LE GRAND COMMANDEMENT

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“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.

Luc 10:27.

Le jour où les docteurs de la loi cherchèrent à con­fondre notre Seigneur, ils lui posèrent un Certain nombre de questions; nous nous occuperons de la dernière de ces questions. Un scribe possédant une instruction supérieure avait écouté les questions précédentes et avait remarqué les admirables réponses de Jésus, il posa à son tour une question, sincère sans doute, et non pour embarrasser le Maître; il demanda: Quel est le premier de tous les commandements? » Il faisait allusion sans doute au décalogue. Jésus répondit que le premier de tous les commandements est: Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur; et: Tu aimeras le Sei­gneur ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme et de toute ta pensée et de toute ta force. Voilà le pre­mier commandement ».

Notre Seigneur avait cité Deutéronome 6: 4,5. Cette citation est admirable par la lumière qui s’en dégage. Aujourd’hui, après des centaines d’années, qui pourrait résumer plus complètement la grande vérité contenue dans ce texte? La sagesse divine fut manifestée dans le premier commandement; cette sagesse se manifesta aussi dans la réponse de notre Seigneur, il n’ajouta rien car il n’y avait rien à ajouter.

Nous voyons toujours davantage la puissance du terme amour. L’amour est la chose fondamentale. Dans le passé beaucoup de personnes ont changé cette parole conformément à leurs propres croyances en enseignant que nous devions craindre, avoir peur et trembler; Dieu le Tout-Puissant, nous disaient-ils, avait disposé avant la création de l’homme un effrayant enfer de tortures où il se proposait d’envoyer l’immense majorité des humains aux tourments éternels. Mais ces dogmes ne figuraient que dans les croyances humaines. La Bible reste distincte de toutes les croyances et superstitions humaines, elle nous dit que Dieu est amour, qu’il est le Père de la lu­mière et de la miséricorde, de qui nous vient tout ce qui est bon et parfait.

La Bible nous dit aussi que dès avant la fondation du monde Dieu avait disposé que son pardon nous serait accordé par le sang précieux de Christ; la Bible nous dit que ce pardon des péchés n’a pas été accordé pour l’Eglise seule, pour le petit nombre d’élus appelés au­jourd’hui au sein du monde, mais que, par la suite, l’amour de Dieu sera manifesté à tous les humains, pour qu’ils apprennent à connaître cet amour au temps marqué, pour qu’ils renoncent au péché, acceptent ce que Dieu a préparé pour eux, c’est-à-dire les grandes bénédictions du rétablissement de toutes choses à la perfection men­tale, morale et physique. Les humains recouvreront ainsi pendant le règne du Messie tout ce qui fut perdu par la désobéissance d’Adam.

Le second commandement

Jésus alla plus loin que la question posée et déclara que le second commandement qui est lié au premier est: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Nous res­tons de nouveau surpris d’admiration en saisissant l’im­portance considérable de ces quelques mots. On a écrit de nombreux volumes qui contenaient certes beaucoup moins de matière que cette parole. La Bible nous révèle une telle miséricorde et une telle compassion divines manifestées par les dispensations d’un Dieu tout d’amour envers ses créatures, qu’aucune autre religion ne saurait lui être comparée. Aucune autre religion ne suggère même l’idée d’un amour réciproque, aucune ne montre une telle grandeur dans les actes divins envers les humains.

La loi de Dieu (donnée à Moïse) vieille de près de 4000 ans, fut plus ou moins répandue par les juifs chez d’autres nations et peuples (Deut. 4: 6-8); mais aucun d’entre eux n’en saisit la véritable importance. Confucius est probablement celui qui s’en est le plus rapproché, il dit en effet que nul ne doit faire à son prochain ce qu’il ne voudrait pas qu’on fit à lui-même. Quel contraste cependant entre ces deux conceptions! l’une se borne à exprimer une idée négative, tandis que l’autre est une affir­mation positive “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”.

La loi de Dieu contient effectivement en elle une essence qui la marque d’un sceau divin. Malgré les épines, les chardons et les difficultés de la vie, combien le monde serait admirable si les humains pouvaient et voulaient se conformer à ces deux grands commande­ments, si chacun aimait le Père céleste au-dessus de tout, s’il le servait de toute sa force, avec tous ses talents et si chacun aimait son prochain comme lui-même, lui venant en aide en toute occasion. Ce serait le paradis. Rendons grâce à Dieu, nous avons sa promesse qu’il en sera pré­cisément ainsi quand le règne messianique sera établi.

Les dispensations divines ont pourvu à la mort de Christ pour effacer le péché d’Adam; elles ont aussi disposé le règne de Christ pour faire disparaître le règne du péché et de la mort. Les promesses de Dieu nous assurent que, plus tard, tous ceux qui aimeront, qui désireront la justice et la vérité recevront des bénédic­tions, atteindront la perfection et obtiendront la vie éter­nelle. Ces promesses nous certifient que la terre, qui est le marchepied de Dieu, sera rendue glorieuse pendant le règne messianique de mille ans; elles nous disent aussi que tous ceux qui aimeront le péché, qui refuseront de progresser dans la voie de la justice, seront exterminés du milieu du peuple, dans la seconde mort. C’est ainsi que sera inauguré l’heureux jour pour lequel nous avons si longtemps prié: « Que ton règne vienne; que ta vo­lonté soit faite sur la terre comme au ciel! » C’est alors que tout genou fléchira devant Lui, que toute langue Lui prêtera serment et que toute la terre sera remplie de la gloire de Dieu, selon la promesse.

Tu n’es pas loin du royaume de Dieu

Le scribe fut frappé de la réponse de Jésus et en re­connut toute la vérité; il dit: « Maître, tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu’il n’y en a point d’au­tre que lui, et que l’aimer de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c’est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. »

Jésus, voyant qu’il avait répondu avec intelligence, lui dit: « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ». La ré­ponse du Maître nous fait voir que les dispositions spi­rituelles du scribe étaient voisines de celles qui sont nécessaires pour devenir un disciple de Jésus, un de ceux qui attendent le Royaume, qui y aspirent, qui luttent pour y arriver, qui s’y préparent « son ces véritables Israélites » en qui il n’y avait point de fraude que Jésus chercha à rassembler du milieu des Juifs, avant d’ouvrir aux gentils la porte du Royaume et de ses privilèges. Les juifs comprenaient que le Messie, à sa venue, devait choisir une classe spéciale de personnes pour le Royaume et la puissance divine devait être accordée à ces per­sonnes-là. Ce fut précisément l’œuvre de Jésus à ce moment-là. Ses paroles et ses enseignements en attiraient quelques-uns et repoussaient, les autres.

Tous ceux qui sont sincères, qui ont le cœur honnête, sont comme ce scribe, ils ne sont pas loin du Royaume. Si leur honnêteté et leur sincérité les poussent à con­naître davantage et à accomplir la volonté du Père céleste, ils recevront alors des bénédictions. « Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent et il leur fait connaître son alliance

« Dieu regarde au cœur »

Le temple de Jérusalem venait d’être achevé, son en­tretien exigeait de fortes sommes. Le peuple avait le privilège d’y contribuer par ses dons et il s’en acquittait selon toute apparence de bon cœur. Ce peuple avait été induit en erreur par les traditions des anciens c’est-à-­dire par les enseignements de ses ancêtres; cependant malgré les erreurs enseignées par les docteurs de la loi aveugles, il désirait servir Dieu et l’adorer. Il témoignait ses intentions par les contributions financières volon­taires qu’il déposait dans les troncs du temple près de la porte d’entrée.

Jésus était assis vis-à-vis de ces troncs et examinait la manière dont les différentes classes de la population contribuaient à ce fonds, les riches en offrant de leur su­perflu et les pauvres en donnant de leur nécessaire. Une pauvre veuve vint et y mit deux petites pièces, la plus petite monnaie de cuivre en circulation, chacune valait un huitième de sou. Nous sommes certains que la pauvre veuve déposa modestement son offrande, car cette der­nière était trop petite pour être faite avec ostentation. Nous sommes certains que Jésus, grâce à la puissance divine, connaissait cette femme, sa vie, et le montant de son don. Il en profita pour adresser une petite exhor­tation aux apôtres. Il leur déclara qu’aux yeux de Dieu cette pauvre femme avait fait une plus grande offrande que tous les autres. Jésus expliqua à ses disciples étonnés qu’elle avait déposé dans le tronc presque tout son avoir, son nécessaire, tandis que les autres n’y avaient mis que des parties de leur superflu, ce qui ne devait leur causer sans doute aucune privation.

Ce petit incident nous fait voir comment le Seigneur apprécie les sacrifices et les services; ce ne sont pas les grandes actions que chacun de nous accomplit ou essaye d’accomplir que le Seigneur estime surtout; ce sont les tout petits détails de la vie quotidienne, les très petits sacri­fices, les très petits renoncements à soi-même, que le monde n’apprécie pas, qui ont de la valeur aux yeux du Maître, s’ils sont faits dans un esprit d’amour, de piété et de renoncement à soi-même pour le Seigneur et pour sa cause.

Notre Seigneur savait cependant que cette femme donnait son argent à une institution qui le rejetait lui-même et qui allait bientôt être défruite, étant indigne de continuer son ministère. Le Seigneur regarda aux dispo­sitions du cœur de la veuve et aux mobiles qui prési­daient à son offrande et, les comparant avec ceux des autres, trouva qu’elle avait fait ce qui était en son pouvoir. Rien ne nous indique que, par la suite, elle devint un de ses disciples. C’est avec de telles natures qui ont l’esprit de sacrifice que le Seigneur forme des disciples.