« Afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur et qu’il envoie celui qui vous a été destiné. Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes.» — Act. 3 : 19—21.
Il n’y a pas de doute; que l’église primitive croyait au règne millénaire, l’attendait, priait pour son arrivée: « Ton règne vienne, ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ;» que, de nos jours, la doctrine du Millénium est mise de côté comme «hors de date», n’étant plus en accord avec les vues de la haute critique, de l’évolution, qui occupent presque toutes les chaires de nos facultés de théologie et la majorité de celles de la chrétienté.
Qu’est ce qui a conduit les hommes sages, religieux de toutes les dénominations à ce changement radical? Sont-ils d’un pas en avance, ou se sont-ils éloignés du droit chemin, des enseignements de la Parole inspirée de Dieu? Ont-ils laissé de côté la parole de Dieu, tellement qu’ils la prennent à la légère et qu’ils professent avoir beaucoup plus de sagesse et de capacité que les écrivains
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de la Bible et une plus haute inspiration intellectuelle? Nous nous demandons s’il y aura beaucoup de chrétiens qui suivront ces conducteurs s’éloignant de Dieu et de sa divine révélation? Mettrons-nous notre confiance dans les écrits des princes ecclésiastiques qui se donnent le droit d’instruire le monde, non parce qu’ils ont été établis par Dieu, par son autorité, mais en vertu d’une grande somme d’estime personnelle
La croyance de l’église nominale de nos jours est que Dieu l’a placée parmi les hommes comme du levain dans la pâte, afin qu’elle se mélange avec celle-ci jusqu’à ce qu’elle soit toute levée. La conception de la Bible apostolique sur le messe de l’Eglise est le contraire, c’est à dire qu’elle est placée dans le monde, non en vue de convertir le monde, mais au contraire de se garder séparée du monde et d’en attirer à elle: «autant que le Seigneur notre Dieu en appellera» de ceux qui sont purs de cœur; Dieu en appelle quelques-uns à sacrifier leurs intérêts terrestres, jusqu’à la mort, pour pouvoir entrer plus tard, à la première résurrection, dans la gloire céleste, avec leur Rédempteur, comme étant son Epouse, ses cohéritiers dans la gloire et dans l’œuvre du Royaume. L’œuvre du Royaume est organisée pour la bénédiction de toutes les familles de la terre.
Les deux vues sont si radicalement opposées qu’elles ne peuvent pas amener de confusion dans l’esprit. Si l’une est juste l’autre est fausse. Si l’une est scripturaire, l’autre ne l’est pas. La meilleure, la plus juste voie à prendre, pour nous, est de revenir en arrière et de reprendre la doctrine du Millénium, la doctrine que les fidèles de l’Eglise, étant maintenant éprouvés, formeront le Royaume glorieux du Fils bien-aimé de Dieu, après leur changement de la condition terrestre à la condition céleste à la première résurrection. — 1 Cor. 15 : 42—44.
Mouvement des laïques.
Que Dieu bénisse les efforts des chrétiens sociaux, la ligue d’Epworth, la ligue des étudiants missionnaires et le mouvement des laïques, tout ce qui se fait pour gagner le monde à Jésus! Nous leur rendons le témoignage qu’ils ont, pour Dieu, un zèle que nous admirons et que nous voudrions encourager, «mais un zèle, non selon la [vraie] connaissance» (Rom. 10 : 2), et il est par conséquent très mal dirigé. Pour quelqu’un qui est logique, qui sait raisonner d’après les statistiques, la pensée de convertir le monde par le chant de quelques cantiques de réveil ou en tenant quelques réunions enthousiastes pour collecter de l’argent! de l’argent! ! de l’argent! ! ! est une pensée enfantine. Nous ne méprisons pas les pensées enfantines, car nous en avons eu notre part. «Lorsque j’étais enfant, dit l’apôtre, je pensais, je parlais, je raisonnais comme un enfant, lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.» — 1. Cor. 13 : 11.
Les chrétiens se sont trompés longtemps à l’endroit de la conversion du monde. En effet, il est tout à tait insensé de penser à convertir actuellement le monde. Ce n’est pas scripturaire de croire que Dieu nous ait donné cette tâche impossible à remplir. Le recensement des Etats-Unis montre qu’il y a deux fois autant de païens aujourd’hui qu’il n’y en avait il y a un siècle. Le mot païen a, pour beaucoup de gens, une fausse signification. Beaucoup de chrétiens au cœur noble sont partis comme missionnaires chez les païens sans être préparés du tout pour ce qu’ils avaient à rencontrer, c’est à dire des gens intelligents capables de raisonner, etc. Ils trouvèrent des païens qui leur posaient des quantités de questions, des questions très logiques, auxquelles les chrétiens eux-mêmes n’avaient jamais pensé et auxquelles ils n’étaient par conséquent pas du tout préparés à répondre. Il y a peu de missionnaires qui soient capables de soutenir les arguments du peuple intelligent de l’inde, de la Chine et du Japon. Ils ne peuvent pas convertir ces peuples; il y a du danger pour chrétiens de perdre leur propre foi en la Bible, à leur contact, à cause de leur peu de conception des enseignements des saintes Ecritures sur la mission de l’Eglise, son espérance et l’espérance du monde.
Les missionnaires pleins de zèle quittent nos côtes, pourquoi? Pour aller dire aux païens que leurs ancêtres sont allés aux tourments éternels et qu’ils iront là eux-mêmes, s’ils n’acceptent pas Christ. Les missionnaires commencent à ouvrir les yeux quand les païens leur demandent où est l’enfer et pourquoi Dieu les condamnerait, ainsi que leurs ancêtres à une telle éternité de tourments; comment tout cela peut être vrai, si Dieu est un Dieu miséricordieux, plein de compassion et d’amour. Les païens demandent pourquoi il y a différentes églises, différentes théories ou termes de salut, par l’immersion, par l’élection, par la grâce libre, gratuite, en se joignant à l’église. Le missionnaire tout à fait incapable de répondre aux natifs adultes, rassemble leurs enfants autour de lui, commence une école et fait tout son possible pour justifier sa présence dans une contrée étrangère; il soigne les malades et fait plusieurs autres actes de bonté qui sont très recommandables, soit au point de vue religieux, soit au point de vue humanitaire.
Prêchez l’Evangile à toutes les nations.
L’instruction de notre Seigneur fut que son peuple prêche l’Evangile dans tout le monde, non pour convertir toutes les nations, mais comme témoignage. La mission de l’Evangile est de choisir la classe du Royaume, un petit troupeau. La première occasion de devenir membres de cette sacrificature royale fut offerte aux Juifs; après l’assemblage d’un petit reste d’Israël, après son rejet national, le message fut donné à tout le monde sans égard pour les nationalités, pour le territoire ou la langue; il lut donné à tous ceux qui avaient des oreilles pour entendre; tous purent être instruits sur Christ et sur l’occasion de devenir ses disciples par une pleine consécration d’esprit et de corps, de temps et de talents, même jusqu’a la mort. A ceux qui écoutèrent, il leur fut promis la récompense d’avoir part à la première résurrection, d’être membres de la sacrificature royale qui, durant le règne millénaire du Messie, bénira tout le reste des familles de la terre, tous les non-élus.
Nous ne nous plaignons pas de la non-réussite de la conversion du monde. Nous ne mettons pas la faute sur les missionnaires. Nous disons, d’après la Bible, que les desseins de Dieu ont été accomplis, que la parole de Dieu accomplit l’œuvre pour laquelle elle fut envoyée (Esaïe 4 : 11). Elle ne fut pas envoyée pour convertir le monde, mais pour rassembler des élus comme prémices d’entre toutes les nations (Apoc. 14 : 4). Que les influences civilisatrices continuent leur œuvre parmi les nations païennes aussi bien que parmi la chrétienté! Que les missionnaires chrétiens et autres sachent que leur travail n’est pas vain, s’ils cherchent, selon leurs capacités les joyaux de l’Eternel. Nous sommes au courant des travaux missionnaires aux Indes et en Afrique et nous savons bien que le pur Evangile de Christ ne touche pas beaucoup leurs nombreux millions d’habitants. L’Evangile du Royaume poursuit, bénit, sanctifie, il amène le bonheur, il encourage quelques-uns qui ont les oreilles de la foi pour entendre, des yeux de la foi pour voir et un cœur obéissant à l’appel de souffrir avec Christ pour régner bientôt avec lui pour la bénédiction efficace de toutes les familles de la terre, pour le relèvement de tous ceux qui sont de bonne volonté, pour leur relèvement de la présente condition de péché, de dégradation et de mort.
Le MilIenium est une nécessité.
Nous avons montré la valeur et la nécessité du Millénium, la nécessité que tous les chrétiens qui tiennent ferme à leur Bible comme à l’ancre de leur foi, qui veulent faire des progrès dans l’étude de la Parole, qui veulent être collaborateurs de Dieu dans l’assemblage des élus, voient que les élus seuls, maintenant sont appelés à être les héri
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tiers du Royaume pour lequel nous prions: «Que ton Règne vienne.» Ces chrétiens doivent voir que ce Royaume est le but de Dieu pour la bénédiction future des non élus; ils doivent voir que la Bible n’enseigne pas, comme il y en a qui supposent, que les élus sont appelés de Dieu à s’asseoir sur le balcon céleste pour contempler l’éternelle angoisse des non élus et pour entendre leurs cris.
Notons aussi que le Millénium est une nécessité pour le monde selon la statistique des sages mondains. Beaucoup de professeurs de collège et de docteurs sont inclinés à parler de la seconde venue de Christ, mais comme un événement qui est bien loin dans le futur – 50,000 ans, ont dit quelques-uns. Evidemment ces Messieurs instruits n’ont pas profité des avantages de leur éducation pour agir d’après leur raisonnement. N’importe quel écolier peut calculer quelle serait la population du globe dans un millier d’années, en comptant d’après la population présente qui est de 1600,000,000. les rapports des recensements donnant une augmentation de 8 % en 10 ans. Le total serait alors de 3,375,325,000,000 d’habitants en l’an 2900; cela ferait plus de 2000 personnes pour chaque personne vivant maintenant.
Que ferait l’humanité si la terre était peuplée à un tel point? Où trouverait-on les aliments, les moyens de chauffage, les vêtements pour tant de monde? Comptant les parties labourables de la terre à 25,000,000 de milles carrés anglais ou 16,000,000 d’acres, cela ne ferait qu’un acre pour nourrir 210 personnes ou moins de 5 mètres carrés pour nourrir une personne. A la fin d’une seconde période semblable, en l’an 3900 après Jésus-Christ, si le monde se multipliait dans la même proportion, il y aurait sur la terre 10 personnes pour chaque pied carré. En d’autres termes, il y aurait 15 fois trop de monde tour que chaque personne ait de la place pour se tenir debout sur la terre. Que devons-nous penser de ceux qui disent que le Millénium est éloigné de 50,000 ans? Nous trouvons la réponse dans Esaïe 30 : 14.
Nous demande-t-on comment le Millénium détournera la difficulté de notre première donnée, c. à d. qu’il y aurait 210 personnes pour chaque acre de terre habitable? Nous répondons: Les Ecritures montrent clairement que la multiplication si rapide de la race humaine est la suite de la chute de l’homme : «J’augmenterai tes souffrances et ta grossesse». — Gen. 3 : 16.
Les productions de la terre se multiplieront.
Les Ecritures font entendre que, avec le retour de l’humanité à la perfection, la multiplication moyenne sera moindre, la famille humaine arrivera à la condition où il n’y aura plus de mariage, où les sexes se perdront et où il n’y aura qu’une seule espèce de corps humains qui auront les qualités se manifestant maintenant dans les deux sexes. De plus, la promesse de Dieu pour le Millénium est que, sous ses bénédictions, la terre produira davantage et les places perdues seront habitables, le désert fleurira. Reconnaissant la puissance de Dieu, nous pouvons promptement voir quels vastes continents peuvent apparaître au sein des océans Atlantique et Pacifique. Devant ces miracles qui peuvent très bien se faire dans le Règne millénaire de Christ, que peut dire le monde qui ignore la Bible? En d’autres termes, que peuvent attendre ceux qui proclament que le présent ordre de choses continuera disant: Tout continue à se passer comme depuis le commencement du monde? — 2 Pier. 3 : 4.
Quelqu’un peut demander ? Qu’en est-il de la résurrection des millions de personnes qui sont mortes? Nous répondons que le monde n’est arrivé que graduellement à sa population si grande. Les humains ayant vécu dans le monde depuis les derniers 6000 ans, selon ce que nous croyons, peuvent être évalués à 20,000.000,000. Il y aurait, dans le Texas seulement, de la place pour enterrer plus de deux fois ce nombre de personnes dans des tombes séparées les unes des autres; et plus de 8 fois ce nombre y trouveraient de la place pour se tenir debout — on peut facilement le calculer.
Nous n’avons pas besoin de regarder 1000 ans en avant. Le monde se trouvera dans un grand trouble avant qu’il soit longtemps, à moins que le Millenium ne le précède. Il y a déjà un manque de bois; qu’en sera-t-il dans 100 ans? Déjà nos capitalistes accaparent les dépôts de charbon dans leur spéculation, voyant que sa consommation rapide lui donne plus de valeur chaque année. Déjà les géologues calculent le nombre de tonnes de charbon non extrait des mines et disent que, d’après l’augmentation de la consommation du charbon, les mines seront tout à fait épuisées dans deux cents ans. Quel sera le prix du charbon s’il est près de disparaître et que fera l’humanité sans cela? Que fera-t-elle sans bois pour le chauffage si le Millénium ne vient promptement avec ses miraculeuses provisions? On trouvera sûrement les moyens de tirer de notre atmosphère et de l’eau les combustibles ou autres choses nécessaires au chauffage, cela par des méthodes qui seront très simples sans doute quand l’humanité les comprendra pleinement, mais qui, maintenant sont trop coûteuses pour être d’un grand service.
Nos hommes de science ont étudié l’augmentation de la folie et disent que les progrès dans cette direction sont terrifiants. Quelques-uns ont calculé que, si elle augmente dans la même proportion, en moins de 200 ans, le monde entier sera fou. Le Millénium n’arrive-t-il pas à propos, le règne du grand Donateur de la vie qui va venir avec ses influences vivifiantes, morales, mentales et physiques.
La combinaison de la sagesse et de l’égoïsme n’est pas la moindre puissance de nos jours, elle est connue sous les noms d’unions et de trusts et a tant d’influence que les prix s’élèvent pour toutes choses, cependant les trusts ne sont pas encore mûrs maintenant; ceux qui les dirigent n’ont pas encore pleinement appris leur puissance. Ces géants seraient grands dans un siècle si le Millénium ne venait pas dans l’intérim pour relever le pauvre de sa misérable situation, employant pour le dire les termes scripturaires d’œuvre du Royaume. — Ps. 111 : 7.
Chers lecteurs, tenons-nous-en à la Bible et à sa théorie millénaire. En le faisant, nous serons guidés par la sagesse d’en haut, rendus capables en toute connaissance de prier par le St. Esprit: Ton règne vienne, ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Ainsi, nous travaillerons intelligemment comme collaborateurs avec Dieu. Préparons-nous comme des élèves à l’école de Christ pour le grand œuvre dans lequel Dieu nous a appelés par le message de l’Evangile.
«Oui, viens Seigneur Jésus», «viens promptement.» Apoc. 22 . 29.
L’attitude du chrétien dans les devoirs de la vie.
« Quant à l’activité, (ne soyez) pas paresseux, fervents en esprit, servant le Seigneur.» — (O.) Rom. XII, 11.
Le mot activité ou affaire a une très large signification. Quoi que ce soit que nous fassions, faisons-le pour Dieu, ou, quelles que soient les choses que nous faisons, nous devons les faire toutes ensemble pour le Seigneur. Pour le chrétien, la principale affaire de sa vie est de glorifier Dieu, de le servir, que tout soit dirigé par le Seigneur; son principal travail aussi est de servir les frères, servir la vérité, servir tous les hommes autant qu’il en a l’occasion, comme il est dit: « Pratiquons le bien envers tous et surtout envers les frères en la foi» (Gal 6:10). Ce ne serait pas bien par exemple,
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pour nous, de dire, ne soyez pas paresseux dans un commerce de tabac ou de liqueurs, car nous ne devons nous occuper que d’affaires, de choses que nous croyons avoir l’approbation du Seigneur.
L’expression, ne soyez pas paresseux équivaut à celle-ci, ne soyez pas indolents. La pensée de l’apôtre est que, tout ce qui doit être fait, doit être fait avec l’attention la plus active, la plus intelligente par celui qui a le privilège d’avoir un devoir devant lui. Tout ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait, avec zèle. La pensée de l’apôtre est aussi que nous devons tout premièrement considérer si nos affaires, notre commerce est honorable, ensuite, s’il l’est, nous devons l’accomplir fidèlement. Que notre travail soit fait pour gagner l’argent nécessaire à notre famille ou que notre travail soit l’œuvre du Seigneur, nous devons poursuivre nos affaires avec énergie et avec l’appréciation du privilège de le faire « pour le Seigneur ». Nous ne devons être ni paresseux ni négligents.
Il est nécessaire de pourvoir à nos besoins temporels. Combien de temps nous devons dépenser à cela est une chose à considérer nous-mêmes. Si nous nous sommes consacrés au Seigneur, notre vie est à son service et le meilleur que nous puissions donner est très peu de chose. Nous devons considérer comment « racheter le temps », comment en prendre le plus sur les affaires de cette vie (autant qu’il est possible et raisonnable), cela afin d’en consacrer le plus que nous pouvons au service spécial de la vérité. Cela ne veut pas dire que nous devions laisser nos familles dépendre des autres. Nous devons prendre soin de nos propres intérêts. Nous ne devons pas nous surcharger, mais nous devons avoir soin de ceux qui dépendent de nous. Pour ce qui est de nos propres besoins, ayant la nourriture et le vêtement, cela nous suffi, nous devons nous en contenter et ne pas désirer d’accumuler pour une longue période.
Le mot fervent signifie très chaud, bouillant. La pensée que l’apôtre donne est que, quoi que nous fassions, nous devons le faire de tout notre cœur, de tout notre pouvoir, comme pour le Seigneur. Celui qui fait tout négligemment, prend des habitudes de paresse qu’il conserve pendant toute sa vie. Tout ce que nous faisons, nous devons le faire avec zèle, avec ardeur. Nous sommes au Seigneur et quelles que soient nos affaires, ce sont les siennes. Si nous sommes énergiques, cela plaira au Seigneur. Si quelqu’un a un commerce qui est contre sa conscience, il doit l’abandonner et en prendre un dans lequel il pourra faire quelque bien dans le monde.
Ne vous chargez pas d’un fardeau de soucis.
Les enfants de Dieu ne doivent pas se tourmenter, être chargés de soucis pour ce qui regarde le lendemain. Les Ecritures disent cependant que nous devons être prévoyants et soigneux, mettant de côté, gardant une réserve pour pouvoir aider nos voisins, nos amis lorsqu’ils sont dans le besoin. L’argent mis de côté représente autant de jours de labeur sauvés. Nous ne devons pas employer toutes nos ressources pour les besoins du présent, mais nous devons exercer un contrôle sur nous-mêmes afin d’obtenir un bon résultat pour l’avenir. Cette règle s’appliquera pour la nourriture et le vêtement.
Si notre réserve est petite, nous ne devons pas nous faire du souci pour acheter un vêtement de plus; si nous l’avions, il pourrait nous être volé. Si nous acceptons la vérité, nous ne devons pas nous demander ce que nous ferions si nos voisins et nos amis se tournaient contre nous, ce que nous ferions si nous perdions notre réputation à cause de la vérité. Nous devons laisser toutes ces choses entre les mains du Seigneur. Si nous avons besoin de persécutions, nous espérons que le Seigneur en laissera venir sur nous. Si en quelque sens, il veut que la vérité nous coûte quelque chose, nous devons être contents. « Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés.» — 2 Tim. 3: 12.
D’un autre côté, le Seigneur ne veut pas que nous nous avancions dans la vie négligemment, sans nous inquiéter si les choses vont bien ou mal. Nous devons penser aux choses du jour, quelles sont nos responsabilités, quels sont les soucis d’aujourd’hui. Comme l’Ecriture nous dit, nous ne devons pas être paresseux, mais avoir du zèle. Nous devons être fervents d’esprit, servant le Seigneur. Nous devons avoir beaucoup de zèle. Nous ne devons pas nous tourmenter pour les choses qui pourraient arriver demain, mais nous devons avoir la foi que Dieu sera avec nous demain et qu’il nous donnera la grâce suffisante quand les choses arriveront. Si le peuple du Seigneur vit étant fidèle, il aura assez à penser pour chaque jour. Les fidèles n’ont pas besoin de se tourmenter à l’avance pour le lendemain. Nous aurons assez à faire si nous mettons toute notre attention aux difficultés du présent: allons, alors, à chaque instant au trône de grâce afin d’obtenir miséricorde, force et secours pour aujourd’hui.
Notre Seigneur nous dit que si la principale pensée de nos cœurs est pour son service, pour notre croissance dans la justice, pour la possession du royaume que Dieu a promis à ceux qui l’aiment, alors nous n’avons pas besoin de nous inquiéter pour les choses de l’avenir. Comme disciples, nous aurons assez d’épreuves et de tribulations jour après jour; si nous cherchons à suivre « le chemin étroit », nous aurons besoin de nous reposer sur le bras de l’Epoux. A chaque jour suffit sa peine, et, béni soit Dieu, nous avons aussi la promesse que sa grâce nous suffit journellement.
Ceux qui sont les consacrés de Dieu ont le plus grand privilège, celui de servir le Seigneur. Le Seigneur considère pour voir à quel degré nous avons la volonté de sacrifier les choses terrestres, l’approbation terrestre afin d’avoir son approbation et d’entendre son: « C’est bien! »
Que tous ceux qui veulent courir dans la lice avec succès fassent attention à leur zèle et à leur activité dans l’œuvre du Seigneur. Si nous enfouissons notre talent ou nos talents sous un fardeau de soucis terrestres, ou de choses encombrantes, que nous pourrions éviter ou mettre de côté, si nous les enfouissons sous des ambitions terrestres pour nous mêmes ou pour notre famille que ce soit en perdant notre temps consacré à Dieu pour la science, la philosophie, la musique ou les arts, que ce soit en le perdant à faire du commerce, en le perdant en politique ou dans les plaisirs, en caressant l’or-
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gueil ou nos appétits, alors, comme des serviteurs inutiles, nous irons tôt ou tard dans «les ténèbres du dehors». (Trad. A.