Le feu du Jour de I’Eternel.

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« La terre avec les oeuvres quelle renferme sera consumée.

I Pierre 3 : 10.

Si ce passage était le seul qui se rapporte au feu de ce jour de l’Eternel, nous en déduirions qu’il faut l’interpréter au sens littéral; mais il s’en faut que ce soit le seul. Plusieurs autres passages de l’Ecriture ayant trait au même feu montrent clairement que le feu qui brûle déjà est un feu symbolique de destruc­tion. Quoi de plus aisé à voir que le feu est le meilleur symbole de destruction et que les Ecritures l’emploient dans ce sens: le lac de feu, par exemple, qui « est la seconde mort. » — Apoc. 20: 14.

Les Ecritures se réfèrent souvent au temps de dé­tresse que nous traversons et à son choc final. Un prophète en parlera comme d’un ouragan destructeur, un autre comme d’une tempête, d’un tourbillon, d’un grand tremblement, d’une inondation de puissantes eaux, emportant le refuge du mensonge et de la fausseté; le psalmiste peint la fin de notre période agitée comme un effondrement universel, une période de ravages, d’explosions, terre bouleversée et montagnes s’abîmant au sein de l’océan, etc. Puis d’autres ex­pressions bibliques nous menacent d’un feu brûlant et consumant. Evidemment, si de la terre il devait être fait table rase au sens littéral du mot, elle ne pourrait être détruite plusieurs fois et de plusieurs manières — brûlée, puis emportée par un déluge d’eau, ensuite exploser et s’éventrer et finalement, comme dernière trouvaille de savants par trop fins de siècle, refroidir et se glacer. Plusieurs expressions prophétiques, nous en convenons, ont et auront un double accomplissement. Nous sommes témoins au­jourd’hui, d’eaux débordantes, de tremblements de terre, mais aussi de flots d’eaux révolutionnaires qui mugissent et écument et de la terre, de la société actuelle, qui est minée et tremble jusque dans ses fondements. En outre, la Parole divine montre elle-même qu’on doit rechercher surtout l’interprétation au sens figuré du dénouement des choses actuelles. Sophonie (3 : 8), par exemple, dit: « C’est pourquoi attendez-moi, dit Jéhovah, pour le jour où je me lèverai pour le butin! Car ma justice est que j’as­semble les nations, que je rassemble les royaumes, pour verser sur eux ma fureur, toute l’ardeur de ma colère. Car par Le feu de ma jalousie toute la terre sera dévorée (C).” A première vue il semble qu’il soit question ici d’une consomption littérale de la terre; mais qu’on se tranquillise le verset suivant (v. 9) montre que telle n’est pas sa signification: « Car alors je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de Jéhovah et le servent d’un commun accord.” Il va de soi que si la terre était brûlée littéralement personne n’y tiendrait et n’y resterait. Mais comme les Ecritures veulent être en­tendue, ce feu est symbolique et il est manifeste que beaucoup de gens survivront à la débâcle et à la liquidation du présent ordre de choses. L’Eternel fidèle à ses promesses leur fera parvenir le pur message.

La Babel des voix dans la chrétienté.

Tout ce que, sous le nom d’Evangile, on prêche aujourd’hui, est représenté comme il faut dans une centaine de confessions ou professions de foi de toute église réunie; aussi cela donne-t-il un concert très abracadabrant et que les Ecritures dénomment : «  Ba­bylone » ou confusion. Un des accords de la chré­tienté fera entendre la grâce libre, un autre la pré­destination, un autre que bien peu seront sauvés, un autre encore que tous seront finalement sauvés, puis on entendra le son du sabbat, de l’immersion, des tourments de l’enfer, du purgatoire, etc. Tout une cacophonie de voix et de sons des plus contradictoires, et le pauvre chercheur ne sait plus qui croire. Les églises prises en bloc renferment et soutiennent une telle quantité d’erreurs qu’elles se condamnent elles-mêmes dans l’esprit des gens non prévenus et pensant librement. Quand l’Eternel donnera des lèvres pures aux peuples, les beaux jours de Babylone seront pas­sés: Babylone sera arrivée à sa fin. La voix de l’Eternel sera alors discernée et cela par le moyen de l’église glorifiée: L’esprit et l’épouse diront: Viens – Et celui qui voudra prendra de l’eau de la vie, gratuitement (Apoc. 22: 17). Ceux qui compose­ront l’épouse (tout membre réuni) sont maintenant à l’épreuve pour déterminer qui d’entre eux, en fin de compte, fera partie de cette classe. Ce n’est que quand les noces de l’Agneau auront eu lieu que l’es­prit et l’épouse diront: Viens. Et ceci aura lieu après que le temps brûlant de détresse aura passé. Il s’en­suit donc que le feu représente l’intensité de la dé­tresse — du temps de la destruction de toutes les mauvaises choses. La colère de l’Eternel sévira contre toute injustice et iniquité. Le mal et les malfaiteurs seront punis.

L’apôtre Pierre déclare que ce jugement, cette grande épreuve, ces amères tribulations fondront sur l’église mais s’étendront graduellement sur la face de toute la terre (1 Pierre 4: 17). L’apôtre Paul aussi compare l’épreuve critique de notre fin de l’âge à un feu: « Le jour le fera connaître . . – et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun [de ceux qui se disent chrétiens]” (1 Cor. 3 : 13). Chaque membre de l’Eglise sera éprouvé, l’œuvre de chacun passera au crible; mais les grands jugements et les tribulations atteindront également le monde: tout ce qui est mauvais sera exposé, réprouvé et détruit, combien d’exemples de ce genre, et qui sont de plus en plus nombreux, n’avons-nous pas vus ces derniers temps, dans le monde civilisé et chrétien? Tout est amené au jour et discuté publiquement. Que de grands de ce monde politique et financier, de princes ecclésiastiques ont dû passer par le creuser de Jugement des discussions et voies de fait publiques ! La lumière du Jour qui se lève expose et manifeste les choses secrètes et bien des hommes, des premiers de la société, ont dû redescendre au dernier échelon ou ont été dépêchés plus vite au sépulcre, par le feu des sévères jugements. Et qui dira tout le feu con­sumant pour ainsi dire l’organisme de beaucoup, feu occasionné par les révélations publiques d’une chose ou d’une autre au fur et à mesure que le temps de détresse et de feu dévorant approche de sa fin. «Le jour de la vengeance”, qui introduit le Millénium, nous apportera, il n’y a pas de doute, encore d’autres

15 Aout 1910

troubles et choses qui feront se dresser les cheveux de plusieurs, jusqu’à ce que les prophéties les con­cernant aient été toutes absolument accomplies: « Il sera ardent comme une fournaise, tous les méchants et les hautains seront comme du chaume; le jour qui vient les embrasera, dit l’Eternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau.” Mais ô bonheur il est écrit, qu’alors le Soleil de la Justice se lèvera avec la guérison dans ses rayons pour quiconque vou­dra: Dieu soit béni! — Mal. 4: 1—2.