éternelle s’ils arrivaient à se relever de la mort — à ce développement suprême du caractère. Nous sommes certains que beaucoup de Juifs, s’efforçaient d’atteindre cette perfection, de remplir les conditions exigées, mais n’arrivaient qu’à constater qu’ils ne pouvaient faire les choses qu’ils désiraient, parce que, par suite du règne du péché et de la mort dans leurs corps, leur organisme avait été perverti à tel point que les organes supérieurs de leur nature étaient devenus incapables de dominer, de réfréner d’une façon complète les passions et les désirs inférieurs. St. Paul parlant de cet état s’écrie: «Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps mort?». (Rom. 7 : 24). J’aimerais me relever de la mort, je désire ardemment vivre en nouveauté de vie, mais par mes faiblesses physiques, je suis rattaché aux conditions de péché, et il n’y a personne qui puisse m’aider. Puis il annonce le message de l’Evangile et dirige ses regards vers Christ, vers celui qui l’a délivré de ses liens et qui ne demande qu’à délivrer de même tous ceux qui aspirent à arriver au Père par lui. — Il n’y a qu’un seul chemin pour arriver à cela.
Après avoir cherché à nous relever de la mort et avoir constaté que nous en sommes incapables, nos coeurs crient à l’Eternel et par sa parole et sa providence nous sommes conduits vers Christ; venant à lui par la foi, nous demandons: Que faut il que nous fassions pour être sauvés de nous-mêmes, de notre condition déchue et dégradée, de la mort qui est sur tout le monde, pour obtenir la vie éternelle; et comment devons nous procéder pour nous y préparer nous-mêmes? — La réponse est que non seulement nous devons voir en Jésus-Christ notre Sauveur, notre Rédempteur, mais que nous avons aussi besoin de lui comme guide et aide, et que, seuls, ceux qui passent par son école et y reçoivent l’éducation et l’enseignement, seront préparés et formés pour avoir part à sa résurrection — la première résurrection. Il nous est dit positivement que ce changement, cette résurrection, doit avoir lieu maintenant, si nous voulons la terminer par cette glorieuse transformation qui sera la part des élus lors de la seconde venue de Christ.
Il n’est cependant qu’un seul chemin pour entrer à l’école de Christ, pour devenir son élève; dans l’Ecriture il est appelé — la voie étroite: — accessible seulement par un passage à l’entrée difficile. Notre Seigneur Jésus-Christ explique cela lorsqu’il dit: «Quiconque veut me suivre [être mon disciple], qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix et me suive.» Tous ceux qui refusent d’accepter ces conditions refusent en même temps celles qui se rattachent à l’entrée à l’école de Christ et rejettent du même coup tous les précieux arrangements en leur faveur, de cet âge de l’Evangile. Ils déclinent l’honneur de figurer sur la liste de ceux qui sont invités à être les cohéritiers avec Christ dans son royaume — de faire partie des vrais élus.
Pour atteindre le but, il faut que nous continuions à suivre la voie étroite jusqu’à la fin; il faut que nous restions éveillés, séparés du monde et que nous demeurions en communion avec notre Rédempteur qui est l’Auteur de notre salut.
La sagesse qui peut profiter.
Un adage mondain dit: «Si l’ignorance fait le bonheur de quelqu’un ce serait folie pour lui de rechercher le savoir. »Ainsi en était-il pour le monde durant les âges ténébreux passés. Il rêvait et se trouvait relativement heureux dans son sommeil; sous bien des rapports il l’était plus qu’aujourd’hui. Le réveil du siècle passé n’a pas apporté au monde la bénédiction, le contentement et la félicité tant désirés; c’est plutôt le contraire. Les goûts esthétiques, une fois réveillés, demandèrent avec force à satisfaire la gourmandise, le bien-être et le luxe que tous ne peuvent pas posséder. Pendant que la chrétienté est plus confortablement logée, mieux nourrie et mieux vêtue que jamais, elle est d’autant plus prodigue, plus envieuse, plus égoïste et plus malheureuse qu’elle ne l’a jamais été. Pourquoi? — Parce que les penchants égoïstes des hommes sont régis par la volonté; plus ils voient, plus ils connaissent, et plus ils possèdent, plus ils ambitionnent. Ceci pourrait faire croire que le réveil et la connaissance sont de bien dangereuses choses pour beaucoup dans les conditions présentes. A cela, nous répondons: Oui! La seule sauvegarde pour ceux qui sont réveillés est celle que Dieu a prévue: se relever de la mort, recevoir la lumière de Christ et suivre cette lumière. Autrement le réveil ne profitera jamais à personne et il serait toute aussi profitable aux païens de demeurer dans le paganisme jusqu’à ce que vienne l’âge Millénaire.
Temps de grande détresse.
La chrétienté est arrivée au bord de l’abîme qui la plongera dans l’anarchie, mais il ne semble pas qu’elle ait conscience du danger qu’elle court. En naissant, elle a donné le jour a ces «rois de la finance» qui, reconnaissant l’opportunité de l’heure présente, ont accaparé les inventions et ont profité des facilités dues au réveil, pour accumuler des fortunes gigantesques. Ils ont capitalisé, amassé, trusté, suivant en cela loi générale de l’égoïsme qui gouverne aussi bien les riches que les pauvres. Et abusant de cette situation, ces «rois de la finance» imposent leur contrôle ou volonté au monde et tous leur rendent plus ou moins hommage (au dieu argent) et les servent plus ou moins volontairement.
De l’autre côté, les masses populaires, tout aussi égoïstes, mais moins favorisées, moins fortunées, se réveillent de plus en plus et commencent à reconnaître leurs droits et leur condition injuste. Par le moyen du bulletin de vote ou autrement, elles mesurent leur force et cherchent à se saisir du pouvoir pour imposer, à leur tour, leurs volontés. Elles aussi, s’organisent, s’unissent et croissent en intelligence. Il est certain que la bataille entre ces deux grandes institutions est imminente. Un peu d’amour d’une part ou de l’autre, ou bien des deux côtes, empêcherait le choc de se produire, mais leur foi au pouvoir de l’amour diminue graduellement pour ne se développer que du côté opposé à la règle d’or de l’amour — en méfiance et en haine. Des deux côtés, on ne se concède d’autres motifs ou principes que ceux de l’avarice et de l’égoïsme.
Le choc entre les deux partis précipitera ce que l’Ecriture désigne comme «un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation» (Dan. 12 : 1). Mais Dieu soit loué de ce qu’il nous ait donné l’assurance scripturaire: que quand la grande détresse aura atteint son plus haut degré, le Seigneur apportera la délivrance par l’établissement de son royaume, pour lequel nous ne cessons de prier: «Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.» — Amen ! —
72 Mars 1910
Chers frères et sœurs, membres de notre église.
[Voici la copie d’une lettre d’un frère américain pouvant servir de modèle a ceux des frères français qui nous ont demandé comment ils doivent s’y prendre pour signaler leur sortie de l’église ou du temple auquel ils ont appartenu depuis leur enfance ou qu’ils ont joint à leur âge mur]
Tout dernièrement le Seigneur m’a fait remarquer des choses étonnantes dans sa Parole, choses qui m’ont rempli de joie.
J’en ai été tellement frappé que la Bible est devenue un livre tout nouveau pour moi. Dieu est désormais mon Père, Christ mon Sauveur et tous les croyante mes frères dans un sens que je n’avais jamais apprécié auparavant.
Je ne voudrais pas vous illusionner, ni vous donner à penser que j’ai été favorisé de visions ou de révélations particulières. Non, j’ai trouvé le tout, simplement dans la lecture, de la parole de Dieu (« écrite d’avance pour notre instruction”. —Rom. 15 4), lecture dont j’ai mieux profité et que Dieu m’a fait mieux comprendre par l’intermédiaire de quelques-uns de ses serviteurs. Pas plus que moi, ces derniers ne se targuent d’une sagesse toute spéciale, mais affirment simplement qu’elle est arrivée, l’époque fixée de Dieu, où il découvrirait et ferait connaître au monde son divin Plan! — sagement tenu caché pendant les siècles ainsi que les Ecritures le déclarent. —Dan. 12 9.
Parmi ces choses bénies toutes nouvelles pour moi, je pourrais citer les suivants, non des moindres; d’abord, je me suis aperçu que la théorie des tourments éternels pour tous les hommes à l’exception de quelques saints ne repose sur aucun fondement et n’est nulle part enseignée dans l’Ecriture; j’y ai trouvé par contre que la punition des péchés commis volontairement contre la connaissance sera suivant le langage même de l’apôtre, « une destruction éternelle” (2 Thess. 1 : 9). Mais mieux encore si possible, j’ai trouvé que tandis que tant de gens, vraiment la majorité et de beaucoup, sont morts dans une plus ou moins complète ignorance de Dieu et de son offre de la vie éternelle par Christ, Dieu a gracieusement promis pour tous ceux-là — « toutes les familles de la terre” — un âge millénaire où tous pourront arriver à la connaissance nécessaire et y obéir afin d’obtenir la récompense: la vie éternelle!
De plus, nous, l’église évangélique, comme cohéritiers avec Christ notre Seigneur, nous sommes ses agents et devons répandre cette grande bénédiction millénaire; enfin il m’apparaît que ce temps de bénédiction, pour lequel le peuple de Dieu prie depuis si longtemps: « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel”, est très rapproché de nous. Je dirais même que Dieu est en train de trier le froment de l’ivraie et bientôt une époque de troubles va s’étendre, détruisant les institutions existantes et se terminant par l’apparition du règne de Christ dans la justice et dans la paix.
Je serais heureux de fournir les preuves scripturaires de toutes ces choses à quiconque désire les rechercher dans la parole de Dieu et éprouver si vraiment elles sont ainsi.
Mais maintenant chers amis, il m’incombe un devoir pénible. Je m’aperçois que la plupart de ces joyaux de la vérité sont en opposition directe avec les différentes doctrines telles qu’elles sont soutenues et enseignées dans nos églises et de ce fait je dois, si je veux rester sincère, honnête envers moi-même et envers vous, me retirer de votre église. Rester serait violenter ma conscience, ou fausser vos idées. La doctrine des tourments éternels, pour n’en citer que celle-là, m’est devenue horrible et suivant moi, un véritable blasphème contre le Dieu d’amour, dont la Parole, bien comprise, enseigne absolument le contraire.
Depuis mon arrivée parmi vous, j’ai toujours au moins fait tout mon possible pour tenir fidèlement tous mes engagements comme membre de l’église, et j’ai été amené à aimer quelques-uns d’entre vous bien chèrement, les uns pour leurs qualités sociales, les autres pour leur sainteté. Je vous devais cette déclaration: c’est avec peine que je vous annonce mon départ.
Toutefois laissez-moi vous assurer que ce n’est pas parce que mon affection pour vous a diminuée que je vous quitte, car bien au contraire, par la grâce de Dieu, je puis affirmer qu’elle s’est plutôt augmentée envers Lui et les siens, et d’une façon plus générale et fraternelle envers tous les hommes. Mon départ ne doit donc pas être considéré comme une séparation de l’église de Christ de laquelle les noms sont écrits dans les cieux, mais plutôt simplement un retrait de notre organisation humaine sans fondement de laquelle les noms sont écrite sur la terre.
Je me retire de façon à être plus libre envers ma conscience, envers Dieu et les hommes et de façon à être entièrement en communion avec tous ceux qui font partie du « peuple du Seigneur » non seulement de cette congrégation et dénomination mais aussi bien avec toutes les autres.
Ainsi avec vous tous qui êtes en Christ Jésus — membres de son corps — je reste uni, un de vos membres, une branche du Cep véritable, Christ, notre Sauveur, de l’amour duquel rien ne peut me séparer. — Jean 15:5; Rom. 8:38, 39.
Votre dévoué on Christ .