Les voix des trois signes.

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— Exode IV, 1—9 —

(Publié dans un Watch Tower, en 1901.)

Lorsque nous préparions la leçon de l’école du dimanche sur Moïse, les deux fois qu’il s’est présenté à Israël comme son libérateur de l’esclavage égyptien, nous avons remar­qué que: «ces choses ont été écrites [d’avance] pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles» (1 Cor. 10 : 11). Nous avons vu, comme jamais auparavant, que les trois signes, par lesquels les Israélites ont été convaincus de l’approche de la délivrance de Dieu la seconde fois que Moïse s’est présenté à eux, avaient été donnés pour typifier trois signes correspondants ou trois témoignages du second avènement de Christ, témoignages qui persuaderont les vrais, spirituels Israélites. Dans le type les t rois signes ou témoignages précédèrent les plaies d’Egypte; dans l’antitype, cela doit signifier que, pour l’Israël spirituel, les trois signes ou témoignages de notre Seigneur sur la grande délivrance qu’Il va accomplir pré­céderont les plaies, le grand temps de trouble venant sur le monde en général.

Pour commencer, nous fûmes embarrassés et nous pen­sions en nous-mêmes: L’Ecriture nous montre clairement que nous sommes «dans les jours du Fils de l’homme»; notre journal porte comme sous-titre, «Messager de la présence de Christ», depuis le commencement de sa publi­cation en 1879; alors, où sont ces trois signes? Déjà 27 ans se sont écoulés des 40 ans de la moisson, il n’en reste que 13, dans les 4 derniers desquels nous attendons les plaies sur le monde, l’Egypte antitypique (nous sommes maintenant entrés dans cette période, au temps où nous réimprimons cet article). Où sont ces signes ou témoi­gnages, que le type nous enseigne, à attendre en ce temps-ci pour persuader tous les vrais Israélites?

140 Novembre 1911

Pour un temps nous étions inclinés à chercher des signes miraculeux, mais ensuite, réalisant que ce ne serait pas selon l’ordre du Seigneur, l’antitype arrivant toujours sur une échelle plus haute que dans le type; comme par exemple l’agneau de la Pâque typique qui préfigure l’Agneau de Dieu et les grandes choses accomplies par son sacrifice. Etant confiants du temps dans lequel nous vivons («la parousie du Fils de l’homme»), nous concluions que, selon toute probabilité, ces signes ont déjà été donnés, ou sont donnés au temps présent,

Nous ne pouvions pas les reconnaître et sentant que la chose doit être maintenant la «nourriture au temps convenable» pour la famille du Seigneur, nous avons supplié Dieu sérieusement plusieurs fois de nous donner la lumière sur le sujet tout en continuant nos études. La lumière ne venant pas, nous en avons parlé à table de famille dans la maison biblique, demandant les prières de tous sur la chose et que, si une suggestion venait à l’esprit de quelqu’un, il serait libre de la présenter. Il semblait que ce fut selon le dessein de Dieu que nous fassions la confession de notre incapacité à résoudre l’énigme et que nous mettions notre confiance entière sur la sagesse du Seigneur. C’était en effet là, la volonté de Dieu, car, deux heures après, la chose devint claire à notre esprit, comme nous allons essayer de le montrer.

Notre Seigneur montre Moïse comme ayant été en quelques particularités, en quelques-unes de ses transactions un type de lui-même disant: «Moïse a écrit de moi.» Moïse dit: «L’Eternel te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète [un instructeur] comme moi.» Pierre cite cette dernière expression et l’appuie (Jean 5: 46; Deut. 18 : 15; Act. 8 : 22). Moïse ne typifie pas Christ dans toutes ses actions et sa vie ne fut pas le type de la vie de Christ en tous points. Par exemple, lorsqu’il frappa le rocher, contrairement au commandement de Dieu, il devint le type de ceux des disciples de Christ qui le déshonorent et qui, en conséquence, mourront de la seconde mort. Comme type de ceux-là, Moïse n’eut pas la per­mission d’entrer dans le pays de la promesse. — Nomb. 20: 11; Deut. 32 : 51; Hébr. 10. 29.

Moïse typifiait aussi quelquefois Jéhovah. Dans le cas que nous allons citer ou il typifie le Christ Jésus, nous sommes particulièrement intéressés en considérant la con­duite de Moïse avec les Israélites lors de leur délivrance de l’esclavage de l’Egypte: Moïse fut riche, un prince hautement honoré, instruit dans toutes les sciences du temps, mais pour l’amour d’Israël, il renonça à tout cela; les Israélites étant des esclaves, il prit sa place parmi eux, afin d’être leur conducteur et leur libérateur. Combien pareille est la description donnée par les Ecritures de la vie de notre Seigneur: il laissa la gloire céleste et la con­dition d’être spirituel, il prit la forme d’un serviteur, se rendant semblable aux hommes. Il vint pour délivrer ses frères de l’esclavage. — Phil. 2 : 6-8.

Quand Moïse vint chez son propre peuple, ils le reje­tèrent et il s’enfuit, pour sauver sa vie, au pays de Ma­dian, d’où il vint à eux une seconde fois. Ainsi Christ vint chez les siens et les siens ne le reçurent point (Jean 1 : 11). Il s’en alla alors dans un pays lointain, le ciel, d’où il est revenu pour délivrer tous les «véritables Israé­lites», de l’esclavage du péché et de la mort.

Moïse avait 40 ans lorsqu’il s’offrit à Israël la première fois; après cela il fut absent pendant la même période, 40 ans et il revint pour les délivrer. Il y a un type ou parallèle dans la figure de ce temps aussi. Il montre l’Age juif et l’Age de l’évangile comme étant d’égale longueur. Depuis le temps de l’apparition de l’Israël typique comme nation attendant la venue du Messie jusqu’au temps où Jésus se présenta, il y eut une période de 1845 ans et depuis le temps de sa mort, lorsqu’il les laissa, jusqu’à la période que l’Ecriture montre comme étant celle de son second avènement (octobre 1874), il y eut de même 1845 ans, correspondant exactement aux deux périodes auxquelles Moïse s’offrit comme type.*)

La voix du premier signe.

Lorsque Moïse s’offrit à Israël pour la seconde fois, il ne s’adressa pas à eux directement comme la première fois. Dieu lui ayant dit: «Aaron te servira de bouche et tu lui seras un dieu» (Cr. — Ex. 4:16). Cette partie du type semble être justement le cas de Jésus; il ne s’adresse pas en personne aux «véritables Israélites» maintenant comme il l’a fait à son premier avènement, mais par son agent, un porte-parole. Aaron la bouche ou l’agent de l’Eternel représente la sacrificature royale, ceux du peuple de Dieu consacrés qui sont toujours en la chair, qui sacri­fient toujours, qui n’ont pas encore passé derrière le voile dans la gloire. Le type, alors, semble montrer que les signes ou témoignages convaincront, tous les vrais Israé­lites, vivant maintenant, de la présence du Seigneur et de son pouvoir tout-puissant pour délivrer, pour les con­vaincre de sa prochaine victoire sur Satan, le péché et la mort; ces signes ou témoignages viendront de la part de notre Seigneur présent, par les membres vivants de son corps, ses frères représentés par Aaron.

Le premier des signes ou témoignages à Israël fut la verge jetée sur la terre, devenue un serpent et redevenue une verge. L’Israël naturel vit là un miracle et n’y dé­couvrit aucun enseignement, mais l’Israël spirituel ne doit pas attendre comme antitype une verge plus longue que celle du type ni un serpent réel; il doit comprendre la signification de la verge et du serpent comme ayant une instruction, un témoignage antitypique de nos Jours.

Une verge symbolise l’autorité. La verge de Moïse fut souvent employée au temps des plaies aussi bien comme signe que pour montrer l’autorité divine. Le serpent est le symbole du mal, du péché et de toutes ses conséquences, le mal en général. La leçon à retirer pour l’Israël spiri­tuel, c’est comprendre que tout le mal qui est dans le monde est le résultat direct ou indirect du laisser-aller de la verge d’autorité de Dieu; il doit comprendre de plus que c’est l’intention de Dieu ou son dessein, c’est aussi sa promesse d’enlever la présente condition du mal qui a duré plus de 6000 ans et de faire sortir l’ordre de la con­fusion, de reprendre en main l’autorité.

Ces actes ou signes ont «une voix» ou sont des té­moignages (Exode 4: 8, 9). Ainsi notre demande est: Ce signe ou témoignage est-il maintenant donné au peuple de Dieu dispersé dans le monde? Nous répondons, oui. A-t-il toujours été reconnu et présenté ainsi? Nous ré­pondons, non. Fut-il présenté de cette manière avant le temps-ci de la moisson? Nous répondons, non. Jusqu’à présent il y eut une question qui fut une chose de spé­culation parmi les peuples et les théologiens de toutes les classes, une question qui a obscurci la croyance des chrétiens, mais une question restée sans réponse. Pourquoi Dieu permet-il le mal dans le monde?

Des personnes ont soutenu, d’une façon blasphématoire, que Dieu est la cause du mal, qu’Il l’a voulu afin qu’il en arrive du bien, mais Dieu lui-même le dénie énergiquement et tout ce qui est de son caractère le réfute. Il dit que tout vrai don et tout don partait viennent de Lui, en qui il n’y a ni changement ni ombre de variation. «Ses œuvres sont parfaites». D’autres ont dit qu’il existe un conflit entre Dieu et Satan, entre le bien et le mal et que chaque côté fait son possible pour vaincre l’autre. Le mal et Satan prédominent dans le monde, appelé «le pré­sent monde mauvais» où «il n’y a pas de juste, non pas même un seul.»

De quelque manière que l’on considère les choses, ce n’a été que confusion jusqu’au temps de la moisson, quand la vraie lumière commença à luire, montrant que, lorsque le péché entra dans le monde, Dieu abandonna l’humanité, la laissa aller à sa propre voie, il laissa tomber la verge

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de l’autorité, il se «reposa de son œuvre » permit au mal de se propager, non pas cependant que ce fut son dessein de le laisser se propager toujours, comme un serpent, mais prédestinant et prédisant que, au temps marqué, il établirait, son règne en la personne du Messie qui écrase­rait ce vieux serpent, le diable et Satan et restreindrait son pouvoir; il montra aussi qu’il soumettrait le mal et l’amènerait à être en accord avec l’autorité et la loi divines, ou le détruirait.

Cet enseignement est le signe dont la voix ou témoignage fut typifié par la verge d’Aaron devenant un serpent et redevenant une verge en sa main. Combien est plus grand l’enseignement antitypique que le signe typique! Combien il a plus de force! Parmi les vrais Israélites, quel est celui qui, ayant entendu ce témoignage, a encore quelque doute sur la rapide délivrance du peuple de Dieu de la puissance de Satan, du péché et de la mort.

Nous éviterons autant que possible de faire des person­nalités, mais nous croyons que c’est dans l’intérêt de la vérité et des vrais croyants consacrés de montrer que ce signe a déjà été donné. La TOUR DE GARDE (anglaise), messager de la présence de Christ, fut fondée en 1879; sa voix annonça au vrai Israël de Dieu que le second avène­ment de notre Seigneur comme Libérateur du monde a déjà pris place, qu’il est présent, mais invisible, un Etre spirituel que personne ne peut voir, pas même son église jusqu’à ce qu’elle soit changée et faite semblable à Lui, dans la première résurrection. Le message dit de plus qu’il est présent dans le but d’établir son Royaume, de délivrer ses saints, ainsi que toute la création gémissante, de l’es­clavage de la corruption, autant qu’il y en aura qui lui obéiront. Il est à remarquer qu’en un court espace de temps, un grand nombre de ces journaux furent écoulés, portant les titres significatifs de: «Nourriture pour les chrétiens pensants» ; «Pourquoi le mal fut permis ?»

La voix ou témoignage fut publié parmi les Israélites spirituels d’une façon extraordinaire; plus d’un million et demi d’exemplaires avant circulé par la poste et aux portes des églises dans les Etats-Unis, le Canada et la Grande ­Bretagne. La «voix» ou témoignage de ce premier signe ou enseignement est aujourd’hui répété de l’un à l’autre des enfants de Dieu par tout le monde en différentes langues. Dans cette brochure, pour la première fois, d’a­près ce que nous savons, il fut montré que le mal dans le monde, l’esclavage du péché et de la mort, le règne de l’iniquité et toutes les oppressions, auxquelles est soumise la création gémissante, est le résultat de ce que Dieu a laissé tomber la verge de son autorité, non le résultat de son incapacité à tenir les rênes de l’autorité; le mal dans le monde n’est pas non plus l’ouvrage de sa main. Cette brochure montre aussi comment le mal sera réprimé, ané­anti, quand le Seigneur reprendra son grand pouvoir et son règne.

Pourrait-il y avoir un plus grand antitype pour le signe que Moïse et Aaron présentèrent à Israël par la verge et le serpent? La vérité sur ce sujet n’est-elle pas beaucoup plus convaincante pour l’Israélite spirituel d’aujourd’hui qu’aucun signe naturel ou que ne le serait un miracle? La connaissance maintenant accordée au peuple du Seigneur concernant le divin plan des âges, son but et son résultat ne satisfait-elle pas notre attente plus que tout autre chose? N’est-elle pas une assurance à nos cœurs que la délivrance est proche?

La voix du second signe.

Le second des signes donné aux Israélites fut la main lépreuse de Moïse. Il mit sa main dans son sein, puis il la retira et voici elle était couverte de lèpre; mais l’avant remise et retirée, elle était saines Nous voyons encore que l’Israël naturel ne vit rien qu’un signe naturel, mais ce signe fut fait de la part de Dieu pour que l’Israël spirituel en retire une grande leçon et pour que le témoi­gnage que lui apporterait cette plus grande leçon soit plus convaincant pour lui que ne le fut le signe typique pour l’Israélite typique. La main est le symbole du pou­voir et dans ce cas, la main représente le pouvoir de Dieu. La lèpre est le symbole du péché. L’enseignement montre donc que le pouvoir de Dieu fut premièrement manifesté sans péché, sans imperfection; secondement, que le même divin pouvoir, caché pour un temps, fut ensuite manifesté dans le péché et l’imperfection; troisièmement que le même divin pouvoir caché de nouveau pour un temps sera de nouveau manifesté sans péché.

Quel enseignement ou témoignage y a-t-il là pour nous? Nous répondons qu’il est d’accord avec le premier en­seignement sur la permission du mal, il ne s’applique pas au mal en général, mais plutôt au péché en particu­lier; il ne s’applique pas au monde en général, mais plus particulièrement au peuple de Dieu, à ceux que Dieu em­ploie comme ses agents ou représentants, sa main, sa puissance dans le monde. Le pouvoir fut manifesté à l’origine sans imperfection, mais pendant cet Age de l’Evangile, il a été représenté par son peuple consacré, les membres du corps de Christ qui sont ses ambassadeurs et ses représentants, mais ils sont lépreux, actuellement imparfaits quoique comptés comme parfaits en Christ. Comme le monde, les voit, ils sont imparfaits; mais aux yeux de Dieu, leurs manquements sont tous cachés, couverts par les mérites de la justice de Christ. Ils ont ainsi été mal­gré tout la main ou pouvoir de Dieu dans le monde, pendant plus de 18 siècles, ensuite ils sont reçus dans le sein de Dieu de nouveau et changés en la première résur­rection; ainsi quand ils seront manifestés de nouveau dans l’avenir, ils seront sans péché, sans tache ni ride ni rien de semblable; ils seront employés par le Seigneur comme ses avents en étendant sa verge, en faisant venir les plaies sur l’Egypte, en délivrant le reste du peuple de Dieu de l’esclavage du péché et de la mort.

Est-ce un signe ou témoignage particulier au temps dans lequel nous vivons et ne fut-il jamais vu clairement auparavant? Nous répondons, oui, il est particulier à notre temps et ne fut jamais vu clairement auparavant. Dans le passé, des personnes ont vu quelque chose de la justifi­cation, quelque chose de la sanctification, quelque chose du Rédempteur à venir, mais ils n’ont jamais vu ces sujets dans la claire lumière dans laquelle nous les voyons main­tenant. La relation qui existe entre la justification, la sanctification et la délivrance ne fut jamais vue distincte­ment auparavant; on ne vit pas que la justification, est une grâce divine acceptée par la foi, que la sanctification implique des œuvres et des sacrifices, basés sur la justifi­cation, et qu’à ces justifiés et consacrés, qui fidèlement seront vainqueurs par la grâce de Dieu en Christ, il sera accordé un partage dans la gloire, l’honneur et l’immor­talité; il leur sera aussi accordé la nature divine à la pre­mière résurrection.

La voix ou signe de ce témoignage s’est-elle fait en­tendre par un canal particulier comme la voix ou témoi­gnage précédent? Oui, dans les Aurores du Millénium une série de volumes dont le premier fut publié en 1886. Leurs témoignages réunis se rapportent à l’Eglise, mon­trant le péché originel, le premier pas hors du péché dans la justification par la foi en Christ, le second pas dans la sanctification et dans le sacrifice et le changement dans la première résurrection, laquelle apportera la nature divine, la gloire et le cohéritage. Ces tomes traitent ces sujets en particulier sous des points de vue différents; le sacrifice de notre Seigneur pour la rançon, par lequel, la purifica­tion viendra pour tous au temps marqué, est partout in­diquée avec précision, et aussi le fait que nulle pureté absolue ne doit être attendue jusqu’à ce que le Seigneur nous prenne à lui dans notre transmutation.

Pour suppléer aux enseignements des « Aurores » sur le sujet, pour assister, appuyer leur «voix» et faire que leur témoignage soit clair, le service des pèlerins à été institué, dans lequel de différents frères voyagent de lieu en lieu pour expliquer et démontrer la leçon ensei­gnée par la main lépreuse et sa guérison. Tous nos lec­teurs ayant entendu le témoignage, le donnent chaque jour à d’autres.

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La voix du troisième signe.

Un autre signe devait être donné; le Seigneur fit en­tendre qu’il serait nécessaire et que ce n’est pas tout son peuple qui ferait attention à la «voix» des deux premiers témoignages. Pour l’Israël naturel le troisième signe était: prendre l‘eau du fleuve, la répandre sur la terre, où elle fut changée en sang. Les Israélites virent simplement le miracle, ils ne lurent pas sa signification comme l’Israël spirituel doit le faire. Dans l’explication de l’enseignement symbolique de ce type, nous montrons que l’eau ici, comme ailleurs dans l’Ecriture, est l’emblème de la vérité et la terre celui de la société.»)

L’eau répandue sur la terre signifie ordinairement le rafraîchissement de la terre, une bénédiction; l’effusion de la vérité sur la société») doit aussi en temps ordinaire, signifier une bénédiction. Dans le symbole, l’eau se changea en sang, quelque chose de repoussant, d’horrible, symbo­lisant la mort. Cela doit signifier, dans l’antitype, que la vérité répandue produira à notre -époque un effet con­traire à celui auquel on aurait dû s’attendre. La société, la civilisation a prétendu sonder haut et profond pour trou­ver la vérité, surtout pendant le siècle dernier. Le type montre que le temps est venue où ces prétendus chercheurs de vérité (le mot science signifie vérité), la gaspilleront et l’auront en aversion; elle leur paraîtra nuisible, dé­testable, intolérable.

Nos lecteurs se souviendront de la parole de notre Sei­gneur concernant le temps présent: «Le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa lumière.» Nous savons la signification de ces paroles: la lune est le symbole de la loi juive, le soleil est le symbole du message de l’Evangile; la Bonne Nouvelle deviendra ténèbres pour la société en général par le sophisme, la haute critique, les théories de l’évolution, etc. de ce temps de vanterie, tandis que la loi représentée par la lune sera vue comme du sang; ses sacrifices ne seront plus estimés comme des types ni appréciés comme tels, mais considérés comme l’œuvres de Juifs mal guidés qui égorgent leurs animaux par milliers dans leur ignorance et leur superstition, et parce que le commandement auquel ils obéissent n’est pas de Dieu, mais de leur propre conjecture et de celle des prêtres. La même pensée est attachée à ce signe ou témoignage de l’eau de la vérité répandue sur la terre sociale; elle sera considérée sanglante au lieu d’être absorbée comme vérité.

Y a-t-il maintenant quelque chose qui corresponde à ce signe qui a son accomplissement dans le monde, quelque chose qui puisse être regardé comme un signe ou témoi­gnage aux vrais Israélites, tel qu’il n’en a jamais été donné auparavant? Oui ! Un très remarquable mouvement se fait parmi nous depuis 10 ans, depuis que la Watch Tower Bible and Tract Society a répandu à volonté des brochures et des feuilles gratuites à tous ceux qui ont promis d’en user judicieusement. Des millions de feuilles, de journaux et de traités ont circulé de cette façon — la vérité étant ainsi répandue à profusion sur la terre symbolique, sur la société en beaucoup de pays et de langues. L’eau de la vérité s’est répandue particulièrement durant ces dix der­nières années; des progrès merveilleux furent accomplis par l’œuvres des volontaires. Des centaines de personnes consacrées ont distribué systématiquement dans le monde chrétien des feuilles et des brochures, données gratuite­ment par notre Société; les dépenses pour cela sont cou­vertes par des dons faits sans aucune demande.

Quel est l’effet de cette eau répandue sur les gens les plus éclairés du monde, professant être des chercheurs de vérité ? Est-elle bien reçue, joyeusement absorbée? Elle ne l’est que par un petit nombre; la grande majorité semble se fâcher, comme les scribes, les pharisiens et les docteurs de la loi au premier avènement, qui se scandalisèrent quand ils virent le Seigneur et les apôtres enseigner le peuple sans argent et sans aucun prix (Act. 4 : 2). Rien n’est plus évident, que ceux qui enseignent parmi la chrétienté, n’ai­ment pas à être enseignée, et ne désirent pas que l’on enseigne aux gens la vérité, ils s’opposent, persécutent en parlent mal de ceux qui, dans ce sens, cherchent à faire le bien. Ils changent de plus en plus la simplicité de l’E­vangile de Christ en théories de l’évolution et de la haute critique, de l’orgueil sectaire et de la mondanité tant et si bien que la vérité les repousse, ils ne la désirent plus, elle est comme du sang. Ils ne considèrent pas seulement le sacrifice typique comme étant du sang, mais ils ne peuvent pas davantage se ranger à la pensée que le sacrifice anti-typique pour le péché est la mort de Christ, que la justice divine a exigé ce sacrifice et que sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission des péchée (Hébr. 9 :22). Cela ne cadre pas avec leurs théories.

Selon leurs théories, l’homme est issu du singe et a évo­lué comme race jusqu’à ce jour; il continuera son évolution et se développera jusqu’à ce qu’il soit un dieu; Il suffit donc qu’il soit laissé à lui-même. Pas n’est besoin de Sauveur ni de Libérateur dans la condition actuelle des choses, celle-ci n’étant pas considérées comme mauvaises. Ils appellent le mal bien et le bien mal, les ténèbres lu­mière et la lumière ténèbres. Pour ceux-là, les vérités de la parole de Dieu concernant la chute, la rançon et la dé­livrance à venir, celle des bénédictions du rétablissement que Dieu a prévues on Christ, par le Royaume millénaire, pour toutes les familles de la terre, ces théories sont pour eux scandaleuses contraires à leurs théories, sanglantes.

Comme la voix du troisième signe ou témoignage devait convaincre tous les vrais Israélites, selon la chair, ainsi dans l’antitype, ce dernier témoignage d’évidence convaincra finalement tous les vrais Israélites selon l’Esprit dans le monde entier. Ils verront que les systèmes et les théolo­giens, en qui ils ont eu confiance, s’éloignent de jour en jour du vrai Evangile, de la vérité telle qu’elle est en Christ Jésus et vont dans les ténèbres du dehors du monde. Tous ceux qui sont fidèles au Seigneur, lorsqu’ils voient cette condition de choses et qu’ils reconnaissent l’abîme qui sépare la foi de l’incrédulité, du point de vue biblique, sont ainsi aidés, convaincus et rendus aptes à prendre position pour la vérité.

Rappelons-nous que lorsque Moïse et Aaron se présen­tèrent devant Pharaon, ils firent le premier de ces signes en sa présence, la verge devint un serpent et, étant saisie, devint verge de nouveau. Pharaon appela les magiciens (types des théologiens de nos jours) «hommes corrompus d’entendement [non moralement], réprouvés en ce qui con­cerne la foi». — 2 Tim. 8 :8). Il leur expliqua que Moise et Aaron disaient que ce signe était l’effet de la puissance et de la faveur de Dieu et leur demanda s’ils ne pourraient pas faire la même chose. Ils répondirent affirmativement et jetèrent leurs verges; elles devinrent aussi des serpents, mais le serpent-verge d’Aaron les engloutit tous. Qu’est ce que cela signifie? Cela peut signifier que, par le monde, le premier signe ou témoignage qui convainquit les Hébreux, sera considéré comme quelque chose qui n’est pas nouveau; on dira que les théologiens de tout temps ont déclaré et pensé que Dieu bénit les choses mauvaises afin qu’il en résulte du bien. A cela nous répondrons que ce sujet, que Dieu a maintenant fait voir à son peuple, est bien plus complet et qu’il engloutit toutes les suppositions et théories du passé. Ce que l’Eternel montre maintenant, prouve à son peuple comme conclusion, non seulement que quelques malheurs sont dirigés par le Seigneur pour le bien, mais que le mal de toute espèce est le résultat de l’absence de la direction divine et que, lorsque le Seigneur bientôt avancera la main, et reprendra le contrôle des affaires terrestres, la condition du mal dans laquelle le monde gémit, cédera la place à des conditions en accord avec le caractère de Dieu et son autorité.

On se rappellera aussi que la première plaie qui vint sur les Egyptiens, fut le changement de l’eau de l’Egypte en sang (les rivières, les étangs, etc.), si bien que les Egyp­tiens ne pouvant pas boire d’eau, creusèrent pour eux-mêmes des puits près de la rivière. Comme l’eau représente la vérité, la pensée ici exprimée serait que, au point de vus du monde, toute vérité sera bientôt repoussante, tous les traits de la vérité se rapportant au divin plan, représenté dans la Parole de Dieu, deviendront antipathiques; le creusage de puits implique que, rejetant la parole de Dieu, le monde (la chrétienté) cherchera la vérité à sa façon.

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Que devons-nous dire de ces choses ?

Ce sera un grand encouragement pour nous de trouver exprimé si clairement dans le type, ce que nous avons vaguement et indistinctement espéré y trouver, c’est à dire que le peuple du Seigneur de la sacrificature royale, de ce côté du voile, est employé par Dieu de différentes manières pour effectuer son dessein, savoir, de séparer le peuple de Dieu du reste du monde, le blé de l’ivraie. C’est remar­quable que personne, excepté les consacrés, n’ait eu du succès dans la propagation de ces témoignages. Sur plus d’un million d’exemplaires d’Aurores du Millénium qui déjà en 1901 (et depuis passé cinq millions) ont été mis en cir­culation, un nombre très petit a été distribué par quelqu’un d’autre que par des croyants dans leur témoignage ou dans un désir d’être les instruments et les porte-parole du Sei­gneur en annonçant Sa parole comme Auron le fis pour Moise.

Ayons donc courage, chers frères et sœurs, puisque re­gardant dans le type, nous voyons si clairement en nos jours l’accomplissement des choses écrites d’avance pour notre instruction, avec une nouvelle ardeur mon­trons à tous ceux qui sont de véritables Israélites, selon ce que nous pouvons savoir, montrons-leur le secret du divin Plan, pourquoi la mal fut permis. Poursuivons le travail et montrons-leur les instruments que Dieu a employés durant cet Age de l’Evangile, montrons-leur la justification qui nous couvre aux yeux de Dieu; quoiqu’elle ne nous transforme pas aux yeux des hommes, montrons-leur aussi la victoire finale des consacrés. Persuadons les premiers-nés d’Israël d’être fidèles jusqu’à ce que notre changement se fasse, jusqu’à ce que nous soyons faits semblables au Seigneur, capables d’être ses serviteurs et ses représentants. Continuons aussi à répandre l’eau de la vérité, que les autres entendent ou qu’ils ne le veuillent pas. Nous avons l’assurance du Seigneur que ce signe, ce témoignage et ses résultats contraires, bientôt, influenceront tous les vé­ritables Israélites. Rappelons-nous que l’opposition du monde même coopérera dans le travail, il décidera les vrais Israélites à croire que le Libérateur et la délivrance sont proches. Et enfin appliquons-nous à nous-mêmes la pro­messe du Seigneur à Moïse et à Aaron aussi: « Certaine­ment je Serai avec toi.»