Pourquoi les hommes craignent la seconde Venue du Christ.

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Tous les hommes réalisent qu’ils n’atteignent pas la perfection. En outre, presque tous admettent que dans le cours de leur vie il y a eu des vio­lations plus ou moins sérieuses. Dans la majorité des esprits la crainte est instinctive; c’est une bonne condition dans les limites convenables. « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son re­pos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard». « La crainte [révérence] de l’Eternel est le commencement de la sagesse». —Héb. 4:1; Ps. 111:10.

Mais l’adversaire a pris avantage de cette crainte juste et salutaire par ce que l’apôtre appelle les «doctrines de démons». Ainsi, depuis l’enfance, une crainte anormale et déraisonnable a pris racine, dans presque tous les esprits, païens ou civilisés. De cette crainte, l’Eternel nous dit par le prophète: « La crainte qu’il [le peuple] a de moi n’est qu’un

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précepte de tradition humaine» (Esaïe 29:13). Ces « préceptes des hommes» ou des traditions humaines ont grossièrement dénaturé le caractère de Dieu et sa parole; hélas! beaucoup, même de ceux qui étudient la Bible, sont sérieusement entravés par ces théories diaboliques établies dans une période d’ignorance et de superstition, mais que l’on sup­pose être basées sur la parole divine.

Le temps de rétablissement est le jour du jugement.

Parmi d’autres fausses théories quant à la se­conde venue de Christ, nous avons la vue soutenue par nos frères adventistes, que le moment de la venue du Seigneur sera l’instant de la fameuse condam­nation pour le monde et ses habitants — marquant la fin de l’espérance pour tous ceux qui n’ont pas été précédemment en communion avec Dieu par Christ, comme les saints. Les adventistes, ne sont pas les seuls à admettre cette théorie. Pratiquement, les crédo de toutes les dénominations enseignent la même pensée qui est tout à fait l’inverse de ce que disent les Ecritures.

St. Pierre décrivant le temps de la seconde venue et les bénédictions qui viendront alors sur l’huma­nité dit: « Afin que des temps de rafraîchissement [fraîcheur, printemps] viennent de la part du Sei­gneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir [retenir] jus­qu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes». — Actes 3 19—21.

Les Ecritures enseignent que Jésus-Christ (avec son église glorifiée) « jugera le monde» (Actes 17 31; 1 Cor. 6:2). On suppose communément que le juge­ment du monde signifie une condamnation ou dam­nation du monde. La pensée réelle, pourtant, est qu’ayant condamné le monde entier par la désobéis­sance d’un homme, Dieu s’est arrangé pour que la race entière d’Adam ait une ample, juste et per­sonnelle épreuve pour la vie ou la mort éternelles, comme résultat de la rédemption accomplie par notre Seigneur Jésus. Si Dieu n’avait pas usé de miséricorde, il n’y aurait eu ni rédemption, ni juge­ment futur. L’épreuve d’Adam, il y a six mille ans, eut son résultat et son châtiment sous lesquels le péché et la mort ont régné pendant soixante siècles.

Ayant pourvu à un Rédempteur, Dieu va établir le royaume messianique dans le but de donner à toute l’humanité une occasion spéciale et person­nelle de réformation, d’élévation, de sanctification et d’acquisition de la vie éternelle. Seules, les démarches préalables de ce grand plan ont été faites:

1) Le Rédempteur mourut, « le juste pour les injustes». — 1 Pierre 3:18.

2) Il a comparu en la présence de Dieu pour nous, l’Eglise, et ainsi, comme notre Avocat, rendit pos­sible que nous devinssions son épouse, ou sous une autre illustration « membres de son corps». — Héb. 9:24; 2 Cor. 11:2; 1 Cor. 12:12.

3) Cette offre ou occasion pour l’Eglise, a sé­paré du monde tous ceux qui acceptent ce «haut appel». Ils deviennent les enfants de Dieu, engen­drés de l’Esprit et, en perspective les cohéritiers de Jésus. Ils ont une part maintenant avec le Rédempteur, en sacrifiant la vie terrestre et, s’ils sont fidèles, il leur sera bientôt octroyé une part avec Christ dans le travail glorieux de son royaume —le jugement du monde — en donnant au monde une épreuve juste et impartiale pour la vie éter­nelle ou la mort éternelle. — Rom. 8: 17.

Qui restera debout quand le Seigneur paraîtra.

— Mal. 3:2. —

Cependant, il y a un autre côté à cette question. Les Ecritures nous indiquent qu’à la seconde venue, les saints seulement seront prêts à recevoir le Maître avec joie, qu’en ce temps les masses de l’humanité seront tellement associées au péché et à l’injustice qu’au lieu d’être dignes de son approbation, leur conduite dans la vie viendra sous la réprobation et les coups. Ainsi il est écrit: « A vous mainte­nant riches! Pleurez et gémissez à cause des mal­heurs qui viendront sur vous». «Malheur à vous qui êtes rassasiés». — Jacques 5:1; Luc 6:25.

«Babylone la grande» va tomber; et les merveil­leuses institutions de civilisation, qui sont en partie bonnes et en partie mauvaises, ne seront trouvées qu’en partie satisfaisantes pour le nouveau Roi et les règles de son gouvernement. Ceci signifie que beaucoup qui sont maintenant intendants de riches­ses, d’influence de position, de l’honneur du monde, etc., devront rendre leurs comptes et seront dépossé­dés de leur intendance. La réalisation de leurs pertes est figurée dans les Ecritures par les pleurs, les gémissements et la misère, ainsi cette classe souffrira pratiquement la perte de tout ce à quoi elle attache ses affections.

Nous ne disons pas que le pauvre est plus juste que le riche, mais cette classe est plus nombreuse, et ceux qui ont peu des biens de ce monde, qui sont accoutumés aux épreuves et à la disette res­sentiront probablement beaucoup moins le temps de trouble menaçant que ceux qui sont restés long­temps dans le giron du luxe.

Sous des figures variées la Bible nous dépeint pittoresquement ce jour de détresse qui  approche — comme un tourbillon, comme un feu, comme une tempête, comme un fleuve, comme un « temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il existe des nations». Il a été distinctement montré récemment et de nouveau aujourd’hui dans les trou­bles pour le travail en Grande-Bretagne, que ce grand jour est proche. Là, un monde alarmé a donné une lueur des feux de passion, de colère et de ressentiment qui couvent sous la surface et qui bientôt envelopperont le monde, dans une épreuve de feu, telle qu’il n’y en a jamais eu de pareille. — Dan. 12:1.

« ll jugera le monde avec justice». — Ps. 98: 9.

A ce point de vue, les appréhensions de l’huma­nité sont bien basées quand à la désapprobation par le Grand Roi de ce qui est exercé dans le monde au nom de la civilisation, bien plus, au nom du Maître même! Mais ne restons pas trop sur ce côté de la question. « A chaque jour suffit sa peine». Dirigeons plutôt les hommes vers les glorieuses bénédictions du royaume du Messie et apprenons-leur à prier: « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite», et à essayer de comprendre et d’appré­cier les principes gouvernant ce royaume; peut-

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être traverseront-ils le temps de trouble avec moins de préjudice.

Ecoutez les paroles du prophète (se référait non à l’Eglise qui est comptée digne d’échapper à ces choses venant sur le monde, mais parlant à l’humanité en général et exhortant le meilleur élément du monde): « Recherchez la justice, recherchez l’hu­milité; peut-être serez vous épargnés au jour de la colère de l’Eternel» (Sophonie 2: 3). Il est bien vrai que les hommes les plus humbles, les plus justes seront préparés pour le choc redoutable et la terrible détresse de ce jour de trouble, qui, comme un soc de charrue préparera les cœurs à rece­voir la bonne semence — le message de la grâce et de la vérité divines que toute créature connaî­tra alors.              (J. T.)