La miséricorde et la vérité, éléments constitutifs du caractère chrétien.

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Que  la miséricorde et la vérité ne t’abandonnent pas; lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton cœur  (O). “ Ce que l’Eternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde et que tu marches humblement avec ton Dieu. —Prov. 3:3; Michée 6:8.

La miséricorde et la vérité sont de grands principes de justice. Nous pouvons dire que la vérité et la justice sont synonymes. Ce qui est juste est vrai et ce qui est vrai — ferme, fidèle, stable, réel —est ordinairement juste. Le texte ne dit pas que nous devons lier la justice à notre cou. La justice est une qualité qu’il ne nous est pas permis d’exalter trop haute­ment, excepté en notre cœur  et en notre esprit comme un principe (du modèle) divin. Nous devons nous rappeler qu’il n’y a point de juste, pas même un seul — nul n’est parfait: c’est pourquoi notre conduite pour ce qui con­cerne la justice ne peut être la même que celle de notre Père céleste. Il ne reconnaît, pour la mesure de toutes choses, aucun idéal moins élevé que la justice.

DONNE A LA MISÉRICORDE ET A LA VÉRITÉ UNE PLACE EN VUE

Ce n’est que par la justice que nous pouvons être agréables au Père. Si nous n’avons pas de justice, nous devons l’obtenir de Christ, car Dieu n’accepte rien d’im­parfait. Imparfaits en nous-mêmes nous devons arriver aussi près que possible du type de justice dans notre conduite personnelle, mais nous ne devons pas exiger l’entière justice des humains. Puisqu’ils n’ont personne pour les justifier, notre devoir est d’être bienveillants en­vers eux et de nous efforcer d’être miséricordieux comme notre Père céleste. Dans ses agissements, Dieu garda les qualités, justice et miséricorde, distinctement séparées mais nous ne pouvons agir de même.

La personne qui a toujours à l’esprit les principes de justice est une personne de toute intégrité qui se laissera gouverner par la vérité, la pureté et la bonté; celui qui gouverne simplement ces principes devrait cultiver de plus en plus les qualités de la miséricorde. On devrait les lier à son cou.

La pensée émise est celle d’un collier ou d’un ruban avec lequel on se pare. Les qualités du caractère sont des joyaux qu’on peut comparer à un bijou qu’un homme met à sa cravate, à la place la plus en vue. Donnons à ces qualités une place en vue, car elles nous aideront à devenir meilleurs et à être plus agréables au Seigneur.

C’est au cou que les joyaux paraissent le plus. Là, un joyau est bien visible comme ornement. Nous devrions donc attacher ces nobles qualités du caractère où elles pourront être manifestées dans toutes les affaires de la vie. Que nous achetions ou que nous vendions, ou quoi que nous fassions, nous devrions porter ces ornements. Ils montreront à première vue, quel est notre caractère. On devrait les voir quand on nous rencontre. Il ne devrait y avoir en nous rien de vil, rien de méprisable, rien de mesquin.

RÉIMPRESSION DE LA MISÉRICORDE ET DE LA VÉRITÉ DANS LE COEUR

Plus que cela, nous devons graver en notre cœur  la miséricorde et la vérité. Rappelons-nous qu’originellement Dieu écrivit la loi divine dans le cœur  d’Adam. Dans le cœur  et le caractère divins se trouvent la vérité et la miséricorde. Dieu est miséricordieux, bon et plein d’amour. Dieu possède ces traits de caractère et quand il fit l’homme à son image, à sa ressemblance, il le créa avec ces qualités dans le caractère, l’homme ne fut pas créé injuste et menteur.

L’homme tomba de sa perfection originelle. Avec les siècles de chute, d’imperfection d’esprit et de corps et avec tous les intérêts tendant à la satisfaction person­nelle aux dépens des autres, ces principes de miséricorde et de vérité se sont grandement effacés de nos cœurs. Comme l’eau tombant constamment et goutte à goutte sur une pierre et l’usure du temps aidant, tendent à en ef­facer l’inscription de sorte qu’avec le temps on peut à peine déchiffrer les caractères qui y étaient inscrits; ainsi en est-il de l’homme et des principes de miséricorde et de vérité qu’il possédait, ils ont été grandement effacés de son cœur. On rencontre souvent des personnes qui ont perdu tout sens de justice, tout sens de miséricorde, presque toute notion de patience, de bonté, d’amitié fra­ternelle et d’amour. Toutes ces qualités inhérentes au cœur  parce qu’elles y ont été placées à l’origine par Dieu, ont été plus ou moins effacées, — chez certains plus que chez d’autres.

LE BUT DES PROVIDENCES DE DIEU

Sous les conditions de la nouvelle alliance et par le ministère du royaume de Christ, Dieu se propose de récrire dans le cœur  de l’homme le caractère originel qui y était et qui fut effacé par l’égoïsme. Voici, les jours viennent, dit l’Eternel, où je ferai avec la maison d’Israël

92 Décembre 1913

et la maison de Juda une alliance nouvelle…, je mettrai ma loi au dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur  (Jér. 31 : 31-33). Je vous donnerai un cœur  nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le cœur  de pierre et je vous donnerai un cœur  de chair». —       Ez. 36 : 26.

La loi de Dieu est la loi de vérité et de miséricorde. La vérité comprend tout ce qui est juste envers Dieu et envers l’homme. La miséricorde comprend toutes les grâces du caractère. Le Millénium sera le temps de la réimpression de ces qualités dans le caractère. Cette oeuvre de réimpression du caractère divin dans le cœur  qui pro­gressera bientôt dans le monde pendant mille ans a déjà commencé pour l’Eglise. Nous écrivons ces qualités dans notre propre cœur. L’entrée à l’école de Christ est volontaire et non forcée. Dans l’âge prochain les humains devront écrire ces qualités dans leur cœur  par l’assis­tance du Médiateur. Des coups seront nécessaires pour ramener les hommes à la justice et si, intentionnellement, ils sont rebelles à l’obéissance aux lois de justice, ils seront détruits.

A présent, l’obéissance est une chose volontaire. Nous désirons avoir ces leçons écrites dans notre cœur  et, pour arriver à cette fin, nous entrons à l’école et nous nous soumettons au grand Maître. Alors, par les différentes expériences de notre vie, le Seigneur nous montre en quel sens nous n’avons pas encore ces qualités gravées dans nos cœurs. Quand nous prions pour avoir la pa­tience, il nous donne des leçons d’expérience qui engen­dreront cette qualité dans nos cœurs et la fortifieront de plus en plus. Quand nous prions pour avoir de l’amour, il nous donne des épreuves d’amour. Quand nous prions pour avoir la miséricorde, nous trouvons plus d’opposi­tion ce qui développe la miséricorde. Ainsi Dieu nous donne des occasions pour écrire la vérité et la miséri­corde dans notre cœur.

Nous devons atteindre la condition du cœur  où nous aimeronsla vérité et la justice et où nous haïrons l’ini­quité et l’injustice. Comme peuple de Dieu nous avons maintenant la première occasion de développer ces traits. Si nous sommes trouvés fidèles dans l’étude de cette leçon, le Seigneur nous dit que son intention est de nous employer pendant le règne millénaire, de nous établir juges du monde — ses gouverneurs, ses instructeurs.

UTILITE DE LA LOI JUIVE POUR LES CHRÉTIENS

Les paroles de notre second texte furent adressées au peuple hébreu et non aux chrétiens, car, naturellement il n’y avait pas de chrétiens en ce temps-là. Ces paroles ne semblent pas être prophétiques, mais une exhortation au peuple. Apparemment, les Juifs pensaient que l’Eternel demandait trop d’eux, et puisqu’il en était ainsi, ils pen­saient qu’il n’y avait pas besoin de garder la loi trop sérieusement. L’Eternel semble ramener la chose à un résumé spécifique. Que vous est-il demandé d’autre que ces trois choses; pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec votre Dieu? Ceci semble renfermer toute la loi.

Le Seigneur s’attendait à ce que les Israélites vécus­sent autant que possible selon les exigences de la loi et il forma le dessein de leur donner, au propre temps, la nouvelle alliance promise qui enlèverait leur cœur  de pierre et leur donnerait un cœur  de chair, les rendant ainsi compatissants, mais si maintenant ils voulaient marcher le mieux possible selon les exigences de cette loi en agissant avec justice, en aimant la miséricorde et en marchant humblement avec leur Dieu, ils seraient bénis en conséquence.

Quoique cette loi fût donnée aux Hébreux seulement, les principes qui y sont inculqués sont applicables au monde entier. A quiconque veut avoir quelque rapport avec Dieu, il est demandé d’agir justement, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement. Tout exposé de la loi est donc utile au chrétien, en ce qu’il lui donne une conception des types de Dieu. Il lui montre les ty­pes de perfection. L’idéal d’un chrétien s’élève plus haut que celui de la loi. La loi n’est qu’une amplification de la règle d’or — Fais à autrui, ce que tu voudrais qu’on te fît. Agis justement envers les autres si tu veux qu’ils agissent justement envers toi, et sois miséricordieux en­vers les autres si tu veux qu’ils soient miséricordieux envers toi.

En pensant à ces qualités et en considérant laquelle est la principale, nous constatons que, dans notre con­duite envers autrui, nous ne pouvons penser un moment à donner moins que la justice; de plus, nous serons aussi miséricordieux que les circonstances le permettront, mais nous ne penserons qu’à la justice. Dans nos exigences des autres cependant nous ne devons pas — comme il est dit plus haut — attendre pleine justice. Rappelons-nous que la famille humaine entière est imparfaite. Si par la grâce de Dieu nous sommes capables d’être plus justes ou plus miséricordieux que la moyenne, c’est par l’Esprit de Dieu.

LE TYPE DIVIN D’UNE CONDUITE JUSTE

Marcher humblement avec l’Eternel, signifie être dans cette condition d’esprit dans laquelle nous pourrons être enseignés de lui, comprendre sa bonté et notre propre insuffisance, signifie que nous sommes disposés à rece­voir les instructions qu’il envoie. Notre race fut créée à son image, mais nous avons perdu à un haut degré cette image, nous devons donc être humbles et dociles en toutes choses.

Comparant ce que Dieu exigeait d’Israël, selon notre texte, avec ce qu’il exige de l’Eglise, nous dirons que Dieu n’exige rien de plus de son Eglise que d’Israël; c’est là tout ce que la justice peut exiger de chaque créature. La position de l’Eglise est particulière en ce sens que Dieu n’exige rien d’elle, mais il lui accorde un pri­vilège. Nous voyons dans l’Eglise un principe opérant, plus élevé que celui de la loi savoir, celui du sacrifice. Jésus aimait le Père, aimait la justice et sacrifia sa vo­lonté, ses ambitions et privilèges terrestres, il nous donna un exemple afin que nous suivions ses traces. Il n’était pas demandé de lui qu’il fasse plus que ce qui est jus­tice, mais il lui était permis de faire plus, ainsi en est-il de l’Eglise, il ne nous est pas demandé de faire plus que ce qui est juste, mais il nous est permis de faire davantage. Si nous présentons notre corps en sacrifice vivant et sommes fidèles jusqu’à la fin, le Père céleste nous comptera parmi ceux à qui il lui plaira de donner bientôt le glorieux Royaume, le Royaume pour lequel nous prions.

DIFFÉRENTS DEGRÉS D’AMOUR

Le fait d’être entrés volontairement dans cette condi­tion de sacrifice constitue pour nous un asservissement, en ce que nous avons fait des voeux et que nous sommes liés par nos propres voeux. Nous avons fait le voeu de donner notre vie selon l’invitation suivante: « Rassemblez-moi mes fidèles qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice», encore l’Eternel ne demande-t-il pas de nous plus que ce qui est justice, mais il attend et veille pour voir à quel degré nous serons fidèles au contrat de notre alliance. Si nous sommes co-sacrificateurs de Jésus, nous deviendrons héritiers avec lui. Lors de notre consécra­tion nous avons pris son joug sur nous. Pourrions-nous retourner en arrière et reprendre les privilèges du rétablissement? Non, cela nous l’avons donné entièrement! La seule chose que nous avons à faire est d’accomplir notre alliance basée sur le sacrifice: la rébellion contre cette alliance signifierait la seconde mort, la destruction éternelle.

Il y a différents degrés d’amour. Le degré de l’amour auquel nous nous sommes consacrés est l’amour dans

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le sacrifice qui va au-delà de ce qui serait juste envers un frère, un voisin ou un ennemi. C’est là l’amour de Dieu, un amour qui l’emporte sur tout, le plus grand et le plus sublime amour.

Il sera admis par tous, que les exigences de nos deux textes sont très raisonnables. Il est évident que Dieu ne peut pas demander moins de ceux dont il fait l’éduca­tion en vue du jugement futur du monde, toutes ces qualités spécifiées par le prophète sont comprises dans le seul mot — Amour. L’amour exige que nous agissions justement avec nos voisins, avec nos frères, avec notre famille, avec nous-mêmes, que nous nous efforcions de cultiver notre appréciation des droits d’autrui —— leurs droits physiques, leurs droits moraux et intellectuels, leurs libertés et que, les appréciant, nous ne cherchions en aucun sens à les restreindre ou à les ignorer. Par­dessus tout, l’amour nous conduit d’avoir l’esprit du sacrifice qui joyeusement laisse sa vie pour les frères.

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