Les paraboles du Royaume.

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Matth. 13 : 31-38; 44-52. —,

Le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la Joie par le Saint-Esprit.’ — Rom. 25 :17.

Rappelons-nous en commençant que les paraboles de Jésus sur le royaume des cieux se rapportent à la classe de gens qu’il appelle hors de l’humanité pour être associés avec lui durant le Règne des 1000 ans qui va être inauguré avant qu’il soit longtemps. N’oublions pas non plus qu’il est souvent parlé de cette classe en y comprenant non seulement les saints, le blé, mais dans une certaine mesure aussi les membres chrétiens au sens nominal, l’ivraie, comme nous venons de le montrer dans la dernière Tour. Ces divers por­traits paraboliques présentent le même sujet sous différents points de vue: à peu près comme quand on photographie un bâtiment par les côtés nord, sud, est, ouest, intérieurement et extérieurement.

Semblable a un grain de sénevé.

Ainsi qu’un grain de sénevé (la graine de moutarde noire) est très petit mais produit un grand arbrisseau, tel que les oiseaux du ciel peuvent s’abriter dans ses rameaux, ainsi l’Evangile du Royaume, après avoir en un début minuscule, prendrait un développement considérable. La dimension de cette plante crucifère ne serait pas grande comparée aux arbres, mais bien comparée aux plantes et arbustes. Ainsi le message de Christ accepté tout d’abord seulement par des pauvres et une minorité de Juifs, prit finalement une dimension si importante que les oiseaux se plaisent à habiter dans ses branches. Selon les versets 4 et 19, les oiseaux du ciel qui ravirent la semence repré­sentent les serviteurs du malin. De l’enseignement de cette parabole nous pouvons donc conclure que l’église de Christ, modeste comme une humble petite fleur dans la vallée, eut au début si peu d’importance que c’était une honte, un déshonneur d’en faire partie, mais qu’à la fin elle devint grande et honorée et à son ombre se complaisent les serviteurs du diable. Ce développement prodigieux montre l’Eglise dégé­nérée en Babylone; les Ecritures déclarent que de chrétienne — dans son ensemble, avec ses diverses branches et dénominations religieuses — l’église de Christ est devenue babylonienne: « Babylone, la grande, est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux» (Apoc. 18:2). Il y a là l’indication d’un développement extérieur considérable de l’Eglise le­quel n’est pas à son avantage et à son honneur, au contraire. Ce système est néanmoins l’église profes­sante de Christ. Qu’importe la mauvaise représentation de l’esprit du Christ et le développement anormal de l’Eglise? Le grand Chef, Jésus, fera sortir l’ordre du chaos et de la confusion, il glorifiera et emploiera ses « élus » pour répandre ses bienfaits sur l’humanité.

La parabole du levain.

Le mot levain a toujours dans les Ecritures un sens défavorable. Cette parabole montre la manière par laquelle l’Eglise tombera dans la condition erronée prédite. Il en est de l’église de Christ comme d’une femme qui met et mêle du levain dans sa fournée de farine jusqu’à ce que toute la pAte lève — la nourri­ture de toute la famille de la foi se lèverait et se corromprait. Chaque portion serait gâtée par le levain des fausses doctrines qui pénétrerait l’aliment spirituel complet. Tant et si bien qu’aujourd’hui les enseigne­ments de Jésus et des apôtres sont tous plus ou moins pervertis et défigurés par l’introduction des erreurs moyenâgeuses. — « Gardons-nous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens [modernes, aussi bien que de ceux du passé].» — Matth. 16: 6.

Le trésor caché.

L’ardent désir d’obtenir la cohérédité avec Jésus dans son royaume millénaire est figuré par cette para­bole du « trésor caché dans un champ». L’heureux chercheur, estimant sa valeur, le désire pour lui-même, et témoigne une telle foi dans son prix inestimable, qu’il dispose de tout ce qu’il possède pour acheter le champ qu’il croit receler le précieux trésor. Ceux seuls qui apprécient le message de l’Evangile en ob­tiendront les glorieuses promesses. Si nous aimons la vie présente avec ses joies et perspectives, ses espérances et ambitions, nous concentrerons nos efforts dans cette direction, mais si nous écoutons attentive­ment et, par la foi, saisissons l’offre actuelle de l’E­vangile, qui est la participation avec Christ à son royaume universel, alors, dans la proportion de notre foi et de notre appréciation, sera notre zèle à tout sacrifier pour en trouver le montant du prix. Qui­conque croit à la Bonne Nouvelle du Royaume sera pénétré de la sainte et divine stimulation nécessaire à l’acquisition du prix, car il lui en coûtera à sacri­fier bien des bénédictions terrestres; à moins d’avoir la foi que Dieu lui donnera de pouvoir payer le prix il ne voudra sûrement pas tout sacrifier pour le pos­séder. Le champ appartient à Dieu. C’est lui qui y amis le trésor. Il l’offre à vendre à tous ceux qui sont disposés à payer le prix. L’acheteur est le Sei­gneur Jésus, avec ceux qui répondent à son invitation de sacrifier les intérêts terrestres afin de devenir héritiers des biens célestes — dans du Millénium, qui consistera à déterrer tout ce trésor en bénissant le monde de l’humanité. Il est prudent de cacher le trésor: « Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux»; ils ne vous comprendront point (dans les choses de l’esprit); ils vous prendront pour fous et, dans leur mauvaise humeur, pourront vous faire du tort: , « As-tu une conviction [ou la foi]? Garde-la pour toi-même devant Dieu» (Rom. 14:22 — C.). Fais ton sacrifice du terrestre à Dieu, le Père qui voit dans le secret; il te récompensera publiquement.

La perle de grand prix.

Dans l’ancien temps les perles étaient beaucoup plus en vogue qu’aujourd’hui. Les marchands de perles les apportaient sur le marché où elles étaient fort recherchées. La parabole nous représente un de ces marchands qui aperçut la plus fine perle que jamais il ait vue. Il la jugea d’un prix si inappréciable que dans sa joie il offrit et vendit toutes ses autres perles et tous ses biens pour devenir le possesseur de cette perle unique.

53 Janvier 1911

Cette parabole nous dépeint l’offre de l’Evangile d’une participation avec Christ dans son royaume comme supérieure à tout ce que le monde peut offrir. L’hon­neur du monde, être bien vu, le bon ton et renom, une belle position et les biens terrestres sont en effet les choses les plus désirables ici-bas: « La réputation est préférable à de grandes richesses,» a dit Salomon (Prov. 22: 1); mais quand nos yeux voient «la perle de grand prix», l’association en gloire céleste avec Jésus dans l’œuvres de bénir toutes les familles de la terre, nous convenons que c’est là un trésor inestima­ble, d’une valeur bien au-dessus de tous les hon­neurs, grades élevés et plaisirs du monde. Ceux qui sont jugés dignes d’acheter cette perle abandonneront joyeusement en échange toutes choses terrestres néces­saires, même leur bonne renommée: « On dira fausse­ment de vous toute sorte de mal, dit notre Seigneur, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’al­légresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c’est ainsi qu’on a persécuté les pro­phètes qui ont été avant vous» (Matth. 5: 11, 12). Qui ne veut le Royaume à ce prix n’en est pas digne. « Par beaucoup de tribulations il nous faut entrer dans le royaume de Dieu» (Actes 14 : 22); et c’est volon­tiers, pour la cause de la vérité, en obéissance à notre appel céleste, qu’il nous faut nous y soumettre, si jamais nous voulons devenir des « vainqueurs» et re­cevoir les « plus grandes et les plus précieuses pro­messes». « A celui qui vaincra je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône.» — Apoc. 3:21

La parabole du filet.

Ici le message évangélique est comparé à un filet. Le filet jeté dans la mer (humaine) ramasse des pois­sons de toutes sortes quoiqu’une seule soit jugée bonne. De même que tous ceux qui disent: Seigneur! Sei­gneur! n’entreront pas dans le royaume des cieux, couronnés de l’immortalité, ainsi la fin de notre Age doit être un temps de criblage, de séparation, tel qu’indiqué dans a parabole. Les poissons recher­chés sont assemblés dans des corbeilles et les autres rejetés dans la mer, impropres à une certaine fin, mais pas nécessairement à une autre. Pendant le Règne des 1000 ans, pendant la résurrection on s’oc­cupera des mauvais, cette classe indigne sera bénie, et, si possible, rendue utile et digne de la vie éternelle.

Comme dans la parabole du blé et de l’ivraie, les mauvais sont, non pas jetés dans les tourments éternels de sombre mémoire, mais dans la fournaise ar­dente qui symbolise la grande détresse dont le com­mencement occasionne actuellement déjà bien des pleurs et grincements de dents et par laquelle se clôt cet Age-ci; — faisant place au Millénium béni, le Royaume pour l’établissement duquel l’Eglise prie depuis 19 siècles: «Que ton règne vienne!» C’est à dire le Règne messianique confié à un «petit troupeau» dont Jésus est le Chef et le Roi: — « Ne crains point petit troupeau il a plu au Père de vous donner le royaume.» — Ce gouvernement aura plein pouvoir pour mettre en vigueur les lois célestes parmi l’hu­manité. Ecoutons l’exhortation finale du Seigneur. « C’est pourquoi tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor [des Ecritures] des choses nouvelles [de la vérité présente ] et des choses anciennes.»