(Suite et fin de page 186. Tour No. 3.)
Quelques chrétiens peuvent ne pas atteindre ces bénédictions, ces privilèges profonds, hauts, longs et larges. Ils peuvent se contenter avec un peu de la vérité du Seigneur et de sa grâce un peu de communion avec les frères et proportionnellement plus de choses du monde, ils ne s’acquittent pas de leur alliance de sacrifice, ils peuvent être bons et honorables, ils peuvent être fidèles au Seigneur au point de ne pas désirer faire quelque chose qui soit contraire à sa volonté, mais ils ne vont pas jusqu’à l’extrême fidélité, c’est à dire le désir, l’anxiété de savoir davantage et de pratiquer, ils sont en danger d’être comptés, trouvés indignes de faire partie de la classe de l’Epouse et de passer à la grande multitude des fidèles, mais moins fidèles que les autres. Même pour atteindre cet honneur et cette position, ils auront besoin de passer par les épreuves, les souffrances, les difficultés, la destruction de leur chair pour arriver aux honneurs de la grande multitude, ils n’auront pas la haute récompense à cause de leur manque de zèle pour courir dans la lice. Quelques croyants peuvent avoir atteint aux glorieux privilèges de la consécration, du service, de la connaissance, et, après cela, être devenus froids, négligents, surchargés de soucis pour cette vie et, ainsi, porter moins de fruits; ils peuvent par ce fait ne pas être trouvés dignes d’être des membres de la classe de l’Epouse. Le Seigneur agira néanmoins en leur faveur, s’ils sont vrais, il les châtiera pour les préparer si possible pour la classe de la grande multitude quoique cela signifie pour eux de grandes tribulations.
De nos jours des preuves d’une condition d’inapti
201 Mai 1912
tude à faire partie du petit troupeau, ou un danger de perdre sa place dans le petit troupeau est l’esprit mondain, un esprit insouciant, l’amour du monde, un relâchement du zèle pour Dieu, pour la justice, pour les frères et un manque de vouloir profiter des occasions que nous avons pour faire avancer les autres à la louange de: «Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière », un manque de croissance dans un plus grand développement des fruits et des grâces de l’esprit. Un manque d’amour et de zèle pour Dieu, pour sa cause et pour les frères suit cet état, ainsi qu’une augmentation d’obscurité sur le divin plan qui avait été connu et reconnu. Cette condition conduit aux «ténèbres du dehors », c’est un aveuglement pour ce qui concerne les choses célestes du divin plan, c’est l’aveuglement qui couvre le monde en général sans l’illumination de la parole de Dieu et de son Esprit.
Quant à ceux qui ont commis le péché qui «conduit à la mort », il est à peine nécessaire de discuter à leur sujet; les personnes qui ont atteint cette condition sans espoir réalisent rarement, nous le pensons, leur propre situation, ou sont rarement capables de la comprendre. Aussi longtemps qu’ il y a une crainte de la seconde mort, un désir de la vie éternelle, un désir de se mettre en accord avec Dieu, il y a espoir. Deux classes de personnes sont « deux fois mortes et déracinées ». L’une de ces classes est celle qui comprend ceux qui, après avoir reçu les saintes choses de Dieu comme nouvelles créatures, se tournent du côté du monde, de ses buts, de ses plaisirs, de ses désirs, de ses ambitions, de ses péchés. Ceux-là rejettent tout à fait l’alliance de sacrifice; ils sont dans une condition sans espoir quant à la vie future. Peut-être pouvons-nous dire que c’est bien qu’ils ne se rendent pas compte de leur position, mais plutôt se contentent des choses mortes du monde ou peut-être des choses plus mauvaises que celles du monde; ils sont mécontents et remplis d’amertume contre les membres du corps de Christ et contre la vérité qu’ils ont appréciée pendant un temps, mais qu’ils ont laissée ensuite. Une autre classe qui va à la seconde mort est montrée comme coupable de déviation de la saine doctrine, coupable d’avoir renoncé au Rédempteur, d’avoir perdu l’appréciation des mérites de son sacrifice et des privilèges que ce sacrifice nous assure si nous restons dans la voie du sacrifice.
On nous pose aussi des questions sur ces paroles: Il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes qui feront de grands signes et des miracles, tellement qu’ils séduiraient les élus-mêmes si c’était possible. On nous demande si ces élus dont il est parlé font partie du petit troupeau ou de la grande multitude. Nous répondons que, évidemment ces élus signifient des fidèles. Tous ceux qui sont engendrés de l’esprit sont comptés comme des élus, car, aussi longtemps qu’ils sont fidèles ils sont les vrais élus. Il paraîtrait que ces paroles de notre Seigneur ne s’appliquent pas à une chose particulière à nos jours, mais à une chose qui a pu s’appliquer, pendant des siècles, comme la guerre et les troubles qui ont sans cesse fait des progrès jusqu’à nos jours. Un chapitre entier de l’Aurore du Millénium (tome IV paru dans les Phares N. 9—11, en 1905) est consacré à l’examen de cette grande prophétie; nous conseillons à nos lecteurs de l’étudier à nouveau. Les faux docteurs et les faux messies qui en ont trompé plusieurs existent de nos jours, nous le croyons, dans des dénominations nombreuses et prospères qui se trompent elles-mêmes et qui en trompent des milliers d’autres en croyant qu’elles forment la vraie église, le vrai Messie, le vrai cep que la main droite du Père céleste a planté. Les sarments du vrai cep peuvent être dans ces différentes dénominations, mais les institutions terrestres elles-mêmes appartiennent à ce que l’Ecriture appelle «la vigne de la terre », les fruits qui seront bientôt assemblés dans le pressoir de la colère de Dieu (Apoc. 14: 19). Les saints de Dieu, pendant cet âge ont été plus ou moins en contact avec ces grands systèmes, les systèmes antichrétiens qui trompent le monde et qui sont trompés. Les vrais élus, les saints, comme membres du corps de Christ, ne pourront pas prendre ces systèmes pour la vraie Eglise, car le Seigneur les conduit afin qu’ils ne soient pas pris dans les filets.
(A. B.)