LES ENFANTS DE DIEU ENGENDRES DE L’ESPRIT ET LEUR DEVELOPPEMENT

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« Si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. »

Rom 8 :13,14

Les seuls qui peuvent observer la loi divine sont les individus qui ont des dispositions d’esprit vraiment bonnes, une volonté et un désir véritables de le faire. Dieu ne reconnaît comme fils que ceux qui sont en parfaite har­monie avec Lui. Les saints anges sont des fils de Dieu de nature angélique; les chérubins sont des enfants de Dieu d’une nature qui leur est propre; Christ et son Eglise glorifiée sont des Enfants de Dieu de nature divine; tous ces enfants de Dieu sont donc de natures différentes, ils sont conduits par l’Esprit de Dieu; s’ils ne possédaient pas cet esprit ils ne seraient pas reconnus comme fils, car personne ne peut observer la loi divine s’il n’a pas des dispositions conformes au caractère de Dieu.

Avant sa chute, Adam était un fils de Dieu (Luc 3 : 38), il avait l’esprit de Dieu, c’est à dire des dispositions d’esprit, une volonté, des désirs véritablement bons; après avoir transgressé la loi divine, il fut considéré comme un pécheur. Tous les descendants d’Adam sont des pécheurs à l’exception de ceux qui sont en Christ. Ce dernier deviendra le Père éternel, le Père qui donnera la vie éternelle à tous ceux qui obéiront aux enseigne­ments donnés pendant le règne messianique.

L’humanité devra posséder l’esprit de vérité et se développer dans ce domaine-là, en vue de rentrer en état de grâce auprès de Dieu. Avant d’être admis et reconnus comme fils, les hommes devront posséder des dispositions et un esprit justes et droits. Ceux qui ne sont pas parvenus à cet état d’esprit ne sauraient rendre un culte agréable à Dieu; car le Seigneur veut des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité. L’huma­nité déchue ne peut observer la loi divine; même pendant le millénium, elle ne pourra l’observer que partiellement jusqu’au moment ou elle aura recouvré l’image de Dieu dans la chair. — Gen. 1 : 26.

Qui sont les enfants de Dieu?

D’après les Ecritures il n’y aurait eu jusqu’à mainte­nant qu’un nombre limité d’enfants de Dieu sur la terre. Pendant la dispensation juive, Dieu fut l’instructeur et le guide de son peuple par la bouche de Moïse et des prophètes; mais les Israélites n’étaient pas des enfants de Dieu, ils ne possédèrent pas l’esprit qui engendre les fils, ils restèrent au contraire une maison de serviteurs (Hébr. 3 : 5); le Saint Esprit de Dieu ne fut pas donné en ce temps-là, car Jésus n’avait pas encore été glorifié. —Jean 7 39.

Les Ecritures nous font voir dans l’Esprit de Dieu une manifestation divine spéciale envers une classe spéciale d’individus qui la reçut d’une manière particulière, à partir d’un événement caractéristique (cette manifestation n’eut jamais lieu auparavant). La venue de l’Esprit, à la Pentecôte, fut rendue visible de manière à ce qu’elle fût nettement différenciée de tout autre manifestation anté­rieure. Cette force, cette influence a reçu des noms variés le Saint Esprit, l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Christ, l’esprit de vérité, l’esprit de sagesse, l’esprit qui engendre les fils. Ces diverses appellations nous présentent les divers caractères de l’Esprit qui se manifestent chez la même classe de personnes c’est à dire chez celles qui sont engendrées de l’Esprit.

Les engendrés de l’Esprit forment une classe spéciale d’individus, ce sont ceux qui ont pris leur croix et ont suivi Christ; c’est à cause de cela que le Père céleste les reconnaît comme fils en les engendrant du Saint Esprit. Cet esprit de vérité projette de telles clartés sur la Bible que la révélation de Dieu devient beaucoup plus compréhensible à ceux qui ont reçu le Saint Esprit; ils peuvent comprendre les choses profondes de Dieu que l’on ne peut saisir sans cela. D’autres personnes ne possédant pas l’Esprit de Dieu peuvent saisir quelques

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vérités dans les Ecritures, mais seuls les engendrés de l’Esprit possèdent la véritable essence de la vérité.

Certaines personnes sont attirées naturellement à Dieu

Nous rappelons certains passages des Ecritures qui montrent que les enfants de Dieu ont été attirés dans une certaine mesure avant leur engendrement du Saint Esprit. Parlant d’une sorte d’attraction exercée sur ceux qui, par la suite, devenaient ses disciples, notre Seigneur dit « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » Jean 6 :44); cette attraction n’est pas due au Saint Esprit d’engendrement, qui est donné à ceux que Dieu accepte par Christ et qu’il reçoit comme fils. Ce que les Ecritures nous font voir comme étant l’attrac­tion de Dieu, attraction que nous avons tous éprouvée est, pensons-nous au contraire, une attraction naturelle par des moyens charnels vers la sainteté, et non vers le péché; cette attraction s’exerce selon les voies et méthodes propres à l’homme animal.

Lorsque Dieu créa Adam, ce dernier devait aimer Dieu naturellement, devait avoir par nature le désir de Le servir, de Lui obéir et de l’adorer. Ces désirs étaient tous naturels à Adam car il était dans une condition, un état naturel, celui dans lequel il avait été créé, l’état de pureté. Le péché a amené l’humanité dans un état qui n’est plus naturel. Après l’entrée du péché dans le monde, même après qu’il eut perverti le caractère original donné à l’homme par Dieu, le cœur humain conserva cependant certaines aspirations tendant vers Dieu, même chez des individus dépravés. Leurs préférences les por­tent à rentrer en harmonie avec Lui, à rentrer en communion avec Lui, à le considérer comme Protecteur et Ami.

Dieu n’attire à Lui l’humanité que par le moyen des forces qu’il avait mises en elle à l’origine et qui n’ont pas été complètement perdues par la déchéance de la race d’Adam. Les humains ont tous perdu une partie de l’image de Dieu qui était en eux, cependant les senti­ments de justice, le désir d’adorer Dieu, de vivre en harmonie avec Lui, sont plus forts chez certains individus que chez d’autres. Dans la proportion où quelqu’un recherche la justice, il est attiré vers Dieu, il Le recherche; ses sentiments le portent vers Dieu, car il a le désir de le trouver.

Comment l’homme est attiré à Dieu

Voici, croyons-nous, comment chacun de nous est attiré à Dieu avant de nous donner à Dieu par la consécration, nous avions le désir de nous approcher de Lui; ce désir s’est éveillé en nous, mais il était déjà en nous avant de se manifester. Un événement survient dans la suite qui dirige nos pensées vers Dieu; c’est peut-être une grande affliction, un malheur qui nous attire à Lui; avec le chagrin vient le sentiment que nous devrions en faire part au Seigneur, mais une autre pensée surgit probablement dans notre cœur: Dieu ne m’entendra pas. Cette conclusion est parfaitement rationnelle, car le seul accès auprès de Dieu est obtenu par le Rédempteur; lui-même a dit «Je suis le chemin, la vérité et la vie. »

L’âme qui soupire après Dieu et désire son secours doit recevoir des enseignements à cet égard, comme il fut nécessaire au centenier romain Corneille d’être instruit, sur la manière convenable de s’approcher de Dieu. Nous croyons que des milliers de personnes se sont éloignées de Dieu par suite des défigurations monstrueuses que certaines dénominations religieuses ont fait subir au caractère divin tout de justice. Lorsque les gens com­menceront à se rendre compte de l’amour de Dieu, de sa justice et de sa miséricorde, ils se tourneront vers Lui. Nous avons vu plusieurs personnes attirées à Dieu dernièrement par le moyen du PHOTO-DRAME DE LA CRÉATION.

Récemment nous avons entendu parler d’un avocat qui éprouvait la sensation d’avoir perdu tout contact avec Dieu, mais, après avoir vu le Photo-drame, il s’approcha de Dieu et se consacra à Lui.

Ce sont là, croyons-nous, les voies par lesquelles nous sommes conduits au Père céleste, son influence s’exerce sur tout ce qui est beau et harmonieux dans la nature. Nous ne pouvons être dirigés par le grand Avocat que si nous avons le désir de nous approcher de Dieu; lorsque nous venons à cet Avocat, il nous dit d’une manière catégorique : Je ne puis t’accepter qu’à une condi­tion, c’est que tu te charges de ta croix et que tu me suives (Matth. 16 : 24). C’est pourquoi il serait peu judi­cieux de parler du chemin étroit à quelqu’un qui ne se sent pas poussé vers Dieu de quelque manière.

Nous voyons ainsi qu’il y a une différence entre l’attraction exercée par le Père céleste (influence qui se fait sentir en tout lieu) et l’attraction exercée sur quel­qu’un par ce que l’Ecriture appelle l’Esprit de Dieu; cet Esprit n’est accordé qu’aux enfants de Dieu. « Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Rom. 8:14). Cet Esprit entre en eux, les guide dans certaines voies, différentes suivant les individus; il accorde des biens matériels aux uns, tandis qu’il les enlève à d’autres; il en dirige d’autres par le moyen de la maladie. Les expériences par lesquelles passent les enfants de Dieu leur permettent de croître en grâce, en connaissance et en amour, afin qu’ils aient subi une préparation complète en vue des positions qu’ils occu­peront après avoir revêtu la nature spirituelle.

L’esprit répandu sur toute l’humanité

Pendant l’âge millénaire, les choses seront quelque peu différentes de ce qu’elles sont actuellement. Christ aura des représentants dans la partie terrestre de son Royaume; c’est par eux que la Parole de Dieu sera annoncée au peuple. Tous ceux qui, alors, seront attirés à Dieu auront le privilège d’entrer en communion avec Lui par la consécration. Ils recevront ainsi l’Esprit de Dieu, mais ce sera une bénédiction seulement et non plus un engendrement comme c’est le cas pour les membres de l’Eglise actuellement.

Les anciens dignitaires seront les représentants ter­restres du Royaume messianique. Le Christ sera cepen­dant le grand Instructeur glorifié, de qui viendra tout enseignement transmis aux humains par ses représentants terrestres. Au fur et à mesure que les gens connaîtront véritablement le caractère glorieux de l’Eternel, ils verront leur propre petitesse et seront dans des conditions favorables pour être instruits.

L’instruction ne sera cependant imposée à personne, mais tous ceux qui ne voudront pas accepter le nouvel état de choses du Royaume se verront imposer des pri­vations. Le prophète Zacharie, parlant des humains et de leur manière de se comporter dans le Royaume messia­nique dit: « S’il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le Roi, l’Eternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles (Zacharie 14:17). Si le mot pluie est un symbole, nous comprenons qu’il n’y aura pas de bénédiction divine pour ces nations-là; s’il n’y a pas de pluie, il n’y a pas de récolte. La pluie, la bénédiction sera pour ceux qui voudront être en harmonie avec Dieu.

Quand des personnes rentrent en grâce auprès du Seigneur, elles désirent consacrer leur vie et leur corps à son service, c’est alors qu’elles commenceront à avoir part aux bénédictions dans leur esprit et dans leur corps; c’est dans ce sens qu’elles recevront une mesure plus grande de l’Esprit du Seigneur, c’est à dire un esprit conforme au caractère divin. Ainsi, par le moyen de sa vérité (de sa Parole) et des jugements divins rendus en ces temps-là, le Seigneur « répandra son Esprit sur toute chair (Joel 2: 28). Dans la mesure où les humains recevront son Esprit, ils réaliseront la condition de fils.

Mais, même en satisfaisant à ces conditions, les humains ne seront pas des fils dans toute l’acception du terme. Nous pouvons dire que les membres de l’Eglise ne sont

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pas des fils au sens complet du mot; ils le devien­dront vraiment au moment de leur résurrection et du changement qu’elle produira en eux. Dans l’âge millé­naire, au fur et à mesure que les hommes accepteront pleinement les dispositions divines du Royaume messia­nique, ils se rapprocheront davantage de l’idéal auquel ils doivent parvenir pour être des fils: à la fin de cet âge, ils auront recouvré l’état mental que possédait Adam lorsqu’il était encore parfait. C’est Christ et son Eglise qui dispenseront toutes ces bénédictions.

L’oeuvre de l’esprit au sein de l’Eglise

Notre Seigneur sera appelé « Père éternel » c’est à dire le Père qui donne la vie éternelle (Esaïe 9 : 5). Tous ceux qui seront bien disposés et obéiront pendant le Millénium deviendront ses enfants. A l’expiration du Royaume messianique, les enfants de Christ seront amenés à leur Grand-Père; car étant devenus fils de Christ, lui-­même Fils de Dieu, ils seront les petits-fils du Père céleste. A ce moment-là, l’humanité tout entière composée d’en­fants de Christ aura été entièrement réconciliée avec Dieu.

Pendant l’âge de l’Evangile, Dieu n’exerce aucune action sur le monde. Toutes les beautés naturelles sub­sistant dans l’univers sont dues à la puissance divine opérant d’une manière très généralisée. Notre texte ne se rapporte pas à ce dernier mode d’action de la puissance ou de l’Esprit de Dieu, il a trait à l’influence divine exercée sur le cœur des humains. Dans le Nouveau Testament ce dernier mode d’action de l’Esprit est relatif à ceux qui sont devenus enfants de Dieu (pendant la dis­pensation évangélique) par une pleine consécration d’eux-mêmes et par l’engendrement du Saint Esprit qui en fait de nouvelles créatures en Christ (2 Cor. 5: 17). Dieu s’occupe tout spécialement de cette classe de personnes.

Les Ecritures nous parlent de l’esprit de vérité, l’Esprit du Père, l’Esprit de Christ, toutes ces expressions sont des synonymes, elles nous font voir la manière dont Dieu exerce son influence sur ses enfants. L’apôtre nous montre qu’après avoir été engendrés, nous devons tendre vers la perfection, nous devons atteindre un certain développement, nous devons progresser jusqu’au moment final où notre naissance aura lieu par la première résur­rection; c’est à ce moment-là seulement que la perfection sera réalisée et pas avant. Un certain développement doit donc être acquis dans l’intervalle pour que nous soyons reconnus dignes d’avoir part à cette résurrection.

Préparatifs en vue de réaliser les conditions et l’état spirituels requis

L’apôtre nous indique, dans le contexte, de quelle manière nous pouvons parvenir à cet état, à ces condi­tions requises pour avoir droit à la naissance spirituelle au temps marqué; il nous fait voir que c’est par l’Esprit ou la puissance de Dieu que nous pouvons arriver au degré de développement nécessaire. Cet Esprit agit de diverses manières. Ce message de Dieu ne concerne par contre que l’Eglise; aussi, plus nous comprendrons les plans de Dieu, plus la puissance de l’Esprit agira dans notre cœur; plus nous nous sommes consacrés pour accomplir la volonté de Dieu, plus nous éprouverons de charité pour les humains, plus nous voudrons aussi faire ce qui plaît à Dieu.

Les changements qui ont lieu dans notre cœur ne viennent pas des hommes, ni par leur moyen; c’est Dieu qui a commencé cette œuvre en nous. Nous devons donc Lui demander d’achever ce qu’Il a commencé dans notre cœur par le message qu’il nous a transmis. Nous devons donc aller auprès de Lui par nos prières, étudier sa Parole pour en saisir le sens et la mettre en pratique dans notre vie quotidienne. La nourriture matérielle est nécessaire à nos corps mortels pour les fortifier; il en est de même pour la nouvelle créature, elle a besoin de nourriture spirituelle pour croître en force. Dieu nous a dispensé de la nourriture spirituelle en abondance pour nous per­mettre d’obtenir la force spirituelle nécessaire pour com­prendre toujours mieux sa volonté.

L’œuvre que Dieu opère par le Saint Esprit est gra­duelle. Nos anciennes croyances pleines d’erreurs ont tellement obscurci notre entendement que nous ne pou­vons saisir de prime abord la profondeur des choses spirituelles de Dieu. Nous devons donc étudier, nous réunir avec ceux qui possèdent la même foi si précieuse, nous recevons ainsi l’aide nécessaire pour comprendre les choses spirituelles profondes.

Ce que Dieu veut de nous

Plus nous comprenons ces questions, plus nos pensées à cet égard se modifient. Lorsque nous nous sommes approchés de Dieu pour la première fois, nous pensions que, pour faire sa volonté, il suffisait de nous réjouir, de vivre une vie honnête et morale, et de pourvoir à notre bien-être matériel, nous pensions qu’étant enfants de Dieu, nous devions avoir de tout en abondance; nous présumions que ceux qui ne pouvaient vivre en harmonie avec Dieu devaient être détruits. Cette conception était celle de l’homme animal; or, l’apôtre nous dit que ce dernier ne peut comprendre les choses de l’Esprit de Dieu, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. Ce n’est donc pas du tout de cette manière que Dieu agit à l’égard de ses enfants.

Nous ne tardons pas à comprendre que notre Père céleste nous prépare en vue des choses spirituelles en nous montrant comment nous devons détruire toutes nos aspirations terrestres et comment cette oeuvre sera achevée. Cette conception est toute nouvelle pour nous et nous nous demandons si Dieu veut que nous nous humilions, que nous fassions mourir tout ce qui est ter­restre que nous le détruisions, ou bien si nous ne devons pas cultiver nos talents et vivre une vie normale.

L’homme animal raisonne comme suit : Conformez-vous à ce qui est normal, naturel, faites comme bon vous semble sans nuire toutefois aux droits d’autrui. La nouvelle créature, par contre, ne doit pas céder aux inclinations naturelles de la chair; elle a demandé au Seigneur de la transformer, de renouveler son esprit, sa volonté et enfin de lui accorder ce qu’il a promis. Elle n’appartient donc plus du tout au monde et sa ligne de conduite doit être celle que les Ecritures lui ont enseignée.

L’oeuvre de la nouvelle créature

Notre texte nous fait voir que nous n’avons pas a infliger de mauvais traitements à notre corps charnel, comme certaines personnes l’ont pensé. L’histoire nous apprend que, dans le passé, des hommes sincères se sont flagellés jusqu’au sang et ont revêtu leur corps meurtri de tuniques de crin, etc. Ces tortures physiques ont été poussées parfois si loin que les corps de certains indi­vidus étaient couverts de plaies. D’autres individus se sont infligé des tortures en s’étendant sur le sol et en se faisant fouler aux pieds. Nous ne doutons pas que le mobile qui poussait ces personnes à agir ainsi sont respectable; nous pensons néanmoins que ces gens-là n’avaient pas saisi la signification de notre texte.

L’expression des Ecritures, « faites mourir les actions du corps » nous enseigne que les enfants de Dieu doi­vent faire mourir en eux-mêmes tous les actes de l’homme animal qui ne sont pas conformes à l’Esprit de Dieu. Selon la Bible, nous sommes tous nés pécheurs, nous ne devons donc pas suivre les tendances usuelles de notre nature déchue. Nous sommes destinés à recevoir l’Esprit de Dieu, le Saint Esprit qui nous guidera dans le chemin que nous devons suivre. Nous devons faire mourir toutes les inclinations du corps que le nouvel esprit ne peut approuver.

Certaines tendances et dispositions du corps mortel

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doivent être détruites, c’est pourquoi il faut les combattre constamment. Il y a, par contre, d’autres dispositions qui doivent être utilisées au service de la justice. Autrefois, nous étions sous la puissance du péché, maintenant, nous possédons un nouvel esprit, nous devons donc nous servir de la vieille créature comme d’un instrument ter­restre et rien de plus. Nous devons apprendre la manière de réaliser ce programme sous la direction du Saint Esprit. La première étape dans cette direction est de considérer notre corps comme mort. L’ayant considéré comme mort au péché et à tout ce qui est de nature terrestre, nous le considérons ensuite comme vivant c’est à dire ranimé, revivifié dans toutes les facultés et apti­tudes susceptibles d’être utilisées au service de Dieu; telle est la seconde étape à parcourir.

La lutte journalière des engendrés de l’esprit

Après avoir été engendrés de l’Esprit nous sommes de nouvelles créatures. Nous sommes libérés de l’asservissement que nous imposait notre corps. Nous devons faire mourir tout ce qui, dans notre nature humaine, est en oppo­sition à Dieu et à sa volonté, dès que nous l’avons remarqué. Cette ligne de conduite est une lutte continuelle contre l’an­cienne nature; l’apôtre l’appelle clairement une lutte entre la chair et l’esprit. Quand nous luttons contre certains éléments charnels qui sont considérés comme morts aux yeux de la loi divine, nous constatons que la chair n’est pas réellement morte; mais si nous vivons selon l’Esprit et non selon la chair, Dieu ne reconnaîtra plus l’être charnel qui est en nous et nous devrons faire de même. Nous ne reconnaîtrons plus en nous-mêmes que la nou­velle créature.

C’est une lutte de chaque jour; tous nos membres doivent fonctionner et travailler en parfaite harmonie avec Dieu et avec sa volonté. Nous devons nous efforcer de considérer toutes choses en les rapportant à l’idéal divin. Notre corps mortel ne sera jamais parfait, mais c’est notre devoir et notre privilège pendant notre vie terrestre, pendant que nous utiliserons ce corps, de le contraindre a obéir à la nouvelle créature.

Notre corps était autrefois esclave du péché, aujour­d’hui nous voulons avoir le droit de diriger ce corps. Nous sommes de nouvelles créatures, mais nous avons un corps; nous devons accroître la puissance que nous exerçons sur lui et l’utiliser toujours davantage au ser­vice du Seigneur. Nous ne voulons pas nous livrer à des actes insensés, nous jeter du haut d’un clocher pour voir si notre corps ne périra pas, nous devons au contraire en tirer le meilleur parti possible pour servir notre nou­veau Maître sous la direction du Saint Esprit.

Toutes ces choses sont nécessaires au développement de notre caractère. Dieu a appelé l’Eglise à la gloire, à l’honneur, à l’immortalité et à un héritage commun avec Christ. Si nous ne faisons pas la preuve que nous sommes plus que vainqueurs, nous ne pourrons jamais aspirer à une élévation aussi grandiose. Il ne suffira pas qu’un mortel affirme son désir de parvenir à une condition supérieure à celle dont il jouit, pour que cette position si élevée lui soit accordée. Il faut au contraire que nous travaillions à notre salut avec crainte et avec tremblement. Ceux qui veulent faire preuve d’une entière consécration à Dieu doivent le montrer en renonçant à tout ce qui est con­traire à la volonté divine. En s’efforçant de former leur caractère, ces personnes se développeront, croîtront par son grand pouvoir et par sa force puissante. Ce sont ceux qui suivront cette ligne de conduite jusqu’au bout qui forment la classe d’individus que Dieu appelle dans ce but; ce sont eux seuls qui seront jugés dignes de la place d’honneur accordée aux plus que vainqueurs.

Nous réjouissant dans les tribulations

C’est pendant une période de mille ans que les humains devront apprendre à assujettir complètement leur corps à la volonté divine. L’humanité s’élèvera gra­duellement jusqu’à la condition où elle sera entièrement fidèle au Seigneur qui ôtera les cœurs de pierre. Tous ceux qui, par leur obéissance, parviendront à cette condi­tion recevront la vie éternelle par la grâce de Dieu.

Pour l’Eglise il en est tout autrement. Pendant l’âge évangélique, le Seigneur choisit et dirige ceux qui veu­lent véritablement offrir leur vie pour Le servir; ils aiment Dieu qui juge bon de les appeler ses saints. Il accorde toutes bonnes choses à ceux qui appartiennent à cette classe d’individus. L’oeil n’a point vu, l’oreille n’a point entendu les choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment, pour ceux qui se sont consacrés, ont été engen­drés du Saint Esprit et progressent de grâce en grâce, vivant non selon la chair mais selon l’Esprit. C’est pour ceux-là que Dieu a réservé ses meilleures choses.

C’est en parlant d’eux que les Ecritures disent: « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu». Ou pourrait dire de ces personnes que leur sort est peu enviable. Tous les chrétiens peu­vent dire cependant que, lorsqu’on atteint un certain degré de développement spirituel, il est possible de se réjouir de toutes les épreuves qui meurtrissent et font mourir les oeuvres de la chair. Ce n’est pas parce que nous différons des autres humains que nous aimons ce qu’ils détestent, mais parce que nous comprenons la raison pour laquelle ces tribulations sont permises. Nous savons que cela est conforme aux dispositions de Dieu à notre égard. Lorsque nous percevons que la volonté de notre chair et tout ce qui dépend de la chair ont été mis à mort, nous constatons que nous croissons en faveur auprès de notre Père céleste.

Tous ceux qui appartiennent à cette classe de per­sonnes possèdent la paix de Dieu qui règne dans leur cœur, il savent que tout ce qui les concerne est dirigé par Dieu. L’humanité, d’une part, est assujettie à ses épreuves, à ses craintes et à ses prévisions pessimistes; d’autre part, ceux qui ont mis leur confiance dans le Seigneur possèdent une paix que le monde ne peut ni donner ni ravir. Nous ne pouvons pas expliquer cela au monde, il ne peut le comprendre.

La mentalité et la volonté

Si ces deux termes sont parfois employés l’un pour l’autre il y a lieu de les différencier. Par notre pleine consécration la volonté de la chair (de notre être charnel) meure effectivement et nous recevons une nouvelle volonté, une volonté sanctifiée, la volonté de Dieu en lieu et place de la nôtre. Si cette nouvelle volonté cessait d’être sainte et redevenait une volonté entièrement char­nelle ce serait selon l’apôtre la condition de ceux qui se reti­rent pour se perdre. Parlant de ces mêmes personnes, Pierre dit que ce changement de volonté est comparable à l’action d’une truie qui après avoir été lavée s’est vautrée dans le bourbier. Ceux qui reviennent volontairement et consciemment à la volonté (aux désirs; de la chair. nous sont dépeints comme étant « deux fois morts et déracinés ;‘. Nous voyons par cela que, si la volonté charnelle a repris vie, la nouvelle volonté engendrée de l’Esprit est morte.

En ce qui concerne la mentalité (ou état d’esprit) il n’en est pas de même, elle fait partie intégrante du corps. Le corps a des appétits charnels, des préférences, des inclinations et il réclame continuellement la satisfaction de tous ses droits terrestres (charnels) opposés aux résolutions prises par la nouvelle volonté. La mentalité charnelle n’est donc pas morte, sinon elle ne s’insur­gerait pas et ne combattrait pas contre l’esprit de la nouvelle volonté c’est à dire contre la nouvelle créature en Jésus-Christ. —Gal. 5 :17.

La Bible seule établit des distinctions aussi nettes qui ne sont appréciées à leur juste valeur que par ceux qui étudient à fond la Bible. Nous avons dit précédemment que la volonté de la chair devait être regardée comme entièrement morte pour que l’indi­vidu fût reconnu comme une nouvelle créature, nous dirions plutôt maintenant : La mentalité de la chair (l’état d’esprit charnel) doit être considérée comme morte pour qu’un individu soit reconnu comme une nouvelle créature,

C’est dans cet ordre d’idée que l’apôtre dit: « Regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu », l’apôtre dit encore: « Faites mourir vos membres qui sont sur la terre », c’est à dire votre mentalité charnelle. Cette mise à mort de la mentalité charnelle exige que la nouvelle volonté lutte constamment contre la vieille créature considérée comme morte, mais qui ne l’est pas effectivement.